19 mai 2024 |

Ecrit par le 19 mai 2024

‘Noct’en bulle’ et ‘Sede vacante’, deux visites ludiques au cœur du Palais des papes

Noct’ en bulle

Jeu de piste au cœur du Palais des papes

Rendez-vous au Palais des papes, à la nuit tombante pour une chasse à la bulle. Ensemble, nous allons découvrir le plus grand et le plus surprenant monument gothique du monde. Pour avancer ? Il nous faut pas à pas solutionner les énigmes. Un jeu de piste ? Pas seulement car souffle frais emmène avec lui des bribes de chants religieux… Est-il vrai que des âmes errantes demeurant au confins des pierres distraient depuis des siècles employés, gardiens et conservateurs du lieu. Mais voici que des moines et abbesses se matérialisent à vos côtés… C’est parti pour une soirée qui vous replongera en enfance … Vous avez toujours rêvé de vous échapper d’une visite guidée pour savoir ce qui se cache derrière la petite porte au fond de la pièce ? Votre vœu est exaucé ! A travers ce jeu de piste insolite, vous allez découvrir le Palais comme vous ne l’avez jamais vu. Le Palais ferme ses portes … Plus aucun visiteur … La nuit tombe … Le Palais vous appartient, et va devenir votre -très grand- terrain de jeu !

Un scénario de PO

Ce jeu de piste a été concocté par PO (Provence organisation), agence d’événementielle avignonnaise proposant, depuis plusieurs années, un jeu de nuit dans le Palais : Noct’enBulle, une chasse au trésor inédite encadrée par un moine-comédien au caractère affirmé. Dans cette période inédite, une nouvelle création a vu le jour : ‘J’y étais !’, une visite théâtralisée du Palais des Papes : 8 rencontres avec des personnages qui vous racontent l’histoire du Palais de 1309 à nos jours. Lors de ces deux activités, le public découvre le monument hors du circuit de visite classique…

Les infos pratiques Noct’en bulle

Mercredi 29 juillet et les mercredis 5, 12, 19 et 26 août à 18h30. Tarif réduit : 14.50 € pour les avignonnais- adolescents-étudiants universitaires – familles nombreuses – personnes handicapées à moins de 80% – Séniors de + 60 ans – personnes bénéficiaires du RSA – Détenteurs de la carte Cézam. Famille (2 adultes + 1 enfant) : 35,50 €. Famille (2 adultes + 2 enfants) : 42€ + 6.50 € par enfant supplémentaire. Le rendez-vous est fixé à l’entrée principale du Palais des papes. Lampe frontale fournie.

Réservations Office du tourisme d’Avignon. 04 32 74 32 74. www.avignon-tourisme.com

Sede vacante

Le 27 mars 1378, Grégoire XI vient de mourir … Nous sommes dans la période du Sede Vacante (le siège –étant- vacant, latin). L’élection du nouveau Pape fait éclater de violentes dissensions au sein de l’Église avec, d’un côté, des partisans enclins au retour de la papauté à Rome et d’autres pour un maintien du Saint siège à Avignon. La guerre des clans éclate, certains vont même jusqu’à fomenter un meurtre afin d’éliminer le Cardinal concurrent… Qui doit être éliminé ? Avec quelle arme ? Qui portera le coup fatal ? Qui seront complices ? Autant de questions auxquelles le public devra répondre tout au long de l’enquête.

D’après un scénario original, des scènes et des dialogues librement inspirés à partir de textes de William Shakespeare (Henri V, Macbeth, Timon d’Athènes, Jules César) ou d’Horace de Corneille.

Visite théâtralisée

Devenez, ainsi, acteur de cette pièce théâtrale policière et interactive ! Plongé dans une atmosphère de complot et de traîtrise, le Palais des Papes sera votre décor, votre partenaire ou … votre ennemi. Regroupés en une confrérie, vous devrez – sans vous connaître- accepter de jouer ensemble pour mener l’enquête. Accompagnés par 2 moines, vous rencontrerez des personnages inquiétants, fourbes, complices ou manipulateurs. Il vous faudra être vigilant et malin car l’enquête aboutira à la désignation du misérable comploteur, l’un d’entre vous !

Une création Atypicc production

Sede Vacante est une création d’Atypicc production, compagnie de théâtre et de chant avignonaise créée et dirigée par Bertrand Beillot et spécialisée dans les spectacles lyriques et théâtraux mêlant l’histoire et le patrimoine. La création Sede vacante s’adresse à un très large public à partir de 8 à 10 ans. Cette formule d’une durée 1h30 est créée pour un groupe de 50 à 60 personnes avec 8 départs toutes les 30 minutes soit 400 à 480 personnes par événement. L’équipe est composée de 12 comédiens, danseurs, chanteurs et musiciens.

Les infos pratiques de Sede Vacante

Les  jeudi 30 et vendredi 31 juillet. Les jeudi 13 et vendredi 14 août. 8 départs de 18h30 à 22h30. (50 personnes toutes les 1/2 heures). Tarifs adultes : 14,50€, réduit : 11,50€ ; Enfant 6 >12 ans : 6.50€ ; Famille (2 adultes + 1 enfant) 35,50€ = 14,50€ + 14,50€ + 6,5€ ; Famille (2 adultes + 2 enfants) : 42€ = 14,50€ + 14,50€ + 6,5€ + 6,5€ +6.50 € par enfant supplémentaire.
(ne convient pas aux enfants de -8 ans). Rendez-vous à l’entrée principale du Palais des Papes
Durée : 1h15.

Réservations Office du tourisme d’Avignon 04 32 74 32 74 www.avignon-tourisme.com


‘Noct’en bulle’ et ‘Sede vacante’, deux visites ludiques au cœur du Palais des papes

La fondation Wilmotte vient de dévoiler les lauréats de son prix biennal ‘W 2020’ destiné à promouvoir la rencontre du patrimoine et de la création contemporaine. Pour cela, les étudiants en architecture de l’Europe entière avaient été invités à plancher sur le réaménagement du château de La Tour d’Aigues.

Fin juin, un jury présidé par Jean-François Lovisolo, maire de la Tour d’Aigues, s’est réuni à Paris afin de sélectionner les projets lauréats du Prix W 2020 (voir encadré page suivante ‘La Fondation Wilmotte et le prix W’). Pour cette neuvième édition du Prix W, les participants étaient invités à repenser le château de la Tour d’Aigues autour de la thématique ‘Vins et Gastronomie’. Marché, école culinaire, ateliers, vinothèque, espaces de dégustation, restauration, offre hôtelière, espaces de travail partagé, musée, serres, jardins pédagogiques, potagers… une grande liberté était laissée aux participants pour concevoir leur projet. Ce sujet, mettant en avant des enjeux de greffe urbaine, s’adressait aux étudiants et jeunes diplômés des écoles d’architecture en Europe, en Suisse et pour la première fois en Russie.

139 projets, 3 lauréats ex-aequo

La fondation a reçu 139 projets représentant 26 nationalités. Trois d’entre eux ont été primés ex-aequo. Il s’agit d’Alvaro Olivares (26 ans) et Esther Sanchis (25 ans) de l’Escuela Tecnica Superior de Arquitectura de Valence en Espagne, Julien Picard (24 ans) et Julien Desbat (23ans) de l’Ecole nationale supérieure d’architecture (Ensa) de Nantes et Lambert Gabillet (27 ans) de l’Ensa de Montpellier. Ils se partageront à parts égales l’ensemble des dotations.

« Cela permet aussi de donner des idées sur les possibilités de réaménagement du site. »

Par ailleurs, neuf projets ont aussi reçu des mentions spéciales du jury. Il s’agit de Yorgos Apostolopoulos (26 ans) de l’Aristotle University of Thessaloniki en Grèce et Francesco Rosati (26 ans) de l’Accademia di architettura di Mendrisio en Italie, d’Elisabeth Sala (25 ans) et Charlotte Batifoulier (27 ans) de l’Ensa de Clermont-Ferrand, d’Amélie Besvel (22 ans) et de Florian Bechet (27 ans) de l’Ensa Paris-La Villette, d’Amélie Lhomet (22 ans) de l’Ensa de Bordeaux, de Céline Veaute (23 ans) et d’Elise Lartique (23 ans) de l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage (Ensap) de Bordeaux, de Jules Villegas (29 ans) et Gabrielle Chapuis (25 ans) de l’Ensa de Grenoble, de Clémentine Huck (24 ans) et Mael Barbe (25 ans) de l’Ensa de Versailles, d’Anatasya Cornu (22 ans) et Joseph Reymond (29 ans) de Ensap Bordeaux ainsi que de Pier Nicolò Pantani (30 ans) de l’Istituto Universitario di Architettura de Venise.

Identifier et reconnaître les jeunes talents.
Aider un jeune architecte ou un artiste dans les premiers moments de sa carrière est l’un des axes essentiels des actions menées par la Fondation, expliquent les organisateurs de l’événement. Ce concours permet de découvrir et accompagner de jeunes talents afin de les sensibiliser à l’importance d’associer patrimoine et architecture de demain. Actuellement, le concours s’adresse aux étudiants et aux jeunes diplômés des écoles d’architecture et récompense l’excellence d’un projet en offrant à ses auteurs la possibilité de participer à une réalisation architecturale. »

« Ce fut un vrai plaisir que de présider ce jury, explique Jean-François Lovisolo, maire de La Tour d’Aigues. Cela a été une expérience très enrichissante de découvrir la créativité et l’inventivité des projets proposés. Cela permet aussi de donner des idées sur les possibilités de réaménagement du site. Cependant, les projets présentés bénéficiaient d’une très grande liberté de conception. Ainsi, outre le coût financier que pourrait représenter une telle réhabilitation, il y aurait de sérieuses difficultés à mettre en œuvre certains projets notamment en matière d’autorisation d’urbanisme, d’obligations administratives ou encore de contraintes liées aux ABF (Architectes des bâtiments de France). »

L’ensemble des remises des prix devrait avoir lieu au château de la Tour d’Aigues à la rentrée prochaine. A cette occasion, les projets lauréats seront exposés à la Tour d’Aigues avant de l’être également à Venise dans la Galerie de la Fondation Wilmotte lors de la Biennale d’Architecture de Venise en mai 2021. Enfin, tous les projets primés, mentionnés et remarqués par le jury seront publiés dans un ouvrage dédié.

L’ensemble des projets des lauréats du prix W 2020 est à découvrir sur https://prixw.com/home

 

Un jury de haute volée

Présidé par Jean-François Lovisolo, le maire de La Tour d’Aigues, le jury du prix ‘W 2020’ comptait également 8 autres membres représentant des architectes, des plasticiens, des journalistes et des personnalités compétentes. A savoir, de droite à gauche sur la photo, Olivier Brochet, architecte à Bordeaux et membre de l’académie d’architecture, Julien Rousseau, architecte à Paris, Milena Chessa, journaliste au Moniteur, Anne Demians, architecte à  Paris, Pauline Polgar, directrice de la rédaction de Batiactu, Jean-François Lovisolo, Armel Ract-Madoux, directeur du développement international du groupe Setec et Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques et Académicien. Absent sur ce cliché, l’architecte transalpin turinois, Andrea Bruno, était également membre de ce jury.

 

La Fondation Wilmotte et le prix W

Créée en 2005 par l’architecte, urbaniste et designer français, Jean-Michel Wilmotte, la fondation d’entreprise Wilmotte s’est donnée pour mission de promouvoir « la rencontre élégante du patrimoine et de la création d’aujourd’hui en œuvrant pour le développement de la greffe contemporaine ».

C’est elle qui attribue, tous les 2 ans, des bourses et des prix, décernés par un jury composé à la fois d’architectes, de plasticiens, de journalistes et de personnalités compétentes. Dans ce cadre, elle organise notamment le prix W.

Identifier et reconnaître les jeunes talents

Aider un jeune architecte ou un artiste dans les premiers moments de sa carrière est l’un des axes essentiels des actions menées par la fondation, expliquent les organisateurs de cet événement. C’est la raison pour laquelle la fondation propose un concours qui permet de découvrir et accompagner de jeunes talents afin de les sensibiliser à l’importance d’associer patrimoine et architecture de demain. »

Actuellement, le concours s’adresse aux étudiants et aux jeunes diplômés des écoles d’architecture et récompense l’excellence d’un projet en offrant à ses auteurs la possibilité de participer à une réalisation architecturale.

Conserver et diffuser le patrimoine de l’architecture

Par ailleurs, dans le cadre de la préservation du patrimoine architectural contemporain et afin de constituer un fonds de documentation ouvert à tous, la fondation procède à l’acquisition de témoignages de la profession qui constitueront la mémoire de demain. Elle organisera bientôt des expositions et des conférences en France et à l’étranger pour en favoriser la diffusion et la connaissance. Enfin, elle publiera régulièrement des ouvrages dont le fil conducteur sera la transmission des savoirs et des émotions.

« Dans cette démarche, la fondation comprend d’ores et déjà un collège de personnalités qualifiées, dont la diversité des profils assure la pertinence de l’engagement et de l’action », assure la structure basée à Paris.

 


‘Noct’en bulle’ et ‘Sede vacante’, deux visites ludiques au cœur du Palais des papes

Le théâtre antique d’Orange, dont nous vous présentons la programmation, ouvrira ses portes tout au long de l’été. Mais au fait, quelle est l’histoire de ce monument à l’architecture si particulière ? Pourquoi et comment a-t-il été conçu et qu’en avons-nous fait au fil des siècles ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans ce récit construit au gré des découvertes d’historiens, architectes, amoureux de l’histoire de l’homme et de ses ambitions. Il était une fois le Théâtre antique d’Arausio…

Orange, Arausio en latin, entre dans l’histoire en 105 avant J.-C. Conquise par les Romains depuis un quart de siècle, elle doit résister aux envahisseurs germaniques, les Cimbres. À l’occasion de cette terrible défaite des armées romaines, le nom d’Arausio est mentionné pour la première fois par les auteurs antiques, il faut ensuite attendre 36 ou 35 avant J.-C. pour que soit attestée la création d’une ville romaine jouxtant la colline de Saint-Eutrope. Arausio est alors une colonie fondée par les vétérans de la IIe légion gallique de César auxquels a été confiée la création de la cité.

Fondations des villes romaines

Conformément aux principes de la fondation des villes romaines, la construction de la cité répond à un plan géométrique au tracé régulier et s’organise autour des monuments publics que sont les sanctuaires et le théâtre. Pour le pouvoir romain, le théâtre est un moyen de diffuser la culture latine dans les populations colonisées mais aussi de les éloigner de toute préoccupation politique et de prévenir d’éventuelles revendications nationalistes

La construction

Bien que les techniques permettant de bâtir un théâtre sur un terrain plat aient été maîtrisées au temps de la Rome Impériale, l’édifice a été adossé à la colline Saint-Eutrope suivant une technique empruntée aux Grecs. Les Romains avaient deux méthodes pour bâtir ce genre d’édifices : soit ils construisaient d’énormes murs pour soutenir les gradins, soit ils utilisaient la configuration naturelle du terrain. C’est le choix qui a été fait à Arausio puisque les gradins, qu’on appelle la cavea, sont directement appuyés sur la colline Saint-Eutrope, avec des infrastructures destinées à régulariser les inégalités du terrain.

Le placement, reflet de l’ordre social

Un habitant d’Arausio ne pouvait pas s’installer n’importe où dans la cavea. Ce n’était pas une question d’argent puisque les spectacles étaient gratuits pour tout le monde, mais une question d’origine sociale. En effet, la répartition dans les différents gradins était parfaitement codifiée en fonction du statut de chacun et la circulation dans les couloirs et les galeries conçue de telle sorte que l’on ne se mélangeait pas. En somme, les places des spectateurs reflétaient parfaitement la hiérarchie sociale de la cité.

De hiérarchiques assises

Devant la scène, dans l’orchestra, prenaient place les personnalités civiles et militaires, installées sur des sièges mobiles. Derrière, séparés de l’orchestra par un parapet en pierre, les premiers gradins étaient réservés aux membres de l’ordre équestre, les chevaliers. Plus haut, s’installaient les magistrats, les membres des collèges sacerdotaux et les corporations d’artisans et de commerçants qui jouaient un rôle très important dans la ville. Les magistrats étaient en effet les représentants de l’Empereur. Au fur et à mesure que l’on montait, les gradins étaient occupés par des classes de plus en plus modestes, jusqu’aux pullati, les marginaux de la société installés tout en haut : mendiants, prostituées, mais aussi étrangers ne bénéficiant pas du privilège de la citoyenneté romaine. C’est à ces personnes qu’était réservée la galerie couverte qui couronne les gradins. Une précision importante : les femmes avaient le droit d’assister aux spectacles donnés au théâtre, seul endroit public où l’on pouvait les côtoyer.

Jours de spectacle

Les jours de représentation, les habitants d’Arausio accouraient vers le théâtre. Les spectacles les plus fréquemment donnés étaient sans doute des mimes, des pantomimes, des récitals de poésie ou des joutes oratoires, des comédies ou des atellanes ainsi que d’autres divertissements comme les jongleurs, les prestidigitateurs ou les montreurs d’ours. Les mimes étaient des farces qui parodiaient aussi bien la vie domestique que la politique ou la mythologie. Joués par des acteurs en costume mais sans masque, ils alternaient dialogues, danses et chants, accompagnés de la tibia, un instrument à vent à anche double et du scabellum, une paire de petites cymbales fixées à des semelles de bois articulées que le musicien actionnait par un mouvement du pied.

Les pantomines

Elles étaient entièrement exécutées par des danseurs muets qui évoluaient en solo et portaient des masques à bouche fermée. Ils imitaient, par leurs mouvements et une gestuelle codée, des intrigues d’inspiration tragique, épique ou poétique que chantait un chœur. Ce dernier était accompagné d’un orchestre constitué de tibiae et scabella, de cithares, lyres, syrinx, tambourins et cymbales. L’atellane était une farce, assez proche de la commedia dell’arte. Elle mettait en scène quatre personnages qui portaient des masques de convention : Pappus le vieillard, Doscenus le bossu, Bucco toujours affamé et Maccus le niais. Leurs péripéties comiques étaient largement inspirées de la vie quotidienne.

Répertoire théâtral

Le répertoire théâtral avait oublié depuis longtemps les tragédies grecques. Le public ne s’intéressait qu’aux mises en scène. Mais ces dernières évoluèrent vers un genre de plus en plus spectaculaire et vers des épisodes de plus en plus sanglants. Mais, au fur et à mesure du temps, les spectacles périclitèrent. Privés de dialogue, ils mirent en scène des actions violentes et immorales. Le public assistait à des meurtres ou à des viols de prisonniers et de condamnés à mort. Le théâtre devenait un lieu de perdition, de cruauté, proche des jeux du cirque romains. En l’an 391, le christianisme fut proclamé religion officielle de l’Empire. L’Église s’organisa pour combattre le paganisme et la déviance et ordonna ainsi la fermeture du Théâtre.

Le grand sommeil

Au IVe siècle, l’Empire romain d’Occident est démantelé. En 412, le théâtre subit l’assaut des Wisigoths qui pillent la ville. Ils jettent à terre la statue de l’Empereur, brûlent le toit qui couvrait la scène, détruisent les gradins pour en faire des sarcophages et démantèlent les marbres et les mosaïques. Au Moyen Âge et à la Renaissance, Guillaume au Cornet, un comte de Toulouse et parent de Charlemagne, ayant reçu des mains de ce dernier le comté d’Orange, s’est vaillamment battu contre les Sarrasins. Le petit cor sur les armoiries de la ville d’Orangea été choisi en souvenir de Guillaume au Cornet. La principauté, créée au XIIe siècle, est ensuite passée aux seigneurs des Baux puis à la famille de Chalon. En1530, le dernier de cette lignée la laisse en héritage à son neveu René de Chalon, prince de Nassau, dont les descendants resteront princes d’Orange jusqu’en 1702. Cette famille règne encore aujourd’hui aux Pays-Bas.

Un monument en déshérence

Pendant ce temps, le théâtre s’abîme même si sa superbe muraille est toujours debout. L’épisode des invasions barbares a été suivi de pillages. Les pierres, les marbres et les mosaïques du monument sont réutilisés pour d’autres bâtiments, privés ou publics. Au Moyen Âge, le théâtre sert un moment de poste de défense et on bâtit une guérite sur son enceinte. Pendant les guerres de religion, Orange est gouvernée par des princes protestants. Pour éviter les massacres, une partie de la population se réfugie derrière le mur du théâtre. Quelque temps plus tard, la paix revenue, les habitants se trouvent à l’étroit à l’intérieur des murailles de la cité. On construit alors dans l’enceinte du théâtre, adossées au mur de scène et sur les gradins, quelques maisonnettes qui se multiplieront et finiront par former un véritable quartier traversé par une rue. Dans l’épaisseur des murs sont aménagées des prisons qui serviront jusqu’au XIXe siècle, en particulier pendant la Révolution durant laquelle les détenus sont gardés dans des conditions infamantes.

Le temps des restaurations

Délaissé pendant des siècles, le Théâtre antique d’Orange a retrouvé sa fonction d’origine au XIXe siècle pour le plus grand plaisir du public. En 1825, Prosper Mérimée (1803-1870), alors Inspecteur des Monuments historiques, lance un vaste programme de rénovation. Partiellement restauré, le théâtre accueille en 1869 les fêtes romaines, organisées par l’écrivain et compositeur de musique Antony Réal (1821-1896). On y chante une cantate à la gloire des Romains, Les Triomphateurs, ainsi qu’un opéra d’Étienne Méhul, Joseph. Le succès est immédiat, l’atmosphère magique du théâtre et son acoustique étonnante ravissent les spectateurs. En 1902, les manifestations régulièrement organisées prennent le nom de Chorégies et deviennent annuelles.

Les célébrités se succèdent

Les célébrités se succèdent sur les planches : en 1903, la grande Sarah Bernhardt (1844-1923) interprète l’un de ses plus beaux rôles dans Phèdre de Racine. Jusqu’en 1969, le théâtre parlé alterne avec les œuvres musicales, opéras ou pièces symphoniques. À partir de cette date, le théâtre parlé est attribué à Avignon et les spectacles lyriques à Orange. 1971 marque la naissance des nouvelles Chorégies. Les plus grands artistes lyriques viennent se produire devant le célèbre mur de scène : Barbara Hendrix, Placido Domingo ou plus récemment Roberto Alagna et Angela Gheorghiu. Somptueusement mises en scène, les grandes œuvres, comme La Tosca de Puccini, Aïda de Verdi ou encore Carmen de Bizet, enthousiasment chaque année les spectateurs venus du monde entier.

Tout l’art de faire exister un monument

En 2002, la Commune d’Orange décide de faire appel à Culturespaces pour mettre en valeur et animer le Théâtre Antique. En 2006 est installé le toit qui protège actuellement la scène, une immense verrière de plus de 1000 m2, à 32mètres de hauteur.

«L’on ne peut se lasser de considérer cette muraille si grande, si simple, si bien bâtie et si bien conservée», Stendhal, Mémoire d’un touriste. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco (Organisation des nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture) en 1981, le Théâtre antique d’Orange témoigne de la grandeur de l’Empire romain en Occident.

Le Théâtre le mieux conservé de l’Empire romain

Le Théâtre d’Orange est le seul à avoir été conservé en Europe et deux autres seulement subsistent dans le reste de l’Empire romain : l’un à Aspendos en Turquie et l’autre à Bosra en Syrie. Le Théâtre Antique d’Orange constitue un témoignage historique unique. La façade extérieure ‘La plus belle muraille de mon royaume’. C’est en ces mots que Louis XIV qualifiait le post scaenium, imposante façade du théâtre, de 103 mètres de long, 1,80 mètre d’épaisseur et 37 mètres de hauteur. Comme le mur de scène, elle comporte trois parties : la partie inférieure ornée de dix-neuf arcades d’ordre dorique qui s’intercalent entre les trois portes, un mur lisse uniquement paré de son bel appareil de pierres et, enfin, le niveau supérieur avec ses vingt-et-une arcades postiches qui semblent dessinées dans le mur.

Le mur de scène

Le mur de scène, le frons scaenae, était décoré de marbres, stucs, mosaïques, statues et autres colonnes. On pouvait également y voir des Victoires ailées conduisant des biges ou encore des centaures porteurs d’offrandes. Ces êtres mythologiques illustraient la victoire de l’ordre sur le chaos. S’il est aujourd’hui dépourvu de ses trois niveaux de riches décors, le Théâtre d’Orange possède la particularité exceptionnelle d’avoir conservé son mur de scène. La niche centrale, au-dessus de la porte royale, abrite une statue impériale d’Auguste de 3,55 mètres de haut. Cette niche a d’abord dû accueillir une représentation d’Apollon et il est probable que l’empereur triomphant ne lui ait été substitué que dans un deuxième temps. Il est vêtu du manteau de général, le paludamentum imperatoris et tient son bâton de commandement. Il rappelle à tous que, pour préserver la paix romaine, il faut respecter ses lois. Cette riche décoration était protégée par un grand toit en appentis. Pour faciliter certains effets (enlèvements, ascensions et apparitions), les machinistes et les acteurs pouvaient circuler entre le plafond décoré de caissons et la couverture du toit en tuiles ainsi que dans les couloirs cachés superposés sur deux niveaux dans le mur.

La scène

La scène, d’une largeur de 61 mètres et d’une profondeur de 13 mètres, elle est bordée à l’est et à l’ouest par deux tours, appelées parascaenia. Constituée d’un plancher reposant sur des poutres, elle était percée de trappes pour faire surgir des acteurs ou des machineries. A la limite de l’orchestra et de la scène s’élevait le mur du pulpitum, mur rectiligne décoré de statues servant de fontaines. Un ingénieux dispositif de câbles, treuils et contrepoids permettait de masquer aux spectateurs les acteurs et les praticables à l’aide d’un rideau de 3mètres de haut environ.

Les parascaenia

Ces deux tours se trouvaient de chaque côté de la scène. A l’intérieur étaient disposées des salles qui servaient de foyer. Pendant les représentations, les acteurs, les chars et les dispositifs scéniques y étaient rassemblés pour leur entrée en scène. Le ou les étages supérieurs devaient être utilisés comme magasins pour les décors ou accessoires.

Les gradins, la cavea,

Ils s’organisent autour d’un orchestra demi-circulaire et sont bâtis à flanc de colline pour en faciliter la construction et la solidité. Divisée en trois séries, la cavea est distribuée par des escaliers rayonnants. La série supérieure était couronnée d’un portique. Par temps de pluie ou de canicule, une grande toile, le velum, protégeait le public. Ce système se mettait en place grâce à des poutres fixées aux corbeaux couronnant les murs. Le velum recouvrait ainsi soit la scène soit le théâtre tout entier.

L’orchestra et la fosse

D’un diamètre de 19 mètres, ce demi-cercle est l’épicentre des gradins. Cet espace est un héritage de la tradition grecque. Il accueillait les chœurs des tragédies qui représentaient souvent la voix du destin et fournissaient au public, en chantant et en dansant, des explications sur le drame. Cependant, au cours des siècles, le répertoire théâtral romain a évolué et la voix du chœur s’est peu à peu estompée. La surface de l’orchestra, d’abord en terre battue, était recouverte d’un pavement, aujourd’hui disparu.

Le nymphée

À l’ouest du théâtre, un hémicycle a été taillé dans la colline et en son centre, un temple du IIe siècle, consacré aux nymphes, ces divinités des rivières et des eaux. Cette partie, traditionnellement appelée ‘chambre de la courtisane’, se trouve dans le prolongement d’une grotte naturelle qui aurait abrité une source.

Le toit de scène

Le Théâtre antique d’Orange était à l’origine recouvert d’une charpente datant du IVe siècle après JC, qui a disparu dans un incendie. Depuis le XIXe siècle, de nombreux projets de couverture ont été imaginés pour protéger les parements antiques du grand mur de scène, se dégradant inexorablement. En effet, le ruissellement des eaux de pluie et les nombreuses intempéries fragilisaient de plus en plus ce magnifique héritage de la Rome Impériale. Mais une restauration à l’identique était inenvisageable. Les vestiges romains étaient insuffisants pour tenter une restitution et aucun document, aucune archive n’avaient été préservés. Par ailleurs, la structure d’origine était en bois et la reconstruire aurait nécessité de faire peser une charge bien trop lourde sur l’édifice déjà érodé.

Une structure de verre et d’acier

Aussi, après de nombreuses années d’études et de réflexion, l’audacieux projet de Didier Repellin, architecte en chef des monuments historiques, fut finalement retenu. Responsable des chantiers de restauration de la Villa Médicis à Rome et du Palais des Papes à Avignon, il s’entoura des agences Arep et de la société Eiffel ayant collaboré aux campagnes de rénovation du Grand Palais et proposa une structure contemporaine de verre et d’acier. Ainsi, l’immense verrière de plus de 1000 m² du Théâtre Antique d’Orange est constituée de structures métalliques sur lesquelles s’appuient des plaques de verre. Cette toiture ne pèse que 200 tonnes, soit 50%de moins qu’une structure de bois. Préservant le monument, elle ne repose pas sur les pierres antiques mais sur une gigantesque poutre transversale de 61,70 mètres de long qui prend appui sur les bâtiments latéraux, renforcés par des injections de chaux dans la pierre. Ce projet préserve parfaitement l’acoustique unique et extraordinaire du Théâtre antique d’Orange.

L’installation du toit

Le toit a été installé à 32 mètres de hauteur alors que la voix humaine ne monte qu’à 25 mètres et le chant à 27. De plus, une membrane acoustique a été mise en place sous cette couverture de scène et joue le rôle de ‘l’abat-son’. En intégrant les normes actuelles de sécurité, l’installation sert également de support aux éclairages et au rideau, qui, cachés par un fin maillage métallique, s’intègrent discrètement au décor. Ce toit de scène a été imaginé pour ne dénaturer ni le paysage ni le monument, la toiture ne dépassant pas le mur nord et n’étant pas visible des perspectives environnantes.

Le Musée d’art et d’histoire d’Orange

Depuis 1933, un hôtel particulier du XVIIIe siècle abrite le Musée d’art et d’histoire d’Orange. La visite offre un complément indispensable à celle du théâtre, puisqu’au rez-de-chaussée sont conservés les fragments des frises provenant du décor du mur de scène : aigles, amazones et centaures y poursuivent, depuis des siècles, leur course figée dans la pierre. D’autres objets donnent une idée de ce qu’a pu être l’éclat de l’Orange impériale, entre autres la mosaïque aux centaures, la mosaïque aux amphorettes du IIIe siècle, les bustes en ronde bosse ainsi qu’une quantité d’objets de la vie courante, poteries, verres…Précieux document archéologique, l’impressionnant cadastre romain datant du premier siècle de notre ère, témoigne de l’implantation romaine en Narbonnaise. Il rend compte des questions fiscales et foncières à l’époque gallo-romaine. Les plaques de marbre fixées au mur sont admirablement conservées, et donnent à voir le cadastre le plus complet à ce jour.

L’Arc de Triomphe

Autre témoignage de la grandeur romaine à Orange, l’Arc de triomphe est également inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agit en fait d’un arc urbain à caractère commémoratif servant de porte à l’entrée de la ville et non d’un arc de triomphe dans la mesure où les triomphes étaient exclusivement célébrés à Rome. Érigé sous Tibère en hommage aux vétérans de la IIe Légion gallique qui avaient fondé la ville, c’est un monument exceptionnel de l’art romain provençal. Constitué d’une porte monumentale à trois baies et d’un double attique, il est agrémenté d’un riche décor de panneaux d’armes : boucliers, casques, enseignes… Sur le premier attique, la présence exceptionnelle d’attributs maritimes est une allusion originale à la suprématie de Rome sur le monde des mers.

Culturespaces

Culturespaces est un acteur privé ayant pour objet –depuis 28 ans- la gestion globale de monuments et musées, la création de centres d’art, l’organisation d’expositions temporaires et numériques immersives. L’entreprise gère 14 sites, totalise 4,2M de visiteurs en 2018, conçoit 13 expositions temporaires par an et sa fondation a accueilli 8 000 enfants. La vision de l’entreprise ? Concevoir une expérience culturelle autour du visiteur ; Participer à la restauration des monuments historiques ; Valoriser et entretenir des parcs et jardins ouverts au public ; Etre en lien avec les commissaires d’expositions, prêteurs, conservateurs, scénographes, graphistes, artistes ; Produire des expositions et des créations contemporaines numériques ; Mettre en place des communications ciblées auprès des visiteurs et inciter à la culture ; Organiser des colloques meetings et réunions professionnelles dans ses sites de réception privés ; offre de librairies-boutiques et de restaurants et salons de thé ; Création d’événements d’envergures comme les Grands jeux romains (Nîmes) ; Garantir la sécurité des visiteurs, des lieux, œuvres, collections.

 

Visites théâtralisées et nocturnes

En juillet et août, Le Théâtre antique d’Orange propose des visites théâtralisées pour tous et ouvre ses portes exceptionnellement en soirées avec un piano en accès libre sur la scène.

Les Augustales

Les Augustales invitent à un voyage dans le temps, plus précisément au 1er siècle après Jésus-Christ, au gré d’un cheminement théâtralisé et ponctué d’animations comme des ateliers, de la musique, des contes et des saynètes historiques.

Tous les jours : 6 visites théâtralisées par jour avec deux thèmes, ‘Le théâtre romain : toute une histoire !’ Horaires : 10h30-13h30 et 15h30, durée 30 à 40 min et ‘Légionnaires, engagez-vous !’ Horaires : 11h30-14h30 et 17h, durée 20 à 30 min. En plus de ces visites théâtralisées, le théâtre propose des visites guidées en français et en anglais : ‘L’histoire du théâtre à travers le temps’. Horaires : à 10h, 11h, 14h et 16h, durée 40 min.

De jeudi 9 Juillet à vendredi 31 Août de 10h À 18h. Tarifs plein 11,50€, réduit : 9,50€, offre famille 36€. Tarifs Orangeois : plein 7,50€, réduit 6,50€, famille : 21,50€. Complément visite virtuelle : 3€ par personne.

 

Les visites nocturnes

Soirée avec piano en libre accès sur la scène, visite audio-guidée. ‘Piano en scène’ de jeudi 23 juillet à vendredi 21 août sauf les lundis 27 juillet, 10 août et samedi 15 août. Soirée avec piano en accès libre sur la scène.
Dernière entrée à 22h.

Panique en coulisses

Lundi 6 et jeudis 23 et 30 juillet et jeudi 6, mercredi 12, jeudi 13 et 20, mardi 25 et jeudi 27 août.  Découverte des secrets du spectacle romain à l’aide d’un livret-jeux ponctué d’ateliers à partir de 7 ans et Escape Game.
Dernier départ « Panique en coulisses » à 21h30. Dernier départ de l’Escape Game à 21h.
Galerie multimédia ‘Des romains aux Chorégies’ accessible pour chaque nocturne.
Visite virtuelle non accessible en soirée.

Tarifs de 19h à 21h30 : 11,50€, réduit : 9,50€, famille 36€. De 21h30 à 22h 8,50€ ; réduit  6,50€, famille 26€,  tarif Orangeois 5€ livret-jeux inclus.

 

Escape game ‘Teutobod : la malédiction des barbares’
‘Teutobod, la malédiction des barbares’ propose une redécouverte du théâtre et de son histoire en résolvant énigmes et défis. En équipe de 2 à 6 personnes, cette nouvelle activité propose une redécouverte du Théâtre et de son histoire tout en résolvant énigmes et défis.
5€ en complément du billet d’entrée.

Fête romaine

La fête romaine réunit les passionnées d’histoire le temps d’un week-end durant lequel se déroulent des animations, des ateliers pour grands et petits et des rencontres avec des reconstituteurs. Deux jours en immersion pour revivre l’époque des fondateurs de la colonie romaine d’Orange en 35 avant notre ère.

La réalité virtuelle

La réalité virtuelle s’invite au théâtre antique. Cette visite permet la reconstitution digitale du Théâtre à l’aide d’un casque de réalité virtuelle. Le lieu révèle ainsi au public son histoire de l’édification à l’inauguration, révélant toute sa splendeur passée. Les visiteurs font un bond dans le temps, vivant une nouvelle expérience sensorielle et émotionnelle.

Les romains aux Chorégies

Les visiteurs sont entraînés au cœur des grandes heures qui ont rythmé l’histoire du théâtre : la Belle époque, Orange 75 le Woodstock français, le monde des Chorégies et de l’opéra lyrique. Réalisé par Bruno Cohen, ce parcours mêle théâtre optique, projections vidéo et extraits musicaux et permet aux jeunes d’appréhender l’histoire du théâtre antique de façon ludique.


‘Noct’en bulle’ et ‘Sede vacante’, deux visites ludiques au cœur du Palais des papes

Diffusée sur France 5 samedi dernier, l’émission ‘Echappées belles’ consacrée à Avignon et le Vaucluse est encore disponible en ‘replay’ sur le site de France TV jusqu’au samedi 11 juillet.

Durant 93 minutes, Sophie Ducasse alias ‘Tiga’, la présentatrice de cette émission depuis 2018, accompagne le téléspectateur dans ce voyage au pays des papes. Au programme : Avignon et son patrimoine classé au patrimoine mondial de l’Unesco, la maison d’hôtes des jardins de Baracane, le club d’aviron de la Société Nautique d’Avignon (SNA), l’île de la Barthelasse, les ruches du palais des papes, le restaurant ‘le Potard’, les Halles, la ferme de la Reboul, la table de la Mirande mais aussi Villeneuve-lès-Avignon, la confrérie de l’ail de Piolenc, le vignoble de Gigondas, l’escalade des Dentelles de Montmirail, les randonnées sur contreforts du mont Ventoux, le gîte de Vergol à Montbrun-les-Bains, les cavités du plateau d’Albion, le simulateur de chute libre de Pujaut, le Mistral, Eric Hoinville un ingénieur de RES, le domaine de Beaurenard de Daniel Coulon à Châteauneuf-du-Pape, Brune Passini artisan savonnière à la Manufacture du siècle à Carpentras, Pernes-Les-Fontaines, Benjamin Masson producteur de spiruline avant de conclure par une évocation du Festival d’Avignon et une découverte de Carpentras. Un week-end « fabuleux » et « inoubliable » au dire de Tiga.

https://www.france.tv/france-5/echappees-belles/echappees-belles-saison-14/1057067-week-end-a-avignon.html


‘Noct’en bulle’ et ‘Sede vacante’, deux visites ludiques au cœur du Palais des papes

‘Intrigue dans la ville’ est un jeu d’énigmes accessible à tous, pouvant se pratiquer en famille ou entre amis, destiné à faire découvrir le patrimoine de manière ludique et pédagogique. Il était naturel pour Carpentras, ville chargée d’histoire, de dévoiler également son intrigue. La capitale du Comtat-Venaissin nous offre un large patrimoine historique et culturel qui réserve de petits trésors que vous allez adorer découvrir avec vos enfants.

Une création Devisocom

Créé en juin 2017 par l’agence avignonnaise Devisocom pour la ville de Pernes-les-Fontaines, le jeu est maintenant disponible à Carpentras. Muni de votre kit, armez-vous d’une casquette et de baskets et vous serez fin prêt pour partir à l’aventure en 1750 afin d’aider votre ami Joseph-Dominique d’Inguimbert ! Disponible et praticable tout au long de l’année, il vous suffit d’acheter un kit à l’Office de Tourisme pour 10€, comportant une lettre de mission, des cartes suspects, un carnet, un plan de la ville, une carte de décodage, des allumettes, un film rouge, un crayon et un badge. Autant d’éléments qui vous seront bien utiles pour démasquer le coupable !

L’enquête a-t-elle été rondement menée ?

Une fois celui-ci démasqué et le code trouvé, rendez-vous à l’Office de Tourisme Intercommunal

Ventoux-Provence, 374, avenue Jean Jaurès à Carpentras, ou sur le site internet du jeu pour découvrir si vous avez réussi ou non votre enquête. www.intriguedanslaville.fr

Dans le détail

Intrigue dans la ville ce sont environ 2h de balade enquête. Un kit à 10€ à l’Office de Tourisme Intercommunal Ventoux-Provence de Carpentras. Facebook et Instagram : Intriguedanslaville. ‘Intrigue dans la ville’ est déjà disponible dans huit villes vauclusiennes : Avignon, Châteauneuf-du-Pape, Lac de Beaulieu à Monteux, Mérindol, Mornas, Pernes-les-Fontaines, Sorgues et Vaison-la-Romaine. Il existe également 3 circuits inter-villages autour de Vaison-la-Romaine. Nouveauté 2020 Carpentras et Intrigue dans la ville dans les Bouches-du-Rhône : Salon-de-Provence et Marignane. Intrigue dans la ville, Carpentras disponible depuis lundi 6 juillet.


‘Noct’en bulle’ et ‘Sede vacante’, deux visites ludiques au cœur du Palais des papes

Le Théâtre antique et le musée d’art et d’histoire d’Orange rouvrent aujourd’hui. L’occasion de découvrir le théâtre le mieux conservé d’Europe, témoignage exceptionnel de l’Antiquité, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la Culture).

Mesures sanitaires

Afin de garantir la sécurité des visiteurs, des modalités spéciales de visites sont prévues comme la réservation obligatoire par internet de la plage horaire de visite, le port obligatoire du masque tout au long de la visite, le contrôle de la température à l’entrée, la mise à disposition de gel hydroalcoolique, le maintien d’une distance de 1 mètre avec les autres visiteurs.

L’accès est limité à 50 personnes par heure pour les visites du Théâtre (sur 5 000 m2) et 10 personnes par heure pour le Musée d’Art et d’Histoire (sur 900 m2). Les groupes ne sont pas admis. Le personnel sera également équipé de masques et les comptoirs d’accueil de parois vitrées.

Informations pratiques

Ouvert tous les jours de juin à août de 9h à 19h. Application mobile disponible gratuitement sur Android et Apple. Rue Madeleine Roch 84 100 Orange. 04 90 51 17 60. Réservation en ligne sur  www.theatre-antique.com


‘Noct’en bulle’ et ‘Sede vacante’, deux visites ludiques au cœur du Palais des papes

La Chartreuse, à cause de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, est fermée depuis le 15 mars aux résidents, au public, et à une grande partie de son équipe mais rouvrira mardi 2 juin. Elle est l’une des plus grandes chartreuses de France. Labellisée Centre culturel de rencontre depuis 1975, elle est également Centre national des écritures du spectacle, ce qui lui vaut une renommée nationale et mondiale dans le domaine de l’écriture et de la dramaturgie.

 

La rédécouverte

«Le monument, la librairie et la bibliothèque pourront accueillir à nouveau les touristes et les usagers dès le 2 juin selon de nouveaux protocoles, explique Catherine Dan, directrice générale du lieu. Ils pourront prendre le temps de redécouvrir la Chartreuse, dans toute sa calme beauté et dans toute la splendeur.»

 

Economiquement…

«Cette période est aussi compliquée administrativement et financièrement. À ce jour, malgré la perte importante d’une grande partie de nos recettes propres : entrées touristiques, restauration, vente de livres, locations…, la Chartreuse n’est pas en danger, grâce avant tout à la confirmation du soutien du ministère de la Culture (DGCA et Drac Occitanie), grâce aussi à la confirmation du soutien de nos mécènes : la Fondation Orange, la Fondation Michalski, le Cellier des Chartreux ou de nos partenaires de projets (la SACD, l’Institut Français, Prohelvetia, Suisa…). Nous remercions vivement ces partenaires de leur engagement, en espérant d’ailleurs que nos financeurs territoriaux feront les mêmes choix dans les jours à venir.»

 

Un monastère planté sur 17 000m2 d’un jardin foisonnant

L’étendue exceptionnelle de plus de 17 000 m2 de ce monastère du XIVème siècle restauré est insoupçonnable de l’extérieur. Autrefois dédié à une pratique cartusienne de silence et de solitude, il est aujourd’hui inséré dans le tissu urbain de la ville. Sa présence secrète au sein d’une zone touristique très attractive, dans un paysage et un environnement protégés, sa double activité d’encouragement à la création artistique contemporaine et de mise en valeur du patrimoine – entre pierres anciennes et technologies nouvelles – lui confèrent une singularité exceptionnelle dans le paysage culturel et touristique français.

 

Des outils numériques pour découvrir le monument

Grâce au plan de numérisation mis en place avec l’aide du ministère de la Culture, la Chartreuse propose aux visiteurs et aux artistes des espaces d’interprétation présentant des restitutions 3D de l’église et de la chapelle des fresques dans une perspective à la fois scientifique, artistique et grand public. Une table tactile grand format montrant les différentes périodes de construction, les grands chantiers de restauration de la Chartreuse et les moments forts de l’activité artistique développée depuis 40 ans dans ses murs a été inaugurée en 2014 et continue d’être enrichie en images, photos et vidéos. Une application-jeu, Les Portes secrètes de la Chartreuse permet aux familles de découvrir le site de façon ludique.

 

Réouverture de la Chartreuse et reprise des visites individuelles. Mardi 2 juin à 9h30. Réouverture de la billetterie en ligne lundi 25 mai. www.chartreuse.org


‘Noct’en bulle’ et ‘Sede vacante’, deux visites ludiques au cœur du Palais des papes

Venasque et son baptistère sont fortement liés à l’histoire de la Provence. Chaque grande période historique semble avoir marqué la configuration architecturale du baptistère. Construit à la fin du VIe siècle, il est, avec le chevet de la cathédrale de Vaison-la-Romaine, un des plus anciens monuments chrétiens de la région. Il a été, en 1er lieu, rendu à l’Antiquité puis progressivement au Moyen Âge par les auteurs successifs qui se sont penchés sur son historiographie. Le baptistère a été remanié aux XIe, XIIe, XIIIe siècles puis restauré au XIXe siècle par les Monuments historiques sous l’impulsion de Prosper Mérimée et inscrit sur la première liste des Monuments historiques en 1840. Fuyant les invasions barbares, les évêques de Carpentras auraient transféré le siège de l’évêché sur le rocher de Venasque du VIe au Xe siècle.

La base d’un groupe épiscopal est constitué d’une église-cathédrale où se trouve la cathèdre -siège de l’évêché- et d’une église dédiée à Saint-Jean-Baptiste où l’évêque baptise les catéchumènes deux fois par an, veilles de Pâques et de Pentecôte. Le baptême des adultes se fait alors par immersion. Le monument quadrilobé est relié à l’église par un couloir voûté en plein cintre et s’ouvre sur un plan en forme de croix grecque. Ses 4 absides sont voûtées en cul-de- four avec un décor d’arcatures aveugles reposant sur des colonnes antiques de réemploi. Les chapiteaux de l’abside ouest dateraient de l’époque mérovingienne et sont similaires à ceux de l’abbaye de Montmajour dans les Bouches- du-Rhône.

Dans la voûte de l’abside nord se trouvent des trous irréguliers qui correspondent à l’emplacement des vases acoustiques aujourd’hui disparus. Cette technique romaine, empruntée aux Grecs, consistait à insérer des vases résonateurs en poterie fine dans la voûte pour en améliorer l’acoustique. Le baptistère sert encore au- jourd’hui pour la célébration des baptêmes (mais plus par immersion !) et continue de contribuer à l’importante renommée du village de Venasque. Venasque est l’un des 157 adhérents de l’association ‘Les plus beaux villages de France’. Le village est situé sur un éperon rocheux aux flancs abrupts, au débouché des gorges de la Nesque. Le territoire de la commune com- prend des terres cultivables, vers

la plaine de Carpentras, et des zones de garrigue, sur les hauteurs des monts de Vaucluse. En 1946 la commune ne comptait que 371 habitants et 1012 en 2017. Les Venasquais se sont spécialisés dans la cerise (avec le label Cerise des Monts-de-Venasque) et le rai- sin de table (muscat de Venasque, AOC muscat-du-Ventoux).

Le baptistère est ouvert tous les jours, week-ends et jours fériés com- pris, deux agents du Patrimoine en assurant l’ouverture de la 1re semaine de janvier à la mi-décembre. De 9h15 à 13h et de 14h à 17h. Les visites commentées se font sur rendez-vous. Place du Presbytère. Venasque. Réservation : 04 90 66 62 01. www.venasque.fr

https://www.echodumardi.com/tag/patrimoine/page/7/   1/1