20 avril 2024 |

Ecrit par le 20 avril 2024

Où sortir ce soir?

Qui ne n’est posé au moins une fois cette question sans trop avoir d’idée ? Où s’informer si on veut aller au spectacle ou voir une exposition ? Pas évident. On peut affirmer qu’il existe une dichotomie importante entre l’offre culturelle d’un territoire et ce que ses habitants en connaissent ou en savent. A l’heure du numérique et de l’intelligence artificielle c’est tout à fait étonnant. La culture fait-elle de la résistance au numérique ?

La culture fait-elle de la résistance au numérique ?

Les Parisiens ont de la chance sur au moins un point, ils ont l’Officiel des Spectacles, un guide hebdomadaire papier et aujourd’hui numérique qui se veut exhaustif. Tous les films, concerts, spectacles, expositions, visites et activités pour les plus jeunes de la région parisienne y sont répertoriés avec toutes les informations pratiques nécessaires. Dans le Vaucluse, comme sur d’autres territoires, il n’existe malheureusement pas de support comparable. Si on cherche par exemple un spectacle vivant il faut partir dans des recherches longues et pas toujours fructueuses. Certes, il y a bien les sites de billetteries en ligne qui s’efforcent de répertorier le maximum d’événements. Mais les petits spectacles, les initiatives locales n’y sont pas proposés. On peut aussi s’abonner aux newsletter des salles que l’on aime. Mais comment avoir une vue d’ensemble ?

La place de la culture dans les médias n’est pas à la hauteur de la richesse et de la diversité de la création

Certes, il y a aussi les journaux qui réalisent des critiques et mettent en avant certains événements culturels. Mais pour un article combien sont-ils à ne pas avoir accès aux colonnes ou aux micros de la presse ? La place de la culture dans les médias n’est pas à la hauteur de la richesse et de la diversité de la création. C’est normal vous dirons les responsables de ces médias, la culture ne fait pas beaucoup d’audience. Ce n’est pas que la culture n’intéresse personne c’est que la thématique n’intéresse pas forcément tout le monde et au même moment. Une critique sur un spectacle de danse ne suscitera que l’intérêt qu’auprès des amateurs de cette discipline, qui ne sont sans doute pas majoritaire dans le lectorat d’un journal. A moins que ce soit un grand nom de la danse. On touche là le cœur du sujet. Comment sortir du mainstream et mettre en lumière la nouveauté et le différent ? C’est essentiel puisqu’il s’agit de l’avenir et du renouvellement. Si on ouvre pas d’avantage sur la nouveauté on risque de tourner en rond assez rapidement. C’est d’ailleurs un peu ce qui se passe aujourd’hui avec la création musicale actuelle qui n’offre malheureusement pas dans sa représentation média la richesse de ce qu’elle est réellement aujourd’hui.

Comment sortir du mainstream et mettre en lumière la nouveauté et le différent ?

A un moment où même votre compagnie d’assurance vous envoie un sms pour vous prévenir qu’il va faire très chaud et qu’il est important de s’hydrater, nous ne sommes pas en capacité de nous prévenir qu’autour de nous il y a peut-être un spectacle qui pourrait nous plaire. On recueille nos données personnelles de partout avec nos parcours numériques, mais étonnamment rien sur la culture. Serait-elle pas suffisamment marchande ? C’est certainement une bonne nouvelle, mais pour une fois que le numérique pourrait avoir une utilité culturelle…


Où sortir ce soir?

Ayant été déclarés comme «non essentiels», le spectacle vivant et la culture en général ont été des victimes collatérales de la gestion de la crise sanitaire. Les mois ont passé et on peut dire aujourd’hui que la création artistique n’est pas morte, même si de nombreux artistes, entreprises et projets ont bu la tasse. Les premiers bilans des manifestations comme le festival d’Avignon montrent que le public a été au rendez-vous. Enfin une bonne nouvelle !

Les organisateurs du Off n’hésitent pas à dire que 2023 aura été l’année de tous les records. 1491 spectacles dont 466 créations, 1270 compagnies, 2 millions de billets vendus et près de 27 millions de CA. Voilà pour les chiffres. Pour le In le bilan est également largement positif. Bref, nous pourrions y voir là une occasion de se réjouir et de faire la démonstration que la culture et le spectacle vivant sont en définitive essentiels à la vie. Et bien non. On va trouver quelques chose qui ne va pas.

Les organisateurs du Off n’hésitent pas à dire que 2023 aura été l’année de tous les records.

En effet, l’année prochaine avec les JO qui se tiendront en France (pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire), le festival d’Avignon sera avancé d’une semaine. Catastrophe et que n’avons-nous pas entendu ? Comment ferons les comédiens pour faire garder leurs enfants ? Comment s’organiser pour la mise en place dans les lieux scolaires libérés le 28 juin ? Comment se loger fin juin ? On en appelle à la mise en place d’un fond de solidarité pour compenser le manque à gagner de la première semaine.

Demander des aides dans la perspective d’une éventuelle déconvenue dont on ne sait rien pourrait déjà être en soi critiquable. Pas sûr que les collectivités appelées à mettre la main à la poche puissent financer par anticipation des hypothétiques pertes de fréquentation et de CA.

Le négatif n’est plus l’accident qui vient perturber le positif, il devient l’élément de langage dominant et récurrent.

Même si les questions posées sont totalement légitimes et compréhensibles, ont-elles leur place ici et maintenant ? Ne pourrait-on pas avant tout savourer cette victoire de la culture ? Et battre en brèche tous ceux qui considéraient la culture comme non essentielle ? Pourquoi faut-il aller chercher systématiquement ce qui ne va pas comme si le bon fonctionnement n’était plus la norme. Le négatif n’est plus l’accident qui vient perturber le positif, il devient l’élément de langage dominant et récurrent. Ca en devient fatiguant. Peut-être que l’année prochaine nous pourrions voir dans l’un des spectacles du Off une pièce sur ce thème. Ce serait sans aucun doute le moyen d’en rire !


Où sortir ce soir?

Dans la rubrique « ça pourrait aller mieux », particulièrement chargée en ce moment, on pourrait également y ajouter le secteur de la culture. Déjà sérieusement secoué avec la gestion de la crise sanitaire, la culture est aujourd’hui aussi victime du retour de l’inflation, qui impacte sérieusement le pouvoir d’achat. On ne peut que réfléchir à deux fois avant d’aller au cinéma ou au spectacle. Surtout si, pour moins cher, on peut le faire de chez soi. Faut-il s’y résigner ?

Le 3 aout dernier, conférence de presse de clôture du festival d’Avignon. Présentation du bilan de l’année 2022. Côté Off, les responsables annoncent un recul de la fréquentation de 10 %. Ce qui en soit n’est pas dramatique. Côté salles obscures la potion est plus amère. Les entrées accusent une baisse de 34%. Un mauvais film.

Pour le spectacle vivant, la situation est plus contrastée avec d’un côté les têtes d’affiches, les stars, qui continuent à faire le plein de spectateurs. De l’autre, les artistes moins en vue qui peinent à remplir leurs salles. C’est un peu comme pour le cinéma il n’y a que les blockbuster qui marchent, laissant ainsi peu ou pas de place à l’ambitieux, au différent, à l’alternatif. Une négation même de ce que devrait être la culture : ouvrir de nouveaux horizons, élargir le champs des possibles, casser les codes… L’expérience culturelle doit savoir s’enrichir de différences, de nouveaux talents. Elle doit surprendre, interroger et nous aider à grandir. Que deviendra-t-elle si elle se standardise, s’homogénéise, se globalise ? On ne peut se résoudre à voir la culture n’être plus qu’un simple bien de consommation.

Lire également : “56e édition du festival Off d’Avignon, tout sur le bilan“

Osons nous faire du bien
Je fais partie de ces gens qui pensent que la culture et l’éducation devraient, plus que jamais, conduire le destin de ce monde devenu fou. Alors donnons-nous toutes les chances et chacun de notre côté faisons l’effort de retrouver le chemin des salles. Et ici en Provence, l’offre est plus qu’abondante, mais jusqu’à quand ? Les théâtres sont nombreux, les initiatives plurielles, chacun peut y trouver ce qui le fera vibrer. Osons nous faire du bien. C’est un acte limitant. La culture doit être à notre image : diverse et originale avec une bonne dose de folie et d’irrévérence.

Je fais tout à la maison
Si avec la crise sanitaire les restrictions de circulation ont incité à la pratique du « je fais tout à la maison », la flambée actuelle des coûts de la vie pourrait aujourd’hui en généraliser l’utilisation. Soyons vigilent et ne laissons pas le numérique s’accaparer de tout, car en définitive il s’agit de nous, de notre liberté.

Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.


Où sortir ce soir?

Spectacle vivant, scènes numériques’ revient pour une deuxième édition du 9 au 17 juillet. A l’initiative d’un regroupement d’acteurs de la Région Sud, l’évènement invite à penser les questions de transition et d’innovation numériques.

A l’initiative d’un regroupement d’acteurs de la Région Sud, engagés dans les croisements entre art et innovation technologique, ‘spectacle vivant, scènes numériques’ invite les professionnels du spectacle et des arts vivants à penser les questions de transition et d’innovation numériques au sein des ‘Ateliers de la pensée’ du Festival d’Avignon.
En 2022, 10M € seront investis dans le déploiement de solutions pour les ‘expériences augmentées du spectacle vivant’ : hybridation, virtualisation, augmentation des arts de la scène sont les maîtres-mots de ces nouveaux modèles, où tout reste à inventer.
Au-delà des questions d’innovation technologique, les organisateurs de l’évènement sont convaincus que cet enjeu de transformation du spectacle vivant est d’abord un enjeu d’articulation des formats, des esthétiques, des modèles économiques et des relations au public.
Ainsi, après une première édition en 2021, ‘spectacle vivant, scènes numériques’ revient pour une deuxième édition du 9 au 17 juillet.  

Les 9 et 10 juillet : rencontres professionnelles au Grenier à Sel

Durant deux jours, les professionnels du spectacle et des arts vivants sont invités à penser les questions de transition et d’innovation numériques lors de tables rondes, focus, conférences et rendez-vous professionnels avec de nombreux invités.

Du 11 au 15 juillet : culture tech corner aux salons Kennedy de la CCI de Vaucluse
Durant cinq jours, découvrez 32 solutions innovantes et tech au service du spectacle vivant. Au programme : stands, espace de démo pour la VR, ateliers de Audiens et Proarti, conférence illustrée, rendez-vous ‘one to one’ et bien d’autres.

Ouverture officielle du corner le 11 juillet à 10h30. Sur réservation.

Du 9 au 17 juillet : expériences numériques au Grenier à Sel
Découvrez deux projets artistiques, entre performance théâtrale et installation numérique, et expérimentez les nouvelles formes proposées par les artistes.

Un évènement co-organisé par Dark Euphoria, La Manufacture, Le Grenier à Sel et La French Tech Grande Provence dans le cadre des Ateliers de la Pensée du Festival d’Avignon et dans le cadre du projet européen Real-in Creative Europe de la Commission Européenne, organisé en partenariat avec Hacnum, Réseau national des arts hybrides et cultures numériques.

Découvrez le programme complet en cliquant ici.

J.R.


Où sortir ce soir?

A l’issue de 20 jours de sélection par un jury de 10 personnes, les prix ‘Tournesol’, prix de l’écologie du spectacle vivant, ont été décernés sur la péniche espoir à la Barthelasse.

La remise s’est déroulée en présence de nombreux artistes, directrices et directeurs de théâtre, élus et responsables associatifs, ainsi que les deux parrains de cette 12ème édition du tournesol, l’auteur et metteur en scène Philippe Chuyen (les pieds tanqués, prix ‘Tournesol 2012’) et le chanteur HK.

Trois prix furent attribués sur les sept spectacles sélectionnés dans le dernier top 7 du 20 juillet. Le prix ‘Tournesol coup de cœur’ a récompensé ‘Nina Lisa’, de Thomas Predour et Isnelle da Silveira, la Manufacture. Le prix ‘Tournesol climat’ a été attribué à ‘La fin du monde va bien se passer’ de et par Yvon martin, à la Factory, chapelle des Antonins. Enfin, le ‘Grand prix Tournesol 2021’ a été décerné à ‘L’Etat contre Nolan’, de la Cie Darius, à la Scierie.

Les 4 autres nominés étaient ‘Home’ joué aux Doms, ‘Acid cyprine’ joué à la Factory l’Oulle, ‘Climax’ à l’espace Alya et ‘Life on mars’, encore à la Factory.

Les deux parrains du Tournesol 2021.

Où sortir ce soir?

« Résiste » chantait France Gall… « Résistons » lui ont répondu, samedi après-midi, les acteurs culturels, les élus et le public d’Avignon par une manifestation d’environ 300 personnes sur l’emblématique place du palais des papes, à quelques mètres de la fameuse cour d’honneur où ont résonné les voix de Maria Casarès, Jeanne Moreau, Philippe Noiret ou Gérard Philipe.

« La peur des gouvernants est devenue un diktat. »

Citant l’auteur antillais Edouard Glissant, Greg Germain, ancien président du festival Off, martèle : « ‘La culture est de haute nécessité dans la vie des hommes’. Avignon a été en 2000 et reste aujourd’hui la capitale de la culture. Je suis là pour transmettre le message à tous mes frères créateurs d’Outre-Mer, les artistes, les intermittents. » Et d’ajouter : « Partout ailleurs qu’en France, les théâtres sont ouverts et il n’y a eu aucun cluster. En Espagne, au Portugal, au Monténégro, en Serbie, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Ici la peur des gouvernants est devenue un diktat. »

Le tout nouveau président du Off, Sébastien Benedetto enchaîne : « Ici, on n’a pas peur, notre destin d’artiste c’est de jouer. On n’est ni aveugle, ni inconscient, ni irresponsable. On prend notre mal en patience malgré l’arbitraire. J’espère juste qu’avec notre ministre, Roselyne Bachelot, qui se bat comme une lionne, nous obtiendrons satisfaction pour que l’édition 2021 du festival d’Avignon ait lieu en respectant rigoureusement les gestes barrières, l’aération des salles et surtout le sens de circulation du public. »

Gérard Gélas, le patriarche du Théâtre du Chêne Noir insiste « La peur est le pire des poisons, elle est destructrice. Ici, à Avignon, le cœur de la culture bat toute l’année, pas seulement l’été, pendant le festival. Avec ce confinement nous sommes séparés, sinistrés alors que les trains et les métros sont bondés, allez comprendre… Le théâtre est un lieu de vie, d’échanges indispensables. »

« Nous demandons, comme ailleurs en Europe, la réouverture des musées, théâtres, salles de spectacle et cinémas… »

« Nous voulons réaffirmer que la culture est vitale, essentielle à nos vies, à notre équilibre. Elle ouvre nos esprits, elle nourrit nos pensées, elle favorise les rencontres et les découvertes. Sans culture, il n’y a ni liberté ni émancipation » ajoute Cécile Helle. La maire d’Avignon poursuit : « pendant que les supermarchés et lieux de culte sont ouverts, les cinémas, théâtres, salles de spectacle et musées sont toujours fermés. Quelle est cette France à deux vitesses ? La ville d’Avignon se doit d’incarner cette résistance. Nous vous appelons pour que la culture rayonne pleinement et que tous, créateurs, auteurs, musiciens, danseurs, techniciens, producteurs et diffuseurs puissent à nouveau exprimer leurs talents. » Elle conclut : « nous demandons, comme ailleurs en Europe, solennellement, la réouverture des musées, théâtres, salles de spectacle et cinémas dans le respect absolu des préconisations sanitaires… »

Pour traduire cette volonté farouche de jouer malgré tout, la 13e édition de ‘Fest’Hiver’ le festival de théâtre des scènes permanentes d’Avignon (Balcon, Carmes, Chêne Noir, Chien qui fume, Halles, Transversal) se déroulera du 22 janvier au 3 février chez vous, sur You Tube.


Où sortir ce soir?

«Un festival Off ESSENTIEL», tel est le maître mot énoncé par Sébastien Benedetto, nouveau président du festival Off qui se tiendra du 7 au 31 juillet  2021.

Avancer ensemble, en ordre de marche et de bataille
La conférence de presse d’AFC qui a réuni par visio-conférence des membres du conseil d’administration d’Avignon Festival et Compagnie (AFC), des journalistes locaux et parisiens, des compagnies et artistes, des membres de la Fédération des Théâtres indépendants – dont deux membres récemment élus au bureau AFC- vient, bien sûr, à point nommé pour annoncer les dates du festival off 2021 et l’élection de son nouveau président Sébastien Bénédetto.

Un nouveau président pour AF&C
Celui-ci après les remerciements d’usage n’a pas renié sa filiation –fils d’André Benedetto, un des fondateurs du off- et a réaffirmé sa volonté d’un festival solidaire et conforme aux valeurs de respect et d’égalité. L’ancien président Pierre Beffeyte a tenu à réexpliquer sa démission qui n’est que celle d’un poste et non de son engagement : «j’ai atteint les limites du bénévolat du Off et ai eu à prendre la difficile décision d’annoncer la non-tenue du off 2020, je suis la personne qui a géré la crise, ce  n’est pas à la même d’être celle de la reconstruction.» Il a appuyé avec conviction la candidature de Sébastien Benedetto qui aura, lui, à reconstruire et à fédérer avec une belle légitimité locale. Les débats internes existent toujours mais il semble acquis de l’urgence de faire taire, pour un temps, les distensions pour avancer ensemble et relancer la dynamique.

Un festival essentiel pour être un festival de relance
Les compagnies, les artistes, les commerçants et restaurateurs ont été privés de commandes, de publics, de salaires et  le public du spectacle vivant. Il faut donc rattraper une saison mais surtout redémarrer pour devenir le symbole de la relance. On ne rappellera jamais assez les retombées économiques du Festival dans la Cité des Papes et alentours : 150 000 personnes et  100 M€ de retombées économiques.

Travailler à la relance
Avec des contraintes sanitaires maintenues en juillet, les jauges risquent d’être réduites, les compagnies seraient donc en droit de demander de baisser le prix de location des théâtres. Les théâtres ont aussi une logique économique à sauvegarder. La solution ? Aider les compagnies et les artistes autrement. Plusieurs pistes ont été évoquées lors de près de 10 réunions depuis novembre 2020. Ainsi, le fonds de professionnalisation créé en 2017 va être élargi «pour aider un maximum d’artistes». Il complètera le Fonds d’urgence abondé en juillet par l’Etat. Mais le Off n’étant pas subventionné, le nouveau Conseil d’administration d’AF&C va aller démarcher les collectivités territoriales après avoir également sollicité les partenaires habituels : Fondation Face, Spedidam etc.. qui abondent ce fonds de professionnalisation. Beaucoup de pistes sont encore en discussion qui auront sûrement à être validés en Assemblée générale extraordinaire d’après Laurent Rochut, théatre La Factory, mais « après une économie de la réparation, il faut résolument aller vers la relance».

Des pistes et réflexions pour un festival plus solidaire et écoresponsable.
La crise sanitaire et l’annulation du off 2020 auront permis à ce temps suspendu de réinterroger l’économie du off et de remettre en cause ou pas certaines pratiques. Ainsi la trésorière Alexia Vidal a rappelé la consultation publique qui a obtenu 862 réponses avec 2 questions volontairement très ouvertes «Quel est pour vous le festival idéal ? Et Comment y parvenir ?»

Retour d’expérience
Toutes les  idées ont été retenues et classées par thématiques devenant ainsi des documents de travail  pour une réflexion à mener avant mai 2021. Trois groupes de travail vont bientôt être mis en place – dans un premier temps en visio – : Quel festival pour demain ? (l’éthique, solidarité, la viabilité) ;  Quel festival pour les publics (accessibilité, billetterie, communication) ; Quel festival pour les professionnels (résidence, programmation, intermittence).

Les interrogations récurrentes
Les questions dans la salle virtuelle n’ont pas manqué de refaire surgir les interrogations récurrentes : Pourquoi des dates différentes entre In et Off ? ; Pourquoi a-t-on rendu de l’argent à l’Etat, le fonds d’urgence n’ayant pas été complètement dépensé ? ; Affichage ou pas dans la ville ? ; Billetterie centralisée ? Contrôle ou pas des loyers pour les festivaliers et les compagnies ? ; Edition d’un guide des bonnes pratiques ? Les réponses dans les prochains mois seront déterminantes pour la survie d’un des plus grands festivals au monde de théâtre et donneront un signal fort ou pas d’optimisme et de relance pour tout le spectacle vivant en France. Essentiel n’est pas un mot vain !

Michèle Périn


Où sortir ce soir?

«En solidarité avec le monde culturel, nous demandons, comme ailleurs en Europe, solennellement, la réouverture des musées, des théâtres, des salles de spectacles et des cinémas dans le respect absolu des préconisations sanitaires.» C’est ainsi que la mairie d’Avignon et les Scènes d’Avignon lancent un grand rassemblement devant le Palais des Papes samedi 16 janvier à 12h pour réaffirmer que la culture est vitale et essentielle.

«Nous vous appelons tous, acteurs culturels, amoureux de culture, avignonnaises, avignonnais à vous mobiliser pour que la culture, essentielle à nos vies, et formidable facteur d’attractivité, rayonne à nouveau pleinement et que créateurs, auteurs, metteurs en scène, musiciens, danseurs, compagnies, acteurs, techniciens du spectacle, directeurs d’établissement, producteurs, diffuseurs puissent à nouveau exprimer leurs talents.»

Les signataires
Les premiers signataires sont : Cécile Helle maire d’Avignon ; Serge Barbuscia Président des Scènes d’Avignon et directeur du théâtre du Balcon ; Gérard et Julien Gélas directeurs du théâtre du Chêne noir ; Alain et Alexandra Timar directeurs du théâtre des Halles ; Gérard et Danièle Vantagiolli, directeurs du théâtre du Chien qui fume ; Sébastien Benedetto directeur du théâtre des Carmes et Laetitia Mazzoleni directrice du théâtre le Transversal.


Où sortir ce soir?

Dans le cadre de la 75e édition du Festival d’Avignon et en attendant la programmation complète qui doit être dévoilée en mars,  la rencontre mensuelle à la FabricA accueillera la chorégraphe Mylène Benoit.

Avec «Archée»,  Mylène Benoit propose une pièce d’anticipation sur la question très ancienne du matriarcat. Un spectacle qui vient sonder le passé et inventer des rituels de réappropriation des gestes féminins disparus de l’histoire officielle de l’humanité. La chorégraphe rassemble au plateau neuf danseuses, chanteuses, musiciennes autour de modes de révolte qui puisent dans la fiction, dans les corps armés par l’arc ou par la danse, le chant et le cri. « Nous souhaitons dépasser l’adversité réciproque, convoquer une mémoire équitable, afin de nous réparer, de réarmer ensemble l’avenir des hommes et des femmes. »

Visio conférence mode d’emploi
La rencontre sera animée par le journaliste Michel Flandrin. En direct de la Fabrica, elle pourra se suivre sur festival-avignon.com et sur facebook.com/festival.avignon. Vous pourrez poser vos questions sur la page de l’événement ou en direct de la rencontre en commentaires de la vidéo.

Visio-conférence avec Mylène benoit. Mardi 12 janvier 2021 à 19h.

Michèle Périn

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