12 décembre 2025 |

Ecrit par le 12 décembre 2025

Château de Thézan, un voyage au Cœur de l’Histoire

Niché au cœur du vieux village de Saint Didier, le Château de Thézan s’éveille lentement de son sommeil séculaire, prêt à dévoiler ses trésors cachés. Depuis son acquisition par Pierre de Beytia et Emmanuel Renoux en 2019, ce joyau architectural de la Renaissance de 4 000m2 dans un écrin de 1,4 hectare de verdure, a entrepris une métamorphose fascinante, visant à ouvrir ses portes aux curieux et passionnés d’histoire.

Pierre de Beytia et Emmanuel Renoux viennent de passer une convention avec la Fondation du Patrimoine qui propose à chacun d’entre-nous de prendre part au financement participatif de la rénovation de l’Orangerie ici pour atteindre les 60 000€.

Le Château de Thézan Copyright MMH

Face à l’Église, le château bénéficie d’une double perspective
d’un côté, le charme pittoresque du village, de l’autre, l’immensité de ses terres agricoles. Chaque été, depuis l’ouverture partielle en 2022, son parc enchanteur se transforme en une galerie d’art en plein air, accueillant des artistes de renom. Cette année, le photographe naturaliste Michel Jolyot investit les lieux jusqu’au 30 septembre 2024, offrant une exposition photographique sur l’invisible débusqué par l’œil du photographe.

Quant aux propriétaires,
Emmanuel Renoux, ancien expert en marketing pour une prestigieuse maison de maroquinerie, et de Pierre de Beytia, administrateur de biens passionné par l’immobilier, nous les avions rencontréspour la première fois en décembre 2023. Amateurs d’art et de vieilles pierres, les deux hommes avaient arpenté la France à la recherche d’un château à restaurer. Tous deux avaient, finalement, signé l’acquisition du Château de Thézan en 2019.

Ils avaient acquis le château pour 1,4M€ plus 3M€ pour parer
au plus pressé comme la toiture de 1 000m2 de tuiles provençales sur le point de s’effondrer. Les deux hommes ne mandent que les artisans locaux qui vaqueront au plus pressé : le clos et le couvert avec notamment 750 000€ de travaux sur les toitures. Huisseries et volets sont peints en rouge sang de bœuf, typique de la Renaissance, et des projets d’appartements privés ainsi que de gîtes sont toujours en cours. La jolie maison à étage, posée à gauche des grilles du château sera un jour transformée en accueil du château au rez-de chaussée et en habitation à l’étage, pour les ouvriers qui offrent leur talent à l’illustre édifice.

La maison en entrée du château proposera l’accueil en rez-dechaussée Copyright MMH

Et puis, Pierre de Beytia et Emmanuel Renoux
avaient inscrit le château aux Monuments historiques afin de bénéficier des aides de l’Etat. Après le débroussaillement du parc, le retour à la vie des deux fontaines rocailles, l’une au creux de la cour et l’autre au creux du parc, l’inventaire des arbres remarquables, la mise au jour de la rivière anglaise et la pose de hérons afin de conserver les poissons du lieu, les propriétaires ont continué à restaurer les intérieurs.

Autofinancer le château
C’est leur leitmotiv car 3M€ en plus du prix d’acquisition du château ont déjà aidé l’édifice à revenir à la vie. Les entrées, les visites guidées et les événements festifs prennent alors, le relais, contribuant à la restauration du château. Désormais on s’y promène autant dedans que dehors, découvrant le parc et ses jardins qui furent, autrefois, dessinés par le fameux André Le Nôtre.

Déambulation dans le château
Situé au centre de l’aile aménagée au XVIIe siècle, le Grand Salon ouvre sur une terrasse dont la vue permet d’admirer jusqu’au Mont Ventoux. Pièce maîtresse de la demeure, le Grand Salon est aussi la pièce qui a subi le plus de modifications au XIXe siècle. L’ensemble du mobilier d’époque et de style Louis XIV, Régence et Louis XV permet d’apprécier l’ambiance caractéristique d’un certain art de vivre aux XVII et XVIIIe siècles.

Un des salons Copyright MMH

Le Salon Louis XIII est la pièce conçue pour impressionner les hôtes.
Les murs sont recouverts de riches cuirs gaufrés, dans l’esprit des cuirs de Cordoue, surmontés d’une frise peinte agrémentée de quatre paysages. Son plafond à la française, quant à lui, est orné d’un riche décor de feuilles d’acanthe et de laurier. A la fois cabinet de travail et antichambre, ce salon était aussi l’occasion de montrer la richesse de son ameublement et la beauté des objets collectionnés. La somptuosité de cette pièce s’explique par le fait qu’elle a toujours jouxté la Chambre du Roy.

La Chambre du Roy propose un décor particulièrement soigné.
Les murs, recouverts d’un ensemble de boiseries raffinées, accueillent des encadrements garnis de soieries, tandis que le plafond présente un décor de gypseries en trompe-l’oeil au centre duquel se déploie un médaillon représentant la Chute de Phaéton, d’après un dessin de Michel-Ange. Le grand lit à la polonaise ainsi que le mobilier aux tons pastel soutiennent l’atmosphère raffinée de la pièce.

La Chapelle privée
A l’occasion de la construction des nouveaux appartements au XVIIe siècle, Louis de Thézan a obtenu du vice-légat du pape à Avignon le droit de créer une chapelle privée dans son château. Le décor sobre et délicat dont elle est pourvue met en valeur les symboles religieux tels le maître Autel, le bénitier et l’exceptionnel Christ en bois sculpté du XVIIe siècle

Un peu d’histoire
Le Château de Thézan, dont les fondations remontent à 900 ans, déroule une histoire fascinante. Anciennement une villa gallo-romaine, il a été le témoin de la vie de famille d’Elzéar de Thézan et de son épouse Siffreine de Venasque au XVIe siècle. Les grands travaux de construction ont été entrepris à partir de 1660, transformant le château en un lieu de fête et de splendeur.

Les visites guidées avec Pierre de Beytia Copyright MMH

Au fil des siècles, le château a connu des propriétaires prestigieux,
dont Adolphe Masson, qui en fit un centre d’hydrothérapie très prisé. Malheureusement, à partir de 1980, le château et son jardin tombent dans l’oubli, victimes du temps et du vandalisme.

Le Château de Thézan, fleuron du patrimoine régional,
a déjà séduit 6 000 visiteurs l’été dernier, témoignant de l’engouement suscité par cette renaissance. Avec ses 4000 m² et son parc de 1,4 hectares, il retrouve peu à peu son éclat d’antan, se révélant au grand jour comme le ‘Diamant de Provence’.

C’est depuis la Cour d’Honneur que l’on contemple l’allure
que les Marquis de Thézan- Venasque ont donné au château au cours de la Renaissance. L’inspiration italienne – le Comtat Venaissin était alors un État Pontifical – se ressent dans l’architecture typique de cette époque florissante, avec ses fenêtres à meneaux, et ses portes et passages en pierres ouvragées. L’accès aux salles du château se fait par un majestueux Escalier-en-vis de 1518, dont la taille des marches avoisine la rare longueur de deux mètres.

La Salle des Gardes Copyright MMH

La Salle des Gardes,
caractérisée par un décor modeste et un mobilier simple, sert d’écrin à une crèche provençale représentant le château, réalisée en 2022 par une habitante du village.

Le Salon de Musique est réputé
pour la qualité picturale de son plafond à la française et de la frise peinte par Nicolas Mignard qui orne les murs.

Une Ouverture Envoûtante
La première partie des espaces intérieurs a été dévoilée en 2023 : la Salle de Bal ornée de fresques de Pierre Mignard le Jeune, le Salon de Musique, le Salon de Jeux, ou encore les Bains-Douches Napoléon III. Le public a alors pu découvrir les premières étapes du parcours de visite.

Le Salon des Jeux présente
des traces de fresques des XVIe et XVIIe siècles, mises à jour lors des études patrimoniales et représentant les belles armoiries des Venasque surmontées d’un heaume à panache sur fond rouge. On peut aussi y admirer une cheminée du sculpteur provençal, Jacques Bernus (1650 – 1728), dont les angelots en plâtre sont aujourd’hui mutilés suite à des actes de vandalisme.

La salle de bal Copyright MMH

La Salle de Bal
présente le décor le plus fastueux qui en fait, dès le XVIIe siècle, la pièce la plus exceptionnelle de la demeure. Son plafond d’inspiration italienne, ainsi qu’une frise peinte par Pierre Mignard Le jeune, ornent cette salle, la plus vaste du château. Une cheminée monumentale de Bernus dont le trumeau est surmonté des armes des Thézan-Venasque embellit l’ensemble.

Les bains Napoléon III
Les visiteurs pourront ensuite découvrir les bains Napoléon III, dont la présence est liée à la transformation du château en centre hydrothérapique. Ces infrastructures uniques, atypiques et miraculeusement préservées rappellent la mode des bains, lorsque la belle société venait découvrir et apprécier les bienfaits de l’eau.

Le jardin
C’est à la fin du XVIIe et surtout au début du XVIIIe siècle qu’un véritable jardin clos va être aménagé. Sa structure, son organisation et sa disposition régulière sont caractéristiques d’un jardin à la française dont le dessin est attribué à André Le Nôtre. C’est à la suite de la visite de Louis XIV au Château que ce jardin a été initié. On lui attribue la phrase suivante : « Votre Château est fort beau, Monsieur le Marquis, mais il lui manque quelque chose d’essentiel à mes yeux : un jardin ! »

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle,
ces jardins suscitent l’admiration et, durant près d’un siècle, ils continueront de fasciner par le soin et l’ordonnancement d’origine qui évoluent avec le goût des époques. Ils sont décrits comme «immenses et magnifiques, des eaux saillantes et en jet, des salles de verdure, des allées à perte de vue présentant un coup d’oeil unique».

La conversion partielle du jardin en parc paysager
dans la seconde moitié du XIXe sièclen’a pas complètement effacé cette composition que l’on peut encore lire dans sa partie Sud. Lors de la transformation du site en centre de soins hydrothérapiques à partir de 1862, les arbres remarquables de l’ancien jardin sont manifestement conservés et de nouveaux, plus exotiques, horticoles ou répondant aux goûts de l’époque sont plantés, dans le style typique des parcs à l’anglaise de cette seconde moitié du XIXe siècle. Un jardin bas est ajouté au domaine et l’Orangerie est construite au Nord de cette parcelle.

Quatre Nouveaux Espaces à Découvrir
Le 1er mai 2024 marquera l’inauguration de quatre espaces spectaculaires  le Grand Salon, le Salon Louis XIII, la Chambre du Roy et la Chapelle. Ces pièces du XVIIe siècle, entièrement remeublées et redécorées, offrent un voyage dans le temps, plongeant les visiteurs dans l’élégance d’une époque révolue.

La cour d’honneur Copyright MMH

Le Grand Salon, pièce maîtresse de la demeure,
s’ouvre sur une terrasse offrant une vue imprenable sur le Mont Ventoux. Son mobilier d’époque évoque l’art de vivre des XVIIe et XVIIIe siècles, tandis que le Salon Louis XIII, avec ses murs ornés de cuirs gaufrés et son plafond richement décoré, impressionne par sa somptuosité.

La Chambre du Roy, quant à elle,
se distingue par son décor raffiné, où boiseries et gypseries en trompe-l’œil se mêlent harmonieusement. La Chapelle privée, construite sur ordre de Louis de Thézan, révèle un décor délicat, mettant en valeur des symboles religieux d’une beauté intemporelle.

Un Voyage à Travers les Âges : L’Histoire du Château
Évoqué pour la première fois en 1159, le Château de Thézan a traversé les siècles, évoluant au gré des ambitions de ses propriétaires. Résidence des Marquis de Thézan-Vénasque, il a connu des transformations fastueuses au XVIIe siècle, avant de devenir un centre de soins hydrothérapiques au XIXe siècle. Aujourd’hui, il renaît sous l’impulsion de ses nouveaux propriétaires, qui ont à cœur de partager son histoire avec le public.

La Cour d’Honneur, majestueuse,
témoigne de l’inspiration italienne qui a façonné le château à la Renaissance. L’accès aux salles se fait par un Escalier-en-vis datant de 1518, dont les marches impressionnantes invitent à la découverte. Chaque pièce, du Salon de Musique à la Salle de Bal, raconte une histoire, révélant des fresques, des cheminées sculptées et des décors d’une richesse inouïe.

L’orangerie actuellement en travaux Copyright MMH

Un Jardin de Rêve : L’Héritage Végétal du Château
Le jardin, conçu à la suite de la visite de Louis XIV, est un véritable chef-d’œuvre à la française, dont la beauté a traversé les âges. Bien que partiellement transformé en parc paysager au XIXe siècle, il conserve des traces de son passé glorieux, avec des arbres remarquables et des aménagements qui rappellent l’art des jardins d’antan.

Les propriétaires actuels, animés par leur passion à préserver ce précieux édifice,
ont entrepris de sauver ce patrimoine de la ruine. Ils invitent chacun à participer à cette aventure en soutenant la rénovation de l’Orangerie, un projet ambitieux qui promet de redonner vie à ce lieu enchanteur.

Le Château de Thézan vous attend pour un voyage
au cœur de l’histoire et de la beauté. Participez à cette renaissance et découvrez les mystères que recèle ce monument exceptionnel. Ensemble, faisons briller à nouveau le ‘Diamant de Provence’.

Vue du parc vers le Château Copyright MMH

Les infos pratiques
Château de Thézan. 58, rue du Château à Saint-Didier (84210). Visite libre ou guidée pour une durée 1h30 à 11h et 16h. Ouvert jusqu’au 30 septembre tous les jours sauf les mardi et mercredi. Ouverture de 10h à 13h et de 15h à 18h. Plein tarif 10€, réduit 8€, famille 25€ et annuel 30€. Gratuit pour les enfants jusqu’à 10 ans inclus et aux porteurs d’une carte mobilité réduite. Cours de Hatha Yoga jusqu’au 31 août 2024 le samedi et jeudi à 8h30 et 9h45 avec charlotteyogavaucluse.com / www.chateaudethezan.com / contact@chateaudethezan.com 06 22 88 07 46


Château de Thézan, un voyage au Cœur de l’Histoire

Ce samedi 10 aout marquera le premier jour du chantier international de plusieurs bénévoles dans la commune vauclusienne de Saint-Didier. Cette initiative accueillera des « travailleurs » venus d’Algérie, d’Afghanistan, du Pakistan et de la France qui auront pour objectif de restaurer une partie du mur d’enceinte du cimetière, sur la route de la Roque sur Pernes.

Accompagnés de deux animateurs, les bénévoles devront purger les joints abimés, de rejointer les pierres, de rebâtir au mortier de chaux les parties lacunaires et de supprimer la végétation qui a colonisé ce mur de 2 mètres, construit en 1900. Un riche programme qui occupera les visiteurs pendant 2 semaines complètes.

Un hébergement et une découverte de la région

Durant leurs 14 jours de présence, les bénévoles du chantier seront logés au sein du stade municipal de foot de Saint-Didier. Ces derniers donneront de leur temps tous les matins de la semaine afin de finaliser la remise à neuf du mur tandis que tous les après-midis et les week-ends seront consacrés aux loisirs, aux activités et surtout à la découverte du territoire avec au programme : visites de sites historiques, randonnées, activités sportives et culturelles selon les envies et demandes des participants.

Depuis plus de 40 ans, l’association Opus (anciennement APARE) organise des chantiers de bénévoles pour les adolescents et les adultes, en région Sud Provence Alpes Côte-d’Azur. Encadrés par des professionnels, les bénévoles s’investissent pour la valorisation du patrimoine historique et pour la protection de l’environnement. L’équipe d’animateurs met tout en œuvre pour faire vivre au groupe une expérience interculturelle au service du patrimoine. 6 autres chantiers ont lieu cet été sur la région PACA, à Mondragon (84), Le Thor (84), Château- Arnoux-Saint-Auban (04), Volonne (04), Pernes-les-Fontaines (84) et Saint-Tropez (83).


Château de Thézan, un voyage au Cœur de l’Histoire

À l’occasion des Perséides, une des plus belles pluies d’étoiles de l’année, qui auront lieu ce jeudi 8 août, la commune de Saint-Didier s’associe avec des bénévoles astronomes pour organiser une soirée sous les étoiles.

L’événement débutera à 21h. Dès 21h30, les animations commenceront avec la conteuse Anaïs qui emmènera le public dans ses aventures sous les étoiles. Puis, à 21h45, une dizaine d’astronomes passionnés, équipés de lunettes, présenteront la voûte céleste de la Terre.

Jeudi 8 août. À partir de 21h. Gratuit. Espace Tinel (face à la pharmacie). Route de Vénasque. Saint-Didier.


Château de Thézan, un voyage au Cœur de l’Histoire

Oui, il y a un petit bout de Madagascar en Provence à Saint-Didier où je viens juste d’arriver. La porte s’ouvre sur l’odeur un brin épicée du raphia. Je retrouve le centre d’arrivage, de stockage et d’expédition de marchandises d’Ibeliv. Chapeaux, sacs et accessoires souvent doublés d’étoffe, passepoilés de cuir, sont toujours aussi soigneusement étiquetés et empilés par références et couleurs.

Liva Ramanadraibe, le fondateur et dirigeant d’Ibeliv ici avec la marraine de l’entreprise l’animatrice Véronika Loubry. Copyright Ibeliv

Je me remémore notre première rencontre. Liva Ramanadraibe aurait pu rester l’expert-comptable auquel la vie l’avait destiné mais le désenchantement l’avait déjà étreint moins d’un an de vie dans l’entreprise. Les quatre murs blancs d’un bureau anonyme, les 5 semaines réglementaires de vacances annuelles et sans doute l’ombre de ses collègues l’avaient définitivement convaincu que sa vie lui appartenait plus qu’aux autres.

Alors même qu’il n’avait plus rien.
Il décida de forger sa propre vie, même s’il lui fallait, pour cela, en taire tous les aléas et… sourire. La réussite réclame des sacrifices auxquels il consentit sans ciller : «Quand on n’a rien, on ne prend pas de risque, avait lâché Liva Ramanadraibe, et à Madagascar beaucoup de gens vivent avec très peu.»

En haut de l’escalier,
le chef d’entreprise descend à ma rencontre. C’est à l’étage que tout se décide. Deux importantes tables, dont l’une ponctuée de grands écrans Mac, proposent des espaces de travail. Évidemment le show-room dispense au regard de chacun les prototypes classés ‘secret-défense’. Tout le monde baigne dans l’atmosphère des créations du patron, d’une île lointaine et luxuriante dont les terres et confins marins n’ont pas été explorés. C’est peut-être mieux ainsi.

Une machine à coudre très ancienne,
magnifiquement ouvragée trône en bonne place sur la mezzanine. Elle s’apprête à partir à Mada, en container. «Une personne -que je remercie infiniment- m’a cédé à prix symbolique cette magnifique machine à coudre des années 1900 en parfait état de marche conçue pour coudre tous les tissus et formidablement bien le cuir. Regardez : l’arbre de la machine, articulé –d’un simple mouvement de rotation- permet au pied de coudre dans toutes les directions, empruntant même la marche arrière. Cette ingénieuse machine a été élaborée pour faciliter le travail et œuvrer sur la durée. A l’époque on pensait déjà à cela,» souligne Liva Ramanadraibe. Le lieu de travail est inspirant, empli de la réalisation de ses croquis, des détails qu’il a imaginés. Il a conservé son habitude de chiner. «J’aime ce qui est beau et tous ces objets qu’ils soient miens où venus d’autres horizons m’inspirent.»

Copyright Ibeliv

Au moment où le monde s’agite,
où le temps file, où la surconsommation d’objets plastique à bas prix inonde le monde, Liva Ramanadraibe n’en prend même pas le contrepied. Il reste lui-même : Ambassadeur de l’ile de son cœur, des femmes et des familles dont il veut assurer un avenir plus serein et fécond. Et, surtout, de donner l’opportunité à chacun de trouver sa place. L’élément le plus important de sa vie ? La famille, la première cellule vivante de la société complètement liée à l’esprit de solidarité. Je lui demande alors pourquoi les malgaches connaissent la solidarité quand nous connaissons l’isolement. Il me répond que c’est le confort qui a induit l’isolement.

Et pour faire société, il rencontre le monde
On dit des insulaires qu’ils sont de grands voyageurs. Une envie de toucher l’horizon pour découvrir le monde. Liva Ramanadraibe en fait partie qui a tissé des liens avec de nombreux partenaires sur toute la planète. Leur soumettant ses idées, ses dessins. «La plupart du temps ils me disent que mes projets sont impossibles à réaliser. Alors nous nous parlons, nous nous écoutons beaucoup,  nous nous revoyons, nous nous reparlons, et puis un jour, l’un d’eux me montre des prototypes parfaitement exécutés et me dit qu’il n’aurait jamais pensé y arriver. L’objet est la preuve que chacun est allé jusqu’au bout de son idée, se confrontant à adapter et à inventer de nouvelles techniques pour y arriver. C’est là que résident toute la difficulté, la confiance que l’on y met et c’est aussi là que l’on réussit à transformer une idée en quelque chose de plausible.»

Avec Liva Ramanadraibe les silences sont plus importants
que les paroles. Sa présence profonde à l’instant est palpable. Sa conscience immédiate à ce qui se joue. Il est beaucoup dans le mouvement, marchant, montrant, expliquant, me faisant éprouver le confort du dernier fauteuil design sur lequel il travaille. La gageure ? Un fauteuil qui se discerne à peine dans la pièce, un peu comme en lévitation. L’idée ? S’asseoir sur un nuage, une assise presque immatérielle. J’essaie. Oui, je suis sidérée, ce fauteuil tient parfaitement sa promesse. Mais déjà il détaille, sur les cintres, le travail des femmes sur ces étoffes où coupes et broderies se mêlent là encore en un ballet aérien. La robe que je tiens en main a réclamé un mois de travail.

Il crayonne ses idées,
afin de les partager avec ses partenaires un peu partout sur la planète. Sa source d’inspiration ? Son île et juste après le monde entier, pour respirer le passé, le présent et l’avenir, humer le destin des hommes qui se transforme, capter un peu de cette conscience collective qui indique le bon chemin. Chaque personne dispense avec elle sa magie et celle de Liva Ramanadraibe lui a été transmise par sa maman, Tiana qui lui a confié de ‘Toujours écouter son cœur’. Mais il y a autre chose. Je crois que j’ai en face de moi un tigre entré dans la peau d’un sage.

Le Raphia -le terme désigne autant l’arbre que la fibre- de Madagascar. Copyright Ibeliv

Pour les 10 ans d’Ibeliv
«Pour les petits nous sommes grands et pour les grands nous sommes des petits», c’est sur cette phrase -commercialement énigmatique- que nous nous étions quittés. Aujourd’hui ? Ibeliv fête ses 10 ans, et pour cela lève un tout petit bout de voile sur son histoire, en images, avec les photos de son ami photographe, John Landers et ses propres mots, de percutantes légendes. «10 ans, cela veut aussi dire que nos bases sont solides et que l’offre commerciale peut commencer à se diversifier autour de l’art de vivre ‘lifestyle’ : chapeaux, sacs, mode, mobilier, tapis en raphia et cuir, parfum de maison… Ibeliv, c’est tout un univers.»

Le cœur de la réussite
d’Ibeliv est donc la recherche et développement ? «C’est vital, affirme Liva Ramanadraibe. C’est d’ailleurs sans doute ce qui a manqué aux grandes et redoutables enseignes qui ont pignon sur rue mais qui sont en réalité très fragiles –avec ces grandes vagues de fermeture- parce qu’elles n’ont pas su s’adapter à l’air du temps. Elles n’ont pas su répondre à la demande. Le vrai problème ? Le manque de cohérence qui surgit lorsque le choix n’est plus entre les mêmes mains. Le propre de l’entrepreneur est de savoir se mesurer aux ratios et à la concurrence. Mais ça n’est pas d’avancer à l’instant T qui compte, mais comment on avance et quel est notre potentiel. C’est là que l’on revient à l’essentiel : Conserver sa liberté, rester indépendant et continuer à grandir en autofinancement. La clé de la réussite d’Ibeliv est sûrement là.»

Etes-vous impacté par la conjoncture internationale et nationale,
l’attente des élections américaines, du nouveau gouvernement français ? » La situation est très complexe, pour tout le monde. Cependant Ibeliv, marque de luxe, travaille au plan mondial. Nos créations sont à la fois inventives et classiques, non marquées par le temps. Je crois aussi que les gens revoient leur mode de consommation. Le plus important pour s’inscrire dans le temps est de respecter les consommateurs. Et Ibeliv offre des produits qui ont du sens, utilisables toute l’année –le raphia est une fibre très solide et qui se patine joliment avec le temps. Des ouvrages bien réalisés qui perdureront dans le temps.»

Copyright Ibeliv

Pour marquer ce cheminement,
qui mène de l’idée à sa réalisation, et surtout à son impact sur la vie de 2 000 familles à Madagascar, un sobre ouvrage de 80 pages. Des photos réalisées in situ et juste l’essentiel des mots : La passion du beau ; L’envie d’esprit collectif ; Un travail de création et d’exécution finement réalisé ; La préservation d’une ile à la nature sacrée ; Le travail du raphia et la transmission d’un héritage ancestral enrichi de modernes savoirs. Et avant tout cela, une intention : «Faire du beau en faisant du bien.»

Il ne s’approprie pas l’aventure
Liva Ramanadraibe dit juste qu’il l’a initiée et que cet ouvrage pose un souhait, une idée, une réalité tangible dont il veut «qu’elle chemine et perdure longtemps, après lui, portée par les futures générations.» Le début de l’aventure est donc marqué par la publication du premier ouvrage d’Ibeliv, au titre éponyme.

Sur la couverture deux mains encerclées forment un cœur
au-dessus d’un ouvrage dont le tressage en raphia a commencé. Les photos de John Landers retracent l’invitation au voyage faite par Liva Ramanadraibe, durant l’hiver dernier, alors que la présentation de l’île à son ami s’est d’un seul coup transformée en shooting improvisé.

Copyright Ibeliv

Ibeliv c’est quoi ?
Ibeliv est une marque luxe d’accessoires de mode –chapeaux, sacs, accessoires, objets lifestyle- conçus par Liva Ramanadraibe. C’est une philosophie, aventure humaine et le goût du collectif. C’est montrer et diffuser dans le monde des accessoires de mode élégants, raffinés, transmissibles de génération en génération dans un état parfait parce qu’ils ont été conçus et réalisés avec une rigueur haute couture.

Derrière ? C’est bien plus
Ce sont des bâtiments pour une école et l’accès à l’éducation et à l’enseignement ; des partenariats avec un dispensaire de santé en collaboration avec le système de soins des Nations Unies –Manampy qui veut dire aider en malgache- et là tout de suite ? L’emploi de 2 000 femmes artisanes employées à Madagascar ; 700 distributeurs dans le monde ; Une croissance annuelle à deux chiffres depuis 2014 ; Plus de 600 000 accessoires Ibeliv portés dans le monde et, enfin, un site internet en français et anglais ibeliv.fr.

La matière première
L’exploitation du raphia –mot qui désigne autant l’arbre que la fibre- c’est aussi la préservation du palmier qui s’épanouit en zones de forêts humides difficilement accessibles. La matière première y est prélevée de façon traditionnelle -seulement 30% des jeunes pousses- tout en préservant l’arbre avant que la fibre ne soit longuement travaillée, séparée, ébouillantée, teintée, séchée puis mise en ballot. Les fruits du Raphia possèdent également de nombreuses vertus médicinales, connues et utilisées localement.
Précédent article sur ce même sujet ici


Château de Thézan, un voyage au Cœur de l’Histoire

La commune de Saint-Didier, labellisée Terre de Jeux, poursuit son engagement pour la vie associative et sportive en installant plusieurs nouveaux équipements sportifs. Un aménagement qui devrait favoriser le bien-être et la multiplication d’activités physiques en plein air de ses habitants.

Une décision qui va dans l’esprit de l’année olympique que va vivre la France cette année. La mairie de Saint-Didier a installé deux tables de ping-pong au sein de son jardin public début mars. Deux autres tables devraient suivre dans les Garrigues, sous les chênes, tout près de la crèche Chante Cigale, ainsi qu’un terrain de basket 3×3 et un agrès de musculation.

Des nouveaux terrains de jeux dont le coût des aménagements a couté 75 139,49€ à la ville, qui a néanmoins pu compter sur une aide subventionnelle de 48 000€ de la part du Ministère des Sports dans le cadre des 5 000 équipements alloués pour les JO 2024. Ces espaces vont venir offrir de nouvelles possibilités d’activités et de loisirs en plein air à tous les Saint-Didierois.      

Se dépenser et se divertir en cette année de jeux olympiques 

La décision de mettre en place ces nouveaux équipements sportifs entre totalement dans l’engagement pris par la mairie de Saint-Didier de favoriser la pratique sportive au sein de sa commune et de perpétuer le label Terre de Jeux. 

L’année 2024, qui est placée sous le signe de l’esprit olympique avec les jeux qui se dérouleront à Paris dès le 26 juillet, est également une parfaite occasion pour les villes françaises de démocratiser la pratique de tous les sports.

L’aménagement d’un terrain de basket 3×3 est un parfait exemple de cet esprit olympique. Cette pratique qui se joue sur un demi-terrain de basket avec un seul panier fait son apparition comme sport olympique et sa pratique sera désormais possible à Saint-Didier. Des ateliers de découverte seront proposés aux élèves de la commune et plusieurs animations sportives devraient suivre dans l’année. 

©Mairie de Saint-Didier

Château de Thézan, un voyage au Cœur de l’Histoire

Lundi 29 janvier dernier, lors d’une battue organisée dans le secteur des Garrigues à Saint-Didier, un chasseur a découvert un obus de mortier de la seconde guerre mondiale. L’engin, toujours armé, se trouvait à proximité de sa proie, près de la Nesque. Les forces de l’ordre, composées de la police municipale et de la Brigade de Gendarmerie de Pernes, ont immédiatement signalé l’objet à la Sécurité Civile et délimité un périmètre de sécurité.
Ce mardi matin, deux démineurs de la Sécurité Civile de Marseille ont été envoyés sur les lieux pour gérer cette situation délicate en raison du caractère instable de l’obus. Les démineurs ont procédé à son explosion sécurisée.
« Bien que la découverte de cet obus soit quelque peu insolite, elle souligne l’importance de respecter les règles de sécurité fondamentales en présence d’un tel objet historique. Alertez immédiatement la police ou la gendarmerie de votre secteur, explique la municipalité de Saint-Didier. Ne touchez surtout pas l’objet. Assurez-vous de bien repérer l’emplacement de l’objet pour faciliter son repérage ultérieur. »

Une battue contre la recrudescence de sangliers
Organisée à l’initiative de la mairie de Saint-Didier, cette battue avait pour objectif de répondre aux préoccupations exprimées par les résidents des lotissements Saint-Jacques, des Cigales et des Berges de la Nesque. C’est donc dans ce cadre que la société de chasse du Beaucet a organisé la battue, en collaboration avec la brigade de Gendarmerie de Pernes-les-Fontaines et la police municipale. Au final, 5 sangliers ont été abattus.
« Ces sangliers se rapprochaient des habitations et provoquaient des dégâts dans les jardins des riverains, précise la municipalité. En cas de nouvelles plaintes, il pourrait être envisagé d’organiser une nouvelle battue pour répondre aux préoccupations croissantes des résidents. »

L.G.


Château de Thézan, un voyage au Cœur de l’Histoire

Jean-François Lovisolo, député de Vaucluse, vient de dévoiler les 22 communes du département de Vaucluse retenues dans la première vague de la labellisation ‘Villages d’Avenir’ initié par le gouvernement via l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). L’initiative vise à soutenir le développement des communes rurales de moins de 3 500 habitants.

En tout, 2 457 communes rurales ont labellisées au niveau nationale dans le cadre de cette première désignation. En Vaucluse, il s’agit des communes suivantes :
– Ansouis,
– Beaumont-du-Ventoux,
– Bédoin,
– Cabrières-d’Aigues,
– Cabrières-d’Avignon,
– Caromb,
– Crillon-le-Brave,
– Fontaine-de-Vaucluse,
– Lagarde-Paréol,
– Le Barroux,
– Saint-Christol,
– Saint-Didier,
– Sainte-Cécile-les-Vignes,
– Sérignan-du-Comtat,
– Travaillan,
– Uchaux,
– Vacqueyras,
– Venasque,
– Viens,
– Villelaure,
– Villes-sur-Auzon
– Violès.

Ces communes vont maintenant bénéficier d’une accompagnement personnalisé dans la réalisation de leurs projets structurants. Ainsi, à partir du 1er janvier 2024, ces communes disposeront de 120 chefs de projet. Ces experts collaboreront étroitement avec les élus locaux pour concrétiser une diversité de projets, englobant des domaines tels que le logement, la mobilité, la culture, le patrimoine, la santé.
Ces chefs de projet mobiliseront une gamme variée de dispositifs et de ressources afin de garantir le succès des initiatives locales. Ils seront les principaux interlocuteurs des maires et auront la responsabilité de superviser la maîtrise d’œuvre et d’ouvrage des projets.
P Les chefs de projet entameront donc prochainement des discussions avec les maires pour élaborer une feuille de route locale, détaillant le nombre de projets à accompagner, le rétroplanning de travail, ainsi que les étapes suivantes en termes d’accompagnement.

« Je souhaite exprimer mes félicitations aux acteurs de la ruralité et aux maires entrepreneurs qui jouent un rôle crucial dans la transformation de leurs territoires, contribuant ainsi à faire de la ruralité une opportunité pour la France, a expliqué le député Jean-François Lovisolo. Je m’engage pleinement à soutenir les initiatives de ces élus locaux, pour concrétiser leurs projets et favoriser le développement de leur collectivité. »


Château de Thézan, un voyage au Cœur de l’Histoire

La commune de Saint-Didier a signé une convention avec le Comité Communal des Feux de Forêts (CCFF) de la-Roque-sur-Pernes.

Dans le cadre de cette collaboration, Jean-Paul Baldacchino, Michel Bézert, Thierry Meysen et Jean-François Samie, supervisés par le Maire, Gille Vève, opèrent des patrouilles et assurent des postes de vigie dans les Monts du Vaucluse.

Quelques chiffres pour le Vaucluse :

  • 1 100 bénévoles engagés pour la protection de la forêt tout au long de l’année
  • 68 CCFF Acteurs essentiels dans la prévention et la lutte contre les incendies de forêt
  • 9 596 heures de surveillance réalisées par équipe de 2 bénévoles sur la saison 2022
  • 85 357 kms parcourus en patrouille soit en 4×4 ou à pied ou en VTT ou à cheval pour la saison 2022

De gauche à droite : Jean-François Samie (conseiller municipal), Jean-Paul Baldacchino (Adjoint au Maire de Saint-Didier), Gilles Vève (Maire de Saint-
Didier), Philippe Delebecque (Maire de La-Roque-sur-Pernes), Ghislaine Larguier (DGS de La-Roque-sur-Pernes et Référente CCFF),
Alain Buisson (Responsable du CCFF de La-Roque-sur-Pernes), Thierry Meysen (Saint-Didiérois), Michel Bézert (Saint-Didiérois).

Château de Thézan, un voyage au Cœur de l’Histoire

Saint-Didier organise sa fête votive ce week-end, du vendredi 30 juin au 3 juillet.

Programme
Vendredi 30 juin

  • 20h : repas truffes et Orchestre Mephisto
    • Réservation : 04 90 66 01 39

Samedi 1er juillet

  • Matin : concours de Belote
  • 15h : concours de boules à la mêlée
  • 21h : groupe 2000 nuits (Pop / Rock / Funk)

Dimanche 2 juillet

  • 10h : concours de boules enfants
  • 15h : concours de boules mixte
  • 21h : concert de Magali Ripoll (émission « n’oubliez pas les paroles ») + Blindtest géant

Lundi 3 juillet

  • 8h : concours de boules à la longue
  • 15h : concours de boules à la mêlée
  • 21h : Orchestre Laurent Comtat
  • 22h30 : feu d’artifice

https://www.echodumardi.com/tag/saint-didier-2/page/2/   1/1