13 décembre 2025 |

Ecrit par le 13 décembre 2025

Maires de Vaucluse : « Notre crédibilité est contestée »

Avec 122 exposants, le salon des maires de Vaucluse 2025 affiche une fréquentation record. A cette occasion, le parc des expositions a aussi abrité la traditionnelle assemblée générales de l’Association des maires de Vaucluse. Entre incertitudes budgétaires liées à un contexte national hors-sol, réglementations de plus en plus ubuesques et pression grandissante de leurs administrés, les maires de Vaucluse entendent faire face malgré tout. Conscients d’être les premiers gardiens de la République.

« A l’heure où la question médiatique est de savoir s’il faut maintenir l’alcool à la buvette de l’Assemblée Nationale, nous demandons avec force une prise de conscience sur la situation de nos collectivités, priorise Pierre Gonzalvez, président de l’AMV (Association des maires de Vaucluse) lors de l’assemblée générale 2025 qui vient de se tenir au parc des expositions d’Avignon dans le cadre du Salon des maires, des élus locaux et des décideurs publics 2025 de Vaucluse. »

« Le système créé les conditions de son propre verrouillage, de son asphyxie. »

Pierre Gonzalvez, président de l’AMV

Très offensif, celui qui est aussi maire de l’Isle-sur-la-Sorgue poursuit : « Oui, localement nos parlementaires mesurent les difficultés rencontrées, les injonctions contradictoires, les objectifs inatteignables fixés à nos mairies. Oui, les services de l’Etat tentent de concilier au mieux la doxa nationale avec la situation réelle du territoire. Mais disons-le, le bon sens semble avoir quitté le système normatif. Pire, le système créé les conditions de son propre verrouillage, de son asphyxie. Individuellement, tout élu quel que soit son mandat, fait le même constat. Mais collectivement, l’inertie, le manque de courage, parfois même la démagogie président aux choix politiques. Face à cela, les maires se posent des questions personnelles sur la suite de leur engagement. Nos concitoyens qui deviennent de plus en plus exigeants, les réseaux sociaux devenus comptoir de café où le moindre pleutre a une audience, des médias nationaux et quelques fois régionaux et locaux préférant la sensation du fait divers aux sujets de réussite et d’espoir. Et pourtant, nous avons encore la flamme et portons l’ambition avec d’autres d’améliorer les choses. »

De gauche à droite : le sénateur Jean-Baptiste Blanc, Christian Mounier, vice-président du conseil départemental de Vaucluse, Pierre Gonzalvez, président de l’AMV, Bénédicte Martin de la Région Sud, Joël Balandraud, vice-président de l’AMF, Thierry Suquet, Préfet de Vaucluse et le sénateur Lucien Stanzione lors de l’inauguration du salon. Crédit : Echo du mardi

« Vous êtes les premiers visages de la République. »

Christian Mounier, vice-président du conseil départemental de Vaucluse

« Vous êtes les premiers visages de la République, les piliers de la cohésion dans nos territoires », rappelle Christian Mounier, vice-président du conseil départemental de Vaucluse, venu pour représenter sa présidente, Dominique Santoni, qui participait aux assises des départements de France 2025 se déroulant à Albi en même temps que le salon.
Aussi maire de Cheval Blanc, Christian Mounier a également tenu à rappeler en s’adressant aux élus présents : « qu’être maire, aujourd’hui, c’est être, chaque jour, au contact direct des habitants, au cœur de leurs attentes, leurs difficultés, et aussi de leurs espoirs. Permettez-moi donc de saluer votre inlassable engagement au service des Vauclusiens. Merci pour votre dévouement, pour votre persévérance, et pour votre sens du service public souvent exercé dans des conditions difficiles. »

Priorité à la santé mentale
En marge de cette assemblée générale 2025 des maires de Vaucluse, le président de la AMV a tenu à rappeler que le sujet de la santé mentale préoccupe fortement les élus du département.
« La santé mentale doit être une priorité pour notre pays », affirme Pierre Gonzalvez qui indique également « l’incompréhension des maires face au manque d’informations sur les suites d’une hospitalisation d’office. Nous sommes confrontés à des cas d’individus qui connaissent des troubles psychiatriques dont le suivi médical dépend souvent de leur propre volonté. L’accompagnement psychologique de l’enfant, la prise en charge de l’ado, permet de limiter le développement de pathologies psychiatriques problématiques. Les moyens nécessaires doivent impérativement être mobilisés. »
« Il a été acté que l’ARS informerait les maires des suites d’un certain nombre d’événements comme la non-confirmation d’une hospitalisation d’office ou, au contraire, la réintégration en hospitalisation complète », annonce le préfet de Vaucluse qui souhaite une transparence respectueuse du secret médical.

« On est train de fabriquer des collectivités pauvres. »

Joël Balandraud, vice-président de l’AMF

« L’incertitude est totale, réagit Joël Balandraud, vice-président de l’AMF (Association des maires de France) et maire d’Evron en Mayenne. Dans ce bazar-là, ce sont les maires qui font le lien pour rassurer nos habitants. On l’a fait lors de la crise du Covid ou pendant celle des Gilets jaunes. On a su alors faire appel aux corps intermédiaires que l’on s’était un peu empressé d’oublier. »
« L’actualité, c’est aussi le budget, insiste le vice-président de l’AMF. La confiance permet d’agir et c’est ce que nous demandons aujourd’hui au gouvernement. Pourtant, il y a des éléments de défiance majeur comme la suppression de la taxe d’habitation qui constitue le péché originel pour l’ensemble des élus locaux toutes couleurs politiques confondues. Au moins, nos habitants savaient où leurs impôts allés. »

« Nous n’avons plus intérêt à accueillir de nouveaux habitants ou de nouvelles entreprises dans nos communes. »

Joël Balandraud, vice-président de l’AMF

Dénonçant l’usine à gaz mis en place par les gouvernements successifs, Joël Balandraud constate surtout que l’on a cassé les dynamiques d’investissement des collectivités locales : « Désormais, nous n’avons plus intérêt à accueillir de nouveaux habitants ou de nouvelles entreprises dans nos communes. Avant vous pouviez dire, cette entreprise entraîne quelques nuisances mais elle paye mon ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles), elle paye mon éducateur sportif, elle paye mon accueil à la mairie… Aujourd’hui, vous avez tout intérêt à ce que cela se fasse chez votre voisin. Si les élus locaux ne sont plus porteurs de cette dynamique économique, qui le sera ? Qui va défendre les équipements industriels majeurs sur le territoire quand on veut l’industrialiser à nouveau ? Nous sommes au bout d’un système qui n’a plus de sens. On est en train de fabriquer des collectivités pauvres. Ces dernières sont pourtant la source d’investissement majeure sur le territoire avec des projets actionnés par les communes, aidés par les départements, les régions et l’État. Mais l’impulsion, elle, est locale. Elle est faite par les élus locaux et dans un système de défiance et de non-confiance, nous n’irons plus. Cela va tout bloquer. »

« Notre département est très peu endetté, alors que notre pays l’est beaucoup plus. »

Christian Mounier, vice-président du conseil départemental de Vaucluse

« C’est pour cela que malgré l’instabilité gouvernementale, vous avez toujours pu compter sur le soutien du Département », précise Christian Mounier en s’adressant aux nombreux maires présents lors de cette AG.
Et le vice-président du Conseil départemental de Vaucluse d’enfoncer le clou : « Notre département est très peu endetté, alors que notre pays l’est beaucoup plus. Cette politique de bonne gestion financière nous permet ainsi de continuer à investir facilement, à un rythme soutenu, soit plus de 120M€ par an jusqu’en 2028. Sur la période de 2023 à 2025, nous avons consacré 28,4M€ à la contractualisation et à l’investissement des communes. Pour la période de 2026 à 2029, nous allons sanctuariser ce montant de 28,4M€ au profit des projets des 151 communes de département car nous souhaitons maintenir un important niveau d’investissement partout dans notre département afin de soutenir notre économie, nos entreprises et notre secteur du BTP. Investir, c’est le fil rouge de notre mandat. »

Vaucluse ingénierie plébiscité
Afin de souligner le soutien du Département aux communes de Vaucluse, Christian Mounier, vice-président du Conseil départemental a rappelé que l’appui n’est pas seulement financier mais aussi technique.
« Depuis l’année dernière, nous avons transformé Vaucluse ingénierie en agence technique départementale. Vous êtes très nombreux à nous avoir exprimé votre satisfaction et votre confiance en bénéficiant d’un tel outil qui vous permet de boucler un plan de financement, réaliser des études et rechercher les bons interlocuteurs. »
Au total, 101 communes et 3 intercommunalités ont adhéré à cet outil d’accompagnement des projets du Département de Vaucluse. Depuis, 63 projets de voiries ont été suivis et 90 projets d’aménagement sont aussi traités. « Les maires se sont très bien appropriés Vaucluse ingénierie, se félicite Christian Mounier. Ce bilan très positif démontre que le besoin est grand pour nos communes, notamment les petites. »

« La Région est une collectivité de terrain. »

Bénédicte Martin, vice-présidente du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur

Même volonté d’afficher son soutien aux maires locaux pour la Région Sud. « La Région est à vos côtés, martèle Bénédicte Martin, vice-présidente du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur en charge de l’Agriculture, de la viticulture, de la ruralité et du terroir. Elle se veut un partenaire des territoires par ses compétences de plein exercice, que sont notamment les lycées et les transports régionaux. La région est présente tous les jours temps dans vos communes dans ce département. Mais ce qui fait aujourd’hui la marque de fabrique de la Région Sud, c’est la volonté politique de proximité de son président Renaud Muselier. Pour lui, ce n’est pas une institution lointaine ‘tanquée’ entre le Vieux port et la Joliette, mais une collectivité de terrain dont la mission est d’aller dans chaque coin de nos départements. D’y faire ruisseler l’action régionale dans chaque ville, dans chaque village afin d’impacter positivement la vie de nos concitoyens. Voilà ce que font les territoires et les élus locaux, ces élus qui sont trop souvent à portée de ‘baffe’ mais qui sont là quand il n’y a plus personne. »

« Régions, départements, blocs communales, nous sommes la colonne vertébrale de ce pays. »

Bénédicte Martin, vice-présidente du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur

« Dans un contexte d’instabilité politique, de posture indigne, de prétendue élite qui se délite, les territoires doivent être des pôles de stabilité, annonce l’élue vauclusienne à la région qui a aussi mis en avant les enjeux de l’eau et de l’agriculture lors de son intervention. Régions, départements, blocs communales, nous sommes la colonne vertébrale de ce pays. Celle qui tient la barre, à commencer par la barre budgétaire. Celle qui se substitue aux défaillances et à l’impéritie de ceux qui nous gouvernent. Celle qui rassure aussi. Cela implique, et c’est le cas dans ce département, une solidarité forte entre nos collectivités pour agir ensemble et pour assurer cette stabilité dont nos concitoyens, nos entreprises, nos forces de sécurité, nos secours et nos agriculteurs ont tant besoin. L’exercice est pourtant difficile. Bien sûr, la Région est appelée comme toutes les collectivités à se serrer la ceinture. Mais elle le fait en s’efforçant de maintenir une capacité d’intervention auprès des communes rurales et des communes moyennes qui portent aussi des fortes charges de centralité. Elle essaie de répartir équitablement ses aides. En Vaucluse, 483 projets communaux ont été soutenus depuis 2016 par la région, pour un total de 35M€. C’est une somme injectée dans l’économie vauclusienne et dans la vie des communes qui investissent pour leurs administrées. La région, ce sont aussi 126M€ qui ont été contractualisés depuis 10 ans avec les intercommunalités vauclusiennes, dont 73M€ déjà votés.

« Je me demande quelle mouche a piqué le législateur. »

Pierre Gonzalvez, président de l’AMV

« Nous sommes dans un contexte des plus tendus en ce qui concerne la question des finances locales, confirme le président de l’AMV. Nous savons que la recherche de co-financements pour les projets ne sera pas des plus simples. L’incertitude demeure sur le montant des fonds d’Etat, Fond vert, DSIL… De plus, nos budgets sont tributaires d’éléments extérieurs. Le ralentissement immobilier génère deux conséquences : la baisse des DMTO (Droits de mutation à titre onéreux) avec la difficulté de programmer le montant dans les préparations budgétaires ainsi que la perception de la Taxe d’aménagement. »

« Sur cette Taxe d’aménagement, je me demande quelle mouche a piqué le législateur en 2021, s’interroge Pierre Gonzalvez. Cette réforme, issue de la loi de Finances 2021, entrée en vigueur le 1er septembre 2022, a profondément modifié les modalités de perception de cette taxe. Désormais, cette elle n’est plus exigible à la délivrance du permis de construire, mais uniquement après l’achèvement des travaux, sur déclaration du particulier. J’ai demandé aux maires du département de renseigner la situation de leur commune. 110 communes ont répondu sur les 149 adhérentes à notre association. En 2022, pour ces 110 communes : 2 917 permis délivrés, 8M€ de taxes d’Aménagement, en 2024, 2 427 permis pour 4,77M€ de TA. Jusqu’à octobre 2025 : 1 588 permis et 1,45M€ de TA. Le manque à gagner est grand pour nous. Il faut impérativement revenir sur cette loi. »

Vers une ‘cabanisation’ du Vaucluse ?
Pierre Gonzalvez, président de l’AMV, a tenu à alerter sur la multiplication des infractions d’urbanisme dans le département. « Nous sommes confrontés à des dérives, à la cabanisation dans nos campagnes, à la sédentarisation de gens du voyage sur des terrains agricoles, à des extensions voir des constructions de maisons sans permis. Nous procédons aux constatations et dressons les PV d’infractions aux règles d’urbanisme. »
L’élu regrette pourtant la non-avancée des sanctions qu’il explique notamment par le manque de moyens de la justice : « Le tribunal d’Avignon n’a que 4 audiences d’un jour par an au cours desquelles sont jugées les infractions d’urbanisme. En 2025, il n’y en a que 3. L’ordre du jour est déjà bloqué jusque fin 2027. Les petites et moyennes infractions sont ainsi, peu voire pas, appelées à une audience… »
« Notre crédibilité sur les territoires est malmenée, poursuit-il. Pire que cela, elle est contestée par ceux qui devraient suivre les règles. Si une personne demande la pause d’un climatiseur dans une rue de l’Isle-sur-la-Sorgue, je dis non. Si la personne ne demande pas, je ne peux pas lui faire enlever ! »

« On ne peut pas concevoir de liberté individuelle si la sécurité n’est pas établie. »

Pierre Gonzalvez, président de l’AMV

Evoquant aussi les questions de sécurité, le président des maires de Vaucluse dresse un constat sévère : « le narcotrafic se propage dans nos plus petits villages. La société est tendue, plus violente, plus individualiste. »
« C’est un sujet majeur pour nos administrés, insiste-il. Des réponses fermes sont attendues et on ne peut pas concevoir de liberté individuelle si la sécurité n’est pas établie. Dans les quartiers populaires, aux abords des épiceries de nuit, dans nos centres-villes… Partout, les gens doivent pouvoir vivre paisiblement. Plus d’excuses, plus de compromis, plus de tolérance, voilà ce que souhaitent les élus de proximité que nous sommes. »

« La République doit être partout chez elle. »

Thierry Suquet, Préfet de Vaucluse.

« Effectivement, l’emprise du narcotrafic dans ce département est un sujet majeur, confirme Thierry Suquet, Préfet de Vaucluse. Il se joue des limites administratives qui sont les nôtres. Il descend des villes vers les campagnes. Aujourd’hui, aucun territoire ne peut se prétendre immuniser face à ce problème. Dans certains quartiers, on a une emprise qui est extrêmement forte avec des habitants qui vivent réellement sous la coupe d’un nouveau modèle socio-économique dans lequel les dealers prétendent organiser la solidarité et le soutien aux résidents. C’est évidemment une grossière supercherie parce que in fine, tout cela est toujours fondé sur une violence réelle, sur la terreur, sur l’Omerta. En réalité, ils imposent une prise en otage des habitants du quartier et contraignent à une forme de complicité avec le trafic. Cette situation est inacceptable. Il ne faut pas laisser le terrain libre. La République doit être partout chez elle et son premier représentant c’est le maire. »
Rappelant qu’en termes de sécurité, il avait fait de la lutte contre les narcotrafics, mais aussi contre les violences intrafamiliales et les cambriolages, sa priorité dans le Vaucluse explique le Préfet : « Nous avons multiplié les opérations. Nous prononçons des interdictions de paraitre face aux dealers, face aux guetteurs et face à tous ceux qui s’associent au trafic. Dans ce cadre, nous avons procédé à 17 interdictions visant les trafiquants et les guetteurs qui leur interdisent de revenir sur les points de deal. On a déjà trois interpellations à la suite de réapparitions sur le terrain et une présentation devant les juges. Par ailleurs, il est inacceptable que des individus liés au narcotrafic bénéficient de la solidarité nationale, par exemple en occupant des logements sociaux. Depuis le début de l’année, on a six occupants de logements sociaux qui ont été expulsés en raison de leurs liens avec le narcotrafic. On a 7 dossiers en cours. Enfin, nous agissons contre les commerces qui servent à la couverture du narcotrafic. On a fermé deux épiceries pour des liens directs avec le narcotrafic. On en a fermé 71 en 2025, contre 51 l’année précédente, pour trouble à l’ordre publique. »
Dans la foulée, le préfet a invité les maires à prendre contact avec ses services : « Que ce soit les interdictions de paraître, les expulsions de logements locatifs pour liens avec le narcotrafic, les fermetures de commerces, nous agissons sur la base des renseignements que vous nous fournissez qui sont exploités par les services en toute confidentialité et qui permettent d’intervenir avec la police administrative sans négliger le côté judiciaire qui va permettre de s’attaquer aux trafics. »

« Si on veut rester attractif, il faut qu’on soit capable de loger nos enfants et nos salariés. »

Thierry Suquet, Préfet de Vaucluse.

Par ailleurs, Thierry Suquet, qui s’est réjouie d’enfin pouvoir assister à sa première AG des maires de Vaucluse (l’an dernier il avait obligé de se rendre en urgence à Paris à une réunion de tous les préfets avec le ministre de l’intérieur d’alors), a aussi souligné l’importance du logement.
« Le logement, c’est un défi. C’est bien de créer des emplois mais si on ne propose pas de logement aux salariés… Si on veut rester attractif, il faut qu’on soit capable de loger nos enfants et nos salariés. Notamment du logement social qui est d’abord destiné aux salariés de nos entreprises et à nos enfants qui, aujourd’hui, sont au collège, au lycée et à l’université. Pour relever ce défi, j’invite évidemment le Grand Delta habitat, comme les autres organismes de logement social, à mettre en œuvre ce dont on a besoin aujourd’hui, c’est-à-dire du logement social adapté dans les petites communes et dans les communes rurales qui répondent à des besoins locaux en négociant les conditions d’entrée des locataires pour répondre aux besoins des collectivités. A faire de la démolition et de la reconstruction dans les grands quartiers populaires où l’on a besoin de faire de la mixité sociale. »

Agrivoltaïque : ne pas servir de l’agriculture comme prétexte
« Un projet agrivoltaïque, c’est un projet qui est porté par un exploitant agricole qui a pour objectif de développer l’agriculture vauclusienne. Ce n’est pas un projet qui est porté par une entreprise énergétique qui se sert de l’agriculture comme prétexte », prévient Thierry Suquet, le préfet de Vaucluse.
Même si la tendance est à l’accélération des projets photovoltaïque, « ce développement ne doit pas se faire sans conditions, poursuit le 1er représentant de l’Etat dans le département. Cet essor ne doit pas se faire au détriment de l’agriculture et de la biodiversité. L’Etat sera opposé à tout projet qui consommerait des terres agricoles ou des espaces naturels. Il faut prioriser les espaces déjà artificialisés. Nous pouvons le faire ensemble en utilisant les pouvoirs d’adaptation et de dérogation du Préfet. Pour cela, nous avons notamment mis en place un guichet unique à la DDT (Direction départementale des territoires) de Vaucluse. »

« Nous croulons sous poids de la norme. »

Joël Balandraud, vice-président de l’AMF

« Nous croulons aussi sous poids de la norme, se plaint par ailleurs Joël Balandraud, vice-président de l’AMF. Aujourd’hui, la norme coûte très, très cher. Un nouveau bâtiment administratif en 2025 c’est un surcoût terrible en matière d’investissements. Autre exemple, quand je restaure un statuaire dans une église, en fonction de l’ABF (Architecte des bâtiment de France) sur lequel vous tombez, qui pourtant applique exactement les mêmes textes, vous pouvez avoir un rapport de coûts de 1 à 3. Et là, je parle d’une restauration de statuaire comprise entre 5 000€ à 15 000€. Mais quand il s’agit de millions d’euros…  Nous sommes accablés de décrets et de règlements supplémentaires qui renforcent tous ces tracas administratifs surtransposés par des hauts fonctionnaires qui interprètent la règle. Dans les mêmes administrations départementales ou régionales les doctrines ne sont pas constantes. Le poids de la norme est relativisé. Nous avons un grand espoir, c’est qu’un jour le préfet de département prenne tout cela sous sa coupe et fasse le tri de l’interprétation des textes par les uns et par les autres. Nous voulons plus de pouvoir local au préfet et aux élus locaux. Plus de confiance envers le local pour les administrations d’État, pour les communes et pour les maires. Cette demande de liberté est forte. Nous avons besoin de confiance pour se réengager. »

« Conservez la foi et continuez d’être engagé chaque jour. »

Pierre Gonzalvez

Garder le cap et tenir la barre
Enfin, alors qu’une partie des maires vauclusiens présents ne sera pas là l’année prochaine après les élections municipales de mars 2026, le président de l’AMV a émis en conclusion son souhait « que cette assemblée soit composée l’an prochain, d’élus dévoués, serviteurs de leur territoire, qui aiment le Vaucluse. Car face à l’adversité, je sais aussi que nombre d’entre vous conservez la foi et continuez d’être engagé chaque jour. Que malgré les difficultés, l’amour de vos territoires, des acteurs qui les animent et les font vivre, vous encouragent à poursuivre. Je veux donc vous remercier sincèrement pour avoir su garder le cap et tenir la barre. »

Laurent Garcia

Les élus disparus
Lors de cette AG, Christian Gros, secrétaire général de l’AMV et maire de Monteux, a tenu à rendre hommage aux 24 élus vauclusiens décédés récemment. Après une minute de silence en leur honneur (voir photo ci-dessus), il les a tous cité :
Francis Matheron, maire de juin 1995 à mars 2001 de Saint-Martin-de-Castillon.
Francis Farge, élu en mars 1983, conseiller municipal puis maire de Lioux de 1985 à 2024, soit durant 39 ans.
Claudine Ghio, ancienne conseillère municipale de Saint-Martin-de-Castillon.
Claude Pagès, conseiller municipal dès 1989, puis adjoint au maire et maire de Méthamis de 2008 à 2020.
Gérard Sautel, maire de Visan de 1989 à 2008.
Guy Aubert, adjoint au maire de Viens de 2001 à 2014.
André Lambert, adjoint au maire de Violès 1983 à 99, puis maire de 1989 à 1995.
Claude Cornutello, adjointe au maire de Saint-Didier.
Roger Fenouil, maire de Rustrel de 2008 à 2014.
Paul Pessemesse, maire de Sivergues de 2001 à 2004.
Guy Morel, maire de Sérignan-du-Comtat, de 1989 à 2001 et premier président de la communauté de communes Aygues Ouvèze en Provence, de 1992 à 2001.
Jean-Raymond Peyre, adjoint au maire de Mérindol de 2001 à 2008 et conseiller municipal de 2008 à 2014.
Liliane Chambarlhac, adjoint au maire de Châteauneuf-de-Gadagne.
Henri Copier, adjoint au maire de Violès de 2008 à 2020 et conseiller municipal de 2001 à 2025.
Jean-Claude Begnis, élu sous le mandat d’André Rey, de 1995 à 2001, puis sous le mandat de Michel Bayet et d’Anne-Marie Bardet, de 2008 à 2020. Il exerça les fonctions d’adjoint au maire de Sarrians durant son dernier mandat de 2014 à 2020.
Daniel Serra, adjoint au maire d’Aubignan de 1983 à 2020.
Joseph Devaux, premier adjoint au maire de Sivergues depuis 2008.
Claude Bergé-Laval , maire de Beaumont-de-Pertuis de 1983 à 2014.
Henri Girard, maire de La Roque-Alric de 1971 à 2008, c’est-à-dire durant 37 années, après avoir exercé un mandat de conseiller municipal de 1985 à 1971.
Mathieu Pellegrin, conseiller municipal à Saint-Martin-de-Castillon.
Gilbert Guigue, conseiller municipal de 1971 à 1983, et adjoint au maire de Violès de 1983 à 2001.
Jérôme Casalis, premier adjoint au maire de Caumont-sur-Durance de 1995 à 2008 puis premier adjoint au maire de Bonnieux de 2008 à 2014 avant de devenir conseiller municipal jusqu’en 2025.
Maurice Giro, maire honoraire de Cavaillon. Il a été conseiller général de 1988 à 2002, et maire de Cavaillon de 1992 à 2008. Également député de la deuxième circonscription de Vaucluse de 2002 à 2007.
Gaby Bézert, maire honoraire de Venasque, adjoint de 1971 à 1980, et maire pendant 40 ans, de 1980 à 2020.
« Une pensée à chacun de ces serviteurs de la République », a rappelé Christian Gros avant de souhaiter la bienvenue à Bernard Le Dily, élu maire de Mormoiron en fin d’année dernière et 2024, et Joseph Saura, réélu maire d’Uchaux suite à l’élection municipale partielle de décembre dernier. Ce dernier ayant déjà été maire de 2008 à 2020.


Maires de Vaucluse : « Notre crédibilité est contestée »

Pour la première fois le Salon des maires, des élus locaux et des décideurs publics de Vaucluse se tiendra dans le grand hall A du parc des expositions à Avignon. De quoi accueillir plus de 120 exposant ainsi que près de 1 500 visiteurs lors de cette nouvelle édition.

« Nous sommes vraiment très satisfaits de l’évolution de ce congrès, qui à l’image de ce qui se fait au niveau national, accueille bien évidemment notre assemblée générale des maires mais propose aussi un salon à destination de l’ensemble de nos élus et des partenaires des collectivités locales, explique Pierre Gonzalvez, président de l’AMV (Association des maires de Vaucluse). Aujourd’hui, ce salon est un vrai rendez-vous économique avec les forces civiques. Un événement, qui est très attendu par tout le monde. »

En effet, si beaucoup de maires étaient présents les années précédentes, ils étaient souvent peu accompagnés, souvent par le 1er adjoint mais peu par les services administratifs et techniques.

« L’an dernier, nous avons pu observer que les délégations devenaient de plus en plus importantes, poursuit celui qui est aussi maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Pour nos collectivités c’est une chance d’avoir nos cadres ou nos agents venir au contact avec des acteurs économiques, sociaux et institutionnels du département. L’occasion pour les visiteurs, de plus en plus nombreux, de découvrir cet écosystème local présenté, offrant des opportunités d’avoir tous les clients potentiels ou les prospects dans une unité de temps et de lieu. »

Plus de 120 exposants attendus
« Après plusieurs années à Monteux, nous avons changé de braquets en passant au parc des expositions et d’années en années nous avons eu de plus en plus d’exposants », poursuit celui qui est aussi maire de l’Isle-sur-la-Sorgue.
Ainsi, d’une cinquantaine de stands il y a 4 ans, les organisateurs d’AP Média tablent sur plus de 120 exposants cette année (voir encadré en fin d’article) après les 80 de l’an dernier. C’est pour cela que trop à l’étroit dans les halls E et F, ce Salon des maires, des élus locaux et des décideurs publics de Vaucluse 2025 va investir pour la première fois la moitié du grand hall A.
« L’an dernier, nous avons été un peu à l’étroit au vu de la fréquentation qui augmente chaque année », reconnaît Benjamin Fievet, chef de projet chez AP Média.

Le Programme
8h15 : Ouverture du salon au public, café d’accueil offert servi sur les stands
9h0–11h : Assemblée générale de l’AMV 84 : Sur invitation et réservée au Maire ou son représentant.
9h30-10h : Présentation de la charte ATSEM, par le Centre De Gestion de la fonction territoriale de Vaucluse, sur l’espace Agora.
10h-10h30 : Présentation du réseau des secrétaires de mairie, par le Centre De Gestion de la fonction territoriale de Vaucluse, sur l’espace Agora.
11h : Inauguration du Salon.
12h30 : Cocktail déjeunatoire servi sur les stands.
13h30 : Signature de convention de partenariat entre Enedis et le SDIS de Vaucluse, sur l’espace Agora.
14h : Le SDIS au service des territoires, par le Colonel Christophe PAICHOUX, sur l’espace Agora.
14h30 – 16h : La parole aux Maires, sur l’espace Agora.
14h30 – 15h : Présentation de L’association « L’outil en Main » par Pierre GONZALVEZ, Président de l’AMV84 et Maire de l’Isle-sur-la-Sorgue et Anthony ZILIO, Maire de Bollène.
15h – 15h30 : Retour d’expérience sur l’Obligation Légale de Débroussaillement et l’opération conduite pendant 3 ans avec l’ONF pour le débroussaillage complet d’une colline située au coeur du village, par Frédérique ANGELETTI, Maire de Vaugines.
15h30–16h : Présentation du Pôle Multi Activités réalisé par la commune de Caumont sur Durance, par Claude MOREL, Maire de Caumont sur Durance.
16h : La Communication Préélectorale, par l’Ordre des Avocats de Vaucluse, sur l’espace Agora.
16h30 : Fermeture du Salon.

Parole aux maires
Côté programme (voir ci-dessus), la journée s’articule autour de plusieurs temps forts. En premier lieu, l’AG annuelle des maires de Vaucluse
« La nouveauté cette année c’est qu’il y a vraiment une volonté de faire intervenir les maires afin qu’il s’adresse aux autre maires pour partager leurs solutions et leurs retours d’expérience », annonce Benjamin Fievet.
Des échanges qui prendront la forme de tables rondes intitulée ‘La Parole aux maires’ qui, cette année, auront pour thème notamment ‘Le retour d’expérience sur l’obligation légale de débroussaillement’, par Frédérique Angeletti, maire de Vaugines, ‘La présentation du pôle multi activités réalisé par la commune de Caumont-Sur-Durance’ par son maire Claude Morel, ainsi que la présentation de l’association ‘L’outil en main’ par Pierre Gonzalvez et Anthony Zilio, maire de Bollène.

« C’est un événement très attendu, insiste Marie-Céline Guibaud, directrice production et communication d’AP Média qui organise 17 salons de ce type en 2025. Parce que c’est avant tout un moment de rencontre et d’échange pour les élus et leurs cadres qui, finalement, n’en ont pas forcément beaucoup dans l’année. Un moment où ils peuvent parler de leur expérience, de leurs problématiques, de leur succès ainsi que des projets qu’ils ont mis en œuvre et réalisés. »

Salon des maires, des élus locaux et des décideurs publics de Vaucluse. Jeudi 13 novembre. 8h15 à 16h 30. Parc des expositions d’Avignon. Hall A.

La liste des exposants
Aménagement et construction
AGILIS
ANGELOTTI AMENAGEMENT
BOUYGUES ENERGIES ET SERVICES
CARRIERES COPAT & COVAL
CFP84
CITEOS
COLAS
EIFFAGE ROUTE GRAND SUD
ENEAL
ENERGIS ENGINEERING
EUROVIA
ROBERT TP
FRAMATEQ
GARD’BOIS
GÉOMÈTRES-EXPERTS DE VAUCLUSE
GHM – ECLATEC
GROUPE BRAJA
GROUPE CITADIS SPL TERRITOIRE VAUCLUSE
GROUPE OMNIUM
GSE
CONFLUENCE
KAZUBA- Toilettes publiques
KOMPAN
LUMIERES DE FRANCE
NEOTRAVAUX
NEOSOLAR
PURPLE ALTERNATIVE SURFACE
QUALI-CITÉ
RAMBIER AMENAGEMENT
SAS MAURIN
SNEF
SIGNATURE MEDITERRANEE
SOBECA
SOLS PROVENCE
GROUPE SOLS
SUDCO
TALCO LR
UNICEM SUD PACA CORSE

Banque, Assurance, Social et Santé
AARPI AD&M – AVOCATS
CNAS
FEDERATION ADMR DE VAUCLUSE
GROUPAMA MEDITERRANEE
MNFCT
MUTUELLE NATIONALE TERRITORIALE
SFHE / AVPSE

Culture, Loisirs et Tourisme
A.D.A.M.A.84
ASS DES ANCIENS MAIRES ET ADJOINTS DU VSE
ESPACE ENSEIGNE

Énergie et Climat
ADS DESIGN
AKUO ENERGY
ALBIOMA SOLAIRE FRANCE
ALTE
Agence Locale de la Transition Energétique
BLACHERE ILLUMINATION
BORALEX
CEDER
CNR
CVE
EDF
EIFFAGE ENERGIE SYSTEMES
ENEDIS
FALAIZE ENERGIES ALTERNATIVES
GEOSYNERGIE
GRDF
H2AIR
HARGASSNER FRANCE ALPES
Q ENERGY
SYNDICAT D’ENERGIE VAUCLUSIEN
TOTALENERGIES
VEOLIA EAU

Environnement et Cadre de vie
COMMUNES FORESTIERES VAUCLUSE
CVALCYON
IDVERDE
INTERFEL – Fruits et légumes à l’école
PIETO – Sécurité des piétons
SUEZ

Institutionnels et cohésion territoriale
AGENCE DE L’EAU – Sauvons l’eau
ASSOCIATION DES MAIRES DE VAUCLUSE – AMV84
AVIGNON UNIVERSITE
BANQUE DES TERRITOIRES
CAF, CPAM et MSA – 80 ans de solidarité
CAPEB VAUCLUSE
CAUE DE VAUCLUSE
ADIL DE VAUCLUSE
CENTRE DE GESTION FTP 84
CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE VAUCLUSE
CHAMBRE DE METIERS & ARTISANAT PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR
FEDERATION BTP 84
FEPEM
ORDRE DES AVOCATS – BARREAU D’AVIGNON
PREFECTURE DE VAUCLUSE-SERVICES DE L’ETAT
REGION SUD
MAISON DE LA REGION 84
SAFER PACA
SOLIHA VAUCLUSE
UGAP
VAUCLUSE INGENIERIE
VAUCLUSE PROVENCE ATTRACTIVITE

Médias
MIDI LIBRE – MIDI LEGALES

Numérique et Connectivité
ADMISTRIA
BOUYGUES TELECOM
E-FICIENS
ENETIK
Cybersecurité – Infogérance – Cloud souverain
ERM AUTOMATISMES ET IOT
MY-ETECHNO
GROUPE UNICOMM
LOGIROAD
MA COM’UNE
MAIRISTEM
ORANGE
VAUCLUSE NUMERIQUE

Sécurité, Prévention et Protection
GENDARMERIE NATIONALE
HIKVISION FRANCE
INEO EQUANS
LEASE PROTECT FRANCE
MIDITRACAGE
POLICE NATIONALE – DIPN DE VAUCLUSE
SDIS 84 – Sapeurs-Pompiers
SECURITE VOL FEU
SNEF CONNECT

Transport et Mobilités
CAMPING-CAR PARK
ELECTRIC 55 CHARGING
GRM – VVO
GROUPE IPPOLITO
GROUPE LA POSTE
PROVENCE COMPTAGE ROUTIER
BET MOBILITE ET TRAFIC
VOYAGES ARNAUD


Maires de Vaucluse : « Notre crédibilité est contestée »

Connu jusqu’alors pour la fabrication d’argiles thérapeutiques, le site industriel de Mayoly, installé à l’Isle-sur-la-Sorgue, s’enrichit d’une nouvelle ligne de conditionnement de produits de micro nutrition. Elle a été inauguré le 23 septembre dernier par Alexandre Nique, Directeur Général France de Mayoly, Laura Dos Santos, directrice du site et Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Une nouvelle étape dans le développement de l’implantation vauclusienne de ce laboratoire français et indépendant.

L’ouverture d’une nouvelle ligne de conditionnement de compléments alimentaires n’est pas en soi un événement susceptible de passionner les foules, en tout cas moins que l’inauguration officielle de l’hôtel de Luxe de Patrick Bruel, qui se déroulait dans la même ville (l’Isle-sur-la-Sorgues), le même jour (le 23 septembre). Mais il faut savoir y regarder de plus prêt et comprendre que la mobilisation mise en œuvre pour cette occasion par l’entreprise pouvait avoir un sens. En effet, jusqu’alors le site de l’Isle-sur-la-Sorgue du laboratoire Mayoly était consacré exclusivement à la production d’argiles thérapeutiques. Cette mono production peut comporter certains risques notamment si la demande sur de types de produits venait à baisser. Ce qui a été le cas pendant la crise du Covid. Il fallait donc s’atteler à diversifier les activités pour consolider ses positions. Tel était l’objectif que s’était fixé sa directrice Laura Dos Santos. Ainsi est née l’idée d’installer à l’Isle-sur-la-Sorgue une nouvelle unité de conditionnement de produits proposés sous la marque Kersiens.

Chaine de production Keriens 3

L’entreprise a fait le choix de rénover un ancien bâtiment, nous épargnant par la même occasion la construction d’un énième et hideux hangar industriel

Menée tambour battant, la mise en œuvre de cette ligne de production n’a nécessité que 10 mois de travaux. Un délai tellement rapide qu’il n’a pas permis à l’entreprise de pouvoir candidater à des éventuelles aides publiques… Autre fait marquant Mayoly qui se veut exemplaire dans sa démarche RSE a fait le choix de rénover un ancien bâtiment (anciennes filatures de l’Isle-sur-la-Sorgue), nous épargnant par la même occasion la construction d’un énième et hideux hangar industriel qui font légion aujourd’hui. Au terme de la montée en charge de la production de cette nouvelle ligne, c’est à dire début 2026, 10 emplois auront été créés.

l’equipe Mayoly de l’Isle sur la Sorgue.

Son positionnement premium lui vaut son référencement dans le réseau des pharmacies

Ce projet d’un montant d’un million d’euros s’inscrit dans un plan d’investissement du groupe qui en prévoir quinze. Et c’est le site de l’Isle-sur-la-Sorgue qui ouvre le bal, comme l’a confirmé Alexandre Nique, le nouveau Directeur Général France de Mayoly. Ce laboratoire français et indépendant est née il y a 115 ans, il s’est fait connaître pour le SMECTA (traitement des diarrhées). Suite à plusieurs acquisitions le groupe s’est diversifié sur les marchés de la micro nutrition, des probiotiques et des collagènes. Il propose aujourd’hui une soixantaine de références dans les domaines de la santé, de la forme et de la beauté. Son positionnement premium lui vaut son référencement dans le réseau des pharmacies. Le groupe compte 6 unités de production dont 5 en France et une présence dans une centaine de pays dans le monde.

Les compléments alimentaires, un marché en pleine expansion

Le marché des compléments alimentaires est en progression constante. En 2024, 61% des français ont consommés des compléments alimentaires et 77 % d’entre eux plusieurs fois dans l’année. Ce chiffre était de 46 % en 2018 (Source SYNADIET, syndicat des producteurs de compléments alimentaires). En 2023, le CA de de la filière s’est établi à 2,7 milliards d’euros en progression de 3 % par rapport à 2022. Le dynamisme de ce marché s’explique à la fois par le soucis des français pour leur santé et les indices de satisfaction tirés de la consommation des compléments alimentaires. La nécessité de renforcer ses défenses immunitaires restant un des premiers motifs de leur consommation avec le stress et les troubles du sommeil.


Maires de Vaucluse : « Notre crédibilité est contestée »

Ouvert depuis juillet dernier, l’hôtel l’Isle de Léos a été officiellement inauguré le 23 septembre dernier en présence de Patrick Bruel, son propriétaire, de Sébastien Bazin, le président du groupe Accor, de Maud Bailly, directrice de la collection MGallery, de Pierre Gonzalvez, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue et de Jean-Philippe Nuel, l’architecte du lieu. Un événement qui marque symboliquement la fin des 3 années de travaux nécessaires à la transformation de l’ancienne scierie des frères Rousset.

l’inauguration ©DR

Après un démarrage qui a fait couler beaucoup d’encre et essuyer de nombreuses critiques, tout va pour le mieux à l’Isle de Léos. « C’est inhérent à tout lancement se défend » Patrick Bruel, « mais beaucoup de ces critiques n’étaient pas justifiées, comme celle d’un client mécontent qui s’est plaint du SPA alors qu’il n’était pas encore ouvert » poursuit-il. Beau joueur, il n’en veut pas à tous ceux qui l’ont critiqué. « Aujourd’hui tous les retours sont extrêmement positifs et l’état de nos réservations en est la plus belle preuve » ajoute le chanteur-comédien. Mais, pour lui le plus beau compliment lui vient des habitants de l’Isle-sur-la-Sorgue qui l’ont remercié d’avoir conduit ce projet. Un établissement 5 étoiles qui vient judicieusement compléter l’offre hôtelière de la cité des antiquaires. « Beaucoup de personnes me disent qu’elles ont l’impression que cet hôtel a toujours été là » précise Patrick Bruel. « Sans doute le plus des compliments » ajoute-t-il.

« Un endroit emblématique de la Provence et qui ne soit pas ostentatoire »

Conçu par l’architecte Jean-Philippe Nuel, cet hôtel se veut à la fois d’inspiration provençale et de facture contemporaine. « Un endroit emblématique de la Provence et qui ne soit pas ostentatoire…  j’ai souhaité qu’on reçoive les clients comme à la maison » confie Patrick Bruel. « Au fond cet hôtel me ressemble et j’en suis tellement fier » ajoute-t-il.

Le bar ©DR

Cet hôtel se veut également un lieu ouvert aux arts plastiques avec une centaine de points d’exposition répartis partout dans l’établissement. Comme un clin d’œil à tous les artistes qui sont venus en terre provençale chercher l’inspiration. Depuis son ouverture, l’Isle de Léos expose les œuvres du plasticien et peintre Raphaël Thierry un artiste islois disparu prématurément en 2021. Une façon de rendre hommage à cet artiste née lui aussi de l’autre côté de la méditerranée.

« J’ai acheté cette ancienne scierie sans vraiment savoir ce que j’en ferais »

« Je suis installé en Provence, à quelques kilomètres de l’Isle-sur-la-Sorgue, depuis maintenant plus de 20 ans » aime à rappeler Patrick Bruel. Dans sa propriété baptisée le Domaine de Léos (contraction de Léon et Oscar, les deux fils de Patrick Bruel) on y produit du vin, de l’huile d’olive, du miel, des confitures, des produits cosmétiques. « En Provence, j’y venais régulièrement quand j’étais jeune, c’est aujourd’hui un ancrage important pour moi et ma famille, et j’ai toujours des liens forts avec l’Isle-sur-la-Sorgue » ajoute-t-il.

l’extérieur ©DR

Patrick Bruel n’avait pas vraiment en projet d’ouvrir un hôtel. « Un jour on est venu me chercher pour me faire visiter une maison, j’y suis allé et j’ai eu un coup de cœur pour le lieu, et j’ai acheté cette ancienne scierie sans vraiment savoir ce que j’en ferais, mais assez vite l’idée d’en faire un hôtel s’est imposée, et la municipalité m’a soutenu de suite dans ce projet » explique-t-il.

« On début je pensais que ce serait un petit truc mais non ça été beaucoup de travail et de sueur »

« Ensuite, je suis allé voir Sébastien Bazin, (le PDG du groupe Accor, leader mondial dans l’hôtellerie ) que je connaissais bien, pour voir comment nous pourrions travailler ensemble » poursuit le chanteur-comédien. Il l’a dirigé vers Maud Bailly directrice de la collection MGallery, une marque du groupe Accor qui réunit 125 hôtels de luxe et de caractère partout dans le monde. L’isle de Léos a rejoint cette franchise ce qui lui permet ainsi de profiter de tout l’écosystème proposé par le groupe Accor. « Cet hôtel comme tous ceux de la marque MGallery est un endroit pour revenir avec une histoire » ajoute Maud Bailly. « Pouvoir s’appuyer sur les moyens d’un groupe important était essentiel pour le projet » précise Patrick Bruel. « Je me suis personnellement impliqué dans ce chantier et au début je pensais que ce serait un petit truc mais non ça été beaucoup de travail et de sueur, plus que je ne l’imaginais » et d’ajouter : « dans l’hôtellerie on démarre mégalo et on termine humble ».

« Ce projet m’a rempli pleinement et au fond que je chante, joue la comédie, cultive des oliviers ou ouvre un hôtel c’est la même mission qui se poursuit : faire du bien » conclue le chanteur-comédien-oléiculteur-viticulteur-hôtelier.

Sébastien Bazin PDG Accor, Maud Bailly directrice MGallery, Patrick Bruel et Jean Philippe Nuel architecte. ©DR

Maires de Vaucluse : « Notre crédibilité est contestée »

Les 11 et 12 octobre prochain, l’Isle-sur-la-Sorgue accueillera la première édition du Festiff, un festival qui proposera uniquement des films qui suscitent des émotions positives et de l’optimisme. Imaginé par l’acteur et réalisateur, Maurice Barthélemy, et le producteur Thomas Bruxelle, ce festival proposera une sélection de 6 films avec 3 avant-premières. Parrainé par Pierre Lescure, le Festiff aura comme invité d’honneur le réalisateur Eric Tolénado.

Axé en priorité sur le cinéma « feelgood » (en bon français pour « se sentir bien » ), ce festival a également pour ambition de favoriser l’émergence de projets et de s’ouvrir à d’autres disciplines comme la littérature, avec la présence notamment de l’écrivaine Maud Ankaoua (au centre d’art Campredon) ou les arts-graphiques avec l’exposition « les petites luxures » (à la Tour d’Argent). Les projections auront lieu au Ciné sur la Sorgue (www.cinesurlasorgue.fr) , le nouveau cinéma du centre-ville ouvert en mai 2024. Dans différents endroits de la ville des expositions, animations, rencontres, séances de dédicaces seront organisés sur le même thème. Côté people ont répondu présent à cette première édition du Festiff : Arthur Dupont, Baptiste Lecaplain, Caroline Anglade, Elise Larnicol, Eric Toledano, Marilou Berry, Maud Ankaoua, Patrick Bruel, Pauline Clément et Pierre Lescure.

Ce festival se veut également 100% éco-responsable et s’est rapproché pour cela de l’association Océan Project Rescue. L’objectif est de sensibiliser le grand public sur l’état de l’environnement, des cours d’eau, des mers et océans. A cette occasion, une plage Festiff sera aménagée sur les bords de la Sorgue. Une descente de la rivière en bateau à fond plat par les invités du festival est prévue pour le dimanche 12 octobre à 11h30. Quant à l’inauguration de l’évènement elle aura lieu, en fanfare, le samedi 11 octobre à 11h30 devant le cinéma sur la Sorgue.

Infos pratiques

Festival Festiff : les samedi et dimanche 11 et 12 octobre aucinéma sur la Sorgues 3, rue de la république Isles-sur-la-Sorgues.
Prix des places 6€, 30 € le pass week-end.

La programmation du Festiff:
« Intouchables » de Eric Toledano et Olivier Nakache
« L’âme idéale » de Alice Vial
« Ma frère » de Lise Akoka et Romane Gueret
« Marcel et Monsieur Pagnol » de Sylvain Chomet
« T’as pas changé » de Jérôme Commandeur
« Une fille en or » de Jean-Luc Gaget

Détail de l’événement sur : https://islesurlasorguetourisme.com/festiff-220305


Maires de Vaucluse : « Notre crédibilité est contestée »

« Donner l’envie d’un Vaucluse nature, préservé, durable et responsable », c’est l’idée force de VPA, l’agence de développement et touristique du Conseil départemental de Vaucluse, qui vient de tenir son assemblée générale annuelle.

Dès son mot d’accueil, le président de VPA (Vaucluse Provence attractivité), Pierre Gonzalvez insiste : « Nos missions ont évolué au fil des ans pour répondre à des enjeux touristiques, économiques et résidentiels, dans un territoire où il fait bon vivre, étudier, travailler, investir et entreprendre. Pour en préserver l’essence, il nous faut un plan de transition respectueux de l’environnement qui lisse la fréquentation tout au long de l’année ».

Une saison touristique qui s’étale de plus en plus
Quelques chiffres le prouvent, le ‘4 saisons’ fait son chemin, même si l’été reste le temps fort du tourisme (35%), le printemps arrive en 2e position (29%), suivent l’automne (20%) et l’hiver (16%). Alain Gevodant, manager Pôle Ingénierie et Chef de projets Tourisme au sein de VPA en ajoute d’autres : 4,8 millions de touristes par an, 300 jours de soleil, 22,3 millions de nuitées, 12 000 emplois directs et 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Crédit : VPA/Linkedin

Pour sa part Cathy Fermanian, directrice de VPA, parle « D’une attractivité globale, transversale, d’une douceur de vivre dans le Vaucluse, d’une qualité de vie pour les habitants, les entrepreneurs, les familles comme les touristes. Nous devons prendre en compte la sobriété foncière, lutter contre les déserts médicaux. Avec la cure minceur imposée par la situation économique, nous allons participer à moins de salons et favoriser la communication dématérialisée sur internet pour attirer les touristes. 2 305 000 visites (+18%) ont été enregistrés sur les sites du Top 10 des villages les plus attractifs de Vaucluse. D’ailleurs nous allons refondre nos sites web. »

« Le Vaucluse est un territoire à taille humaine. »

Cathy Fermanian, directrice de VPA

Elle poursuit : « Le Vaucluse est un territoire à taille humaine. Une alternative aux grandes métropoles. Une pépite aux multiples facettes : viticulture et œnotourisme, culture, festivals, paysages, produits du terroir de qualité, naturalité, villages fleuris, sites remarquables, musées, studios d’animations, gastronomie, climat, circuits pour les randonneurs et les cyclistes, deux parcs naturels régionaux, celui du Ventoux et celui du Luberon… Mais nous sommes aussi là pour prendre le pouls des entreprises, aider à leur installation, trouver aussi du travail pour les conjoints. Tout cela implique une prise en compte collective et cohérente du sujet. »

Continuer à semer des petites graines pour l’attractivité vauclusienne
Justement, côté économie en 2024, 167 projets ont été détectés, 40 accompagnés, 16 entreprises implantées, 20M€ investis sur le territoire et 224 emplois seront créés à terme d’ici 3 ans. Par exemple Hubcycle à Avignon qui valorise des coproduits en ingrédients naturels pour la cosmétique et la nutraceutique, Novar une société néerlandaise de photovoltaïque implantée sur la pépinière Créativa ou encore La Bécanerie spécialisées dans les pièces détachées pour deux roues qui va se déplacer d’Avignon à Sorgues d’ici la fin de l’année.

VPA va donc continuer à semer de petites graines qui porteront leurs fruits dans quelques mois, à creuser son sillon, à structurer son action au service de tous les territoires, tendre vers un tourisme responsable, développer les filières d’excellence, faire rayonner le département, favoriser la destination Vaucluse envers les agences de tour-opérateurs et la presse spécialisée. Et le passage de la caravane du Tour de France le 22 juillet par Châteauneuf-du-Pape, Courthézon, Sarrians, Aubignan, Caromb, Bédoin, l’arrivée au sommet du Mont Ventoux avec une bataille âpre entre les champions Pogacar, Vingegaard et autres Bernal et Evenepoel attirera à coup sûr les foules. Comme l’étape Bollène-Valence du lendemain, ses images TV retransmises dans le monde entier vont, elles aussi, séduire des millions de touristes, français et étrangers.


Maires de Vaucluse : « Notre crédibilité est contestée »

Le Président de l’Association des Maires de Vaucluse (AMV) exprime sa vive préoccupation face à la baisse significative des recettes issues de la taxe d’aménagement constatée dans de nombreuses communes du département.

« Cette diminution s’explique d’une part par le ralentissement de la construction neuve, mais également par les effets de la réforme du dispositif intervenue en 2022, déclare Pierre Gonzalvez, président de l’AMV également maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Depuis cette réforme, la taxe d’aménagement est exigible dans les 90 jours suivant l’achèvement des travaux, et non plus à la délivrance de l’autorisation d’urbanisme. Cette évolution a transféré la responsabilité de déclaration aux redevables, qui doivent désormais effectuer cette démarche via leur espace sécurisé sur le site des impôts. Or, il est constaté que de nombreux propriétaires omettent de déclarer l’achèvement de leurs travaux, ce qui empêche la liquidation de la taxe et prive les communes des recettes correspondantes. »

« Cette situation fragilise les finances locales. »

Pierre Gonzalvez, président de l’AMV

Le président de l’Association des Maires de Vaucluse souligne « que cette situation fragilise les finances locales, alors que les communes doivent faire face à des besoins croissants en matière d’équipements et de services publics ». Il appelle donc à « une sensibilisation accrue des particuliers sur leurs obligations déclaratives, ainsi qu’à une simplification des procédures pour faciliter le recouvrement de cette taxe ».

L.G.


Maires de Vaucluse : « Notre crédibilité est contestée »

Après un premier ouvrage historique consacré à l’histoire des Banatais de La Roque-sur-Pernes*, Pierre Gonzalvez reprend la plume pour son premier roman. Un récit dans l’Algérie, puis la France des années 1950-60, qui se nourrit du passé familial de ces français déracinés par les drames de l’histoire tout en évitant les écueils de la rancœur et de l’amertume. Et malgré les tempêtes, c’est finalement la vie et l’amour que l’on retrouve au bout du chemin.

Pierre Gonzalvez s’était déjà lancé dans l’aventure de l’écriture avec un premier récit historique sur l’implantation des Banatais à La Roque-sur-Pernes. Cette fois-ci, après ce travail d’études, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue publie son premier roman : La rivière Hemingway. L’histoire de Paul Dessigne qui, entre 1959 et 1964, vit avec sa famille les épisodes dramatiques de la guerre d’Algérie. L’adolescent doit quitter son village de Marengo et cette terre qu’il aime tant pour reconstruire une vie en métropole, dans un pays qu’il ne connaît pas. Après de longs mois d’errance à Bordeaux, il quitte les siens pour travailler à Paris en espérant y retrouver son grand amour rencontré à la faculté d’Alger. Désabusé, il s’installe en Provence pour apprendre avec passion le métier du vin. Et là, tous les éléments de sa vie vont s’assembler enfin quand la paisible terre de Vaucluse révèlera ce fil conducteur invisible qui l’a mené jusque-là.

« Ce livre résonne comme quelque chose de vrai. »

Avec La rivière Hemingway, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue signe son premier roman. Crédit : DR

« C’est un roman, pas un récit familial, explique l’auteur. Pour autant, si ce livre traite de la question de l’Algérie, certains souvenirs familiaux s’expriment au fil de ce récit. Mais c’est juste ma mémoire, depuis ma plus tendre enfance jusqu’à récemment, qui a reconstitué des éléments qui ont été rapportés par une famille qui parle peu de ce sujet. »
Avec pudeur, Pierre Gonzalvez maintient le flou sur la part autobiographique de son livre. Difficile pourtant de ne pas faire le lien entre l’histoire de son père et celle de Paul, son personnage principal. Le déracinement d’un jeune homme de 17 ans et son ré-enracinement dans une Provence dont il tombera amoureux autant qu’elle l’adoptera.
L’auteur évite l’écueil de l’amertume, des rancœurs ou bien encore d’évoquer cette période sous le seul prisme des combats des Français d’Afrique du Nord. Non, ici ce sont les yeux de l’enfant puis de l’adolescent et enfin du jeune adulte qui racontent une belle histoire, davantage personnelle que communautaire.

« J’ai transmis ce que je pouvais transmettre. »

« Pour les gens qui l’ont lu, notamment les rapatriés, ce livre résonne comme quelque chose de vrai, constate Pierre Gonzalvez. Ils ont aussi ressenti qu’il n’y a pas d’idéologie, que ce n’est pas politisé. Mais cela n’est pas idéalisé non plus, même si cela rappelle la parfaite entente des communautés. Alors, il y a effectivement des événements qui ont été des balises dans mon histoire. Mais à partir de là j’ai créé une fiction, sur une base réelle qui s’éloigne de plus en plus de la réalité familiale à partir de l’arrivée en métropole. »

Mon père ce héros
Entre fiction et réalité, l’ouvrage a aussi une charge émotionnelle via ce personnage de Paul, fruit du mélange de l’auteur et de son père et des rapports père-fils.
« Avec ce livre, je voulais aussi exprimer que mon père, c’était mon héros. Parce qu’il est arrivé ici sans rien. Et malgré cela, il nous a tout donné. Il a tout rebâti pour reconstruire une vie. »
Cette superposition familiale dans l’histoire traverse également les générations puisque ce récit a été aussi l’occasion pour les trois filles de Pierre Gonzalvez de découvrir, elles aussi, des choses sur leur père.
« Mes filles, mon père, ma mère, mon grand-père, que je n’ai jamais connu, j’ai transmis ce que je pouvais transmettre. »

La rivière Hemingway est en libraire depuis le 11 mars dernier. Crédit: DR

Hemingway en filigrane
Enfin, difficile de parler de La rivière Hemingway sans évoquer l’écrivain américain. Apparaissant presque anonymement au début du roman, l’auteur des livres ‘Le vieil homme et la mer’, de ‘Pour qui sonne le glas’ ou bien encore ‘Paris est une fête’ pour ne citer qu’eux figure en filigrane tout au long du récit. Ainsi, lors d’une visite chez son grand-oncle en Espagne, Paul croise brièvement Ernest Hemingway dans un bar. Cet échange créera chez le jeune homme l’envie de découvrir son œuvre, devenant une boussole pour traverser les tempêtes à venir.

« Le personnage d’Hemingway m’a toujours intéressé et intrigué, confesse Pierre Gonzalvez. Ses écrits m’ont plu, mais ce qui a fait sens chez moi sens, c’est qu’Hemingway est un personnage qui est acteur de ses romans. En fait, dans tous ses romans il y a une part d’autobiographie. Il aimait aller dans la nature, il aimait la chasse et la pêche. Il découvrira la boxe également. »
Autant de points communs avec Paul, le héros du livre, mais aussi son auteur, Pierre Gonzalvez : « Hemingway chassait à l’arc. Moi aussi je chasse le sanglier à l’approche à l’arc. Ce n’est pas du mimétisme. J’ai juste découvert cela au fil du temps. » Tout comme la boxe ou la pêche à la mouche.
Même l’histoire d’amour du roman fait un détour par Saint-Germain-des-Prés que fréquentait la figure emblématique de la littérature américaine.
« Je voulais une histoire qui établissait que l’amour pouvait dépasser une problématique de classe sociale. Que l’amour peut être universel malgré le fait d’avoir été séparé par la force des choses. C’est peut-être utopique… »

Un autre roman en préparation
Fruit d’une gestation de 5 ans, suivie de plus d’un an et demi d’écriture, Pierre Gonzalvez sort ‘rincé’ de cette aventure littéraire.
« J’écrivais entre 5h et 6h30 du matin, presque tous les jours. Durant cette période, j’ai été habité par une sorte de double vie mais avec ce livre je suis dans un monde qui est le mien. »
De quoi inciter, le maire de l’Isle-sur-la-Sorgue à envisager la préparation d’un second roman.
« C’est trop tôt pour en parler, mais j’ai déjà l’histoire, confesse-t-il. Je l’attaquerai bientôt. » Sans rien dévoiler de cette nouvelle intrigue, Pierre Gonzalvez devrait signer une sorte de road-trip initiatique où le chemin devrait avoir autant de sens que le terme du voyage. A suivre…

La rivière Hemingway de Pierre Gonzalvez. En kiosque depuis le 11 mars 2025. Format : 14x20cm. 192 pages. Prix : 16€. Editions Lazare et Capucine.

Le premier ouvrage de Pierre Gonzalvez édité en 2003. Crédit : DR

* L’étonnant destin des Français du Banat – L’expérience réussie de la Roque-sur-Pernes de Pierre Gonzalvez raconte l’histoire des habitants du Banat. Cette région frontalière à cheval entre la Hongrie, la Roumanie et la Serbie où les habitants ont fui face à l’avancée de l’Armée rouge au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Parmi eux, certains vont s’installer dans un petit village des Monts-de-Vaucluse pour le repeupler et le reconstruire : la Roque-sur-Pernes.


Maires de Vaucluse : « Notre crédibilité est contestée »

Renouant avec une ancienne tradition empruntée à la marine dans les années 1930, Air France a décidé de baptiser à nouveau ses avions par des noms de villes. Dans ce cadre, l’Isle-sur-la-Sorgue fait désormais partie des 162 villes dont le nom orne désormais le fuselage d’un avion de la compagnie aérienne.
Il s’agit d’un Airbus A220 qui a effectué son premier vol le 22 juin 2024 en provenance de Paris et à destination de Marseille.
« C’est en 2022 que la compagnie Air France a pris contact avec la Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue pour suggérer le projet d’apposer le nom de l’Isle-sur-la-Sorgue sur l’un de ses tout-nouveaux Airbus A220 destiné aux vols domestiques et européens, explique la commune. Aux origines de ce projet, la volonté de la compagnie est de faire rayonner notre territoire connu pour son cadre de vie et son patrimoine remarquable. »
Pour Air-France, cette initiative vise également à « souligner son engagement de relier les territoires entre eux et de promouvoir la France à travers le monde ».

Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue (à droite) a reçu une maquette de l’Airbus A220 baptisé ‘L’Isle-sur-la-Sorgue’ par Jean-François Widuch, directeur régional d’Air France-KLM en compagnie de Marie Legars-Lavaure, conseillère municipale déléguée aux Foires et Brocantes/Décoration, à l’Accueil des Nouveaux Arrivants et au Comité des jumelages. Crédit : Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue.

Le choix de l’avion n’est pas anodin non plus puisqu’il s’agit d’un appareil de dernière génération dont la consommation de carburant et les émissions de CO2 sont réduites de 25% et dont l’empreinte sonore est également réduite de 25% à 50%. D’ici 2030, la part des avions de dernière génération dans la flotte du groupe atteindra 80%, contre 5% en 2019 et 26% en 2024, témoignant de la dynamique initiée par le groupe Air France-KLM en matière de réduction de ses émissions de Co2 et de poursuite de la montée en gamme.
Pour symboliser ce partenariat une maquette de cet Airbus A220 a été remise à l’occasion d’une cérémonie officielle, par Jean-François Widuch, directeur régional d’Air France à Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue, ainsi qu’à Marie Legars-Lavaure, conseillère municipale déléguée aux Foires et Brocantes/Décoration, à l’Accueil des Nouveaux Arrivants et au Comité des jumelages.

Crédit : Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue.

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