27 octobre 2025 |

Ecrit par le 27 octobre 2025

Isle-sur-la-Sorgue : Mayoly inaugure une nouvelle ligne de production de compléments alimentaires

Connu jusqu’alors pour la fabrication d’argiles thérapeutiques, le site industriel de Mayoly, installé à l’Isle-sur-la-Sorgue, s’enrichit d’une nouvelle ligne de conditionnement de produits de micro nutrition. Elle a été inauguré le 23 septembre dernier par Alexandre Nique, Directeur Général France de Mayoly, Laura Dos Santos, directrice du site et Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Une nouvelle étape dans le développement de l’implantation vauclusienne de ce laboratoire français et indépendant.

L’ouverture d’une nouvelle ligne de conditionnement de compléments alimentaires n’est pas en soi un événement susceptible de passionner les foules, en tout cas moins que l’inauguration officielle de l’hôtel de Luxe de Patrick Bruel, qui se déroulait dans la même ville (l’Isle-sur-la-Sorgues), le même jour (le 23 septembre). Mais il faut savoir y regarder de plus prêt et comprendre que la mobilisation mise en œuvre pour cette occasion par l’entreprise pouvait avoir un sens. En effet, jusqu’alors le site de l’Isle-sur-la-Sorgue du laboratoire Mayoly était consacré exclusivement à la production d’argiles thérapeutiques. Cette mono production peut comporter certains risques notamment si la demande sur de types de produits venait à baisser. Ce qui a été le cas pendant la crise du Covid. Il fallait donc s’atteler à diversifier les activités pour consolider ses positions. Tel était l’objectif que s’était fixé sa directrice Laura Dos Santos. Ainsi est née l’idée d’installer à l’Isle-sur-la-Sorgue une nouvelle unité de conditionnement de produits proposés sous la marque Kersiens.

Chaine de production Keriens 3

L’entreprise a fait le choix de rénover un ancien bâtiment, nous épargnant par la même occasion la construction d’un énième et hideux hangar industriel

Menée tambour battant, la mise en œuvre de cette ligne de production n’a nécessité que 10 mois de travaux. Un délai tellement rapide qu’il n’a pas permis à l’entreprise de pouvoir candidater à des éventuelles aides publiques… Autre fait marquant Mayoly qui se veut exemplaire dans sa démarche RSE a fait le choix de rénover un ancien bâtiment (anciennes filatures de l’Isle-sur-la-Sorgue), nous épargnant par la même occasion la construction d’un énième et hideux hangar industriel qui font légion aujourd’hui. Au terme de la montée en charge de la production de cette nouvelle ligne, c’est à dire début 2026, 10 emplois auront été créés.

l’equipe Mayoly de l’Isle sur la Sorgue.

Son positionnement premium lui vaut son référencement dans le réseau des pharmacies

Ce projet d’un montant d’un million d’euros s’inscrit dans un plan d’investissement du groupe qui en prévoir quinze. Et c’est le site de l’Isle-sur-la-Sorgue qui ouvre le bal, comme l’a confirmé Alexandre Nique, le nouveau Directeur Général France de Mayoly. Ce laboratoire français et indépendant est née il y a 115 ans, il s’est fait connaître pour le SMECTA (traitement des diarrhées). Suite à plusieurs acquisitions le groupe s’est diversifié sur les marchés de la micro nutrition, des probiotiques et des collagènes. Il propose aujourd’hui une soixantaine de références dans les domaines de la santé, de la forme et de la beauté. Son positionnement premium lui vaut son référencement dans le réseau des pharmacies. Le groupe compte 6 unités de production dont 5 en France et une présence dans une centaine de pays dans le monde.

Les compléments alimentaires, un marché en pleine expansion

Le marché des compléments alimentaires est en progression constante. En 2024, 61% des français ont consommés des compléments alimentaires et 77 % d’entre eux plusieurs fois dans l’année. Ce chiffre était de 46 % en 2018 (Source SYNADIET, syndicat des producteurs de compléments alimentaires). En 2023, le CA de de la filière s’est établi à 2,7 milliards d’euros en progression de 3 % par rapport à 2022. Le dynamisme de ce marché s’explique à la fois par le soucis des français pour leur santé et les indices de satisfaction tirés de la consommation des compléments alimentaires. La nécessité de renforcer ses défenses immunitaires restant un des premiers motifs de leur consommation avec le stress et les troubles du sommeil.


Isle-sur-la-Sorgue : Mayoly inaugure une nouvelle ligne de production de compléments alimentaires

Ouvert depuis juillet dernier, l’hôtel l’Isle de Léos a été officiellement inauguré le 23 septembre dernier en présence de Patrick Bruel, son propriétaire, de Sébastien Bazin, le président du groupe Accor, de Maud Bailly, directrice de la collection MGallery, de Pierre Gonzalvez, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue et de Jean-Philippe Nuel, l’architecte du lieu. Un événement qui marque symboliquement la fin des 3 années de travaux nécessaires à la transformation de l’ancienne scierie des frères Rousset.

l’inauguration ©DR

Après un démarrage qui a fait couler beaucoup d’encre et essuyer de nombreuses critiques, tout va pour le mieux à l’Isle de Léos. « C’est inhérent à tout lancement se défend » Patrick Bruel, « mais beaucoup de ces critiques n’étaient pas justifiées, comme celle d’un client mécontent qui s’est plaint du SPA alors qu’il n’était pas encore ouvert » poursuit-il. Beau joueur, il n’en veut pas à tous ceux qui l’ont critiqué. « Aujourd’hui tous les retours sont extrêmement positifs et l’état de nos réservations en est la plus belle preuve » ajoute le chanteur-comédien. Mais, pour lui le plus beau compliment lui vient des habitants de l’Isle-sur-la-Sorgue qui l’ont remercié d’avoir conduit ce projet. Un établissement 5 étoiles qui vient judicieusement compléter l’offre hôtelière de la cité des antiquaires. « Beaucoup de personnes me disent qu’elles ont l’impression que cet hôtel a toujours été là » précise Patrick Bruel. « Sans doute le plus des compliments » ajoute-t-il.

« Un endroit emblématique de la Provence et qui ne soit pas ostentatoire »

Conçu par l’architecte Jean-Philippe Nuel, cet hôtel se veut à la fois d’inspiration provençale et de facture contemporaine. « Un endroit emblématique de la Provence et qui ne soit pas ostentatoire…  j’ai souhaité qu’on reçoive les clients comme à la maison » confie Patrick Bruel. « Au fond cet hôtel me ressemble et j’en suis tellement fier » ajoute-t-il.

Le bar ©DR

Cet hôtel se veut également un lieu ouvert aux arts plastiques avec une centaine de points d’exposition répartis partout dans l’établissement. Comme un clin d’œil à tous les artistes qui sont venus en terre provençale chercher l’inspiration. Depuis son ouverture, l’Isle de Léos expose les œuvres du plasticien et peintre Raphaël Thierry un artiste islois disparu prématurément en 2021. Une façon de rendre hommage à cet artiste née lui aussi de l’autre côté de la méditerranée.

« J’ai acheté cette ancienne scierie sans vraiment savoir ce que j’en ferais »

« Je suis installé en Provence, à quelques kilomètres de l’Isle-sur-la-Sorgue, depuis maintenant plus de 20 ans » aime à rappeler Patrick Bruel. Dans sa propriété baptisée le Domaine de Léos (contraction de Léon et Oscar, les deux fils de Patrick Bruel) on y produit du vin, de l’huile d’olive, du miel, des confitures, des produits cosmétiques. « En Provence, j’y venais régulièrement quand j’étais jeune, c’est aujourd’hui un ancrage important pour moi et ma famille, et j’ai toujours des liens forts avec l’Isle-sur-la-Sorgue » ajoute-t-il.

l’extérieur ©DR

Patrick Bruel n’avait pas vraiment en projet d’ouvrir un hôtel. « Un jour on est venu me chercher pour me faire visiter une maison, j’y suis allé et j’ai eu un coup de cœur pour le lieu, et j’ai acheté cette ancienne scierie sans vraiment savoir ce que j’en ferais, mais assez vite l’idée d’en faire un hôtel s’est imposée, et la municipalité m’a soutenu de suite dans ce projet » explique-t-il.

« On début je pensais que ce serait un petit truc mais non ça été beaucoup de travail et de sueur »

« Ensuite, je suis allé voir Sébastien Bazin, (le PDG du groupe Accor, leader mondial dans l’hôtellerie ) que je connaissais bien, pour voir comment nous pourrions travailler ensemble » poursuit le chanteur-comédien. Il l’a dirigé vers Maud Bailly directrice de la collection MGallery, une marque du groupe Accor qui réunit 125 hôtels de luxe et de caractère partout dans le monde. L’isle de Léos a rejoint cette franchise ce qui lui permet ainsi de profiter de tout l’écosystème proposé par le groupe Accor. « Cet hôtel comme tous ceux de la marque MGallery est un endroit pour revenir avec une histoire » ajoute Maud Bailly. « Pouvoir s’appuyer sur les moyens d’un groupe important était essentiel pour le projet » précise Patrick Bruel. « Je me suis personnellement impliqué dans ce chantier et au début je pensais que ce serait un petit truc mais non ça été beaucoup de travail et de sueur, plus que je ne l’imaginais » et d’ajouter : « dans l’hôtellerie on démarre mégalo et on termine humble ».

« Ce projet m’a rempli pleinement et au fond que je chante, joue la comédie, cultive des oliviers ou ouvre un hôtel c’est la même mission qui se poursuit : faire du bien » conclue le chanteur-comédien-oléiculteur-viticulteur-hôtelier.

Sébastien Bazin PDG Accor, Maud Bailly directrice MGallery, Patrick Bruel et Jean Philippe Nuel architecte. ©DR

Isle-sur-la-Sorgue : Mayoly inaugure une nouvelle ligne de production de compléments alimentaires

Les 11 et 12 octobre prochain, l’Isle-sur-la-Sorgue accueillera la première édition du Festiff, un festival qui proposera uniquement des films qui suscitent des émotions positives et de l’optimisme. Imaginé par l’acteur et réalisateur, Maurice Barthélemy, et le producteur Thomas Bruxelle, ce festival proposera une sélection de 6 films avec 3 avant-premières. Parrainé par Pierre Lescure, le Festiff aura comme invité d’honneur le réalisateur Eric Tolénado.

Axé en priorité sur le cinéma « feelgood » (en bon français pour « se sentir bien » ), ce festival a également pour ambition de favoriser l’émergence de projets et de s’ouvrir à d’autres disciplines comme la littérature, avec la présence notamment de l’écrivaine Maud Ankaoua (au centre d’art Campredon) ou les arts-graphiques avec l’exposition « les petites luxures » (à la Tour d’Argent). Les projections auront lieu au Ciné sur la Sorgue (www.cinesurlasorgue.fr) , le nouveau cinéma du centre-ville ouvert en mai 2024. Dans différents endroits de la ville des expositions, animations, rencontres, séances de dédicaces seront organisés sur le même thème. Côté people ont répondu présent à cette première édition du Festiff : Arthur Dupont, Baptiste Lecaplain, Caroline Anglade, Elise Larnicol, Eric Toledano, Marilou Berry, Maud Ankaoua, Patrick Bruel, Pauline Clément et Pierre Lescure.

Ce festival se veut également 100% éco-responsable et s’est rapproché pour cela de l’association Océan Project Rescue. L’objectif est de sensibiliser le grand public sur l’état de l’environnement, des cours d’eau, des mers et océans. A cette occasion, une plage Festiff sera aménagée sur les bords de la Sorgue. Une descente de la rivière en bateau à fond plat par les invités du festival est prévue pour le dimanche 12 octobre à 11h30. Quant à l’inauguration de l’évènement elle aura lieu, en fanfare, le samedi 11 octobre à 11h30 devant le cinéma sur la Sorgue.

Infos pratiques

Festival Festiff : les samedi et dimanche 11 et 12 octobre aucinéma sur la Sorgues 3, rue de la république Isles-sur-la-Sorgues.
Prix des places 6€, 30 € le pass week-end.

La programmation du Festiff:
« Intouchables » de Eric Toledano et Olivier Nakache
« L’âme idéale » de Alice Vial
« Ma frère » de Lise Akoka et Romane Gueret
« Marcel et Monsieur Pagnol » de Sylvain Chomet
« T’as pas changé » de Jérôme Commandeur
« Une fille en or » de Jean-Luc Gaget

Détail de l’événement sur : https://islesurlasorguetourisme.com/festiff-220305


Isle-sur-la-Sorgue : Mayoly inaugure une nouvelle ligne de production de compléments alimentaires

« Donner l’envie d’un Vaucluse nature, préservé, durable et responsable », c’est l’idée force de VPA, l’agence de développement et touristique du Conseil départemental de Vaucluse, qui vient de tenir son assemblée générale annuelle.

Dès son mot d’accueil, le président de VPA (Vaucluse Provence attractivité), Pierre Gonzalvez insiste : « Nos missions ont évolué au fil des ans pour répondre à des enjeux touristiques, économiques et résidentiels, dans un territoire où il fait bon vivre, étudier, travailler, investir et entreprendre. Pour en préserver l’essence, il nous faut un plan de transition respectueux de l’environnement qui lisse la fréquentation tout au long de l’année ».

Une saison touristique qui s’étale de plus en plus
Quelques chiffres le prouvent, le ‘4 saisons’ fait son chemin, même si l’été reste le temps fort du tourisme (35%), le printemps arrive en 2e position (29%), suivent l’automne (20%) et l’hiver (16%). Alain Gevodant, manager Pôle Ingénierie et Chef de projets Tourisme au sein de VPA en ajoute d’autres : 4,8 millions de touristes par an, 300 jours de soleil, 22,3 millions de nuitées, 12 000 emplois directs et 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Crédit : VPA/Linkedin

Pour sa part Cathy Fermanian, directrice de VPA, parle « D’une attractivité globale, transversale, d’une douceur de vivre dans le Vaucluse, d’une qualité de vie pour les habitants, les entrepreneurs, les familles comme les touristes. Nous devons prendre en compte la sobriété foncière, lutter contre les déserts médicaux. Avec la cure minceur imposée par la situation économique, nous allons participer à moins de salons et favoriser la communication dématérialisée sur internet pour attirer les touristes. 2 305 000 visites (+18%) ont été enregistrés sur les sites du Top 10 des villages les plus attractifs de Vaucluse. D’ailleurs nous allons refondre nos sites web. »

« Le Vaucluse est un territoire à taille humaine. »

Cathy Fermanian, directrice de VPA

Elle poursuit : « Le Vaucluse est un territoire à taille humaine. Une alternative aux grandes métropoles. Une pépite aux multiples facettes : viticulture et œnotourisme, culture, festivals, paysages, produits du terroir de qualité, naturalité, villages fleuris, sites remarquables, musées, studios d’animations, gastronomie, climat, circuits pour les randonneurs et les cyclistes, deux parcs naturels régionaux, celui du Ventoux et celui du Luberon… Mais nous sommes aussi là pour prendre le pouls des entreprises, aider à leur installation, trouver aussi du travail pour les conjoints. Tout cela implique une prise en compte collective et cohérente du sujet. »

Continuer à semer des petites graines pour l’attractivité vauclusienne
Justement, côté économie en 2024, 167 projets ont été détectés, 40 accompagnés, 16 entreprises implantées, 20M€ investis sur le territoire et 224 emplois seront créés à terme d’ici 3 ans. Par exemple Hubcycle à Avignon qui valorise des coproduits en ingrédients naturels pour la cosmétique et la nutraceutique, Novar une société néerlandaise de photovoltaïque implantée sur la pépinière Créativa ou encore La Bécanerie spécialisées dans les pièces détachées pour deux roues qui va se déplacer d’Avignon à Sorgues d’ici la fin de l’année.

VPA va donc continuer à semer de petites graines qui porteront leurs fruits dans quelques mois, à creuser son sillon, à structurer son action au service de tous les territoires, tendre vers un tourisme responsable, développer les filières d’excellence, faire rayonner le département, favoriser la destination Vaucluse envers les agences de tour-opérateurs et la presse spécialisée. Et le passage de la caravane du Tour de France le 22 juillet par Châteauneuf-du-Pape, Courthézon, Sarrians, Aubignan, Caromb, Bédoin, l’arrivée au sommet du Mont Ventoux avec une bataille âpre entre les champions Pogacar, Vingegaard et autres Bernal et Evenepoel attirera à coup sûr les foules. Comme l’étape Bollène-Valence du lendemain, ses images TV retransmises dans le monde entier vont, elles aussi, séduire des millions de touristes, français et étrangers.


Isle-sur-la-Sorgue : Mayoly inaugure une nouvelle ligne de production de compléments alimentaires

Le Président de l’Association des Maires de Vaucluse (AMV) exprime sa vive préoccupation face à la baisse significative des recettes issues de la taxe d’aménagement constatée dans de nombreuses communes du département.

« Cette diminution s’explique d’une part par le ralentissement de la construction neuve, mais également par les effets de la réforme du dispositif intervenue en 2022, déclare Pierre Gonzalvez, président de l’AMV également maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Depuis cette réforme, la taxe d’aménagement est exigible dans les 90 jours suivant l’achèvement des travaux, et non plus à la délivrance de l’autorisation d’urbanisme. Cette évolution a transféré la responsabilité de déclaration aux redevables, qui doivent désormais effectuer cette démarche via leur espace sécurisé sur le site des impôts. Or, il est constaté que de nombreux propriétaires omettent de déclarer l’achèvement de leurs travaux, ce qui empêche la liquidation de la taxe et prive les communes des recettes correspondantes. »

« Cette situation fragilise les finances locales. »

Pierre Gonzalvez, président de l’AMV

Le président de l’Association des Maires de Vaucluse souligne « que cette situation fragilise les finances locales, alors que les communes doivent faire face à des besoins croissants en matière d’équipements et de services publics ». Il appelle donc à « une sensibilisation accrue des particuliers sur leurs obligations déclaratives, ainsi qu’à une simplification des procédures pour faciliter le recouvrement de cette taxe ».

L.G.


Isle-sur-la-Sorgue : Mayoly inaugure une nouvelle ligne de production de compléments alimentaires

Après un premier ouvrage historique consacré à l’histoire des Banatais de La Roque-sur-Pernes*, Pierre Gonzalvez reprend la plume pour son premier roman. Un récit dans l’Algérie, puis la France des années 1950-60, qui se nourrit du passé familial de ces français déracinés par les drames de l’histoire tout en évitant les écueils de la rancœur et de l’amertume. Et malgré les tempêtes, c’est finalement la vie et l’amour que l’on retrouve au bout du chemin.

Pierre Gonzalvez s’était déjà lancé dans l’aventure de l’écriture avec un premier récit historique sur l’implantation des Banatais à La Roque-sur-Pernes. Cette fois-ci, après ce travail d’études, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue publie son premier roman : La rivière Hemingway. L’histoire de Paul Dessigne qui, entre 1959 et 1964, vit avec sa famille les épisodes dramatiques de la guerre d’Algérie. L’adolescent doit quitter son village de Marengo et cette terre qu’il aime tant pour reconstruire une vie en métropole, dans un pays qu’il ne connaît pas. Après de longs mois d’errance à Bordeaux, il quitte les siens pour travailler à Paris en espérant y retrouver son grand amour rencontré à la faculté d’Alger. Désabusé, il s’installe en Provence pour apprendre avec passion le métier du vin. Et là, tous les éléments de sa vie vont s’assembler enfin quand la paisible terre de Vaucluse révèlera ce fil conducteur invisible qui l’a mené jusque-là.

« Ce livre résonne comme quelque chose de vrai. »

Avec La rivière Hemingway, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue signe son premier roman. Crédit : DR

« C’est un roman, pas un récit familial, explique l’auteur. Pour autant, si ce livre traite de la question de l’Algérie, certains souvenirs familiaux s’expriment au fil de ce récit. Mais c’est juste ma mémoire, depuis ma plus tendre enfance jusqu’à récemment, qui a reconstitué des éléments qui ont été rapportés par une famille qui parle peu de ce sujet. »
Avec pudeur, Pierre Gonzalvez maintient le flou sur la part autobiographique de son livre. Difficile pourtant de ne pas faire le lien entre l’histoire de son père et celle de Paul, son personnage principal. Le déracinement d’un jeune homme de 17 ans et son ré-enracinement dans une Provence dont il tombera amoureux autant qu’elle l’adoptera.
L’auteur évite l’écueil de l’amertume, des rancœurs ou bien encore d’évoquer cette période sous le seul prisme des combats des Français d’Afrique du Nord. Non, ici ce sont les yeux de l’enfant puis de l’adolescent et enfin du jeune adulte qui racontent une belle histoire, davantage personnelle que communautaire.

« J’ai transmis ce que je pouvais transmettre. »

« Pour les gens qui l’ont lu, notamment les rapatriés, ce livre résonne comme quelque chose de vrai, constate Pierre Gonzalvez. Ils ont aussi ressenti qu’il n’y a pas d’idéologie, que ce n’est pas politisé. Mais cela n’est pas idéalisé non plus, même si cela rappelle la parfaite entente des communautés. Alors, il y a effectivement des événements qui ont été des balises dans mon histoire. Mais à partir de là j’ai créé une fiction, sur une base réelle qui s’éloigne de plus en plus de la réalité familiale à partir de l’arrivée en métropole. »

Mon père ce héros
Entre fiction et réalité, l’ouvrage a aussi une charge émotionnelle via ce personnage de Paul, fruit du mélange de l’auteur et de son père et des rapports père-fils.
« Avec ce livre, je voulais aussi exprimer que mon père, c’était mon héros. Parce qu’il est arrivé ici sans rien. Et malgré cela, il nous a tout donné. Il a tout rebâti pour reconstruire une vie. »
Cette superposition familiale dans l’histoire traverse également les générations puisque ce récit a été aussi l’occasion pour les trois filles de Pierre Gonzalvez de découvrir, elles aussi, des choses sur leur père.
« Mes filles, mon père, ma mère, mon grand-père, que je n’ai jamais connu, j’ai transmis ce que je pouvais transmettre. »

La rivière Hemingway est en libraire depuis le 11 mars dernier. Crédit: DR

Hemingway en filigrane
Enfin, difficile de parler de La rivière Hemingway sans évoquer l’écrivain américain. Apparaissant presque anonymement au début du roman, l’auteur des livres ‘Le vieil homme et la mer’, de ‘Pour qui sonne le glas’ ou bien encore ‘Paris est une fête’ pour ne citer qu’eux figure en filigrane tout au long du récit. Ainsi, lors d’une visite chez son grand-oncle en Espagne, Paul croise brièvement Ernest Hemingway dans un bar. Cet échange créera chez le jeune homme l’envie de découvrir son œuvre, devenant une boussole pour traverser les tempêtes à venir.

« Le personnage d’Hemingway m’a toujours intéressé et intrigué, confesse Pierre Gonzalvez. Ses écrits m’ont plu, mais ce qui a fait sens chez moi sens, c’est qu’Hemingway est un personnage qui est acteur de ses romans. En fait, dans tous ses romans il y a une part d’autobiographie. Il aimait aller dans la nature, il aimait la chasse et la pêche. Il découvrira la boxe également. »
Autant de points communs avec Paul, le héros du livre, mais aussi son auteur, Pierre Gonzalvez : « Hemingway chassait à l’arc. Moi aussi je chasse le sanglier à l’approche à l’arc. Ce n’est pas du mimétisme. J’ai juste découvert cela au fil du temps. » Tout comme la boxe ou la pêche à la mouche.
Même l’histoire d’amour du roman fait un détour par Saint-Germain-des-Prés que fréquentait la figure emblématique de la littérature américaine.
« Je voulais une histoire qui établissait que l’amour pouvait dépasser une problématique de classe sociale. Que l’amour peut être universel malgré le fait d’avoir été séparé par la force des choses. C’est peut-être utopique… »

Un autre roman en préparation
Fruit d’une gestation de 5 ans, suivie de plus d’un an et demi d’écriture, Pierre Gonzalvez sort ‘rincé’ de cette aventure littéraire.
« J’écrivais entre 5h et 6h30 du matin, presque tous les jours. Durant cette période, j’ai été habité par une sorte de double vie mais avec ce livre je suis dans un monde qui est le mien. »
De quoi inciter, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue à envisager la préparation d’un second roman.
« C’est trop tôt pour en parler, mais j’ai déjà l’histoire, confesse-t-il. Je l’attaquerai bientôt. » Sans rien dévoiler de cette nouvelle intrigue, Pierre Gonzalvez devrait signer une sorte de road-trip initiatique où le chemin devrait avoir autant de sens que le terme du voyage. A suivre…

La rivière Hemingway de Pierre Gonzalvez. En kiosque depuis le 11 mars 2025. Format : 14x20cm. 192 pages. Prix : 16€. Editions Lazare et Capucine.

Le premier ouvrage de Pierre Gonzalvez édité en 2003. Crédit : DR

* L’étonnant destin des Français du Banat – L’expérience réussie de la Roque-sur-Pernes de Pierre Gonzalvez raconte l’histoire des habitants du Banat. Cette région frontalière à cheval entre la Hongrie, la Roumanie et la Serbie où les habitants ont fui face à l’avancée de l’Armée rouge au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Parmi eux, certains vont s’installer dans un petit village des Monts-de-Vaucluse pour le repeupler et le reconstruire : la Roque-sur-Pernes.


Isle-sur-la-Sorgue : Mayoly inaugure une nouvelle ligne de production de compléments alimentaires

Renouant avec une ancienne tradition empruntée à la marine dans les années 1930, Air France a décidé de baptiser à nouveau ses avions par des noms de villes. Dans ce cadre, l’Isle-sur-la-Sorgue fait désormais partie des 162 villes dont le nom orne désormais le fuselage d’un avion de la compagnie aérienne.
Il s’agit d’un Airbus A220 qui a effectué son premier vol le 22 juin 2024 en provenance de Paris et à destination de Marseille.
« C’est en 2022 que la compagnie Air France a pris contact avec la Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue pour suggérer le projet d’apposer le nom de l’Isle-sur-la-Sorgue sur l’un de ses tout-nouveaux Airbus A220 destiné aux vols domestiques et européens, explique la commune. Aux origines de ce projet, la volonté de la compagnie est de faire rayonner notre territoire connu pour son cadre de vie et son patrimoine remarquable. »
Pour Air-France, cette initiative vise également à « souligner son engagement de relier les territoires entre eux et de promouvoir la France à travers le monde ».

Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue (à droite) a reçu une maquette de l’Airbus A220 baptisé ‘L’Isle-sur-la-Sorgue’ par Jean-François Widuch, directeur régional d’Air France-KLM en compagnie de Marie Legars-Lavaure, conseillère municipale déléguée aux Foires et Brocantes/Décoration, à l’Accueil des Nouveaux Arrivants et au Comité des jumelages. Crédit : Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue.

Le choix de l’avion n’est pas anodin non plus puisqu’il s’agit d’un appareil de dernière génération dont la consommation de carburant et les émissions de CO2 sont réduites de 25% et dont l’empreinte sonore est également réduite de 25% à 50%. D’ici 2030, la part des avions de dernière génération dans la flotte du groupe atteindra 80%, contre 5% en 2019 et 26% en 2024, témoignant de la dynamique initiée par le groupe Air France-KLM en matière de réduction de ses émissions de Co2 et de poursuite de la montée en gamme.
Pour symboliser ce partenariat une maquette de cet Airbus A220 a été remise à l’occasion d’une cérémonie officielle, par Jean-François Widuch, directeur régional d’Air France à Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue, ainsi qu’à Marie Legars-Lavaure, conseillère municipale déléguée aux Foires et Brocantes/Décoration, à l’Accueil des Nouveaux Arrivants et au Comité des jumelages.

Crédit : Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue.

Isle-sur-la-Sorgue : Mayoly inaugure une nouvelle ligne de production de compléments alimentaires

Alors que le bilan du passage du cyclone Chido ne cesse de s’alourdir, l’AMV (Association des Maires de Vaucluse) vient d’annoncer son soutien financier afin de venir en aide aux familles endeuillées, aux habitants et aux élus de Mayotte.

« L’Association des Maires de Vaucluse tient à témoigner de sa solidarité et à apporter son soutien en participant à la collecte nationale mobilisée en faveur de Mayotte, explique Pierre Gonzalvez, président de l’AMV et maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Ainsi, les membres du bureau décident le versement d’une aide exceptionnelle d’un montant de 50 000 €. Ce don sera fait au nom de toutes les communes vauclusiennes, témoignant ainsi de notre unité et de notre solidarité envers nos compatriotes de Mayotte. Il permet aux communes, dans ces temps de contrainte budgétaire, de se libérer de cet effort et de participer indirectement à cette mobilisation. Cette initiative collective, fruit de nos efforts communs, saura répondre à l’urgence et apporter une aide concrète aux populations touchées. »


Isle-sur-la-Sorgue : Mayoly inaugure une nouvelle ligne de production de compléments alimentaires

Alors que l’assemblée générale de l’Association des maires de Vaucluse (AMV), et le salon des collectivités qui l’accompagne ont accueilli un millier de visiteurs,  l’absence de Thierry Suquet, préfet de Vaucluse convoqué à Paris par Bruno Retailleau avec l’ensemble de ses homologues de l’Hexagone pour une réunion avec le ministre de l’Intérieur, a été particulièrement mal perçue par les maires.
Beaucoup d’élus locaux et peu d’Etat, beaucoup de questions et peu de réponses, beaucoup de colère et peu d’écoute… tels pourraient être les maître-mots de la vision qu’ont nos maires de leur rapport avec un Etat ‘parisien’ qu’ils considèrent de plus en plus éloigné des territoires.

C’est Cécile Helle, maire d’Avignon qui a pris la parole pour accueillir tous les maires de Vaucluse pour cette première de l’AMV (Association des maires de Vaucluse) au parc des expositions.
« D’habitude, nous nous réunissions à Monteux. C’est nouveau de nous retrouver à Châteaublanc, à quelques jours du Congrès des Maires à Paris. Cette année le thème est ‘Les communes, heureusement!’. C’est une forme de reconnaissance pour la République décentralisée que sont nos villes et villages. Dans ces périodes d’incertitude, de crise, c’est une évidence pour les citoyens, une proximité. Ce que nous voulons, c’est que les communes soient respectées, écoutées. Elles sont le premier des services publics, parfois le seul. Ce sont elles qui maintiennent les écoles, les équipements socio-culturels, le mouvement sportif, on l’a bien vu pour le passage de la flamme Olympique dans le Vaucluse le 19 juin. Elles sont un amortisseur social après la crise sanitaire, l’inflation, la flambée des prix de l’énergie, les citoyens se tournent vers les maires, c’est l’échelon le plus proche de leur protection, du renforcement du lien, du vivre ensemble. »

©AB/l’Echo du Mardi

« Ce que nous voulons, c’est que les communes soient respectées, écoutées. »

Cécile Helle, maire d’Avignon

« On voit bien dans nos territoires que le changement climatique est une réalité, il frappe le monde agricole qui est un des piliers essentiels de l’économie du territoire. Nous avons aussi vu ces derniers jours chez nos voisins espagnols de Valence à quel point la Méditerranée est vulnérable », ajoute Cécile Helle, qui par ailleurs est géographe de formation.
« S’il n’y a pas de respect, de confiance, de soutien de la part de l’Etat, on verra, dans 5 ans, 10 ans, 20 ans à quel point la République sera fragilisée. Or là, nous n’avons aucune visibilité sur les budgets. Quel impact sur nos investissements, notre fonctionnement avec des ponctions de l’Etat de 5M€ sur les collectivités locales? Nous ne pouvons pas travailler sereinement quand on doit éponger le déficit de l’Etat dont nous ne sommes pas responsables. Nous ressentons un sentiment d’injustice alors que tous nos budgets, eux, sont en équilibre à l’euro près. »

Elle poursuit sa diatribe : « Pour Avignon, cela représente 3,6M€ sur les 150M€ de notre budget de fonctionnement. Que faire? Refermer la Médiathèque Renaud-Barrault de la Rocade que nous venons de rouvrir après l’avoir rénovée à grands frais, virer les 18 agents municipaux qui y travaillent avec les conséquences sur l’emploi et sur leurs familles que cela implique? Nous avions baissé le tarif des cantines scolaires, devons-nous y revenir? Tout ce que je demande c’est le respect et le soutien de l’Etat ».

« Ras-le-bol du traitement qui nous est infligé par certains comme si nous étions des délinquants. »

Max Raspail, maire de Blauvac

Après Cécile Helle, c’est un autre maire qui prend la parole, celui de Monteux, Christian Gros, qui d’habitude accueillait jusqu’alors l’assemblée générale des maires de Vaucluse chez lui, au Château d’eau. En l’absence de Max Raspail souffrant, maire de Blauvac et conseiller départemental, il a lu sa lettre : « Ras-le-bol du traitement qui nous est infligé par certains comme si nous étions des délinquants. On demande un peu de respect, sinon on va aller à la pêche ou jouer à la pétanque. Le découragement frappe un maire sur deux. 450 d’entre eux démissionnent chaque année, sans parler des adjoints ou des élus municipaux et 55% des sortants ne comptent pas se représenter en 2026, lors des municipales, c’est dire si le mal et la morosité ambiante sont profonds. Est-ce que l’enjeu en vaut la chandelle ? »

« A travers les maires, c’est la démocratie qui est menacée. »

Christian Gros, maire de Monteux

Christian Gros l’a ensuite martelé, comme chaque année : « A travers les maires, c’est la démocratie qui est menacée, nous portons notre mandat à bout de bras sans compter nos heures, avec passion et détermination. Que l’Etat protège ses élus locaux. Agressions physiques et morales, menaces, diffamation, harcèlement, pressions, il faut aller plus loin dans les sanctions ».
Il évoque ensuite le manque total de visibilité : « Gérer, c’est prévoir. Or aujourd’hui on est en plein brouillard avec les contraintes que nous impose l’Etat. Entre les coups de rabot, le grignotage de la TVA, la baisse des DMTO, la diminution des commandes dans le BTP, les plans sociaux qui vont se succéder avec leur cortège de licenciements, l’angoisse grimpe. La conjoncture géo-politique inquiète. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau parle d’extension de pouvoirs vers les polices municipales, c’est encore un transfert de charges supplémentaires pour nous. »

Christian Gros lors de la minute de silence en hommage aux élus disparus dont Marie-Josee Roig maire d’Avignon pendant 3 mandats, conseillère régionale, présidente du Grand Avignon, députée et ministre de Jacques Chirac. ©AB/l’Echo du Mardi

Christian Gros continue : « Le mieux comme le pire ne sont pas exclus. Bien sûr on sait gérer, on va le faire mais on va jouer sur la prudence, reporter des projets. N’étranglez pas nos communes. Certes il est normal de participer au redressement des finances de la France, mais qu’on arrête de nous tenir pour responsables de son déficit abyssal. On ne doit pas être la vache à lait de tous ».
Il conclut quand même sur une note plus douce : « Etre maire, c’est le plus beau de tous les mandats, mais c’est tout sauf un long fleuve tranquille. C’est une aventure humaine d’une grande richesse avec nombre de contradictions, mais nous avons tous la passion du service public chevillée au corps ».

« La colère gronde dans les campagnes. »

Pierre Gonzalvez, président de l’AMV et maire de l’Isle-sur-la-Sorgue

C’est ensuite au président de l’association représentant 149 des 151 maires de Vaucluse (Orange et Le Pontet ne sont pas adhérents) de s’exprimer. Pierre Gonzalvez qui a salué son ex-complice à la tête de la présidence bicéphale avec Jean-François Lovisolo. « 2024 est une année particulière aussi bien pour le climat international que pour l’ambiance anxiogène. Et la France est une société qui clive au moment où la modération a du mal à se faire entendre. Que feront les maires en 2026, certains vont baisser les bras, ne pas se représenter, mais tous les autres ont une foi indéfectible dans leur mission au service des autres. »

Il continue : « Nous devons faire des économies, mais pour certains il faut que rien ne change côté dotations, subventions. On nous a parlé de simplification administrative, mais nous nageons entre PLU, ZAN, SCOT, SRADDET. Que des sigles et acronymes qui s’ajoutent les uns aux autres dans un jargon insupportable. Comment ré-industriliser sans terre disponible, comment construire des logements sociaux, des crèches, des écoles sans foncier disponible ? C’est une aberration totale : on paie chaque année des pénalités sans fin parce qu’on n’a pas la place d’édifier assez de HLM. Ou alors, certains aménageurs sans vergogne, rasent une maison au milieu d’un pré et construisent un immeuble qui bouche la vue des voisins qui se lancent dans une bataille juridique ».

Le maire de l’Isle-sur-la Sorgue évoque ensuite les problèmes de paysans qui cultivent lavande, cerise, ou vigne. « La colère gronde dans les campagnes. Ils n’ont pas été entendus depuis le Salon de l’Agriculture en mars dernier, ils vont repartir en tracteur vers les ronds-points et les préfectures. »

©AB/l’Echo du Mardi

« Ce que nous voulons, c’est un Etat fort,
qui fasse appliquer la loi. Ce n’est pas notre rôle de nous substituer à lui. »

Pierre Gonzalvez

Autre souci auquel sont confrontés les maires : les déserts médicaux. « Les nouveaux arrivants, dans nos communes, ne comprennent pas qu’ils n’aient pas un médecin traitant, c’est encore à nous de prendre le problème à bras le corps avec des Maisons de Santé que certains salarient, comme le fait la présidente du Conseil départemental à Avignon, Apt, Cadenet et bientôt à Sorgues ».

La liste des soucis des maires, continue avec la sécurité : « Le maire n’est pas l’alpha et l’oméga de la sécurité. Ce que nous voulons, c’est un Etat fort, qui fasse appliquer la loi. Ce n’est pas notre rôle de nous substituer à lui. Certes, nous pouvons agir quand le trafic de drogue se diffuse chez nous à travers de pseudo-épiceries ouvertes toute la nuit qui provoquent embouteillages, bruits intempestifs et nuisances en tous genres pour ceux qui doivent se lever tôt le matin pour aller au travail. Mais on nous prend pour des empêcheurs de ‘dealer en rond’ et souvent des menaces sont proférées vers les policiers ».

Le Département hausse le ton
Place à la présidente du Département de Vaucluse, Dominique Santoni. Elle avait déjà poussé un coup de gueule tonitruant lors de la dernière séance plénière de l’exécutif en disant que « Macron a cramé la caisse ». Cette fois, elle a martelé avec vigueur : « Paris ça suffit ! Nous nous efforçons de tenir la barre et de garder le cap. Depuis notre dernière AG, la dissolution n’a vraiment pas arrangé la situation. Et cela au moment même où les déficits de l’Etat ont explosé. Nous en avons assez d’un Etat central qui demande toujours plus aux collectivités locales en leur laissant toujours moins de moyens. Sans concertation et en ne s’appliquant pas à lui-même ce qu’il exige des autres. C’est une situation difficilement supportable et la liste est longue. Diminution de moitié de la DGF (Dotation globale de fonctionnement), perte partielle pour les communes et totale pour les départements de l’autonomie fiscale, transferts de compétences et de charges sans compensation financière, multiplication des normes et contraintes. Et voici, comme je l’ai déjà dit que l’Etat se retourne vers les collectivités locales pour renflouer ses caisses et son déficit. »

Dominique Santoni continue : « Les départements sont les collectivités locales les plus ponctionnées dans ce projet de loi de finance, 2,2 milliards €, soit 44% de l’effort pour ses dépassements. Mes collègues présidents de conseils départementaux sont remontés et en colère comme jamais. Certains ont plein d’idées pour renflouer les caisses de l’Etat, comme vendre les préfectures ou les tribunaux, propriétés de nos départements. Je vous rassure, madame la secrétaire générale (Sabine Roussely qui représentait le préfet convoqué au ministère de l’Intérieur ce jeudi), nous n’en sommes pas là dans le Vaucluse… Pas encore. »

La Présidente, exprime une fois de plus son attachement aux maires « J’ai été maire comme vous. Je sais combien les exigences et impatiences des citoyens sont de plus en plus fortes, les contraintes et pesanteurs de plus en plus lourdes, les pressions et menaces se multiplient et je vous exprime toute ma reconnaissance et ma gratitude et je reste à vos côtés comme partenaire au quotidien, vous pouvez compter sur ma présence. »

Message reçu à Matignon ?
Venu quelques jours plus tard assister à Angers aux assises des départements de France, Michel Barnier, le Premier ministre a promis de réduire significativement l’effort demandé aux conseils départementaux. Il a ainsi proposé «  de réduire le taux de prélèvement prévu au titre du fonds de réserve », de relever le plafond des droits de mutation à titre onéreux (DMTO à hauteur de 0,5 points sur 3 ans ainsi que de renoncer -à minima- au caractère rétroactif de la baisse du taux de fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA). L’hôte de Matignon propose aussi d’étaler sur 4 ans, au lieu de 3, la hausse de cotisations des employeurs territoriaux à la caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales et de rehausser les concours qui sont versés aux départements par la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie).

Le département sort le chéquier pour les communes
Elle a évoqué ‘Vaucluse Ingénierie’ devenue agence technique du département. « 139 communes ont été accompagnées pour leurs projets. Dans le même esprit, nous proposons une enveloppe de 7M€ pour Vaucluse territoires de demain (2023-2026) et de 28,5M€ pour le contrat Vaucluse Ambition (2023-2025). »
Elle revient sur les efforts à faire pour réduire les investissements : « Il faudra trouver au minimum 15M€ mais je ne sais pas encore comment je vais boucler le budget. J’ai écrit au Premier ministre pour lui demander que le Vaucluse, au même titre que le Gard, l’Aude et l’Hérault soit exempté d’un prélèvement de 2% sur ses recettes mais je n’ai pas de réponse. Quoi qu’il arrive, je compte sanctuariser l’agriculture, l’aide aux communes, recruter des médecins généralistes, conduire nos grands chantiers (déviation d’Orange, Carrefour de Bonpas), valoriser les véloroutes. Et je le répète : le fonctionnement centralisé de notre pays où tout se décide à Paris, ça ne marche plus, il est à bout de souffle. Il est temps d’en changer, de bouger les choses. »

« Paris, ça suffit !
Il faut donner plus de pouvoirs, de responsabilités, de libertés aux communes, aux départements et aux régions. »

Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse

La présidente de l’exécutif vauclusien réclame alors plus de décentralisation. « Nous voyons bien qu’il faut donner plus de pouvoirs, de responsabilités, de libertés aux communes, aux départements et aux régions. Nous l’avons prouvé en luttant contre les déserts médicaux, en faisant revenir des allocataires du RSA dans le monde du travail, en construisant plus vite et davantage de logements sociaux, en installant la fibre et le haut-débit sur tous nos territoires, notamment ruraux grâce à Vaucluse Numérique. Pour cela nous devons jouir d’une véritable autonomie fiscale et financière. Nous attendons donc de l’Etat qu’il assume ses 3 grandes fonctions régaliennes : protéger, instruire et soigner. Mais décentralisation veut aussi dire simplification. Stop aux normes en tous genres, arrêtez ce cercle vicieux qui épuise et décourage toute initiative locale. Cela implique une déconcentration qui donne plus de pouvoir aux préfets et aux services de l’Etat. »

Intercommunalités de France vient de dévoiler une série de données et de cartes interactives inédites, présentant les impacts de l’ensemble des dispositifs prévus dans le projet de loi de finances (PLF 2025) intercommunalité par intercommunalité, et commune par commune.

Pour un acte III de la décentralisation
Dominique Santoni a alors lancé un appel ‘transpartisan’ à tous les élus locaux pour un « Acte III de la Décentralisation » en signant une pétition. « La situation financière de la France agit comme un électrochoc chez beaucoup de Français. Elle doit servir à réaliser des changements majeurs dans l’organisation de notre pays, il y faudra du courage et de la détermination ». Cette pétition sera envoyée au Premier ministre.

« A Bercy, ils nous expliquent qu’ils savent compter et, ce sont leurs mots, ‘Qu’il s’agit d’une petite erreur technique sur les rentrées financières’.
Excusez du peu, une paille, 60 milliards ?
Il n’y aurait pas un problème dans leur logiciel ? » »

Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur

Venu de Marseille, le président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, bien que macroniste, ne mâche pas ses mots : « Paris, ça suffit ! s’insurge-t-il lui aussi en reprenant la formule à Dominique Santoni. Surtout quand on entend qu’entre mars et juin dernier, le déficit s’est aggravé de 60 milliards supplémentaires. A Bercy, les Mozart de la Finance nous expliquent qu’ils savent compter et, ce sont leurs mots, ‘Qu’il s’agit d’une petite erreur technique sur les rentrées financières’. Excusez du peu, une paille, 60 milliards ? Il n’y aurait pas un problème dans leur logiciel ? »
Le président de la Région Sud admet qu’on va tous être impactés, car si le budget n’est pas voté, il n’y a plus de gouvernement, d’Etat. « En Provence-Alpes Côte d’Azur, si l’arbitrage est confirmé cela représentera un plan minceur de -120M€, -10%. C’est colossal. Nous allons devoir faire des choix, supprimer les doublons, mais ne pas toucher à l’aide aux communes, au budget agricole, on ne fermera pas de lycées. On ressent un sentiment ambivalent. D’abord, un abandon de l’Etat, une forme d’abattement, on est exaspérés. Mais en même temps, on veut défendre notre territoire. Notre démocratie doit fonctionner de la meilleure des façons possibles, grâce à vous tous, merci pour votre détermination et votre combat » a-t-il conclu sous des applaudissements nourris.

L’Etat a du mal à être audible
Enfin, c’est la secrétaire générale de la préfecture de Vaucluse qui a longuement pris la parole en dernier, pour faire la liste de l’action de l’Etat depuis novembre 2024 et l’arrivée d’un nouveau préfet qui a succédé à l’énergique Violaine Démaret. « Nous devons partager nos efforts de façon solidaire, il ne s’agit pas d’un désengagement de l’Etat » a-t-elle résumé. Et les maires qui ont demandé le micro pour s’exprimer, on tous déclaré qu’ils avaient demandé un rendez-vous au préfet depuis son arrivée de Mayotte en février dernier et qu’ils ne l’ont toujours pas rencontré.

©AB/l’Echo du Mardi

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