21 septembre 2024 |

Ecrit par le 21 septembre 2024

L’ avignonnais Jean-Christophe Olivier expose ses peintures à la Galerie Ducastel

L’architecte Jean-Christophe Olivier s’est confié avant l’inauguration de son exposition du 20 octobre au 5 novembre 2022. Galerie Ducastel. 9, rue Folco de Baroncelli. Avignon.

Né en 1955 en Avignon, vous êtes attiré très tôt vers l’expression artistique ?
Effectivement, dès mon plus jeune âge, je m’intéresse à la peinture et à la musique. Et le temps passant, la maison de style moderne où je grandis ainsi que  les voyages me permettent de découvrir l’importance de l’architecture. Ca me paraît une évidence aujourd’hui.

En avez vous fait votre métier ?
Oui, j’ai choisi cette voie qui faisait la synthèse de ce qui m’attirait : le dessin, l’espace, la création. J’ai découvert la richesse et l’importance de cet art que peu de gens d’ailleurs considèrent comme tel. Après des études à Marseille, j’ai exercé à Avignon de 1982 jusqu’à nos jours.

Comment en êtes vous arrivé à la peinture ?
Je reviens plus assidûment à la peinture dès les années 90, en construisant un atelier pour pouvoir « travailler » en toute tranquillité. C’est une période clef.

Pouvez vous nous parler de votre peinture ?
J’ai -si je puis dire- deux inclinaisons. J’ai toujours dessiné et peint et observer le monde m’a conduit à une expression figurative très enlevée et représentative de la vie en société et de ses symboles. Je n’ai présenté ce travail qu’une fois lors de ma 2e exposition en 2009 à l’usine SOFEC de Roquemaure. Je ne l’oublie pas ; ce n’est qu’une question de temps.
L’autre aspect de ma peinture est le plus développé. Il revêt une forme abstraite où le travail sur la lumière et sur l’espace sont prépondérants, de même que la recherche d’une liberté d’expression.
Je ne suis pas à l’aise dans une posture conventionnelle où les choses se répètent et sont attendues ; je n’ai pas vraiment de méthode mais des intuitions et des outils m’aidant à ouvrir le chemin jusqu’à ce que « surgisse » une forme d’équilibre et de langage qui me réjouit et suspend le temps. Ce temps qui fait son œuvre et arrive à libérer l’esprit et le geste.

Quelles sont vos influences, vos «maîtres» ?
C’est une question très complexe et qui rend modeste. Par nature je suis sensible aux mouvements modernes – l’impressionnisme, le fauvisme, le réalisme,  les expressionnistes abstraits ; allez voir Joan Mitchell ! J’aime aussi la peinture figurative moderne, Elisabeth Peyton par exemple… Mais la peinture classique m’inspire aussi ; comment pourrait–il en être autrement !

Est ce la première fois que vous exposez ?
Non , j’ai eu l’opportunité d’exposer depuis environ 2007. Toujours à l’occasion de rencontres, de connaissances, d’amis qui aimaient mon travail et m’ont poussé à le montrer. La plupart des expositions ont eu lieu dans le Vaucluse, à Avignon, l’Isle-sur-la-Sorgue, Le Pontet mais également à Paris en 2013 à l’occasion d’une exposition collective avec Marie-Laure Blezat. Mais aujourd’hui, exposer à la galerie Ducastel revêt une grande importance pour moi. Les peintures que je présente s’étalent sur au moins dix ans et je remercie Emmanuelle  Ducastel de m’avoir fait confiance, me permettant de présenter mon travail à plus de gens. C’est un passage « libérateur ».

Qu’est ce qui vous rend heureux, vous fait avancer ?
Concernant la peinture, je suis toujours impressionné et rempli de bonheur par les artistes dont la peinture où l’art fait fi -je pourrai dire abstraction- toutes les conventions, construisant à leur manière un univers personnel, en dehors de tout logique et pourtant cohérent. Voilà ma quête, même si toute œuvre, aussi captivante soit-elle, constitue une nouvelle limite.

Exposition du 20 octobre au 5 novembre 2022. Fermé lundi et dimanche. De 10h à 12h et de 15h à 19h et sur RDV. Galerie Ducastel. 9 rue Folco de Baroncelli. Avignon. 04 90 82 04 54.  galerieducastel@gmail.com & http://www.galerieducastel.com


L’ avignonnais Jean-Christophe Olivier expose ses peintures à la Galerie Ducastel

L’artiste peintre Jean de Lardemelle va présenter son exposition ‘Platanes, les gardiens d’Aramon’ à la médiathèque de la commune du mardi 20 septembre au mercredi 2 novembre prochains.

Élève de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts et de l’Atelier Met de Penninghen à Paris, Jean de Lardemelle développe ses techniques de plasticien et de graphiste en tant qu’artiste indépendant dans la communication. En parallèle, il partage son savoir artistique dans différentes écoles et ateliers.

Son activité de création s’élabore conjointement dans trois ateliers, à Paris, Angers, et Aramon. C’est donc tout naturellement que l’artiste décide d’exposer ses œuvres dans la commune gardoise. L’exposition ‘Platanes, les gardiens d’Aramon’ mettra en lumière son observation des arbres, et plus précisément des Platanes qui seront à l’honneur.

L’artiste sera présent à la médiathèque d’Aramon pour rencontrer le public les mercredis 30 septembre, 12 et 26 octobre. Il y aura également des permanences pour les groupes scolaires.

Une des toiles qui seront exposées à la médiathèque d’Aramon. ©Jean de Lardemelle

V.A.


L’ avignonnais Jean-Christophe Olivier expose ses peintures à la Galerie Ducastel

Denis Zammit expose ses peintures et formes qui se parlent entre elles, au cœur du beau village perché de Blauvac.« Tenter, entre chaos et équilibre, de peindre un fil subtil où la poésie de la nature nous ramène à l’existence, c’est-à-dire en nous et dans le monde. »

La transformation de la matière
«L’expérience du vivant passe par la matière et sa transformation, relate Denis Zammit. Matière réelle, observée ou bien celle recréée entre conscient et inconscient. C’est dans cet espace particulier que je tente de retrouver cette expérience. Ici même où, dès l’enfance, les premières graines de l’observation et de l’émerveillement ont germées. C’est là, dans cet espace intime que se trouve le terreau de mes créations. Dans l’émerveillement de la nature et de sa création.»

«Ce rapport à la Terre,
cette planète qui nous porte à plus de cent mille kilomètres heure autour du soleil. Cette Terre faite de poussières d’étoiles qui se sont agglomérées durant des millions d’années, et dont nous sommes aussi issus. Le temps d’un regard, y entrevoir des parcelles de ce monde, fragmentation du temps et de l’espace, comme un arrêt sur image.»

«Le langage
y est lignes, formes et couleurs. Quelques éléments par lesquels il serait peut-être possible de se rapprocher de cette matrice, entre chaos et équilibre, infiniment grand et infiniment petit. Ce fil ténu où la poésie de la nature, de notre environnement nous ramène à l’être. Cet état ni statique, ni immuable où la transformation est loi universelle. L’extérieur et l’intérieur se rejoignent le temps d’une discussion intime qui n’appartient qu’à celui ou celle qui s’y engage.»

«Dans toutes mes peintures les médiums utilisés sont le brou de noix, l’encre, la cire, les pigments liant acrylique et liant huile, la cendre et le papier. L’intérêt de ces médiums réside dans leur capacité d’interaction, de mélange, de dispersion et d’effacement. Le brou de noix, l’encre, la cire, la cendre, le papier, les pigments liant huile et liant acrylique sont les médiums que j’utilise principalement et dont j’aime leur propriété et capacité d’interaction.»  Denis Zammit, 53 ans, travaille et vit à Blauvac.

Les infos pratiques
Exposition ‘Reflets’ ouverte du jeudi au dimanche de 10h à 12h et de 15h30 à19h. Entrée libre. Jusqu’au 11 septembre. 127, rue Centrale à Blauvac. www.denis-zammit.com
MH

DR Denis Zammit dans son atelier

L’ avignonnais Jean-Christophe Olivier expose ses peintures à la Galerie Ducastel

Samedi 6 et dimanche 7 août, de 10h à 18h, les œuvres de six artistes retenus pour le parcours de l’Art Secret à Bonnieux sont exposées dans la Chapelle de l’hôtel de ville de Bonnieux. Des visites guidées sont également prévues tous les lundis à 17h au départ de l’Office de Tourisme.

Les artistes exposés
Anne Bothuon : sculpteure
Avec de la ouate et du tissu, Anne Bothuon modèle ses sculptures, ses personnages. A force de points, de nœuds, de brides, de reprises, elle fait apparaître un corps commun à tous avec ses défauts et ses petites imperfections, loin des images médiatiques. Le choix de l’échelle à taille humaine confère aux sculptures un effet de miroir renvoyant le spectateur à lui-même.

Jonathan Hindson : peintre
Né en Afrique du Sud où il a vécu jusqu’à l’âge de 11 ans, Jonathan Hindson arrive en France en 1974. Son travail tourne essentiellement autour de la représentation de la mémoire, des questionnements sur l’appartenance et le rapport au temps. Il utilise la peinture pour jouer sur le décalage entre une possible réalité objective, la perception que nous en avons et comment ce décalage influence notre rapport au monde.

Véronica Mecchia : photographe
Née à Paris de parents italiens, Véronica Mecchia grandit à Milan, en Italie. Sa passion pour la photographie commence à l’école lorsqu’elle découvre un appareil photo reflex. Elle commence alors à prendre des photos avec l’appareil de son père trouvé dans le placard. Inspirée par le travail d’Arno Rafael Minkkinen, elle suit une licence d’histoire de l’art avant de revenir à Paris pour étudier l’art moderne.

© Emma-Louise Prin

Emma-Louise Prin : photographe
Lors de ses études aux Beaux-Arts, Emma-Louis Prin découvre la possibilité de fabriquer un appareil photographique soi-même, en perçant un trou sur la paroi d’une boîte hermétique à la lumière. Après plusieurs essais avec une boîte à thé métallique, elle obtient une image. Fascinée, elle réalise depuis toutes ses photographies de cette manière, mélange de hasard, de surprise et d’erreur. Avec ses photos, elle souhaite raconter des histoires, illustrer les sentiments et la vie émotionnelle.

Nadine Vergues : sculpteure
Nadine Vergues réalise des sculptures contemporaines, uniques et originales à base de feutre industriel. Elle utilise tous les outils d’atelier du bois, du métal jusqu’au fer à souder pour transformer, triturer, donner une nouvelle identité à sa matière. A la vue, le spectateur pourrait croire qu’il s’agit de céramique mais au toucher il se rend compte qu’il s’agit de textile.

Visite guidée
Tous les lundis, depuis le 25 juillet et jusqu’au 12 septembre, des visites guidées au départ de l’Office de Tourisme sont organisées à 17h. Le parcours suit le trajet ci-dessous.

© DR

Du samedi 6 au dimanche 7 août de 10h à 18h à la Chapelle de l’Hôtel de ville, 7 rue Jean Baptiste Aurard, Bonnieux.

J.R.


L’ avignonnais Jean-Christophe Olivier expose ses peintures à la Galerie Ducastel

J’ai enfin décidé de m’arrêter pour faire ce cliché que je m’étais promis de prendre depuis plusieurs jours. Pensez-donc, un champ de tournesol en fleur, au pied du viaduc TGV des Angles. Le tout, à moins de 3 kilomètres du palais des papes. Il faut reconnaître que cela a de la gueule même si je suis loin d’être le seul à avoir eu cette idée. Tous les jours, j’ai vu des touristes prendre la même photographie. Mais par soucis de complication (de contradiction ?), ou peut-être à la recherche de mon hypothétique quart d’heure de gloire, j’ai cependant décidé ‘d’améliorer l’ordinaire’.

Autrefois, il fallait tout le génie d’un Van Gogh pour saisir les paysages de Provence sous le Mistral.
Aujourd’hui, le moindre utilisateur d’un Smartphone, au sens artistique d’un lamantin (voir le cliché d’origine ci-dessous), peut en quelques clics transformer la plus anonyme des photos en contrefaçon du peintre batave. Sans aucun effort, sans techniques, sans vision… Faut-il vraiment s’en féliciter ?

Seul point commun avec le maître postimpressionniste néerlandais, il y a fort à parier que cela ne me rapporte pas grand-chose de mon vivant. Et ça, c’est tout de même une bonne chose.

La photo d’origine.

L’ avignonnais Jean-Christophe Olivier expose ses peintures à la Galerie Ducastel

La Maison Dora Maar et l’Hôtel de Tingry à Ménerbes ouvrent leurs portes pour une exposition ‘Vert Terrestre’  portée par l’association Nancy B Negley, présentant les œuvres de l’artiste de renommée internationale Piotr Klemensiewicz, du 14 avril au 30 mai 2022.

Déjà pensionnaire en 2008, le sculpteur et peintre français revient cette fois-ci avec une série d’œuvres à dominante verte autour de ’la perception du paysage et de la sensation de la nature’. Un travail des couleurs pour lequel Klemensiewicz est reconnu, lui qui les considère comme dotées d’un “langage visuel propre qui fait taire les mots”.

Un vernissage aura lieu le samedi 16 avril à 17h.

A.D.

Horaires : du lundi au vendredi uniquement sur rendez vous | Samedi de 11h à 13h et 14h à 17h | Entrée Libre. Adresse : l’Hôtel de Tingry | Rue Cornille | Ménerbes France. Contact : MacKenzie Mercurio | mmercurio@maisondoramaar.org | 07 67 52 79 94

L’artiste Piotr Klemensiewicz à l’hôtel de Tingry.

L’ avignonnais Jean-Christophe Olivier expose ses peintures à la Galerie Ducastel

Vous vous en souvenez encore. Ses lumières, ses vibrations, la pénombre et ces sensations qui ne vous quittent plus. Pourquoi les Carrières de lumières dans les Baux-de-Provence demeure l’une de nos plus belles expériences sensorielles et artistiques ?

La première fois que nos pieds foulent le sol irrégulier, une course folle s’engage. Tous les recoins nous appellent pour livrer leurs secrets. En haut de l’escalier, près de la porte de sortie, sur le point culminant, à côté des marches, nos jambes ont la bougeotte. Visiteurs ébahis, nous voilà lancés dans un mini jogging improvisé, tentant vainement d’explorer chaque angle, de peur de passer à côté de l’histoire. Même si la projection propose les mêmes œuvres iconiques des plus grands génies torturés, chaque spot offre une expérience à la saveur différente. Vite, certaines toiles ne s’affichent que quelques secondes, choisissez votre repère…

Crédit photo : Linda Mansouri

Le prolongement artificiel de notre bras ? Parlons-en. Douloureuses minutes durant lesquelles un combat de l’esprit s’engage. Vous vous l’êtes promis, pas de téléphone, juste en prendre plein les mirettes et se délecter du spectacle. De toute façon, mère nature vous a gâté d’un organe plus performant que tous les smartphones réunis : la haute définition de votre œil n’a d’égal que sa sophistication. La lutte se poursuit corps et âmes, puis tout à coup, malheur.

Crédit photo : Linda Mansouri

La nature humaine révèle ses faiblesses. La main est déjà dans la poche, l’application photo ouverte, nous voilà photographes sur les marches de Cannes. Contorsions périlleuses, crampes musculaires, zoom, et parfois même quelques vidéos, aventuriers que nous sommes. Quand même dommage que tatie Jeanine ne voit pas cet endroit en esquisse virtuelle. Seulement voilà, combien d’entre nous contemplent à nouveau les photos de ses escapades quelques mois après ? Alors autant profiter de l’instant T pour imprimer l’image la plus fidèle, avant que le temps nous arrache ces précieuses minutes.

Crédit photo : Linda Mansouri

Férus d’art, amoureux de la peinture, simples curieux de la technique ou nostalgiques de l’histoire. Pendant plus d’une heure, les âmes se retrouvent sur le même bateau narratif. Tout le monde se regarde, les silhouettes slaloment habilement pour éviter la collision. De temps à autre, un « pardon », « oups », « désolé » lorsque notre corps percute une masse. Inutile de nous confondre en excuses, la musique couvre le son de notre voix. Les enfants virevoltent. Où que vous soyez, les gens vous regardent. Du moins, pas vous, mais le visage doré aux dimensions magistrales de Vincent Van Gogh, derrière votre tête.

Crédit photo : Linda Mansouri

L’expérience est mémorable car elle fait appel à un de nos sens le plus puissant, la vue. Les œuvres défilent de manière si limpide que l’on se croirait presque au cinéma, le scenario s’écrit sous nos yeux. Les œuvres sont peintes en temps réel, on discerne alors la texture qui se pose, le mouvement du pinceau, la matière qui se dilue. Quelle prouesse technique vertigineuse offerte par les 1001 rétroprojecteurs derniers cris au-dessus de nos têtes. La narration est parfaite, les pigments des fleurs et autres pommes tranchent avec les portraits noir et blanc et les formes cylindriques contemporaines. Les peintures s’effacent progressivement pour laisser apparaître la suite du spectacle dans un ballet millimétré. L’ingénierie du procédé est de haute volée.

Crédit photo : Linda Mansouri

La hauteur des carrières mirobolantes vient laisser son empreinte dans la construction de nos souvenirs. Nos silhouettes fragiles révèlent honteusement leur insignifiance face à l’immensité du lieu frais. Les carrières et leur blancheur calcaire convoquent les ordres de grandeur, notre place dans le cosmos et l’égo surdimensionné de l’Homme qui pourtant n’est qu’atome. Les portraits colossaux révèlent leurs détails, la moustache, les taches de rousseur, le sourire en coin, le regard pétillant ou mort qui vous suit. Tout est décuplé, les courbes comme nos émotions.

Crédit photo : Linda Mansouri

Voilà que le sol irrégulier nous fait tituber, contribuant ainsi à perdre nos repères spatiaux-temporels pour se plonger un peu plus dans le surréalisme de l’œuvre. La puissance de cette exposition hors norme tient de sa faculté d’immersion inouïe. Vient ensuite l’ouïe. La musique épouse parfaitement l’univers des peintures, chaque percussion vibrante appuie l’histoire qui défile sous nos yeux. Cigales pour accompagner les peintures provençales. Tantôt entrainante, tantôt reposante, angoissante, ou électrique, les pulsions de la musique nous emmènent très loin.

Le gong final vient de sonner, les applaudissements vibrants s’éternisent. Il est temps de sortir pour laisser ce rêve envelopper d’autres visiteurs. Pourquoi seulement notre corps immobile ne daigne pas bouger d’un iota ?

La nouvelle exposition présente les plus beaux chefs-d’œuvre de Cezanne, visibles jusqu’au 2 janvier 2022. Lire aussi : Baux-de-Provence, Honneur aux chefs d’œuvre de Cezanne. Plus d’informations, cliquez ici.

Crédit photo : Linda Mansouri

L’ avignonnais Jean-Christophe Olivier expose ses peintures à la Galerie Ducastel

Les amoureux d’art peuvent se délecter d’une fascinante exposition à Apt, jusqu’au 19 mars 2022. Guidé par les explications passionnantes de Justine Bernardoni, L’Echo du mardi s’est plongé dans ce voyage artistique signé la Fondation Blachère.

« Aller au-delà de la simple copie », c’est en substance la mission que s’est donnée la pléiade d’artistes d’Afrique et de la diaspora. Pour cette exposition ‘Re-création’, les prodiges de la matière réinventent le message, affirment leur opinion politique, réinterprètent les formes, inversent les rôles. Dans la pénombre de cette salle principale, la lumière jaillit des œuvres pour inonder notre visage. Elle éclaire notre esprit comme elle écorche notre conscience. Ne cherchez pas à vous y soustraire, le regard des protagonistes sur les murs vous suivra, où que vous alliez. Les œuvres nous jugent, l’inquisition nous plonge dans les méandres historiques des rapports entre Occident et Afrique.

Si l’art européen a été au centre du monde artistique pendant des siècles, n’a-t-il pas été lui-même influencé par l’art africain au début du 20e siècle ? Occident et Afrique, les liens sont réinterprétés, le dogme est chamboulé. Ainsi, Laure, la servante noire prend la place d’Olympia dans l’œuvre d’Aimé Mpané et passe au premier plan, reléguant à l’arrière celle qui a été admirée depuis 1863.

Des grands classiques tels que Le déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet ou La grande odalisque de Jean-Auguste-Dominique Ingres, des plongées au cœur de l’univers et des influences de grands maîtres comme Pablo Picasso ou Paul Gauguin, ou des genres incontournables telle la nature morte, tout est mis en œuvre par les artistes invités dans cette exposition pour re-créer, ré-inventer, re-visiter.

Les œuvres exposées appartenaient déjà à la Collection Blachère, d’autres ont été réalisées par des artistes venus en résidence de création ou prêtées par des galeries, musées et collectionneurs amis. A suivre, quelques œuvres sélectionnées par nos soins, dont la puissance d’évocation n’a d’égal que la beauté artistique.

‘A reversed retrogress : scene 2’, de Mary Sibande (Afrique du sud)

Une sculpture aussi énigmatique que poignante. Les dimensions confèrent une aura magnétique à ces racines gigantesques qui accaparent l’espace et menacent de nous engloutir. L’artiste évoque son « alter-ego », Sophie, et aborde la construction de l’identité dans le contexte post-apartheid sud-africain, ainsi que les stéréotypes véhiculés sur la femme noire. Les racines tentaculaires dont elle semble se libérer forment un lien ombilical à la fois vital mais dont il faut un jour se défaire. La couleur mauve fait référence à ‘Purple rain protest’ de 1989, une manifestation durant laquelle la police pulvérisa de la teinture violette pour distinguer les manifestants contre l’apartheid. Coup de cœur de la rédaction, cette œuvre est universelle. Sa poésie fait écho à chaque histoire, chaque racine qui nous empêche d’éclore. Rang social, culture, famille, couleur politique, ces racines sont-elles des chaînes ou les garde-fous de notre existence ?

Mary Sibande, ‘A Reversed Retrogress: Scene 2’. Crédit photo: Linda Mansouri

‘Un ballo in maschera’, Yinka Shonibare CBE (Angleterre-Nigéria)

L’artiste prend le parti de remplacer ses toiles par du tissu wax ‘kitenge’. Le tissu, présupposé comme africain, devient primordial dans sa démarche artistique. Yinka affuble le portrait des saints de masques africains inspirés de la vaste collection de Picasso. Il met en avant par cette revisite l’importance de ces masques dans la naissance de l’art moderne. ‘Un ballo in maschera’ propose une imitation grandeur nature de l’opéra de Giuseppe Verdi de 1858. Inspiré par l’assassinat du roi de Suède lors d’un bal masqué à l’Opera de Stockholm en 1752, il use de l’élaboration de ce drame costumé pour mettre en scène l’arrogance des classes aisées du siècle des Lumières. Dans l’ilot central, les silhouettes colorées attirent le regard incrédule. Les couleurs sont vives, le style est royal, le tissu est noble. Un pied de nez aux codes vestimentaires et à leur symbolique. Face au carcan civilisationnel et au poids de la doxa, les hommes s’approprient les codes, créent leur propre signature. Joli !

Yinka Shonibare CBE ‘Un ballo in maschera’. Crédit photo: Linda Mansouri

‘La vierge bleue’, Marc Padeu (Cameroun)

La généreuse et flamboyante auréole de la vierge bleue est mystique. Elle nous attire comme un amant, véritable brasier ardent dans la pénombre de la salle. Les couleurs vives et le bleu dominant tranchent avec les toiles voisines et leur sobriété. L’artiste interroge les rapports permanents entre Occident et Afrique au cours de l’histoire, la place de la religion et sa représentation. Faisant directement référence à l’iconographie de la vierge dans la peinture européenne, il questionne par la même occasion la représentation des modèles noirs dans celle-ci. Cette vierge bleue prenant pour modèle une femme africaine, entourée de tentures aux motifs traditionnels camerounais est vêtue d’un drap bleu qui laisse apparaitre dans son plissé des masques emblèmes et témoins de la culture de l’artiste. Marc Padeu nous dévoile les possibilités d’un éclectisme religieux dans lequel les traditions restent bien ancrées face à l’influence d’une religion dominante.

La vierge bleue de Marc Padeu Cameroun. Crédit photo: Linda Mansouri

‘Film noir dans un cadre doré’, Clay Apenouvon (Togo)

Nous voilà nez-à-nez avec une œuvre dégoulinante de métaphores. La puissance de l’art réside dans la liberté d’interprétation de celui qui contemple. Aucune grille de lecture ne prévaut, chaque âme plonge dans une œuvre avec le prisme de ses influences, de ses racines, de son histoire. Ici, l’œuvre traite des cadres dorés, rigides et confortables, synonymes pour l’artiste de la culture européenne. L’installation réalisée avec son matériaux phare, le film plastique, dégouline d’objets pris au piège dans ce déversement de plastique visqueux. L’artiste nous engage à concevoir un renouvellement social au lieu de se cantonner à un cadre dépassé. Il s’agit bien de recréer pour ne pas s’enliser dans une histoire et l’art immuable. Pour d’autres, cette œuvre évoque la pollution des pays développés, dont les résidus de leur vie douillette se déversent lâchement sur les espaces naturels du tiers monde. Le noir, mazout, pétrole, plastique, une couleur forte de 1000 symboliques. La condescendance et le mépris dégoulinent, faisant fi de toute morale et plaçant l’égoïsme des pays du nord au centre de leurs propres échelles de valeurs. Impossible de rester immobile face à l’impuissance de nos élites, à l’heure des COP et autres sommets du climat.

Film noir dans un cadre doré,  Clay Apenouvon 

‘Renaissance 4’, Angele Estoundi Essambla (Cameroun)

Clou du spectacle, cerise sur le gâteau, crème de la crème. Dans le prolongement de la salle principale, une petite fille nous remue les entrailles. Nous voilà baissant la tête, n’osant pas défier son doux regard redoutable. Le jeu de lumière est tellement bien calibré que l’œil se trouve obnubilé par cette source éblouissante. Dans une série de photographies, l’artiste représente des corps qui s’imposent avec grâce dans les mêmes tenues et poses choisies autrefois par la renaissance hollandaise pour symboliser le faste et la noblesse de l’élite européenne. Pourtant, ces cols en fraise et dentelle, expression de la richesse d’une Europe qui s’est bâtie sur un commerce colonial, ne peuvent révéler la splendeur blanche sans la présence du corps noir contrasté. Le poids du jugement dans un regard.

‘Renaissance 4’, Angele Estoundi Essambla Crédit photo: DR

Les artistes présentés : Clay Apenouvon (Togo), Moustapha Baidi Oumarou (Cameroun), Moufouli Bello (Bénin), Wim Botha (Afrique du Sud), Angèle Etoundi Essamba (Cameroun), Pierre Man’s (RDC), Franck Kemkeng Noah (Cameroun), Roméo Mivekannin (Bénin), Aimé Mpané (RDC), Hassan Musa (Soudan), Marc Padeu (Cameroun), Yinka Shonibare CBE (Angleterre-Nigéria), Mary Sibande (Afrique du Sud), Maya-Inès Touam (France/Algérie), Dagmar Van Weeghel (Hollande).

Tour d’horizon en vidéo

L’ avignonnais Jean-Christophe Olivier expose ses peintures à la Galerie Ducastel

Mardi 30 novembre à 19h30, une soirée aussi colorée que lumineuse est organisée au cinéma Capitole Studios, autour de l’œuvre incontestable du génie Raphaël.

Ses madones ont fait de lui un maître de la Renaissance italienne vénéré par les plus grands peintres, de Pablo Picasso, en passant par Jean-Auguste-Dominique Ingres et Eugène Delacroix. Le prodigieux Raphaël (nom francisé de Raffaello Sanzio), au pinceau doux et redoutable, est l’auteur de fresques célèbres pour le Vatican. Raphaël est un mythe de l’histoire de l’art : talent précoce, amant de la Fornarina, il a su combiner la grandeur d’un Michel-Ange avec le modelé d’un Léonard de Vinci. Il résume à lui seul l’esprit de la Renaissance.

Pour les 500 ans de la mort de l’artiste peintre, une grande exposition a ouvert ses portes à Rome. « Expositions sur grand écran » a eu un accès exclusif à cet événement, qui réunit plus de 200 œuvres majeures de ce maître de la Renaissance. Le film part à la découverte de l’exposition et éclaire d’une nouvelle lumière le travail de cet artiste souvent incompris ou, au contraire, idéalisé.

Réalisé par Phil Grabsky, durée 1h28. A l’entracte: cocktail avec Le Caviste Le Vin devant Soi et Puryicard. Réservez dès maintenant en cliquant ici.

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