12 mai 2024 |

Ecrit par le 12 mai 2024

Covid-19 : l’Europe face à la cinquième vague

Ces dernières semaines, il est devenu évident que la pandémie de coronavirus était bien loin d’avoir dit son dernier mot. De nombreux pays d’Europe connaissent actuellement une forte augmentation des contaminations et des hospitalisations et l’Organisation mondiale de la santé a averti que le continent était redevenu « l’épicentre de la pandémie ».

Dans certains pays d’Europe centrale où les taux de vaccination sont faibles, le nombre de cas a explosé. C’est le cas notamment en Slovénie et en Croatie, où seulement la moitié de la population est complètement vaccinée et où les taux d’incidence atteignent entre 900 et 1 000 nouveaux cas pour 100 000 habitants. L’Autriche est également particulièrement touchée par la reprise épidémique et a annoncé, dimanche 14 novembre, l’entrée en vigueur d’un confinement pour les personnes non vaccinées, ce qui concernerait actuellement autour de 37 % de sa population.

D’autres pays d’Europe de l’Ouest, plus avancés dans leur campagne de vaccination, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, connaissent eux aussi une résurgence du virus, ce qui les a amenés à réintroduire des restrictions ou à envisager de le faire prochainement. L’Europe méridionale reste, pour le moment, plutôt préservée. Comme ses voisins espagnols et italiens, la France ne fait pas partie des pays les plus touchés, mais le virus gagne du terrain dans l’Hexagone et le taux d’incidence vient de dépasser le seuil des 100 nouveaux cas pour 100 000 habitants.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Covid-19 : l’Europe face à la cinquième vague

Dans de nombreux pays, les prix à la consommation sont en hausse. Pour contrer ce phénomène, les banques centrales ont la possibilité, par le biais de leur politique monétaire, d’augmenter les taux d’intérêt, ce qui est censé limiter l’accès au crédit et réduire la masse monétaire en circulation, contribuant ainsi à freiner l’inflation. Mais comme le montrent les dernières prévisions publiées par Bloomberg, toutes les banques centrales ne sont pas du même avis sur la stratégie à adopter.

Pour la Banque centrale européenne (BCE) ainsi que la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed), il n’est pas question, à l’heure actuelle, d’une remontée des taux à court terme. La Fed a indiqué qu’ils resteraient inchangés en 2022, et la BCE n’envisage pas de les relever avant plusieurs années. La récente montée du taux d’inflation au-delà de 2 % n’est pas encore considérée par ces banques centrales comme une raison pour intervenir. « Le principal défi est de s’assurer que nous ne surréagissons aux chocs d’offre transitoires » liés à la pandémie de Covid-19 et qui n’ont « aucune incidence sur le moyen terme », avait notamment déclaré fin septembre la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

Selon les informations collectées par Bloomberg, les taux d’intérêt devraient également rester stables en Australie, en Inde, au Japon et en Suisse. Certaines banques centrales pourraient en revanche mettre fin plus rapidement à l’ère du crédit bon marché. C’est le cas, par exemple, du Royaume-Uni. Les analystes de Bloomberg s’attendent à ce que le taux de la banque centrale du pays passe de 0,1 % à 0,25 % d’ici la fin de l’année 2022.

En Argentine, en Turquie et en Chine, les prévisions se dirigent vers une baisse des taux d’intérêt. L’économie chinoise n’est pas aux prises avec une inflation très élevée, mais elle devrait être confrontée à un certain nombre de risques de ralentissement. Selon Bloomberg, la Banque populaire de Chine va donc vraisemblablement assouplir sa politique monétaire et soutenir l’économie en permettant d’emprunter davantage de liquidités. La politique monétaire du président turc Recep Tayyip Erdogan est quant à elle qualifiée de « peu orthodoxe » par les experts de Bloomberg. En Turquie, les prix à la consommation ont augmenté jusqu’à 19 %. La banque centrale turque a récemment abaissé son taux directeur et, selon les prévisions de Bloomberg, elle le fera à nouveau d’ici la fin de 2022. Erdogan est manifestement d’avis que les taux d’intérêt élevés alimenteraient à l’inverse l’inflation, alors que les taux bas ont pour effet de stimuler les prêts et les investissements.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Covid-19 : l’Europe face à la cinquième vague

Le marché de l’automatisation est en pleine croissance, notamment dans l’industrie. Depuis 2017, autour de 400 000 nouveaux robots industriels sont installés chaque année dans le monde, selon les chiffres du dernier rapport de la Fédération internationale de robotique. En 2020, le stock opérationnel mondial a ainsi atteint plus de 3 millions d’unités, soit trois fois plus qu’il y a dix ans. Les secteurs qui ont le plus recours à l’automatisation sont ceux de l’industrie électronique et automobile.

C’est en Asie que le marché de l’automatisation est le plus dynamique, la Chine représentant a elle seule 44 % des installations de robots industriels l’année dernière. Comme le détaille une autre infographie, c’est la Corée du Sud qui dispose de l’industrie la plus automatisée (930 robots pour 10 000 employés), tandis que l’Allemagne affiche le taux le plus élevé en Europe (370 pour 10 000 employés).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Covid-19 : l’Europe face à la cinquième vague

Le plan d’investissement « France 2030 », présenté par le gouvernement le 12 octobre, qui vise à développer la compétitivité industrielle et les technologies d’avenir, consacrera pas moins de 800 millions d’euros au développement de la robotisation, selon une annonce faite par Emmanuel Macron. La branche automobile française fait déjà partie des plus automatisée comparée à d’autres pays industrialisés, mais d’autres secteurs d’activité n’ont pas nécessairement eu la capacité de se moderniser ces dernières années et la France accuse globalement un retard dans la robotisation des processus industriels.

Dans sa dernière étude, la Fédération internationale de robotique a calculé la densité de robots industriels dans plusieurs pays, mettant en évidence une certaine disparité à l’échelle mondiale, en lien notamment avec les spécialisations industrielles. Le développement de l’automatisation est particulièrement dynamique en Asie, où ont été installés plus de deux tiers des robots vendus dans le monde l’année dernière. La Corée du Sud comptait 932 robots industriels pour 10 000 salariés en 2020, soit le ratio le plus élevé au monde. Quant à la Chine, elle a vu sa densité de robots industriels plus que doubler en l’espace de trois ans. Avec une densité de 246 unités pour 10 000 employés, l’automatisation de l’industrie chinoise arrive désormais au niveau de celle des États-Unis.

En Europe, le pays le plus automatisé reste l’Allemagne avec 371 unités recensées pour 10 000 employés en 2020, suivi de la Suède (289). Quant à l’industrie française, elle enregistrait toujours une densité légèrement plus faible que la plupart de ses voisins, soit 194 robots pour 10 000 employés, contre respectivement 224 en Italie, 221 en Belgique (et Luxembourg) et 203 en Espagne.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Covid-19 : l’Europe face à la cinquième vague

Avec l’explosion du marché de la vidéo à la demande ces dernières années, certains acteurs ont acquis un quasi-monopole dans ce secteur, alors que d’autres cherchent encore à se frayer une place dans le paysage et à grignoter des parts marché. Quelles plateformes VOD sont actuellement les plus populaires auprès des consommateurs français ?

D’après les données du Statista Global Consumer Survey, Netflix se classe toujours sans surprise loin devant la concurrence. 80 % des répondants qui dépensent de l’argent pour du contenu vidéo en ligne ont payé pour utiliser la célèbre plateforme au cours de l’année écoulée (enquêtes menées en 2021). Amazon Prime Video arrive en seconde position avec 56 %, suivi par Disney+ (39 %) qui grimpe sur la troisième marche du podium moins de deux ans après son arrivée en France en avril 2020. Ces résultats, dont le total est largement supérieur à 100 %, suggèrent qu’une grande partie des consommateurs payent pour utiliser deux services voire plus.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Covid-19 : l’Europe face à la cinquième vague

Un pourcentage minuscule de la population n’a pas été impacté d’une manière ou d’une autre par la pandémie de Covid-19. Les façons dont la vie des gens a changé sont aussi diverses que la sévérité des effets eux-mêmes. Pour certains, la situation a même eu des conséquences positives.

Un impact négatif qui a été ressenti à des degrés similaires dans le monde entier est celui sur la santé mentale. Les dernières estimations de l’OCDE montrent une hausse significative de la prévalence des symptômes dépressifs dans tous les pays où l’organisation dispose de données. La plus forte augmentation a été enregistrée au Mexique, où le taux de prévalence est passé de 3 % des adultes avant la pandémie à 28 % en 2020. La Suède et l’Australie sont aussi parmi les pays les plus affectés : 1 personne sur 10 y était concernée par la dépression avant la crise sanitaire, c’est désormais 3 sur 10. En France, le taux de prévalence est quant à lui passé de 10 % à 21 % au cours des deux dernières années.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Covid-19 : l’Europe face à la cinquième vague

Devenir propriétaire d’un logement est une étape importante dans la vie. Selon une enquête réalisée en 2020, l’accès à la propriété est jugé « essentiel ou important » par plus de 90 % des Français. Mais cet objectif devient de nos jours de moins en moins accessible, en particulier dans certaines villes. Si vous voulez acheter un appartement à Hong Kong, Paris ou Londres, vous devrez en effet consentir un effort financier considérable.

Selon les données du dernier rapport d’UBS sur le risque de bulle immobilière, un employé hautement qualifié du secteur des services doit travailler pendant en moyenne 17 ans pour s’offrir un logement de 60 m2 situé proche du centre à Paris. Il s’agit de la deuxième durée la plus élevée parmi la vingtaine de métropoles étudiées, derrière Hong Kong, où il faut en moyenne 20 ans, et devant Londres (14 ans).

Comme le montre notre graphique, globalement, la situation s’est tendue sur la plupart des marchés immobiliers à travers le monde. Pour certaines des villes listées ici, le risque de bulle immobilière est même particulièrement élevé. Singapour est l’un des rares marchés à avoir réussi à détendre quelque peu la situation – alors qu’un salarié qualifié devait travailler environ 16 ans pour se payer un appartement près du centre en 2011, cette durée a diminué de trois ans en 2021.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Covid-19 : l’Europe face à la cinquième vague

En France, comme ailleurs dans le monde, le marché automobile tourne au ralenti depuis plusieurs mois, en conséquence de la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Comme le mettent en évidence les données du Comité des Constructeurs Français d’Automobile (CCFA), si l’exercice 2021 avait mieux démarré que l’année 2020, paralysée par la pandémie de Covid-19, les chiffres de ventes sont à nouveau faibles depuis le mois de juin.

Au mois d’octobre, 118 521 voitures particulières neuves ont été immatriculées en France (contre 171 050 en octobre 2020), ce qui représente une chute de 30,7 % sur un an. Dans ce paysage, les marques françaises souffrent particulièrement : les ventes du groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, DS et Opel), ont chuté de 37,6 % le mois dernier, tandis que Renault semble légèrement moins affecté, avec une baisse de 28,7 %. Certains constructeurs étrangers sont également à la peine : le groupe Volkswagen a enregistré une chute de 40,3 % de ses ventes en France en octobre, alors que Ford a reculé de 51,2 %. Ce sont les marques asiatiques qui s’en sortent le mieux (-6 % pour le groupe Toyota et +1,8 % pour Hyundai), sans oublier bien sûr de mentionner le constructeur de véhicules électriques Tesla, qui n’en finit pas lui de battre des records de ventes.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Covid-19 : l’Europe face à la cinquième vague

Le monde est encore loin de produire toute l’électricité dont il a besoin seulement à partir d’énergies renouvelables, mais les chiffres publiés par Our World in Data révèlent que, en ce qui concerne les coûts, les choses évoluent dans la bonne direction.

En 2010, la production d’un mégawattheure d’électricité d’origine photovoltaïque coûtait en moyenne 378 dollars dans le monde. Et ce, sans tenir compte des subventions qui pouvaient être accordées dans certains pays. En 2019, ce coût est tombé à 68 dollars, soit moins cher que le nucléaire et le charbon, et à peine plus cher que l’option la plus rentable étudiée dans ce graphique : l’éolien terrestre. L’énergie éolienne, tant terrestre qu’en mer, a également vu ses coûts diminuer depuis 2010, tandis que le prix du nucléaire a augmenté et que le charbon n’a lui connu qu’une légère baisse.

Comme l’explique Our World in Data, la différence de prix est cruciale pour une adoption accrue et rapide des sources d’énergies renouvelables à l’avenir, et les effets sont déjà visibles : « C’est le prix relatif qui compte dans la décision de construire tel ou tel type de centrale électrique. La baisse du prix des énergies renouvelables a-t-elle pesé sur les décisions au cours des dernières années ? Oui, c’est le cas. L’éolien et le solaire se sont rapidement développés ces dernières années : en 2019, les énergies renouvelables ont représenté 72 % des ajouts totaux de capacité d’énergie dans le monde ».

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://www.echodumardi.com/tag/statista/page/64/   1/1