28 mars 2024 |

Ecrit par le 28 mars 2024

L’actualité des archis de Paca à Apt, Roussillon et Paris

Le 24 novembre, une quarantaine d’architectes s’est retrouvée à Apt puis à Roussillon dans le cadre du cycle de visites « Architecture et Bois » avec Fibois Sud.

Le 24 novembre, une quarantaine d’architectes s’est retrouvée à Apt pour découvrir l’Espace Départemental des Solidarités, réalisation remarquable réalisée par l’architecte Frédéric Nicolas (Apache Architectes) et l’architecte associé Philippe Mathieu (PHM Architectes), un projet qui a été récompensé par le Prix National de la Construction Bois 2023. Ils se sont ensuite rendus à Roussillon pour découvrir le sentier des Ocres, réalisé par Hélène Bensoam (Alep Paysages). Ces visites ont été organisées dans le cadre du cycle  » Visites Architecture et Bois » grâce au partenariat entre l’Ordre des Architecte Paca et Fibois Sud.

Présentation de la filière forêt-bois
Florent Bigo, directeur de Fibois Sud, a ainsi présenté la filière forêt-bois régionale et ses enjeux. Cette journée était l’occasion de comprendre l’importance d’intégrer le bois aux projets architecturaux mais aussi d’identifier les points de vigilance et les spécificités d’un tel projet dans sa conception et dans son développement. Les discussions qui ont suivi la présentation ont alimenté la réflexion sur la manière d’inclure des matériaux bio sourcés dans des projets architecturaux de grande envergure.

En savoir plus
Espace des solidarités à Apt. Architectes :  Frédéric Nicolas (APACHE Architectes), Philippe Mathieu (PHM Architectes)
Lauréat de la catégorie « Bâtiment tertiaire » au Prix National de la Construction Bois 2023.

Sentier des Ocres à Roussillon. Architecte : Hélène Bensoam (ALEP Paysages)
Lauréat de la catégorie « Aménager l’extérieur » au Prix Régional de la Construction Bois 2023.

Aménagement du sentier des ocres de Roussillon Copyright Maggy Duceau

Salon des maires de Paris, les archis de Paca y étaient aussi

L’Ordre des Architectes PACA était présent au Salon des Maires 2023 –les 22 et 23 novembre derniers- à l’occasion d’une table ronde sur la construction régionale bois. Les professionnels ont ainsi pu rencontrer élus locaux, personnalités et experts engagés dans la vision des territoires.

Pour l’occasion,
l’Ordre des Architectes PACA a organisé une table ronde sur la construction bois régionale avec la participation de Fibois Sud et de Mathieu Pietri, 1er adjoint au maire de Bouc Bel Air. Ce salon fût également l’occasion de rencontrer de nombreux maires de notre région.

Rencontre avec des maires de Provence-Alpes-Côte d’Azur
«Mercredi 22, nous avons pu rencontrer de nombreux maires et adjoints de notre région et assister à un programme d’intervention riche, comme Monsieur David Lisnard, maire de Cannes, Monsieur Jérôme Viaud, maire de Grasse, Monsieur Yves Juhel, maire de Menton, ou encore Monsieur Pierre-Marie Ganozzi, adjoint au maire de Marseille

Moment de table ronde sur la construction bois régionale avec la participation de Fisbois Sud


L’actualité des archis de Paca à Apt, Roussillon et Paris

Cette année, le nombre de nuitées proposées en Vaucluse dans le cadre d’échange de maisons devrait s’élever à 24 500 nuitées. Selon la plateforme Home exchange, leader mondial du secteur*, ce chiffre est en augmentation de 50% dans le département. Rien que pour l’été, 13 700 nuitées sont prévues du 1er juillet au 31 août, soit 28% de plus que l’année dernière. Cet été, 1 600 ‘échangeurs de maisons’ vont ainsi passer des vacances dans le Vaucluse. Principalement sur Avignon (1 500 nuitées prévues), Orange (1 180 nuitées prévues) et Carpentras (980 nuitées prévues). En Vaucluse, 1 530 logements sont inscrits sur la plateforme Home exchange. Environ 58% d’entre eux sont des résidences principales, et le reste des résidences secondaires.

« Un mode d’hébergement économique qui se démocratise dans toute la France. »

« Malgré la période de forte inflation que nous vivons, les Français ont envie et besoin de partir en vacances, explique Charles-Édouard Girard, cofondateur de Home exchange. Si une grande partie d’entre eux a l’intention de partir en vacances cet été, les locations saisonnières sont coûteuses et ne conviennent pas à tous les budgets. L’échange de maisons est une réelle solution, plus économique, mais aussi plus responsable. »

Une région très demandée
Le Vaucluse n’est pas la seule destination privilégiée par les personnes pratiquant l’échange de maison. Ainsi, l’ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est la 3e région préférée des Français sur la période estivale avec plus de 64 300 nuitées. Un chiffre constant par rapport à l’été dernier.
Dans le détail, la région Sud se situe derrière la Bretagne et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Ce sont les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes qui séduisent le plus avec respectivement 23 000 et 14 400 nuitées enregistrées. Marseille, Nice, Aix-en-Provence, Avignon et Antibes sont les cinq villes les plus demandées en ce moment.

Des touristes venant de Bretagne, d’Auvergne-Rhône-Alpes et d’Île-de-France
Ce sont principalement les Bretons, les Auvergnats et les Franciliens qui se rendent dans la région cet été. À l’inverse, les Provençaux se laissent davantage séduire par le centre et l’ouest de la France, puisque la Bretagne, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine sont leurs destinations favorites. Depuis le début de l’année, la région a déjà enregistré près de 46 900 nuitées sur Home exchange.
Au total, la plateforme devrait enregistrer 469 300 nuitées pour cet été sur toute la France avec près de 50 000 personnes qui ont prévu d’échanger leur maison.

*Leader mondial de l’échange de maisons, HomeExchange.com est un service qui permet aux voyageurs du monde entier d’échanger leur maison ou leur appartement, en toute sécurité et sans transaction financière entre eux. Le site compte plus de 120 000 membres dans plus de 130 pays.


L’actualité des archis de Paca à Apt, Roussillon et Paris

Depuis plus de 30 ans, Class’EuRock est le tremplin musical réservé aux étudiants de la région Sud Paca, qui propose un accompagnement d’un an pour huit groupes lauréats. Après une période d’inscription en ligne, les auditions live des groupes présélectionnés auront lieu cette semaine.

Après une période d’inscription et d’écoute, le jury de la 33e édition du tremplin Class’EuRock a présélectionné 25 groupes pour participer aux auditions live qui se dérouleront, dans toute la région Sud Paca, devant des professionnels du secteur et devant un public. Les groupes auditionnés bénéficieront d’un module d’accompagnement lors de l’après-midi précédant la journée de leurs auditions afin de leur offrir les meilleures conditions et informations techniques possibles. Chaque groupe présélectionné bénéficiera également d’un retour personnalisé à la suite de son audition live. Ce retour comprendra des conseils et des pistes de travail à explorer pour les jeunes musiciens et musiciennes en herbe. Ce n’est qu’au terme de ces auditions que les huit lauréats Class’EuRock 2023 seront dévoilés ! Ainsi, après deux premières dates, les 11 et 12 février à Aix-en-Provence, la suite des auditions continue avec trois dates à venir.

Lire également : « La tournée Class’EuRock s’arrête à Châteauneuf-de-Gadagne »

Le 17 février à Roussillon Centre social Lou Pasquié.
Les groupes présents : Anemoia, Agartha, The Yellow Stone et MDSfils.

Le 18 février à CannesMJC Picaud.
Les groupes présents : The Nixxal, Midnight Midnight, The Soulflowers, Shitnoise et Renaissance Absurde.

Le 25 février à ForcalquierLe K’fé quoi ?
Les groupes présents : Pao x Colin, The Stack Shelters, Black Pocket, Mira Deepfall et Les Ki-Wi.

Informations et billetterie à retrouver ici.

J.R.


L’actualité des archis de Paca à Apt, Roussillon et Paris

La ville d’Avignon vient de recevoir la victoire d’or lors des Victoires du Paysage 2022 pour l’aménagement des Jardins du Palais des papes et le Verger Urbain V. La cité des papes a été distinguée dans la catégorie ‘Patrimoine’ de la 8e édition de cet événement organisé depuis 2008 par Valhor, l’Interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage. Dans le même temps, ce projet conçu par le paysagiste concepteur Tout Se Transforme, l’entreprise du paysage Solev avec les pépiniéristes  Filippi-Rouy et Didier Repellin, mandataire du projet et architecte en Chef des Monuments Historiques (ACMH), a reçu le grand prix du public.

« Sans cette équipe – avec notre directeur du patrimoine, avec le fournisseur de végétaux, avec les entreprises, avec les concepteurs – c’est cette diversité-là, de savoir-faire, de compétence grâce à laquelle on peut faire une œuvre de ce type-là », s’est félicité Sébastien Giorgis, adjoint au maire d’Avignon et Délégué à l’attractivité territoriale et touristique, au patrimoine historique et aux grands événements lors de la remise du prix.

Retrouvez-ici la vidéo de la remise de la Victoire d’Or et du Grand prix du public à la Ville d’Avignon pour l’aménagement des jardins du Palais des papes et du Verger Urbain V.

Le Jardin AB à Roussillon mis aussi à l’honneur
Parmi les lauréats de cette édition 2022 des Victoires du Paysage, le Jardin AB à Roussillon a également obtenu la Victoire du Paysage dans la catégorie ‘Particuliers’. Un projet réalisé par Antoine Brun avec Karin Adenauer (paysagiste concepteur), Le Jardin du Buis (entrepreneurs du paysage) et les pépiniéristes : Les Senteurs du Quercy, Pépinières Appy et Pépinières Filippi.


L’actualité des archis de Paca à Apt, Roussillon et Paris

Le Centre de la Couleur de Roussillon, c’est un projet imaginé il y a une trentaine d’années, qui aujourd’hui prend de plus en plus forme et qui devrait voir le jour d’ici deux ans.

Les teintes de rouge, orange et jaune envahissent les pupilles de ceux qui s’y rendent. Roussillon attire de nombreux touristes et locaux chaque année, que ce soit pour son village, son sentier des ocres, ou encore son écomusée Ôkhra. Aujourd’hui, l’objectif est de relier ces trois derniers grâce à un projet d’envergure : le Centre de la Couleur de Roussillon.

Porté par Alex Berger depuis plusieurs années, le projet, dont l’objectif premier concerne la gestion des flux touristiques de la commune, prend doucement forme, notamment avec la création de l’Organisation du Centre de la Couleur de Roussillon (OCCR), mais aussi avec celle d’un site internet pour communiquer et informer.

Un site internet avec un objectif double

Fraîchement créé, le site internet haut en couleurs présente un double enjeu. Premièrement, il était primordial pour l’OCCR d’assurer une représentation sur internet et une communication. C’est le meilleur moyen de faire connaître le projet du Centre de la Couleur de Roussillon et d’attirer des nouveaux membres qui souhaiteraient participer à l’épanouissement de ce projet et ainsi, au rayonnement du village de Roussillon aux niveaux national et international.

Si la partie explicative du projet est accessible à tous sur le site internet, mais aussi sur les réseaux sociaux de l’organisation, certaines fonctionnalités sont quant à elles réservées aux membres. Ces derniers ont accès à des informations sur l’avancement du projet, à des réunions ou encore des événements organisés autour de ce dernier. Tout personne, physique ou morale, peut devenir membre et ainsi participer à la création du Centre de la couleur. 100% des fonds récoltés lors des adhésions sont utilisés pour le financement du Centre. Faciliter l’adhésion des membres et fédérer des personnes de plus loin, ce sont deux objectifs qui sont également portés par l’OCCR à travers ce nouveau site.

Un lieu, six axes fondamentaux

Si Ôkhra possède déjà une volonté de partager la passion de l’ocre et de la couleur, le Centre de la Couleur, lui, continuera dans cette direction mais avec une plus grosse envergure. Pour ce faire, le lieu rassemblera six éléments essentiels au rayonnement du village de Roussillon, du Parc Naturel Régional du Luberon, et plus largement du département de Vaucluse :

  • Le patrimoine et l’histoire, avec la création d’une salle immersive afin de transmettre l’histoire du village et le patrimoine ocrier.
  • L’art, avec des salles prévues pour des expositions thématiques autour de la Provence, qui a déjà inspiré de nombreux artistes de renom dans le passé.
  • Les sciences, la couleur ocrée à travers des explications scientifiques au sein d’une salle d’exposition qui, elle, sera permanente, interactive et pédagogique.
  • L’environnement, avec un projet de jardin des couleurs au sein du parc de l’actuel Ôkhra et la mise en place de potagers pédagogiques afin d’en apprendre davantage sur la biodiversité locale.
  • Le côté ludique, avec des événements divertissants, des cinémas en plein air, des color runs, des jeux d’eau et de lumière.
  • Le spectacle vivant, avec la création d’un théâtre de verdure, une salle à la fois ouverte et fermée qui pourra être exploitée en hiver comme en été, dans un département où le théâtre est déjà bien ancré.

Un nouveau souffle pour l’attractivité touristique

Le sentier des ocres, l’écomusée et le cœur du village de Roussillon attirent des millions de visiteurs chaque année. Aujourd’hui, il est primordial de penser à leur préservation, notamment à celle du sentier des ocres, et donc de mieux gérer les flux touristiques. C’est dans cet objectif-là que s’inscrit le futur Centre de la couleur, qui devrait ouvrir ses portes en 2024.

D’un côté, ce centre culturel et son organisation permettraient un rayonnement plus vaste du territoire roussillonnais, notamment grâce à son activité qui sera en marche toute l’année et qui sera destinée à tous. « Dans l’un des départements les plus pauvres de France, avec une disparité économique importante, j’aimerais que la culture soit accessible à tous, nous avait confié Alex Berger il y a quelques mois. Je veux briser ce plafond de verre et donner envie à tous les publics de s’approprier leur espace. » D’un autre côté, le projet du Centre de la Couleur de Roussillon inclut un plan de gestion de flux avec la municipalité et les différents acteurs locaux.


L’actualité des archis de Paca à Apt, Roussillon et Paris

Likibu, 1er comparateur de location de vacances entre particuliers, vient de dévoiler son classement des villes et villages touristiques les plus recherchés par les internautes. Un palmarès où le Vaucluse est à la fête.

Avec 220 440 requêtes sur les 12 derniers mois, Avignon arrive ainsi en 2e position des villes françaises de moins de 100 000 habitants plébiscitées via le moteur de recherche Google lors de requêtes effectuées au cours des 12 derniers mois sur les thèmes ‘Que faire’, ‘Que voir’, ‘Que visiter’. Dans ce top 50, la cité des papes est seulement devancée par La Rochelle (234 580 requêtes). Derrière on retrouve Saint-Malo, Narbonne, Biarritz, Bayonne, Colmar, Vannes, Sète et les Sables-d’Olonne. Plus loin, Cannes arrive 14e, Arles 15e, La Ciotat 31e et Saint-Raphaël 39e.

Toujours sur les mêmes critères, Likibu a également dressé le top 30 des villages les plus recherchés par les internautes. Si Rocamadour arrive en tête (110 000 requêtes), Gordes apparaît en deuxième position (60 500). Les villages vauclusiens de Roussillon (10e) et Lourmarin (18e) ainsi que ceux des Baux-de-Provence (5e) et de Grignan (29e) complète ce carton plein local.

L.G.


L’actualité des archis de Paca à Apt, Roussillon et Paris

Du ‘Bureau des légendes’ aux ocres de Roussillon. Alex Berger, fraîchement élu président d’Ôkhra, nous plonge dans son histoire et nous conte le ‘Centre de la couleur de Roussillon’, nouveau challenge dans la carrière du maestro de l’audiovisuel.

« J’ai vécu des expériences gratifiantes toute ma vie. Je veux rendre toute cette énergie positive que j’ai reçue », ainsi se résume l’état d’esprit du virtuose du petit écran, niché dans le plus important gisement d’ocre d’Europe. En tenue d’apparat orange fluo estampillée ‘Comité communal contre les feux de forêts Roussillon’, Alex Berger nous reçoit à l’écomusée Ôkhra. Authenticité, imitations théâtrales et vitalité contagieuse. Le producteur de la série française la plus exportée au monde patrouille avec 15 membres pour éviter qu’un brasier ardent ne ternisse cette Provence qui l’éblouit chaque jour.

Producteur et entrepreneur, Alex Berger est avant tout créateur d’émotion. Le natif de Philadelphie dessine des ‘mindmap’, visualise, apporte « sa focale » mais surtout, crée du lien et rassemble autour de la table. Le sénateur Jean-Baptiste Blanc nous glissera à l’oreille lors d’un événement : « c’est exactement ce genre de vision dont le Vaucluse a besoin. »

Dans cette Provence « bénie des Dieux », celui qui a réinventé les codes de la production audiovisuelle française souhaite conjuguer sa créativité aux multiples compétences des fondateurs du Conservatoire des ocres : Barbara et Mathieu Barrois. Objectifs ? Proposer de nouvelles offres pour élargir le concept touristique et développer la fréquentation toute l’année. 100 ans après la construction de l’usine d’ocre et 25 ans après sa renaissance en centre culturel, la muse Ôkhra ne cesse d’inspirer les passions.

Le producteur-concepteur Alex Berger. ©Laurent Decavele 2021

Le Pays de Giono

Retour en arrière. 10 bougies, premier périple en provenance de Philadelphie. La mère est française, le père américain, tous deux industriels dans les Vosges. « J’arrivais des Etats-Unis, j’étais ignare et je ne parlais pas très bien le français », se rappelle-t-il. Très vite, le grand-père l’embarque dans un voyage du soleil, il contemple alors sa frimousse émerveillée par la Provence de Giono. Longue traversée sur la Nationale 7, les paysages romanesques défilent, les fragrances enivrent. « C’était magique, je suis môme, j’entends les cigales, je découvre cette lumière unique et intense. J’y suis toujours très sensible », souligne le producteur. Sur la route, le grand-père lui confie une mission : « ouvre l’œil et cherche les vitres peintes sur les façades des bâtiments. » Le jeune Alex termine ses études en Pennsylvanie et revient aussitôt en France. Il fera des allers-retours toute sa vie.

Vient un jour la rencontre avec sa dulcinée, brillante autrice et conférencière en la personne de Florence Servan-Schreiber. « J’ai rencontré ma femme née à Paris sur la plage à Malibu. J’ai l’impression que le scénario était écrit… », se remémore-t-il. Madame faisait ses études, monsieur lançait une première société de production à Los Angeles au côté de Benjamin de Rothschild. L’évidence au premier regard. A l’époque, le beau-père, Jean-Louis Servan-Schreiber, est membre du conseil municipal de Roussillon. « J’ai épousé Florence sur la place du village en 1989, mon beau-père nous a mariés », certaines pages du livre ne souffrent ni du temps, ni des failles de la mémoire.

Du pigment plein les yeux aux ocres de Roussillon ©Hocquel A.-VPA

Premier challenge : l’usine Mathieu

Une première mission lui est alors confiée : travailler sur un concept pour rendre ses lettres de noblesse à la vieille ruine de l’usine Mathieu. Alex Berger proposera ironiquement : « On va faire le centre mondial de la couleur ! » Voilà qu’il retrousse les manches et armé de son bâton de pèlerin tape aux portes des financeurs et de ses confrères de Canal+. Des fonds sont réunis dans la besace pour impulser le projet. Pour diverses raisons, ce dernier ne voit pas le jour, au grand dam du chef d’orchestre. « A l’époque, je me suis promis de ne plus jamais y remettre les pieds ! », ne jamais dire jamais.

Un potentiel inouï

Ce sont finalement Mathieu Barrois et Gisèle Bonnelly (maire de Roussillon) qui rappelleront le producteur à son destin immuable. D’autres élus suivront pour convoquer son souffle de modernité. Los Angeles, New York, Hong Kong, le Franco-Américain ne cesse de multiplier les éloges sur son village. « C’est un lieu magique qui initie au métier de l’ocre, au pigment naturel, à l’origine de la couleur, à peine à un peu plus d’un kilomètre du centre du village ! », juge Alex Berger qui s’incline devant le travail extraordinaire réalisé depuis 25 ans et entend s’inscrire dans la continuité du projet en élargissant son spectre.

Selon Alex Berger, Ôkhra doit se positionner à l’intérieur d’un triangle composé du village de Roussillon, du sentier des ocres et du musée Ôkhra. Toute une stratégie touristique et économique est à imaginer pour insérer un projet culturel au sein même de ce triptyque. Et surtout, rendre le site plus intégré au village, inclure tous les Roussillonnais, offrir une autre dimension au pays d’ocre dont Roussillon sert de porte d’entrée.

Alex Berger en habit de lumière. DR

Le prisme d’attaque est trouvé : créer un ‘branding’ autour de ce site inédit en France. « Je fabrique des marques à engagement émotionnel, c’est mon métier. Je veux que le Luberon soit le lieu privilégié par les familles pour élever leurs enfants, s’enrichir de la culture et être épanoui », projette le producteur. A l’instar de la série ‘Le Bureau des légendes’, les visiteurs doivent se souvenir de l’expérience, s’émerveiller du bassin d’ocre comme on se délecte d’un épisode. Petit aparté croustillant, c’est dans un bureau loué à Roussillon, en face du marchand de journaux, près du maraîcher et de la pharmacie, qu’Alex Berger a lancé la saison 5 de la série… « Par zoom, merci Vaucluse numérique ! », ponctue le magnat du petit écran.

Place au ‘Méga brainstorming’

Pendant 5 mois, les échanges se multiplient. Un ballet de réunions prend vie, les téléphones sonnent et les idées fusent. « Je suis très visuel, je fais des mindmap. Où se situe le centre, comment gravitent les parties prenantes, quelles sont les principales articulations ? Et surtout, comment imaginer le tourisme Roussillonais dans les décennies à venir. C’est le processus que nous avons inventé pour TOP (The Oligarchs Productions, sa société de production. Ndlr.) », explique Alex Berger.
Une commission de 30 personnes menée par Alain Devaux, conseiller municipal, collecte alors toutes les archives d’hier à aujourd’hui et chaque membre planche sur un thème précis. Les résultats de cette gamberge intellectuelle tombent, le nom résonne pour la première fois dans la pièce : le ‘Centre de la couleur de Roussillon’ vient de naître.

La couleur, la lumière, la vie. © ôkhra – Philippe Durand-Gerzaguet

6 domaines fondateurs

Ce fameux centre gravite autour de six domaines. Le premier ? L’histoire et la mémoire de Roussillon. Expliquer comment l’exploitation de cette matière première a changé la physionomie et l’économie d’un village agricole. Pour ce faire, une salle avec une technologie immersive initiera un voyage temporel pour se plonger dans ce patrimoine ocrier. Domaine numéro deux : la science. Quelle est l’origine de la couleur, du pigment, de la lumière, de la vie ? « Nous allons travailler avec le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l’industrie pour apprendre ou approfondir ce qu’est la lumière et la couleur… Tout en restant ludique et interactif », explique-t-il. Domaine numéro trois : l’utilisation du pigment dans l’art. Van Gogh, Cezanne, nombreux sont les virtuoses à avoir interprété la lumière qui inonde la Provence.

« Il faut impulser une expérience muséographique, créer un lieu d’exposition digne de ce nom pour rassembler les œuvres majeurs qui expliquent le pigment et la force de la couleur. J’adorerais pouvoir solliciter l’incroyable talent de la Maison Blachère par exemple, dont le génie de la mise en lumière rayonne partout dans le monde depuis Apt, appelle-t-il de ses vœux. La mise en scène de l’exposition ‘Re-création‘ est extrêmement forte. Nous pouvons aussi imaginer comment la lustrerie Mathieu peut élever le ‘Centre de la couleur’ avec la matière… » Quatrième domaine : celui de l’humain et du spectacle vivant. « Être dans le village où Samuel Beckett a été réfugié et qui l’a inspiré pour en ‘En attendant Godot’. Nous avons quelque chose à raconter », poursuit-il.

L’origine de la couleur. Photo: © ôkhra – Philippe Durand-Gerzaguet

Domaine numéro cinq : l’environnement. Intégrer le ‘Centre de la couleur’ dans une volonté de sensibilisation et d’action au côté du Parc naturel du Luberon. L’équipe a déjà commencé à réfléchir sur des parcours d’essence de couleur avec un côté interactif. Le chantier d’aménagement a débuté sous l’impulsion du Conseil municipal, imaginé par Cédric Lefebvre. Sixième et dernier volet : l’aspect ludique du centre. Comment divertir la famille tout en améliorant le bien-être ? Des espaces de jeu avec des fontaines de couleurs et de fraîcheur sont par exemple envisagées.

Encourager la fréquentation à l’année

Au-delà du festival incontournable d’Avignon, Alex Berger veut étendre l’espace culturel et multiplier les points d’entrée du département. « Dans le 5e département le plus pauvre de France, avec une disparité économique importante, j’aimerais que la culture soit accessible à tous. Je veux briser ce plafond de verre et donner envie à tous les publics de s’approprier leur espace », ambitionne Alex Berger. Le producteur souhaite impulser une dynamique de fréquentation sur toute l’année, pas seulement en période estivale.

« Il faut encourager la sédentarité des visiteurs et leur donner envie de s’installer ici », fort de ces anciennes expériences à la Grotte Chauvet ou au musée du Louvre, Alex Berger table sur une gestion intelligente des flux concernant les 400 à 700 000 visiteurs par an à Roussillon. Les visiteurs doivent intégrer le ‘Centre de la couleur de Roussillon’ dans leur itinéraire touristique en vue d’enrichir leur expérience. L’objectif est de rendre l’offre plus pérenne, attractive, car unique au monde et complémentaire à ce qui existe déjà dans la région.

L’Ecomusée Ôkhra attire les curieux et amoureux de la couleur. Crédit photo: © ôkhra – Philippe Durand-Gerzaguet

Le producteur-concepteur écoute, échange, questionne Gisèle Bonnelly et son équipe. Dominique Santoni, Jean-Baptiste Blanc, la préfecture, les agences de développement, les représentants du territoire, les Vauclusiens et les maires concernés, tous prennent part à la réflexion. « Ces élus sont confrontés à de vrais enjeux en matière d’attractivité. Dominique Santoni est une femme qui ose car elle a une vision, elle connaît parfaitement ses dossiers. Je suis impressionné quand je vois Gisèle Bonnelly et sa façon de gérer Roussillon. Qu’on le veuille ou non, une commune est une entreprise, avec des règles différentes puisque tournées vers l’intérêt général. C’est tellement complexe et intéressant à la fois », explique celui qui s’était investi au côté de l’édile lors des campagnes municipales.

« Je me sens de plus en plus Roussillonnais, j’y vis majoritairement dans la semaine et je suis interpellé par la politique locale. On a besoin de trouver des solutions ambitieuses et concrètes », poursuit le producteur. Sa croisade ? Apporter son œil extérieur, « accélérer les particules », impulser une réelle stratégie touristique autour de la marque ‘Roussillon’ pour les années à venir. « Nous vivons grâce au tourisme mais nous devons rester authentiques, ne pas perdre notre identité provençale tout en sublimant notre environnement », insiste-t-il.

De gauche à droite : Jean Aillaud (1er adjoint à la ville d’Apt), Dominique Santoni (présidente du Conseil départemental), Alex Berger (Président d’Ôkhra), Véronique Arnaud-Deloy (maire d’Apt)

Chevalier des Arts et des Lettres

Une jolie consécration : être fait chevalier des Arts et des Lettres par le sénateur Jean-Baptiste Blanc, au côté d’Omar Sy, longue amitié de 25 ans. « Figurez-vous que je n’étais absolument pas au courant. J’ai reçu un email de l’ambassade de France à Washington. Puis un deuxième provenant d’un consulat des Etats-Unis me disant « très belle nomination, bravo ! ». Intrigué, je défile le journal officiel et je vois mon nom… »

« Être décoré en présence de ma famille, des gens que j’aime, à Roussillon, c’était bouleversant, un honneur. Quand j’ai vu Omar au fond, j’étais extrêmement content. C’est vraiment quelqu’un que j’estime, il rayonne et a su rester humble. Comme pas mal de personnes que j’ai eu la chance de côtoyer dans ma vie…  » Et d’ajouter : « Quelle grâce absolue d’avoir une idée originale et de la voir se matérialiser, j’ai une reconnaissance planétaire. Quelle gratitude d’avoir toujours choisi mes combats par rapport à ce qui me faisait vraiment du bien. Ce qui me faisait kiffer. »

Omar Sy a rendu une visite surprise à son ami Alex Berger lors de sa décoration à Roussillon. Crédit photo: DR

Dernière anecdote destinée aux pessimistes, qui las des obstacles, finissent par renoncer. « Quand j’étais môme, j’étais au centre aéré et mon moniteur qui faisait l’Ecole de l’Air nous racontait… A 12 ans dans les Vosges, je voulais absolument devenir pilote de chasse, mais je n’ai jamais pu, je portais des lunettes », se remémore-t-il. Le 9 décembre prochain, Alex Berger recevra ses insignes de Colonel de l’Armée de l’Air et de l’Espace dans la réserve civile de ce corps prestigieux.

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