18 mai 2024 |

Ecrit par le 18 mai 2024

Le château de Rocher Portail : entre Rennes et le Mont Saint-Michel

Il fait le buzz, car on l’associe au château de Poudlard dans Harry Potter ou encore à celui de DownTown Abbey. Rocher Portail est considéré comme l’un des plus beaux châteaux de Bretagne. Sa discrète notoriété ne fait que croitre depuis que le jeune propriétaire Manuel Roussel a décidé de l’ouvrir au public il y a 5 ans, et d’y organiser prochainement une école de sorcellerie avec diners ensorcelés… ouverts au moldus bien sûr !

Nous commencerons la visite par la grange, une fois n’est pas coutume, puisque c’est ce qui fait actuellement la notoriété de Rocher Portail. Transformée en espace réceptif (après 1 million d’euros d’investissement et une rénovation de grande qualité), son charme désuet attire chaque samedi des mariages de standing.
Mais cet automne, aux vacances, cette grande salle sera le théâtre d’une toute autre féérie : l’ouverture de l’école des sorciers, avec capes et balais volants, et grandes tablées pour des diners en présence de professeurs de magie. Tout pour plaire aux inconditionnels de la saga Harry Potter ! Même si, pour cause de droits protégés par Warner Bros, chaque référence au best-seller doit se volatiliser.
Ainsi, comme au château de Cheverny qui s’est associé à l’image de Tintin pour faire venir les curieux, Rocher Portail pourrait bénéficier de cette carte grand public. Mais c’est bien le domaine dans son ensemble qui mérite toutes les attentions des visiteurs, par l’élégance sobre des lieux, la richesse de ses intérieurs, ses jardins et potagers, et son histoire originale.

©StudioCarlito_7Jours

400 ans d’histoire… d’hommes d’affaires !
Cet édifice s’est élevé à partir de 1596, selon les désirs de Gilles Ruellan, un modeste breton devenu grand homme d’affaires et conseiller privé à la cour, auprès du roi Henry IV, de la reine Marie de Médicis et du Cardinal de Richelieu. « Gilles Ruellan est un homme étonnant,  il officie d’abord dans le commerce de toiles pour les voiles de navire, dans ce secteur de Fougères et Saint-Malo», indique Manuel Roussel.  « Cet homme a le sens des affaires, il devient -pour le compte de la monarchie- le collecteur de « billot » en Bretagne, relevant les taxes sur les barriques de cidre, vin, bière… Une charge lucrative ! »  Doué en affaires et en politique, car pendant les guerres de religion entre les protestants et les catholiques, il finance tantôt du côté de la Ligue, tantôt du côté du roi. Il amasse rapidement fortune, acquiert plusieurs domaines et fait édifier de nobles demeures dont le château de Rocher Portail.

Manuel Roussel, propriétaire de Rocher Portail depuis 2017. ©StudioCarlito_7Jours

Ce domaine sera légué à la famille Farcy au 17e siècle, une famille très puissante de l’Ouest de la France. En 1866 la famille De Boutray acquiert le domaine, «Alexandre De Boutray y fait des travaux de rénovation par Jobbé-Duval dans un souci de conservation». C’est ainsi que l’édifice gardera son identité caractéristique des constructions du 17e au fil des siècles.

Passage secret et tapisseries uniques
Manuel Roussel est un enfant pays, qui rêvait d’acquérir ce château toujours habité et fermé au public, pour l’ouvrir à tous. 30 ans plus tard, ce vœu s’est exaucé. En 2017 il devient propriétaire de ce domaine de 60 hectares où trône le Château du Rocher Portail, y découvre du mobilier transmis de génération en génération, une série de tapisseries murales du 17e siècle, des salles richement décorées de polychromies au plafond, un passage secret qui servit au Marquis de la Rouerie (grand chef de la chouannerie bretonne lors de la période révolutionnaire), des lettres et correspondances avec la cour du Roi, un poème de Victor Hugo datant de 1838… « On va de découverte en découverte ! »  indique-t-il encore émerveillé.

 

©StudioCarlito_7Jours

De chaque recoin rejaillit une histoire. « Le château a accueilli 120 collégiens de Saint-Malo pendant la 2de guerre, ils ont vécu ici pendant 3 ans, sous le regard du colonel allemand Von Aulock. »
Quant à ce surnom de Downtown Abbey français, en référence à la série anglaise sur la vie des domestiques au XIXe siècle, « c’est parce qu’ont été conservées l’ensemble des chambres des 35 domestiques dans leur état d’origine, dans les combles. »
De multiples trésors qui valent de nombreuses reconnaissances, comme ces 2 étoiles au Guide vert Michelin des monuments, et le prix Villandry pour les jardins conformes aux aménagements originaux du XVIIe siècle.
En 2020,  il fait partie des quelques propriétaires-gestionnaires de monuments historiques familiaux qui s’unissent au sein du réseau « Les Audacieux du Patrimoine », développant des activités économiques durables, respectueuses de l’histoire, de l’identité des lieux et de l’environnement. 

Informations pratiques :
Château Le Rocher portail
Visites de 14h à 18h, sauf le samedi.
Jeux, animations, exposition.
Visites nocturnes les mercredis soir d’été (du 27 juillet au 17 août) à la lueur des bougies, dans une ambiance théâtrale et musicale, puis feu d’artifice.

Par Laora Maudieu, du magazine 7Jours en Bretagne pour ResoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com


Le château de Rocher Portail : entre Rennes et le Mont Saint-Michel

Retrouvez la chronique vin d’André Deyrieux, pionnier de l’œnotourisme et consultant en patrimoines de la vigne et du vin, réalisée pour le compte de Réso hebdo écho dont l’Echo du mardi est un des membres fondateurs.

Quand un vignoble s’installe sous nos latitudes, il choisit souvent la bonne pente. Inclinaison par rapport aux rayons solaires, orientation est-sud-est qui offre les coteaux au soleil levant, ventilation et températures fraîches, variété des affleurements géologiques, drainage… la pente offre tout le confort possible à la vigne. Historiquement, les plaines étaient laissées aux cultures vivrières et aux céréales ; « Bacchus aime les collines », écrivait Virgile. On se dit que ce n’est pas un hasard si en Bourgogne le mot « climat » – qui de par son étymologie grecque veut dire « pente » – s’est imposé.
Parfois le vignoble n’a pas le choix (et le vigneron non plus) de la pente. Celle-ci est alors abrupte : 60 % pour Marestel ; 45 % pour Château-Chalon ou pour le cru Rangen à Thann ; 65 % en Moselle. Rappelons qu’une pente à 30 % signifie qu’en avançant de cent mètres (à l’horizontale) on monte de 30 mètres en dénivelé. La pente moyenne d’un escalier est de 60 à 70 % (soit un angle de 30-35°).
Pour le CERVIM, organisme international créé en 1987 pour aider les exploitants de ces zones difficiles et valoriser leurs vignobles, la forte pente commence à 30 %.

Sur la bonne pente
S’il paraît normal de rencontrer des vignes en forte pente dans les régions de montagne, comme en Savoie, à Chignin et à Ayze, ou en Suisse (plus de la moitié du vignoble suisse a des pentes supérieures à 30 %) ce n’est pas toujours le cas. De nombreux vignobles abrupts, héroïques, se trouvent à des altitudes habituelles pour un vignoble, soit autour de 450 mètres ; c’est le cas de parcelles en appellations chiroubles, côtes d’auvergne, banyuls ou collioure, dans le Diois ou au pied du Ventoux.
Les pentes demandent bien sûr un travail conséquent. Bien souvent d’abord, les vignes ne sont pas simplement plantées en courbes de niveaux ; il faut des murets pour déterminer des terrasses (des banquettes, des gradins, des chaillées, des faÿsses), des enherbements pour retenir la terre et éviter de la remonter à chaque saison comme le faisaient nos ancêtres. Ensuite, le travail de culture est plus difficile, parfois dangereux. La mécanisation, en raison de l’escarpement, de l’accès et de la taille des parcelles, est impossible. Il faut parfois s’aider d’un équipement d’escalade, voire d’un treuil. Certains vignobles, comme à Martigny (Valais), utilisent des hélicoptères pour collecter la vendange.
Vignerons et experts constatent un surcroît de travail et un surcoût importants ; les difficultés font parfois bondir jusqu’à 2 000 heures le volume de travail annuel à l’hectare, pour une ou deux centaines dans des conditions plus habituelles.

Du pur extrême
Si la superficie de ces vignobles ne représente pour l’Europe que 3 ou 4 % des surfaces viticoles, ils représentent tout de même l’emploi de 500 000 personnes. Leur abandon serait dramatique. Il est donc essentiel de faire admettre par les consommateurs que les vignerons méritent une juste rémunération. Ceci va de soi pour certaines appellations aujourd’hui fameuses : condrieu, côte-rôtie, cornas. Par ailleurs, ces vignobles sont beaux et à leur qualité esthétique s’ajoute la protection de l’environnement à laquelle contribue leur entretien. Le fait que certains vignobles soient inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO comme les Cinque Terre (Italie), Lavaux (Suisse) et le Douro (Portugal) apporte une plus-value visible. Le développement de l’œnotourisme permet la connaissance de ces paysages et il existe encore des destinations trop ignorées comme par exemple le vignoble de Ribeira Sacra en Galice.
Des initiatives se créent. Classiques comme la création de labels ou l’organisation de concours et de salons des vins de montagne et de forte pente : l’environnement préservé, la particularité des cépages produisent des qualités organoleptiques particulières. Plus originales comme l’élaboration de vins de glace ou le vieillissement des vins à des altitudes extrêmes, opérations largement médiatisées.
L’effort de ces vignobles doit porter aussi sur la révélation de leur histoire au caractère bien trempé, faite, au fil des générations, d’audace et de courage. Le storytelling vient ainsi à l’aide d’un marketing de bon aloi. La pente est un réservoir d’imaginaire pour une clientèle de plus en plus amatrice d’exigence et de pureté ; c’est ce que ne manquera pas de souligner le prochain Congrès international de la viticulture de montagne et de pente qui aura lieu du 12 au 14 mai 2022 à Vila Real dans la haute vallée du Douro, au Portugal.

André Deyrieux pour Réso hebdo écho


Le château de Rocher Portail : entre Rennes et le Mont Saint-Michel

Le Congrès national des tribunaux de commerce s’est tenu les 2 et 3 décembre derniers à Nancy. Prévention des difficultés des entreprises, rôle et place de la justice commerciale dans le paysage judiciaire, perspectives sur la justice économique de demain étaient au programme.

« Tous ensemble nous construirons la justice économique de demain ! » Le 3 décembre, il est 10 heures au cœur du centre de congrès Prouvé de Nancy et sur l’écran géant Éric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’adresse en visio aux juges consulaires de France réunis dans la cité ducale à l’occasion de leur congrès national. Justice économique et commerciale de demain ? Référence faite aux États généraux de la Justice lancés mi-octobre et du groupe de travail spécifique à la justice économique et sociale. Ce groupe de travail devrait rendre ses réflexions au début de l’année prochaine. « La justice commerciale a toute sa place dans la grande famille de la justice », poursuit le garde des Sceaux, « et c’est l’une des plus appréciables car c’est une justice de proximité et son rôle est aujourd’hui essentiel. » Une place certaine mais toujours quasiment à légitimer, notamment, en termes de moyens. « Nous avons perçu cette année, 1 000 € de la part de la chancellerie et nous sommes 24 juges bénévoles. Il est impératif qu’il y ait des budgets pour que nous continuons à fonctionner et exister », rappelle Charles Cunat, le président du tribunal de commerce de Nancy lors de son discours d’introduction. Une reconnaissance, une légitimité, des étendards brandis par la nouvelle présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France, Sonia Arrouas (présidente du tribunal de commerce d’Évry, elle a été élue fin janvier à la tête des juges consulaires de France).

Vigilance sur la refonte de la carte judiciaire

« Avec la crise que nous traversons, les difficultés des entreprises et notre rôle crucial et primordial en termes de prévention de leurs difficultés, l’ancrage de la justice commerciale dans la grande famille de la justice se confirme. Il faut redonner sa place à la justice consulaire et lui donner l’image emblématique qu’elle mérite », assure la présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France devant ses juges et pairs. Une place qui se confirme mais qui se doit d’être de nouveau rappelée surtout dans un contexte où une nouvelle refonte de la carte judiciaire pourrait bien arriver. « Nous serons d’ailleurs très vigilant sur ce qui pourrait être envisagé. » À côté des décisions et jugements rendus en matière de procédures collectives (en forte baisse du fait de la crise sanitaire et des différentes aides mises en œuvre par l’État pour préserver les entreprises), la justice consulaire entend, encore et toujours, abattre la carte des préventions des difficultés des entreprises.

« Il faut donner à la justice consulaire l’image emblématique qu’elle mérite.»

Sonia Arrouas, présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France.

Pas de tsunami des défaillances…
Un nouveau guide sur la prévention de ces difficultés vient d’ailleurs être édité.
« L’anticipation est la clé pour les entreprises. Inculquer cette culture aux dirigeants d’entreprises demeure la missions des juges de l’économie que nous sommes. Les juges consulaires sont aptes à comprendre un entrepreneur en difficulté. En 2022, des actions importantes seront mises en œuvre en matière de prévention des difficultés des entreprises. Les juges consulaires seront entièrement investis pour les soutenir. 80 % des procédures de prévention réussissent. À l’inverse, la même proportion d’entreprises qui entrent en procédure collective terminent en liquidation judiciaire. » Des procédures collectives qui pourraient rapidement s’accélérer dans les mois à venir mais sans le tsunami trop souvent annoncé des défaillances d’entreprises. « Nous ne sommes pas inquiets d’une accélération prochaine de l’activité. Les juges consulaires sauront faire face. Je ne crois pas au tsunami des défaillances d’entreprises que certains annoncent. Nous nous attendons à une remontée crescendo et progressive.» Des juges consulaires prêts pour faire face à l’instant T et aujourd’hui en ordre de bataille pour s’inscrire pleinement dans la justice économique de demain.

Emmanuel Varrier (Les Tablettes Lorraines) pour RésoHebdoEco (www.reso-hebdo-eco.com)

Les juges consulaires de France ont tenu leur congrès national au Centre de congrès Prouvé à Nancy, les 2 et 3 décembre. © : Emmanuel Varrier/Les Tablettes Lorraines

De guide en guide
Un nouveau guide de la prévention des difficultés des entreprises ! À l’occasion du congrès national des tribunaux de commerce, Sonia Arrouas, la présidente de la Conférence générale des juges consulaires a présenté « un nouvel outil pour faire prendre conscience aux chefs d’entreprise de la nécessité fondamentale de pousser la porte de nos tribunaux avant qu’il ne soit trop tard. A travers ce livre, que nous avons souhaité ludique et humoristique nous espérons déclencher des démarches spontanées de la part des dirigeants d’entreprises pour s’engager, de leur propre chef, dans cette démarche de prévention. » La Conférence générale devrait éditer deux nouveaux guides dans les mois à venir : une nouvelle version du guide pratique des juges consulaires et un guide d’auto-évaluation « pour être encore plus performant dans leurs actions.»

Faut-il supprimer le code de commerce ?
C’était le titre, un brin provocateur, de la table-ronde clôturant le congrès national des tribunaux de commerce. « Une note d’humour mais surtout une vraie réflexion sur l’avenir », comme l’assure Sonia Arrouas, présidente de la Conférence générale des juges consulaires de France. C’était surtout une mise en lumière souhaitée du véritable travail du juge consulaire.
« Trop souvent la connaissance de nos tribunaux et de leurs pratique se limite aux seules décisions rendues en matière de procédure collectives. Il n’en demeure pas moins que la majeure partie de l’activité d’un tribunal de commerce et de traiter les litiges entre entrepreneurs », explique Charles Cunat, le président du tribunal de commerce de Nancy. Les récents États généraux de la Justice, lancés mi-octobre, avec leur groupe de travail sur la justice économique et sociale, travaille sur la justice commerciale de demain. « Le rôle de tribunaux de commerce doit aujourd’hui être en phase avec une réalité qui s’impose, celle de l’économie », explique Sonia Arrouas.

«Ensemble nous construirons la justice économique de demain !»

Eric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice

Eric Dupont Moretti, le garde des Sceaux, s’est adressé en visio aux juges consulaires réunis à Nancy lors de leur congrès national début décembre.

C’est en visio qu’Eric Dupont-Moretti s’est adressé aux juges consulaires de France à l’occasion de leur congrès national à Nancy. « Ensemble, nous construirons la justice économique de demain », lance le garde des Sceaux et ministre de la Justice . Mi-octobre, les États généraux de la justice ont été lancé pour construire la justice de demain. Un groupe de travail spécifique à la justice économique et sociale devrait rendre ses premières réflexions en début d’année prochaine. « La justice commerciale joue un rôle essentiel. Elle fait partie intégrante de la grande famille judiciaire et c’est l’une de ses composantes des plus attachantes (…) Son rôle est aujourd’hui essentiel notamment dans l’importance de la prévention des entreprises en difficultés. » Après avoir assurer son attachement à la justice commerciale, le garde des Sceaux a notamment annoncé que chaque juge consulaire pourra disposer d’un accès direct à l’intranet Justice. Une expérimentation est menée à la Cour d’appel de Versailles et devrait se généraliser rapidement dans l’Hexagone.


Le château de Rocher Portail : entre Rennes et le Mont Saint-Michel

Organisation efficace, qualité des intervenants, ferveur de se retrouver… Le congrès national des experts-comptables qui s’est tenu du 6 au 8 octobre à Bordeaux a été un véritable succès. L’occasion de réaffirmer, plus que jamais – et après un an et demi de crise – que les professionnels du chiffre sont des acteurs majeurs et vitaux pour l’économie française.

« Vous pouvez être fiers de ce que vous avez fait pendant la crise », leur a lancé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans une vidéo très appréciée des professionnels. Même s’ils ne sont pas dupes des discours élogieux des politiques à leur égard, les experts-comptables ont réaffirmé leur rôle majeur pour l’économie française durant leur congrès national qui se tenait à Bordeaux du 6 au 8 octobre.

 « Nous sommes fiers d’être experts-comptables. »

Lionel Canesi

Placé sous le thème « essentiel » de la relance, le 76e congrès de la profession comptable, a été incontestablement une réussite tant au niveau de l’organisation imparable – la configuration moderne du nouveau palais de l’Atlantique se prêtait à la force de l’événement – que de la qualité des intervenants. Des personnalités aussi emblématiques que le symbole de la distribution moins chère Michel-Édouard Leclerc, l’ancien ministre de l’Économie Michel Sapin, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy ou encore l’animateur télé ès-immobilier Stéphane Plaza se sont succédés pour décliner leur vision de l’économie, les perspectives incertaines de ce monde et pour rappeler l’accompagnement indispensable des experts-comptables dans leurs missions. Plus de 4 500 professionnels avaient fait le déplacement à Bordeaux quand 1 000 ont suivi le congrès en distanciel. « C’est le plus grand congrès que nous ayons organisé en province et celui qui a généré le plus gros chiffre d’affaires », a précisé le président du Conseil supérieur national de l’Ordre des Experts-Comptables (CSOEC) Lionel Canesi.
Pour cause de crise sanitaire, le congrès n’avait pas eu lieu en 2020 ce qui fait que le congrès 2021 était particulièrement attendu, aussi du fait d’une envie forte des professionnels de France de se retrouver physiquement, à l’instar d’une pléthore d’événements qui se tiennent un peu partout dans l’hexagone après un an et demi de pause forcée.

 « On nous croyait bientôt détruits par l’ubérisation, cette crise a au contraire démontré toute notre utilité. »

Préparer positivement le monde d’après
Prévention des difficultés des entreprises, défi numérique, développement durable et sociétal… Durant trois jours, les professionnels du chiffre, mais également des représentants du monde économique, ont pris part à des conférences d’actualité, des témoignages inattendus et des rendez-vous disruptifs pour amplifier la relance post-Covid et préparer positivement le monde d’après. Décliné sous un format hybride et interactif, l’événement fut un grand moment de réflexion, d’échanges et de partage organisé ainsi autour de plénières, d’ateliers solutions et d’animations innovantes(Start zone, Cabinet de demain, Studio Fuz’experts…).

Faire remonter les dysfonctionnements au gouvernement
Pour Lionel Canesi, mais également Mikaël Hugonnet, président de l’Ordre de Nouvelle-Aquitaine évidemment régional de l’étape, l’objectif de ce congrès a été largement atteint : les professionnels ont parlé haut et fort à leur environnement, au monde économique et ont réaffirmé leur rôle majeur dans l’économie française plus que jamais. « On nous croyait bientôt détruits par l’ubérisation, cette crise a au contraire démontré toute notre utilité », a déclaré le président du CSOEC. Quand je lui demande s’il n’est pas un peu triste qu’il ait fallu une crise pour démontrer leur utilité, Lionel Canesi me répond lucide et fataliste : « C’est comme ça, les experts-comptables se sont révélés dans la tempête car il faut se souvenir que l’on était en plein déflagration lors du premier confinement. Nous avons agi dans l’urgence pour sauver des entreprises, nous avons rassuré nombre d’hommes et de femmes ». Voyant le verre à moitié-plein, le président originaire de PACA a rappelé aussi le rôle qu’ont joué les experts-comptables pour faire remonter les dysfonctionnements au gouvernement de certaines mesures telles que le casse-tête des premiers fonds de solidarité.

 « Le conseil, c’est nous. »

« Ce qu’il faut retenir aussi, c’est que c’est le premier congrès où l’on n’a pas simplement parlé de nous mais l’on a parlé aussi et surtout de nos clients, les entreprises », souligne le président Canesi pour mieux affirmer le rôle aussi sociétal que psychologique des experts-comptables. Le congrès a ainsi été marqué par un échange plutôt fructueux, cordial et franc entre le président du CSOEC et son homologue président de la Compagnie nationale des Commissaires aux Comptes (CAC) Yannick Ollivier.

Dialogue avec les CAC
« Avec les CAC, on ne se marche pas dessus. Notre objectif reste d’augmenter le chiffre d’affaires global des professions », explique Lionel Canesi, lui-même également commissaire aux comptes. « La loi PACTE a été un venin, le relèvement des seuils n’avait aucun sens et nous avons bien sûr perdu des mandats mais 2 ans après l’adoption de la loi PACTE, je peux dire que les chiffres d’affaires sont en légère croissance », indique Yannick Ollivier.
Pour mémoire, la profession de commissaire aux comptes a été mise à mal par le relèvement de ses seuils d’intervention, dont les effets sur l’activité commencent tout de même à se faire sentir. Yannick Ollivier souhaite que les missions des CAC évoluent pour répondre de façon plus pertinente aux besoins des entreprises et en particulier de celles pour qui le commissariat aux comptes est devenu facultatif. Ces évolutions s’articulent autour de propositions de la Compagnie nationale pour « renforcer le positionnement particulier de l’auditeur à la frontière du droit et de l’économie, qui garantit la confiance dans les informations communiquées par les entreprises et alerte sur les risques. » En somme, cette loi PACTE a contraint les professionnels à clarifier leurs missions dans les TPE-PME. « Les CAC ne sont pas là pour faire du conseil », a lancé le président de la CNCC quand le président du CSOEC a rétorqué : « Le conseil c’est nous ». Voilà qui est clair et qui éclaire sur les rôles distincts des experts-comptables et des CAC. Bref ces professionnels connaissent chacun des mutations irréversibles, opportunités pour sortir la tête du guidon et se projeter dans l’économie de demain. Et l’économie d’aujourd’hui et de demain, c’est déjà le plan de relance pour lequel les experts-comptables prennent toute leur part.

Pour une exonération des heures supplémentaires
Le congrès a été clôturé en présence d’Alain Griset, secrétaire d’État chargé des TPE-PME venu dérouler son plan pour les indépendants que le président Macron avait annoncé il y a quelques semaines. « Ce plan est un signe de reconnaissance que la Nation veut adresser aux entrepreneurs », a affirmé le ministre. A cet égard, Lionel Canesi a rappelé que plusieurs mesures de ce texte de loi ont été portées par le CSOEC, comme l’amortissement fiscal du fonds de commerce ou le statut unique de l’entrepreneur. Les professionnels du chiffre ont d’ailleurs enfoncé le clou en remettant au ministre un livret blanc de nouvelles propositions pour relancer l’économie française, des pistes déclinées en 7 chapitres parmi lesquels : le financement des entreprises, la relance de la consommation, l’investissement, la liberté de choix du statut social et aussi l’exonération des heures supplémentaires… Un souvenir des années Sarkozy qui avait fait ses preuves. « Les mesures qui marchent sont simples et l’exonération des heures supplémentaires avait fonctionné », souligne Lionel Canesi. Cette proposition sur les heures sup est aussi un moyen de pallier les difficultés structurelles de recrutement qui se posent plus que jamais dans divers secteurs de l’économie y compris chez les experts-comptables eux-mêmes. « Quand on travaille avec les économistes de Bercy, nous les économistes du quotidien, nous pouvons faire de grandes choses », s’est enthousiasmé le président du CSOEC considérant haut et fort les experts-comptables comme les « essentiels de l’économie ». Le prochain congrès aura lieu à Paris en 2022.

Par Vincent Rousset, Echos Judiciaires Girondins, pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com

Facture électronique : les experts en pointe
Le 15 septembre dernier, le ministre de l’Économie dévoilait un nouveau calendrier concernant l’obligation d’acceptation de la facture électronique : celle-ci a ainsi été décalée de 18 mois. Toutes les entreprises devront accepter la facture électronique au 1er juillet 2024 (au lieu du 1er janvier 2023). L’obligation d’émission de factures électroniques s’appliquent à compter du :

  • 1er juillet 2024 pour les grandes entreprises
  • 1er janvier 2025 pour les ETI 
  • 1er janvier 2026 pour les petites et moyennes entreprises et les microentreprises.

Le non-respect de l’obligation d’émission d’une facture sous une forme électronique donnera lieu à l’application d’une amende de 15 € par facture. Le total des amendes est plafonné à 15 000 € par an. Pour le président national, le décalage de calendrier ne doit pas ralentir le mouvement de la profession. Comme il l’avait indiqué au congrès de l’ECF à Marseille, Lionel Canesi a ainsi exhorté les experts-comptables à s’approprier jefacture.com pour que la majorité des entreprises disposent de comptes sur cette plateforme dédiée à la facture électronique. C’est un enjeu stratégique de simplification de la vie des entreprises. « La facture électronique et notre utilité dans le dispositif participe du virage numérique que l’on doit prendre », a déclaré le président Canesi qui a d’ailleurs annoncé la création prochaine d’un Département DATA au sein du CSOE.


Le château de Rocher Portail : entre Rennes et le Mont Saint-Michel

François Rebsamen. Nommé par le Premier ministre Jean Castex à la tête de la commission pour la relance durable de la construction de logements, le maire de Dijon et président de Dijon métropole a remis, mercredi 22 septembre, la première partie de son rapport au Premier ministre, en présence d’Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, à Matignon.

Vous êtes depuis le 31 mai le président de la commission sur la relance durable de la construction de logements, vous venez de remettre votre premier rapport au Premier ministre et à la ministre déléguée en charge du logement, quels constats avez-vous dressés ?
« Mi-juillet et après de nombreuses auditions, nous avons validé, avec les 32 membres de la commission, un diagnostic partagé. Sans m’étendre davantage sur le sujet, nous avons été très fins dans l’analyse, puisque nous avons comparé les zones tendues et les zones détendues, le coût d’un nouvel habitant dans une ville, etc. Et finalement, le constat est assez simple : on ne construit plus assez de logements en France, qu’ils soient sociaux, intermédiaires ou neufs, pour répondre aux besoins de la population. C’est un sujet qui n’est pas encore perçu au niveau de notre pays ni par tout le monde, mais ça va devenir un grand problème. Quand il y a une crise de l’offre, les prix ne tardent jamais à flamber. Les projections montrent en effet qu’il y aura une augmentation de la population à l’horizon 2040. Et s’il y a 10 millions de Français supplémentaires à loger, il faut pouvoir répondre en construisant entre 450 000 et 500 000 logements par an. Ce n’est pas la seule observation… Ne plus construire de logements a aussi un impact économique. Au premier trimestre, la construction était quasiment en panne et résultat : le PIB n’a pas progressé et le recul, aussi léger soit-il, du PIB est dû à l’absence de construction. Nous avons aussi remarqué une chose, les maires de France ne sont plus incités à construire puisqu’ils n’ont plus aucun retour sur investissement à l’acte de construire. Il ne va plus y avoir du tout de taxe d’habitation et la taxe sur le foncier bâti fait l’objet d’énormément d’exonérations, notamment sur le logement social dont nous avons besoin puisque 70 % de la population française étant éligible au logement social. »

Quelles solutions avez-vous proposées à Jean Castex et à Emmanuelle Wargon ?
« Finalement, à partir de ce constat, nous avons fait 13 propositions. Nous souhaitons tout d’abord faire comprendre au plus large public l’importance de l’acte de construction. Cela permet de répondre à des besoins, bien sûr, mais ça crée aussi de la richesse, non seulement pour la collectivité, mais pour le pays lui-même.
Nous avons aussi proposé que soit établi un contrat local entre l’État et les intercommunalités ou les communes dans les zones les plus tendues. En évaluant ensemble, État et collectivités, les besoins des collectivités et dans la mesure où les objectifs fixés venaient à être atteints, cela déclencherait le versement d’une aide de l’État qui reste encore à définir… C’est au Premier ministre de trancher.
Ensuite, j’ai proposé qu’il y ait une compensation intégrale par l’État du coût pour les communes des exonérations de TFPB (taxe foncière sur les propriétés bâties, Ndlr) applicables au logement social pour les logements autorisés durant le mandat municipal actuel. Je ne peux pas faire prendre en compte le stock… Ce qui est assez injuste pour les collectivités qui ont aujourd’hui 40 à 45 % de logements collectifs à loyer modéré. Donc pour relancer la construction de logements, compensons sur tout ce qui va être construit. Mon idée est en effet de prendre le flux de construction de logements sociaux sur cinq ans et à la fin du mandat les communes seront compensées à 100%. J’ai même proposé que ça dure entre cinq et dix ans. On peut très bien faire un bilan au bout de cinq ans et repartir pour un nouveau mandat…
J’ai également proposé, de la même manière, qu’il y ait une compensation intégrale de TFPB, pour le logement locatif intermédiaire construit, aux collectivités par un crédit d’impôt sur les sociétés à la charge de l’État. On a aussi beaucoup travaillé sur le foncier. Si j’ai d’ores et déjà proposé que les maires puissent eux-mêmes décider de la suppression ou non de l’exonération des taxes sur le foncier bâti sur les deux premières années pour les logements neufs, d’autres propositions à ce sujet seront proposées dans la seconde partie du rapport, pour que les mesures législatives puissent être intégrer dans le texte de loi de Jacqueline Gourault, 4D. Toutefois, il est clair qu’il faut que nous mettions en place une politique du foncier public et que l’évolution du prix du foncier soit concertée entre les collectivités et l’État. Il y a aujourd’hui beaucoup de foncier aujourd’hui mais qui est gardé jalousement par les établissements publics ou l’État lui-même. Pour essayer de débloquer cela du côté de l’État, j’ai proposé que les administrations affectataires, celles à qui on achèterait ce foncier, voient la décote de ce foncier compensée. Ça a un coup pour le budget de l’État mais cela semble la meilleure possibilité de faire sortir du foncier caché qui existe dans certains ministères. Enfin, puisqu’on a obtenu une prolongation du fonds friches avec 350 millions d’euros supplémentaires pour 2022, j’ai proposé qu’à la fin de l’année 2022, on évalue le dispositif Fonds friches pour en assurer la pérennisation sur les zones très tendues, après une évaluation des besoins en zones tendues. »

© Benoît GRANIER / Matignon

Vous devriez remettre la seconde partie de votre rapport à la fin du mois d’octobre, quel est finalement l’objectif de cette commission et de ce rapport ?
« C’est assez simple, nous avions pour objectif de faire un certain nombre de propositions qui permettent une relance durable de la construction de logements. L’aspect durable est important… je pense qu’il va aussi falloir qu’on aille vers des constructions bas carbone. La deuxième partie de la réflexion reposera notamment sur la simplification des règles, mais aussi sur l’encadrement des chartes promoteurs. Bref, nous avons tout un travail qui a déjà été amorcé mais qui n’est pas encore finalisé. Je pense aussi à la forme que prendront les contrats locaux dont je parlais tout à l’heure… Nous avons un mois pour le faire si on veut que cela soit intégré à la loi 4D. »

Vous évoquez la construction et le foncier mais pas l’existant… Est-il prévu que l’État s’y intéresse ?
« Cela va très certainement venir dans le débat. On sait qu’il y a de gros sujets de réhabilitation, de mise aux normes surtout énergétiques… Mais cela ne faisait pas partie des missions qui m’ont été confiées par le Premier ministre. »

Propos recueillis par Antonin Tabard, Le Journal du Palais pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com


Le château de Rocher Portail : entre Rennes et le Mont Saint-Michel

Après plus de huit ans de combat face à face, Gaulois et Romains ont déposé les armes. Depuis le mercredi 9 décembre 2020, la fameuse galerie des combats qui surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente n’est plus. Cet été, le premier étage du MuséoParc Alésia a accueilli une nouvelle scénographie estimée à trois M€ hors taxes.

C’était le mercredi 9 décembre de l’an 2020, un combat titanesque se jouait pour la dernière fois au premier étage du MuséoParc Alésia sur les terres d’Alise-Sainte-Reine, en Côte-d’Or. Des colosses de plus de trois mètres figés dans des grimaces plus belliqueuses les uns que les autres se voyaient inexorablement choir de leur piédestal, attaqués par d’improbables soldats lilliputiens dépourvus de toutes armures. Ces envahisseurs qui mettaient ainsi fin à l’affrontement de guerriers romains et gaulois, pétrifiés depuis plus de huit ans dans un simulacre, criant de réalisme, d’un épisode parmi les plus célèbres de La guerre des Gaules, n’étaient autres que les maîtres des lieux : les équipes du MuseoParc Alésia, sous la direction de Michel Rouger. Créée en 2012, la fameuse galerie des combats, était emblématique du site : elle surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente. La rencontre avec ces statues géantes permettait de saisir d’un coup la force de l’affrontement, tout en apportant beaucoup d’informations sur les équipements au combat.

Démontage Galerie Combats – Copyright : MPAlesiaSPitoizet31

Aujourd’hui, une page se tourne, les imposantes icônes entrent dans une phase de repos, bien méritée. Un nouveau chapitre de l’histoire de ce lieu qui vit Vercingétorix s’y réfugier et tenir le siège des armées romaines conduites par Jules César, s’écrit, avec la mise en place d’une nouvelle scénographie qui a été dévoilée au public en juin. « Les attentes du public ont changé, la médiation culturelle a évolué vers toujours plus d’accessibilité, plus interactivité, plus d’expériences ludiques et plus de proximité avec les visiteurs. L’envie de découvrir les collections trouvées sur le site se faisaient également sentir… Relever le défi du renouveau ne nous fait pas peur, partant du postulat que si on ne peut pas refaire l’histoire, on peut renouveler la manière d’en parler au public », affirme Michel Rouger, directeur du MuséoParc.

soldatskinect – Agence Clemence Farrell

« Alésia est un lieu de fouilles depuis plus d’un siècle. Avec l’Archéologie en fil rouge, tout l’enjeu du projet de nouvelle scénographie est de mettre en regard les collections et la très longue période d’occupation humaine du site (du Néolithique à nos jours). Gardant une part importante pour la période du siège, cette nouvelle présentation permet de comprendre pourquoi Vercingétorix se réfugie à Alésia, quel peuple gaulois est installé sur le mont Auxois à son arrivée, que devient Alésia après le siège de César… Cette scénographie valorise en particulier les collections et présente un florilège d’objets gallo-romains de l’agglomération, permettant de faire un pont avec les vestiges visibles sur le site », développe Patricia Janeux, attachée de conservation au conseil départemental de la Côte-d’Or.

Immersif et interactif
Le nouveau parcours permanent propose une véritable immersion à la fois au cœur du siège d’Alésia mais aussi dans la ville gallo-romaine qui s’y est développée. Pour se faire, l’exposition consacre une part belle aux collections trouvées sur le site (près de 600 pièces), jamais exposées jusqu’ici ! Devant la richesse archéologique des lieux, le choix des objets à exposer est cornélien. « D’où la mise en place d’une présentation modulable et amovible afin de pouvoir présenter plusieurs trésors au fil des années. Et pour débuter, ce sont les fouilles récentes qui seront dévoilées en priorité », complète Patricia Janeux. Ce nouveau volume se déploie en huit espaces contextualisés, sur 1.100 mètres carrés, au cœur du bâtiment circulaire de Bernard Tschumi. Sa conception a été confié à Clémence Farrell qui en signe la scénographie et la direction artistique, et à sa société de production Muséomaniac pour la partie audiovisuelle et multimédia. Une frise du temps interactive accompagne ainsi la déambulation. Ponctuant cette dernière, des niches abritent des bustes en réalité augmentée de César, de Vercingétorix et de Napoléon III (le premier à entreprendre des fouilles sur le site) qui commentent, chacun à leur manière, l’histoire d’Alésia. Le visiteur peut regarder mais aussi toucher : objets sonores, bac à fouille numérique, mur magique et autres manipulations virtuelles d’armes gauloises ou romaines pour se défouler dans des combats grandeur nature.

Démontage Galerie Combats. Copyright : MPAlesiaMRouger3

L’investissement pour ce chantier s’élève à trois millions d’euros HT, avec les frais d’études et la restauration des collections, dont 2,3 millions d’euros HT de travaux. Le conseil départemental de la Côte-d’Or pilote le dossier via une cellule de développement dédiée au site d’Alésia et a investi 1.086.663 euros HT. Le projet est co-financé par l’État à hauteur d’1,4 million d’euros et par la région Bourgogne Franche Comté à hauteur de 0,6 million d’euros.

Par Frédéric Chevalier, pour Réso Hebdo Éco.

Couloir du temps-gallo romain-Agence Clemence Farrell

Furie d’Alésia
Au MuséoParc d’Alésia l’aventure se vit également hors les murs avec un tout nouveau jeu d’aventure en plein air de type escape game, immersif et numérique à l’esprit punk antique. Vous arpentez les vestiges de la ville gallo-romaine afin de découvrir un secret datant de plus de 2.000 ans. Grâce à une tablette tactile, vous allez devoir résoudre les énigmes étape par étape dans un temps limité de 90 minutes. Ce jeu n’est pas restreint à une salle fermée mais propose plutôt le site d’Alésia comme un environnement de jeu singulier en plein air.Vous pourrez accomplir votre mission grâce au maître de jeu virtuel (le Pr. Stokowski et son intelligence artificielle M.A.T.E.R.) qui vous guidera durant l’expérience.
Cette expérience a été conçue à partir d’une histoire fictive qui ne relate en aucun cas les faits historiques qui se sont passés à Alésia. À partir de 14 ans. Réservation obligatoire. Tarif : 5 euros. Pour participer vous devez vous munir d’un billet d’entrée au MuséoParc Alésia. Achat en ligne sur alesia.com/billetterie ou à l’entrée du site : 1 route des Trois Ormeaux, 21150 Alise-Sainte-Reine. Tél. 03.80.96.96.23
Tarifs : adulte +16 ans : 10 euros, junior 7-16 ans : 6 euros, gratuit pour les moins de 7 ans.


Le château de Rocher Portail : entre Rennes et le Mont Saint-Michel

Plus ancienne appellation d’origine contrôlée de la planète, Châteauneuf-du-Pape est avant tout mondialement connue pour la renommée de ses vins. Pour autant, ce village d’à peine plus de 2 000 habitants regorge de trésors pour qui sait les chercher. Niché sur sa colline, Châteauneuf-du-Pape s’échappe même parfois de sa Provence pour prendre des airs de Toscane.

Entre des rouges puissants et des blancs souvent trop méconnus, Châteauneuf-du-Pape est avant tout la première AOC (Appellation d’origine contrôlée) à voir le jour dans le monde en 1923, sous l’impulsion du baron Le Roy de Boiseaumarié. Une reconnaissance mondiale qui perdure encore aujourd’hui puisque l’élaboration de ses vins est inscrite depuis 2019 par le ministère de la Culture à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France de l’Unesco. Cependant Châteauneuf ce n’est pas que du vin produit au milieu des galets.

Des paysages entrés dans l’Histoire
Les papes d’Avignon, situés à deux pas, ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils établissent leur résidence d’été sur la colline dominant le village. Sous le règne du pape Jean XXII l’endroit devient même la résidence privilégiée de la Papauté. Ce dernier fait construire sur les hauteurs une forteresse imposante, donnant ainsi son nom au village. De l’esplanade de ce château pontifical, aujourd’hui en ruine suite aux différents pillages, incendies et destructions des siècles passés, le visiteur peut découvrir un panorama somptueux qui dévoile toute la région, des Alpes au mont Ventoux. Entourée d’une mer de vigne, Châteauneuf-du-Pape prend alors des allures de village toscan.
Ici chaque pierre est chargée d’histoire. Le village révèle des trésors du patrimoine, comme la tour de l’Hers (XIIe), l’église romane Notre-Dame-de-l’Assomption (XIIe), la chapelle Saint-Théodorit (XVIe)… Pour autant Châteauneuf n’a pas attendu le Moyen Âge pour exister. Plus d’un siècle avant notre ère, sur le plateau du Lampourdier, l’empire Romain connaîtra l’une de ses pires défaites face à 400 000 ‘barbares’ lors de la bataille d’Arausio.

Avec la reprise de l’Hostellerie des Fines Roches (photo) et l’obtention d’une étoile Michelin pour la Mère Germaine l’offre gastronomique s’étoffe fortement dans le village. © Les Fines Roches – Cyril Comtat

De la culture de la vigne à celle de l’esprit
Châteauneuf-du-Pape se décline aussi, tout au long de l’année, en rencontres et évènements festifs, gourmands et culturels. Le village fût ainsi le premier à recevoir, avec un succès jamais démenti depuis 2015, des spectacles ‘délocalisés’ du festival Off d’Avignon.
Même si la traditionnelle fête médiévale de la Véraison a été mise entre parenthèses en raison du Covid, Châteauneuf vient aussi d’accueillir tout récemment son premier festival de la BD ainsi que la 4e édition des nocturnes littéraires.
Quand le vin est là, la gastronomie n’est jamais très loin. Classé ‘Site remarquable du goût’ depuis 2006, le village vient d’accueillir la première édition du marché gastronomique regroupant les produits du patrimoine culinaire français des 71 sites remarquables du goût labellisés dans l’Hexagone.
Mais surtout, l’arrivée d’une nouvelle équipe à ‘La Mère Germaine’ a redonné de la vigueur à la gastronomie locale. Une dynamique récompensée par l’obtention d’une étoile Michelin par cette institution ayant vu le jour en 1922. Idem à deux pas du château, où c’est une nouvelle direction, qui impulse un nouveau souffle à l’Hostellerie des Fines Roches. Des chambres en plein milieu des vignes côté cour, en attendant un macaron côté cuisine ? De quoi stimuler l’offre de restauration du village, pleinement optimisée par un urbanisme volontaire afin de multiplier les espaces de vies dans la commune.
Châteauneuf-du-Pape c’est aussi du sirop et du chocolat. D’un côté, la Distillerie Blachère avec son produit phare : le ‘Pac’, un sirop au citron, sans colorant, 100 % naturel, devenu une institution en Provence. De l’autre, la chocolaterie Castelain qui propose une gamme gourmande depuis bientôt 30 ans maintenant, également des ateliers pour toute la famille ainsi que toutes sortes d’animations.

Pays de vigne, Châteauneuf est aussi la patrie d’une autre boisson emblématique de la Provence : le Pac. Un sirop au citron, sans colorant, 100 % naturel, devenu une institution locale et que les fans, tels les nains de jardins d’Amélie Poulain, s’amusent à photographier de par le monde. © DR

Un p’tit vélo dans la tête
Conscient de la qualité de ses paysages, le village propose de nombreuses balades à travers les vignes, permettant aux visiteurs à pied ou à vélo d’inscrire la culture de la vigne dans le paysage et l’histoire qui l’entoure. C’est pour cela que Châteauneuf-du-Pape ambitionne de devenir un ‘spot’ de la ViaRhôna, la véloute longeant le Rhône entre le lac Léman et la Méditerranée. Le tout en privilégiant le respect de la nature autant que celui du patrimoine.

Avec l’achèvement de la ViaRhôna Châteauneuf-du-Pape entend devenir un ‘spot’ majeur de cette véloute longeant le Rhône entre le lac Léman et la Méditerranée. © DR

Enigme dans la ville
Pour visiter Châteauneuf-du-Pape en famille, l’office de tourisme propose ‘Intrigue dans la ville’ sorte de Cluedo grandeur nature, pour découvrir autrement le village. Une enquête à mener, des énigmes à résoudre afin de démasquer le coupable. Munis de votre kit qui contient un ordre de mission, une liste de suspects, le plan du village, une boussole, un livret, un crayon, divers accessoires, partez à la recherche d’indices qui vous permettront de résoudre l’énigme.
Découvrir Châteauneuf-du-Pape et ses environs. Renseignements auprès de l’office de tourisme. https://www.chateauneuf-du-pape-tourisme.fr/. 04 90 83 71 08

Laurent Garcia, l’Echo du mardi, pour Réso hebdo éco


Le château de Rocher Portail : entre Rennes et le Mont Saint-Michel

La cour d’honneur, le jardin, le potager, la roseraie et les fleurs sont en harmonie pour proposer le bonheur à la campagne. Alors qu’un nouveau tourisme est en train de naître, plus connecté à la nature, Gerberoy est un exemple isarien d’un dépaysement local où torchis à colombages et hourdis de briques se côtoient pour une balade pleine de charme… entourée de roses, la fleur emblématique du village.
Dès l’entrée du village, les couleurs et les odeurs prennent le pas et invitent les visiteurs à l’émerveillement. Paisible aujourd’hui, ce village ne le fut pas toujours… ses murs sont imprégnés de l’Histoire : sa situation stratégique – sur une butte à la frontière entre les anciens royaumes de France et d’Angleterre – fit de Gerberoy, un lieu de grands conflits.
Aujourd’hui, l’un des plus beaux villages de France accueille le Jardin des Ifs, le jardin de Delphine Higonnet, qui a ouvert la propriété familiale. Son sourire et sa sympathie son contagieux, elle ouvre avec cœur et sincérité sa maison, elle qui connaît par cœur l’Histoire de son village. «Quand on se promène, on voit les façades, là j’ouvre ma maison pour que l’on voit l’intérieur, mes parents l’ont acquise il y a 50 ans», confie-t-elle. 
Effectivement, se rendre au Jardins des Ifs, c’est replonger dans l’Histoire avec une maison aux murs en bois où l’odeur du parquet ancien imprègne l’atmosphère, qui est la demeure historique des gouverneurs du village. Mais ce n’est pas n’importe quel jardin : il est classé “Jardin remarquable”, c’est-à-dire qu’il comporte un intérêt culturel, esthétique, historique ou botanique car c’est le seul historique – nommée «d’utilité» à l’époque – qui a été conservé.

L’art topiaire
Le Jardin des Ifs est surtout l’empreinte de l’art topiaire (du latin ars topiaria, “art du paysage”). Ce dernier est reconnaissable car il consiste à tailler les arbres et arbustes de jardin dans un but décoratif pour former des haies, des massifs ou des sujets de formes très variées (géométriques, personnages, animaux, etc.). À Gerberoy, ce jardin est le dernier exemple conservé en France de l’art des jardins d’ornement de la Renaissance : il abrite une collection d’arbres monumentaux taillés depuis 400 ans selon les règles de l’art topiaire.
En déambulant, il est possible d’admirer particulièrement trois arbres classés dont l’if “Igloo” qui a reçu le prix de l’Arbre de l’année 2018. Les conifères, disposés selon un dessin classique et symétrique, sont la particularité de cette propriété. Reconnu par le patrimoine végétal, ainsi que les experts et historiens des jardins, le Jardin des Ifs est cité en exemple dans de nombreux ouvrages spécialisés et grand public, prisé dans l’antiquité Romaine puis à la Renaissance mais peu à peu disparu au XIXe siècle, laissant place à la mode du style paysager anglais privilégiant les formes libres. En bas de la rue, le jardin du peintre post-impressionniste Henri Sidaner (1862-1939) est tout aussi remarquable. La maison du peintre est encore là, habité par son petit-fils.

Le terroir à l’honneur
Du côté gastronomique, l’aventure des papilles est tout aussi dépaysante. Le restaurant Les Ifs propose (au déjeuner uniquement) une cuisine de bistronomie mettant à l’honneur les produits de la région pour un voyage gustatif local avec les fleurs, les aromates et les légumes du jardin. La carte du restaurant, élaborée par Delphine Higonnet et Gilles Lapalu, met également à l’honneur un fromage oublié de Picardie pourtant favori à la table de Louis XIV : le Rollot (portant le nom du village originaire de sa fabrication, dans la Somme), produit à 5 kilomètres de Gerberoy. Feuilleté au Rollot à la crème de champignons, ravioles au Rollot ou bouillon laboureur sont les recettes créatives du restaurant. Et parce qu’elle est engagée dans son territoire, Delphine Higonnet a ouvert, cette année, dans son salon une boutique d’artisans locaux… Soit une visite historique et locale à ne pas manquer !

Virginie Kubatko – La Gazette Oise pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com

Le jardin des ifs – 3, impasse du Vidamé – 60380 Gerberoy – 07 66 20 51 41. Ouvert du 9 mai au 30 octobre de 11h à 12h30/ de 14h à 18h (du mercredi au dimanche). Visite guidée du jardin possible sur réservation.

La roseraie : Gerberoy, le village des roses
Fleur emblématique de Gerberoy, la collection du jardin des ifs comporte plus de 300 rosiers anciens, modernes, botaniques. Dans le jardin à la française sont plantées des roses de couleur blanche et couleur orangée, rappelant celle des briques de la demeure historique où séjourna Henri IV en 1592.,Y figurent des roses de mémoire, de partage et d’amitié telles que «Rose de la Paix», «Rose of Picardy», «Rose Somme 2016» et la «Rose de Gerberoy».


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Le paysage, l’art et le fleuve ont été entremêlés dès la première édition de l’événement « Estuaire Nantes Saint-Nazaire » en 2007. Depuis, le parcours le long de l’estuaire de la Loire s’est constamment enrichi. L’occasion pour le voyageur d’associer art, nature et découvertes.

Créée il y a 15 ans par l’équipe du Lieu Unique, scène nationale dirigée par Jean Blaise, homme clé de la culture à la nantaise, cette biennale estivale sera suivie de deux autres rendez-vous en 2009 et 2012 s’inscrivant ensuite dans le Voyage à Nantes, parcours artistique à travers la ville.
L’idée est d’amener le public à découvrir les 60 kilomètres de l’estuaire de la Loire à travers des œuvres, éphémères ou pérennes, installées en pleine nature. S’il n’y a pas eu d’autres éditions d’Estuaire, le Voyage à Nantes a depuis poursuivi chaque été l’installation d’œuvres contemporaines dans la Cité des Ducs de Bretagne mais aussi tout au long de la Loire jusqu’à Saint-Nazaire. Certaines sont amenées à rester, s’ajoutant à la collection d’une trentaine d’œuvres d’art contemporain (33 en 2021) signées d’artistes de renommée internationale.

Un serpent d’océan
La plus en aval, et sans doute l’une des plus spectaculaires, assaillie par les flots marins à chaque marée, est le fameux serpent de mer sur la plage de Saint-Brévin-les-Pins, réalisée par l’artiste Chinois Huang Yong Ping. Un squelette de plusieurs dizaines de mètres, semblant sorti d’une fouille paléontologique, échoué sur l’estran et dont la ligne des vertèbres joue avec la courbe du pont de Saint-Nazaire, en arrière-plan avec les fameuses pêcheries perchées sur leurs pilotis.
Cette œuvre, cofinancée par l’Union européenne, illustre bien l’esprit du voyage artistique proposé, associant la découverte du territoire sous plusieurs angles, amenant le voyageur à sortir des sentiers battus pour appréhender des lieux souvent en dehors des circuits touristiques majeurs.
Estuaire est un parcours touristique permanent, dans un musée à ciel ouvert qui fait la part belle à l’environnement et à la nature, télescopant les propositions. Il faut marcher un peu, dans ce qui ressemble parfois à une forêt amazonienne pour découvrir « les Colons », « The Sletters » signés Sarah Sze, près de port Lavigne, en aval du port urbain de Nantes. Un vaste domaine naturel où l’artiste a placé dans des arbres un bestiaire, constitué d’un ourson, d’un jaguar et de singes. Cette œuvre dispersée, se mérite, il faut aller la chercher en cheminant sur un sentier débordant de végétation que l’on n’aurait sans doute jamais arpenté autrement.

Le serpent d’océan, par Huang Yong Ping, à Saint Brévin. © Franck Tomps _ LVAN

Colosse à Saint-Nazaire
Saint-Nazaire, le port atlantique de l’estuaire de la Loire, n’est pas en reste. Là, c’est sur la petite plage de l’avant-port que Daniel Dewar et Grégory Gicquel ont posé trois sculptures imposantes, l’une des plus récentes œuvres proposées, représentant, un pied géant, un pull-over et un système digestif, tels des fragments de corps, d’architecture ou de monuments portuaire. L’antiquité grecque fait irruption à Saint-Nazaire, à l’image d’un colosse de Rhodes démembré, d’une civilisation disparue. L’Atlantide n’est pas loin…
C’est cette percussion que recherche la société publique locale Le Voyage à Nantes, pour la promotion de la destination. « Estuaire a fait connaître près d’une soixantaine d’artistes contemporains qui ont su jouer avec les éléments pour offrir au public un véritable condensé de curiosité », rappelle Jean Blaise, chef d’orchestre du Voyage à Nantes. 

La part du rêve
Le fleuve avale littéralement certains œuvres. Si le bateau mou « Misconceivable » d’Erwin Wurm, semble prêt à plonger dans l’eau depuis l’écluse du canal de la Martinière, près du village de pêcheurs du Pellerin, comme attiré par la Loire, la « maison » de Jean-Luc Courcoult a carrément fait le plongeon. Depuis la première édition de la biennale, cette maison, réplique d’un hôtel particulier XIXe de la ville, subit les marées toutes les six heures. Initialement installée à la hauteur de Lavau-sur-Loire, les forts courants ont eu raison de cette première implantation. Elle est désormais « mouillée » dans le fleuve, en face Couëron, plus en amont vers Nantes. « Estuaire »
Est logiquement la part du rêve et en faisant appel à Jean-Luc Courcoult, fondateur de la célèbre compagnie Royal de Luxe, elle s’adresse à l’homme des voyages extraordinaires et des histoires à rêver debout, touchant sans le dire à l’univers de Jules Verne. On n’est pas loin de l’île flottante imaginée par le célébrissime auteur né à Nantes en 1828. Car c’est une navigation imaginaire, voire rêvée, que propose aussi « Estuaire Nantes Saint-Nazaire ».

Jean-Luc Courcoult, La Maison dans la Loire, Couëron, © Philippe Piron _ LVAN

Belvédères
Au Voyage à Nantes, il y a comme un besoin de prendre de la hauteur pour contempler le paysage et les alentours. Le petit village de Lavau-sur-Loire, ancien fief des seigneurs de Laval, restait tranquillement oublié en bord de marais, entre Nantes et Saint-Nazaire. C’est devenu un lieu apprécié, grâce à l’Observatoire de Tadashi Kawamata. L’artiste japonais a imaginé une longue promenade de bois jusqu’à son belvédère planté en plein marais, reconnectant le village à la Loire. Du haut de ce point de vue, se mêlent marais, Loire et au loin, à l’horizon, les torchères de la raffinerie de Donges, en face du port de Paimboeuf, port actif au XVIIIe siècle.
Plus urbain, le belvédère de l’Hermitage, signé également par Tadaschi Kawamata, accroché en porte-à-faux sur le granit de la butte Sainte-Anne offre un panorama exceptionnel sur l’Île de Nantes, la Loire urbaine et la ville. Et, après ce périple, il suffit de s’arrêter chez le voisin, le chef étoilé Jean-Yves Guého, qui préside aux destinées de l’Atlantide, l’une des plus belles tables de Nantes, avec un point de vue tout aussi exceptionnel sur la Loire.

Par Victor Galice, Informateur Judiciaire, pour Réso hebdo éco

Le pied, le pull-over et le système digestif, Daniel Dewar & Grégory Gicquel, Saint-Nazaire, © Franck Tomps _ LVAN

À pied, à vélo, en voiture ou en bateau
Le fleuve, ses paysages et les œuvres d’Estuaire font l’objet d’une croisière fluviale d’avril à octobre dans le cadre du Voyage à Nantes mais peuvent se découvrir toute l’année à pied, à vélo, ou en voiture. Chaque œuvre guide vers un lieu atypique ou remarquable. Le site Estuaire.info (qui existe en version mobile) délivre une information détaillée sur les artistes, le territoire, la constitution de la collection… Également disponibles, des commentaires audios qui donnent les clés de compréhension des œuvres et du territoire. La fonction “s’y rendre” calcule le meilleur itinéraire pour rejoindre facilement les œuvres.
Croisières : D’avril à octobre. Départ de Nantes ou de Saint-Nazaire (2h30). Tarifs : de 15€ à 38€. Renseignements et réservations : 02 40 75 75 07 www.nantes-tourisme.com – www.marineetloire.fr

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