13 septembre 2025 |

Ecrit par le 13 septembre 2025

La richesse fait-elle le bonheur ?

La question de savoir si la richesse fait le bonheur est présente dans l’esprit de l’humanité depuis longtemps, probablement au moins depuis l’apparition des premières monnaies, il y a plus de quatre millénaires. Notre infographie tente de s’approcher d’une réponse, tout du moins à l’échelle mondiale. Les données présentées ci-dessous représentent, d’une part, les scores obtenus par les 133 pays étudiés sur l’indice mondial du bonheur (axe X du graphique) et, d’autre part, leur produit intérieur brut par habitant (axe Y).

Comme l’indique la répartition des pays (points verts) et la ligne de tendance correspondante, il existe une corrélation entre ces deux variables : plus le PIB par habitant d’un pays est important, plus sa population a tendance à obtenir un indice de bonheur élevé. Le coefficient de corrélation (compris entre -1 et +1) atteint une valeur de 0,69, ce qui traduit une forte association positive entre ces variables.

Toutefois, Il existe des écarts importants entre les pays et quelques données dites « aberrantes », qui contrastent grandement avec la plupart des autres valeurs mesurées. Par exemple, le PIB par habitant de Hong Kong (HK), qui s’élève à 49 700 dollars, est relativement important (supérieur à celui de la France : 42 300 dollars), mais son indice de bonheur de 5,3 est en relation plutôt faible : similaire à celui de nombreux pays qui affichent un PIB par habitant inférieur à 10 000 dollars (comme l’Algérie, l’Albanie et l’Indonésie).

À l’inverse, d’autres pays comme le Costa Rica et la Roumanie, dont le PIB par habitant (13 000 à 15 000 dollars) est plus de trois fois inférieur à celui de la France et du Royaume-Uni, parviennent à obtenir un indice de bonheur relativement élevé, puisque comparable à ces deux derniers (environ 6,6 points contre respectivement 6,7 et 6,8).

En conclusion, s’il existe bien un lien entre le niveau de richesse de la population et le bonheur ressenti dans un pays, d’autres facteurs sont également déterminants, tels que le contexte sociopolitique, le cadre et les conditions de vie (santé, éducation, libertés, etc.), ou encore la façon dont les richesses nationales sont utilisées et redistribuées.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La richesse fait-elle le bonheur ?

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) a publié son dernier rapport concernant l’état de la liberté de la presse dans le monde. La majorité des personnes interrogées dans les deux tiers des pays étudiés (118 pays sur 180) ont affirmé que les acteurs politiques de leur pays étaient « souvent ou systématiquement impliqués dans des campagnes massives de désinformation ou de propagande ». Parallèlement, RSF constate que le développement de l’intelligence artificielle bouleverse le secteur déjà fragile des médias.

Comme le montre notre graphique, 31 pays ont été classés dans la pire catégorie de l’indice – la situation de la presse y est jugée « très préoccupante ». 42 pays se trouvent dans une situation « difficile » et 55 « problématique », tandis que 52 pays présentent une situation « satisfaisante » ou « favorable ».

Depuis des années, la Norvège est considérée comme un exemple positif en matière de liberté de la presse. Alors que les conditions offertes aux journalistes sont déjà exemplaires dans ce pays, le gouvernement a également créé une commission chargée d’empêcher la propagation de fake news et de discours haineux sur Internet.

Parmi les pays où la liberté de la presse est la plus restreinte, on trouve surtout des pays asiatiques comme l’Iran, le Vietnam et la Chine, où le plus grand nombre de professionnels de l’information sont emprisonnés en raison de leur travail dans le monde. La dernière place du classement est toujours occupée par la Corée du Nord, où la presse est de fait intégralement détenue et contrôlée par le gouvernement.

Selon les chercheurs de l’ONG, c’est surtout le « chaos informationnel » et la désinformation qui exercent une influence négative sur la liberté de la presse dans le monde – l’espace d’information en ligne mondialisé et non réglementé favorisant la propagation des fake news et des actions de propagande. Même les démocraties ne seraient pas protégées contre la menace de la désinformation. Selon le rapport, les acteurs politiques d’au moins 118 des 180 pays étudiés ont été directement impliqués dans des campagnes de désinformation.

Ce phénomène a également été observé durant l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, avec une guerre de propagande qui a précédé le conflit armé. Sur le sol européen, la hausse des tensions sociales et politiques semble également alimentée par les réseaux sociaux et les nouveaux médias d’opinion, notamment en France, où les partis d’extrême droite bénéficient d’une exposition croissante et où la population semble de plus en plus polarisée politiquement.

De Claire Villiers pour Statista

Les pays qui emprisonnent le plus de journalistes
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) publie chaque année un rapport sur le nombre de journalistes détenus en prison en raison de leur profession dans le monde. D’après l’association, 363 journalistes étaient derrière les barreaux en décembre 2022. Un nouveau record, après en avoir dénombré un peu plus de 300 à la fin de l’année 2021.

L’année dernière, les cinq pays qui emprisonnaient le plus de journalistes étaient l’Iran, la Chine, le Myanmar, la Turquie et la Biélorussie. Comme le décrit le CPJ, « les efforts de plus en plus oppressifs des gouvernements autoritaires pour étouffer la presse s’expliquent par la volonté de contenir le mécontentement qui gronde dans un monde perturbé par le Covid-19 et les retombées de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine ».

En Iran, des dizaines de journalistes figurent parmi les quelque 14 000 Iraniens arrêtés lors de la répression des manifestations déclenchée par la mort en garde à vue de Mahsa Amini, une étudiante de 22 ans arrêtée en septembre 2022 pour avoir prétendument enfreint la loi iranienne sur le hijab.

En Chine, les autorités ont renforcé la censure numérique lors des manifestations contre la politique zéro-Covid qui se sont déroulées l’année dernière, et plusieurs journalistes auraient été détenus alors qu’ils couvraient les manifestations.

Quant au Myanmar, après la survenue du coup d’État militaire en 2021, ce pays a été propulsé au deuxième rang mondial des pires pays en matière d’emprisonnements de journalistes. Le nombre de journalistes emprisonnés au Myanmar est passé à au moins 42 en décembre 2022 (contre 30 l’année précédente).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La richesse fait-elle le bonheur ?

La réforme des retraites en France a été promulguée le 15 avril, mais certaines possibilités sont toujours sur la table pour empêcher son application finale, comme par exemple une décision du Conseil d’État ou l’éventuelle organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP). Une demande portée par la gauche à nouveau rejetée ce mercredi 3 mai par le Conseil constitutionnel. Une première demande avait déjà été rejetée le mois dernier au motif qu’elle ne répondait aux critères établis par la Constitution.

Comme le montre notre infographie, l’organisation de référendums nationaux est plutôt rare en France. Sous la Ve République (c’est-à-dire depuis le 4 octobre 1958), on compte seulement neuf référendums, principalement des référendums législatifs prévus à l’article 11 de la constitution. Les taux de participation sont très variables selon les thèmes et seuls deux référendums ont débouché sur une victoire du « non ». Il s’agit du référendum de 1969 sur la réforme du Sénat et la régionalisation, qui avait conduit à la démission du président Charles de Gaulle, et de celui de 2005 sur la ratification du traité de constitution pour l’Europe, dernier référendum national en date à ce jour.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La richesse fait-elle le bonheur ?

Les inégalités d’espérance de vie entre les groupes socioprofessionnels résultent d’un ensemble de facteurs. Comme le résume l’Observatoire des inégalités, « la qualité et l’accessibilité du système de soins jouent un rôle secondaire par rapport aux conditions et à la durée du travail, l’attention portée au corps, l’alimentation ou les modes de vie en général ». C’est ce qui explique en partie que l’espérance de vie des femmes est globalement plus élevée que celle des hommes.

Depuis les années 1970 en France, l’espérance de vie à l’âge de 35 ans a augmenté en moyenne de 5,5 ans pour les femmes et de 6,7 ans pour les hommes. Mais comme le révèlent les données de l’Insee présentées dans notre graphique, les inégalités sociales vis-à-vis de l’espérance de vie n’ont en revanche pas diminué. Ainsi, l’écart moyen d’espérance de vie à 35 ans des ouvriers par rapport aux cadres supérieurs est resté d’environ 6 ans au cours des cinq dernières décennies, et celui des ouvrières par rapport aux cadres supérieures d’environ 3 ans.

En d’autres termes, à 35 ans, un homme cadre peut espérer vivre jusqu’à 84 ans, contre près de 78 ans pour un ouvrier, comme le détaille un autre graphique (moyenne 2009-2013). Une femme cadre peut quant à elle espérer vivre jusqu’à 88 ans, contre un peu moins de 85 ans pour une ouvrière.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La richesse fait-elle le bonheur ?

Le premier mai, également connu sous le nom de Journée internationale des travailleurs, est un jour férié légal qui commémore les luttes ouvrières du début du 20e siècle et qui vise à promouvoir la préservation et l’amélioration des droits des travailleurs.

Notre carte donne un état des lieux de la situation des droits des travailleurs dans le monde. Elle se base sur une étude de la Confédération syndicale internationale (CSI), dans laquelle 148 pays ont été évalués en fonction de leur situation juridique en matière de droits fondamentaux du travail, comme la liberté syndicale, le droit de négociation collective et le droit de grève.

Ainsi, de nombreux pays d’Asie et d’Afrique ont été classés dans la catégorie la plus basse en matière de droits des travailleurs, indiquant que ces droits n’y sont tout simplement pas garantis. On y trouve notamment les pays dans lesquels un effondrement général de l’État de droit a été constaté. L’Afghanistan et la Somalie en sont des exemples.

Mais des violations des droits des travailleurs sont constatées partout dans le monde. La CSI considère par exemple les États-Unis comme un pays où les droits des travailleurs sont systématiquement violés. Le « pays de la liberté » est ainsi moins bien loti en la matière que ses voisins, le Mexique et le Canada.

Dans l’ensemble, le tableau est plutôt effrayant : 87 % des pays ont violé le droit de grève de leurs travailleurs en 2022, contre 63 % en 2014. Selon le rapport, des syndicalistes ont été assassinés dans 13 pays l’année dernière, la Colombie étant le pays le plus meurtrier.

L’Europe protège relativement bien les droits des travailleurs en comparaison avec le reste du monde. Tous les pays classés par la CSI dans la meilleure catégorie de l’évaluation s’y trouvent. Les pays scandinaves, en particulier, se distinguent par leurs conditions de travail, même si des violations sporadiques des droits se produisent également dans ces pays. Avec des violations répétées constatées, la France n’est en revanche pas classée dans la meilleure catégorie de l’analyse, au même titre que l’Espagne, la Suisse et la Belgique.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La richesse fait-elle le bonheur ?

Le vieillissement démographique représente un défi majeur pour l’avenir de nombreux pays dans le monde. La baisse de la natalité couplée à la hausse de l’espérance de vie observée dans plusieurs régions est en effet amenée à exercer une forte pression sur le marché du travail et les systèmes de santé et retraite.

Comme le montre notre infographie, basée sur les données de l’OCDE, certains pays européens et asiatiques vont faire face à un vieillissement particulièrement marqué de leur population. En 2020, le « ratio retraités/actifs » s’élevait par exemple déjà à 52 pour 100 au Japon et à 40 pour 100 en Italie. Mais selon les projections, à l’horizon 2050, on pourrait compter dans ces deux pays respectivement 81 et 74 retraités pour 100 actifs. La Corée du Sud et l’Espagne devraient également faire face à un vieillissement prononcé, avec un « ratio retraités/actifs » qui pourrait grimper à près de 80 pour 100 d’ici à trente ans.

En comparaison avec les pays cités plus haut, la France apparaît moins impactée, mais les chiffres montrent toutefois l’ampleur du phénomène sur la société. Ainsi, de 2020 à 2050, le nombre de retraités pour 100 actifs pourrait passer de 37 à 55 selon les projections, soit une hausse de près de 50 %. Les défis que posent les changements démographiques vont toucher un nombre croissant de pays dans les décennies à venir, y compris la Chine et les États-Unis, dont les populations restent à l’heure actuelle plus jeunes que celles des autres pays industrialisés.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La richesse fait-elle le bonheur ?

Selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les dépenses militaires mondiales ont atteint un record de 2 240 milliards de dollars en 2022, en hausse de 3,7 % par rapport à 2021. Au cours de la décennie 2013-2022, les dépenses mondiales ont augmenté de 19 %. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a été l’un des principaux moteurs de la croissance des budgets de défense l’année dernière. Les dépenses militaires en Europe ont augmenté de 13 % au cours de l’année, ce qui représente la plus forte hausse annuelle dans cette région depuis la fin de la guerre froide.

Comme le montre notre graphique (voir image principale ci-dessus), trois quarts des dépenses militaires mondiales ont eu lieu dans dix pays. Les États-Unis trônent toujours au premier rang avec un budget de 877 milliards de dollars en 2022, soit 39 % des dépenses mondiales. La Chine arrive deuxième avec des dépenses en hausse pour la 28e année consécutive et estimées à 292 milliards de dollars, soit 13 % du total. La Russie, l’Inde et l’Arabie saoudite complètent le top 5 avec des dépenses militaires respectives de 86, 81 et 75 milliards de dollars. La France se situe quant à elle en 8e position, juste derrière l’Allemagne, avec un budget de défense de 54 milliards de dollars en 2022.

Où les dépenses militaires ont le plus augmenté ?
En hausse de près de 4 % sur un an, les dépenses militaires mondiales ont atteint un record de 2 240 milliards de dollars en 2022, comme le révèle le rapport annuel de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Cette croissance exceptionnelle s’explique en grande partie par l’augmentation substantielle des dépenses russes et ukrainiennes l’année dernière. Les premières ont augmenté de 9 % à 86 milliards de dollars, et les secondes de 640 % pour atteindre 44 milliards de dollars (soit près de 34 % du PIB ukrainien).

Plusieurs autres pays européens ont aussi nettement rehaussé leur budget militaire en 2022. C’est le cas tout particulièrement de la Finlande (+36 %), de la Lituanie (+27 % ), de la Suède (+12 %) et de la Pologne (+11 %). L’augmentation des dépenses dans certains pays en Asie a également contribué à la croissance mondiale l’année dernière. Cinquième pays le plus dépensier sur le plan militaire, l’Arabie saoudite a fait croître son budget de 16 %, tandis que des hausses de 6 % ont été mesurées en Inde et au Japon, et de 4 % en Chine.

Ailleurs dans le monde, l’Éthiopie a enregistré la deuxième plus forte hausse relative. Les dépenses militaires éthiopiennes ont augmenté de 88 % à 1 milliard de dollars en 2022, en lien avec une nouvelle offensive gouvernementale contre les rebelles tigréens dans le nord du pays.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La richesse fait-elle le bonheur ?

Selon les dernières statistiques publiées par Eurostat, les nouveaux entrants sur le marché du travail dans l’Union européenne (UE) devraient passer en moyenne 36 ans de leur vie à travailler, soit environ 3 ans et demi de plus qu’en 2000. Ces estimations s’appliquent plus spécifiquement à une personne âgée de 15 ans en 2021.

Comme le montre notre carte, la durée de la vie active varie toutefois considérablement entre les États européens. Elle se situe par exemple autour de 32 ans en Roumanie, en Italie et en Grèce, mais dépasse 40 ans dans les pays scandinaves, aux Pays-Bas et en Suisse. Quant aux Français, ils se situent dans la moyenne de l’UE avec une durée estimée de la vie active qui s’établit à un peu plus de 36 ans en 2021.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


La richesse fait-elle le bonheur ?

Depuis le premier avril, presque tous les moyens de contraception sont disponibles gratuitement au Luxembourg, indépendamment de l’âge. Les frais de stérilisation pour les femmes et les hommes sont également remboursés, selon le ministère de la Santé. Seuls les préservatifs doivent encore être payés par les consommateurs. Jusqu’à présent, seule une liste limitée de contraceptifs sur ordonnance était remboursée à 80 % au Luxembourg pour les femmes de moins de 30 ans. Cette nouvelle réglementation devrait avoir permis au pays de gagner des points dans l’« Atlas des politiques sur la contraception » de 2023.

L’« Atlas des politiques sur la contraception » du Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs (EPF) évalue chaque année l’accès aux moyens de contraception, aux services de conseil et à l’information en ligne à ce sujet dans les pays d’Europe.

Selon l’édition 2023, c’est en Grande-Bretagne que la situation est la meilleure sur le continent, suivie de la France, de la Belgique et du Luxembourg. La Suisse fait plutôt mauvaise figure en Europe occidentale : contrairement à la France par exemple, tous les moyens de contraception doivent y être payés par le consommateur, et ce sont surtout les personnes à faible revenu qui en font les frais. Avec l’Italie, elle est le seul pays d’Europe occidentale à obtenir un score inférieur à 60 % dans l’étude. Comme le montre notre graphique, la Pologne est le pays européen le plus mal classé en matière de contraception.

Dans seulement 20 des 46 pays européens, les systèmes de santé prennent en charge au moins un moyen de contraception réversible à long terme, comme la pilule contraceptive, l’anneau contraceptif ou le stérilet.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://www.echodumardi.com/tag/statista/page/46/   1/1