29 avril 2024 |

Ecrit par le 29 avril 2024

Les prisons françaises sont surpeuplées

Le 6 juillet 2023, la France était une nouvelle fois condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour la vétusté de ses prisons, trois ans après un jugement historique l’épinglant pour de sévères problèmes de surpopulation carcérale. Saisie par une trentaine de détenus de cinq établissements pénitentiaires de métropole et d’outre-mer, la CEDH avait alors recommandé à l’État d’« envisager l’adoption de mesures générales visant à supprimer le surpeuplement et à améliorer les conditions matérielles de détention ». C’est cette fois-ci trois détenus de la prison de Fresnes qui ont obtenu la condamnation de la France pour les conditions de détention qu’ils ont subies. Lorsqu’ils ont saisi la Cour en 2018, le taux de surpopulation dans ce centre pénitentiaire de la banlieue parisienne était de 197%.

D’après les chiffres du ministère de la Justice, sur lesquels se base cette infographie, les prisons de France connaissent une issue quasi-systématique de surpopulation : leur taux d’occupation n’est tombé qu’une fois en dessous des 100% depuis 1990 (en 2001, les établissements pénitentiaires français voient brièvement leur taux d’occupation descendre à 98,4%). Dans sa décision rendue en juillet, la CEDH écrit considérer que les conditions d’emprisonnement en France vont à l’encontre des articles 3 et 13 de la Convention européenne des droits de l’homme (interdiction des traitements inhumains ou dégradants et droit à un recours effectif), notamment « en raison des conditions de détention subies par les requérants du fait de la surpopulation carcérale ». Le pays devra, au total, verser plus de 46.000 euros aux trois plaignants.

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Valentine Fourreau, Statista.


Les prisons françaises sont surpeuplées

Ce vendredi 28 juillet, le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, a inauguré la structure d’accompagnement vers la sortie (SAS) d’Avignon-Le Pontet. L’objectif de ce lieu est double : désengorger les prisons et préparer la réinsertion des détenus.

Construite à côté du centre pénitentiaire du Pontet, la structure d’accompagnement vers la sortie (SAS) d’Avignon-Le Pontet dispose d’une capacité de 120 places pour accueillir, sous le régime de la semi-liberté, des détenus qui purgent de courtes peines ou à qui il reste moins de deux ans de détention. L’objectif du lieu est d’améliorer la réinsertion des détenus, mais l’établissement n’est pas réservé aux seules personnes avec un projet professionnel. Les détenus en fin de droits sociaux ou ayant des problèmes d’addiction à l’alcool ou la drogue peuvent aussi être orientés vers cette structure.

Le centre pénitentiaire du Comtat Venaissin ouvrira en 2026

L’objectif est de mieux accompagner la sortie, mais aussi de désencombrer les prisons. Conçu pour accueillir 650 personnes, le centre pénitentiaire du Pontet héberge actuellement plus de 800 détenues. Ces derniers mois, via leurs syndicats, les agents de la pénitentiaire n’ont cessé d’alerter sur cette surpopulation carcérale et sur les violences à répétition commises entre détenus, mais aussi envers les agents. La création du futur centre pénitentiaire du Comtat Venaissin, à Entraigues-sur-la-Sorgue, devrait également permettre de soulager la prison du Pontet. D’une capacité de 400 places, l’établissement devrait être opérationnel début 2026.

Le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, inaugure la structure d’accompagnement vers la sortie d’Avignon-Le Pontet © Jérôme Renaud
Discours d’inauguration de la SAS d’Avignon-Le Pontet par le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti © Jérôme Renaud 
Session de questions-réponses avec le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti © Jérôme Renaud

Les prisons françaises sont surpeuplées

Plus de onze millions de personnes sont actuellement incarcérées dans le monde – dont une grande part aux États-Unis. Selon les données récentes de l’organisation World Prison Brief : on y compte actuellement plus de deux millions de détenus, soit 629 pour 100 000 habitants.

Le nombre de personnes derrière les barreaux est également relativement élevé au Rwanda (580 pour 100 000), en Thaïlande (411) et au Brésil (389). Dans des régimes autoritaires comme la Russie, la Turquie ou l’Iran, on compte également plus de 200 personnes incarcérées pour 100 000 habitants.

À titre de comparaison, la France compte environ 106 détenus pour 100 000 habitants, et le Canada et la Belgique respectivement 104 et 90 comme le montre notre graphique. L’Hexagone se classe ainsi au 139e rang mondial sur 223 pays étudiés.

Dans certains pays comme la Chine, le taux de détention est d’environ 119 personnes pour 100 000 citoyens selon les données officielles, bien que le nombre de prisonniers non déclarés soit probablement bien plus élevé. Les données gouvernementales n’incluent pas les personnes en détention provisoire ou administrative. À cela s’ajoute la situation des Ouïghours chinois, dont environ un million de personnes, essentiellement des musulmans, seraient emprisonnés dans des camps de détention, selon des chiffres relayés par Ouest France.

De Claire Villiers pour Statista


Les prisons françaises sont surpeuplées

C’est à une bien curieuse invitation-presse que nous avons été conviés vendredi dernier : participer à un Escape Game dans les Archives Départementales de Vaucluse installées depuis 1883 dans la partie nord du Palais des Papes à Avignon.

Un escape game, kesako ?
L’escape game – ou jeu d’évasion grandeur nature – est né au Japon en 2007 et est arrivé en France en 2013. Le concept est simple : enfermé dans une salle avec une équipe de 3 à 6/8 joueurs vous avez 60 minutes pour vous en échapper ou accomplir une mission. Les énigmes font appel à la logique et l’esprit d’équipe et nécessitent coopération et communication pour les résoudre.

Un mot d’ordre : pousser la porte des Archives et venez jouer
Valérie Montluet, responsable des Publics aux Archives Départementales nous a rappelé l’esprit dans lequel ce jeu a été commandé par le Département et réalisé par la société avignonnaise TimeXperience. Parti du constat que les Archives Départementales sont très mal connues du grand public, il s’agissait de l’inciter à pousser cette petite porte au pied de la Tour de la Campane. On croit souvent que c’est réservé aux historiens alors que c’est un service public qui par définition s’adresse à tout le monde. Il s’agissait aussi de «dépoussiérer» l’image de marque des Archives et de capter un public plus jeune. Cependant – et c’est un choix- le jeu est plus axé sur la découverte des bâtiments que sur le contenu des archives. Il y aura d’ailleurs des espaces du Palais accessibles qui ne sont pas ouverts au public habituellement. Point besoin d’être spécialistes ou historiens : juste jouer le jeu de l’observation et de la coopération pour résoudre des énigmes tout en déambulant dans un lieu mémorial.

Trouver la clef pour s’échapper du Palais
Les joueurs disposeront de moins de 60 minutes pour résoudre quatre énigmes, dans quatre lieux : « la Fromagère », la Chapelle Benoît XII, la tour de la Campane, les « Basses-Fosses » et en traversant  quatre époques : le Moyen-âge, la Révolution française, la Révolution industrielle et le XXe siècle. Ils devront récupérer quatre amulettes pour obtenir la clef qui leur permettra de s’échapper du Palais. Un maître  du jeu accompagnera les participants à ces parties gratuites et accessibles aux plus de huit ans.

Nous étions donc une douzaine de journalistes à être «  Piégés dans le Palais des Papes »
Il est difficile de décrire le jeu sans trop dévoiler d’indices ni induire des solutions. Vous dire que l’émotion la plus forte n’est pas forcément dans le jeu mais dans le fait d’être dans ce lieu chargé d’histoire. En effet la partie nord du Palais actuellement occupée par les Archives était la prison, l’ancienne chapelle pontificale servait de promenoir pour les prisonnières au XIXe siècle. Et c’est tout un symbole que d’être immergés dans les magasins d’archives, au milieu des documents, concentrés sur la recherche d’indices pour trouver la clé de la liberté.

Ouvert pour la première fois au public à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine
Les premières séances seront proposées au public les samedi 17 et dimanche 18 septembre de 11h à 19h (dernier départ à 18h). Réservation obligatoire au 04 90 86 16 18.

Ce jeu sera ensuite régulièrement proposé par les Archives départementales, principalement durant les vacances scolaires, et ce jusqu’ en 2024, date de leur déménagement. En effet, logées au sein du Palais depuis 1880, les Archives représentent 25 kilomètres de documents sur supports traditionnels mais bientôt (courant 2025) les données dématérialisées et les archives électroniques prendront toute leur place dans le futur Pôle de recherche et de conservation situé dans le quartier d’ Agroparc.

Archives départementales. Salle de lecture. Du mardi au vendredi de 8h30 à 17h. Palais des Papes. 04 90 86 16 18. http://archives.vaucluse.fr Avignon

https://www.echodumardi.com/tag/prison/   1/1