7 août 2025 |

Ecrit par le 7 août 2025

Logements ‘bouilloires’ : Gard, Vaucluse et Bouches-du-Rhône en première ligne d’ici 2050

Face à la multiplication des vagues de chaleur, la précarité énergétique estivale revient au premier plan. S’appuyant sur les prévisions de Météo France la plateforme Hello Watt a établi la liste des départements les plus à risques d’ici 2050. Le Vaucluse, le Gard ainsi que les Bouches-du-Rhône figurent parmi les plus exposés

Depuis les années 1990, la température annuelle moyenne en France a déjà progressé de +1,7°C, et Météo France anticipe +2,7°C d’ici 2050. Les départements les plus exposés verraient même leur nombre de journées très chaudes multiplié par deux, atteignant ainsi 12 jours en moyenne d’ici 2050, selon les projections de Météo France Climadiag concernant 32 000 communes de France.
Or le parc résidentiel demeure très mal armé : près de 80% des DPE renseignant l’indicateur ‘confort d’été’ sont classés en ‘insuffisant’ ou ‘moyen’ ; et plus d’un logement sur 3 affichent un niveau insuffisant*.

Une situation alarmante
« La situation est alarmante : plus de 80% des logements des français risquent de se transformer en ‘bouilloires thermiques’ sous l’effet de la hausse annoncée des températures, alerte la plateforme Hello Watt destinée à réduire sa facture d’énergie et son impact sur la planète.
Dans les territoires les plus menacés par la chaleur à l’horizon 2050, trois logements sur quatre présentent déjà un indicateur ‘insuffisant’ ou ‘moyen’, ce qui place leurs occupants en première ligne de la précarité énergétique estivale**.

Les départements du Sud en surchauffe
Dans ce top 10 des logements bouilloires, le Vaucluse et le Gard arrivent en tête de ce classement des indices de risque de surchauffe par département. Derrière, les Bouches-du-Rhône (5e), le Var (8e) et l’Hérault (9e) renforce la présence du Sud-Est. Le reste étant constitué de département du Sud-Ouest.
A l’inverse, c’est en Normandie, Bretagne, Haut-de-France que l’on trouve les départements les moins impactés d’ici 2050. Dans la région Paca, terre de contraste, les Alpes-Maritimes et les Hautes-Alpes apparaissent aussi dans ce top 10 des territoires les plus épargnés.

Classement des départements selon leur indice de risque par département calculé par Hello Watt et correspondant à : proportion actuelle de logements à confort d’été ‘moyen’ ou ‘ insuffisant’ dans le DPE × nombre de journées très chaudes projetées en 2050. Sources : Calcul Hello Watt sur la base des données DPE ADEME (juillet 2021 à octobre 2024) et données prévisionnelles 2050 climadiag Météo France pour 32 000 communes en Fran

Un indicateur de confort d’été encore insuffisant pour mesurer un risque majeur
« A ce jour, le confort d’été reste un indicateur marginal dans l’évaluation énergétique des logements, explique Hello Watt. S’il est bien mentionné, il n’est pas intégré dans le calcul de la note et reste une simple indication. Ce manque de considération conduit à le négliger dans les décisions de vente, de location ou de rénovation. Sa fiabilité est, en outre, très contestée : les algorithmes sont incomplets, certains logements ne sont pas évalués et la méthodologie néglige des paramètres essentiels, comme la localisation ou l’inertie thermique. D’après l’étude Pouget Consultants-Ignes (juillet 2024), une révision de l’indicateur ferait basculer 90% du parc en ‘insuffisant’ ou ‘moyen’. Cette lacune est d’autant plus problématique que certains logements, pourtant bien classés au DPE sur le plan hivernal, offrent un confort d’été médiocre. Des bâtiments très performants en isolation thermique peuvent ainsi se transformer en véritables ‘bouilloires thermiques’ en été. »

« Il est urgent de rendre le DPE plus lisible, plus fiable, et surtout plus cohérent avec les enjeux climatiques actuels. »

Pierre-François Morin, Directeur de l’activité rénovation énergétique d’Hello Watt

« Un logement peut afficher un B au DPE et pourtant devenir invivable en été, constate Pierre-François Morin, directeur de l’activité rénovation énergétique d’Hello Watt. Cela crée une vraie incompréhension chez les particuliers, qui finissent par ne plus faire confiance à l’outil. Il est urgent de rendre le DPE plus lisible, plus fiable, et surtout plus cohérent avec les enjeux climatiques actuels. Mais au-delà du constat, il existe déjà des solutions concrètes pour améliorer le confort d’été : isoler sa toiture, installer des volets adaptés, renforcer l’inertie des murs ou encore opter pour une pompe à chaleur réversible. Ce sont des leviers simples, efficaces, que nous proposons au quotidien chez Hello Watt. Le confort d’été ne doit plus être un critère secondaire dans la rénovation énergétique. »

Les conseils pour mieux résister à la chaleur
 Hello Watt formule plusieurs recommandations à l’attention des particuliers :
– Isoler murs et toits avec des matériaux biosourcés à fort déphasage thermique – c’est-à-dire capables de retarder la pénétration de la chaleur dans la paroi. Ces travaux, correctement réalisés, demeurent la solution la plus efficace. Un matériau inadapté peut, en plein été, transformer un logement en fournaise et s’avérer plus préjudiciable que l’absence d’isolation. Pour l’isolation des murs, Hello Watt recommande la laine de bois, un matériau biosourcé qui retarde l’entrée de la chaleur d’environ huit heures, soit deux fois plus que le polystyrène expansé.  Pour le toit, il est préconisé une isolation en Nita-Cotton offrant une durée de déphasage de 5 heures.
– Installer des occultations extérieures sur les fenêtres. Une fenêtre équipée de volets réduit les apports solaires de 85%. C’est la technique la plus simple, la moins énergivore et la moins chère pour abaisser de 2 à 5°C la température intérieure.
– Recourir à un système de climatisation réversible pour rafraîchir le logement en été, et le chauffer en hiver ; les pompes à chaleur air-air sont très indiquées pour cet usage. Leur fonctionnement est simple : elle capte les calories extérieures et les restitue via les unités intérieures sous forme de chaleur ou fraicheur, assurant confort et sobriété.

Auprès des pouvoirs publics, Hello Watt recommande par ailleurs aussi plusieurs évolutions des dispositifs existants : inscrire les occultations et les revêtements réfléchissants dans MaPrimeRénov’, augmenter le soutien aux isolants à fort déphasage et réformer le DPE afin de rendre l’indicateur de confort d’été plus fiable ainsi que l’intégrer à la note globale pour en en faire un critère d’information obligatoire.

L.G.

*Etude Pouget Consultants-Ignes, parue en juillet 2024.
**Données DPE ADEME, juillet 2021 – octobre 2024.


Logements ‘bouilloires’ : Gard, Vaucluse et Bouches-du-Rhône en première ligne d’ici 2050

La Fondation Abbé Pierre, qui lutte contre l’exclusion et le mal-logement, a récemment publié son rapport annuel sur l’état du mal-logement en France. Celui-ci souligne de nombreux éléments de la crise du logement en France, qui, d’après la fondation, ont empiré ces dernières années : l’hébergement social est de plus en plus saturé, le nombre de personnes sans solution d’hébergement augmente, et parmi elles le nombre de femmes et d’enfants ne cesse de croître. Cette crise du logement s’installe alors que la précarité et la pauvreté progressent au sein de la société française : le chômage, qui diminuait régulièrement depuis plusieurs années, a augmenté au troisième trimestre 2023, et la part des Français payés au Smic n’a jamais été aussi importante

Comme le montre notre infographie, basée sur des données d’Eurostat collectées par la Fondation Abbé Pierre, la précarité énergétique touche également un nombre croissant de personnes en France. En 2008, année de crise financière, la part des Français qui ne pouvaient pas chauffer adéquatement leur logement était de 5,3 %. En 2022, ce chiffre avait bondi à 10,2 % de la population, soit plus d’une personne sur dix. Les personnes vivant sous le seuil de pauvreté (60 % du niveau de vie médian, soit 1 158 euros par mois en 2023) étaient affectées par ce problème de façon disproportionnée, puisque près d’un quart d’entre elles vivaient en situation de précarité énergétique en 2022.

De Valentine Fourreau pour Statista


Logements ‘bouilloires’ : Gard, Vaucluse et Bouches-du-Rhône en première ligne d’ici 2050

Pour soutenir et accompagner les besoins locaux, l’entreprise de distribution de gaz naturel en France GRDF a décidé de faire don d’un véhicule à la Fondation Agir contre l’exclusion (Face) de Vaucluse le 29 mars dernier. Partenaire historique de Face Vaucluse et acteur engagé en faveur de l’insertion depuis plus de 12 ans, GRDF avait déjà montré sa générosité envers la Fondation en lui faisant un don similaire en 2021.

Ce véhicule permettra à Face Vaucluse d’aller à la rencontre des publics défavorisés. La Fondation est un club d’entreprises engagées dans la lutte contre les inégalités, les discriminations et les exclusions qui intervient aux côtés des partenaires publics et associatifs du département. Son partenariat avec GRDF a pour objectif de prolonger l’engagement de l’entreprise dans la lutte contre la précarité énergétique.

V.A.


Logements ‘bouilloires’ : Gard, Vaucluse et Bouches-du-Rhône en première ligne d’ici 2050

La communauté d’agglomération Ventoux Comtat Venaissin (Cove), la ville de Carpentras, la Fondation agir contre l’exclusion (Face) Vaucluse et GRDF s’allient pour l’opération Civigaz, qui vise à lutter contre la précarité énergétique et est destinée aux usagers du gaz naturel aux revenus modestes.

Le programme Civigaz permet d’informer les usagers du gaz naturel aux revenus modestes afin qu’ils puissent mieux maîtriser leur consommation d’énergie et renforcer la sécurité de leurs installations intérieures. L’opération s’appuyant sur des volontaires du service civique, elle permet également de faire découvrir aux jeunes engagés, la citoyenneté, la solidarité et de les former aux enjeux du développement durable.

C’est dans cette volonté que la Cove, la ville de Carpentras, Face Vaucluse et GRDF ont signé conjointement la convention Civigaz pour la saison 2023. Sur la commune de Carpentras, six volontaires rejoignent le dispositif pour la saison. Ils seront encadrés et formés par Face Vaucluse.

Une mission en faveur de la transition énergétique

Sur le territoire de la Cove, 6,5% des ménages sont aujourd’hui en situation de précarité énergétique. L’Agglomération a choisi de soutenir cette opération pour deux raisons : elle s’intègre parfaitement dans son Plan Climat Air Energie Territorial, et elle répond à sa promesse d’améliorer le cadre et la qualité de vie des habitants. Pour ce faire, quatre quartiers prioritaires de Carpentras ont été identifiés : le Pous du Plan, les Amandiers/Éléphants, Quintine-Villemarie-Ubac-Le Parc, et le centre-ville.

La ville de Carpentras a été choisi car elle s’inscrit pleinement dans les enjeux de transition énergétique poursuivis au niveau intercommunal. De plus, la ville a déjà démontré sa volonté d’enclencher une transition énergétique, notamment à travers le programme Action Cœur de Ville, pour lequel elle mène plusieurs actions autour de la rénovation énergétique des logements et du financement en matière d’ingénierie, de la maîtrise des consommations d’énergie, ainsi que de la sensibilisation en matière de transition énergétique.

Une mobilisation d’un réseau de partenaires

Si la Cove, la ville de Carpentras, Face Vaucluse et GRDF ont signé la convention, ce ne sont pas les seuls à prendre part à l’opération Civigaz. Certains acteurs du territoire, comme l’Agence locale de la transition énergétique (ALEC), l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), la Caisse centrale d’activités sociales (CCAS), ou encore l’association des Compagnons Bâtisseurs, pourraient intervenir sur des problématiques en lien avec la précarité énergétique.

La collaboration étroite entre les acteurs et associations, les collectivités et les bailleurs sociaux est une clé de la réussite du programme qui a une volonté de s’inscrire dans une démarche sociale plus globale.

L’opération Civigaz en quelques chiffres

Le programme Civigaz a été lancé en 2015. Depuis, près de 70 000 personnes ont été sensibilisées à la sécurité gaz et aux écogestes, plus de 5 000 situations potentiellement dangereuses liées aux gaz ont été traitées, plus de 4 700 ménages ont été orientés vers des acteurs de la rénovation et des acteurs sociaux locaux, et près de 1 000 jeunes volontaires de 16 à 25 ans en service civique pendant 7 mois sans condition de diplôme. Pour cette opération, près de 170 bailleurs sociaux et près de 160 communes se sont engagés sur le territoire français.

V.A.


Logements ‘bouilloires’ : Gard, Vaucluse et Bouches-du-Rhône en première ligne d’ici 2050

Le prochain Réveil de l’Aurav aura lieu mardi 27 septembre et sera consacré à la précarité énergétique de 9h à 10h. Pour y participer ? L’inscription est ici.

Au programme
La précarité énergétique en Vaucluse et dans le Gard Rhodanien, état des lieux et mise en perspective des enjeux locaux au regard du contexte supra-national. L’information sera délivrée par Camille Defard, chercheuse en politique européenne de l’énergie à l’Institut Jacques Delors. Ce rendez-vous s’adresse aux élus, techniciens des collectivités et socio-professionnels.

Les infos pratiques
Aurav (Agence d’urbanisme Rhône-Avignon-Vaucluse) ici.
MH


Logements ‘bouilloires’ : Gard, Vaucluse et Bouches-du-Rhône en première ligne d’ici 2050

En France, 12 millions de personnes seraient concernés par la précarité énergétique selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (relayé par France Inter). Un chiffre qui attire l’attention sur la situation de ces foyers contraints de passer l’hiver dans un logement mal chauffé ou de consacrer une part importante de leur budget aux dépenses d’énergie. Les personnes seules, jeunes et les familles monoparentales sont généralement les plus exposées à ce genre de difficultés. Dans ce contexte et face à la flambée des prix de l’énergie, le fournisseur EDF a annoncé ce vendredi mettre fin aux coupures d’électricité pour impayés.

Comme l’indiquent les données d’Eurostat, la précarité énergétique, au sens d’être dans l’incapacité forcée de chauffer correctement son domicile, touche de nombreux Européens, soit environ 8 % des ménages de l’UE en 2020. L’ampleur de la situation varie cependant beaucoup d’un pays à l’autre. C’est en Bulgarie et en Lituanie que la part des foyers ayant des difficultés à se chauffer est la plus grande, respectivement 27,5 % et 23,1 %. La proportion est également supérieure à la moyenne dans les pays du sud de l’Europe, comme l’Espagne (10,9 %) et l’Italie (11,1 %), mais aussi en Allemagne (9,0 %). En France, ce taux s’élevait à 6,5 % en 2020, tandis que les pays nordiques (ainsi que la Suisse et l’Autriche) sont ceux où les ménages rencontraient le moins de difficultés.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://www.echodumardi.com/tag/precarite-energetique/   1/1