Vaucluse Provence attractivité : continuer de donner envie de Vaucluse
« Donner l’envie d’un Vaucluse nature, préservé, durable et responsable », c’est l’idée force de VPA, l’agence de développement et touristique du Conseil départemental de Vaucluse, qui vient de tenir son assemblée générale annuelle.
Dès son mot d’accueil, le président de VPA (Vaucluse Provence attractivité), Pierre Gonzalvez insiste : « Nos missions ont évolué au fil des ans pour répondre à des enjeux touristiques, économiques et résidentiels, dans un territoire où il fait bon vivre, étudier, travailler, investir et entreprendre. Pour en préserver l’essence, il nous faut un plan de transition respectueux de l’environnement qui lisse la fréquentation tout au long de l’année ».
Une saison touristique qui s’étale de plus en plus Quelques chiffres le prouvent, le ‘4 saisons’ fait son chemin, même si l’été reste le temps fort du tourisme (35%), le printemps arrive en 2e position (29%), suivent l’automne (20%) et l’hiver (16%). Alain Gevodant, manager Pôle Ingénierie et Chef de projets Tourisme au sein de VPA en ajoute d’autres : 4,8 millions de touristes par an, 300 jours de soleil, 22,3 millions de nuitées, 12 000 emplois directs et 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Crédit : VPA/Linkedin
Pour sa part Cathy Fermanian, directrice de VPA, parle « D’une attractivité globale, transversale, d’une douceur de vivre dans le Vaucluse, d’une qualité de vie pour les habitants, les entrepreneurs, les familles comme les touristes. Nous devons prendre en compte la sobriété foncière, lutter contre les déserts médicaux. Avec la cure minceur imposée par la situation économique, nous allons participer à moins de salons et favoriser la communication dématérialisée sur internet pour attirer les touristes. 2 305 000 visites (+18%) ont été enregistrés sur les sites du Top 10 des villages les plus attractifs de Vaucluse. D’ailleurs nous allons refondre nos sites web. »
« Le Vaucluse est un territoire à taille humaine. »
Cathy Fermanian, directrice de VPA
Elle poursuit : « Le Vaucluse est un territoire à taille humaine. Une alternative aux grandes métropoles. Une pépite aux multiples facettes : viticulture et œnotourisme, culture, festivals, paysages, produits du terroir de qualité, naturalité, villages fleuris, sites remarquables, musées, studios d’animations, gastronomie, climat, circuits pour les randonneurs et les cyclistes, deux parcs naturels régionaux, celui du Ventoux et celui du Luberon… Mais nous sommes aussi là pour prendre le pouls des entreprises, aider à leur installation, trouver aussi du travail pour les conjoints. Tout cela implique une prise en compte collective et cohérente du sujet. »
Continuer à semer des petites graines pour l’attractivité vauclusienne Justement, côté économie en 2024, 167 projets ont été détectés, 40 accompagnés, 16 entreprises implantées, 20M€ investis sur le territoire et 224 emplois seront créés à terme d’ici 3 ans. Par exemple Hubcycle à Avignon qui valorise des coproduits en ingrédients naturels pour la cosmétique et la nutraceutique, Novar une société néerlandaise de photovoltaïque implantée sur la pépinière Créativa ou encore La Bécanerie spécialisées dans les pièces détachées pour deux roues qui va se déplacer d’Avignon à Sorgues d’ici la fin de l’année.
VPA va donc continuer à semer de petites graines qui porteront leurs fruits dans quelques mois, à creuser son sillon, à structurer son action au service de tous les territoires, tendre vers un tourisme responsable, développer les filières d’excellence, faire rayonner le département, favoriser la destination Vaucluse envers les agences de tour-opérateurs et la presse spécialisée. Et le passage de la caravane du Tour de France le 22 juillet par Châteauneuf-du-Pape, Courthézon, Sarrians, Aubignan, Caromb, Bédoin, l’arrivée au sommet du Mont Ventoux avec une bataille âpre entre les champions Pogacar, Vingegaard et autres Bernal et Evenepoel attirera à coup sûr les foules. Comme l’étape Bollène-Valence du lendemain, ses images TV retransmises dans le monde entier vont, elles aussi, séduire des millions de touristes, français et étrangers.
Vaucluse Provence attractivité : continuer de donner envie de Vaucluse
Le Président de l’Association des Maires de Vaucluse (AMV) exprime sa vive préoccupation face à la baisse significative des recettes issues de la taxe d’aménagement constatée dans de nombreuses communes du département.
« Cette diminution s’explique d’une part par le ralentissement de la construction neuve, mais également par les effets de la réforme du dispositif intervenue en 2022, déclare Pierre Gonzalvez, président de l’AMV également maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Depuis cette réforme, la taxe d’aménagement est exigible dans les 90 jours suivant l’achèvement des travaux, et non plus à la délivrance de l’autorisation d’urbanisme. Cette évolution a transféré la responsabilité de déclaration aux redevables, qui doivent désormais effectuer cette démarche via leur espace sécurisé sur le site des impôts. Or, il est constaté que de nombreux propriétaires omettent de déclarer l’achèvement de leurs travaux, ce qui empêche la liquidation de la taxe et prive les communes des recettes correspondantes. »
« Cette situation fragilise les finances locales. »
Pierre Gonzalvez, président de l’AMV
Le président de l’Association des Maires de Vaucluse souligne « que cette situation fragilise les finances locales, alors que les communes doivent faire face à des besoins croissants en matière d’équipements et de services publics ». Il appelle donc à « une sensibilisation accrue des particuliers sur leurs obligations déclaratives, ainsi qu’à une simplification des procédures pour faciliter le recouvrement de cette taxe ».
L.G.
Vaucluse Provence attractivité : continuer de donner envie de Vaucluse
Après un premier ouvrage historique consacré à l’histoire des Banatais de La Roque-sur-Pernes*, Pierre Gonzalvez reprend la plume pour son premier roman. Un récit dans l’Algérie, puis la France des années 1950-60, qui se nourrit du passé familial de ces français déracinés par les drames de l’histoire tout en évitant les écueils de la rancœur et de l’amertume. Et malgré les tempêtes, c’est finalement la vie et l’amour que l’on retrouve au bout du chemin.
Pierre Gonzalvez s’était déjà lancé dans l’aventure de l’écriture avec un premier récit historique sur l’implantation des Banatais à La Roque-sur-Pernes. Cette fois-ci, après ce travail d’études, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue publie son premier roman : La rivière Hemingway. L’histoire de Paul Dessigne qui, entre 1959 et 1964, vit avec sa famille les épisodes dramatiques de la guerre d’Algérie. L’adolescent doit quitter son village de Marengo et cette terre qu’il aime tant pour reconstruire une vie en métropole, dans un pays qu’il ne connaît pas. Après de longs mois d’errance à Bordeaux, il quitte les siens pour travailler à Paris en espérant y retrouver son grand amour rencontré à la faculté d’Alger. Désabusé, il s’installe en Provence pour apprendre avec passion le métier du vin. Et là, tous les éléments de sa vie vont s’assembler enfin quand la paisible terre de Vaucluse révèlera ce fil conducteur invisible qui l’a mené jusque-là.
« Ce livre résonne comme quelque chose de vrai. »
Avec La rivière Hemingway, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue signe son premier roman. Crédit : DR
« C’est un roman, pas un récit familial, explique l’auteur. Pour autant, si ce livre traite de la question de l’Algérie, certains souvenirs familiaux s’expriment au fil de ce récit. Mais c’est juste ma mémoire, depuis ma plus tendre enfance jusqu’à récemment, qui a reconstitué des éléments qui ont été rapportés par une famille qui parle peu de ce sujet. » Avec pudeur, Pierre Gonzalvez maintient le flou sur la part autobiographique de son livre. Difficile pourtant de ne pas faire le lien entre l’histoire de son père et celle de Paul, son personnage principal. Le déracinement d’un jeune homme de 17 ans et son ré-enracinement dans une Provence dont il tombera amoureux autant qu’elle l’adoptera. L’auteur évite l’écueil de l’amertume, des rancœurs ou bien encore d’évoquer cette période sous le seul prisme des combats des Français d’Afrique du Nord. Non, ici ce sont les yeux de l’enfant puis de l’adolescent et enfin du jeune adulte qui racontent une belle histoire, davantage personnelle que communautaire.
« J’ai transmis ce que je pouvais transmettre. »
« Pour les gens qui l’ont lu, notamment les rapatriés, ce livre résonne comme quelque chose de vrai, constate Pierre Gonzalvez. Ils ont aussi ressenti qu’il n’y a pas d’idéologie, que ce n’est pas politisé. Mais cela n’est pas idéalisé non plus, même si cela rappelle la parfaite entente des communautés. Alors, il y a effectivement des événements qui ont été des balises dans mon histoire. Mais à partir de là j’ai créé une fiction, sur une base réelle qui s’éloigne de plus en plus de la réalité familiale à partir de l’arrivée en métropole. »
Mon père ce héros Entre fiction et réalité, l’ouvrage a aussi une charge émotionnelle via ce personnage de Paul, fruit du mélange de l’auteur et de son père et des rapports père-fils. « Avec ce livre, je voulais aussi exprimer que mon père, c’était mon héros. Parce qu’il est arrivé ici sans rien. Et malgré cela, il nous a tout donné. Il a tout rebâti pour reconstruire une vie. » Cette superposition familiale dans l’histoire traverse également les générations puisque ce récit a été aussi l’occasion pour les trois filles de Pierre Gonzalvez de découvrir, elles aussi, des choses sur leur père. « Mes filles, mon père, ma mère, mon grand-père, que je n’ai jamais connu, j’ai transmis ce que je pouvais transmettre. »
La rivière Hemingway est en libraire depuis le 11 mars dernier. Crédit: DR
Hemingway en filigrane Enfin, difficile de parler de La rivière Hemingway sans évoquer l’écrivain américain. Apparaissant presque anonymement au début du roman, l’auteur des livres ‘Le vieil homme et la mer’, de ‘Pour qui sonne le glas’ ou bien encore ‘Paris est une fête’ pour ne citer qu’eux figure en filigrane tout au long du récit. Ainsi, lors d’une visite chez son grand-oncle en Espagne, Paul croise brièvement Ernest Hemingway dans un bar. Cet échange créera chez le jeune homme l’envie de découvrir son œuvre, devenant une boussole pour traverser les tempêtes à venir.
« Le personnage d’Hemingway m’a toujours intéressé et intrigué, confesse Pierre Gonzalvez. Ses écrits m’ont plu, mais ce qui a fait sens chez moi sens, c’est qu’Hemingway est un personnage qui est acteur de ses romans. En fait, dans tous ses romans il y a une part d’autobiographie. Il aimait aller dans la nature, il aimait la chasse et la pêche. Il découvrira la boxe également. » Autant de points communs avec Paul, le héros du livre, mais aussi son auteur, Pierre Gonzalvez : « Hemingway chassait à l’arc. Moi aussi je chasse le sanglier à l’approche à l’arc. Ce n’est pas du mimétisme. J’ai juste découvert cela au fil du temps. » Tout comme la boxe ou la pêche à la mouche. Même l’histoire d’amour du roman fait un détour par Saint-Germain-des-Prés que fréquentait la figure emblématique de la littérature américaine. « Je voulais une histoire qui établissait que l’amour pouvait dépasser une problématique de classe sociale. Que l’amour peut être universel malgré le fait d’avoir été séparé par la force des choses. C’est peut-être utopique… »
Un autre roman en préparation Fruit d’une gestation de 5 ans, suivie de plus d’un an et demi d’écriture, Pierre Gonzalvez sort ‘rincé’ de cette aventure littéraire. « J’écrivais entre 5h et 6h30 du matin, presque tous les jours. Durant cette période, j’ai été habité par une sorte de double vie mais avec ce livre je suis dans un monde qui est le mien. » De quoi inciter, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue à envisager la préparation d’un second roman. « C’est trop tôt pour en parler, mais j’ai déjà l’histoire, confesse-t-il. Je l’attaquerai bientôt. » Sans rien dévoiler de cette nouvelle intrigue, Pierre Gonzalvez devrait signer une sorte de road-trip initiatique où le chemin devrait avoir autant de sens que le terme du voyage. A suivre…
Le premier ouvrage de Pierre Gonzalvez édité en 2003. Crédit : DR
* L’étonnant destin des Français du Banat – L’expérience réussie de la Roque-sur-Pernes de Pierre Gonzalvez raconte l’histoire des habitants du Banat. Cette région frontalière à cheval entre la Hongrie, la Roumanie et la Serbie où les habitants ont fui face à l’avancée de l’Armée rouge au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Parmi eux, certains vont s’installer dans un petit village des Monts-de-Vaucluse pour le repeupler et le reconstruire : la Roque-sur-Pernes.
Vaucluse Provence attractivité : continuer de donner envie de Vaucluse
Renouant avec une ancienne tradition empruntée à la marine dans les années 1930, Air France a décidé de baptiser à nouveau ses avions par des noms de villes. Dans ce cadre, l’Isle-sur-la-Sorgue fait désormais partie des 162 villes dont le nom orne désormais le fuselage d’un avion de la compagnie aérienne. Il s’agit d’un Airbus A220 qui a effectué son premier vol le 22 juin 2024 en provenance de Paris et à destination de Marseille. « C’est en 2022 que la compagnie Air France a pris contact avec la Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue pour suggérer le projet d’apposer le nom de l’Isle-sur-la-Sorgue sur l’un de ses tout-nouveaux Airbus A220 destiné aux vols domestiques et européens, explique la commune. Aux origines de ce projet, la volonté de la compagnie est de faire rayonner notre territoire connu pour son cadre de vie et son patrimoine remarquable. » Pour Air-France, cette initiative vise également à « souligner son engagement de relier les territoires entre eux et de promouvoir la France à travers le monde ».
Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue (à droite) a reçu une maquette de l’Airbus A220 baptisé ‘L’Isle-sur-la-Sorgue’ par Jean-François Widuch, directeur régional d’Air France-KLM en compagnie de Marie Legars-Lavaure, conseillère municipale déléguée aux Foires et Brocantes/Décoration, à l’Accueil des Nouveaux Arrivants et au Comité des jumelages. Crédit : Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue.
Le choix de l’avion n’est pas anodin non plus puisqu’il s’agit d’un appareil de dernière génération dont la consommation de carburant et les émissions de CO2 sont réduites de 25% et dont l’empreinte sonore est également réduite de 25% à 50%. D’ici 2030, la part des avions de dernière génération dans la flotte du groupe atteindra 80%, contre 5% en 2019 et 26% en 2024, témoignant de la dynamique initiée par le groupe Air France-KLM en matière de réduction de ses émissions de Co2 et de poursuite de la montée en gamme. Pour symboliser ce partenariat une maquette de cet Airbus A220 a été remise à l’occasion d’une cérémonie officielle, par Jean-François Widuch, directeur régional d’Air France à Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue, ainsi qu’à Marie Legars-Lavaure, conseillère municipale déléguée aux Foires et Brocantes/Décoration, à l’Accueil des Nouveaux Arrivants et au Comité des jumelages.
Crédit : Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue.
Vaucluse Provence attractivité : continuer de donner envie de Vaucluse
Alors que le bilan du passage du cyclone Chido ne cesse de s’alourdir, l’AMV (Association des Maires de Vaucluse) vient d’annoncer son soutien financier afin de venir en aide aux familles endeuillées, aux habitants et aux élus de Mayotte.
« L’Association des Maires de Vaucluse tient à témoigner de sa solidarité et à apporter son soutien en participant à la collecte nationale mobilisée en faveur de Mayotte, explique Pierre Gonzalvez, président de l’AMV et maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Ainsi, les membres du bureau décident le versement d’une aide exceptionnelle d’un montant de 50 000 €. Ce don sera fait au nom de toutes les communes vauclusiennes, témoignant ainsi de notre unité et de notre solidarité envers nos compatriotes de Mayotte. Il permet aux communes, dans ces temps de contrainte budgétaire, de se libérer de cet effort et de participer indirectement à cette mobilisation. Cette initiative collective, fruit de nos efforts communs, saura répondre à l’urgence et apporter une aide concrète aux populations touchées. »
Vaucluse Provence attractivité : continuer de donner envie de Vaucluse
Alors que l’assemblée générale de l’Association des maires de Vaucluse (AMV), et le salon des collectivités qui l’accompagne ont accueilli un millier de visiteurs, l’absence de Thierry Suquet, préfet de Vaucluse convoqué à Paris par Bruno Retailleau avec l’ensemble de ses homologues de l’Hexagone pour une réunion avec le ministre de l’Intérieur, a été particulièrement mal perçue par les maires. Beaucoup d’élus locaux et peu d’Etat, beaucoup de questions et peu de réponses, beaucoup de colère et peu d’écoute… tels pourraient être les maître-mots de la vision qu’ont nos maires de leur rapport avec un Etat ‘parisien’ qu’ils considèrent de plus en plus éloigné des territoires.
C’est Cécile Helle, maire d’Avignon qui a pris la parole pour accueillir tous les maires de Vaucluse pour cette première de l’AMV (Association des maires de Vaucluse) au parc des expositions. « D’habitude, nous nous réunissions à Monteux. C’est nouveau de nous retrouver à Châteaublanc, à quelques jours du Congrès des Maires à Paris. Cette année le thème est ‘Les communes, heureusement!’. C’est une forme de reconnaissance pour la République décentralisée que sont nos villes et villages. Dans ces périodes d’incertitude, de crise, c’est une évidence pour les citoyens, une proximité. Ce que nous voulons, c’est que les communes soient respectées, écoutées. Elles sont le premier des services publics, parfois le seul. Ce sont elles qui maintiennent les écoles, les équipements socio-culturels, le mouvement sportif, on l’a bien vu pour le passage de la flamme Olympique dans le Vaucluse le 19 juin. Elles sont un amortisseur social après la crise sanitaire, l’inflation, la flambée des prix de l’énergie, les citoyens se tournent vers les maires, c’est l’échelon le plus proche de leur protection, du renforcement du lien, du vivre ensemble. »
« Ce que nous voulons, c’est que les communes soient respectées, écoutées. »
Cécile Helle, maire d’Avignon
« On voit bien dans nos territoires que le changement climatique est une réalité, il frappe le monde agricole qui est un des piliers essentiels de l’économie du territoire. Nous avons aussi vu ces derniers jours chez nos voisins espagnols de Valence à quel point la Méditerranée est vulnérable », ajoute Cécile Helle, qui par ailleurs est géographe de formation. « S’il n’y a pas de respect, de confiance, de soutien de la part de l’Etat, on verra, dans 5 ans, 10 ans, 20 ans à quel point la République sera fragilisée. Or là, nous n’avons aucune visibilité sur les budgets. Quel impact sur nos investissements, notre fonctionnement avec des ponctions de l’Etat de 5M€ sur les collectivités locales? Nous ne pouvons pas travailler sereinement quand on doit éponger le déficit de l’Etat dont nous ne sommes pas responsables. Nous ressentons un sentiment d’injustice alors que tous nos budgets, eux, sont en équilibre à l’euro près. »
Elle poursuit sa diatribe : « Pour Avignon, cela représente 3,6M€ sur les 150M€ de notre budget de fonctionnement. Que faire? Refermer la Médiathèque Renaud-Barrault de la Rocade que nous venons de rouvrir après l’avoir rénovée à grands frais, virer les 18 agents municipaux qui y travaillent avec les conséquences sur l’emploi et sur leurs familles que cela implique? Nous avions baissé le tarif des cantines scolaires, devons-nous y revenir? Tout ce que je demande c’est le respect et le soutien de l’Etat ».
« Ras-le-bol du traitement qui nous est infligé par certains comme si nous étions des délinquants. »
Max Raspail, maire de Blauvac
Après Cécile Helle, c’est un autre maire qui prend la parole, celui de Monteux, Christian Gros, qui d’habitude accueillait jusqu’alors l’assemblée générale des maires de Vaucluse chez lui, au Château d’eau. En l’absence de Max Raspail souffrant, maire de Blauvac et conseiller départemental, il a lu sa lettre : « Ras-le-bol du traitement qui nous est infligé par certains comme si nous étions des délinquants. On demande un peu de respect, sinon on va aller à la pêche ou jouer à la pétanque. Le découragement frappe un maire sur deux. 450 d’entre eux démissionnent chaque année, sans parler des adjoints ou des élus municipaux et 55% des sortants ne comptent pas se représenter en 2026, lors des municipales, c’est dire si le mal et la morosité ambiante sont profonds. Est-ce que l’enjeu en vaut la chandelle ? »
« A travers les maires, c’est la démocratie qui est menacée. »
Christian Gros, maire de Monteux
Christian Gros l’a ensuite martelé, comme chaque année : « A travers les maires, c’est la démocratie qui est menacée, nous portons notre mandat à bout de bras sans compter nos heures, avec passion et détermination. Que l’Etat protège ses élus locaux. Agressions physiques et morales, menaces, diffamation, harcèlement, pressions, il faut aller plus loin dans les sanctions ». Il évoque ensuite le manque total de visibilité : « Gérer, c’est prévoir. Or aujourd’hui on est en plein brouillard avec les contraintes que nous impose l’Etat. Entre les coups de rabot, le grignotage de la TVA, la baisse des DMTO, la diminution des commandes dans le BTP, les plans sociaux qui vont se succéder avec leur cortège de licenciements, l’angoisse grimpe. La conjoncture géo-politique inquiète. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau parle d’extension de pouvoirs vers les polices municipales, c’est encore un transfert de charges supplémentaires pour nous. »
Christian Gros continue : « Le mieux comme le pire ne sont pas exclus. Bien sûr on sait gérer, on va le faire mais on va jouer sur la prudence, reporter des projets. N’étranglez pas nos communes. Certes il est normal de participer au redressement des finances de la France, mais qu’on arrête de nous tenir pour responsables de son déficit abyssal. On ne doit pas être la vache à lait de tous ». Il conclut quand même sur une note plus douce : « Etre maire, c’est le plus beau de tous les mandats, mais c’est tout sauf un long fleuve tranquille. C’est une aventure humaine d’une grande richesse avec nombre de contradictions, mais nous avons tous la passion du service public chevillée au corps ».
« La colère gronde dans les campagnes. »
Pierre Gonzalvez, président de l’AMV et maire de l’Isle-sur-la-Sorgue
C’est ensuite au président de l’association représentant 149 des 151 maires de Vaucluse (Orange et Le Pontet ne sont pas adhérents) de s’exprimer. Pierre Gonzalvez qui a salué son ex-complice à la tête de la présidence bicéphale avec Jean-François Lovisolo. « 2024 est une année particulière aussi bien pour le climat international que pour l’ambiance anxiogène. Et la France est une société qui clive au moment où la modération a du mal à se faire entendre. Que feront les maires en 2026, certains vont baisser les bras, ne pas se représenter, mais tous les autres ont une foi indéfectible dans leur mission au service des autres. »
Il continue : « Nous devons faire des économies, mais pour certains il faut que rien ne change côté dotations, subventions. On nous a parlé de simplification administrative, mais nous nageons entre PLU, ZAN, SCOT, SRADDET. Que des sigles et acronymes qui s’ajoutent les uns aux autres dans un jargon insupportable. Comment ré-industriliser sans terre disponible, comment construire des logements sociaux, des crèches, des écoles sans foncier disponible ? C’est une aberration totale : on paie chaque année des pénalités sans fin parce qu’on n’a pas la place d’édifier assez de HLM. Ou alors, certains aménageurs sans vergogne, rasent une maison au milieu d’un pré et construisent un immeuble qui bouche la vue des voisins qui se lancent dans une bataille juridique ».
Le maire de l’Isle-sur-la Sorgue évoque ensuite les problèmes de paysans qui cultivent lavande, cerise, ou vigne. « La colère gronde dans les campagnes. Ils n’ont pas été entendus depuis le Salon de l’Agriculture en mars dernier, ils vont repartir en tracteur vers les ronds-points et les préfectures. »
« Ce que nous voulons, c’est un Etat fort, qui fasse appliquer la loi. Ce n’est pas notre rôle de nous substituer à lui. »
Pierre Gonzalvez
Autre souci auquel sont confrontés les maires : les déserts médicaux. « Les nouveaux arrivants, dans nos communes, ne comprennent pas qu’ils n’aient pas un médecin traitant, c’est encore à nous de prendre le problème à bras le corps avec des Maisons de Santé que certains salarient, comme le fait la présidente du Conseil départemental à Avignon, Apt, Cadenet et bientôt à Sorgues ».
La liste des soucis des maires, continue avec la sécurité : « Le maire n’est pas l’alpha et l’oméga de la sécurité. Ce que nous voulons, c’est un Etat fort, qui fasse appliquer la loi. Ce n’est pas notre rôle de nous substituer à lui. Certes, nous pouvons agir quand le trafic de drogue se diffuse chez nous à travers de pseudo-épiceries ouvertes toute la nuit qui provoquent embouteillages, bruits intempestifs et nuisances en tous genres pour ceux qui doivent se lever tôt le matin pour aller au travail. Mais on nous prend pour des empêcheurs de ‘dealer en rond’ et souvent des menaces sont proférées vers les policiers ».
Le Département hausse le ton Place à la présidente du Département de Vaucluse, Dominique Santoni. Elle avait déjà poussé un coup de gueule tonitruant lors de la dernière séance plénière de l’exécutif en disant que « Macron a cramé la caisse ». Cette fois, elle a martelé avec vigueur : « Paris ça suffit ! Nous nous efforçons de tenir la barre et de garder le cap. Depuis notre dernière AG, la dissolution n’a vraiment pas arrangé la situation. Et cela au moment même où les déficits de l’Etat ont explosé. Nous en avons assez d’un Etat central qui demande toujours plus aux collectivités locales en leur laissant toujours moins de moyens. Sans concertation et en ne s’appliquant pas à lui-même ce qu’il exige des autres. C’est une situation difficilement supportable et la liste est longue. Diminution de moitié de la DGF (Dotation globale de fonctionnement), perte partielle pour les communes et totale pour les départements de l’autonomie fiscale, transferts de compétences et de charges sans compensation financière, multiplication des normes et contraintes. Et voici, comme je l’ai déjà dit que l’Etat se retourne vers les collectivités locales pour renflouer ses caisses et son déficit. »
Dominique Santoni continue : « Les départements sont les collectivités locales les plus ponctionnées dans ce projet de loi de finance, 2,2 milliards €, soit 44% de l’effort pour ses dépassements. Mes collègues présidents de conseils départementaux sont remontés et en colère comme jamais. Certains ont plein d’idées pour renflouer les caisses de l’Etat, comme vendre les préfectures ou les tribunaux, propriétés de nos départements. Je vous rassure, madame la secrétaire générale (Sabine Roussely qui représentait le préfet convoqué au ministère de l’Intérieur ce jeudi), nous n’en sommes pas là dans le Vaucluse… Pas encore. »
La Présidente, exprime une fois de plus son attachement aux maires « J’ai été maire comme vous. Je sais combien les exigences et impatiences des citoyens sont de plus en plus fortes, les contraintes et pesanteurs de plus en plus lourdes, les pressions et menaces se multiplient et je vous exprime toute ma reconnaissance et ma gratitude et je reste à vos côtés comme partenaire au quotidien, vous pouvez compter sur ma présence. »
Message reçu à Matignon ? Venu quelques jours plus tard assister à Angers aux assises des départements de France, Michel Barnier, le Premier ministre a promis de réduire significativement l’effort demandé aux conseils départementaux. Il a ainsi proposé « de réduire le taux de prélèvement prévu au titre du fonds de réserve », de relever le plafond des droits de mutation à titre onéreux (DMTO à hauteur de 0,5 points sur 3 ans ainsi que de renoncer -à minima- au caractère rétroactif de la baisse du taux de fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA). L’hôte de Matignon propose aussi d’étaler sur 4 ans, au lieu de 3, la hausse de cotisations des employeurs territoriaux à la caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales et de rehausser les concours qui sont versés aux départements par la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie).
Le département sort le chéquier pour les communes Elle a évoqué ‘Vaucluse Ingénierie’ devenue agence technique du département. « 139 communes ont été accompagnées pour leurs projets. Dans le même esprit, nous proposons une enveloppe de 7M€ pour Vaucluse territoires de demain (2023-2026) et de 28,5M€ pour le contrat Vaucluse Ambition (2023-2025). » Elle revient sur les efforts à faire pour réduire les investissements : « Il faudra trouver au minimum 15M€ mais je ne sais pas encore comment je vais boucler le budget. J’ai écrit au Premier ministre pour lui demander que le Vaucluse, au même titre que le Gard, l’Aude et l’Hérault soit exempté d’un prélèvement de 2% sur ses recettes mais je n’ai pas de réponse. Quoi qu’il arrive, je compte sanctuariser l’agriculture, l’aide aux communes, recruter des médecins généralistes, conduire nos grands chantiers (déviation d’Orange, Carrefour de Bonpas), valoriser les véloroutes. Et je le répète : le fonctionnement centralisé de notre pays où tout se décide à Paris, ça ne marche plus, il est à bout de souffle. Il est temps d’en changer, de bouger les choses. »
« Paris, ça suffit ! Il faut donner plus de pouvoirs, de responsabilités, de libertés aux communes, aux départements et aux régions. »
Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse
La présidente de l’exécutif vauclusien réclame alors plus de décentralisation. « Nous voyons bien qu’il faut donner plus de pouvoirs, de responsabilités, de libertés aux communes, aux départements et aux régions. Nous l’avons prouvé en luttant contre les déserts médicaux, en faisant revenir des allocataires du RSA dans le monde du travail, en construisant plus vite et davantage de logements sociaux, en installant la fibre et le haut-débit sur tous nos territoires, notamment ruraux grâce à Vaucluse Numérique. Pour cela nous devons jouir d’une véritable autonomie fiscale et financière. Nous attendons donc de l’Etat qu’il assume ses 3 grandes fonctions régaliennes : protéger, instruire et soigner. Mais décentralisation veut aussi dire simplification. Stop aux normes en tous genres, arrêtez ce cercle vicieux qui épuise et décourage toute initiative locale. Cela implique une déconcentration qui donne plus de pouvoir aux préfets et aux services de l’Etat. »
Pour un acte III de la décentralisation Dominique Santoni a alors lancé un appel ‘transpartisan’ à tous les élus locaux pour un « Acte III de la Décentralisation » en signant une pétition. « La situation financière de la France agit comme un électrochoc chez beaucoup de Français. Elle doit servir à réaliser des changements majeurs dans l’organisation de notre pays, il y faudra du courage et de la détermination ». Cette pétition sera envoyée au Premier ministre.
« A Bercy, ils nous expliquent qu’ils savent compter et, ce sont leurs mots, ‘Qu’il s’agit d’une petite erreur technique sur les rentrées financières’. Excusez du peu, une paille, 60 milliards ? Il n’y aurait pas un problème dans leur logiciel ? » »
Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Venu de Marseille, le président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, bien que macroniste, ne mâche pas ses mots : « Paris, ça suffit ! s’insurge-t-il lui aussi en reprenant la formule à Dominique Santoni. Surtout quand on entend qu’entre mars et juin dernier, le déficit s’est aggravé de 60 milliards supplémentaires. A Bercy, les Mozart de la Finance nous expliquent qu’ils savent compter et, ce sont leurs mots, ‘Qu’il s’agit d’une petite erreur technique sur les rentrées financières’. Excusez du peu, une paille, 60 milliards ? Il n’y aurait pas un problème dans leur logiciel ? » Le président de la Région Sud admet qu’on va tous être impactés, car si le budget n’est pas voté, il n’y a plus de gouvernement, d’Etat. « En Provence-Alpes Côte d’Azur, si l’arbitrage est confirmé cela représentera un plan minceur de -120M€, -10%. C’est colossal. Nous allons devoir faire des choix, supprimer les doublons, mais ne pas toucher à l’aide aux communes, au budget agricole, on ne fermera pas de lycées. On ressent un sentiment ambivalent. D’abord, un abandon de l’Etat, une forme d’abattement, on est exaspérés. Mais en même temps, on veut défendre notre territoire. Notre démocratie doit fonctionner de la meilleure des façons possibles, grâce à vous tous, merci pour votre détermination et votre combat » a-t-il conclu sous des applaudissements nourris.
L’Etat a du mal à être audible Enfin, c’est la secrétaire générale de la préfecture de Vaucluse qui a longuement pris la parole en dernier, pour faire la liste de l’action de l’Etat depuis novembre 2024 et l’arrivée d’un nouveau préfet qui a succédé à l’énergique Violaine Démaret. « Nous devons partager nos efforts de façon solidaire, il ne s’agit pas d’un désengagement de l’Etat » a-t-elle résumé. Et les maires qui ont demandé le micro pour s’exprimer, on tous déclaré qu’ils avaient demandé un rendez-vous au préfet depuis son arrivée de Mayotte en février dernier et qu’ils ne l’ont toujours pas rencontré.
Vaucluse Provence attractivité : continuer de donner envie de Vaucluse
Pour la nouvelle édition de son assemblée générale, l’AMV (Association des maires de Vaucluse) quitte Monteux pour rallier Avignon. Un changement qui va permettre de doubler le nombre d’exposants ainsi que d’ouvrir davantage l’événement aux collaborateurs des élus lors de ce ‘Salon des maires, des élus locaux et des décideurs publics de Vaucluse 2024’ qui se tiendra jeudi 14 novembre au parc des expositions.
« Au fil des ans, nous avons constaté qu’il y avait de plus en plus de personnes qui venaient à notre assemblée générale et au salon qui était proposé en parallèle, explique Pierre Gonzalvez, président de l’AMV (Association des maires de Vaucluse) aussi maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Il y a d’abord eu les maires, puis des adjoints, des conseillers municipaux, des responsables de services administratifs et techniques des communes… C’est devenu un rendez-vous d’importance très attendu, qui constitue également désormais une base d’animation de nos équipes. »
« C’est la seule occasion réelle que l’on a de pouvoir échanger avec tous les élus de notre territoire. »
« Cela permet aux maires et aux élus de pouvoir échanger, complète Julien Merle, maire de Sérignan-du-Comtat et président de la CCAOP (Communauté de communes Aygues Ouvèze en Provence). Car en fin de compte, c’est plutôt rare que nous ayons des moments comme cela. Des moments où nous pouvons partager des choses avec les élus et se poser afin de discuter entre nous. Nous nous voyons à l’intérieur des intercommunalité, mais rencontrer les élus de l’autre bout du département, que l’on croise parfois une fois par an, et voir les choses qu’ils peuvent faire. C’est vraiment la seule occasion réelle que l’on a de pouvoir échanger avec tous les élus de notre territoire. »
Un format plus grand et plus ambitieux Une volonté de voir plus grand rendue possible par AP Média, l’agence d’événementiel héraultaise, qui a en charge l’organisation de cette journée des maires de Vaucluse depuis 2022. « L’année dernière, nous avons a constaté combien nous étions désormais trop à l’étroit dans la salle des fêtes du château d’eau à Monteux, confirme le président de l’AMV. AP Média nous a alors proposé de rejoindre le parc des expositions à Avignon, puisque nous sommes sur un format bien plus grand et plus ambitieux. » Il faut dire qu’AP Média ne pars pas dans l’inconnue. La structure organise déjà 18 salons de ce type, de Perpignan à Nice (dont ceux du Gard et des Bouches-du-Rhône) et jusqu’en Alsace. Et pour l’organisation de ce ‘Salon des maires, des élus locaux et des décideurs publics de Vaucluse’, c’est un local qui est à la manœuvre : le pontétien Thierry Robin, directeur associé et développement au sein d’AP Média. « C’est vrai que pour moi qui habite ici, ce salon c’est un aboutissement », reconnait ce dernier. Par ailleurs, en 2016, à l’initiative du président du Grand Avignon d’alors, Jean-Marc Roubaud, AP média avait déjà investi le parc des expos de la cité des papes avec une manifestation équivalente qui avait rencontré un vrai succès avant de s’arrêter deux ans plus tard. Maintenant que l’organisateur et l’AMV sont au diapason, l’objectif est donc de gérer une crise de croissance.
De gauche à droite : Julien Merle, maire de Sérignan-du-Comtat et président de la CCAOP, Pierre Gonzalvez, président de l’AMV (Association des maires de Vaucluse) aussi maire de l’Isle-sur-la-Sorgue, Sandrine Raymond, maire de Saint-Pierre-de-Vassols et Thierry Robin, directeur associé et développement au sein d’AP Média.
« Il y a un véritable engouement pour ce salon. »
Thierry Robin, directeur associé et développement au sein d’AP Média
« Il y a un véritable engouement pour ce salon, assure Thierry Robin. Nous sommes passés de 40 exposants l’an dernier à quasiment 80 cette année et malgré cela nous avons refusé une vingtaine de sociétés » (voir liste des exposants en fin d’article). Côté pratique, le déménagement au parc des expositions va faciliter le stationnement pour les visiteurs et les exposants. Ces derniers pourront aussi installer leur emplacement la veille. « C’est vrai que pour nous, le parc c’est plus facile. Cela devrait nous permettre de franchir un pas », reconnaît l’organisateur. « Il faut conserver l’état d’esprit que nous avions à Monteux, rajoute pour sa part le président de l’AMV. C’est-à-dire que ce n’est pas une foire où on va courtiser l’élu. On est dans une logique de partenaire avec des échanges de qualité. » « Il faut ce lien de convivialité, confirme Thierry Robin. C’est pour cela que nous avons aussi essayé de favoriser au maximum les exposants locaux. » Au final, après les 700 participants de l’an dernier, cette édition 2024 ‘Salon des maires, des élus locaux et des décideurs publics de Vaucluse’ espère attirer un millier de visiteurs.
L’occasion de parler des problématiques des maires Cette assemblée générale et ce salon, où s’exprimeront notamment Véronique Pouzadoux, la secrétaire général adjoint de l’AMF (Association des maires de France), Dominique Santoni, la présidente du Conseil départemental de Vaucluse, Renaud Muselier, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Thierry Suquet, préfet de Vaucluse, seront aussi l’occasion d’évoquer les problématiques actuelles des maires du département. « D’année en année, la vision est de plus en plus restreinte et les perspectives ne sont pas faciles à imaginer, regrette Pierre Gonzalvez. On jongle en permanence avec nos budgets, c’est-à-dire que nous sommes aux limites de notre capacité, que ce soit en termes de fonctionnement, qu’en termes d’investissement. » Et entre désengagement de l’État et déficits inconditionnels du pays, les maires ont de plus en plus de mal à se projeter dans l’avenir même s’ils ont conscience « que le pays ne peut pas continuer comme ça ».
Le programme du salon
➢ 8h15 : Ouverture du salon au public, café d’accueil offert servi sur les stands. 9h – 12h30 : Assemblée Générale de l’AMV 84, en salle à l’étage.
➢ 9h – Mot d’accueil de Cécile Helle, maire d’Avignon.
➢ 9h15 – Présentation par les représentants de l’AMV 84 : rapport d’activités par Christian Gros, secrétaire général, puis rapport financier par Gilles Vève, trésorier. Lecture du rapport du Commissaire aux comptes sur les comptes annuels. Approbation des comptes de l’exercice clos le 30 septembre 2024 et affectation du résultat. Vote du budget 2025. Vote du taux de cotisation 2025. 9h45 du rapport moral par Pierre Gonzalvez, président.
➢ 10h Intervention de Véronique Pouzadoux, secrétaire général adjoint de l’AMF (Association des maires de France).
➢ 10h15 Intervention de Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse.
➢ 10h30 Intervention de Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
➢ 10h45 Intervention de Thierry Suquet, préfet de Vaucluse.
➢ Questions diverses.
➢ 12h30 : Inauguration du salon.
➢ 12h45 : Cocktail déjeunatoire servi sur les stands.
➢ 13h30 : Signature de convention entre Enedis et la FBTP Vaucluse sur le stand.
➢ 14h30 – 15h30 : ‘Comment conduire des politiques publiques tout en appréhendant le risque ?’ par le SNDGCT Vaucluse avec l’intervention de Maître Samuel Dyens, avocat au Barreau de Nîmes.
« Nous, les maires, nous devons toujours trouver le moyen de nous adapter. »
« Nous, on va alerter sur le fait que freiner sur les collectivités, cela aura tout un effet en cascade, poursuit le président de l’AMV. Cet effet, il faut le mesurer afin d’évaluer si la décision ne va pas amener plus d’éléments négatifs que l’économie réalisée. Parce qu’on va avoir un impact pour toutes les entreprises de travaux publics dont 60 à 70% de la commande est effectuée par les collectivités territoriales. » « Et comme nous avons plein de points d’interrogation, c’est de plus en plus compliqué de préparer un budget », explique Julien Merle , maire de Sérignan-du-Comtat. La solution : l’étalement en réalisant en 3 ans ce que vous aviez prévu de faire en 2 ans. Et parfois, il faut arbitrer en renonçant à certains projets. « Il y a aussi le temps de l’administration qui peut paraître long pour nos concitoyens, constate Sandrine Raymond, maire de Saint-Pierre-de-Vassols. Mais nous aussi, nous attendons même si on essaye d’accélérer les choses. On doit accepter de passer par des phases. Donc, forcément, nous n’avons pas toujours la même vision. Alors il faut être pédagogue pour pouvoir expliquer aux personnes et aux usagers qu’on a bien pris en compte leurs attentes même si cela ne va pas assez vite pour eux. C’est là où nous, les maires, nous devons toujours trouver le moyen de nous adapter. »
Vaucluse Provence attractivité : continuer de donner envie de Vaucluse
« Pour cette 4ème édition, nous sommes plongés au coeur de l’histoire dans ce bâtiment millénaire et majestueux. Et l’histoire que nous allons vous conter est celle du Vaucluse créatif et innovant qui forme de jeunes talents dans une filière d’avenir » annonce, dès l’ouverture, le Président de Vaucluse Provence Attractivité, Pierre Gonzalvez, en accueillant des dizaines d’invités installés en face de la statue de l’Empereur Auguste, tout en haut des gradins de pierre et transis par le froid.
Pierre Gonzalvez, Président de Vaucluse Provence Attractivité et vice-président du Conseil départemental de Vaucluse
Alternant entre interviews avec David Bérard et séquences video sur écrans plats ou projetées sur le fameux « Mur d’Orange », défilent les sujets sur « L’image, filière d’excellence en Vaucluse ». A commencer par la Présidente de la Commission du Film Luberon Vaucluse, Sandrine Raymond. « Grâce à nos paysages, nos décors, notre ensoleillement, nous avons eu 288 jours de tournage en 2023, qui donnent du travail à des centaines de techniciens qualifiés et d’intermittents » a-t-elle dit. Le président de l’Association »SudAnim« , Alexandre Cornu a rappelé qu’il fait la promotion de la filière dans toute la Région Sud pour mettre en valeur toutes ces écoles et tous ces studios de production mis à la disposition des jeunes. Quant à Martin Meyrier, le directeur général d’Edeis, il propose avec son équipe, « Une plongée dans les 2000 ans de l’histoire de ce théâtre avec force technologies, modélisation en 3D du site et casque dolby stereo. Une « Odyssée sonore », une immersion en coulisses qui est une double prouesse, visuelle et sonore ».
Dans un 2ème temps, il a été question des établissements supérieurs, piliers d’un écosystème en plein essor » avec le président de l’Université d’Avignon, Georges Linarès qui a rappelé qu’il y a 7 000 étudiants et 750 enseignants sur le campus et que c’est le poumon de ces ICC (Industries Culturelles et Créatives) qui « irrigue tout un écosystème autour de la culture, du patrimoine et des sociétés numériques. D’ailleurs, la Villa Créative, cet écrin ccueillera des résidents permanents, comme le Festival d’Avignon, l’Ecole des Nouvelles Images, le Frames Festival et la French Tech) et se veut aussi un laboratoire pour les politiques culturelles des transitions écologiques ». Autre intervenant, Jean-Claude Walter, le président de « 3iS », l’Institut International de l’mage et du Son qui a choisi Avignon pour y implanter son 5ème campus de 6000m2 à Agroparc, avec un investissement de 15M€ et à terme 800 étudiants. Le SCAD, Savannah College of Art & Design de Lacoste accueille un millier d’étudiants par an qui en sortent avec un niveau « bachelor » et « master » dira Cédric Maros, son directeur général. Puis les représentants de la Game Academy et de l’Ecole des Nouvelles Images, Kevin Vivier et Julien Deparis insisteront sur ces formations d’excellence dédiées à l’animation et aux jeux video qui décrochent nombre de récompenses dans le monde entier.
Enfin, dans la partie conclusive avec la Gare Numérique de Carpentras, les studios Circus à Avignon, la Directrice Générale de VPA (Vaucluse Provence Attractivité), Cathy Fermanian a insisté sur « La qualité de la filière, de ces écoles, de leur effet levier qui booste l’attractivité du Vaucluse. Nous sommes un région à la pointe du cinéma, des documentaires, de films d’animation, de clips video où se tournent des dizaines de courts et longs-métrages chaque année. La Région, le Département et le Grand Avignon nous font confiance et nous aident. Tout cela fait rayonner le Vaucluse bien au-delà de ses frontières, cela le rend de plus en plus visible, donc incontournable ».
Quant au Préfet de Vaucluse, Thierry Suquet, il a déclaré à l’issue de la soirée « Avoir été fasciné par cette créativité du Vaucluse, cette innovation, cette compétence, cette filière d’excellence et cette vitalité que les jeunes vont sublimer ». Plusieurs courts-métrages d’animation, créés ici, en Vaucluse ont été projetés sur l’immense Mur du Théâtre Antique pour illustrer ce savoir-faire de la génération montante.
Vaucluse Provence attractivité : continuer de donner envie de Vaucluse
Le groupe Veolia et l’AMV (Association des maires de Vaucluse) ont organisé une table-ronde sur le thème : ‘Cybersécurité et eau : collectivités, services publics, entreprises… Tous concernés’. Cette matinale, qui s’est tenue à l’Isle-sur-la-Sorgue, a été notamment l’occasion de rappeler les enjeux majeurs liés à la cybersécurité et de donner les clés pour pouvoir faire face à cette menace qui ciblent de plus en plus des collectivités de plus en plus en première ligne.
« Toutes les organisations, quelles que soient leurs tailles et leurs domaines d’activité sont potentiellement concernées par les menaces de cyberattaques, expliquait Olivier Campos, directeur Veolia eau Provence-Alpes en préambule de cette 4e matinale climat organisé dans la Région Sud. Il est désormais essentiel pour les entreprises et les collectivités, dans le domaine de l’eau notamment, de prendre la pleine mesure cyber et se protéger. Ces rendez-vous, à destination des acteurs de premières lignes ont pour objectifs de favoriser les échanges, les interrogations, les retours d’expériences entre les différents experts qui interviennent sur le sujet mais également avec les élus et les représentants des collectivités présents. »
« Les cyberattaquants s’en prennent à ceux qui sont le moins bien protégés. »
Données compromises pour 1 français sur 2 Après un mot d’accueil de Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue et président de l’AMV, sur la nécessité pour les collectivités de se prémunir contre les cyberattaques et leurs conséquences, les six intervenants ont dressé un état des lieux complet de la menace.
A une période où selon la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) 1 français sur 2 a vu ses données personnelles compromises à la suite d’attaque et où plus de 2 500 actions de suspension de sites illicites utilisés pour de vastes campagnes d’hameçonnage ont été réalisées contre le cybersquattage de noms de domaines des collectivités, Célia Nowak, déléguée régionale Paca à la sécurité numérique pour l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a rappelé la réglementation actuelle ainsi que les techniques des cyberpirates. Des méthodes que l’on pourrait assimiler à « une logique de la pêche au chalut » afin de ratisser le plus large possible pour s’attaquer aux plus ‘faibles’, c’est-à-dire ceux qui sont le moins bien protégés. Avec un souci de rentabilité, en jouant sur la masse des attaques, qui a pour conséquence qu’il n’est nul besoin d’être une cible directe pour en être la victime.
« On n’est jamais assez préparé »,
Jérôme Poggi, Responsable de la sécurité des systèmes d’information à la ville de Marseille
Epée de Damoclès 2.0 ? Un risque permanent, sorte de d’épée de Damoclès 2.0, que confirme le commandant Nidhal Ben Aloui, conseiller cyber du commandant de région de gendarmerie Paca, chef de la section cyber et anticipation cyber de la division régionale des réserves : « Au niveau financier le ransomware est le plus rentable. La France a versé 888 M€ de rançon en 2022. » Dans tous les cas, le commandant de gendarmerie assure qu’il est impératif de prévenir les autorités, que ce soit pour mieux se défendre ou tenter d’identifier les attaquants pour les mettre hors d’état de nuire ou limiter les effets. « Il est très important de réagir vite », explique le militaire.
« Il faut pouvoir continuer à fonctionner en mode dégradé. »
Franck Galland, directeur général d’Environmental Emergency & Security Services
Une rapidité de réaction que confirme Jérôme Poggi, RSSI (responsable de la sécurité des systèmes d’information) à la ville de Marseille dont les services ont été victime d’une cyberattaque le 14 mars 2020 à 7h31. Après avoir témoigné de la difficulté de se remettre de telles attaques, plusieurs mois, il a insisté sur les conséquences parfois inattendues qu’elles pouvaient avoir sur la bonne marche de la collectivité (gestion des cimetières, Etat-civil, impact humain, sentiment de remise en cause…). « On n’est jamais assez préparé », prévient-il. « Il faut effectivement prendre en compte le temps long d’une telle crise et donc anticiper pour pouvoir continuer à fonctionner en mode dégradé », estime pour sa part Franck Galland, directeur général d’Environmental Emergency & Security Services et président-fondateur d’Aqua Sûreté, expert en sécurité des infrastructures hydrauliques. C’est avec cette volonté d’anticipation, qu’en vue des JO de Paris, cet expert de la sûreté dans le domaine de l’eau a participé à un exercice de crise d’une attaque cyber dans une station d’épuration Veolia en Île-de-France.
« Nous proposons des mesures techniques de protection en faisant très attention aux accès à distance demandés par les clients. »
Meriem Riadi, directrice des systèmes d’information Veolia Eau France
Sécuriser l’approvisionnement en eau Chez Veolia, cette prévention de la menace passe notamment par un accompagnement des collectivités partenaires. « Tout d’abord, nous mettons en place une forte sensibilisation aux aspects humains, insiste Meriem Riadi, directrice des systèmes d’information Veolia Eau France. Ensuite nous proposons des mesures techniques de protection en faisant très attention aux accès à distance demandés par les clients, car ouvrir des portes et créer des interconnexions a des conséquences. On protège aussi les systèmes informatiques dans l’usine via des antivirus. Il faut aussi détecter les incidents qui peuvent arriver et enfin, se préparer opérationnellement en ayant des sauvegardes, être capable de les restaurer, mener des exercices de crise… »
« Cette connectivité expose ces systèmes à des cyberattaques potentielles. »
« Les services d’eau et d’assainissement étant vitaux pour notre société, ils sont également vulnérables aux menaces cybernétiques, ce qui rend la cybersécurité d’une importance capitale pour Veolia, rappelle Olivier Campos, le directeur Provence-Alpes. Les systèmes de contrôle industriel utilisés pour gérer les infrastructures d’eau et d’assainissement sont de plus en plus connectés à internet pour des raisons d’efficacité et de commodité. Cependant, cette connectivité expose ces systèmes à des cyberattaques potentielles. Une attaque réussie pourrait perturber l’approvisionnement en eau ou l’assainissement, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour la santé publique et l’environnement. Le sujet est également sensible car Veolia gère une grande quantité de données sensibles sur ses clients. »
« Il ne viendrait jamais à l’idée pour un élu d’ouvrir un établissement qui n’est pas aux normes sans contrôle préalable. »
Quelles sont les solutions et que faire en cas d’attaque ? « Il faut responsabiliser et sensibiliser les dirigeants ou les élus aux risques cyber pour qu’ils prennent leurs responsabilités, mettent les moyens humains, techniques et financiers en face du risque, précise Léo Gonzales, PDG de Devensys cybersécurité à Montpellier. C’est exactement ce qu’il se passe pour le risque juridique, ou encore avec le risque sûreté (normes ERP pour les bâtiments, sécurité incendie, etc.) Il ne viendrait jamais à l’idée pour un dirigeant ou élu d’ouvrir un établissement qui n’est pas aux normes sans contrôle préalable (consuel, pompiers, etc.). Idem avec le contrôle technique et l’entretien des voitures, ou les équipements de sécurité préventive (airbag, radar avec freinage auto, etc.). Pourtant, c’est comme la cyber… on investit pour ‘rien’ au départ. Mais ne pas prévoir à la conception les buses d’extinction incendie dans un hôtel, ou les portes coupe-feu, cela couterait extrêmement cher de le rajouter après. » Des diagnostics gratuits existent rappellent Célia Nowak pour l’ANSSI ainsi que le commandant Nidhal Ben Aloui pour la gendarmerie.
Les intervenants (de gauche à droite) : Meriem Riadi, directrice des systèmes d’information Veolia Eau France, Jérôme Poggi, responsable de la sécurité des systèmes d’information à la ville de Marseille, Léo Gonzales, PDG de Devensys cybersécurité, Franck Galland, directeur général d’Environmental Emergency & Security Services et président-fondateur d’Aqua Sûreté, commandant Nidhal Ben Aloui, conseiller cyber du commandant de région de gendarmerie Paca, Célia Nowak, déléguée régionale Paca de l’ANSSI, Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue et président de l’AMV, ainsi que Olivier Campos, directeur Veolia eau Provence-Alpes.
« Nous disposons de guides et d’outils mis à disposition des collectivités dans les domaines de la prévention, de la détection et de la réaction », complète la déléguée régionale de l’ANSSI qui peut s’appuyer sur le CSIRT (Computer security incident response team) de Paca qui traitent les demandes d’assistance des acteurs de taille intermédiaire (PME, ETI, collectivités territoriales et associations). Même offre complémentaire pour les gendarmes : « nous proposons des supports d’informations lors des situations de crise ainsi que les listes de contacts en cas d’urgence. Nous avons aussi formé des référents dans les brigades de la Région Sud afin d’apporter des réponses adaptées en fonction des profils des personnes qui nous sollicitent. »
« La question n’est pas de savoir si vous subirez une cyberattaque, mais quand ? »
S’adapter en permanence aux nouveaux défis S’il est nécessaire de dresser un diagnostic de sa vulnérabilité face aux cyberattaques ainsi que de savoir comment réagir « une poignée d’actions ‘défensives’ constituent déjà la clef pour limiter drastiquement les risques (sauvegardes, cloisonnement, antivirus), résume Léo Gonzales de Devensys cybersécurité. Les attaquants innovent en permanence et il faut s’adapter en face. Il y a forcément une certaine latence dans la réponse, et un coût financier et humain. L’objectif étant de rendre l’attaque plus complexe, plus longue, plus chère. » De faire en quelques sorte, que le cyberpirate passe son chemin pour, qu’à l’image d’un cambrioleur qui évite une maison avec un chien ou une alarme, il s’oriente vers un ‘voisin’ moins protégé. « On doit aussi penser à des systèmes de détection, pour le cas où cela devient trop tard, afin que les ‘voleurs’ sachent que la ‘police’ arrive très rapidement, et qu’ils n’aient pas le temps de faire trop de dégâts », poursuit Leo Gonzales.
« Il ne faut pas rester seul. »
Commandant Nidhal Ben Aloui, conseiller cyber du commandant de région de gendarmerie Paca,
Au final, l’ensemble des intervenants s’accordent sur un point : « La question n’est pas de savoir si vous subirez une cyberattaque, mais quand ? » C’est pour cela qu’à l’image de la Ville de Marseille et de son responsable de la sécurité des systèmes d’information, la collectivité phocéenne est sur le qui-vive. : « Nous pratiquons des exercices en permanence, confie Jérôme Poggi. On teste les sauvegardes, on teste les procédures, on teste la réactivité des équipes, on teste encore et encore pour faire face à toutes les éventualités. » Cependant, si les solutions peuvent apparaître uniquement techniques, il ne faut pas négliger l’impact humain. « Il ne faut pas rester seul. Il faut savoir s’entourer, insiste le commandant Nidhal Ben Aloui. Surtout si parfois à tort, on pense être bien préparé à une attaque. » Et le gendarme, comme plusieurs intervenants, d’évoquer les conséquences humaines (dépression, burnout et même suicide) de certaines de ces attaques pour les dirigeants, élus ou chefs de service qui s’en sentent responsables.