2 août 2025 |

Ecrit par le 2 août 2025

Le poids des dépenses contraintes dans le budget

La stagnation globale du pouvoir d’achat en France peut en partie s’expliquer par la hausse des dépenses pré-engagées au fil du temps – c’est à dire les frais de logement, assurances, services financiers ou encore abonnements télécoms. Entre 1960 et 2020, la part de ces dépenses pré-engagées dans le revenu disponible des ménages est ainsi passée de moins de 15 % à près de 30 %, selon les données de l’Insee.

Comme le montre notre infographie, ce sont de loin les dépenses liées au logement (loyer, énergie,…) qui pèsent le plus lourd dans le budget des Français et ces dernières n’ont presque jamais cessé de croître. En 1960, les frais de logement ne représentaient que 9,5 % du revenu disponible, contre plus de 22 % de nos jours. La part des frais d’assurances et services financiers dans le budget a quant à elle surtout augmenté entre les années 1970 et 1980, atteignant alors jusqu’à 6 %, avant de redescendre à moins de 4 % à la fin des années 1990. Celle des frais télécoms est montée à 3 % au début des années 2000, mais elle est retombée à 2 % avec l’effet de la baisse du coût des forfaits mobiles et Internet.

Il est important de préciser que ces chiffres représentent une moyenne pour l’ensemble des ménages français et que le poids des dépenses contraintes varie beaucoup selon le niveau de vie. Les ménages les plus pauvres sont les plus fortement affectés : la Drees estime qu’environ 60 % de leur revenu disponible est englouti dans les dépenses pré-engagées.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Le poids des dépenses contraintes dans le budget

Avec la flambée du coût des matières premières, et notamment du blé, la baguette devrait voir son prix augmenter en France dans les semaines à venir. Une mauvaise nouvelle de plus pour les consommateurs qui subissent déjà la hausse des prix de l’énergie. Vendue jusqu’à présent autour de 0,90 € en moyenne, la baguette standard (250g) pourrait ainsi prochainement dépasser le seuil symbolique de 1 euro.

Si l’on regarde l’évolution du prix de la baguette depuis 1970 (où il était de 0,10 € pièce), on peut être tenté de se dire que le coût du pain a littéralement explosé en l’espace de cinquante ans. Mais il s’agit de données brutes qui ne tiennent pas comptent de l’inflation, ni de l’évolution des salaires. Pour se faire une meilleure idée de l’évolution des coûts au fil des années, nous nous sommes penchés sur « l’indice baguette », qui compare le prix par rapport au salaire minimum.

Comme le montre notre graphique réalisé avec les données de l’Insee, on travaille aujourd’hui moins longtemps pour se payer une baguette qu’il y a cinquante ou quarante ans. En 1970, si l’on se base sur le Smic de l’époque (3,4 francs/heure), environ 10 minutes de travail était nécessaires pour acheter une baguette, alors que de nos jours, la durée est descendue sous les 6 minutes. La population française a donc théoriquement gagné du pouvoir d’achat sur l’indice baguette, même si l’on constate que les gains sont beaucoup plus faibles depuis les années 1990. Sur notre graphique, le temps de travail indiqué en 2021 (5,2 minutes) est basé sur les données du premier semestre. Mais si l’on intègre la hausse probable du prix à 1 euro (et la revalorisation du Smic en septembre), cette valeur retrouverait alors le même niveau qu’en 2010 (5,7 minutes).

Ce regard sur l’évolution des coûts n’a pas pour but de relativiser les difficultés des Français qui peinent à boucler leurs fins de mois. Car si certains produits ou services sont plus abordables de nos jours, il faut garder en tête que d’autres postes de dépenses ont augmenté ou sont apparus depuis. Le poids des dépenses pré-engagées (logement, assurances, télécoms, etc.) a par exemple considérablement augmenté au cours des dernières décennies, comme le met en lumière une autre infographie.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://www.echodumardi.com/tag/pouvoir-dachat/page/2/   1/1