L’avignonnais Q Energy inaugure la plus grande centrale solaire flottante d’Europe
C’est en Haute-Marne que le groupe Vauclusien détrône Piolenc pour le titre de la plus grande centrale solaire lacustre du vieux continent.
Q Energy met en service la plus grande centrale solaire flottante d’Europe. Elle est composée de plus de 135 000 panneaux solaires fixés sur des flotteurs de technologie française implantés à Perthes en Haute-Marne. La nouvelle centrale s’étend sur 127 hectares d’anciennes gravières. D’une puissance de 74,3 MWc, cette installation alimentera chaque année 37 000 personnes en énergie verte soit l’équivalent de 65% de la population de la Communauté d’agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise. Grâce à elle, l’émission de 18 000 tonnes de CO2 sera évitée chaque année. Anciennement RES, le groupe Q Energy France est basé dans la zone de Courtine à Avignon. Il appartient au coréen Hanwha Solutions depuis octobre 2021. L’entreprise est aujourd’hui le 3e développeur sur le marché hexagonal des énergies renouvelables derrière les géants EDF et Engie.
Un projet porté sur plus de 5 ans Ce projet de centrale solaire flottante a été initié par Q Energy en 2019 avec l’ambition de revaloriser un espace artificialisé au profit de la transition énergétique départementale et du dynamisme économique du territoire. Il visait à recréer une activité économique vertueuse sur les bassins créés par l’inondation de carrières dont l’exploitation prenait fin en 2020. Un espace ne revêtant par nature aucun conflit d’usage. Après plus de 5 ans de développement, le parc est rentré en construction au mois de septembre 2023 avant d’être mis en service en juin. Avec deux premiers parcs éoliens inaugurés dans le département dès 2010, Q Energy est un acteur important de la transition énergétique de la Haute-Marne. 15 ans plus tard, ce sont 274 MW qui ont été développés sur ce territoire par la société vauclusienne pour une production d’électricité verte équivalente à la consommation annuelle de plus 257 000 personnes. « Les relations qui ont été liées depuis plus d’une décennie avec les élus, les services de l’Etat et le tissu économique local nous permettent aujourd’hui de développer des projets avec une compréhension fine des enjeux et des spécificités de ce territoire. Sans elle un tel projet n’aurait certainement pu voir le jour », explique Corentin Sivy, directeur du développement au sein de Q Energy France depuis presque un an désormais.
Un vauclusien en chasse l’autre Avec cette mise en service, Q Energy ravit le titre de ‘la plus ‘grande centrale photovoltaïque flottante d’Europe’ à Piolenc. En effet, c’est le long du Rhône que Akuo, producteur indépendant français d’énergie renouvelable, a lancé ‘O’Mega 1’ en 2019 sur le plan d’eau Li Piboulo en lieu et place d’une ancienne carrière d’extraction de matériaux de 17 hectares. Inaugurée en grande pompe par Elisabeth Borne, alors ministre de la transition écologique avant qu’elle ne devienne 1er ministre, le site de Piolenc affichait une capacité de production 22MWc.
La centrale photovoltaïque flottante de Piolenc était jusqu’alors la plus grande d’Europe. Crédit :Akuo
L’avignonnais Q Energy inaugure la plus grande centrale solaire flottante d’Europe
Demain, vendredi 13 décembre, les agriculteurs de Vaucluse, mais aussi du Gard et de la Drôme, se mobilisent à nouveau. Cependant cette fois-ci, après les deux premières manifestations qui se sont déroulées à Avignon le lundi 18 et le mercredi 27 novembre derniers, les Jeunes agriculteurs de Vaucluse et la FDSEA 84 (Fédération départementale des syndicats d’exploitants Agricole), se sont donnés rendez-vous sur la RN7 entre Piolenc et Orange à partir de 13h30. C’est donc dans ce secteur que la circulation devrait être perturbée.
« Nous voulons vivre de notre travail. »
Pour l’occasion, le mouvement de contestation mettra plutôt en avant la filière viticole qui « traverse une période de crise, où les négociations sont en cours et où le négoce doit maintenir les prix face à la grande distribution, au risque de voir la filière disparaître dans la région », explique les organisateurs de la manifestation qui ont aussi reçu du Syndicat des Côtes-du-Rhône. « Nous voulons vivre de notre travail, insistent les agriculteurs locaux. Nous voulons vivre de nos revenus et pas des aides. »
L’avignonnais Q Energy inaugure la plus grande centrale solaire flottante d’Europe
« Aujourd’hui, le secteur de la construction en général, et plus particulièrement de la maison individuelle vit une crise sans précédent. Globalement, depuis le 1er janvier 2024, nous observons un effondrement de notre activité de construction de maisons individuelles de 50%. »
Copyright Groupement d’artisans
Pourquoi ? « Parce que le prix du foncier est toujours aussi élevé (la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur est la plus chère de France sur la partie foncière). Le coût de construction reste plus important en comparaison des années 2021/2022 –accusant une hausse de + ou – 30 %-, une conséquence de la hausse du coût des matériaux et des frais engagés pour répondre aux nouvelles réglementations –comme la règlementation environnementale RE 2020-. Cependant, nous observons une stabilisation des coûts de construction sur le premier semestre 2024 ce qui est plutôt une bonne nouvelle. »
Trop de facteurs cumulés « Hélas, la hausse des taux bancaires, pour contrer l’inflation, a directement impacté le coût des crédits immobiliers. Par ailleurs, les banques devenues plus prudentes, ont renforcé les conditions d’octroi du crédit immobilier pour limiter les risques de défaut de paiement des crédits. Enfin, la suppression des aides à l’accession, notamment du Prêt à taux zéro (PTZ) ont concouru à gripper le marché de l’immobilier. Tous ces facteurs cumulés ont évincé le primo-accédant de l’accession à la propriété et limité le nombre de ménages enthousiastes à entamer une démarche d’accession. »
Un exemple ? «La plupart du temps les gens disposent d’une enveloppe comprise entre 250 000 et 300 000€ dont 170 000€ sont dévolus à la construction tandis que l’achat du terrain ne peut excéder les 130 000€. Ce budget était aussi adossé à des aides telles que le Prêt à taux zéro qui pouvait être engagé à hauteur de 10 à 50 000€. Une belle enveloppe pour un couple travaillant avec deux salaires convenables. C’est cette combinaison qui faisait la dynamique du marché.»
Aujourd’hui ? «Alors que nous étions une trentaine, au sein de mon entreprise, nous sommes désormais 25, sans compter les sous-traitants qui travaillaient pour nous et qui aujourd’hui sont en grande difficulté, ainsi que et les intérimaires à qui nous ne faisons plus appel, parce que le volume commercial et de production ont été divisés par deux.»
Réalisation d’une maison par Groupement d’artisans Copyright Groupement d’artisans
Ce qui pourrait changer la donne ? «Ce serait déjà que l’État prenne enfin en compte la problématique du logement en France. Parce que tout ce que nous vivons aujourd’hui n’est que le fruit d’une politique de l’autruche. Cela fait deux ans qui nous disons : ‘Attention le mur se rapproche, nous devons réagir au plus vite. Et là, nous sommes au pied du mur !»
«Le fond du sujet, ce n’est pas que le bâtiment est en train de s’effondrer, c’est que le Français ne peut plus accéder à la propriété. Avant de travailler sur ce qu’on peut mettre en place pour redresser le bâtiment, travaillons sur les besoins primordiaux des Français qui sont se loger, pouvoir se déplacer dans le cadre de mutations professionnelles et accéder à leurs propres choix et projets dans la dynamique personnelle de leur vie.»
Car les français ne rêvent pas de rester locataires leur vie entière. Ils ont envie d’évoluer, de se marier, d’avoir des enfants, de devenir propriétaires et de créer un foyer pour leur famille. C’est ce que nous ont inculqué nos parents : construire un patrimoine avec, en premier lieu, un toit au-dessus de soi. Aujourd’hui, l’absence de politique de logement du gouvernement prive les Français de leurs projets et de leurs rêves. »
Un des modèles proposés par Groupement d’artisans Copyright Groupement d’artisans
L’avignonnais Q Energy inaugure la plus grande centrale solaire flottante d’Europe
Bon pied, bon œil et surtout visionnaire, Louis Driey, maire de Piolenc, est le doyen* des maires de Vaucluse. A 83 ans, celui qui considère que l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche entend continuer à concilier gaullisme et développement durable à l’occasion de son dernier mandat.
Il a 83 ans et en 2025, au terme de 5 mandats, il fêtera ses 30 ans à la tête de ce gros bourg rural d’un peu plus de 5 500 habitants. Bâtisseur, précurseur, il a toujours anticipé. « Ma vie c’est ma ville, mon parti c’est Piolenc » clame cet éternel gaulliste qui a travaillé pendant 37 ans comme chef de chantier à la société des Autoroutes du Sud de la France, les ASF « avant que Dominique de Villepin ne les privatise » précise-t-il.
« Ma vie c’est ma ville, mon parti c’est Piolenc. »
Hyper-actif, pragmatique, anti-gaspi, son expérience lui permet dès son élection, en 1995 d’élaborer un premier schéma directeur de la commune. « Nous avons identifié les priorités en fonction de la démographie, l’âge des habitants et ce sont les jeunes qui primaient, les besoins en crèches, écoles, centres de loisirs. »
Piolenc abrite la plus grande centrale photovoltaïque lacustre d’Europe. Crédit : Akuoenergy/Piolenc/DR
En 2005, deuxième schéma directeur, Louis Driey dépose le premier permis de construire d’un parc éolien flottant de l’hexagone sur une ancienne carrière. « C’était une première en France et aujourd’hui elle est la plus grande d’Europe, avec une superficie de 23 hectares soit une vingtaine de terrains de foot. D’une puissance de 23 mégawatts, elle alimente 6 474 foyers ». Engagé dans le développement durable et la biodiversité, il innove aussi avec 3 éoliennes au service de 3 entreprises (la carrière Maroncelli, les parpaings de chez Pradier et les enrobés du groupe Braja). Et pour économiser l’eau potable, il a aussi investi dans 35 bornes incendies sur 95 qui sont branchées sur le réseau du Rhône. 80 maisons en lotissement bénéficient du solaire et sont donc en auto-consommation électrique.
Louis Driey, maire inclassable ‘gaulliste écologiste’ de Vaucluse, a été l’un des premiers élus du département à ‘défier’ le Tribunal administratif en célébrant deux mariages homosexuels dès 2012 alors que cette union entre deux personnes du même sexe ne sera officielle qu’à partir de 2013. Crédit : DR
« Certains me traitent d’écologiste de droite, mais l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche. »
« Certains me traitent d’écologiste de droite, mais l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche. C’est une façon de se comporter pour respecter la planète que nous laisserons à nos enfants. » Il ajoute « Je suis un maire au long cours, j’essaie de voir loin et de programmer les chantiers au fur et à mesure, après les jeunes, les séniors et les maisons de retraite. Nous avons aussi 3 salles des fêtes, dont celle qui porte le nom d’un enfant du pays, Jean-Louis Trintignant, né en 1930 au Domaine viticole de Beauchêne dont les parents étaient propriétaires. Quand je suis arrivé, les classes étaient installées dans des bungalows. Avec l’aide de l’ancien préfet, Pierre Mongin, nous avons créé une école en dur nous allons d’ailleurs l’agrandir. Nous avons aussi décidé de désimperméabiliser les cours de récréation des établissements scolaires. Nous avons décaissé le bitume, posé un sol drainant qui laisse passer l’eau de pluie et nous avons commandé 600 plantes, dont 23 arbres que nous planterons pendant les prochaines vacances scolaires de la Toussaint. Nous sommes aussi en train de poser des tuiles solaires sur le toit de certaines écoles. »
Le chantier de désimperméabilisation de l’école. Crédit : Piolenc/DR
Louis Driey est intarissable sur les chantiers qu’il a initiés pour améliorer la qualité de vie de ses concitoyens tout en minimisant les factures. « L’éclairage public se fait avec des LED, ça représente quand même 1 200 lampadaires. » Le quartier ‘à énergie partagée’ du lotissement Clos Payan est dédié à l’autoconsommation de ses habitants. La Via Rhona est reliée à la Via Venaissia en plein centre-ville. Il y a aussi 6 hectares de terres agricoles bio, sans phosphate, ni potasse, ni pesticide offerts à de jeunes agriculteurs pour qu’ils s’installent et approvisionnent les cantines scolaires de l’intercommunalité Aygues-Ouvèze en Provence (Lagarde Paréol, Sainte-Cécile, Sérignan, Travaillan, Uchaux, Violès et bien sûr Piolenc). « S’il manque une infirmière ou un technicien, nous jonglons pour être en mode solution, nous mutualisons nos moyens. »
« Je souhaite que ce village reste attractif, à taille humaine. »
« Je souhaite que ce village reste attractif, à taille humaine, où il fait bon vivre. Sinon, au-delà de 6 000 habitants, il faudrait une autre station d’épuration et d’autres équipements. » En attendant, lors du dernier Conseil Communautaire, fin septembre, a été évoqué un projet de zone d’activités de 25 hectares qui comprendrait un méthaniseur adossé à des industries de transformation alimentaire et des bâtiments de stockage. En tout, il impacterait une quarantaine d’hectares. Et c’est le président de la Chambre régionale d’agriculture qui est aussi à la tête de la Sonito (Société Nationale Interprofessionnelle de la TOmate), André Bernard qui le porte. « Ce plan ‘TOMMATES’, explique Louis Driey, poursuit plusieurs objectifs, relancer la filière tomate d’industrie dans la Vallée du Rhône, diversifier la production agricole, produire une énergie renouvelable à partir de la biomasse et préserver les sols agricoles tout en optimisant la gestion de l’eau. A terme, il pourra apporter des revenus supplémentaires aux paysans et créer des emplois. »
Un dernier mandat avant de passer la main Louis Driey qui en plus des trois salles de fêtes a aussi créé un centre culturel, aménagé un dojo, une bibliothèque, un stade multi-sports, un jardin d’enfants, une maison de retraite. Il a également rénové les 65km de voirie de la commune, remis en service la cloche de l’église qui était muette depuis 1794. Et malgré tous ces investissements, la dette est passée de 1209€ à 308€ et les impôts n’ont pas augmenté. Ce n’est donc certainement pas un hasard sa commune a obtenu en 2018 ‘La Marianne d’Or’ du développement durable et la Victoire de l’Investissement local, Comme ancien chef de chantier, il est vrai qu’il sait comment réduire les coûts des chantiers en coordonnant l’implantation des réseaux (voirie, fibre optique, EDF, GDF, eau potable).
Le village lors des inondations de 2003. Crédit : Piolenc/DR
Et comme il ne se représentera pas aux prochaines municipales en 2026, il compte se rapprocher des futurs candidats à sa succession pour leur expliquer comment fonctionnent les finances et les services de la mairie. D’ailleurs, il a déjà esquissé le futur Schéma Directeur avec la réhabilitation de l’église et la construction d’un gymnase. Dans cette commune qui a connu une inondation en 2003, il vient de faire réviser le Dicrim (Document d’information communal sur les risques majeurs), un document de 10 pages avec les préconisations des consignes en cas d’accident nucléaire, sécheresse, montée des eaux, feux ou séisme. Ainsi que tous les numéros d’urgence que l’on peut placarder sur le frigo.
En attendant à Piolenc, dont la devise est ‘Doux comme le miel et fort comme le lion’, et qui abrite le Musée de la Nationale 7, le Cirque du regretté Alexis Grüss, la capitale de l’ail… Louis Driey, en observateur du réchauffement climatique qu’il est, a également pensé à faire planter des pistachiers, des grenadiers et du yuzu qui sont peu gourmands en eau.
Andrée Brunetti
*Si Louis Driey est le maire le plus âgé en fonction dans le Vaucluse (il est né en 1942). En termes de mandat, il est cependant notamment devancé par Guy Moureau, maire d’Entraigues-sur-la-Sorgue à la tête de sa commune depuis 1984.
L’avignonnais Q Energy inaugure la plus grande centrale solaire flottante d’Europe
Le sang de la vigne coule dans ses veines depuis toujours. « Le premier Bernard paysan, Jacques de son prénom, remonte à 1675 », explique Michel Bernard, vigneron, propriétaire du Château Beauchêne à Piolenc, président du Concours des Vins d’Orange, ancien président de l’Université du Vin de Suze-la-Rousse, ancien responsable du Pôle d’Excellence de l’Œnotourisme au Quai d’Orsay (2105) quand Mathias Fekl était secrétaire d’État au Commerce Extérieur, et ex-président d’Inter-Rhône entre 2002 et 2008.
Avec sa femme Dominique, c’est en 1971 qu’il rachète Château Beauchêne, ancienne propriété de la famille Trintignant où était né l’acteur Jean-Louis Trintignant en 1930. Aujourd’hui, les deux filles Bernard, Amandine et Estelle, représentent la 10ᵉ génération de ce domaine familial de 65 hectares de vignes classées HVE (Haute Valeur Environnementale) où sont produites 350 000 bouteilles d’AOC Châteauneuf-du-Pape, exportées à 90% dans le monde entier (Chine, Japon, Corée, USA, Nouvelle-Zélande ou Australie). Et où trône, à l’entrée, un platane remarquable de 6,4 mètres de circonférence.
Le fameux platane classé « arbre remarquable. »
Comment analysez-vous la crise que traverse la viticulture ?
« Je ressens le ralentissement de la consommation dans le monde. Il y a plusieurs raisons à cela, d’abord la baisse de consommation liée au changement de mode de vie (déstructuration des familles, des repas, fini le poulet du dimanche), moral en baisse, du coup les gens préfèrent épargner que boire et le chiffre d’affaires du monde du vin recule. Les commandes existent, mais elles sont moins fréquentes. Pour moi, il est hors de question de mettre mon vin en cubitainers ou en canettes. Certains ont baissé leurs tarifs, cela ne leur a rien rapporté, ça n’a pas boosté les ventes. Mon créneau reste celui de la tradition et de la qualité. Autre souci : la disparition du ‘French Paradox‘. On ne l’a pas défendu. Tous les Docteur Knock en blouse blanche passent leur temps à répéter qu’on prend un risque dès le 1ᵉʳ verre, leurs pseudo-enquêtes épidémiologiques prospèrent. Le vin reste un phénomène culturel combattu par les hygiénistes, mais il se maintient. Aux États-Unis, pendant la Prohibition, la consommation a continué à cause du côté addictif du vin. »
D’après Michel Bernard, le problème est celui de la surproduction de vin
« On produit 2 100 000 hectolitres de Côtes-du-Rhône, alors qu’on en consomme 8 à 900 000 hl, du coup le marché est saturé, on ne peut obliger personne à boire davantage, du coup, il faut arracher des hectares de vignes. Surtout quand on sait que la Chine produit plus et donc importe moins. »
Les vendanges 2024 ont débuté, comment se passent-elles à Château Beauchêne ?
« La maturité et l’état sanitaire sont bons. On a commencé la récolte pour quelques parcelles de blanc. Heureusement, au fil des ans, nous avons fidélisé le personnel et le bouche-à-oreille fait le reste pour vendanger. 2/3 se font à la machine. Certains critiquent la mécanisation, mais là, dix minutes après le ramassage, tôt le matin, les grappes sont dans les cuves, alors qu’avant, elles étaient coupées à la main, mais elles restaient pendant des heures en plein soleil avant d’être foulées dans le caveau. »
« C’est une bonne chose. Elles permettent de réaliser de magnifiques achats à quelques mois des fêtes de fin d’année. Ce sont des beaux et grands vins vendus à des conditions tarifaires privilégiées. Il s’agit ni de piquette, ni de bibine, mais de bons produits, réputés, qualitatifs ».
L’œnotourisme est souvent présenté comme la panacée à la crise que traversent les vignerons, quelle est votre vision ?
« Il y a deux façons de voir les choses, soit c’est un 2ᵉ métier pour le vigneron qui devient restaurateur et parfois ouvre un gîte, un camping. Soit c’est un revenu complémentaire, une façon de communiquer, de faire goûter ses bouteilles et espérer en vendre davantage aux visiteurs. Il faut soutenir l’œnotourisme qui défend la viticulture. Mais cela ne suffira pas à relancer la consommation, à boire toute la récolte. Tout juste à limiter la baisse. Rares sont les exploitations qui vivent à plus de 50% de l’œnotourisme. Cette pratique est un atout pour le tourisme, mais elle valorise aussi valorise l’image du vin, du terroir, du travail que font les hommes et les femmes dans un contexte culturel et économique. »
Quoi qu’il en soit, Michel Bernard continue de réfléchir à l’évolution de son métier de vigneron. Le 6 novembre prochain, dans les locaux de la CCI des Fenaisons à Avignon, il organisera un colloque sur le thème : ‘Changement climatique et consommation, la viticulture fait sa révolution’.
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Parmi les participants à l’anniversaire de la Libération de Piolenc, Patrick Choukroune, le président de l’Association ‘Vaucluse 1944, La Liberté retrouvée’ en tenue de la 3ème Division d’Infanterie. Etaient également présents, la députée RN Marie-France Lorho, Louis Driey, le maire du village, Louis Biscarrat, venu en voisin de Jonquières, Paul Durieu, ancien maire de Camaret (1983-2008), député, conseiller général et président de l’Association des Maires de Vaucluse, mais aussi le Général Champeau qui a fait des recherches pour identifier les résistants et les alliés US qui avaient agi en 1944 pour libérer la population de la barbarie nazie.
Patrick Choukroune, président de l’association ‘Vaucluse 1944, La Liberté retrouvée’Louis Driey (maire de Piolenc) et le Général Champeau.
Une plaque « Juste parmi les Nations » a été dévoilée en hommage posthume au couple Yvonne et Sidoine Clément qui avait hébergé et sauvé Bertrand Kahn. « Ils ont incarné l’honneur de la République », avait dit, à l’époque, en 2007, Simone Veil, aux côtés du Président Chirac, en faisant entrer les Juifs au Panthéon.
Hommage a été aussi rendu au Groupe Franc Mario, aux FFI, aux maquisards, aux volontaires qui avaient résisté à l’envahisseur. « Ils ont libéré notre pays de l’oppresseur, ils ils ont versé leur sang pour notre liberté « , a conclu Louis Driey, le maire.
Pour ce jour anniversaire, Piolenc avait aussi organisé une exposition de voitures de collection, Austin Healey décapotable, Corvette, Alpine, Renault 8, Triumph TR 4, Lancia Delta 8 soupapes, Traction Avant 15 CV, 2 CV Citroën et Chrysler Baron.
Et nombre de confréries avaient été invitées à ces 80 ans de la Libération de Piolenc, comme celle de la Fougasse créée il y a 31 ans par l’ancien nougatier de Sault, André Boyer, ou encore la Confrérie de la Châtaigne, venue du Revest-du-Bion, la Confrérie du Melon de Cavaillon, celle des Mange-Tripes d’Alès et celle de la « Truffe noble et savoureuse d’Ardèche ». Le concours d’aïoli a été remporté par Marie-Thérèse Calay-Roche avant que ne soit organisé un aïoli géant pour plus de 200 convives dans la salle des fêtes, pour mettre en valeur l’ail dont Piolenc est la capitale en Provence.
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Le groupe Inovie, spécialisé dans le diagnostic et composé de 600 sites de laboratoires en France et à l’international, renforce ses services de proximité en s’installant à Vaison-la-Romaine et Piolenc.
Déjà accessibles au public, les deux laboratoires à Vaison-la-Romaine et Piolenc offrent aux patients une prise en charge dans des locaux étendus et modernes pour garantir leur confort et un accompagnement optimal.
Les patients peuvent y être accueillis pour la réalisation de leurs examens médicaux sur ordonnance, les examens pour jeunes enfants ou encore pour le dépistage du VIH sans ordonnance.
Le groupe comptait déjà cinq laboratoires Inovie ProLab en Vaucluse à Bollène, Orange, Jonquières, Courthézon et Bédarrides.
Inovie ProLab Vaison-la-Romaine : 1055 avenue Marcel Pagnol, Vaison-la-Romaine. Ouvert du lundi au vendredi de 7h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30 et le samedi de 7h30 à 12h.
Inovie ProLab Piolenc : 2074 avenue de Provence, Piolenc. Ouvert du lundi au vendredi de 7h30 à 13h et le samedi de 7h30 à 11h30.
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Jusqu’alors, la plus grande centrale photovoltaïque flottante d’Europe se trouvait à Piolenc. Une fierté dont vont être dépossédés les Vauclusiens puisqu’en 2025 c’est en Haute-Marne que se trouvera le pour important site de ce type sur le vieux continent. Pour autant, le Vaucluse reste à l’honneur puisque c’est l’avignonnais Q Energy France qui réalise ce projet.
L’avignonnais Q Energy vient d’annoncer le début des travaux du plus grand parc solaire flottant d’Europe. Situé dans une ancienne carrière à Perthes en Haute-Marne, cette installation photovoltaïque réalisée en partenariat avec Solutions 30, Ciel et Terre International et Perpetum Energy, devrait être opérationnelle début 2025. Au total, 134 649 panneaux solaires seront installés sur les 6 îlots que comporte le site de 127 hectares. La future centrale flottante disposera alors d’une capacité installée de production 74,3 MWc. De quoi alimenter en électricité l’équivalent de 37 000 habitants et ainsi éviter le rejet dans l’atmosphère d’environ 18 000 tonnes de CO2 chaque année.
La première centrale d’une longue série « Ce démarrage de chantier marque l’aboutissement de 4 années de développement, preuve de notre détermination à soutenir la transition vers des sources d’énergie plus propres, se réjouit Arnaud Goupil, directeur régional solaire au sein de Q Energy. Il illustre parfaitement notre raison d’être : construire un monde durable avec les énergies renouvelables. Cette centrale flottante est la première d’une longue série puisque nos équipes développent actuellement un large portefeuille de près de 300 MW de projets de ce type. »
Soutien à une filière nationale Pour le projet en Haute-Marne, la conception des îlots solaires flottants prend en compte les besoins de l’écosystème aquatique environnant. Les matériaux utilisés sont durables et conçus pour minimiser les impacts environnementaux tout en maximisant l’efficacité énergétique. Par ailleurs, les structures flottantes qui équiperont le site sont fabriquées par Ciel & Terre en France. Objectif : permettre l’essor d’une filière nationale.
Piolenc détrônée A partir de 2025, la centrale solaire de Piolenc perdra alors son titre de plus ‘grande centrale photovoltaïque flottante d’Europe’. En effet, c’est le long du Rhône que Akuo, producteur indépendant français d’énergie renouvelable, a lancé ‘O’Mega 1’ en 2019 sur le plan d’eau Li Piboulo en lieu et place d’une ancienne carrière d’extraction de matériaux de 17 hectares. Inaugurée en grande pompe par Elisabeth Borne, alors ministre de la transition écologique avant qu’elle ne devienne 1er ministre, le site de Piolenc affichait une capacité de production de 17 MWc avant son extension, il y a un peu plus d’un an, pour atteindre 22MWc de puissance installée désormais.
Q Energy en Courtine Anciennement RES, l’entreprise avignonnaise dont le siège social se trouve dans la zone de Courtine est devenue Q Energy début 2022, après avoir été reprise quelques mois auparavant par le groupe coréen Hanwha Solutions. Outre son siège vauclusien, où travaille une bonne partie de ses 240 collaborateurs, Q Energy France dispose de 6 agences sur le territoire hexagonal. Tout récemment, la société a levé près de 100M€ afin de financer plusieurs projets d’énergie renouvelable en France. Un marché où elle constitue le 3e développeur, et 1er indépendant, derrière des ‘mastodontes’ comme EDF et Engie.
L’avignonnais Q Energy inaugure la plus grande centrale solaire flottante d’Europe
Vidoc, arlaban, floréal, voltis… Ces mots ne vous disent rien et pourtant, dans quelques années, on ne parlera que d’eux. Ce sont des noms de cépages nouveaux, résistants et durables au milidou, à l’oïdium mis au point par des chercheurs en agronomie de l’INRAE et de l’IFV (Institut français de la vigne et du vin) qui pourront peut-être sauver nos vignobles face au changement climatique. Ils permettront aussi de réduire les intrants et de conserver la typicité des vins de la Vallée du Rhône.
En attendant, le Vignoble Expérimental de Piolenc, bras armé de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse depuis 1996, teste sur son domaine de 7,30 hectares, 4,5 hectares plantés en vignes. « Nous visons une triple performance, environnementale, économique et sociétale pour que la période de mutation que traverse le monde viticole soit réussie » précise François Bérud, chef du Service Vigne et Vin à la Chambre d’Agriculture.
La visite du Domaine débute par le parc de 280 panneaux photovoltaïques pivotants, installés à 4,2 mètres de haut sur deux modules de pergolas métalliques de 300m2 chacun. « Avec eux, on peut mettre à l’ombre les vignes pour que leurs feuilles et leurs grains ne soient pas brûlés par le soleil en été, et en hiver, pour les protéger du gel et de la grêle et surtout réduire l’irrigation de -25% à -40% (grâce à la diminution de l’évapo-transpiration), ajoute François Bérud. Sans oublier que l’électricité produite (3 mégawatts) pourrait être réinjectée dans le réseau et alimenter plusieurs dizaines de foyers. Ce serait un complément de revenus pour les paysans mais il ne se ferait pas au détriment de l’agriculture. » Cette expérimentation d’agri-voltaïsme est menée par ‘Sun’R‘, une société française lauréate du Programme National d’Investissement d’Avenir. En plus des rangées de vignes, ce domaine abrite des haies, du thym, du laurier-sauce, des pistachiers, des oliviers et des nichoirs pour les oiseaux et les pipistrelles.
François Bérud, chef du Service Vigne et Vin à la Chambre d’Agriculture.
Le changement climatique c’est aussi l’évolution des dates de début de vendanges en Côtes-du-Rhône. En 1945, elles avaient lieu fin septembre, en 2015 fin août. En 70 ans, on a aussi constaté d’autres modifications sur la teneur en alcool des vins et leurs arômes. La hausse des températures et la diminution des précipitations ont déjà amené les vignerons à adapter leurs pratiques pour faire face. Cet effort va sans doute aller crescendo.
D’où la nécessité de créer de nouvelles variétés résistantes en conditions réelles sur les parcelles de Piolenc pour obtenir des ‘descendants’ du Grenache, des clones endurants aux maladies. On peut aussi croiser de nouveaux cépages avec d’autres venus de pays plus chauds (Verdejo et Parrallada d’Espagne, Assyrtiko et Xinomvro de Grèce, Montepulciano d’Italie, mais aussi Bourboulenc et Piquepoul de chez nous). Une chose est sûre, grâce à cette mutualisation des compétences et des financements croisés de l’Institut français de la Vigne et du Vin, de France-Agrimer, du SPVV (Syndicat de la pépinière viticole du Vaucluse), de la CNR (Compagnie nationale du Rhône), d’Inter-Vins Sud-Est, d’Inter-Rhône, de l’INRAE, de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse, de la Région Sud et du Département de Vaucluse qui travaillent en bonne intelligence, le vignoble de demain se dessine à Piolenc. Il répondra aux enjeux d’agro-écologie, c’est-à-dire la biodiversité, la typicité des vins, le rendement des parcelles et la préservation des sols.
La machine à vendanger en action sur le Domaine de Piolenc