16 juin 2025 |

Ecrit par le 16 juin 2025

63 M€ pour la culture

Le Conseil régional de Provence- Alpes-Côte d’Azur s’est engagé à attribuer à la culture près de 63M€ millions pour l’année 2020. C’est ce que vient de rappeler Renaud Muselier, président du Conseil régional, lors d’une rencontre avec les représentants locaux des syndicats du Spectacle Vivant avec l’Union syndicale des employeurs du secteur public du spectacle vivant (USEP-SV), le Syndicat national des arts vivants (Synavi) et le Syndicat des musiques actuelles (SMA). Ce budget régional pour la culture est en augmentation de18,6% par rapport à 2019.Il représente cette année 39M€ en fonctionnement et environ 24M€ en investissement. Ce montant représente 3,4% du budget global de la Région.

« Les actions développées par notre collectivité favorisent, non seule- ment les équipements structurants et les festivals emblématiques qui participent à l’attractivité de la région, mais également la création indépendante, le renouvellement des formes artistiques et les actions d’éducation artistique et culturelle ou d’égalité d’accès de tous à la culture », a expliqué Renaud Muselier.

C’est d’ailleurs dans cet esprit que la Région souhaite également entamer une réflexion sur une nouvelle étape de la décentralisation culturelle en Provence-Alpes- Côte d’Azur dans le cadre de la rédaction du futur Contrat de plan Etat-Région 2021/2027.


63 M€ pour la culture

«La fracture numérique, c’est la fracture sociale » martèle Renaud Muselier, président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, venu à Châteauneuf-du-Pape pour expliquer son engagement. « Depuis notre mandature, nous avons multiplié par 3 notre intervention avec 28,8M€ engagés. Cette année, nous verserons une somme de 25M€ supplémentaires. Grâce au haut débit, notre ‘Smart Région’ peut développer ses territoires, moderniser ses administrations, attirer de nouvelles entre- prises, permettre à celles qui y sont implantées de se développer, de mettre en valeur le tourisme, les sites, le patrimoine, les festivals, de créer des emplois. Le Vaucluse est un véritable pionnier en la matière, c’est le premier à s’être engagé sur la voie du numérique. »

 

■ 7 500 km de câbles de fibre optique

Dès 2010, le premier SDTAN (Schéma directeur territorial d’aménagement numérique) était lancé par Claude Haut, l’ancien président du Conseil général de Vaucluse (devenu depuis conseil départe- mental). En lui succédant, Maurice Chabert imprime sa marque avec un coup d’accélérateur pour mettre en place le THD (Très haut débit) d’ici 2022, au lieu de 2036. De quoi faire gagner 14 ans au départe- ment qui aura consacré 170 M€ à ce Logement projet depuis 2012. Dès le premier plan de déploiement, 55 000 prises ont été posées (ce qui représente une couverture de 50% du territoire). Pour le second plan, ce sera une vague de 50 000 autres qui équiperont la zone publique, les appartements, maisons, entreprises, universités, collèges, écoles, lycées, hôpitaux, centres de formation d’apprentis, musées, casernes de pompiers…

D’autres zones d’interventions ‘privées’ ont été confiées aux opérateurs historiques, Orange et SFR dans les secteurs d’Orange, Avignon, Le Pontet, Carpentras, Cavaillon, Pertuis, Pernes-les- Fontaines, Monteux ou l’Isle-sur- la-Sorgue. Mais, à terme, le THD public – 7 500 km de câbles de fibre optique, 250 emplois à temps plein pour les chantiers de déploiement – concernera 105 des 151 communes de Vaucluse pour renforcer bientôt leur attractivité autour de villes comme Bollène, Valréas, Vaison ou Apt mais aussi de villages comme Le Crestet, Gargas, Grillon, les Beaumettes, Saumane, Séguret. Dans quelques mois ce sera le tour d’Aurel, Buoux, Auribeau, Brantes, Caseneuve, Faucon, Grambois, Murs, Saint-Trinit ou Sivergues, en pleine campagne d’être connectés.

 

■ Irriguer les villages

Maurice Chabert insistera sur le terme débit : « Avant, quand j’entendais ce mot, c’était avec effroi à cause des crues et des inondations qui ont frappé ce département. Là, il s’agit d’arroser en fibre optique les zones d’entreprises, d’irriguer les villages, même ceux les plus éloignés des villes pour réduire la fracture sociale partout en Vaucluse. »

Le Préfet, Bertrand Gaume parlera, lui, de pas de géant entre le téléphone et le fil de cuivre des années 1970 à la fibre optique des années 2020, en passant par le minitel ou le fax d’antan. « Les transmissions vont désormais à la vitesse de la lumière. Pour une carte d’identité, avant on passait par la préfecture ou les trois sous-préfectures du département, maintenant à la mairie cela prend 10 minutes grâce à la dématérialisation ! Le Vaucluse a été un département pilote qui a essuyé les plâtres, maintenant le THD est un atout essentiel et fondamental pour chacun. Et comme nous sommes à Châteauneuf-du-Pape, insistons sur la visite virtuelle de nos vignobles, de nos chais qui permettent à nos vignerons de faire connaître leur travail, leur production et d’exporter nos meilleurs vins au bout du monde. »

Pour savoir dans quelle zone se trouve votre domicile ou votre entreprise : www.vaucluse-numérique.fr. 0 809 54 00 84 (appel gratuit).


63 M€ pour la culture

Lors de la présentation des vœux à la presse et d’une visite à Apt, Renaud Muselier s’est exprimé sur l’action de la Région en faveur des territoires à l’écart du développement métropolitain. Quels moyens pour les petites villes inscrites dans la ruralité ?

C’est un sujet qui se présente sous les meilleurs auspices, mais il crispe les relations entre le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’État. Le projet de loi ‘décentralisation, différenciation et déconcentration’ entend bien assouplir les relations entre l’État et les collectivités. Par exemple, en permettant l’expérimentation de toutes sortes de dispositifs, avant de les généraliser. Ce principe de liberté locale prévoit d’agir dans les domaines de la transition écologique, du logement et des trans-ports.

« Il faut libérer l’initiative dans notre pays. Il faut faire de l’expérimentation un principe fondateur de notre République », avait proclamé de son côté Renaud Muselier lors de la deuxième Conférence des maires (mars 2019) organisée par l’institution régionale qu’il préside, disposant d’un budget de 3,3 milliards au service du territoire.

 

■ Changement d’échelle territoriale

Si les positions semblent converger, l’opposition reste frontale dans les faits. « Les services de l’État sont fondamentalement centralisateurs, nous sommes fondamentalement décentralisateurs », explique le président des Régions de France dans le bureau du maire d’Apt, Dominique Santoni. Une chance pour les petites villes ? « En 2015, nous étions encore largement une collectivité d’appui, faisant un peu de tout sur tout. La Région est maintenant au centre d’un nouveau système territorial Europe, Régions, intercommunalités », observe-t-il. Ce qui ne rassure pas forcement les maires des communes à l’écart du développement métropolitain : avalanche législative, multiplication des normes imposées, baisse des dotations, disparition progressive des recettes provenant de la taxe d’habitation sans en connaître la compensation ; les maires se sentent abandonnés par l’État au moment où le renouvellement urbain est crucial pour l’attractivité et la survie des petites communes. « Je pense, en effet, que nous devons recréer de l’attractivité et que nous ne pouvons pas le faire sans avoir de partenaires. Nous avons choisi de le faire en valorisant notre patrimoine, notre histoire et notre image. C’est le fil rouge de notre action », résume Dominique Santoni, maire d’Apt.

 

■ Mais que fait la Région pour le Vaucluse ?

« On parle bien de projets et de vision, non pas de distribuer des subventions, ni de regarder l’étiquette politique », rassure Renaud Muselier. « Ceux qui étaient en avance, comme Arles* vont prendre un peu de retard. Ceux qui étaient un peu en retard comme Apt prendront un peu d’avance. » En deux vagues de contrats d’équilibre territoriaux, Apt a reçu près de 2,2M€ de concours régional pour engager son renouvellement urbain : aménagement des places principales en cœur de ville, du plan d’eau de la Riaille, de l’esplanade de l’office de tourisme et de la gare routière.

« La Région Sud est la seule à avoir la gamme complète d’aides aux territoires, du ‘Fonds régional d’aménagement du territoire’ (Frat) pour les communes aux contrats de proximité pour les conseils départementaux ; 500 M€ au total sur le mandat ». Ce qui lui confère une certaine souplesse pour s’adapter à la diversité des territoires.

Le Vaucluse, premier département visité par l’édile au début de son mandat, a bénéficié de 14M€ de concours pour 207 projets au titre du Frat, dispositif au service de toutes les communes portant un projet d’aménagement ou d’équipement. Et de 47M€ au titre des contrats régionaux d’équilibre territoriaux (Cret), projets portés par les intercommunalités.

 

« Les services de l’Etat sont fondamentalement centralisateurs, nous sommes fondamentalement décentralisateurs. »

 

■ La formation est cruciale pour les petites villes qui offrent des emplois

Le Conseil régional a également rebâti une politique économique avec les entreprises. A Apt, Aptunion (260 000€), Progress (173 000€) ou SNE premier (172 000€) ont profité d’aides et de financements pour développer leur activité. Mais le principal obstacle reste la formation et l’emploi. Malgré une baisse de 6,5% du nombre de demandeurs d’emploi (Catégorie A) sur le bassin d’Apt- Cavaillon entre septembre 2018 et septembre 2019, les entreprises ont des difficultés chroniques à recruter. C’est la clé de voûte des territoires non métropolitains : les cadres hésitent à venir. Et beaucoup de personnes non qualifiées peinent à s’insérer sur un marché du travail pourtant très ouvert. A Apt, Pôle emploi aide les entreprises de main-d’œuvre à embaucher à partir d’une analyse de poste et finance jusqu’à 400 heures de formation en condition réelle d’emploi. Les résultats sont là –une dizaine de CDI signés en 2019 chez Aptunion par exemple– mais ces recrutements sont trop peu nombreux ou fragiles sur le territoire pour assurer le bon développement des entre- prises. Or, les conseils régionaux ne peuvent plus guère agir pour équilibrer l’offre et la demande au plus près des besoins de chaque bassin d’emploi puisque « l’État nous a retiré la compétence sur l’apprentissage ». Il n’est pas certain que les régions aient encore les moyens d’intervenir dans le champ de l’apprentissage au cours des prochaines années. « L’autorité nationale de financement et de régulation de la formation professionnelle et de l’apprentissage (France compétence) ne nous a rien dit sur la façon dont les choses vont se passer », peste le président des Régions de France. Cette institution –représentant les conseils régionaux auprès des pouvoirs publics et des institutions européennes– réclame des compétences clairement identifiées au service du territoire : économie, transport, éducation et formation. Des thématiques adaptées à la ruralité et à ses centralités.

« Plutôt que par ‘3D’ pour décen- tralisation, différenciation, déconcentration, on ferait mieux de commencer par les « 3C », pour confiance, compétences, clarification », conclut Renaud Muselier.

https://www.echodumardi.com/tag/renaud-muselier/page/6/   1/1