5 mai 2024 |

Ecrit par le 5 mai 2024

Plus de galettes et moins de rois

Le 6 janvier dernier, comme chaque année, au palais de l’Élysée on déguste la traditionnelle galette de l’épiphanie (et pas des rois). Le pâtissier en charge de la confection de la très médiatique galette est prié de ne surtout pas y mettre de fève. Depuis VGE, l’idée de désigner un roi ne s’accorde pas avec celle de la république. En pleine dérive monarchique de notre démocratie ça peut aujourd’hui prêter à sourire…

Rendons à César ce qui lui appartient. La tradition de la galette remonte à la Rome antique, où pour fêter Saturne, le dieu du temps, les romains invitaient les esclaves à partager un gâteau dans lequel on y mettait un haricot. Un peu radin les romains. Celui qui le trouvait dans sa part devenait le roi (ou la reine) d’un jour. Sa condition d’esclave s’en trouvait quelque peu allégée. Mais juste pour la journée, faut pas déconner quand même. Ce cérémonial était pratiqué entre la fin décembre et le début janvier. Il s’agit donc à l’origine d’une tradition totalement païenne. Quant à l’épiphanie, elle célèbre la venue des rois mages auprès de Jésus nouveau-né. C’est ensuite au 19ème siècle que l’on a associé galette et épiphanie. Merci les rois mages d’être passés !

Mais nous ne sommes pas à une contradiction près

Donc d’une fête païenne, la tradition de la galette des rois est devenue une fête avec une symbolique chrétienne assez marquée. Même si beaucoup l’ignorent ou s’en contrefichent. Tout cela pour dire qu’en voulant échapper au caractère monarchique de la galette, dite des rois, l’Élysée a pris, en baptisant la cérémonie « galette de l’épiphanie », celui d’une fête chrétienne. Étonnant n’est-il pas pour un État qui n’a de cesse de se revendiquer comme viscéralement laïque ? Mais, nous ne sommes pas à une contradiction près.

La symbolique de la galette nous montre l’exemple, c’est le partage qui fait sens

Donc, pour le cérémonial de la galette on tire les rois, sauf au palais en question. Cette expression peut évidemment avoir un double sens. Vous me voyez venir. Même si en France on coupe plutôt les têtes des monarques qu’on les conduit devant un peloton d’exécution, beaucoup de nos concitoyens aimeraient voir le président-roi « se tirer ». (aller voir ailleurs en argot). La symbolique des mots est intéressante.

Et nombre d’entre nous aimeraient que ce pouvoir soit moins monarchique, moins incarné dans une seule et même personne. La symbolique de la galette nous montre l’exemple, c’est le partage qui fait sens. Mais en refusant de tirer les rois, notre monarque président montre au fond, comme les autres, qu’il ne souhaite pas partager son pouvoir. Et même si cet usage n’est pas de son fait il semble également bien s’en accommoder.


Plus de galettes et moins de rois

Le Président de la République sera à Orange ce vendredi 1er septembre, au Lycée de l’Argensol pour une journée de pré-rentrée scolaire. Il sera accompagné de Gabriel Attal, Ministre de l’Education Nationale et de la Jeunesse et de Carole Grandjean, Ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la transformation professionnelle, viendra rencontrer les personnels du Lycée professionnel de l’Argensol dès 11h 30.

Après la réforme de l’apprentissage, le Président de la République avait fixé, le 4 mai dernier, un cap pour transformer les pycées professionnels avec un objectif clair et simple : 0 décrochage et 100% d’insertion professionnelle. « Cette transformation permise par un financement de près d’un milliard d’euros supplémentaires par an est nécessaire pour faire réussir la jeunesse et doter notre pays de compétences stratégiques » avait déclaré Emmanuel Macron.

C’est la 1ère fois depuis son élection en 2017
que le Président de la République viendra officiellement dans le Vaucluse, dans une ville dont le maire, Yan Bompard est « Ligue du Sud ». Il est vrai qu’à la dernière présidentielle, Emmanuel Macron avait recueilli 48% des suffrages des Vauclusiens (134 476 voix), face aux 52% de Marine Le Pen (145 707). Mais il avait déjà fait une visite express et privée pour élever Marie-Claude Char (éditrice et veuve du poète et résistant René Char) au grade de Grand Officier de l’Ordre National du Mérite le 10 septembre 2021. Lors de ce déplacement à l’Isle-sur-la-Sorgue étaient notamment présents Bertrand Gaume, préfet en exercice à l’époque ainsi que François Burdeyron ancien préfet de Vaucluse, qui avait été à la manœuvre pour que Marie-Claude Char reçoive cette distinction des mains du Président de la République.


Plus de galettes et moins de rois

Loin de vouloir être impartiale, une chronique est un regard, une interpellation, l’expression d’une opinion, voire l’esquisse d’un sourire dans une actualité pas toujours très drôle. Aujourd’hui, la crise politique que traverse notre pays ne laisse personne indifférent. Je ne porterai pas ici de jugement sur le bienfondé ou la nature même de la réforme des retraites mais plutôt sur la méthode.

A de nombreuses reprises le Président de la République s’est voulu le chantre d’une « nouvelle méthode » de gouvernance plus empathique, plus à l’écoute, plus participative. Il l’a d’abord exprimée dans son livre programme, Révolution, paru en novembre 2016. Un titre qui résonne aujourd’hui étrangement… Ce fut, ensuite, en décembre 2018, la consultation citoyenne organisée par le Conseil Économique Social et Environnemental, en réponse à la crise des gilets jaunes. Après, en avril 2019, nous avons eu la convention citoyenne pour le climat. En septembre 2022, ce fût la création du Conseil National de la refondation (pardon du peu), un organisme chargé de « construire ensemble l’avenir de la France ». Toutes ces initiatives partent d’une volonté louable mais que sont-elles devenues ? Toutes ces consultations, tous ces débats, toutes ces contributions à quoi ont-ils servis ? A permettre au Président de la République de décider de tout et tout seul ?…

“Toutes ces initiatives partent d’une volonté louable mais que sont-elles devenues ?“

Après la gestion de la crise du Covid 19 qui a donné l’opportunité de l’exercice d’un pouvoir solitaire et autoritaire, la réforme de la retraite nous plonge, aujourd’hui, dans une crise politique grave. Un homme seul, fût-il le premier d’entre nous, peut-il décider contre tous et passer en force ? Un seul homme peut-il ainsi statuer sur l’avenir de millions de personnes et mettre le pays dans un tel chaos ? De quel bois faut-il être constitué pour être insensible à l’avis contraire d’une immense majorité de ses concitoyens, à faire fi de la représentation nationale et encore moins des représentants syndicaux ? On est bien loin d’un des fondements de notre constitution qui dans son article 2 dit que le principe de notre république est : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

« son principe est :  gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple »

article 2 de la Constitution

Nous sommes de plus en plus nombreux à estimer que cette monarchie présidentielle a vécu. Et que le pouvoir ne doit plus se conquérir mais se partager. C’est la condition pour retrouver une démocratie apaisée, représentative et légitime.

En s’entêtant le Président de la République a réussi à faire évoluer « le non à la réforme des retraites» en « un non à Emmanuel Macron ». Cette translation du mécontentement sera sans doute déterminante pour l’avenir. A minima de précipiter ce système dans les oubliettes de l’histoire et en cela il nous aura rendu service.


Plus de galettes et moins de rois

Jean-Christophe Daudet, le maire de Barbentane, a rencontré Emmanuel Macron, président de la République lors d’une réception à l’Élysée qui accueillait les acteurs engagés dans la lutte des feux de forêt durant 2022. L’édile du village médiéval des Bouches-du-Rhône qui compte 4 500 âmes a, pour l’occasion, remis en mains propres au président, une lettre évoquant le projet de restauration de la Montagnette qui a subi de violents incendies les 14 et 18 juillet derniers détruisant 550 hectares sur les 1500 que compte la colline. 1 000 pompiers avaient alors été mobilisés pour sauver la flore et la faune de la Montagnette.

Dans cette missive
Dans cette missive, Jean-Christophe Daudet évoque un projet d’irrigation de la Montagnette, avec de l’eau non-potable- pour arroser les champs d’oliviers, favoriser le retour du pastoralisme notamment autour de l’abbaye de Frigolet, le développement des vignes, des herbes de Provence, des arbousiers et amandiers qui constitueront autant d’espaces coupe-feu pour protéger le village et juguler les possibles récidives de feu de forêt par vent du Sud ou Mistral. Les réseaux d’irrigation garantiraient également l’approvisionnement de réservoirs destinés aux sapeurs-pompiers dans la défense contre l’incendie.

La remise de la lettre

Une possible irrigation ?
« Cette eau proviendrait de la plaine pour gagner la montagnette et le village via ‘un acheminement possible techniquement’ et réalisable ‘le dénivelé entre la laine et la colline n’étant que d’une trentaine de mètres’. D’ailleurs le débit du Rhône est de 250m3 minimum par seconde en juillet tandis que les nappes de la Durance se trouvent à 6m de profondeur », plaide le maire dont le centre ancien moyenâgeux de Barbentane vient d’être classé site patrimonial remarquable.

Anticiper
En faisant passer cette missive au plus haut niveau de l’État, Jean-Christophe Daudet en appelle à la solidarité de l’État d’une part pour la restauration de la Montagnette, ainsi que l’obligation pour les gestionnaires et utilisateurs de réseaux ferrés d’éviter toutes récidives dans le déclenchement des feux.  
Enfin, des représentants du SDIS 13 (Service départemental d’incendie et de secours) ainsi que le capitaine Pascal Chauvet, chef du centre de secours ‘La Montagnette’ étaient présents.


Plus de galettes et moins de rois

La municipalité de Carpentras, ses habitants, et plus largement les habitants du Comtat Venaissin ont remarqué un manque de personnels de police, de gendarmerie et de justice sur le territoire. La mairie de Carpentras a déjà tenté d’alter plusieurs fois le Président de la République, en vain.

Le maire Serge Andrieu a donc décidé de lancer l’opération ‘J’écris au Président’, accompagné par les maires et élus d’autres communes du Comtat Venaissin tels que Valérie Michelier (maire de Caromb), Norbert Lepatre (maire de Modène), Siegfried Bielle (maire d’Aubignan), Frédéric Tenon (maire de Malaucène), Gérard Borgo (maire de Loriol-du-Comtat), Alain Constant (maire de Bédoin), Sabrina Sol (1ʳᵉ adjointe à la mairie de Beaumes de Venise). Ensemble, les élus invitent les habitants du territoire qui se sentent concernés par l’insécurité à interpeller également le Président de la République en adressant un courrier gratuit à l’Élysée.

Il est possible de télécharger la lettre type directement sur internet. Des lettres types et des enveloppes pré-remplies sont d’ores et déjà à disposition des habitants à la mairie de Carpentras, au Centre communal d’action sociale, à la mairie annexe de Serres, à la Maison du Citoyen, à la Charité, à la bibliothèque Inguimbertine, aux centres sociaux Tricadou et Villemarie, ainsi qu’à l’association Art et Vie.

Pour plus d’informations, cliquez ici.

V.A.

https://www.echodumardi.com/tag/president-de-la-republique/   1/1