15 juillet 2025 |

Ecrit par le 15 juillet 2025

« On ne construit plus assez de logements en France ! »

François Rebsamen. Nommé par le Premier ministre Jean Castex à la tête de la commission pour la relance durable de la construction de logements, le maire de Dijon et président de Dijon métropole a remis, mercredi 22 septembre, la première partie de son rapport au Premier ministre, en présence d’Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, à Matignon.

Vous êtes depuis le 31 mai le président de la commission sur la relance durable de la construction de logements, vous venez de remettre votre premier rapport au Premier ministre et à la ministre déléguée en charge du logement, quels constats avez-vous dressés ?
« Mi-juillet et après de nombreuses auditions, nous avons validé, avec les 32 membres de la commission, un diagnostic partagé. Sans m’étendre davantage sur le sujet, nous avons été très fins dans l’analyse, puisque nous avons comparé les zones tendues et les zones détendues, le coût d’un nouvel habitant dans une ville, etc. Et finalement, le constat est assez simple : on ne construit plus assez de logements en France, qu’ils soient sociaux, intermédiaires ou neufs, pour répondre aux besoins de la population. C’est un sujet qui n’est pas encore perçu au niveau de notre pays ni par tout le monde, mais ça va devenir un grand problème. Quand il y a une crise de l’offre, les prix ne tardent jamais à flamber. Les projections montrent en effet qu’il y aura une augmentation de la population à l’horizon 2040. Et s’il y a 10 millions de Français supplémentaires à loger, il faut pouvoir répondre en construisant entre 450 000 et 500 000 logements par an. Ce n’est pas la seule observation… Ne plus construire de logements a aussi un impact économique. Au premier trimestre, la construction était quasiment en panne et résultat : le PIB n’a pas progressé et le recul, aussi léger soit-il, du PIB est dû à l’absence de construction. Nous avons aussi remarqué une chose, les maires de France ne sont plus incités à construire puisqu’ils n’ont plus aucun retour sur investissement à l’acte de construire. Il ne va plus y avoir du tout de taxe d’habitation et la taxe sur le foncier bâti fait l’objet d’énormément d’exonérations, notamment sur le logement social dont nous avons besoin puisque 70 % de la population française étant éligible au logement social. »

Quelles solutions avez-vous proposées à Jean Castex et à Emmanuelle Wargon ?
« Finalement, à partir de ce constat, nous avons fait 13 propositions. Nous souhaitons tout d’abord faire comprendre au plus large public l’importance de l’acte de construction. Cela permet de répondre à des besoins, bien sûr, mais ça crée aussi de la richesse, non seulement pour la collectivité, mais pour le pays lui-même.
Nous avons aussi proposé que soit établi un contrat local entre l’État et les intercommunalités ou les communes dans les zones les plus tendues. En évaluant ensemble, État et collectivités, les besoins des collectivités et dans la mesure où les objectifs fixés venaient à être atteints, cela déclencherait le versement d’une aide de l’État qui reste encore à définir… C’est au Premier ministre de trancher.
Ensuite, j’ai proposé qu’il y ait une compensation intégrale par l’État du coût pour les communes des exonérations de TFPB (taxe foncière sur les propriétés bâties, Ndlr) applicables au logement social pour les logements autorisés durant le mandat municipal actuel. Je ne peux pas faire prendre en compte le stock… Ce qui est assez injuste pour les collectivités qui ont aujourd’hui 40 à 45 % de logements collectifs à loyer modéré. Donc pour relancer la construction de logements, compensons sur tout ce qui va être construit. Mon idée est en effet de prendre le flux de construction de logements sociaux sur cinq ans et à la fin du mandat les communes seront compensées à 100%. J’ai même proposé que ça dure entre cinq et dix ans. On peut très bien faire un bilan au bout de cinq ans et repartir pour un nouveau mandat…
J’ai également proposé, de la même manière, qu’il y ait une compensation intégrale de TFPB, pour le logement locatif intermédiaire construit, aux collectivités par un crédit d’impôt sur les sociétés à la charge de l’État. On a aussi beaucoup travaillé sur le foncier. Si j’ai d’ores et déjà proposé que les maires puissent eux-mêmes décider de la suppression ou non de l’exonération des taxes sur le foncier bâti sur les deux premières années pour les logements neufs, d’autres propositions à ce sujet seront proposées dans la seconde partie du rapport, pour que les mesures législatives puissent être intégrer dans le texte de loi de Jacqueline Gourault, 4D. Toutefois, il est clair qu’il faut que nous mettions en place une politique du foncier public et que l’évolution du prix du foncier soit concertée entre les collectivités et l’État. Il y a aujourd’hui beaucoup de foncier aujourd’hui mais qui est gardé jalousement par les établissements publics ou l’État lui-même. Pour essayer de débloquer cela du côté de l’État, j’ai proposé que les administrations affectataires, celles à qui on achèterait ce foncier, voient la décote de ce foncier compensée. Ça a un coup pour le budget de l’État mais cela semble la meilleure possibilité de faire sortir du foncier caché qui existe dans certains ministères. Enfin, puisqu’on a obtenu une prolongation du fonds friches avec 350 millions d’euros supplémentaires pour 2022, j’ai proposé qu’à la fin de l’année 2022, on évalue le dispositif Fonds friches pour en assurer la pérennisation sur les zones très tendues, après une évaluation des besoins en zones tendues. »

© Benoît GRANIER / Matignon

Vous devriez remettre la seconde partie de votre rapport à la fin du mois d’octobre, quel est finalement l’objectif de cette commission et de ce rapport ?
« C’est assez simple, nous avions pour objectif de faire un certain nombre de propositions qui permettent une relance durable de la construction de logements. L’aspect durable est important… je pense qu’il va aussi falloir qu’on aille vers des constructions bas carbone. La deuxième partie de la réflexion reposera notamment sur la simplification des règles, mais aussi sur l’encadrement des chartes promoteurs. Bref, nous avons tout un travail qui a déjà été amorcé mais qui n’est pas encore finalisé. Je pense aussi à la forme que prendront les contrats locaux dont je parlais tout à l’heure… Nous avons un mois pour le faire si on veut que cela soit intégré à la loi 4D. »

Vous évoquez la construction et le foncier mais pas l’existant… Est-il prévu que l’État s’y intéresse ?
« Cela va très certainement venir dans le débat. On sait qu’il y a de gros sujets de réhabilitation, de mise aux normes surtout énergétiques… Mais cela ne faisait pas partie des missions qui m’ont été confiées par le Premier ministre. »

Propos recueillis par Antonin Tabard, Le Journal du Palais pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com


« On ne construit plus assez de logements en France ! »

Après plus de huit ans de combat face à face, Gaulois et Romains ont déposé les armes. Depuis le mercredi 9 décembre 2020, la fameuse galerie des combats qui surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente n’est plus. Cet été, le premier étage du MuséoParc Alésia a accueilli une nouvelle scénographie estimée à trois M€ hors taxes.

C’était le mercredi 9 décembre de l’an 2020, un combat titanesque se jouait pour la dernière fois au premier étage du MuséoParc Alésia sur les terres d’Alise-Sainte-Reine, en Côte-d’Or. Des colosses de plus de trois mètres figés dans des grimaces plus belliqueuses les uns que les autres se voyaient inexorablement choir de leur piédestal, attaqués par d’improbables soldats lilliputiens dépourvus de toutes armures. Ces envahisseurs qui mettaient ainsi fin à l’affrontement de guerriers romains et gaulois, pétrifiés depuis plus de huit ans dans un simulacre, criant de réalisme, d’un épisode parmi les plus célèbres de La guerre des Gaules, n’étaient autres que les maîtres des lieux : les équipes du MuseoParc Alésia, sous la direction de Michel Rouger. Créée en 2012, la fameuse galerie des combats, était emblématique du site : elle surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente. La rencontre avec ces statues géantes permettait de saisir d’un coup la force de l’affrontement, tout en apportant beaucoup d’informations sur les équipements au combat.

Démontage Galerie Combats – Copyright : MPAlesiaSPitoizet31

Aujourd’hui, une page se tourne, les imposantes icônes entrent dans une phase de repos, bien méritée. Un nouveau chapitre de l’histoire de ce lieu qui vit Vercingétorix s’y réfugier et tenir le siège des armées romaines conduites par Jules César, s’écrit, avec la mise en place d’une nouvelle scénographie qui a été dévoilée au public en juin. « Les attentes du public ont changé, la médiation culturelle a évolué vers toujours plus d’accessibilité, plus interactivité, plus d’expériences ludiques et plus de proximité avec les visiteurs. L’envie de découvrir les collections trouvées sur le site se faisaient également sentir… Relever le défi du renouveau ne nous fait pas peur, partant du postulat que si on ne peut pas refaire l’histoire, on peut renouveler la manière d’en parler au public », affirme Michel Rouger, directeur du MuséoParc.

soldatskinect – Agence Clemence Farrell

« Alésia est un lieu de fouilles depuis plus d’un siècle. Avec l’Archéologie en fil rouge, tout l’enjeu du projet de nouvelle scénographie est de mettre en regard les collections et la très longue période d’occupation humaine du site (du Néolithique à nos jours). Gardant une part importante pour la période du siège, cette nouvelle présentation permet de comprendre pourquoi Vercingétorix se réfugie à Alésia, quel peuple gaulois est installé sur le mont Auxois à son arrivée, que devient Alésia après le siège de César… Cette scénographie valorise en particulier les collections et présente un florilège d’objets gallo-romains de l’agglomération, permettant de faire un pont avec les vestiges visibles sur le site », développe Patricia Janeux, attachée de conservation au conseil départemental de la Côte-d’Or.

Immersif et interactif
Le nouveau parcours permanent propose une véritable immersion à la fois au cœur du siège d’Alésia mais aussi dans la ville gallo-romaine qui s’y est développée. Pour se faire, l’exposition consacre une part belle aux collections trouvées sur le site (près de 600 pièces), jamais exposées jusqu’ici ! Devant la richesse archéologique des lieux, le choix des objets à exposer est cornélien. « D’où la mise en place d’une présentation modulable et amovible afin de pouvoir présenter plusieurs trésors au fil des années. Et pour débuter, ce sont les fouilles récentes qui seront dévoilées en priorité », complète Patricia Janeux. Ce nouveau volume se déploie en huit espaces contextualisés, sur 1.100 mètres carrés, au cœur du bâtiment circulaire de Bernard Tschumi. Sa conception a été confié à Clémence Farrell qui en signe la scénographie et la direction artistique, et à sa société de production Muséomaniac pour la partie audiovisuelle et multimédia. Une frise du temps interactive accompagne ainsi la déambulation. Ponctuant cette dernière, des niches abritent des bustes en réalité augmentée de César, de Vercingétorix et de Napoléon III (le premier à entreprendre des fouilles sur le site) qui commentent, chacun à leur manière, l’histoire d’Alésia. Le visiteur peut regarder mais aussi toucher : objets sonores, bac à fouille numérique, mur magique et autres manipulations virtuelles d’armes gauloises ou romaines pour se défouler dans des combats grandeur nature.

Démontage Galerie Combats. Copyright : MPAlesiaMRouger3

L’investissement pour ce chantier s’élève à trois millions d’euros HT, avec les frais d’études et la restauration des collections, dont 2,3 millions d’euros HT de travaux. Le conseil départemental de la Côte-d’Or pilote le dossier via une cellule de développement dédiée au site d’Alésia et a investi 1.086.663 euros HT. Le projet est co-financé par l’État à hauteur d’1,4 million d’euros et par la région Bourgogne Franche Comté à hauteur de 0,6 million d’euros.

Par Frédéric Chevalier, pour Réso Hebdo Éco.

Couloir du temps-gallo romain-Agence Clemence Farrell

Furie d’Alésia
Au MuséoParc d’Alésia l’aventure se vit également hors les murs avec un tout nouveau jeu d’aventure en plein air de type escape game, immersif et numérique à l’esprit punk antique. Vous arpentez les vestiges de la ville gallo-romaine afin de découvrir un secret datant de plus de 2.000 ans. Grâce à une tablette tactile, vous allez devoir résoudre les énigmes étape par étape dans un temps limité de 90 minutes. Ce jeu n’est pas restreint à une salle fermée mais propose plutôt le site d’Alésia comme un environnement de jeu singulier en plein air.Vous pourrez accomplir votre mission grâce au maître de jeu virtuel (le Pr. Stokowski et son intelligence artificielle M.A.T.E.R.) qui vous guidera durant l’expérience.
Cette expérience a été conçue à partir d’une histoire fictive qui ne relate en aucun cas les faits historiques qui se sont passés à Alésia. À partir de 14 ans. Réservation obligatoire. Tarif : 5 euros. Pour participer vous devez vous munir d’un billet d’entrée au MuséoParc Alésia. Achat en ligne sur alesia.com/billetterie ou à l’entrée du site : 1 route des Trois Ormeaux, 21150 Alise-Sainte-Reine. Tél. 03.80.96.96.23
Tarifs : adulte +16 ans : 10 euros, junior 7-16 ans : 6 euros, gratuit pour les moins de 7 ans.


« On ne construit plus assez de logements en France ! »

Plus ancienne appellation d’origine contrôlée de la planète, Châteauneuf-du-Pape est avant tout mondialement connue pour la renommée de ses vins. Pour autant, ce village d’à peine plus de 2 000 habitants regorge de trésors pour qui sait les chercher. Niché sur sa colline, Châteauneuf-du-Pape s’échappe même parfois de sa Provence pour prendre des airs de Toscane.

Entre des rouges puissants et des blancs souvent trop méconnus, Châteauneuf-du-Pape est avant tout la première AOC (Appellation d’origine contrôlée) à voir le jour dans le monde en 1923, sous l’impulsion du baron Le Roy de Boiseaumarié. Une reconnaissance mondiale qui perdure encore aujourd’hui puisque l’élaboration de ses vins est inscrite depuis 2019 par le ministère de la Culture à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France de l’Unesco. Cependant Châteauneuf ce n’est pas que du vin produit au milieu des galets.

Des paysages entrés dans l’Histoire
Les papes d’Avignon, situés à deux pas, ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils établissent leur résidence d’été sur la colline dominant le village. Sous le règne du pape Jean XXII l’endroit devient même la résidence privilégiée de la Papauté. Ce dernier fait construire sur les hauteurs une forteresse imposante, donnant ainsi son nom au village. De l’esplanade de ce château pontifical, aujourd’hui en ruine suite aux différents pillages, incendies et destructions des siècles passés, le visiteur peut découvrir un panorama somptueux qui dévoile toute la région, des Alpes au mont Ventoux. Entourée d’une mer de vigne, Châteauneuf-du-Pape prend alors des allures de village toscan.
Ici chaque pierre est chargée d’histoire. Le village révèle des trésors du patrimoine, comme la tour de l’Hers (XIIe), l’église romane Notre-Dame-de-l’Assomption (XIIe), la chapelle Saint-Théodorit (XVIe)… Pour autant Châteauneuf n’a pas attendu le Moyen Âge pour exister. Plus d’un siècle avant notre ère, sur le plateau du Lampourdier, l’empire Romain connaîtra l’une de ses pires défaites face à 400 000 ‘barbares’ lors de la bataille d’Arausio.

Avec la reprise de l’Hostellerie des Fines Roches (photo) et l’obtention d’une étoile Michelin pour la Mère Germaine l’offre gastronomique s’étoffe fortement dans le village. © Les Fines Roches – Cyril Comtat

De la culture de la vigne à celle de l’esprit
Châteauneuf-du-Pape se décline aussi, tout au long de l’année, en rencontres et évènements festifs, gourmands et culturels. Le village fût ainsi le premier à recevoir, avec un succès jamais démenti depuis 2015, des spectacles ‘délocalisés’ du festival Off d’Avignon.
Même si la traditionnelle fête médiévale de la Véraison a été mise entre parenthèses en raison du Covid, Châteauneuf vient aussi d’accueillir tout récemment son premier festival de la BD ainsi que la 4e édition des nocturnes littéraires.
Quand le vin est là, la gastronomie n’est jamais très loin. Classé ‘Site remarquable du goût’ depuis 2006, le village vient d’accueillir la première édition du marché gastronomique regroupant les produits du patrimoine culinaire français des 71 sites remarquables du goût labellisés dans l’Hexagone.
Mais surtout, l’arrivée d’une nouvelle équipe à ‘La Mère Germaine’ a redonné de la vigueur à la gastronomie locale. Une dynamique récompensée par l’obtention d’une étoile Michelin par cette institution ayant vu le jour en 1922. Idem à deux pas du château, où c’est une nouvelle direction, qui impulse un nouveau souffle à l’Hostellerie des Fines Roches. Des chambres en plein milieu des vignes côté cour, en attendant un macaron côté cuisine ? De quoi stimuler l’offre de restauration du village, pleinement optimisée par un urbanisme volontaire afin de multiplier les espaces de vies dans la commune.
Châteauneuf-du-Pape c’est aussi du sirop et du chocolat. D’un côté, la Distillerie Blachère avec son produit phare : le ‘Pac’, un sirop au citron, sans colorant, 100 % naturel, devenu une institution en Provence. De l’autre, la chocolaterie Castelain qui propose une gamme gourmande depuis bientôt 30 ans maintenant, également des ateliers pour toute la famille ainsi que toutes sortes d’animations.

Pays de vigne, Châteauneuf est aussi la patrie d’une autre boisson emblématique de la Provence : le Pac. Un sirop au citron, sans colorant, 100 % naturel, devenu une institution locale et que les fans, tels les nains de jardins d’Amélie Poulain, s’amusent à photographier de par le monde. © DR

Un p’tit vélo dans la tête
Conscient de la qualité de ses paysages, le village propose de nombreuses balades à travers les vignes, permettant aux visiteurs à pied ou à vélo d’inscrire la culture de la vigne dans le paysage et l’histoire qui l’entoure. C’est pour cela que Châteauneuf-du-Pape ambitionne de devenir un ‘spot’ de la ViaRhôna, la véloute longeant le Rhône entre le lac Léman et la Méditerranée. Le tout en privilégiant le respect de la nature autant que celui du patrimoine.

Avec l’achèvement de la ViaRhôna Châteauneuf-du-Pape entend devenir un ‘spot’ majeur de cette véloute longeant le Rhône entre le lac Léman et la Méditerranée. © DR

Enigme dans la ville
Pour visiter Châteauneuf-du-Pape en famille, l’office de tourisme propose ‘Intrigue dans la ville’ sorte de Cluedo grandeur nature, pour découvrir autrement le village. Une enquête à mener, des énigmes à résoudre afin de démasquer le coupable. Munis de votre kit qui contient un ordre de mission, une liste de suspects, le plan du village, une boussole, un livret, un crayon, divers accessoires, partez à la recherche d’indices qui vous permettront de résoudre l’énigme.
Découvrir Châteauneuf-du-Pape et ses environs. Renseignements auprès de l’office de tourisme. https://www.chateauneuf-du-pape-tourisme.fr/. 04 90 83 71 08

Laurent Garcia, l’Echo du mardi, pour Réso hebdo éco


« On ne construit plus assez de logements en France ! »

La cour d’honneur, le jardin, le potager, la roseraie et les fleurs sont en harmonie pour proposer le bonheur à la campagne. Alors qu’un nouveau tourisme est en train de naître, plus connecté à la nature, Gerberoy est un exemple isarien d’un dépaysement local où torchis à colombages et hourdis de briques se côtoient pour une balade pleine de charme… entourée de roses, la fleur emblématique du village.
Dès l’entrée du village, les couleurs et les odeurs prennent le pas et invitent les visiteurs à l’émerveillement. Paisible aujourd’hui, ce village ne le fut pas toujours… ses murs sont imprégnés de l’Histoire : sa situation stratégique – sur une butte à la frontière entre les anciens royaumes de France et d’Angleterre – fit de Gerberoy, un lieu de grands conflits.
Aujourd’hui, l’un des plus beaux villages de France accueille le Jardin des Ifs, le jardin de Delphine Higonnet, qui a ouvert la propriété familiale. Son sourire et sa sympathie son contagieux, elle ouvre avec cœur et sincérité sa maison, elle qui connaît par cœur l’Histoire de son village. «Quand on se promène, on voit les façades, là j’ouvre ma maison pour que l’on voit l’intérieur, mes parents l’ont acquise il y a 50 ans», confie-t-elle. 
Effectivement, se rendre au Jardins des Ifs, c’est replonger dans l’Histoire avec une maison aux murs en bois où l’odeur du parquet ancien imprègne l’atmosphère, qui est la demeure historique des gouverneurs du village. Mais ce n’est pas n’importe quel jardin : il est classé “Jardin remarquable”, c’est-à-dire qu’il comporte un intérêt culturel, esthétique, historique ou botanique car c’est le seul historique – nommée «d’utilité» à l’époque – qui a été conservé.

L’art topiaire
Le Jardin des Ifs est surtout l’empreinte de l’art topiaire (du latin ars topiaria, “art du paysage”). Ce dernier est reconnaissable car il consiste à tailler les arbres et arbustes de jardin dans un but décoratif pour former des haies, des massifs ou des sujets de formes très variées (géométriques, personnages, animaux, etc.). À Gerberoy, ce jardin est le dernier exemple conservé en France de l’art des jardins d’ornement de la Renaissance : il abrite une collection d’arbres monumentaux taillés depuis 400 ans selon les règles de l’art topiaire.
En déambulant, il est possible d’admirer particulièrement trois arbres classés dont l’if “Igloo” qui a reçu le prix de l’Arbre de l’année 2018. Les conifères, disposés selon un dessin classique et symétrique, sont la particularité de cette propriété. Reconnu par le patrimoine végétal, ainsi que les experts et historiens des jardins, le Jardin des Ifs est cité en exemple dans de nombreux ouvrages spécialisés et grand public, prisé dans l’antiquité Romaine puis à la Renaissance mais peu à peu disparu au XIXe siècle, laissant place à la mode du style paysager anglais privilégiant les formes libres. En bas de la rue, le jardin du peintre post-impressionniste Henri Sidaner (1862-1939) est tout aussi remarquable. La maison du peintre est encore là, habité par son petit-fils.

Le terroir à l’honneur
Du côté gastronomique, l’aventure des papilles est tout aussi dépaysante. Le restaurant Les Ifs propose (au déjeuner uniquement) une cuisine de bistronomie mettant à l’honneur les produits de la région pour un voyage gustatif local avec les fleurs, les aromates et les légumes du jardin. La carte du restaurant, élaborée par Delphine Higonnet et Gilles Lapalu, met également à l’honneur un fromage oublié de Picardie pourtant favori à la table de Louis XIV : le Rollot (portant le nom du village originaire de sa fabrication, dans la Somme), produit à 5 kilomètres de Gerberoy. Feuilleté au Rollot à la crème de champignons, ravioles au Rollot ou bouillon laboureur sont les recettes créatives du restaurant. Et parce qu’elle est engagée dans son territoire, Delphine Higonnet a ouvert, cette année, dans son salon une boutique d’artisans locaux… Soit une visite historique et locale à ne pas manquer !

Virginie Kubatko – La Gazette Oise pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com

Le jardin des ifs – 3, impasse du Vidamé – 60380 Gerberoy – 07 66 20 51 41. Ouvert du 9 mai au 30 octobre de 11h à 12h30/ de 14h à 18h (du mercredi au dimanche). Visite guidée du jardin possible sur réservation.

La roseraie : Gerberoy, le village des roses
Fleur emblématique de Gerberoy, la collection du jardin des ifs comporte plus de 300 rosiers anciens, modernes, botaniques. Dans le jardin à la française sont plantées des roses de couleur blanche et couleur orangée, rappelant celle des briques de la demeure historique où séjourna Henri IV en 1592.,Y figurent des roses de mémoire, de partage et d’amitié telles que «Rose de la Paix», «Rose of Picardy», «Rose Somme 2016» et la «Rose de Gerberoy».


« On ne construit plus assez de logements en France ! »

Le paysage, l’art et le fleuve ont été entremêlés dès la première édition de l’événement « Estuaire Nantes Saint-Nazaire » en 2007. Depuis, le parcours le long de l’estuaire de la Loire s’est constamment enrichi. L’occasion pour le voyageur d’associer art, nature et découvertes.

Créée il y a 15 ans par l’équipe du Lieu Unique, scène nationale dirigée par Jean Blaise, homme clé de la culture à la nantaise, cette biennale estivale sera suivie de deux autres rendez-vous en 2009 et 2012 s’inscrivant ensuite dans le Voyage à Nantes, parcours artistique à travers la ville.
L’idée est d’amener le public à découvrir les 60 kilomètres de l’estuaire de la Loire à travers des œuvres, éphémères ou pérennes, installées en pleine nature. S’il n’y a pas eu d’autres éditions d’Estuaire, le Voyage à Nantes a depuis poursuivi chaque été l’installation d’œuvres contemporaines dans la Cité des Ducs de Bretagne mais aussi tout au long de la Loire jusqu’à Saint-Nazaire. Certaines sont amenées à rester, s’ajoutant à la collection d’une trentaine d’œuvres d’art contemporain (33 en 2021) signées d’artistes de renommée internationale.

Un serpent d’océan
La plus en aval, et sans doute l’une des plus spectaculaires, assaillie par les flots marins à chaque marée, est le fameux serpent de mer sur la plage de Saint-Brévin-les-Pins, réalisée par l’artiste Chinois Huang Yong Ping. Un squelette de plusieurs dizaines de mètres, semblant sorti d’une fouille paléontologique, échoué sur l’estran et dont la ligne des vertèbres joue avec la courbe du pont de Saint-Nazaire, en arrière-plan avec les fameuses pêcheries perchées sur leurs pilotis.
Cette œuvre, cofinancée par l’Union européenne, illustre bien l’esprit du voyage artistique proposé, associant la découverte du territoire sous plusieurs angles, amenant le voyageur à sortir des sentiers battus pour appréhender des lieux souvent en dehors des circuits touristiques majeurs.
Estuaire est un parcours touristique permanent, dans un musée à ciel ouvert qui fait la part belle à l’environnement et à la nature, télescopant les propositions. Il faut marcher un peu, dans ce qui ressemble parfois à une forêt amazonienne pour découvrir « les Colons », « The Sletters » signés Sarah Sze, près de port Lavigne, en aval du port urbain de Nantes. Un vaste domaine naturel où l’artiste a placé dans des arbres un bestiaire, constitué d’un ourson, d’un jaguar et de singes. Cette œuvre dispersée, se mérite, il faut aller la chercher en cheminant sur un sentier débordant de végétation que l’on n’aurait sans doute jamais arpenté autrement.

Le serpent d’océan, par Huang Yong Ping, à Saint Brévin. © Franck Tomps _ LVAN

Colosse à Saint-Nazaire
Saint-Nazaire, le port atlantique de l’estuaire de la Loire, n’est pas en reste. Là, c’est sur la petite plage de l’avant-port que Daniel Dewar et Grégory Gicquel ont posé trois sculptures imposantes, l’une des plus récentes œuvres proposées, représentant, un pied géant, un pull-over et un système digestif, tels des fragments de corps, d’architecture ou de monuments portuaire. L’antiquité grecque fait irruption à Saint-Nazaire, à l’image d’un colosse de Rhodes démembré, d’une civilisation disparue. L’Atlantide n’est pas loin…
C’est cette percussion que recherche la société publique locale Le Voyage à Nantes, pour la promotion de la destination. « Estuaire a fait connaître près d’une soixantaine d’artistes contemporains qui ont su jouer avec les éléments pour offrir au public un véritable condensé de curiosité », rappelle Jean Blaise, chef d’orchestre du Voyage à Nantes. 

La part du rêve
Le fleuve avale littéralement certains œuvres. Si le bateau mou « Misconceivable » d’Erwin Wurm, semble prêt à plonger dans l’eau depuis l’écluse du canal de la Martinière, près du village de pêcheurs du Pellerin, comme attiré par la Loire, la « maison » de Jean-Luc Courcoult a carrément fait le plongeon. Depuis la première édition de la biennale, cette maison, réplique d’un hôtel particulier XIXe de la ville, subit les marées toutes les six heures. Initialement installée à la hauteur de Lavau-sur-Loire, les forts courants ont eu raison de cette première implantation. Elle est désormais « mouillée » dans le fleuve, en face Couëron, plus en amont vers Nantes. « Estuaire »
Est logiquement la part du rêve et en faisant appel à Jean-Luc Courcoult, fondateur de la célèbre compagnie Royal de Luxe, elle s’adresse à l’homme des voyages extraordinaires et des histoires à rêver debout, touchant sans le dire à l’univers de Jules Verne. On n’est pas loin de l’île flottante imaginée par le célébrissime auteur né à Nantes en 1828. Car c’est une navigation imaginaire, voire rêvée, que propose aussi « Estuaire Nantes Saint-Nazaire ».

Jean-Luc Courcoult, La Maison dans la Loire, Couëron, © Philippe Piron _ LVAN

Belvédères
Au Voyage à Nantes, il y a comme un besoin de prendre de la hauteur pour contempler le paysage et les alentours. Le petit village de Lavau-sur-Loire, ancien fief des seigneurs de Laval, restait tranquillement oublié en bord de marais, entre Nantes et Saint-Nazaire. C’est devenu un lieu apprécié, grâce à l’Observatoire de Tadashi Kawamata. L’artiste japonais a imaginé une longue promenade de bois jusqu’à son belvédère planté en plein marais, reconnectant le village à la Loire. Du haut de ce point de vue, se mêlent marais, Loire et au loin, à l’horizon, les torchères de la raffinerie de Donges, en face du port de Paimboeuf, port actif au XVIIIe siècle.
Plus urbain, le belvédère de l’Hermitage, signé également par Tadaschi Kawamata, accroché en porte-à-faux sur le granit de la butte Sainte-Anne offre un panorama exceptionnel sur l’Île de Nantes, la Loire urbaine et la ville. Et, après ce périple, il suffit de s’arrêter chez le voisin, le chef étoilé Jean-Yves Guého, qui préside aux destinées de l’Atlantide, l’une des plus belles tables de Nantes, avec un point de vue tout aussi exceptionnel sur la Loire.

Par Victor Galice, Informateur Judiciaire, pour Réso hebdo éco

Le pied, le pull-over et le système digestif, Daniel Dewar & Grégory Gicquel, Saint-Nazaire, © Franck Tomps _ LVAN

À pied, à vélo, en voiture ou en bateau
Le fleuve, ses paysages et les œuvres d’Estuaire font l’objet d’une croisière fluviale d’avril à octobre dans le cadre du Voyage à Nantes mais peuvent se découvrir toute l’année à pied, à vélo, ou en voiture. Chaque œuvre guide vers un lieu atypique ou remarquable. Le site Estuaire.info (qui existe en version mobile) délivre une information détaillée sur les artistes, le territoire, la constitution de la collection… Également disponibles, des commentaires audios qui donnent les clés de compréhension des œuvres et du territoire. La fonction “s’y rendre” calcule le meilleur itinéraire pour rejoindre facilement les œuvres.
Croisières : D’avril à octobre. Départ de Nantes ou de Saint-Nazaire (2h30). Tarifs : de 15€ à 38€. Renseignements et réservations : 02 40 75 75 07 www.nantes-tourisme.com – www.marineetloire.fr


« On ne construit plus assez de logements en France ! »

Le nougat de Montélimar connaît une notoriété au-delà des frontières. Comment cette confiserie, assez simple de prime abord, a-t-elle pu susciter l’engouement des Français et gagner les palais étrangers ? L’emplacement géographique, un savoir faire particulier, un Président français d’origine montilienne et fan de nougat, et une stratégie de groupe de l’ensemble des nougatiers encore présents forgent l’histoire de cette douceur connue depuis le Moyen-Âge.

Le mot nougat trouve son origine chez les Phéniciens : Nux Gatum (littéralement gâteau aux noix). Ces commerçants hors pairs ont propagé leur spécialité jusque sur le pourtour méditerranéen, et notamment à Marseille. La noix se faisant rare voire inexistante à Marseille et alentours, celle-ci fut remplacée par l’amande, de culture facile à l’époque. C’est à partir du Moyen Âge que le nougat de Marseille – à base d’amandes, de miel, et de blancs d’œufs – connaît ses premiers succès au point d’être fabriqué par les confiseurs dans toute la Provence, jusque Montélimar.

Le nougat de Montélimar suit une recette simple mais rigoureuse : amandes et/ou pistaches, blancs d’œuf, miel, vanille naturelle. (Crédit : Chabert & Guillot).

Montélimar, indissociable du nougat
Mais c’est à Montélimar que la fabrication du nougat sera florissante pour deux raisons principales : la culture de l’amande et le Mistral. Le vent Mistral ou du nord, particulièrement puissant dans cette partie de la vallée du Rhône, fait baisser l’hygrométrie laquelle a un impact sur la cristallisation du nougat. « Le miel est un grand capteur d’eau. Si l’atmosphère est trop humide, le nougat n’aura pas la consistance désirée » explique Marie-Claude Stoffel, présidente du Groupement d’Intérêt Economique InterNougat qui rassemble les 13 nougatiers* de Montélimar encore en activité.
C’est encore de Montélimar que le Président de la République Française Emile Loubet (1899-1906) était originaire. Il fut le meilleur ambassadeur de cette confiserie dont il était féru puisqu’il en distribuait partout où il allait, ainsi qu’à tous les chefs d’Etat en visite.
C’est encore à Montélimar que les locomotives de la ligne ferroviaire Paris-Lyon-Marseille rechargeaient le charbon et l’eau au 19e siècle. Les vendeuses des confiseurs de la ville proposaient un assortiment de nougats et autres confiseries pour faire patienter les voyageurs en douceur.
Enfin, c’est à Montélimar que les premiers vacanciers post-guerre empruntant la Route Bleue (la RN7) s’arrêtaient, soit volontairement pour faire le plein de carburant, soit involontairement prisonniers des bouchons qui, déjà, faisaient la réputation de cette partie de la vallée du Rhône. Dans les années 1950, ils étaient une centaine d’artisans fabricants de nougat sur la place montilienne, l’activité était foisonnante. Aujourd’hui ils ne sont plus que 13.

Le nougat, une aventure ? Oui ! (Crédit photo : L’Aventure du Nougat).

On the road again
Comment expliquer tel un déclin de l’activité ? « C’est la construction de l’autoroute A7 dans les années 1970 qui a décimé les nougatiers, pour la plupart artisans confiseurs. Pierre Chabert, l’un des plus gros fabricants du coin, s’est alors mobilisé pour créer une société destinée à défendre les intérêts des nougatiers et plaider leur cause auprès des instances publiques de l’époque ». Le dirigeant obtient ainsi l’autorisation d’avoir un point de vente de tous les nougats de Montélimar sur l’aire de l’A7 pour 1 franc symbolique.
Aujourd’hui, la société devenue le GIE InterNougat, regroupant les 13 nougatiers encore en activité, a conservé et développé – pour plus d’un franc symbolique… – cette opportunité de vente en implantant 2 boutiques (500 m2 et 300 m2), une de chaque côté de l’A7. Dénommées L’Aventure du Nougat de Montélimar, elles proposent non seulement des nougats et dérivés à la vente, mais aussi des produits régionaux, un parcours pédagogique, des animations, une scénographie,
Avec 40 000 véhicules/jour, l’aire de l’A7 Montélimar, la plus grande d’Europe (35 ha) est aussi la plus fréquentée de France et arrive en 2e position en Europe. Les ventes estimées avec ces nouvelles boutiques, ouvertes au printemps dernier, devraient doubler par rapport à 2019 (240 000 kg vs 120 000 kg, dont 80% de nougat). Quant au chiffre d’affaires (3 à 4 millions d’euros avec les anciennes boutiques), il devrait lui aussi suivre la même tendance…
« L’histoire du nougat est intrinsèquement liée au transport et à l’émotion positive concrétisée par l’achat-souvenir d’un paquet de nougat de Montélimar qui rappelle la route des vacances », concluait Marie-Claude Stoffel.

* 13 nougatiers et 14 marques : Arnaud Soubeyran, Charbert & Guillot, La Compagnie d’Ancône, Escobar, Le Chaudron d’Or, Diane de Poytiers, Doulce France, Le Gavial, La Ruche d’Or, Au rucher de Provence, Les Ruches Montiliennes, Suprem’Nougat, Les Trois Abeilles, Le Val Roubion.

Par Corinne Legros pour RésoHebdoEco – www.facebook.com/resohebdoeco

Pratique
Une boutique sur l’aire de Montélimar-Est et une autre boutique sur l’aire Ouest. Les deux aires sont communicantes.
Animations, mascotte, ateliers pédagogiques, …
Horaire : 6h00 – 23h00, 365 jours par an.
https://www.facebook.com/laventuredunougatdemontelimar/

Le nougat se déguste sur toutes les tables et dans certains avions, comme un bonbon…(Crédit : Chabert & Guillot).

La composition du Nougat de Montélimar
Le Nougat de Montélimar, à la différence des autres nougats, a un code des usages très précis et rigoureux :

  • 28% d’amandes et 2% de pistaches au minimum, ou 30% d’amandes au minimum.
  • Sucre
  • Blanc d’œuf
  • 19% de miel au minium, lesquels doivent compter pour 25% des matières sucrantes. Les miels peuvent varier en fonction de leur origine, de la période de l’année, et des goûts que le fabricant veut donner à son nougat.
  • – Vanille naturelle.

« On ne construit plus assez de logements en France ! »

Les Pays de Savoie abritent plus de mille mines et carrières souterraines qui ont, pendant des siècles, alimenté en minerais l’économie locale et structuré le territoire. Le Grand Filon – Musée du fer, à Saint-Georges-d’Hurtières, en perpétue la mémoire.

Pénétrer dans la galerie Sainte-Barbe, c’est comme être happé par une faille spatiotemporelle. Casque et frontale vissés sur la tête, le visiteur découvre, dans un ballet de faisceaux lumineux, les vestiges de plus de quinze siècles d’exploitation minière. Au fur et à mesure de la déambulation dans ces quelques hectomètres de boyaux, on est pris de vertige à essayer d’imaginer le nombre d’heures et de vies passées à creuser ce filon de sidérite d’une largeur de 8 mètres dont l’exploitation a fait de Saint-Georges-d’Hurtières la plus importante mine de fer de Savoie.

« Saint-Georges-d’Hurtières, c’était le Far West »

S’il est exploité depuis la fin de l’Antiquité – des recherches archéologiques menées en 2020 ont révélé des vestiges de transformation du fer dès le IVe siècle –, ce massif polymétallique est d’abord prisé pour son cuivre et son plomb argentifère. Il faudra attendre le Moyen Âge et l’augmentation du besoin en armes blanches pour voir le fer prendre son essor. La spécialisation de la Basse-Maurienne dans l’exploitation et la transformation de ce minerai s’opère au XVIe siècle avec l’arrivée de métallurgistes italiens qui importent la technique du haut-fourneau “à la bergamasque”. Le territoire valorise alors ses ressources en bois et la force hydraulique pour produire un acier de qualité.

Le musée du fer du Grand Filon bénéficie d’une nouvelle scénographie. Musée du fer Grand Filon © Matthieu Challier

Dans les Hurtières, l’extraction du minerai repose sur le “droit des paysans” qui permet à chacun de prospecter les mines et d’en obtenir la concession. En conséquence, une multitude d’exploitants se côtoient. À la fin du XVIIIe siècle, près de 400 mineurs travaillaient dans 62 exploitations. « Saint-Georges-d’Hurtières, c’était le Far West », estime même Robert Durand, membre du Spéléo-club de Savoie, dans une vidéo de l’exposition ’Mines de montagne’, actuellement présentée à l’abbaye de Hautecombe*. Tous les coups étaient permis pour couper la route du voisin, voire essayer de faire écrouler sa galerie… Des siècles d’exploitation anarchique ont fini par donner corps à un véritable labyrinthe souterrain qui se déploie sur quelque 21 km et plus de 400 m de dénivelé… Lors de la visite, la vision d’une voie ferrée qui se jette dans le vide interpelle et illustre le caractère désordonné de cette ‘construction’.

« C’est pas Germinal, ici »

Ce qui frappe également, c’est l’absence des étais en bois qui accompagnent les images d’Épinal de la mine. « C’est pas Germinal, ici », s’amuse Stanislas Godard, notre guide du jour. La roche des Hurtières est assez dure pour que les piliers laissés par les mineurs suffisent à assurer la stabilité de l’édifice souterrain. Du moins, tant qu’ils ne sont pas tentés de trop les ‘grignoter’…

Située à 1 150 m d’altitude, Sainte-Barbe est la seule galerie minière qui se visite en Pays de Savoie. C’est, en quelque sorte, le dernier témoin d’une histoire qui a commencé au moins vers 2100 avant Jésus‑Christ, avec l’exploitation du cuivre. En haute montagne, la rareté de la végétation aidant, les couleurs bleues, vertes, rouges ou dorées des filons qui affleurent sont en effet les premières à attirer l’attention de nos ancêtres du néolithique.

Une légende raconte que Durandal, la célèbre épée de Roland, aurait été forgée avec du minerai extrait du massif des Hurtières. Durandal _ cc Flickr – Marc Pivetta

Des siècles durant, la maîtrise des minerais sera un enjeu de pouvoir, tant pour battre monnaie que pour produire outils, armes et bijoux. L’exploitation minière savoyarde connaît son apogée à la fin du XVIIIe siècle et au début du suivant. Mais, à partir de la fin du XIXe siècle, les progrès dans le traitement des minerais, puis la découverte d’autres types de gisements dans le monde marquent le déclin des exploitations minières alpines. Sur le massif des Hurtières, Schneider arrête l’exploitation des gisements de fer en 1888.

Approche humaine et didactique
Le Grand Filon – Musée du fer de Saint-Georges-d’Hurtières a été conçu pour préserver la mémoire de ce patrimoine minier savoyard. Son espace muséal conjugue l’histoire du hameau de La Minière – qui a compté jusqu’à 300 mineurs au XIXe siècle – et celle du fer, des temps géologiques à l’exploitation des mines. Le parcours muséographique propose une approche à la fois humaine et didactique qui mêle photos d’archives, objets d’époque, films et minéraux. Un parcours sonore permet également de découvrir la vie des mineurs dans le hameau et ses environs, et d’aller jusqu’à la petite galerie Saint-Louis, accessible à tous. La visite de la grande galerie Sainte-Barbe n’est accessible, elle, que sur réservation (voir ci-dessous).

Matthieu Challier – Eco Savoie Mont Blanc pour Réseau hebdo éco

*Exposition ‘Mines de montagne’, jusqu’au 20 septembre, à la Grange batelière de l’abbaye de Hautecombe (73). Entrée libre et gratuite tous les jours (sauf le mardi) de 13 h 30 à 18 h.

Désormais, l’avenir des mines est davantage dans l’industrie touristique que dans l’extraction minière. Galerie Sainte-Barbe 2 © Matthieu Challier

Immersion au Grand Filon
Attraction phare du Grand Filon – Musée du fer de Saint-Georges-d’Hurtières (73), la visite guidée (réservation obligatoire) de la grande galerie Sainte-Barbe nécessite une bonne condition physique et un équipement adéquat (chaussures de marche, tenue chaude), car le périple commence par une heure de montée avec plus de 200 mètres de dénivelé positif, du hameau jusqu’à l’entrée de Sainte‑Barbe, à 1 150 mètres d’altitude. Expérience insolite garantie.
Ouvert jusqu’au 27 août, tous les jours sauf le samedi, de 13 h à 18 h. Renseignements sur grandfilon.net.


« On ne construit plus assez de logements en France ! »

Pendant ces derniers mois et l’explosion du télétravail, bon nombre de personnes ont pris l’habitude de s’habiller avant tout confortablement. Alors que le retour partiel au bureau a sonné et que les températures commencent à grimper, certains salariés risquent donc d’être tentés de venir par exemple travailler en short et en tongs. Un comportement que l’employeur peut juger mal approprié avec l’activité professionnelle. Mais a-t-il le droit de faire quelque chose ?

Tenue vestimentaire des salariés : une liberté soumise à exception
En principe, un salarié est libre de s’habiller comme il le souhaite pour venir travailler.

Il s’agit en effet d’une liberté individuelle à laquelle l’employeur ne peut apporter des restrictions qu’à condition que celles-ci soient :

  • justifiées par la nature de la tâche à accomplir ;
  • proportionnées au but recherché.

En pratique, deux cas de figure peuvent ainsi aboutir à des restrictions : des impératifs d’hygiène ou de sécurité et l’image de l’entreprise.

Tenue vestimentaire des salariés : zoom sur les restrictions envisageables
L’employeur ne court aucun risque à imposer une tenue de travail à ses salariés lorsqu’il existe des raisons d’hygiène et de sécurité. Par exemple une blouse dans le milieu médical ou des équipements de protection individuelle sur les chantiers. Il est même indispensable pour lui d’imposer une tenue protectrice et de veiller à ce que les salariés la portent. Particulièrement en été où ces derniers ont tendance à troquer les chaussures de sécurité, casques, vêtements de protection contre des tongs, shorts, chapeaux ou casquettes.
Si l’employeur souhaite imposer le port d’une tenue de travail ou d’un uniforme, il est préférable de le prévoir dans le contrat de travail, ainsi que dans le règlement intérieur ou dans une note de service. Rappelons d’ailleurs que, dans ce cas, c’est à lui de prendre en charge leur entretien.
Bien évidemment, en cette période de crise sanitaire, il existe un élément qui doit être obligatoirement porté et sur lequel l’entreprise ne doit pas transiger : le masque ! Il reste pour le moment obligatoire dans les lieux de travail partagés et clos. Il est recommandé de faire usage, a minima, d’un masque grand public de catégorie 1.

Des adaptations sont toutefois possibles. Par exemple pour les employés qui travaillent seuls dans un bureau.

Concernant l’autre cas de figure qui peut amener l’employeur à restreindre la liberté de ses salariés de se vêtir comme bon leur semble, à savoir l’image de l’entreprise, les choses sont un peu plus compliquées.

Il est en effet plus difficile d’apprécier les restrictions qui peuvent être imposées car elles dépendent de chaque entreprise et du personnel concerné.

Ainsi, il paraît justifié d’imposer des règles aux commerciaux, aux salariés en contact avec la clientèle.

Par exemple, la Cour de cassation a déjà jugé que le port d’un bermuda, s’agissant d’un salarié pouvant être en contact avec la clientèle, constitue une tenue vestimentaire incompatible avec ses fonctions et ses conditions de travail. De même pour une salariée d’une agence immobilière, elle aussi en contact avec la clientèle, il a été jugé que son employeur pouvait lui interdire de se présenter au travail en survêtement.
En revanche, il paraît plus compliqué d’imposer des restrictions aux employés qui travaillent dans des bureaux et ne sont pas amenés à rencontrer des clients.
Dans tous les cas, l’employeur peut parfaitement exiger de ses salariés une tenue décente (il est logique d’interdire à un salarié se pointer au travail en maillot de bain !) et qui ne soit pas contraire aux bonnes mœurs.
Dernier point de vigilance pour l’employeur (et non des moindres) : le risque de discrimination. Si le port du short est autorisé pour les femmes, difficile de l’interdire aux hommes…

Anne-Lise Castell. Juriste en droit social et rédactrice au sein des Éditions Tissot. pour RésoHebdoEco.

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« On ne construit plus assez de logements en France ! »

Lieu emblématique de toutes les cultures du vin, la Cité du Vin à Bordeaux crée l’événement cet été avec une expo vivante et colorée. ‘Boire avec les dieux’ explore ainsi le mythe de Dionysos, de la vigne et du vin, à travers des œuvres antiques et contemporaines.

La Cité du Vin revit. A l’instar de tous les lieux culturels de France, après de longs mois de fermeture, ce lieu dédié à toutes les cultures du vin a rouvert ses portes le 19 mai dernier. Inauguré par le président Hollande en 2016, ce véritable vaisseau de métal à la forme d’un verre retourné ou bien d’un champignon géant a pris toute sa place dans le quartier en pleine mutation des Bassins à flot.Depuis son ouverture il y a donc 5 ans, déjà plus de 1,5 million de personnes ont poussé la porte de cette architecture unique, qui dévoile toutes les richesses et la diversité viticole mondiale. Le magazine National Geographic a classé le lieu en 7e position parmi les meilleurs musées du monde en 2019 ! La Cité du Vin montre que le culte du vin et de la vigne traverse les siècles et les époques.

La nouvelle expo met en avant les liens entre le vin, les hommes et les dieux
« Boire avec les dieux », la nouvelle exposition proposée cet été, met en avant les liens entre le vin, les hommes et les dieux. À commencer par un : Dionysos, né des amours de Zeus et d’une mortelle, dieu errant qui découvre la vigne et enseigne aux hommes l’art d’en tirer le vin. Dionysos et les satyres, son amant Ampélos, sa femme Ariane. Dionysos, jeune et ardent, ripaillant, en colère, en roi oriental, en taureau sauvage, vieux, inconsolable… Le Dieu grec est omniprésent dans ces œuvres évoquant sa mythologie et les rituels qui lui sont associés. 5 sections se succèdent le long d’un parcours riche d’une cinquantaine d’œuvres antiques (dont des prêts du Louvre, de la Fondation Gandur pour l’Art de Genève et du Musée National Archéologique d’Athènes) avec 3 créations d’œuvres de street-artistes bordelais, des vidéos et podcasts. « Le vin, don des dieux » où Dionysos offre la vigne aux hommes en quête d’immortalité ; « Qui est cet étranger ? » ou les multiples facettes et visages de Dionysos ; « un extravagant cortège » des satyres, amours dionysiaques, joyeux ou sauvage célébrant l’ivresse ; de la sagesse à la folie : le banquet » quand Dionysos s’invite à la table ; « Quand Bacchus conquiert Rome » et que Dionysos devient Bacchus chez les Romains …

Une création sonore et lumineuse traduit le cycle naturel de la vie
Les œuvres antiques et contemporaines se côtoient et se répondent. Les 3 créations monumentales com- mandées par la Cité du Vin font écho aux antiquités, vases et statues, et présentent une nouvelle lecture du culte de Dionysos. Monumental, le Triptyque d’Ampélos du collectif bordelais Monkeybird, une composition de collages d’animaux totems, évoque le mythe d’Ampélos, satyre amant de Dionysos tué par un taureau, à travers trois scènes : la félicité, la mort d’Ampélos et le portrait de Dionysos, dévasté. Enfin, la street-artiste Rouge propose un plan contemporain, découpé de la ville de la ville d’Athènes, envahi par la végétation. Au centre, 3 jarres en terre cuite racontent trois jour- nées des Anthestéries, fêtes dionysiaques célébrant le printemps. Une création sonore et lumineuse complète ce dispositif pour traduire le cycle naturel de la vie. En suivant le parcours, l’exposition se déroule et nous plonge dans l’ambiance du film de Fellini, Satyricon, puis nous fait découvrir le plus grand vase de l’Antiquité : le Cratère de Vix, découvert dans les années 50 et conservé à Châtillon-sur-Seine. Petit clin d’œil bordelais, une stèle d’un marchand de vin conservée au musée d’Aquitaine clôt l’exposition. Un parcours enfant avec livret junior et une visite virtuelle sont également disponibles.

Par Nathalie Vallez et Vincent Rousset des Echos Judiciaires Girondins

« Boire avec les dieux ». Jusqu’au 29 août à Cité du Vin. www.laciteduvin.com

La Cité du Vin en chiffres

  • 13 350 m² répartis sur 10 niveaux
  • Une flèche de 55 mètres de haut

Au deuxième étage, le parcours permanent constitue le cœur de La Cité du Vin.
3 000 m² avec près de 20 espaces thématiques interactifs

  • Une visite d’une durée entre 2 et 3 heures
  • 4 parcours thématiques d’une heure
  • Un parcours disponible en 8 langues
  • Plus de 10 heures de contenus de visite grâce à plus de 120 productions audiovisuelles
  • Près de 100 experts et personnes qualifiées interviewées pour réaliser les contenus
  • Les expositions temporaires : la salle des colonnes, espace de près de 700 m², est conçue pour accueillir des expositions temporaires rythmant la saison culturelle.
    Le belvédère à 35 mètres de haut offre une expérience de dégustation des vins du monde unique avec une vue panoramique sur Bordeaux et ses alentours.

Au rez-de-chaussée : la boutique, concept store de 250 m² moderne et design en accès libre, propose une sélection d’objets, livres, articles en séries limitées, cadeaux et souvenirs.

https://www.echodumardi.com/tag/reso-hebdo-eco/page/4/   1/1