2 août 2025 |

Ecrit par le 2 août 2025

Don du sang : des pénuries récurrentes de collectes en France

En France, on compte actuellement un peu plus de 1,5 million de donneurs annuels (et près de 2,7 millions de dons), mais ces chiffres ne sont malheureusement pas suffisants pour couvrir tous les besoins. En effet, les stocks de sang se retrouvent souvent à un niveau critique dans le pays, et les appels à la mobilisation des donneurs sont fréquents, notamment en période estivale.

Le 13 juin, l’Établissement français du sang (EFS) a déploré une pénurie de dons dans la région Grand Est, où il « manque environ de 2000 à 3000 poches de sang pour être au bon niveau pour l’été », selon un chargé de communication de l’organisation relayé par France Bleu. Outre pour les patients perdant beaucoup de sang (blessure, chirurgie), les besoins en sang ou en plasma sanguin sont également importants pour les personnes atteintes de maladies du sang (cancer, hémophilie, etc.).

Comme le montrent les données de l’EFS compilées dans notre infographie, les collectes de sang connaissent une tendance à la baisse en France depuis un peu plus d’une décennie, et ce, alors même que la population du pays augmente (+2,5 millions de personnes entre 2010 et 2020). Entre 2008 et 2012, on recensait entre 1,6 et 1,7 million de donneurs annuels en France, contre environ 1,5 million l’an dernier, soit 100 000 à 200 000 donneurs en moins. En parallèle, le nombre moyen de dons par donneur n’a que peu évolué sur la période étudiée, fluctuant de 1,6 à 1,8 par an.

Où le don de sang est-il le plus courant en Europe ?
Il y aurait près de 120 millions de dons de sang chaque année dans le monde, selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé. En Europe, la propension de la population à faire don de son sang pour sauver des vies varie considérablement d’un pays à l’autre. En chiffres absolus, les pays les plus peuplés enregistrent plusieurs millions de dons par an, comme par exemple l’Italie (autour de 3,0 millions) et la France (près de 2,7 millions).

Mais comme le montre notre carte, en proportion de la population, c’est la Grèce qui arrive en tête de liste des pays couverts par les données de l’European Blood Alliance, avec 52,6 dons de sang annuels recensés pour 1 000 habitants, suivie de l’Italie (50,4 pour 1 000) et de la Belgique (49,5 pour 1 000). En France, le taux de dons se situe à près de 42 pour 1 000 personnes, tandis qu’il descend autour de 25 pour 1 000 au Royaume-Uni, en Lituanie et en Irlande, qui affichent les valeurs les moins élevées des pays étudiés dans la région.

Les différences entre les pays d’Europe sont dues à plusieurs facteurs, tels que nombre de centres de transfusion sanguine présents sur le territoire, permettant au plus grand nombre d’accéder au don, ou encore l’efficacité des campagnes de santé publique. Plus globalement, divers facteurs culturels et sociaux peuvent également jouer un rôle important dans les motivations et les comportements liés au don de sang.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Don du sang : des pénuries récurrentes de collectes en France

La Journée mondiale du donneur de sang est organisée chaque 14 juin par l’Organisation mondiale de la santé dans le but de sensibiliser les populations aux enjeux des dons de sang et de souligner la contribution des donneurs volontaires.

Chez les êtres humains, il existe quatre groupes sanguins (A, B, O et AB) qui se différencient par la présence ou combinaison des antigènes A, B et O, et qui sont dits « positifs » ou « négatifs » selon la présence (ou non) de l’antigène D (ou facteur Rhésus) à la surface des globules rouges. Ainsi, chaque groupe sanguin possède des propriétés différentes, notamment en matière de transfusions possibles entre individus. Par exemple, le groupe O- est celui des « donneurs universels » : ils peuvent donner leur sang à n’importe qui, mais ne peuvent recevoir que du sang O-. À l’inverse le groupe AB+ est celui des « receveurs universels » : ils peuvent recevoir du sang de tous les groupes sanguins, mais ne peuvent en donner qu’aux personnes AB+.

Comme le suggère la carte ci-dessous, le groupe sanguin O+ est le plus courant au sein de l’humanité. Si le groupe A+ est le plus répandu dans la grande majorité des pays d’Europe, la proportion de O+ est également relativement élevée sur le continent (autour de 35 % à 40 % en France, en Belgique, en Suisse et en Espagne, par exemple). Les pays où l’on observe la prépondérance la plus nette d’un groupe sanguin donné sont l’Équateur, le Pérou et le Zimbabwé, avec respectivement 75 %, 70 % et 63 % de sang O+.

Seuls deux pays répertoriés dans la base de données de World Population Review présentent une proportion plus élevée de groupe B+ : le Pakistan et le Bangladesh (plus de 30 %). L’Inde affiche également l’un des pourcentages les plus élevés de sang B+ (32 %), mais c’est le groupe O+ qui domine de peu dans le pays. Le groupe sanguin le plus rare dans le monde est le groupe AB- (1 %), alors que les « donneurs universels » (O-), ne représentent généralement que 1 % à 9 % de la population selon les pays, les taux les plus élevés étant notamment mesurés au Brésil, au Royaume-Uni, en Espagne et en Australie.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Don du sang : des pénuries récurrentes de collectes en France

Connaissez-vous votre groupe sanguin ou celui de vos proches? Si c’est le cas, vous serez surpris d’apprendre qu’un grand nombre de personnes ne le connaissent pas, et encore moins savent-elles à quel point leur groupe sanguin est compatible avec les autres en cas d’urgence.

Tous les êtres humains n’ont pas le « même » sang et les groupes sanguins ne sont pas répartis de la même manière dans le monde. Chaque personne possède l’un des groupes sanguins A, B, AB ou 0. L’antigène Rhésus RhD est un autre caractère distinctif. Sa présence indique que le sujet est Rhésus positif (RhD positif), son absence, Rhésus négatif (RhD négatif).

Comme le montre notre graphique qui se base sur les données de l’American Society of Hematology, il peut y avoir d’importantes différences dans le nombre de groupes sanguins que votre corps accepterait dans le cas d’une transfusion. Si vous avez le type AB+, vous avez le luxe de pouvoir accepter tous les groupes sanguins, alors qu’un porteur du groupe sanguin O- est sévèrement restreint, ce groupe n’étant compatible uniquement avec du sang O-, ce qui en explique la très forte demande.

En France, les groupes les plus répandus sont A et O (44 % et 42 %), alors que les groupes B et AB ne représentent que respectivement 10 % et 4 % de la population.

De Claire Jenik pour Statista


Don du sang : des pénuries récurrentes de collectes en France

Lors d’un don de sang, il est crucial de savoir si le donneur et le receveur sont compatibles. Tous les êtres humains n’ont pas le « même » sang et la distribution des groupes sanguins varie selon les caractéristiques génétiques des populations. À l’échelle mondiale, le plus fréquent est le groupe O et le plus rare est le groupe AB.

Comme le montre notre graphique, en France, les groupes les plus répandus sont A et O (44 % et 42 %), alors que les groupes B et AB ne représentent que respectivement 10 % et 4 % de la population. Les peuples indigènes d’Amérique du Sud sont très majoritairement de groupe O, ce qui est particulièrement visible avec les chiffres du Pérou (71 % des individus). Quant au groupe sanguin B, il est très fréquent en Inde (40 %) et globalement assez répandu dans les pays d’Asie du Sud, comme au Vietnam par exemple (31 %).

De Claire Jenik pour Statista

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