3 mai 2024 |

Ecrit par le 3 mai 2024

(Vidéo) Pierre Gonzalvez : “Dominique Santoni crée la Team Vaucluse.“

Rencontre sur le studio de L’Echo du Mardi lors de la soirée “Cultive ta boite“ organisée par le Réseau Entreprendre Rhône-Durance avec Pierre Gonzalvez, Président de Vaucluse Provence Attractivité et Vice-Président du Conseil départemental de Vaucluse.


(Vidéo) Pierre Gonzalvez : “Dominique Santoni crée la Team Vaucluse.“

Rencontre sur le studio de L’Echo du Mardi lors de la soirée “Cultive ta boite“ organisée par le Réseau Entreprendre Rhône-Durance avec Marie-Laure Baron, Présidente du Réseau Entreprendre Rhône-Durance.


(Vidéo) Pierre Gonzalvez : “Dominique Santoni crée la Team Vaucluse.“

Après le succès de ‘Cultive ta boîte’ l’événement organisé la semaine dernière par Réseau Entreprendre Rhône Durance au Palais des papes, point d’étape pour une fédération qui pousse les murs pour accompagner toujours plus de projets de création/reprise d’entreprise sans déroger à un principe qualitatif porté en étendard. Questions à Olivier de la Chevasnerie, président national.

2021, une année pas comme les autres ?
« C’est une année de forte reprise économique, mais marquée par des problématiques de recrutement et d’approvisionnement, des difficultés qui font que la reprise, très forte, devient… violente. Le résultat d’une croissance conséquente après une année 2020 affaiblie par le dur de la crise sanitaire, qui a laissé des traces. Ce qu’on recherche, c’est l’apaisement… Les grands écarts, au niveau social, font toujours souffrir. »

Côté lauréats, la crise a-t-elle redistribué les cartes ?
« Pas vraiment, il y a eu néanmoins une accélération du nombre de dossiers dits « à impact », autour des activités de proximité, du numérique, de la prise de conscience environnementale… Mais c’est une tendance que l’on observait déjà avant-crise, qui s’est renforcée. Il y a 20 ans, on accompagnait des structures industrielles, au début de la décennie nous avons basculé sur le numérique, et aujourd’hui sur ces sociétés à impact et qui en font un véritable business model, basé sur le social, le sociétal, l’écologie. »

Cet ‘impact’ est-il devenu un critère ?
« C’est vrai qu’aujourd’hui, nous demandons à tous nos porteurs de projet ou candidat à la reprise d’entreprise de réfléchir à cette notion d’impact, quel que soit le domaine d’activité concerné. Une sorte de sensibilisation, d’acculturation, chez nos lauréats, mais aussi chez nos adhérents. Nous accompagnons d’ailleurs, désormais, en plus des sociétés classiques, les structures créatrices d’emplois qui relèvent de l’ESS (Economie sociale et solidaire) notamment, souvent sous statut associatif. »

« Tous ces dirigeants qui, bénévolement, accompagnent nos lauréats sont des héros. »

Vous officiez aussi sur le volet reprise d’entreprise…
« Les repreneurs aussi peuvent avoir besoin d’un accompagnement. Comme pour les créateurs, ils devront porter un projet qui génère de la création d’emplois, cinq au minimum. Pendant la crise, les reprises se sont quasiment arrêtées. Les vendeurs, devant des résultats en berne, ont temporisé, et les acheteurs ont essuyé des refus de financement. Il ne faut pas oublier qu’une reprise nécessite des capitaux plus importants qu’une création, et la crise a augmenté le facteur risque. D’où un réel coup de frein. D’où aussi, aujourd’hui, un franc retour, avec 50% de nos dossiers émanant de repreneurs de PME. Nous le constatons au quotidien, il y a plus de candidats à la reprise que d’entreprises à reprendre, au contraire des TPE. La cession-transmission de PME est un vrai sujet. »

Qui sont vos membres ?
« Des chefs d’entreprise qui ont envie de transmettre leur expérience. On retrouve énormément d’anciens lauréats, certains sont même présidents d’antennes locales, c’est pour moi une preuve tangible de ce que le Réseau leur a apporté. Être chef d’entreprise, ça s’apprend, et ça se transmet. C’est un savoir-faire, une valeur ajoutée dont Réseau Entreprendre se nourrit. Tous ces dirigeants qui, bénévolement, accompagnent nos lauréats sont des héros… »

Qui finance ?
« Des fonds privés à 90%. Les frais de fonctionnement sont couverts par les cotisations des membres ou du mécénat. Et nous fédérons un ensemble de banques partenaires pour le volet prêts. Sur les 10% restants, nous bénéficions parfois de l’aide aux associations des collectivités locales, les Régions notamment. Et bien sûr Bpifrance reste un soutien majeur, en participant au fonds de prêts ou en garantissant ces prêts. »

En 2022 ?
« De la croissance, encore. Pour couvrir ce que nous appelons « les territoires oubliés », via les antennes déjà en place à proximité. Une dizaine d’associations sont déjà mobilisées autour de ce très beau projet. »

Propos recueillis par Isabelle Auzias – Tribune Côte d’Azur pour Réso Hebdo Eco – www.reso-hebdo-eco.com  

Parcours express
Olivier de la Chevasnerie, outre ses fonctions de président de la fédération, dirige Sygmatel, grand groupe de services en électricité, sûreté et audiovisuel du quart Nord-Ouest de la France. Issu des rangs du CJD Nantes-Atlantique, il a basculé sur le Réseau en tant que membre, puis administrateur, puis président de l’antenne nantaise pendant quatre ans. De là, il intègre le bureau national, sous la mandature de Gérard Leseur, de 2015 à 2018. En 2018, il est élu président de la fédération internationale.
Créé en 1986, par André Mulliez, Réseau Entreprendre ne cesse de s’étendre. Son ambition passe par l’international, avec l’aide à l’ouverture d’antennes à l’étranger. Après la Belgique, le Maroc, la Tunisie, l’Espagne ou l’Italie, de nouvelles implantations sont dans les tuyaux. Objectif : un pays par an…

Réseau Entreprendre : un business model pair to pair
Présent sur 10 pays via 130 antennes, regroupant quelque 9 000 adhérents, le Réseau a accompagné 1 350 entrepreneurs sur le cru 2020. 25M€ de prêts d’honneur ont été accordés aux 6 000 lauréats déjà suivis. Réseau Entreprendre, c’est aussi 300 salariés, dispatchés sur l’ensemble des antennes (25 au siège). Pour bénéficier des bons offices du Réseau pendant deux ans, il faudra respecter quelques critères (création de cinq emplois à trois ans, être majoritaire au capital de la structure…).
Une sélection assez drastique des dossiers qui débouche sur des résultats probants post-accompagnement : 90 % des structures épaulées par Réseau Entreprendre passent le cap fatidique des cinq ans, créations et reprises mêlées. Un taux de réussite qu’Olivier de la Chevasnerie explique par la qualité exceptionnelle de l’accompagnement proposé, « via des chefs d’entreprise capables de mobiliser leur écosystème pour soutenir nos lauréats, et qui pendant deux ans vont donner du temps, de l’énergie, du conseil. Un vrai cheminement, très professionnel. » Des mentors qui s’interdisent toute prise de participation dans les projets épaulés par éthique.
En 2022, opération numérisation en cours : développement et fiabilisation des procédures, pour une meilleure gestion des encours de prêts notamment (100M€ au compteur). « On s’améliore, on progresse, on grandit… » Dans un contexte économique plutôt porteur.


(Vidéo) Pierre Gonzalvez : “Dominique Santoni crée la Team Vaucluse.“

Avignon. Le parvis du Palais des papes grouillait de monde hier soir. Exactement ? 650 personnes ont répondu à l’appel du courage. En tête d’affiche ? Jean-Louis Etienne médecin explorateur ; Cynthia Fleury philosophe et psychanalyste et Jean Moreau Président-Fondateur de Phénix, entreprise anti-gaspi alimentaire. Le premier événement de l’après masque a enthousiasmé le monde économique ! 360 entrepreneurs avaient, auparavant, assisté aux ateliers de réflexion et de partage d’expérience dans l’après-midi à l’espace Jeanne Laurent. Le 1er mars ‘la vie d’après’ a repris ses droits.

Ils étaient trois à évoquer le courage auprès des 25 réseaux de chefs d’entreprise. Aux manettes ? Le Réseau Entreprendre Rhône-Durance autour de sa présidente Marie-Laure Baron, flanquée de sa garde rapprochée Brigitte Borel la directrice, Carole Leleu chargée de mission et les 12 membres du Copil (Comité de pilotage). La conférence ? Elle était animée par Marie-Laure Baron (Institut des langues) et Jérémy Mutchler (Signarama), membre du réseau. La soirée fut rondement menée à tel point que personne n’aura vu défiler l’heure.

Plus de 650 dirigeants et responsables d’associations ainsi que 25 réseaux de chefs d’entreprise étaient présents ce 1er mars au Palais-des-papes

Un mal pour un bien
«On a travaillé pendant 8 mois avant que le Covid-19 nous arrête en plein vol puisque cet événement devait avoir lieu le 10 mars 2020, se remémore Marie-Laure Baron. Nous avons dû tout recommencer et travailler autant de mois pour relancer la manifestation. Ce qui est extraordinaire ? Les trois orateurs, durant ces deux ans, ont développé leur aura, intervenant partout et sur de nombreux sujets. L’intérêt de les rencontrer et de les entendre a donc cru au regard de ces années troubles. La thématique du courage était encore plus d’actualité.»

Trois personnalités, trois générations, trois visions
«Les conférenciers ont une vision de l’entreprise et de l’implication de l’homme dans la Cité complètement différente et complémentaire. Il nous fallait des hommes et femme qui nous éloignent de notre quotidien, qui posent le débat et qui nous permettent pour notre culture, notre enrichissement personnel, de prendre de la hauteur.» Côté budget ? L’événement se monte à 100 000€ avec un déficit prévu entre 10 000 et 12 000€.

Marie-Laure Baron, Jean Moreau, Cynthia Fleury, Jean-louis Etienne et Jérémy Mutchler

C’est quoi le courage ?

Jean-Louis Etienne
Ses phrases sont courtes et percutantes. Il est le moins disert et ses mots sont presque comptés. Du haut de ses 74 ans il est humilité. Sa voix est chaude, son regard bienveillant, il a conservé son corps d’athlète et révèlera le destin d’un petit fils et fils de modestes tailleurs.

Pour l’entrepreneur d’expéditions lointaines, comme il se définit lui-même
Le courage «C’est surtout l’énergie d’avancer, d’engager son imagination, un désir profond, de l’audace pour aller au-delà de la certitude, c’est aussi résister à la tentation de l’abandon, trouver la force d’affronter, de casser les moments difficiles qui jalonnent le chemin. C’est aussi un passage à l’acte de tous les jours. C’est accepter de changer d’avis, d’abandonner l’acquis et trouver un attrait à la construction de soi.»

Et puis il faut sortir ses antennes
«Être prêt à recevoir ce qui peut enrichir son projet via des rencontres au hasard ‘très organisé’ de la vie, saisir les opportunités tout en n’en n’attendant pas de validations fermes et préserver la voie perçue en rêve.»

Un projet exceptionnel
L’explorateur ne sait pas pourquoi il a tant affronté le froid mais il sait ce qu’il veut : Après 40 ans d’expéditions, s’immerger dans les 50 rugissants –l’endroit de la terre qui concentre le plus de CO2-, dans un navire fuselé et vertical de 100m de hauteur, ancré dans les eaux profondes à plus de 80m, pesant 1 000 tonnes et doté d’un moteur silencieux (via une éolienne). Il dérivera comme un bouchon sous la mer pour mesurer les échanges de CO2, enregistrer et inventorier la faune au moyen de l’acoustique. La mise au point de cette expérience aura pris 12 ans de sa vie. Il sourit et lache : ‘Je suis le boss’.

En bref ?
Il laissera fuser cette phrase tout bas : « Le courage est comme la marée, c’est résister à la tentation de tout abandonner et découvrir les ressources que l’on a en soi mais que l’on ignore.»

Jean Moreau, Cynthia Fleury et Jean-Louis Etienne ont conquis un public très attentif

Le courage
Pour Jean Moreau
Jean Moreau est le chef d’entreprise né dans l’univers du digital, celui qui, promis à un avenir radieux dans la fusion-acquisition d’une belle banque américaine, a tout plaqué à 20 ans, abandonnant un confort de vie pour partir de zéro, à une période charnière, l’année de son mariage et créer une entreprise -Phenix- pas comme les autres pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

Se connecter les uns aux autres
Comment ? « En connectant ceux qui ont trop : magasins, industriels à ceux qui n’ont pas assez comme les associations et les banques alimentaires. Le courage ? Il a consisté à s’extraire de cette prison dorée même si l’on a contracté des emprunts immobiliers pour créer une boîte où l’on n’a aucune connaissance, ni dans la distribution ni dans l’alimentaire et aucun réseau. C’est là qu’un regard neuf peut fonctionner.»

Construire sa propre prophétie
Il est le chef d’entreprise qui, avec sa pensée rapide et un discours aussi direct que rompu, est lui aussi entré en proximité avec l’assemblée constituée en grande partie de jeunes quadras. Son franc parler, son goût pour une audace raisonnée, sa confrontation quotidienne à l’ascenseur émotionnel ont conquis les réseaux de dirigeants présents.

Prendre des risques
«Le courage c’est faire preuve de résilience, prendre des risques, c’est la volonté d’un parcours, parfois d’une trajectoire atypique, écouter son instinct qui indique un autre chemin, c’est laisser la place à l’étincelle, comme construire sa propre prophétie, nourrir sa confiance en soi, c’est aussi la méthode Couée et s’apercevoir que le courage est contagieux.»

Et aussi ?
«Encaisser, chaque jour, l’ascenseur émotionnel avec les bonnes nouvelles même si les mauvaises sont tues et gardées pour soi. Son guide, sa boussole interne ? L’intérêt général et aussi la persévérance qui n’est pas de l’entêtement, même si la frontière entre les deux est ténue, difficile à cerner et propice au questionnement : Faut-il donner un coup de collier et où faut-il s’arrêter ? C’est aussi le courage d’être pionnier, offrir un nouveau modèle à celui, obsolète, qui s’essouffle, ouvrir les portes pour essuyer les plâtres.»

Son actu ?
«Phenix compte 200 salariés. Il est temps, désormais, de porter le combat de la précarité alimentaire au niveau Européen, sortir de la logique des déchets pour que la seconde vie, la seconde main, devienne la norme, notamment avec Le mouvement impact France. » -Impact : Ensemble changeons l’économie, un réseau d’entrepreneurs et dirigeants qui mettent l’impact écologique et social au de leur entreprise-.

En bref
Jean Moreau, tout comme Jean-Louis Etienne, a su trouver sa place dans la conférence, avec le talent de livrer simplement et sincèrement son cheminement, évoquer ses écueils et le chemin parcouru. L’intérêt général qui le porte s’achemine hors des frontières de l’hexagone pour diffuser ce nouveau paradigme vers l’Europe. Mission ? Militer, certes mais surtout proposer une économie et une société plus partageuse et donc plus juste déjà modélisée en France.   

Marie-Laure Baron et Jérémy Mutchler ont animé et relancé le débat

Le courage
Pour Cynthia Fleury
Cynthia Fleury a été la modératrice qui ouvre le chemin, indique la progression du courage dans le temps et l’espace. Elle a évoqué le phénomène de balancier pour atteindre l’équilibre ; poser les pôles nécessaires de l’homme et de la femme ; mettre les mots justes sur les ressentis et la progression de la conscience ; le sujet singulier s’effaçant face nombre, travaillant à la marge ; transformant la société pour la faire progresser, en conscience.

Le courage dans le temps et l’espace
«Le courage connaît, aux temps antiques, une approche viriliste, une force physique et morale tendant vers l’héroïsme, pour, ensuite se féminiser, tendre vers la tempérance, un équilibre, une voie vers l’intelligence du contexte. C’est aussi préférer la résilience –capacité à surmonter les chocs traumatiques- au pouvoir. Le courage c’est transformer les choses, un outil de régulation, d’organisation qui amène à une éthique collective, à un écosystème.»

Il n’est pas inné
«C’est une valeur, une transmission, un milieu, ce que l’on a reçu des autres comme la confiance en soi et dans le monde. Il y a également un contexte pour activer le courage, un désir de persévérer, un parcours social. Aller de la peur au courage c’est aller de la conscience à la tempérance – modération-. C’est la confiance en soi et dans le monde. Il y a un contexte pour activer le courage, un désir de persévérer, un parcours social. Il y a une tradition, une expérience de la solitude face au nombre, un seuil inaugural de la décision, un courage international de la vie, une conscientisation, une autonomie.»

La conscience des ambivalences
«Plus l’on est aux confins du découragement plus on sera près du courage, prévient la philosophe et analyste. On ne sait pas quand on est courageux mais l’on sait quand on est lâche. Le courage c’est mener des batailles, se protéger soi, ne pas renoncer à ses cohérences, ne pas y laisser sa santé physique et mentale, ne pas s’écarteler, ne pas céder sur ses valeurs, à l’inconfort, à l’incertitude. C’est un moment de reconfiguration des rôles ; un moment d’accélération, le bon moment, un effet de synchronicité après l’incertitude et la sidération. C’est faire face à des ressources affectives, matérielles en présence dans les moments difficiles.»

2022 ?
«2022 est l’année de la conscientisation collective sociale et écologique alors que l’événement pandémique avait été révélé en 1972. Il était référencé, annoncé depuis 50 ans ! Ce qui était théorique est devenu action et a impacté nos vies.»

En bref
Cynthia Fleury est l’auteur de ‘Le soin est humanisme’. « Quand la civilisation n’est pas soin, elle n’est rien. » Paru chez Gallimard, collection tracts, 2019. Elle conduit à une réflexion sur l’hôpital comme institution, sur les pratiques du monde soignant et sur les espaces de formation et d’échanges qui y sont liés, où les humanités doivent prendre racine et promouvoir une vie sociale et politique fondée sur l’attention créatrice de chacun à chacun.

Autres articles sur ce sujet :
Réseau Entreprendre, Cultive ta boîte, C’est quoi le courage ?“,
‘Cultive ta boîte’, 700 personnes attendues au Palais des Papes sur le Courage“,
AG Réseau Entreprendre Rhône-Durance : Tout ce que les 140 chefs d’entreprise ont élaboré en 2020 !
et “Réseau Entreprendre Rhône-Durance : plus d’entrepreneurs pour plus d’emplois“.

Plus de 360 personnes ont participé aux 5 parcours d’échanges dévolus au partage d’expérience.

Grâce à eux
Les membres du Copil -Comité de pilotage- qui ont organisé ‘Cultive ta boîte’, le débat sur le Courage.

Marie-Laure BARON RH PERFORMANCES Cheffe d’entreprise
Laurence CASTELAIN CHOCOLATERIE CASTELAIN Directrice développement commercial et marketing
Véronique CONSTANTIN CIT FORMATION Cheffe d’entreprise
Laurent DANSET ALIZE BATIMENT Chef d’entreprise
Elisa GRANCHER HORAO Cheffe d’entreprise ; co-fondatrice
Yves LESCONNEC CIC Directeur Vaucluse entreprises CIC
François LLADO TALAYA Chef d’entreprise
Marc-André MERCIER ARROW MANAGEMENT Chef d’entreprise ; co-fondateur
Jean-Marc MIELLE LYCEE AUBANEL Responsable de l’enseignement supérieur classique et en alternance
Emmanuel SERTAIN SHOOT THE MOON Chef d’entreprise
Brigitte BOREL RESEAU ENTREPRENDRE Rhône-Durance Directrice
Jérémy CHABERT RESEAU ENTREPRENDRE Rhône-Durance Chargé de mission en alternance
Carole LELEU RESEAU ENTREPRENDRE Rhône-Durance Chargée de mission

(Vidéo) Pierre Gonzalvez : “Dominique Santoni crée la Team Vaucluse.“

En 2014, le Réseau Entreprendre Rhône-Durance et le CJD Avignon ont initié Les Entrep’ Vaucluse avec le concours de Bpi France. Les Entrepreneuriales (les Entrep’, pour les intimes) c’est un concours d’entrepreneuriat à l’échelle régionale et nationale. Les inscriptions sont ouvertes pour la promotion 2021-2022.

Chaque année, des étudiants et jeunes diplômés se réunissent par petits groupes afin de monter ensemble un projet d’entreprise. Mais plus qu’une compétition, Les Entrep’ Vaucluse reste une aventure humaine et un programme d’entraînement à la création d’entreprise. Les jeunes se familiarisent avec les mécanismes de l’entrepreneuriat, et apprennent à faire preuve d’agilité et de créativité. L’intelligence collective, est bien sûr mise à l’honneur. Lors de la dernière édition, 19 équipes ont expérimenté la création d’entreprise pendant 5 mois. Plusieurs prix ont ensuite été remis, de l’innovation, allant au ‘coup de cœur’ ou à la communication.

Lire aussi : Innovation : découvrez les lauréats de la 7e édition Entrep’ Vaucluse

Les inscriptions sont ainsi ouvertes pour ceux âgés de 30 ans ou moins, étudiants, jeunes diplômés ou en recherche d’emploi, via ce lien https://lnkd.in/dVmjN6aD. Vous pourrez ainsi accéder à la bourse d’annonces, participer au speed-dating le mercredi 13 octobre à 18h sur Avignon et enfin candidater pour intégrer le programme d’entraînement à l’entrepreneuriat. C’est 100 % gratuit et compatible avec des études ou un emploi.


(Vidéo) Pierre Gonzalvez : “Dominique Santoni crée la Team Vaucluse.“

C’est au Château de Massillan, à Uchaux, en compagnie de Didier Perréol son propriétaire et plus de 90 chefs d’entreprise, juristes, banquiers, présidents d’associations que Marie-Laure Baron, présidente du Réseau Entreprendre Rhône-Durance a procédé à l’assemblée générale de l’association de chefs d’entreprise.

En résumé

En 2020 le réseau Entreprendre Rhône-Durance a accompagné 13 lauréats pour 11 entreprises, engagé 430 000€ et sauvegardé 110 emplois. L’autre grande nouvelle ? L’association de chefs d’entreprise réunira, le 1er mars au Palais-des-papes, lors de ‘Cultive ta boîte’, plus de 700 chefs d’entreprise autour de Cynthia Fleury (Philosophe et psychanalyste) et Jean-Louis Etienne (médecin et explorateur français). Enfin, Marie-Laure Baron cèdera la présidence, en avril 2022, à Emmanuel Sertain, président de la société de communication avignonnaise, Longrine.

Une année particulière mais porteuse de projets

«En 2020, malgré les confinements, nous avons vécu des choses intéressantes, vu, rencontré des personnes, porteurs de projets, a entamé Marie-Laure Baron. S’il y a eu des visioconférences nous avons pu, également, nous rencontrer en présentiel. En résumé ? L’activité a été dense avec 13 lauréats ce qui constitue notre deuxième meilleure année depuis longtemps. Cela veut dire que nous avons reçu des dossiers, les avons étudiés, organisé des comités grâce à l’engagement de tous, ce qui n’a pas été le cas partout en France,» a précisé la présidente également administratrice du Réseau entreprendre national.

La feuille de route 2021

Dans sa feuille de route 2021, Marie-Laure Baron a rappelé la nécessité de «Développer les adhésions, de tisser des relations avec de nouveaux partenaires, de porter le nombre de lauréats à 14, de déployer les ambassadeurs du Réseau Entreprendre Rhône Durance afin de travailler avec les entreprises locales, les institutions et de mieux faire connaître le réseau pour d’une part accroître le nombre de membres et de lauréats.»

Réseau Entreprendre Rhône-Durance

Le Réseau Entreprendre Rhône-Durance a engagé 430 000€, créé et sauvegardé 110 emplois, découvert 13 nouveaux lauréats en 2020, soutenu 11 entreprises dont 6 créations, 3 reprises et 2 développements. L’association de chefs d’entreprise a soulevé 114 000€ de cotisations et dons, compte 91 membres -dont 3 nouveaux- et 15 membres d’avenir -dont 8 nouveaux-, soit 12 nouveaux membres en 2020. Les nouveaux membres sont : Christian Constant, Bertrand Guérin, Fabien Hernandez. Les membres d’avenir sont Frank Alvarez, Jean-Christophe Boudin, Armand Cointin, Guillaume Dieudonné, Laurent Hemmerle et Rémy Volps.

L’accompagnement en 2020

Le Réseau a investi dans 1 566 heures de bénévolat ; élaboré 516 météos –fiches analytiques reflétant chiffres et ressenti des porteurs de projet- ; conçu 224 jours d’accompagnement ; diligenté 48 accompagnateurs pour 43 lauréats en cours d’accompagnement et fondé 7 clubs de lauréats.

En termes de performance ?

180 000€ de chiffre d’affaires ont été réalisés par un panel de 61 lauréats ; 623 emplois ont été créés en 2020 sur un panel de 42 lauréats ; 1 808 emplois ont été créés et sauvegardés sur un panel de 61 lauréats qui devraient se révéler pérennes à 82% et à 3 ans. Enfin, 29 entreprises lauréates sont devenues membres.

Zoom sur l’activité

Le réseau entreprendre Rhône-Durance a enregistré 155 contacts ; mené 57 entretiens de validation, étudié 28 projets, diligenté 11 chargés d’étude au gré de 30 rendez-vous et organisé 12 comités d’engagement au gré de 77 participations de membres. Les prescripteurs ? Ils proviennent en grande majorité d’internet ; de la communauté des réseaux entreprendre ; de la Chambre de commerce et d’industrie du Vaucluse ; des acteurs de la création ; d’agences d’attractivité ; de cédants et repreneurs d’affaires et de la presse. Enfin, 13 lauréats ont couronné l’année 2020 et reçu leur trophée. Voici quelques-uns d’entre eux.

Les lauréats 2020 du Réseau Entreprendre Rhône-Durance entourés de Marie-Laure Baron à gauche et Brigitte Borel à droite, respectivement présidente et directrice de l’association de chefs d’entreprise © Marie Cyrielle

Guillaume Brodard ‘Pichotdrive’

L’idée ? Proposer un Drive écoresponsable qui rassemble l’offre des magasins bio, des produits d’épicerie en vrac et primeurs locaux. L’entreprise se situe à Morières-lès-Avignon. Le chef d’entreprise bénéficie de l’expertise de son accompagnateur Laurent Bézert ‘Meffre traiteur’ et d’un prêt d’honneur de 20 000€. L’entreprise qui compte actuellement 1 salarié prévoit d’en accueillir 10 à 3 ans.

Vincent Chabbert ‘Tut-Tut’

Il a imaginé ‘Tut-Tut’ la livraison collaborative pour les entreprises et les particuliers via une application mobile de mise en relation de personnes qui circulent sur la route et d’autres en attente de la livraison d’un colis. Vincent Chabbert est en parcours création. Il est accompagné par Fabien Hernandez d’ARG solutions. L’entreprise, qui se situe à Tavel, a bénéficié de 20 000€ de prêt d’honneur. En termes de perspective d’emplois l’entreprise qui accueillait au départ deux personnes devrait en compter 10 à 3 ans.

Hervé Cortade, ‘Sogefy’

Hervé Cortade est en parcours Booster. Il travaille sur la gestion du risque client, conseil, suivi et recouvrement de créances. Il est accompagné par Fabien Hernandez d’ARG solutions, de Marc-André Mercier d’Arrow developpement et de Pierre Pernias de Dreyer. Il bénéficie d’un prêt d’honneur de 65 000€. L’entreprise avignonnaise composée de 9 salariés, en prévoit 10 de plus à 3 ans.

Jérémie Hountondji ‘Naé’ 

Jérémie hountondji est entré en parcours création Start pour ‘Naé’ société avignonnaise fabriquant et distribuant des produits alimentaires artisanaux bio, issus de végétaux. Son 1er produit est une boisson plate et pétillante à base de fleurs d’Hibiscus. Le jeune entrepreneur travaille également à la réalisation de crèmes dessert végan. Le chef d’entreprise est accompagné par Philippe Darcas et les perspectives d’emplois sont de 5 à 3 ans.

Sandrine et Yann le Moel ‘Thermolak’

Sandrine et Yann Le Moel ont opté pour le parcours développement Booster pour leur entreprise cavaillonnaise de thermolaquage, procédé industriel visant à protéger les surfaces en acier, inox, aluminium et autre support métallique. Ils sont accompagnés par Serge Edmond et Fabrice Terrin de LMD et ont bénéficié d’un prêt d’honneur de 70 000€. Leur perspective de création d’emplois est de 16 à 3 ans dans l’entreprise où ils sont actuellement 11. 

Olivier Lepine avec Brad Technology 

Olivier Lépine est en parcours création Start pour son ‘assistant digital du vigneron connecté’. Il s’agit d’une sonde autonome connectée implantée au cœur du vignoble et d’une application mobile. La société avignonnaise Brad Technology recueille et analyse les données en temps réel du sol et de l’air et fait une projection dans le temps des données environnementales. L’intelligence artificielle renseigne les viticulteurs sur l’état de santé de leur sols afin de les assister dans leurs actions quotidiennes. Le chef d’entreprise, accompagné par Frédéric Favrot de Biosiris management, a bénéficié d’un prêt d’honneur de 40 000€. L’entreprise qui compte 1 salarié devrait en accueillir 9 d’ici 3 ans.

Frédéric Leroy ‘SIV’ 

Frédéric Leroy a repris l’entreprise orangeoise SIV comme ‘Serrurerie industrielle Vauclusienne’ également spécialiste de la ferronnerie, de la menuiserie métallique, de clôtures et portails. Il est accompagné dans son parcours de ‘reprise Start’ par Jean-Charles Teyssier d’EPCO Méditerranée. L’entreprise bénéficie d’un prêt d’honneur de 50 000€. De 10 salariés actuellement, l’entreprise devrait en compter 5 de plus d’ici 3 ans.

Arnaud Monin et Thibaud Payan ‘Améno’ 

Arnaud Monin et Thibaud Payan ont emprunté le parcours Création Start pour la création de l’entreprise Améno qui comprend une micro brasserie artisanale regroupant 3 activités à Camaret-sur-Aigues : lieu de production, accueil et dégustation et lieu de culture de houblon. Ils sont accompagnés par Sebastian Landaeus de l’entreprise Lokki. Les chefs d’entreprise ont bénéficié d’un prêt d’honneur de 30 000€. Ils sont actuellement deux à travailler et devraient être cinq d’ici 3 ans.

Les lauréats ont reçu les trophées du Réseau Entreprendre Rhône-Durance © Marie Cyrielle

Pascal Pech ‘Comtat Alu’ 

Pascal Pech a opté pour le parcours reprise Start pour son entreprise carpentrassienne : Comtat Alu qui procède à la fabrication, la pose de produits aluminium et de produits PVC tels que les fenêtres, les portes, portes-fenêtres, volets roulants, persiennes, portails, vérandas et pergolas. Il est accompagné par Philippe Million d’Everest isolation et a bénéficié d’un prêt d’honneur de 70 000€. L’entreprise accueillait 13 personnes à la reprise et vise les 18 salariés à 3 ans.

Matthias Rolland avec Le petit Roulet

Le lauréat est actuellement en parcours création et se positionne sur l’organisation de mariages, de conférences professionnelles haut de gamme au cœur d’un domaine historique à Cavaillon. Le projet a obtenu un prêt d’honneur de 50 000€. Matthias Rolland est accompagné par Michel de Sainte-Beuve du groupe Auchan. La jeune entreprise emploie actuellement 2 personnes et prévoit 5 salariés à 3 ans.

Le Conseil d’administration

Le Conseil d’administration du réseau Entreprendre Rhône-Durance est composé de Jérôme Antonin, Marie-Laure Baron, Caroline Bacle, Hélène Bout, Laurence Castelain, Laurent Danset, Lionel Dosne, Pascal Germain, Stéphane Granier, Daniel Labails, François Llado, Jean-Marc Mielle, Jean-Gabriel Olivier, Pierre Pernias, Philippe Plessis, Joseph Roussel, Olivier rousset, Emmaneul Sertain, Jean-Charles Teyssier et Arnaud Tribhou.

Les partenaires

Les partenaires du Réseau Entreprendre Rhône-Durance sont : Koppert biological systems ; CCI de Vaucluse ; Vaucluse hebdo ; Grand Avignon ; Rhône-lez-Provence ; Pays-des-Sorgues-Monts-de-Vaucluse. Les financeurs et partenaires régionaux sont : la Banque populaire Méditerranée ; la Caisse d’épargne Cepac ; la Caisse d’Epargne Côte d’Azur ; le Crédit Agricole Côte d’Azur ; le Crédit Agricole Alpes-Provence ; la Société Marseillaise de Crédit ; BPI France ; Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur ; EDF ; Deloitte ; Lafarge ; EDF ; une rivière territoire ; Banque CIC et BNP Paribas.

Région Sud, France et international

La Région Sud a engagé plus de 2,4M€, dispose de 892 membres, a créé 500 emplois à trois ans, distingué 63 entreprises lauréates au gré de ses 5 associations. En France et à l’international le Réseau entreprendre c’est : 140 000 emplois créés et sauvegardés ; 14 000 entreprises accompagnées et chefs d’entreprise engagés et solidaires depuis 1986, 9 000 chefs d’entreprise accompagnants de nouveaux entrepreneurs, 126 implantations dans 10 pays. L’année passée ce sont 7 500 perspectives d’emplois au démarrage, 1 350 lauréats et 950 entreprises lauréates. En termes de chiffres ? Ce sont 100M€ d’encours de prêts d’honneur ; 25M€de prêts d’honneur engagés en 2020 pour un montant moyen par entreprise lauréate de 30 000€ et un montant moyen par lauréat de 20 000€.


(Vidéo) Pierre Gonzalvez : “Dominique Santoni crée la Team Vaucluse.“

Arnaud de Lauzières, ancien cadre-dirigeant de Carrefour et son épouse Christine, sont à la tête de La halle des producteurs à Cavaillon. Parents de 6 enfants devenus presque grands, ils ont quitté Paris pour se lancer dans un commerce de proximité dévolu à 90% aux produits de terroir. Le magasin dont l’activité, boostée par le concept du pari local et du confinement, s’envole permettra dès janvier 2021, d’accueillir, un espace ‘dégustation’ où les clients pourront savourer, sur place, des menus concoctés à partir des produits proposés dans le magasin.

Le début

Arnaud de Lauzières fut cadre dirigeant chez Carrefour un peu partout en France et en Belgique. C’est en allant rendre visite à ses beaux-parents, installés à Rognonas, que germera tranquillement et durant des années, l’idée d’ouvrir un magasin à 90% dévolu aux produits locaux. Il s’autorisera à franchir le pas à 53 ans. Aidé par le Réseau Entreprendre Rhône-Durance le couple acquiert, en avril 2019, La halle des producteurs à Cavaillon. Après quelques sueurs froides et un travail de titan, Arnaud et Christine réalisent avec soulagement et fierté qu’ils ont transformé l’essai.  

Parcours

Arnaud de Lauzières ce sont 28 ans de carrière dans l’industrie alimentaire. Précisément 12 ans chez Danone et 16 dans le groupe Carrefour. Il bâtit tout d’abord sa carrière en tant que commercial, directeur financier, directeur opérationnel, patron des hypermarchés de Belgique, puis participe aux concepts des ‘Magasins monde’, comme la création de Carrefour Bio. «Mon crédo était déjà, à l’époque, de travailler avec des fournisseurs locaux. Pourquoi ? Parce que les clients ont toujours beaucoup apprécié de retrouver les produits fabriqués chez eux, dans leurs magasins, ce qui signe à la fois une reconnaissance de leur travail et de l’intérêt que l’on porte à l’économie locale en devenant son ambassadeur. J’ai toujours martelé que les spécificités locales devaient être présentes dans le magasin. D’ailleurs ce fut ma 1re demande en tant que directeur régional auprès des directeurs de magasins en leur demandant de partir à la recherche de producteurs locaux.»

Les produits frais sont très attendus

Un vieux projet devenu réalité

«Un jour, j’ai réfléchi à ma façon de travailler et d’être dans le groupe, je n’y trouvais plus le sens que je souhaitais, j’ai alors décidé de vivre mon projet. Lorsque je venais voir mes beaux-parents à Rognonas, j’évoquais l’idée d’un magasin de produits régionaux en alliant la vente de produits à la dégustation et à la restauration. Je me suis même offert une formation de 9 semaines chez Alain Ducasse pour appréhender la cuisine et pouvoir, demain, ouvrir un restaurant. Ce qui m’a surpris ? La richesse d’initiatives du terroir ! Près de 90% des produits de la Halle des producteurs sont locaux et proviennent du travail des artisans. Un exemple ? La soupe au pistou, des duos chocolat-fruits. Comment ai-je rencontré les producteurs ? Lors de salons comme Terroir en fête, Food in Sud, sur Internet, également en les recevant ici, au magasin, lorsqu’ils se présentent. Beaucoup de produits ont d’ailleurs été référencés suite à la recommandation des clients comme des nougats et des suce-miel (bâton de miel, sucettes) en provenance d’Allauch, sur les hauteurs de Marseille. Même chose pour les vins, les alcools. Un exemple ? Lorsque des clients sont venus acheter du Beaujolais nouveau je leur ai dit que je n’en vendais pas et leur ai proposé du vin primeur d’ici. Nous avons d’ailleurs embauché Matthieu, sommelier de formation, qui, parfois, part faire le tour des domaines pour repérer, goûter et sélectionner les prochains vins à mettre en rayon.»

Des produits frais et locaux, la plupart du temps

«Est-ce que je négocie les prix ? Non je regarde la qualité du produit, le goûte, me pose la question de son juste positionnement dans la gamme que je propose. Un exemple ? Des œufs frais bio gros calibre. Je les ai pris alors que je trouvais le prix tarifaire un peu élevé mais lorsque je les ai proposés à la vente, j’ai vu qu’ils partaient très bien. La difficulté ? Trouver des producteurs en capacité de vous fournir autant de palettes demandées par jour. L’autre point important dans ce métier ? La logistique. Je ne peux pas tous les matins faire le tour de tous les producteurs. Je vais pratiquement chercher tous les fruits et légumes, à 4 heures du matin, au Min (Marché d’intérêt national) de Cavaillon. » Le respect de la saisonnalité ? Oui bien sûr mais avec une nuance tout de même car Arnaud de Lauzières fait une remarque très intéressante : «Nous respectons toujours la saisonnalité et nos clients nous en savent gré. Ainsi lorsque nous sommes en pleine saison de légumes en France ceux-ci sont français. Cependant, hors saison nos clients, même s’ils nous ont félicités pour ce principe, n’en trouvant pas chez nous se précipitaient pour en acheter ailleurs. Alors on a assumé vendre des légumes ‘d’ailleurs’ et cela a aussi participé au doublement de notre chiffre d’affaires. Alors des produits frais et locaux ? C’est oui la plupart du temps et dès que les fruits et légumes de saison locaux sont là, mais il y a aussi le paradoxe de la demande à laquelle il nous faut aussi répondre.»

La cave, particulièrement soignée, est sélectionnée par le sommelier Matthieu

Pour la petite histoire

«J’ai racheté la Halle des producteurs qui avait été créée en 2017 par un père et son fils, en avril 2019, avec l’exigence de proposer une majorité de produits locaux.J’ai contacté le Réseau entreprendre pour rencontrer d’autres entrepreneurs. Je ne savais même pas qu’il pouvait prêter de l’argent à taux zéro. J’y suis allé aussi pour être entouré, et notamment par un parrain qui se révèlera être Hervé Barral. Son accompagnement, de 2 ans, est très précieux car il me permet de sortir de l’isolement du chef d’entreprise, de m’ouvrir à lui sur les difficultés rencontrées, m’apaise par ses encouragements et sa vision foncièrement optimiste. Il a été d’un immense soutien, particulièrement dans les premiers mois lors de la prise en main.»

Être présent

Les yeux d’Arnaud de Lauzières, installé dans son bureau, ne quittent pas les écrans des caméras. Est-ce qu’il y a des voitures sur le parking ? Y-a-t-il des clients dans le magasin ? Ce qui le bouscule ? Qu’un client attende à la caisse. « C’est mon expérience Carrefour où j’ai compris à quel point les gens ont horreur d’attendre à la caisse, ça m’est resté. Quand ça arrive ? Je passe un coup de fil à mes collaborateurs pour demander la prise en charge du client. Nous sommes un commerce de proximité et devons être irréprochables et très réactifs sur ce que l’on attend de nous. La semaine nous en recevons environ 130 et 250 le week-end dont près de 100 le dimanche matin. Le panier moyen ? Il est de 35€. La zone de chalandise ? Cavaillon, l’Isle-sur-la-Sorgue, Caumont-sur-Durance, Orgon, Plan d’Orgon, le nord de Cavaillon…»

Aujourd’hui ?

«Le coup de pouce ? Ça a été le confinement avec un afflux de clients fuyant la grande distribution. La clientèle, très fidèle, s’est développée. Elle recherche un rapport qualité-prix sur lequel on ne triche pas. En 2020 nous avons réalisé 1,4M€ soit +55% de chiffre d’affaires. Nous employons 5 salariés sur 400m2 de surface de vente et 200m2 de réserve. Nous travaillons avec 250 producteurs et fournisseurs et avons enregistré 4 000 références. Le plus gros du travail lorsque nous avons commencé ? Renseigner durant 3 mois la base de données produits avec les prix d’achat et les stocks, ce qui permet, en plus de savoir où l’on en est, de faciliter le travail de réapprovisionnement.»

De gauche à droite Victor, Sophie, Arnaud et Christine de Lauzières et Matthieu le sommelier, l’équipe de la Halle des producteurs à Cavaillon

Demain ?

«Le 1er changement sera le nom du magasin ‘La halle des producteurs’ car nous ne sommes pas un magasin tenu par des producteurs. Si nos clients locaux le savent pertinemment, les touristes s’en étonnent, alors nous nous appellerons très bientôt ‘La cagette des halles’. Pourquoi ? Parce que la cagette c’est ce que nous donnons à nos clients lorsqu’ils n’ont pas de sac, qu’elle est promesse de profusion et pas uniquement de fruits et légumes afin que les gens qui nous abordent pour la 1re fois ne nous prennent pas pour un magasin de primeurs. Pourquoi la notion de Halle ? Pour sa connotation de qualité. Est-ce que l’on peut encore développer le chiffre d’affaires de 1,4M€ ? Oui, en se référant au ratio du chiffre d’affaires au m2 par type de magasin. Également je fais très peu de publicité, de communication. Un exemple ? J’en fais un peu dans le journal du Luberon et aussi par SMS avec les clients fidèles. Nous n’avons pas encore exploré et utilisé tous nos potentiels. Mon ambition ? Ça n’est pas d’être épicier à Cavaillon. Le concept développé dans le magasin pilote (Ndlr : épicerie fine, vins, produits du terroir, produits frais, fruits et légumes et dégustation) fonctionne nous pourrions le dupliquer plusieurs fois ailleurs, mais jamais très loin d’un Min car au-delà de l’aspect physique du magasin, il y a toujours l’aspect approvisionnement et logistique.»

Configuration du magasin

«Nous allons changer le circuit du magasin afin que les clients empruntent tout d’abord le rayon épicerie, cave, fruits et légumes, le frais, la cosmétique. La nouveauté ? Un espace cuisine ! L’idée ? Proposer des menus thématiques payants aux clients, sous forme de planche, par exemple, en dressant et faisant réchauffer des produits du magasin. Les tables ? Peut-être des tonneaux que l’on installerait en terrasse –couverte selon la saison- dans l’esprit un peu récup-bio de la tonalité du magasin.»

Parole de parrain

Hervé Barral, membre fondateur du Réseau Entreprendre Rhône-Durance accompagne Arnaud et Christine de Lauzières dans leur cheminement entrepreneurial. Désormais à la retraite, il met son expertise de dirigeant du groupe national l’Univers de l’emballage –avec deux autres associés- et président-directeur-général de la société Jullian à Noves au service du réseau «Ayant moi-même réalisé de la croissance externe, j’ai pu accompagner Arnaud et son épouse dans le rachat de cette entreprise qui était complètement décalée par rapport au marché, inorganisée et à la comptabilité… d’un autre siècle. Compte-tenu de son expérience Arnaud a pris cette affaire à bras-le-corps car il avait en tête la feuille de route précise qu’il devait mener. Il a su développer une stratégie, en proposant des produits locaux, et remonter considérablement le niveau qualitatif de l’entreprise. La crise du Covid-19 est arrivée. Les restaurants ont été fermés. Les gens ont recommencé à cuisiner. Les circonstances ont été très favorables au développement de l’entreprise s’envolant en 2020 pour une augmentation du chiffre d’affaires considérable qui se poursuit en 2021 avec des résultats en très nette amélioration qui l’amènent à envisager de nouveaux investissements pour aller plus loin, avec la création de plusieurs autres magasins.»

https://www.echodumardi.com/tag/reseau-entreprendre-rhone-durance-2/page/2/   1/1