1 mai 2025 |

Ecrit par le 1 mai 2025

Le Mercosur vu par Wingz pour l’Echo du Mardi


Le Mercosur vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Bon pied, bon œil et surtout visionnaire, Louis Driey, maire de Piolenc, est le doyen* des maires de Vaucluse. A 83 ans, celui qui considère que l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche entend continuer à concilier gaullisme et développement durable à l’occasion de son dernier mandat.

Il a 83 ans et en 2025, au terme de 5 mandats, il fêtera ses 30 ans à la tête de ce gros bourg rural d’un peu plus de 5 500 habitants. Bâtisseur, précurseur, il a toujours anticipé. « Ma vie c’est ma ville, mon parti c’est Piolenc » clame cet éternel gaulliste qui a travaillé pendant 37 ans comme chef de chantier à la société des Autoroutes du Sud de la France, les ASF « avant que Dominique de Villepin ne les privatise » précise-t-il.

« Ma vie c’est ma ville, mon parti c’est Piolenc. »

Hyper-actif, pragmatique, anti-gaspi, son expérience lui permet dès son élection, en 1995 d’élaborer un premier schéma directeur de la commune. « Nous avons identifié les priorités en fonction de la démographie, l’âge des habitants et ce sont les jeunes qui primaient, les besoins en crèches, écoles, centres de loisirs. »

Piolenc abrite la plus grande centrale photovoltaïque lacustre d’Europe. Crédit : Akuoenergy/Piolenc/DR

En 2005, deuxième schéma directeur, Louis Driey dépose le premier permis de construire d’un parc éolien flottant de l’hexagone sur une ancienne carrière. « C’était une première en France et aujourd’hui elle est la plus grande d’Europe, avec une superficie de 23 hectares soit une vingtaine de terrains de foot. D’une puissance de 23 mégawatts, elle alimente 6 474 foyers ». Engagé dans le développement durable et la biodiversité, il innove aussi avec 3 éoliennes au service de 3 entreprises (la carrière Maroncelli, les parpaings de chez Pradier et les enrobés du groupe Braja). Et pour économiser l’eau potable, il a aussi investi dans 35 bornes incendies sur 95 qui sont branchées sur le réseau du Rhône. 80 maisons en lotissement bénéficient du solaire et sont donc en auto-consommation électrique.

Louis Driey, maire inclassable ‘gaulliste écologiste’ de Vaucluse, a été l’un des premiers élus du département à ‘défier’ le Tribunal administratif en célébrant deux mariages homosexuels dès 2012 alors que cette union entre deux personnes du même sexe ne sera officielle qu’à partir de 2013. Crédit : DR

« Certains me traitent d’écologiste de droite, mais l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche. »

« Certains me traitent d’écologiste de droite, mais l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche. C’est une façon de se comporter pour respecter la planète que nous laisserons à nos enfants. »
Il ajoute « Je suis un maire au long cours, j’essaie de voir loin et de programmer les chantiers au fur et à mesure, après les jeunes, les séniors et les maisons de retraite. Nous avons aussi 3 salles des fêtes, dont celle qui porte le nom d’un enfant du pays, Jean-Louis Trintignant, né en 1930 au Domaine viticole de Beauchêne dont les parents étaient propriétaires. Quand je suis arrivé, les classes étaient installées dans des bungalows. Avec l’aide de l’ancien préfet, Pierre Mongin, nous avons créé une école en dur nous allons d’ailleurs l’agrandir. Nous avons aussi décidé de désimperméabiliser les cours de récréation des établissements scolaires. Nous avons décaissé le bitume, posé un sol drainant qui laisse passer l’eau de pluie et nous avons commandé 600 plantes, dont 23 arbres que nous planterons pendant les prochaines vacances scolaires de la Toussaint. Nous sommes aussi en train de poser des tuiles solaires sur le toit de certaines écoles. »

Le chantier de désimperméabilisation de l’école. Crédit : Piolenc/DR

Louis Driey est intarissable sur les chantiers qu’il a initiés pour améliorer la qualité de vie de ses concitoyens tout en minimisant les factures. « L’éclairage public se fait avec des LED, ça représente quand même 1 200 lampadaires. »
Le quartier ‘à énergie partagée’ du lotissement Clos Payan est dédié à l’autoconsommation de ses habitants. La Via Rhona est reliée à la Via Venaissia en plein centre-ville. Il y a aussi 6 hectares de terres agricoles bio, sans phosphate, ni potasse, ni pesticide offerts à de jeunes agriculteurs pour qu’ils s’installent et approvisionnent les cantines scolaires de l’intercommunalité Aygues-Ouvèze en Provence (Lagarde Paréol, Sainte-Cécile, Sérignan, Travaillan, Uchaux, Violès et bien sûr Piolenc). « S’il manque une infirmière ou un technicien, nous jonglons pour être en mode solution, nous mutualisons nos moyens. »

« Je souhaite que ce village reste attractif, à taille humaine. »

« Je souhaite que ce village reste attractif, à taille humaine, où il fait bon vivre. Sinon, au-delà de 6 000 habitants, il faudrait une autre station d’épuration et d’autres équipements. »
En attendant, lors du dernier Conseil Communautaire, fin septembre, a été évoqué un projet de zone d’activités de 25 hectares qui comprendrait un méthaniseur adossé à des industries de transformation alimentaire et des bâtiments de stockage. En tout, il impacterait une quarantaine d’hectares. Et c’est le président de la Chambre régionale d’agriculture qui est aussi à la tête de la Sonito (Société Nationale Interprofessionnelle de la TOmate), André Bernard qui le porte.
« Ce plan ‘TOMMATES’, explique Louis Driey, poursuit plusieurs objectifs, relancer la filière tomate d’industrie dans la Vallée du Rhône, diversifier la production agricole, produire une énergie renouvelable à partir de la biomasse et préserver les sols agricoles tout en optimisant la gestion de l’eau. A terme, il pourra apporter des revenus supplémentaires aux paysans et créer des emplois. »

Un dernier mandat avant de passer la main
Louis Driey qui en plus des trois salles de fêtes a aussi créé un centre culturel, aménagé un dojo, une bibliothèque, un stade multi-sports, un jardin d’enfants, une maison de retraite. Il a également rénové les 65km de voirie de la commune, remis en service la cloche de l’église qui était muette depuis 1794. Et malgré tous ces investissements, la dette est passée de 1209€ à 308€ et les impôts n’ont pas augmenté.
Ce n’est donc certainement pas un hasard sa commune a obtenu en 2018 ‘La Marianne d’Or’ du développement durable et la Victoire de l’Investissement local,
Comme ancien chef de chantier, il est vrai qu’il sait comment réduire les coûts des chantiers en coordonnant l’implantation des réseaux (voirie, fibre optique, EDF, GDF, eau potable).

Le village lors des inondations de 2003. Crédit : Piolenc/DR

Et comme il ne se représentera pas aux prochaines municipales en 2026, il compte se rapprocher des futurs candidats à sa succession pour leur expliquer comment fonctionnent les finances et les services de la mairie. D’ailleurs, il a déjà esquissé le futur Schéma Directeur avec la réhabilitation de l’église et la construction d’un gymnase. Dans cette commune qui a connu une inondation en 2003, il vient de faire réviser le Dicrim (Document d’information communal sur les risques majeurs), un document de 10 pages avec les préconisations des consignes en cas d’accident nucléaire, sécheresse, montée des eaux, feux ou séisme. Ainsi que tous les numéros d’urgence que l’on peut placarder sur le frigo.

En attendant à Piolenc, dont la devise est ‘Doux comme le miel et fort comme le lion’, et qui abrite le Musée de la Nationale 7, le Cirque du regretté Alexis Grüss, la capitale de l’ail… Louis Driey, en observateur du réchauffement climatique qu’il est, a également pensé à faire planter des pistachiers, des grenadiers et du yuzu qui sont peu gourmands en eau.

Andrée Brunetti

*Si Louis Driey est le maire le plus âgé en fonction dans le Vaucluse (il est né en 1942). En termes de mandat, il est cependant notamment devancé par Guy Moureau, maire d’Entraigues-sur-la-Sorgue à la tête de sa commune depuis 1984.


Le Mercosur vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

L’Europe de l’Ouest est la région du monde où la tradition démocratique est plus âgée. Si l’organisation d’élections au suffrage universel, la séparation des pouvoirs et le respect des droits de l’Homme sont des points communs de la Constitution de la plupart des États de la région, ces derniers gardent chacun un système politique qui leur est propre.

Comme le détaille notre carte, on distingue plusieurs types de régimes en Europe. Le plus répandu est le régime parlementaire, dans lequel le président, élu ou non au suffrage universel, n’est que le titulaire d’une magistrature de représentation. Dans ce type de régime, c’est le Premier ministre qui est le personnage le plus important. Parmi les trente pays européens étudiés, on trouve par ailleurs huit monarchies parlementaires, dans lesquelles le souverain est reconnu comme chef de l’État, mais ne détient aujourd’hui pas ou très peu de pouvoir exécutif.

Le régime semi-présidentiel ne concerne quant à lui que quatre pays : la France, le Portugal, la Lituanie et la Roumanie. Dans ce type de système politique, le président, élu au suffrage universel, partage un certain nombre de prérogatives avec le Premier ministre. La république de Chypre est le seul régime présidentiel intégral de l’Union européenne, son président, élu au suffrage universel, est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Autre exception, le régime politique de la Suisse, qui peut être qualifié de démocratie semi-directe, dans le sens où il rassemble des éléments de démocratie représentative (élection des membres des parlements) et de démocratie directe (référendum, initiative populaire).

Enfin, si la grande majorité des trente pays européens étudiés élisent leurs représentants à la proportionnelle, seul un vote au scrutin majoritaire : la France, tandis que la Hongrie et la Suisse utilisent des systèmes hybrides.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Le Mercosur vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Plus de cinquante jours après le second tour des élections législatives anticipées, déclenchées par la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République, la France a de nouveau un Premier ministre. Après avoir écarté la candidature de Lucie Castets proposée par le NFP, Emmanuel Macron a finalement choisi Michel Barnier ce jeudi 5 septembre.

Mais le choix d’un Premier ministre n’était pas la seule pression qui pesait sur le chef de l’État. La Cour des comptes a en effet appelé la présidence de la République à la « vigilance » fin juillet, après la publication de son dernier audit. L’institution épingle la gestion du palais de l’Élysée en 2023, et appelle à des efforts « significatifs ». En cause : un montant record de charges — 125,5 millions d’euros — qui a créé un déficit sans précédent de 8,3 millions d’euros. Les dépenses de déplacements et de réception ont à elles seules atteint 21 millions d’euros sur l’année (elles étaient de 13,3 millions l’année précédente).

Comme le montre notre infographie, basée sur les rapports annuels de la Cour des comptes, les dépenses de la présidence de la République n’avaient pas dépassé 112,6 millions d’euros depuis 2009, sous Nicolas Sarkozy. Si les coûts lors de la présidence de ce dernier étaient légèrement plus élevés que sous son successeur, François Hollande, les finances de l’Élysée étaient restées à l’équilibre. Depuis 2009, elles n’ont été en déficit que trois fois : en 2017, 2018 et 2023.

De Valentine Fourreau pour Statista


Le Mercosur vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Le second tour des élections législatives anticipées en France a accouché, dimanche 7 juillet 2024, d’un hémicycle sans majorité absolue et dominé par trois principaux blocs politiques (voir infographie en illustration principale ci-dessus). Avec 180 sièges, la coalition de gauche du Nouveau Front populaire a créé la surprise et devient la première force politique à l’Assemblée nationale. Elle devance le camp présidentiel (Ensemble), qui n’obtient que 163 députés élus, soit 82 de moins que les 245 élus il y a deux ans. En troisième position, le Rassemblement national et ses alliés LR ne remportent finalement que 143 sièges, selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l’Intérieur. Mais, avec plus de 30 % des suffrages exprimés au premier comme au second tour, le parti d’extrême droite continue de gagner du terrain et enregistre un gain de 54 sièges par rapport aux 89 remportés en 2022.

©DR

Avec 66,7 % des inscrits qui sont aller voter au premier tour et 66,6 % au second (contre respectivement 47,5 % et 46,2 % en 2022), il s’agit de la participation la plus élevée pour une élection législative depuis 1997. Concernant la représentation des femmes au parlement, la nouvelle Assemblée nationale compte 369 hommes et 208 femmes (36 %), soit un hémicycle moins féminisé que ceux issus des législatives de 2022 et 2017 (respectivement 37 % et 40 % de femmes).

Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope

L’extrême droite gagne du terrain en Europe

Le Rassemblement national n’est arrivé qu’en troisième position à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives 2024, derrière le Nouveau Front populaire et la coalition présidentielle (Ensemble), mais cela ne doit pas occulter le fait que 32 % des électeurs français ayant participé au scrutin ont voté pour le parti d’extrême droite dirigé par Jordan Bardella, et que ce dernier représente le premier parti en nombre de voix à cette élection.

La montée de l’extrême droite semble ainsi se poursuivre en Europe, en témoigne les autres résultats de scrutins récents dans la région. La carte ci-dessous donne un tour d’horizon du score obtenu par une sélection de partis européens classés à l’extrême droite de l’échiquier politique lors de la dernière élection législative, en pourcentage des suffrages exprimés. Ces formations politiques présentent bien sûr des différences, mais peuvent être rapprochées sur le plan idéologique pour, entre autres, leur nationalisme, leur conservatisme social et leur rejet de l’immigration.

Outre-Manche, le parti Reform UK (anciennement Parti du Brexit), dirigé par Nigel Farage, a recueilli 14 % des voix lors des élections générales britanniques du 4 juillet 2024 (obtenant 4 sièges). Il s’agit de la première fois que ce parti europhobe et anti-immigration est représenté au Parlement du Royaume-Uni. En mars dernier, à l’issue des élections législatives anticipées au Portugal, le parti d’extrême droite Chega est devenue la troisième force politique du pays, en recueillant pas moins de 18 % des voix, quadruplant ainsi son nombre de députés au Parlement (de 12 à 48).

Un peu plus tôt, fin 2023, le parti d’extrême droite PVV (Parti de la Liberté), mené par Geert Wilders, est arrivé en tête des élections législatives aux Pays-Bas, obtenant 24 % des suffrages. En Pologne, la coalition centriste pro-européenne de Donald Tusk a récemment battu les nationalistes-conservateurs du PiS, qui étaient au pouvoir depuis huit ans. Mais avec 35 % des voix, le PiS restait une force politique soutenue dans le pays. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán est au pouvoir depuis plus de dix ans déjà. Il remporté une victoire écrasante aux dernières législatives de 2022 (54 % des suffrages) et forme actuellement une coalition gouvernementale avec le parti chrétien-démocrate NKDP.

Les prochaines élections législatives en Europe auront lieu le 29 septembre 2024 en Autriche, où l’extrême droite (FPÖ) avait obtenue 16 % des voix en 2019.

De Tristan Gaudiaut pour Statistahttps://fr.statista.com/


Le Mercosur vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Le rapport des jeunes à la politique évolue avec les réseaux sociaux, notamment avec Tiktok dont près de 40% des utilisateurs ont entre 18 et 24 ans. Nous avons interrogé une quarantaine de jeunes vauclusiens sur les élections à travers leur pratique des réseaux sociaux alors que les ados de Paca apparaissent comme les champions du civisme (voir en toute fin d’article).

Ces plateformes sont un outil de communication considérable à l’usage des campagnes électorales. Les hommes et femmes politiques se présentent sous un nouvel angle et font passer leurs idées à travers des vidéos courtes, des messages sur X, des posts et des stories sur Instagram et Facebook. C’est par ce mode de communication que les jeunes eux aussi réagissent.

Campagne numérique
Pour les législatives de 2024, le temps alloué à la campagne ayant été très limité, les réseaux sociaux se sont révélés être le moyen le plus efficace et rapide pour diffuser les programmes et convaincre les citoyens d’aller voter.
Les réseaux sociaux, véritables armes de communication auprès du public, ont un impact croissant sur les élections et la participation électorale. Les discours politiques y voient une opportunité de partage des idées concises et personnalisées. En s’appropriant ces espaces numériques, ils vont à la rencontre de leurs cibles comme les jeunes, élargissant leur influence.

Pourquoi sont-ils présents sur Tik Tok ?
Utiliser Tiktok, c’est s’assurer une bonne visibilité et proposer des contenus courts et dynamiques. Le nombre mensuel d’utilisateurs actifs sur Tiktok en France est de près de 15 millions contre 4 millions en 2019. Depuis sa création en 2016, ce réseau social chinois a connu une croissance fulgurante et sa capacité d’influence et de captation de l’attention est souvent considérée comme dangereuse.

© Sarah Ripert

En réalité, les réseaux sociaux sont aussi des liens, des communautés qui se rassemblent sans frontières géographiques facilitant la propagation de leurs idées. Cela fonctionne de la même manière avec la viralité de la communication politique.
Se filmer dans les isoloirs en train de voter, faire des montages vidéos sur leur candidat préféré ou tenir des discours concernant la politique est devenu le quotidien des jeunes, sur les plateformes, en période électorale.

Le monde de l’influence
Et on le voit, en 2024, après la victoire du Rassemblement National aux élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale, un véritable mouvement a pris de l’ampleur sur Tiktok, Instagram et X, en plus des manifestations physiques ou les personnes invitent à faire barrage à l’extrême droite.
Les influenceurs, les youtubeurs se joignent au mouvement, Squeezie et ses 8.8 millions d’abonnés a posté une lettre ouverte sur son compte Instagram dédiée aux jeunes et incitant à faire barrage à l’extrême droite. Ce post a fait près de 2 millions de ‘likes’ et des centaines de milliers de commentaires, le message du youtubeur n’est pas passé inaperçu puisqu’il a été relayé par de nombreuses autres personnalités publiques. Jordan Bardella a réagi à l’initiative de Squeezie en postant à son tour une lettre ouverte.
Il y a cependant une réelle effervescence des jeunes sur les plateformes qui produisent en masse du contenu liés aux élections. Ce qui devient de plus en plus commun, ce sont les édits (des clips avec des transitions sur une musique) pour mettre en avant un parti politique ou une personne en particulier.

La proximité des plateformes sociales
Les réseaux sociaux, c’est aussi un rapport entre électeurs et politiques qui changent, avec plus de proximité. Gabriel Attal publie sur son compte Tiktok des questions réponses où il prend les questions les plus likées et y répond en vidéo, il est aussi présent sur Bereal, application de partage de photos en direct.
Les politiques apportent un côté plus humain et proche des autres, se mettant au même niveau que les personnes visionnant leurs vidéos. C’est par ce moyen de communication qu’ils tentent d’augmenter leur capital sympathie. Communiquer à travers un écran, c’est ne pas se soumettre aux journalistes et à une analyse critique, c’est communiquer plus simplement sans réel échange derrière.
Ce qui est aussi impressionnant, c’est le nombre de personnes suivant les politiques sur les réseaux sociaux.

Influence néfaste des réseaux sociaux
De plus, nombreux sont les jeunes sous les commentaires d’une vidéo confirmant avoir voté pour une personne, en raison de sa bonne image sur les réseaux sociaux, de la qualité du contenu, de l’humour des vidéos postées, etc.
Le Rassemblement national est le parti politique le plus présent sur les réseaux sociaux, majoritairement porté par Jordan Bardella sur Tiktok, par des montages vidéos les individus mettent en lumière ce parti et il en est de même pour les autres partis politiques présents sur les plateformes. Les idées du RN ont été fortement médiatisées pendant les élections européennes.
Cependant, il n’y a pas réellement de chiffres prouvant que les réseaux sociaux ont un lien de corrélation avec les votes. Le vote étant plurifactoriel, il est impossible d’affirmer que l’influence d’une personnalité politique sur les réseaux sociaux a une incidence sur le nombre de votes qu’il recevra.

Une quarantaine d’étudiants témoignent
Selon une enquête* par formulaire menée sur 40 étudiants d’Avignon, la majorité exprime qu’en effet selon eux, les réseaux sociaux peuvent avoir un impact croissant sur les élections et sur la politique en général.
« Oui, les réseaux ont un impact sur les générations ou les jeunes votants non éclairés ni renseignés politiquement. explique l’un des étudiants. Les réseaux sociaux permettent de mettre en avant des candidats que les jeunes pourraient uniquement choisir selon leur popularité ou l’image qu’ils renvoient contrairement à la réalité et au fondement des idées du parti qu’ils représentent. »

Par ailleurs, plus de 56% des enquêtés affirment connaître une personne de leur entourage ayant voté pour un candidat uniquement par le biais de ce qu’elle avait vu sur les réseaux sociaux. Parmi les 40 étudiants, 52,25% d’entre eux estiment avoir été impactés par les réseaux sociaux pour ces élections, 65% ont découvert les programmes sur ces mêmes réseaux.
« Je pense que les réseaux sociaux sont des supports à bien maîtriser pour en tirer de bonnes idées, précise un autre étudiant. Selon moi, il est donc très important de s’informer via d’autres supports en plus des réseaux (radio, presse écrite, tv…). Les réseaux sociaux favorisent aussi la diffusion de fake news, qui peuvent davantage nuire aux élections et avoir une influence dévastatrice sur leurs résultats. »
Une présence sur les médias sociaux peut en effet provoquer des votes à l’aveugle, les personnes se basant uniquement sur le paraître du politique et ne lisant pas les programmes. C’est l’un des dangers principaux de plus en présent lors des futures élections.

Sarah Ripert

Les ados de Paca champions du civisme
Selon une étude de Pixpay, 88% des adolescents de la Région Sud iraient voter s’ils étaient en âge de le faire. Les jeunes de Paca se placent en 2e position des régions françaises en termes de civisme après celle des Pays de la Loire (89%). Arrivent ensuite Île-de-France (87%), Le Grand Est (86%) ainsi qu’Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, ex-aequo avec 85%. Bon, dernier la Corse (74%) ferme la marche.
L’étude nationale, menée auprès de 4 000 adolescents, montre qu’environ 50% des jeunes déclarent un intérêt pour la politique. À l’âge de 10 ans, 24% se disent intéressés, contre près de 60% à 17 ans. De plus, 59% expriment des inquiétudes concernant les résultats des élections législatives à venir. Plus d’un adolescent sur quatre se dit très inquiet, avec une corrélation entre l’âge et le niveau d’inquiétude. Parmi ces jeunes, 85% affirment qu’ils voteraient au second tour s’ils en avaient la possibilité, un pourcentage qui atteint 90% chez les 16 ans et plus, pour qui le droit de vote est un sujet souvent discuté dans le débat politique.

*Enquête réalisée par Sarah Ripert étudiante en 3e année d’Infocom au sein d’Avignon université.


Le Mercosur vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Trois semaines après la dissolution de l’Assemblée nationale, déclenchée par Emmanuel Macron suite au score historique du Rassemblement National (RN) aux élections européennes (31 % des voix), le parti d’extrême droite présidé par Jordan Bardella (et ses alliés issus de LR) est arrivé en tête du premier tour des élections législatives anticipées, avec 33 % des votes, selon les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur. L’alliance des principaux partis de gauche, le Nouveau Front populaire (NFP), recueille 28 % des suffrages exprimés, devant le camp présidentiel (Ensemble), qui arrive troisième avec 20 %.

Alors qu’un électeur sur trois a voté pour un candidat RN (ou allié), soit presque le double du précédent record des législatives 2022 (18,7 % au premier tour), une enquête Ipsos réalisée juste avant le scrutin montre comment l’électorat RN s’est « diversifié et élargi ». Qui a voté quoi au premier tour des législatives 2024 ?

Comme le révèlent les données reprises dans notre infographie, les ouvriers ont largement plébiscité le RN et ses alliés (57 %), et ces derniers obtiennent également un score important chez les employés (44 %). La formation politique d’extrême droite a gagné un grand nombre de voix chez les retraités, chez qui elle arrive en tête (31 %), bien que de peu devant la majorité présidentielle (29 %), et chez les jeunes. Ainsi, si près d’un jeune âgé de 18 à 24 ans sur deux (48 %) a voté pour le NFP, le RN et ses alliés récoltent un tiers des voix (33 %) dans cette tranche d’âge, contre 9 % pour Ensemble. Outre chez les jeunes, le NFP est également arrivé en tête chez les cadres (34 %) et les professions intermédiaires (35 %). Parmi les catégories sociales étudiées, c’est chez les cadres que le RN recueille son score le moins élevé (21 %) ; pour le NFP il s’agit des retraités (20 %) et pour Ensemble des ouvriers (7 %).

Législatives : l’extrême droite aux portes du pouvoir

Par ailleurs, comme le laissaient présager les derniers sondages, avec 33 % des suffrages exprimés (10 628 330 voix sur 32 060 561) au premier tour des législatives anticipées de 2024, le Rassemblement national (RN) et ses alliés, a réalisé la meilleure performance de son histoire au premier tour d’une élection. Par rapport au premier tour des législatives 2022 (4 248 626 voix sur 22 745 498), le parti d’extrême droite a plus que doublé son nombre de votes récoltés. Le premier tour de ce scrutin a également enregistré le taux de participation le plus élevé depuis les élections législatives de 1997, soit 66,7 %, contre 47,5 % au premier tour en 2022.

Basée sur les résultats définitifs communiqués par le ministère de l’Intérieur, l’infographie ci-dessous donne un aperçu de l’évolution du score des principales forces politiques du pays entre le premier tour des législatives 2022 et 2024. Les données sont exprimées en pourcentage des inscrits sur les listes électorales et rendent compte, entre autres, du poids de l’abstention sur les scrutins.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Le Mercosur vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Marie-France Lorho (RN) frôle les 50% afin d’être élue dès le 1er tour. Pour le second tour, Monia Galvez (Nouveau Front Populaire) partira de loin (19,64%) pour lui ravir son siège. Derrière, personne ne peut se maintenir.

4e circonscription de Vaucluse :
Marie-France Lorho, remplaçant Philippe de Beauregard (RN) : 49,89%
Monia Galvez, remplaçant Alain Viseux (Nouveau Front Populaire) : 19,64%
Lise Chauvot, remplaçant Marc Hoffmann (Renaissance) : 17,27%
David Marseille, remplaçante Nadine-Renée Jullian (LR) : 4,44%
Marie-Claude Bompard, remplaçant Xavier Marquot (Reconquête) : 3,51%
Bruno Coulon, remplaçant Thomas Faure (UDI) : 3,13%
Anne-Marie Hautant, remplaçant Pascal Recotillet (Région et peuples solidaires) : 1,20%
Nicolas Petillot, remplaçant Olivier Bellot (LO) : 0,92%

Les communes de la 4e circonscription du Vaucluse
Beaumes-de-Venise, Beaumont-du-Ventoux, Bollène, Brantes, Buisson, Caderousse, Cairanne, Camaret-sur-Aigues, Châteauneuf-du-Pape, Crestet, Entrechaux, Faucon, Gigondas, Grillon, Jonquières, La Roque-Alric, Lafare, Lagarde-Paréol, Lamotte-du-Rhône, Lapalud, Le Barroux, Malaucène, Mondragon, Mornas, Orange, Piolenc, Puyméras, Rasteau, Richerenches, Roaix, Sablet, Saint-Léger-du-Ventoux, Saint-Marcellin-lès-Vaison, Saint-Romain-en-Viennois, Saint-Roman-de-Malegarde, Sainte-Cécile-les-Vignes, Savoillan, Séguret, Sérignan-du-Comtat, Suzette, Travaillan, Uchaux, Vacqueyras, Vaison-la-Romaine, Valréas, Villedieu, Violès, Visan.

4e circonscription de Vaucluse

Le Mercosur vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Alors que les élections législatives se dérouleront les dimanches 30 juin et 7 juillet prochains, c’est entre la gauche et le RN que devrait se jouer la 1re circonscription de Vaucluse. Le choix par les appareils nationaux d’un candidat ‘parachuté’ pour mener la liste du nouveau Front populaire semble cependant loin de faire l’unanimité au sein des différents courants de gauches locaux qui craignent, qu’après l’erreur de casting de 2022, ce choix très controversé ne débouche, cette fois-ci, sur un ‘accident industriel’ en offrant le grand chelem au parti de Marine Le Pen dans toutes les circonscriptions du département.

« Nous avons souhaité que notre candidat à ces prochaines législatives connaisse le territoire et ses attentes. C’était un impératif », insiste Lucien Stanzione, sénateur socialiste de Vaucluse, afin d’évoquer le profil des postulants à la députation dans la 1re circonscription du département lors des élections des 30 juin et 7 juillet prochains.
Rappelons qu’auparavant, l’annonce du parachutage d’un candidat LFI (La France insoumise) lyonnais pour briguer ce siège de député pour Avignon, Le Pontet et Morières-lès-Avignon avait fait l’effet d’un véritable électrochoc au sein de la gauche avignonnaise.

Gauche de rupture
Il faut dire qu’avec Raphaël Arnault, ce choix imposé par les états-majors parisiens suscite de vives réactions. Co-fondateur en 2018 à Lyon de l’organisation antifasciste La Jeune garde, dont il a été aussi pendant longtemps le porte-parole, le militant d’extrême gauche de 29 ans, prône « une gauche de rupture ». Un activisme qui lui aura notamment valu d’être agressé en 2021 à la gare de Lyon à Paris par plusieurs militants des ‘Zouaves Paris’, groupuscule d’ultradroite dissout en 2022.
Pour ses détracteurs, le parcours de Raphaël Arnault suscite surtout des inquiétudes. De quoi d’ailleurs s’attirer les foudres des médias du groupe de Vincent Bolloré. Fiché S pour des faits de violences selon Europe 1 notamment, cet assistant d’éducation aurait eu aussi maille à partir avec la militante ‘féministe identitaire’ Alice Cordier, qui a déposé une main courante contre ce dernier pour avoir proféré de menaces de mort à son encontre. Jamais condamné, Raphaël Arnault a aussi été entendu tout récemment par la police nationale pour apologie du terrorisme suite aux attaques du Hamas en Israël le 7 octobre dernier. Une convocation « contre ceux qui défendent ardemment les droits des palestiniens » dénoncée par la Jeune garde.

Raphaël Arnault, co-fondateur à Lyon du mouvement anti-fasciste la Jeune garde,  et sa suppléante Mathilde Millat, militante du NPA sur Lyon également.

Candidat ‘antifa’ contre candidate ‘antifada’
Du pain béni pour Catherine Jaouen, députée RN sortante qui n’en demandait pas tant alors que son parti venait déjà de virer en tête sur Avignon lors des dernières européennes avec 28,67%, suivi par LFI (22,10%) et Raphaël Glucksmann (10,97%). La suppléante de Joris Hébrard – ce dernier ayant été élu à l’Assemblée en 2022 avant de lui céder sa place l’an dernier pour retrouver son fauteuil de maire du Pontet – voyait là l’occasion de jouer la carte de la modération en communiquant, sitôt l’investiture nationale de Raphaël Arnault connue, sur le fait que « la violence politique n’a pas sa place en Avignon. »
Une ‘victimisation’ qui permettait dans la foulée à l’élue vauclusienne de lancer un appel au rassemblement de « tous les partis de l’arc républicain et démocrate afin de dénoncer cette candidature et à se mobiliser pour faire barrage à l’extrémisme politique des LFI. »
La recette semble fonctionner à merveille. ‘L’épouvantail’ Raphaël Arnault mobilisant à 200% les sympathisants RN et finissant de convaincre une partie des électeurs de la droite républicaine locale de rejoindre le camp des pro-Bardella. Pire encore, l’effet repoussoir est tel que même certains militants de gauche excédés se déclaraient anonymement prêt à franchir le Rubicon du vote en faveur du parti de Marine Le Pen. Et les proches de la députée RN de jouer la carte d’une proximité pagnolesque par opposition à ce parachutage au parfum des Gones : « C’est peut-être le candidat antifa, mais nous c’est la candidate antifada. »

Réaction d’urgence
Ces retours du terrain de l’électorat vauclusiens seront tels qu’il ne faudra pas plus de 48 heures pour que les élus de gauche locaux prennent conscience des risques que fait peser cette candidature sur les résultats de la 1re circonscription de Vaucluse.
« L’électorat de gauche ne se reconnaît pas dans cette candidature aussi clivante prônant la violence dans la lutte contre l’extrême-droite, explique Cécile Helle, maire d’Avignon. Ce parachutage, c’est irrespectueux ! Il était donc inenvisageable que j’apporte mon soutien à une candidature qui est à l’inverse des valeurs que je défends. »
Même constat pour le sénateur Stanzione pour qui ce candidat « développe des idées qui ne correspondent pas à la vision et les attentes de notre territoire ».
Au final, dans sa très grande majorité, la gauche local a donc décidé de ne pas se soumettre aux insoumis tout en annonçant dans la foulée son soutien à une candidature alternative.

La candidature Philippe Pascal
C’est donc Philippe Pascal, un ancien LFI aujourd’hui militant au sein de la Gauche démocratique et sociale (GDS), qui partira à la conquête de cette 1re circonscription. Suppléé par Annie Rosenblatt, élue au conseil municipal d’Avignon sous l’étiquette Les écologistes-EELV, c’est ensemble qu’ils porteront les couleurs du ‘Front populaire de Vaucluse’.
Si elle est considérée comme dissidente par LFI, cette démarche est toutefois soutenue au niveau départemental par le parti socialiste, les Ecologistes, GDS, Génération.s et Place publique dont les logos apparaissent sur les tracts officiels de ce Front Populaire ‘made in Vaucluse’. Le PCF 84 ainsi que le PRG 84 ont aussi depuis annoncé leur ralliement.

« D’inspecteur voyou, je suis passé à Robins des bois de l’Urssaf. »

Philippe Pascal

Face au profil antifa de Raphaël Arnault, Philippe Pascal présente un parcours qui a également tout pour séduire les ‘purs’ du peuple de gauche. Âgé de 67 ans, ce natif de la Croix des Oiseaux, habitant aujourd’hui aux Rotondes, est un ancien inspecteur de l’Urssaf. A ce titre, c’est lui qui, missionné en 2010 par le Codaf (Comité opérationnel départemental anti-fraude), contrôlera le restaurant les Agassins au Pontet. Une affaire qui débouchera ensuite sur une très longue procédure qui l’opposera à François Mariani, propriétaire des lieux et alors aussi président de la CCI de Vaucluse. « J’ai gagné 3 procès contre lui et d’inspecteur voyou je suis passé à Robins des bois de l’Urssaf. »

Engagement humanitaire de longue date à Gaza
Militant au MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) dès 1974, ce diplômé des sapeurs-pompiers est aussi un infatigable humanitaire. Présent au Niger, il a également fait partie de la première mission mondiale qui est entrée dans Gaza en 2009, au lendemain du cesser le feu suite à l’opération militaire israélienne ‘Plomb Durci’. Président de l’association ‘Un pont pour la paix’ il retournera à Gaza « en passant par des tunnels » en 2011 puis en 2013. En février dernier, il tentera à nouveau vainement d’apporter son aide mais le passage vers Gaza sera finalement jugé trop dangereux. Il restera alors bloqué côté égyptien, à Port-Saïd, où il travaillera avec le Croissant Rouge ainsi que dans plusieurs hôpitaux du secteur.

« Côte à côte comme un symbole : un militant pro-palestinien et une militante juive contre l’extrême-droite. »

De son côté, sa suppléante rappelle aussi son engagement : « Dès que le RN dérape, je suis toujours en face que ce soit au conseil municipal ou au Grand Avignon où je suis aussi conseillère communautaire. »
« Je suis en phase avec les idées que défend Philippe Pascal, poursuit Annie Rosenblatt. J’apporte une touche écologiste en étant mobilisée sur des sujets comme la Zac d’Entraigues, l’aéroport, la LEO… mais surtout, nous sommes aux côtés des gens pour entendre leurs souffrances et leurs espoirs. »
« C’est important que nous nous trouvions côte à côte, insiste Philippe Pascal. Comme un symbole : un militant pro-palestinien et une militante juive contre l’extrême-droite. »
« Cette candidature, c’est une gauche de combat contre les inégalités », martèle Cécile Helle.

Règlement de compte chez les LFI ?
Avec un tel ADN ayant toutes les chances de fédérer les électeurs de gauche, on peut légitimement s’interroger sur les raisons qui ont empêché ce binôme d’obtenir l’investiture nationale du Front populaire.
« Quand j’étais chez LFI, j’ai eu des discussions musclées avec Manuel Bompard (ndlr : coordinateur national des Insoumis). Depuis, il ne me porte pas dans son cœur », avance Philippe Pascal pour expliquer ce court-circuitage. Il poursuit : « nous avions le soutien de nombreuses familles politiques de la gauche vauclusiennes, nous avions le soutien des élus locaux de gauche, nous avions le soutien de François Ruffin ou bien encore de Raphaël Glucksmann, mais ‘monsieur’ Bompard a choisi la candidature de la dissidence. Ce parachutage a été décidé pour que je ne sois pas élu. »

« Il y avait donc nécessité d’agir rapidement car nous prenions le risque de perdre alors que nous avons la légitimité du fruit de notre travail que nous réalisons à Avignon depuis 10 ans, justifie la maire de la cité des papes. Si nous ne l’avions pas fait, on nous l’aurait reproché. »
Seul hic, en arrivant en tête des partis de gauche à Avignon aux élections européennes, la direction nationale de LFI estime que c’est à elle seule de décider qui doit être partir sur Avignon. Quitte à investir Raphaël Arnault qui n’avait pas hésité à se lancer face à la Nupes dans la 2e circonscription du Rhône aux législatives de 2022 (6,81% au 1er tour). Une circonscription aujourd’hui conservée par les écologistes. C’est donc en Vaucluse que le jeune antifa lyonnais, qui a été auditionné à l’Assemblée nationale sous le nom de Raphaël Archenault dans le cadre d’un débat sur la lutte contre le terrorisme d’extrême droite, sera candidat avec sa suppléante Mathilde Millat, une militante du NPA de 26 ans travaillant dans le milieu associatif sur Lyon.

« Il y a déjà eu un candidat LFI. Il a échoué. »

Cécile Helle, maire d’Avignon

« Il y a déjà eu un candidat LFI. Il a échoué, rappelle Cécile Helle. Pourtant, quand on voit le profil de cette circonscription, nous devrions déjà avoir un député de gauche depuis 2022. »
La maire d’Avignon fait ainsi clairement référence aux précédentes législatives où le choix du candidat Insoumis Farid Faryssy (sous la bannière Nupes), un proche de Manuel Bompard, n’avait pas permis de mobiliser pleinement dans cette circonscription pourtant constituée d’un solide socle d’électeurs de gauche. Certains reprochant à l’avocat avignonnais d’être une ‘erreur de casting’ en ayant permis l’élection d’un député RN à 656 voix près.
Ne voulant pas renouveler cette erreur et ainsi éviter cette fois-ci ‘un accident industriel’ en permettant au RN de réaliser un potentiel grand chelem dans les 5 circonscriptions de Vaucluse, la quasi-totalité de la gauche vauclusienne semble déterminée à mener ce combat jusqu’à son terme.
« J’ai besoin d’avoir un député de gauche, persiste la maire d’Avignon. Un député de combat qui puisse accompagner, défendre et comprendre ce territoire. Et je sais de quoi je parle puisque j’ai été députée de cette circonscription. »

« On gagnera avec ou sans lui. »

Philippe Pascal, candidat du Front populaire Vaucluse

Place à une campagne éclair
« Nous irons jusqu’au bout, prévient dans la foulée Cécile Helle. On fera campagne, on se mobilisera. Toutes les voix vont compter. Le seul barrage au RN c’est Philippe Pascal et Annie Rosenblatt et cela dès le 30 juin. »
« Nous avons déjà fait barrage au RN. On sait faire et on a l’expérience des campagnes », assure David Fournier, adjoint au maire d’Avignon qui promet une mobilisation sans faille sur le terrain durant les quelques jours que durera cette courte campagne électorale.
« Soit on laissait faire et on avait la certitude d’aller à l’échec, soit on se donnait une chance de gagner alors que l’on en avait aucune », résume Eric Deshayes, adjoint au maire d’Avignon (membre exécutif de Génération.s) et directeur de campagne de Philippe Pascal et Annie Rosenblatt.
« On gagnera avec ou sans lui », prévient Philippe Pascal qui espère cependant encore que Raphaël Arnault jettera l’éponge d’ici l’élection. Une demande partagée par Fabien Roussel, secrétaire national du parti communiste français, qui aussi réclamé ce retrait.
« Il y a la lutte contre le RN, mais il y a surtout la lutte pour les Français », rappelle le sénateur Lucien Stanzione qui a peut-être compris que l’enjeu était davantage d’élire un député pour le Vaucluse que pour Rafah…

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