17 juin 2025 |

Ecrit par le 17 juin 2025

Saint-Didier, Quand le Château de Thézan du XVIe siècle renaît à la vie

Le Château de Thézan ? C’est cette imposante bâtisse –de 4 000 m2 – du XVIe siècle -que l’on découvre avec ses 2 hectares de parc, juste derrière l’église de Saint-Didier située à l’entrée du village de presque 2 000 âmes.

Le Château de Thézan, côté Jardin à la française Copyright Mireille Hurlin

En 2015, les grilles du château –exécutées par Jean-Philippe Fally forgeron d’art à Pernes-les-Fontaines, il y a un peu plus de 20 ans- s’ouvrent sur les silhouettes d’Emmanuel Renoux –professionnel du marketing développement pour une célèbre Maison de luxe en maroquinerie – et Pierre-Laurent de Beytia –administrateur de biens, spécialiste de l’immobilier de bureau- tous deux amateurs d’art et de vieilles pierres.

Les deux hommes recherchaient un château depuis plusieurs années
Pour cela ils ont sillonné toute la France. Hiver 2015, ils franchissent pour la première fois les grilles du Château de Thézan et sont séduits par l’architecture renaissance du lieu. En 2019, après 4 ans de réflexion, de nombreuses pérégrinations, ils signeront le projet de leur vie. Entre-temps le château a été squatté, tagué, un feu a même été fait, sur le parquet ancien, au milieu d’une pièce. Mais ça ne leur fait pas vraiment peur. Et puis si Pierre-Laurent de Beytia aime les châteaux c’est que dans l’escarcelle familiale on en compte déjà un avec vue sur le lac Léman. L’homme sait à quoi s’attendre.

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Ce qui les a incités à signer ?
Le château n’avait pas été victime de remodelages trop intrusifs et conservait sa facture ancienne. Et pour cela, les deux hommes déposent, sur la table, 3M€ avec cependant une certitude : il en faudra bien plus pour porter haut leur ambition. Quelle est-elle ? Redonner vie au lieu, y inviter les habitants et autres visiteurs amoureux de vieilles pierres, d’histoire et d’une nature florissante possiblement signée André Le Nôtre (1613-1700).

Le coup de cœur
Le coup de cœur ? Les deux gentlemen parisiens l’ont, en premier lieu, pour la Provence, pour ‘le changement de vie, la douceur du climat, la vie provençale au cœur d’un beau village’. Puis ils se remémorent ‘avoir été happés par l’architecture et les décors des pièces historiques’, l’élégance et le romantisme Belle époque du jardin parachevant de les séduire.

Emmanuel Renoux et Pierre-laurent de Beytia, deux entrepreneurs au service du patrimoine et de l’économie locale Copyright Mireille Hurlin

Après les étoiles plein les yeux, le diagnostic d’un cabinet d’archis
Mais voilà, derrière une belle histoire romantique se cache une toute autre réalité et il y a urgence à dresser un diagnostic précis d’une demeure laissée à l’abandon depuis 1980. C’est le cabinet RL&A, architectes du patrimoine, en lien avec la Direction régionale des Affaires Culturelles qui s’y attèle délivrant le fil conducteur –et la hiérarchisation des travaux- à mener sans perte de temps.

La menace vient de la toiture
Comme souvent la menace vient en premier lieu d’une partie de la toiture -1 000 m2 de tuiles provençales- qui menace de s’effondrer et laisse couler des torrents d’eau sur les magnifiques décors des pièces les plus anciennes. Quant au diagnostic du cabinet d’architecture ? Il relève plus de l’épaisseur d’un bottin que d’une brochure touristique.

L’escalier à vis DR

Au chapitre des chiffres
Mis en vente, au départ, à plus de 3M€, le château de Thézan sera finalement négocié à 1,4M€. Le budget d’Emmanuel et Pierre Laurent ? 3M€. Le coût de la réfection des 1 000 m2 de toiture : 750 000€. Les huisseries ont été intégralement repeintes en rouge sang de bœuf, couleur très en usage à la renaissance. La création d’appartements privés est en cours ainsi que les gites ou chambres d’hôtes, la destination des lieux est en cours de réflexion et devra sa réalisation au regard de la règlementation des ERP –Etablissements recevant du public-. L’inscription du château aux Monuments historiques permet de percevoir des aides de l’Etat à hauteur de 40%, mais leur usage est, hélas, lié au temps long et administratif. La pénurie de matériaux en période après Covid, la guerre en Ukraine et la surenchère de matière première ont rehaussé le coût des travaux de 20% causant quelques nuits blanches supplémentaires aux propriétaires.

Vite, redonner son faste au parc
Qu’importe ! Pas dépités pour deux sous mais plutôt pragmatiques, Emmanuel et Pierre-Laurent s’arment de courage pour débroussailler, nettoyer et clôturer le parc régulièrement visité par des importuns de jour comme de nuit. Ensemble ils décaissent la fontaine rocaille, la rivière anglaise presque complètement disparue sous des m3 de d’humus et étouffée par une forêt de bambous invasifs. Ils font même appel aux étudiants de Licende-pro -Aménagement du paysage- du Lycée agricole Louis Giraud de Carpentras pour la renaissance du parc selon Le Nôtre et d’après le schéma directeur des bâtiments et espaces extérieurs.

Le séquoia a double tête Copyright Mireille Hurlin

Un artiste reconnu mondialement pour réveiller le parc
Enthousiasmés par la vie qui renait en son parc, des arbres séculaires dont de majestueux platanes, un cèdre de l’Atlas, un immense séquoia à double tête de plus de 30m de haut, un être pourpre et le grand être, des pins d’Alep et noirs, les propriétaires proposent, de juin à septembre 2022, leur première exposition d’art contemporain, dévolue à 12 œuvres monumentales du sculpteur Venesquais Etienne Viard. Ce qui leur a plu ? Des œuvres monumentales métalliques minimalistes inspirées des lignes végétales.

Quel modèle économique ?
Le projet est multiple mais sa finalité est bien de créer des activités propices à l’autofinancement de l’entretien du château. Comment ? En ponctuant l’année d’événements ouverts au public et en privatisation des lieux. Emmanuel et Pierre-Laurent se sont déjà penchés sérieusement sur un programme culturel à l’année, des expositions de peinture, sculptures et de photographies, des concerts, les Journées européennes du patrimoine, l’ouverture du parc les week-ends de juillet et août pour des ‘rendez-vous au jardin’ sont possiblement prévus pour 2023. La restauration des pièces historiques dont certaines ont conservé leurs magnifiques décors feront parties des premières visites et le centre d’hydrothérapie qui arbore toujours ses vestiaires, bassins intérieurs, jets à haute pression et cabines de luminothérapie interpelleraient sans aucun doute les visiteurs. Ils réfléchissent aussi à un cercle de mécènes pour les soutenir dans la renaissance du château dont les tout premiers fondements remontent tout de même à 900 ans avec cette ancienne villa gallo-romaine.

La rivière anglaise conçue à la Belle époque Copyright Mireille Hurlin

Des anecdotes ?
Un seigneur des lieux –descendant d’Elzéar de Thézan– aurait rencontré et mandé André Le Nôtre (1613-1700) pour la création du jardin à la française. Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799) y aurait séjourné et trouvé l’inspiration pour écrire La mariage de Figaro. Le Château de Thézan aura été miraculeusement protégé des affres de la révolution, de deux guerres mondiales et de l’occupation. Le centre d’hydrothérapie a connu une si grande aura que Saint-Didier fut un temps rebaptisé, en 1918, Saint-Didier-les-Bains.

Les parties les plus précieuses de l’édifice ?
Elles sont inscrites à l’inventaire des Monuments historiques comme les toitures, les façades de la Cour d’honneur, le porche d’entrée, l’escalier à vis, les cheminées d’époque, les salles d’apparats, les fenêtres du 15e et 16e siècle, le grand salon avec son décor, la tour médiévale du XVe siècle, le parc et son orangerie.

La fontaine rocaille du parc DR

Patatras
Emmanuel et Pierre-Laurent déplorent le vol de 102 pieds d’oliviers intervenu dans leur toute jeune oliveraie dans la nuit du 5 au 6 novembre. Celle-ci fait partie des projets de développement économique du château pour rendre son entretien, dans le temps, pérenne.

Des pierres qui résonnent de la mémoire des hommes
On retrouve la trace de cette belle demeure ‘Castrum primitif’ en 1 159 dans une missive où Raymond V, Comte de Toulouse et marquis de Provence vend et fait mention de Villa sancti Desiderii –Villa de  Saint-Didier- à l’évêque Franco de Carpentras. Ce lieu de villégiature est construit sur les fondations d’une villa gallo-romaine accueillera véritablement une vie de famille entre le XVI et XVIe siècle lorsque Elzéar de Thézan prendra pour épouse Siffreine de Venasque en février 1483, famille qui occupera le château durant plus de trois siècles.

Les armoiries du Château Copyright Mireille Hurlin

Les grands travaux engagés à partir de 1660
C’est Louis de Thézan, noble comtadin en 1660 et son fils, le dispendieux, Paul-Aldonce-François qui opéreront les plus grandes opérations de construction avec un bâtiment central flanqué de deux ailes –dans lesquelles seront organisées de grandes salles d’apparat en retour pour de fastueuses et renommées fêtes. Les ailes sont reliées par une vaste terrasse donnant sur un jardin à la française orienté au Sud. C’est à ce moment-là que la façade méridionale empreinte un style néo-médiéval avec ses deux tours et que le jardin à la française se mue en parc à l’anglaise.

L’entrée change de cap
L’entrée, auparavant orientée au Sud, en direction du village voisin du Beaucet, regarde désormais en direction de la tour fortifiée de Saint-Didier.

La vente aux enchères de 1809
La propriété est vendue, en 1809 suite au décès de la marquise de Thézan, disparue sans descendance, et devient la propriété de la baronne Olympe de la Baume-Suze, sa nièce qui la revend, en 1814, au marquis Pelletier de Gigondas de la Garde en 1814 qui redonnera son lustre à la prestigieuse demeure et avant que son fils, Henri Auguste Paul, ruiné, ne vende, à son tour, la propriété.

Une autre fontaine rocaille à l’entrée du château DR

L’entrée de la famille Masquin dans l’histoire du château
L’édifice est alors racheté, en 1862, par Adolphe Masson, médecin, qui en fait un centre d’hydrothérapie très couru. Une soixantaine de chambres et des espaces de soins ponctuent désormais le bâtiment et c’est son gendre, à son décès, qui prend les rênes de l’établissement et accueille une clientèle de curistes aisée. Le centre hydrothérapique est né puis se transforme en centre de soins des maladies nerveuses pour fermer ses portes en 1980 et gagner un bâtiment plus contemporain, toujours dans le village. Il s’agit de la clinique Saint-Didier également centre psychiatrique pour les patients adultes en hospitalisation libre.

L’orangerie Copyright Mireille Hurlin

A partir de 1980, château et jardin tombent à l’abandon
Outrages du temps, vols, squat, vandalisme –en 2015- égratignent le bel édifice et son écrin de nature. Désormais ? Les deux nouveaux propriétaires travaillent par strate, aidés dans leur quête de renouveau, dans un premier temps, par les institutions locales et régionales. Emmanuel et Pierre-Laurent ont commencé par ouvrir les extérieurs, la Cour d’honneur et le parc depuis juin 2022. Les intérieurs sont en pleine restauration et le parcours de visite commence à peine à être esquissé.

Les infos pratiques
Le Château de Thézan est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques, aux Vieilles maisons françaises et figure dans le guide du Patrimoine local du Vaucluse conçut par la communauté Airbnb. Château de Thézan. 58, rue du Château à Saint-Didier. 06 22 88 07 46 contact@chateaudethezan.com. La page facebook regorge d’informations et tient lieu de journal de bord que tous les amis du lieu lisent avec intérêt.

C’est en passant sous le clocher de l’église que l’on accède au Château de Thézan à Saint-Didier Copyright Mireille Hurlin

Saint-Didier, Quand le Château de Thézan du XVIe siècle renaît à la vie

A partir du 1er novembre 2022, la commune de Saint-Didier éteindra partiellement ou totalement certains secteurs d’éclairages publics et réduira l’intensité d’autres secteurs, toutes les nuits, à partir de minuit et jusqu’à 5 heures du matin.
Cette mesure vise à lutter contre le réchauffement dû aux émissions par Gaz à effet de serre (GES) en réduisant la consommation d’énergie de la commune ainsi que d’appliquer, comme le font plus de 12 000 communes françaises, les directives nationales et européennes « par la mise aux normes des équipements et la maîtrise de l’énergie dans un contexte budgétaire de fonctionnement en constante réduction ».
« Si nous nous sommes tous habitués depuis des décennies, à l’allumage automatique des luminaires dès la tombée de la nuit, jusqu’au lever du jour, les impacts économiques et écologiques obligent aujourd’hui l’ensemble des collectivités à remettre en question cette habitude de fonctionnement dépassée », explique la municipalité.

Enjeu économique de taille
« À Saint-Didier, depuis le début de l’année, nous avons dressé un état des lieux et mis à l’étude le fonctionnement de tout l’éclairage public existant en relation étroite avec les services techniques du syndicat départemental d’électrification, et avec la société de maintenance et de rénovation de nos installations d’éclairage public, poursuit la Ville. Notre commune s’active à baisser les émissions de Gaz à Effet de Serre, génératrices de hausse de température nous enfermant dans l’infernal cycle sécheresse/tempête, en réduisant ses besoins en électricité, grâce à cette démarche d’expérimentation qui évoluera en fonction des possibilités ouvertes par les rénovations techniques et les nouvelles technologies. Elle se traduit par une décision d’extinction de l’éclairage public de minuit à 5h chaque nuit, totale ou partielle en fonction du secteur. Il sera tenu compte des observations et suggestions de la population qui remonteront auprès des élus et services municipaux. »
Outre l’aspect environnemental, l’enjeu est aussi économique pour Saint-Didier. En effet, la consommation électrique totale annuelle de l’éclairage public de la commune représente plus de 300 000 KWh pour une dépense totale de près de 45 000€ par an.

L.G.


Saint-Didier, Quand le Château de Thézan du XVIe siècle renaît à la vie

Me voici garée sur le parking d’une petite zone artisanale à Saint Didier. Face à moi une rangée de petits bâtiments blancs dans un cadre verdoyant. Je frappe à la porte d’un ancien garage. Toc toc métallique. J’entends des bruits de pas sur un escalier intérieur et puis l’on m’ouvre. J’entre dans un cube blanc. Mon regard épouse la pièce. J’arrive au service des expéditions. Odeur de raphia et de cartons. Des chapeaux, des sacs sont empilés par référence. Tout y est organisé et soigneusement rangé. Rien ne dépasse. Je suis chez Ibeliv.

Un escalier mène à une immense mezzanine
Sur ma droite se déploie un paysage de Madagascar exécuté par un artiste. La pièce est baignée d’une lumière traversante délivrée par des fenêtres horizontales. Au sol des tapis en raphia cousus de cuir, une porte ancienne s’est muée en table basse, un vieux téléphone en bois et bakélite attend un éternel appel. Il y a quelque chose de ‘Out of Africa’ ici.

Une ambiance cousue main
Un peu plus loin un portant fait de bois flotté –prélevé sur l’île de la Barthelasse et fabriqué par l’équipe- arbore différents chapeaux et sacs dont de drôles de poissons crochetés en raphia qui égaillent le lieu de leurs couleurs. Un salon en cuir, encore des tapis, une cabine d’essayage, un studio photo puis des bureaux. Voilà, je suis engloutie dans une ambiance blanche teintée de couleur miel, ponctuée d’antiques trouvailles.

Des collaborateurs immergés dans l’univers d’Ibeliv
Les ‘belivers’ vivent dans un showroom. Tout est dit. C’est comme se promener dans la pensée de Liva qui promeut du savoir-faire artisanal de Mada, des 1 000 femmes artisans qui travaillent pour Ibeliv, tout ici émane de la vie de Liva, à la fois ambassadeur de son île Madagascar, de la France et aussi de la professionnalisation des femmes de l’île.

Toute une équipe
Sur le plateau, des hommes et des femmes attentifs à leurs écrans, penchés sur des documents. La ruche bruisse de dialogues discrets. Ici on parle au monde entier. Pensez, 500 000 objets Ibeliv se baladent actuellement dans le monde. Et tout ce business émane de Saint-Didier, petit village situé à côté de Carpentras avec un peu moins de 2 000 âmes au compteur.

Sur la table basse
Sur la table basse le couple Sarkozy fait la une de Gala tandis que Carla Bruni arbore le ‘Laza’, un magnifique sac de plage en raphia et cuir doublé signé… Ibeliv. « Un must have qui prendra une jolie teinte miel foncé avec la patine du temps», promet Liva Ramanandraibe, le fondateur et dirigeant d’Ibeliv.

Tout commence avec Ibeliv
Ibeliv. Je crois. Je crois en quoi ? « En moi ! » Fou rire de Liva Ramanandraibe. Il est malgache, adore son île d’où il a dû s’arracher pour poursuivre ses études et devenir expert-comptable ainsi que l’a souhaité Tiana, sa maman. Qui est-elle, que fait-elle ? Elle est à Mada où elle dirige la fabrique de chapeaux, de sacs et autres objets artisanaux que Liva Ramanandraibe a lui-même dessinés. Là-bas Ibeliv a fait construire de beaux bâtiments, 1 800 m2 d’ateliers et de bureaux où œuvrent 1 000 femmes artisans qui peuvent ainsi subvenir aux besoins de leur famille et d’elles-mêmes. Si l’île est pauvre «elle est riche, entre autres, de son raphia et d’un savoir-faire millénaire, » sourit Liva.

I beliv I can fly
‘Mada’ c’est toute la vie de Liva qui a quitté son île chérie pour la France ‘qui m’a accueilli et à qui je dois beaucoup’. Oui mais… Diplôme d’expert-comptable en main et déjà en poste dans un cabinet d’expertise comptable, Liva Ramanandraibe ne s’habitue pas au ronron du quotidien entre quatre murs. Le soir, lorsqu’il rentre, il se trouve parfois nez à nez avec des monticules d’objets en raphia rapportés par Tiana, sa maman, lorsqu’elle fait ses incursions sur le vieux continent. Odeur de raphia et d’épices c’est Madagascar qui se rappelle aux bons souvenirs de Liva dont la gorge se serre de tout ce qu’il ne vit pas ni ici, ni là-bas. ‘Mon studio embaumait l’artisanat de Mada quand maman surgissait avec ses nombreux cadeaux miroirs de tout ce qui se faisait de plus beau sur l’île.»

Les marchés
Alors naît l’idée pour Liva d’en faire la promotion sur les marchés de Provence, la seule planche de salut qu’il ait trouvé pour ne pas regagner le bureau. Pourquoi faudrait-il perdre sa vie à la gagner ? Lever à 4 h du mat, chargements, kilomètres, courir après le placier, décharger, se re-garer. Revenir à son emplacement mais que d’autres ont squatté entre-temps, l’air de rien. D’autres encore vous somment de ficher le camp car ils ne veulent pas de vous à cet emplacement pour d’obscures raisons. Il y a ce monde caché dans les marchés où l’on est bien placé qu’à l’ancienneté. Un théâtre de forces qui se jaugent, aux stratégies souterraines pour gagner l’allée la plus fréquentée, le meilleur chemin pour être visible. Les jours ‘sans’ aussi avec la pluie, le vent, le froid, d’écrasantes chaleurs… On ne sait jamais de quoi sera faite la journée ni si l’on gagnera ou pas sa pitance du jour.

Qu’importe !
«Madagascar n’est pas riche. Au contraire. Je savais vivre de rien. Et quand on n’a rien on ne risque plus grand-chose, alors je faisais mon petit bonhomme de chemin sans me mettre la pression, sans douter de moi, mais avec la ferme intention de mener ma vie là où elle devait s’inscrire. » Ça veut dire quoi ? « 10 ans de marché pour commencer puis suffisamment de bouteille, de trésorerie pour fonder  Ibeliv, une e-shop remplie des modèles que je dessine et fais réaliser là-bas depuis nos propres ateliers. »

Liva Ramanandraibe

L’interview
Ibeliv fête ses 10 ans cette année
«Etre chef d’entreprise ? C’est surtout un désir de Liberté, ne pas s’ennuyer, sortir du cadre, voyager et aider Madagascar. Quand je suis parti de Madagascar à 16 ans, mon projet était de réussir. C’est un arrachement de partir de son pays, de quitter sa famille. Étudier c’était réussir, donc je me suis dirigé vers un bac tertiaire, gestion des entreprises, puis expert-comptable. Je crois que j’ai toujours eu envie de gérer une entreprise. Ma maman ? Elle a un tempérament d’entrepreneur d’ailleurs dans sa carrière elle fut directrice des ressources humaines (DRH) pour une importante structure. La base de ce que je suis ? Je la dois à l’éducation, à ma maman.»

Remettre en question le processus
«J’ai remis en question le processus lorsque je me suis retrouvé enfermé dans un bureau.J’étais fraîchement diplômé. J’ai dû remettre en cause les projections professionnelles idylliques de nos enseignants. On est jeunes, on idéalise, on veut changer le monde, confiant en ses compétences et savoirs. On baigne dans un monde préservé où l’on ne vous raconte pas ce qu’est la vie active. Les enseignants sont loin du monde de l’entreprise parce qu’ils n’y ont pas exercé. Ils n’ont pas connu le manque de filets, ni le rendez-vous avec le banquier pour débloquer un financement. De la théorie à la pratique tout est différent. Lorsque j’ai intégré un cabinet d’expertise comptable, que j’ai compris que je n’aurais que 5 semaines de vacances par an et pour seule récompense peut-être un bon salaire… Tout ça pour quoi ? Pour servir le capital ? J’ai mis les voiles et je les mets encore. J’y suis resté moins d’un an.»

Petit tour d’horizon du showroom Ibeliv

C’était déjà sous mes yeux
«Ce que je voulais faire était déjà sous mes yeux.Dans mon studio à Avignon tous les objets artisanaux que ma maman rapportait pour faire des cadeaux. Aujourd’hui on pourrait parler d’évidence mais à l’époque j’étais juste en survie. J’avais claqué la porte de l’entreprise et je n’avais plus rien. C’était la peur, la liberté sans emploi du temps. On doit forger sa propre réalité. J’ai attaqué les marchés. D’abord les marchés aux puces en vendant mes vêtements et mes disques. Je fréquentais un tout autre univers et j’ai dû m’adapter. Je me rappelle le bruit des tréteaux et des camions qui se vident. Le forain qui arrive, le café du matin, les rouages du métier. Je suis un grand spécialiste de la Provence secrète… Si je ne m’y suis pas senti à ma place, j’y ai acquis pendant 10 ans, une expérience commerciale précieuse. La base de toute aventure entrepreneuriale. L’école de commerce à la source, et sur le terrain (rires). Aujourd’hui cela fait partie de ma richesse. Cette quête de liberté m’a poussé tous les jours à refaire ma vie, à la redessiner et à trouver ce qui serait équilibrant. Ce qui est équilibrant ? C’est de ne pas se sentir contraint. Construire autour de soi un écosystème bienveillant.»

Je suis un créatif
«J’ai eu des idées, des mises en place, j’ai fait des choix économiques qui ont permis de développer une structure saine dans tous les aspects, comme de faire profiter le plus grand nombre. Je me suis mis au service de Madagascar. Ibeliv ? C’est six personnes au siège social à Saint-Didier, 8 commerciaux multimarques qui nous permettent de rayonner dans le monde entier : France, Italie, Grèce, Allemagne, Autriche, Suisse, Japon, États-Unis, bientôt de nouveaux bureaux et même un centre de production. Où ? Juste à côté d’ici…»

Pour les grands je suis un petit
On parle chiffre ? «Non parce que pour les grands je suis un petit et pour les petits je suis grand.» On parle croissance régulière de Ibeliv, de croissance à 2 chiffres ? «Oui… Je ne veux pas me situer parce qu’il y a encore plein de projets. Mes ambitions sont de grandir et de faire progresser mon pays. Mon pari gagnant ? Le service clients, la réactivité, l’accompagnement de la commande… La marque s’inscrit dans le classique chic et tendance, dans l’objet durable qui prend une belle patine avec le temps et ne se démode pas. Nous vendons des accessoires Premium et souhaitons aborder très prochainement le luxe. Cela passera auparavant par comment l’aborder : Est-ce un prix, une qualité, une expérience, une exclusivité ? Difficile de définir le luxe.»

Notre positionnement ? Pensé pour durer
«Il sera de tirer le produit vers le haut et de faire reconnaître une qualité de travail. Nous sommes une maison de savoir-faire et de qualité, pas de mode car la mode a quelque chose d’éphémère. Nous nous voulons des produits qui durent dans le temps, qui soient résistants. Nous sommes aux antipodes de l’obsolescence programmée, de ce qui pourrait être démodé. Aujourd’hui ? Nous proposons une trentaine de références : chapeaux, sacs, pochettes. On ne veut pas noyer le client avec les références, on veut faire des classiques pertinents. Un ‘tube’ auquel tout le monde adhère.»

Un système breveté
Le problème du chapeau, c’est le tour de tête comment être sûr qu’il soit bien ajusté à la tête du client ? « J’ai créé un système breveté, une lanière en cuir qui permet cet ajustement sur 4 à 5 centimètres ce qui permet de ne pas avoir de retour ni pour les magasins –qui n’aura pas à gérer des tailles du stock grâce à la taille unique – ni pour l’e-shop. Ce système n’existait pas auparavant.»

Un tour de taille de tête ajustable breveté Ibeliv

Mada ? J’en reviens
«Je reviens de Madagascar et je me sens tout petit face à l’impact d’Ibeliv là-bas, qui fait vivre les familles de plus de 1 000 femmes artisans, crochetant nos modèles. Je me rends compte, à chaque réunion, à quel point le cercle s’agrandit. Nous comptons avec l’expérience des personnes qui travaillent pour nous dès le début et qui savent qu’il s’agit d’un emploi permanent. Nous intervenons aussi pour la scolarisation des enfants avec ‘Ibeliv Garden’ qui fait écho à ma propre enfance afin que, pour faire des études, les jeunes n’aient pas à être déracinés. Je ne voulais pas partir, mais il n’y avait pas les infrastructures pour me donner les armes. Il n’y a pas les mêmes accès à la connaissance. Pas de médiathèque, pas de connexion internet… Je voudrais pouvoir amener cette ouverture d’esprit aux enfants pour qu’ils n’aient plus à partir. Les gens partent parce que c’est leur seule option. Peut-être mes petits-enfants verront-ils ce qui est initié maintenant. Quoi qu’il en soit la France m’a adopté et j’ai mes propres repères, mais je serai toujours entre les deux pays.»

Le vrai leitmotiv d’Ibeliv ?
«Travailler dans la loyauté avec les magasins, en offrant des accessoires de très grande qualité, à la date donnée. Les 600 magasins multimarques –dont 100 en France- représentent la partie la plus importante de notre activité.»

Les mouvements du monde
«Nous vivons un basculement des ordres. Avant nos priorités étaient le capital, le confort, or, nous sommes en train d’atteindre les limites de ce système. Le basculement ira vers le retour à la nature, aux sources, aux vraies valeurs, à la biodiversité. Madagascar accueille 90% d’une flore qui n’existe nulle part ailleurs. L’île souffre de déforestation, d’une trop forte exploitation de ses ressources, du braconnage…Il faudra assainir la situation. Cela passera par éduquer, réglementer, prendre conscience… Car celui auquel on pense en dernier, dans son propre pays, reste le malgache.»

Je suis une vache pourpre
«Je suis une vache pourpre –se concentrer sur une niche que l’on peut dominer- car tous ceux qui montent là-bas des ateliers de confection vont chercher des marchés de fabricants auprès des marques internationales alors que nous nous sommes la marque et travaillons pour le relèvement de Madagascar.»

Notre projet ? Le renouveau de Madagascar
« Ibeliv travaille pour le relèvement de Madagascar, pour l’émancipation, la liberté des femmes par le travail. Lorsque je fais des recrutements c’est ce que je dis aux femmes que je recrute : prendre le temps d’exécuter un travail de grande qualité, miroir de leur savoir-faire, de leur culture qui rayonnera dans le monde entier par la commercialisation de produits raffinés, inscrits dans le temps, tout cela en contrepied de la mode. Et puis Ibeliv Garden s’adresse à leurs enfants. L’accueil de 100 enfants, de 5 classes, la création d’un centre d’épanouissement, de terrains de sport, de jardins potagers, de cantine…


Saint-Didier, Quand le Château de Thézan du XVIe siècle renaît à la vie

Le château de Thézan, à Saint-Didier, va ouvrir ses portes pour la première fois à partir du samedi 4 juin prochain avec une exposition de l’artiste Etienne Viard.

Le château de Thézan, situé à Saint-Didier, n’a jamais pu accueillir de public. Après 20 ans laissé partiellement à l’abandon, la bâtisse et son parc ont été rachetés par Pierre de Beytia et Emmanuel Renoux, deux passionnés de vieilles pierres, de mobilier, d’objets d’art, ainsi que de beaux jardins.

« Depuis avril 2019, nous travaillons à maintenir le château et à redonner au domaine sa splendeur afin de pouvoir partager ce joyau de Provence avec le public, habitants du village de Saint-Didier et des alentours mais aussi avec les touristes et autres passionnés qui s’intéressent au réveil de la belle endormie du Comtat Venaissin », explique Emmanuel Renoux.

Un château du XIIème siècle

Situé face à l’église de la commune, le domaine qui s’étend sur 4000m² de planchers, 1,4ha de terrain clos, et 3,5 ha de terres agricoles s’est révélé être un véritable challenge pour ses deux acquéreurs. Évoqué pour la première fois dans des archives en 1159 sous le nom de ‘Villa de Saint-Didier – Villa Sancti Desiderii’, le bâtiment a servi de résidence principale, puis d’établissement de santé.

À la fin des années 1980, la clinique ferme ses portes. Le château et ses jardins sont alors faiblement maintenus jusqu’à être laissés complètement à l’abandon en 2016 avant d’être acquis trois ans plus tard par Pierre de Beytia et Emmanuel Renoux.

Une exposition pour inaugurer l’ouverture au public

Afin de marquer cette réouverture au public, le château provençal va accueillir une exposition. Quoi de mieux que de choisir un artiste ancré dans le Vaucluse pour inaugurer ce bien patrimonial ? C’est donc Etienne Viard, qui vit et travaille entre le département et la capitale, qui va exposer ses sculptures.

Dans les jardins du château, les visiteurs pourront donc se balader librement entre 12 œuvres. Il sera possible de visiter cette exposition à partir du samedi 4 juin prochain, et ce, jusqu’au 18 septembre.

Du 4 juin au 18 septembre. Ouverture les lundis, samedis et dimanches, ainsi que les vendredis au mois d’août. De 10h30 à 13h et de 15h à 18h30. Fermeture les 25, 26 et 27 juin. 4€ (tarif réduit : 3€). 58 Rue du Château. Saint-Didier.

V.A.


Saint-Didier, Quand le Château de Thézan du XVIe siècle renaît à la vie

Les policiers municipaux de Saint-Didier (environ 2 100 âmes) sont les premiers du Vaucluse et peut-être même de France, à être équipés de trottinettes électriques.

Depuis août dernier, deux nouveaux engins font le bonheur des policiers municipaux œuvrant à Saint-Didier. La mairie a « tout naturellement » fait appel à l’entreprise Saint-Didiéroise Trotrx, spécialisée dans la vente de vélos et trottinettes électriques, pour se procurer deux joujoux pouvant atteindre les 25 km/h. Ce nouvel équipement permet ainsi une mobilité adaptée au territoire, notamment grâce aux deux roues motrices facilitant un déplacement tout terrain. « Saint-Didier est un petit village et la trottinette électrique offre une rapidité d’action et étend les patrouilles sur des chemins difficiles d’accès en voiture », explique la municipalité.

Mobilité verte et proximité

Si la trottinette permet une certaine rapidité d’intervention et une pollution sonore très réduite, voire nulle, elle est aussi une solution écologique puisque ces engins ne consomment pas de carburant. « Au-delà des critères techniques ce nouveau moyen de locomotion favorise le contact entre les policiers et les riverains. Contrairement à la voiture, la trottinette permet plus facilement d’échanger avec les agents municipaux », abonde Chloé Bezert du service communication de la ville.

Vous avez dit Trotrx ?

A l’origine, le fondateur Christian Taillefer est un cycliste sportif de haut niveau qui conçoit et développe ses propres vélos. Il s’investit pendant plus de 10 ans au sein de grands groupes tels que Peugeot, Gitane et Cycleurope tout en se projetant vers de nouveaux produits : des trottinettes tout-terrain. Depuis 2003, il s’implique totalement dans développement de sa propre société : ‘CT concept’ sous la marque Trotrx.

Ces nouvelles trottinettes répondent aux besoins des loueurs des stations de montagne qui souhaitaient mettre à la disposition d’une large clientèle un engin de déplacement accessible et polyvalent. Avec une maintenance réduite et une conception robuste, la trottinette tout terrain Trotrx devient un produit très compétitif, présente dans plus de 450 points de location en France et en Europe.

Montagne, bord de mer, ville, campagne

Au fil des années et des retours d’expérience, la conception des trottinettes a connu des évolutions. Dès 2010, des versions électriques avec une, puis 2 roues motrices sont commercialisées ouvrant une nouvelle ère de déplacements avec plus d’autonomie et un élargissement des utilisations, en campagne et bords de mer, sur sentiers et parcours aménagés.

En 2021, une nouvelle évolution est amorcée vers une trottinette ‘utile’, plus urbaine, polyvalente et écologique avec la possibilité d’adapter au choix : top-caisse, porte bagage, caissette… Installée depuis 2 ans à proximité de la cave Clauvallis avec 5 à 8 collaborateurs, l’entreprise de Christian Taillefer prévoit une prochaine implantation de près de 1000m2 sur la zone d’activités de la route de Venasque.

Plus d’informations sur le site internet : https://trotrx.com/


Saint-Didier, Quand le Château de Thézan du XVIe siècle renaît à la vie

Le Parc naturel régional du Mont Ventoux propose une conférence sur le génie végétal ‘Adaptation à la sècheresse, les végétaux sauvages à planter dans un jardin sec’, avec Jeanne-Marie Pascal, guide nature spécialisée en ethnobotanique. Ça se passe Samedi 2 octobre de 14h à 16h, à Saint-Didier à la cave Clauvallis.

Les végétaux ont su déployer au fil de l’évolution des trésors d’ingéniosité pour s’adapter et résister aux conditions climatiques fluctuantes. Certaines plantes utilisent leurs poils, d’autres rendent leurs feuilles épineuses tandis que certaines préfèrent disparaître en été…. Les insectes qui vivent en symbiose avec ces végétaux sont capables de faire avancer la date de floraison d’une plante afin qu’elle corresponde à leur propre cycle de vie. La plante coopère car elle y a tout intérêt. «Notre flore méditerranéenne regorge de stratégies de ce type. C’est ce que vous pourrez découvrir au cours de cette conférence accessible à tous. Puis nous évoquerons les végétaux sauvages qui peuvent être plantés dans un jardin adapté à notre région,» relate Jeanne-Marie Pascal. 

Les infos pratiques

Public plutôt adultes. Sur réservation. Maximum 50 personnes. Tarif : 10 € / personne. Accès : 976 Route de la Cave – Saint-Didier. 06 10 64 81 21. Inscriptions et achat des billets ici.
MH


Saint-Didier, Quand le Château de Thézan du XVIe siècle renaît à la vie

Dans le cadre des conférences du Parc naturel régional du Mont-Ventoux, Claire Cornu, chercheuse, en partenariat avec la Fédération française des professionnels de la pierre sèche (FFPPS) propose de transmettre ses connaissances sur ‘Pierre sèche, ancestrale et innovante, pratique durable pour les territoires’.

«La maçonnerie à pierre sèche est un appareillage de moellons de pierre-tout-venant sans aucun mortier ni liant. C’est un choix constructif d’avenir : techniquement performant pour autant qu’il soit correctement mis en œuvre, économiquement pertinent et d’autant plus sur le coût global de l’ouvrage, vecteur de réservoirs écologiques, système de gestion des eaux de ruissellement rapide, emploi valorisant et non délocalisable, acteur du développement durable,» explique la Vauclusienne, diplômée en architecture et en urbanisme.

Un ingénieux système constructif

Elle est d’ailleurs une spécialiste internationalement reconnue dans le domaine des constructions en pierre sèche. Co-fondatrice de la Fédération française des Professionnels de la Pierre Sèche, elle a notamment fortement contribué à l’inscription de la Pierre sèche dans la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco (Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture).Cette conférenceparticipe à la réflexion sur la mise en valeur d’un patrimoine identitaire du Géant de Provence et des Monts de Vaucluse.

Les infos pratiques

Conférence sur la pierre sèche. Mercredi 8 septembre. 18h-20h. Salle polyvalente de Saint-Didier. Rue le Cours. Entrée libre. Tout public. Réservation et Pass sanitaire obligatoire. 04 90 63 22 74 contact@parcduventoux.fr & www.parcduventoux.fr
M.H.

https://www.echodumardi.com/tag/saint-didier-2/page/3/   1/1