28 mars 2024 |

Ecrit par le 28 mars 2024

De Drôles d’Oiseaux se posent au Théâtre des Carmes ce week-end

C’est un rendez-vous traditionnel en cette fin janvier. Pour cette troisième édition de ce festival de chanson à plumes, de «Drôles d’oiseaux» investissent le plateau du théâtre des Carmes afin de déployer leurs ailes, leurs plumes …et leurs talents.

Avec ce festival, L’Océan Nomade, association avignonnaise propose à un public intergénérationnel amateur ou néophyte, de découvrir la chanson alternative peuplée d’artistes auteurs compositeurs indépendants. La programmation est réalisée par le collectif des bénévoles sur des propositions du délégué artistique Thomas Pitiot.

Deux soirées, quatre concerts pour l’édition hivernale de ce Festival de Chanson à Plume ! Avec des créations originales loin du monde du show business : De la chanson à texte, de la chanson poétique, drôle, sensible, de la chanson d’art et d’essai qui parle à nos émotions.

Louise-Ellie autrice, compositrice et interprète
s’inscrivant dans un répertoire folk. Depuis mai 2018, Louise défend sur scène des textes écrits en français, alliés à des rythmiques assurées par Ellie, sa guitare.  À ce tandem d’apparence classique, se sont ajoutés au fil des scènes, divers instruments tels que le ukulélé, l’harmonica ainsi que quelques percussions accrochées aux chaussures de la chanteuse. Depuis sa naissance, le duo a pu écumer de nombreuses scènes du Grand Est et jongler entre premières parties d’artistes (tels que La Rue Kétanou, Tété, les Ogres de Barback ou encore Gaëtan Roussel) et festivals estivaux. Après un premier EP « « Là où commence l’oubli » autoproduit en 2019, un premier album de 12 titres «  Ancrages » est né en 2022 et a été finaliste du  Prix Georges Moustaki.

François Puyalto
Bassiste volubile et inspiré, on a longtemps connu François Puyalto comme accompagnateur (B.Belin, Emily Loizeau, Sanseverino, entre autres). Depuis une dizaine d’années, un EP et deux albums à son actif, il s’affirme également comme un auteur singulier et captivant. Voici donc François Puyalto dans son propre rôle : Distingué par un « coup de cœur » de l’Académie Charles Cros pour son dernier album, et après de nombreux concerts avec sa seule basse pour partenaire, c’est désormais avec la complicité de Côme Huveline (batterie, guitare, choeurs) qu’il livre un spectacle de chansons intimiste, drôle, sensible et musical, avec l’amour des mots comme figure de proue et la passion des bestioles en fil rouge. 
Vendredi 19 janvier. 20h. 5 à 15€. 

Tibert, musicien voyageur
Globe-trotteur infatigable, Tibert revient de ses voyages avec Tranche Désir, un tout nouvel album . Onze titres, onze chansons inspirées. Il y est question d’amitié, de paysages, de rencontres humaines et amoureuses, de batailles perdues et d’autres à mener.

Un concert à deux voix au service d’un univers singulier. Accompagné sur scène par Denis Favrichon, complice de toujours, formidable musicien et luthier, la musique est à l’avenant, à la fois familière grâce à la place accordée aux mélodies et à la voix, surprenante par les sons du cellobasse (un instrument proche du violoncelle créé par Denis Favrichon).Une vraie liberté se dégage : parties instrumentales réinventées à chaque concert, moments de grâce sur les harmonies, énergie percussive de riffs nerveux, c’est

Yoanna
Accordéoniste autodidacte, Yoanna fait remonter cet instrument magique à la surface des préjugés grâce à l’habileté musicale de Mathieu Goust.Vous la connaissez gouailleuse, en colère, provocatrice. Vous la devinez sincère, fragile, à fleur de peau. Vous la découvrirez aussi tendre, trempée et drôle. Une version complète de Yoanna, à nu sans artifices.
Samedi 20 janvier. 20h. 5 à 15€.

L’ Edition estivale s’annonce déjà
En effet, le festival Drôles d’oiseaux propose au public deux rendez-vous dans l’année : Une édition hivernale et une édition estivale. L’Edition estivale de juin 2023 a malheureusement du être annulée à la dernière minute pour cause de pluies et fortes intempéries annoncées. L’édition estivale 2024 s’étendra sur trois jours les 14,15 et 16 juin 2024,  en plein air à la Ferme biologique de l’Acacia, en ceinture verte d’Avignon. Sept groupes différents se produisent.  Chaque soir, le vendredi et samedi, deux artistes sont accueillis en co-plateau. Le samedi matin un concert est proposé pour le jeune public. La journée du dimanche est familiale. Les concerts démarrent vers 16h avec une chorale d’amateurs puis un groupe festif pour clôturer le festival.
Festival Drôles d’oiseaux. Chansons à plumes. Vendredi 19 et samedi 20 janvier. Festival de chanson à  plume. Ouverture des portes à 19h15. Concerts à 20h. 5 à 15 €. Petite restauration sur place : soupe, gâteaux, bière et vin chaud. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47. theatredescarmes.com


De Drôles d’Oiseaux se posent au Théâtre des Carmes ce week-end

Pour cette – déjà – 3e édition, il sera question d’une journée d’étude à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, d’un concert de Virginie Seghers, d’un spectacle de Yan Allegret  avec le Théâtre des Carmes, de lectures au Totem – Scène conventionnée Art, enfance, jeunesse –  et au Théâtre des Doms, d’un brunch littéraire à la Maison Bronzini et, enfin, d’un bal littéraire.

La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon : un monument ? Un lieu de théâtre ? Le Centre National des écritures du spectacles ?
Soit ! Mais Marianne Clevy, directrice de la structure depuis 2020 commence à réaliser avec enthousiasme que ce lieu devient réellement au fil des ans un Centre culturel de rencontres. Dans tous les cas, c’est sa mission et son vœu le plus cher : faire de la Chartreuse un lieu de rencontres avec expos, tourisme, patrimoine, théâtre et écriture. «J’ai enfin ma partition, je construis une vraie saison avec la régularité d’un centre culturel, avec des marqueurs que l’on peut retrouver chaque année : Fête de l’architecture, Rencontre au jardin, Festival du Polar, Journées de l’Edition théâtrale… Et l’année 2024 s’annonce déjà avec des perspectives de rencontres encore plus réjouissantes… Il se passera toujours quelque chose à la Chartreuse… mais patience.»

Les Journées de l’édition théâtrale pour annoncer l’hiver
«Un moment festival en plein cœur de l’hiver, créer un événement sur l’actualité littéraire du théâtre, moi ça me fait plaisir ! D’emblée Marianne Clévy donne le ton. Ces journées de l’édition théâtrale seront jubilatoires, diverses, faites de partenariat et de rencontres et surtout nécessaires.On connaît la rentrée littéraire. L’actualité théâtrale de l’édition n’avait pas d’événements, aucun focus alors que plus de 12 prix sont pourtant  décernés à la littérature du théâtre, une littérature qui se lit, s’écoute et se voit en spectacles. L’objectif de ces journées est de nous faire découvrir de jeunes auteurs de théâtre français et francophones.»

Les écritures théâtrales sont des écritures hyper-simples
«Jusqu’où peut-on aller sans faire basculer l’identité d’un lieu,  comment ouvrir ce lieu, comment proposer des choses auxquelles je crois qui ne sont pas ‘animatoires’, qui ne me semblent pas être des dévoiements de ma mission et qui participent à populariser la mission que l’on a qui est de dire : les écritures théâtrales sont des écritures hypersimples. Il est plus facile de lire des pièces de théâtre, quelquefois, que certains romans. L’ écriture théâtrale est beaucoup plus en phase avec les jeunes adultes que les romans. »

Des partenariats hors les murs pour cette 3e édition
Pour cette 3e édition, la Chartreuse choisit de s’étaler, de ne pas s’emmurer. «On a des murs qui racontent quelque chose mais qu’on travaille à être poreux . Le partenariat c’est œuvrer ensemble, avec des préoccupations et des enjeux communs. Trois théâtres emblématiques d’Avignon nous rejoignent :  Le Totem  pour une lecture jeune Public (Joet Léo de Julie Ménard), le théâtre des Doms qui reçoit l’auteur camerounais Kouam Tawa (lecture Le fruit d’un arbre) et le Théâtre des Carmes qui programme Jeanne de Yan Allegret avec Julie Moulier.

La Chartreuse fait son bal en toute impertinence
Quand Marianne Clevy nous parle de la journée du dimanche et tout particulièrement du bal-spectacle qui aura lieu l’après-midi dans la belle salle du Tinel, elle est intarissable et la passion l’emporte. Oui, elle a une grande joie de pouvoir proposer cet événement qui se veut ouvert à tous, libre et gratuit .«J’ai voulu marquer le dernier jour de la programmation mais aussi la fin de ce bel automne de rencontres diverses par une journée incroyable. Une envie de faire la fête et surtout de retrouver la Chartreuse dans son impertinence intelligente, ce lieu populaire qui était traversé par les habitants de Villeneuve. Il y a eu en effet dans les années 50, une fameuse boîte de nuit «Le Tronc», rue de l’Amelier,  sous la cave du pape. Nous avons retrouvé dans les archives une affiche d’origine qui en faisait la publicité : un club de jeunes pour les jeunes. Toute l’équipe a réfléchi pour transformer le Tinel en salle de bal, sans gradins et plateau inversé, bref la voir dans toute sa virtuosité. C’est mon invitation aux jeunes : tu t’ennuies ce dimanche ? Viens guincher à la Chartreuse ! »

Avoir chaud ensemble en dansant pour fêter les 50ans de la Chartreuse
«Comme on fête aussi les 50ans de la Chartreuse, on va commencer ce bal avec des musiques des années 70 avec Grupetto, un vrai orchestre dont les musiciens sont issus pour la plupart des équipes passées et présentes de la Chartreuse. Ils introduiront aussi quelques pointes de mémoire en empruntant aux lettres ou écrits de ces années-là. Les DJ Cédric et Benoit de Soundivine animeront la deuxième partie du bal en évoquant à leur manière les musiques que les auteurs qui étaient en résidence à la Chartreuse écoutaient pendant qu’ils écrivaient. Même s’ils ne sont pas forcément présents ce jour-là, ils nourriront ainsi nos «guinchades».
Dimanche 10 décembre. De 15h à 18h. Entrée libre sans réservation. Salle du Tinel. La chartreuse.

La Chartreuse se met à table : plaisirs gourmands et littéraires
Toujours avec l’idée de passer un week-end entier à la Chartreuse, il y aura la possibilité de partager la table d’hôte avec les équipes artistiques le samedi midi. Dans un autre registre la Maison Bronzoni nous propose un brunch littéraire le dimanche midi juste avant le fameux bal. «Ce buffet littéraire a été super agréable à imaginer, à préparer. Croiser plaisir gourmand et plaisir de gourmandises littéraires, penser que quelqu’un qui n’est pas du théâtre puisse venir pour goûter du littéraire de Duras à Alice au Pays des merveilles ! J’aimerais que ça devienne un incontournable de l’hiver, comme commence à l’être le pique-nique littéraire du mois de juin,»  projette Marianne Clévy.
Dimanche 10 décembre de 11h30 à 14h. 39e. Maison Bronzini. Moulin à Huile. Villeneuve-lès-Avignon.04 90 25 45 59 / contact@maisonbronzini.com

Virginie Seghers

Les autres rendez-vous

Fruit d’un arbre de Kouam Tawa
Lecture par Roberto Jean suivie d’une rencontre avec l’auteur. Un homme est enfermé, sans n’avoir plus aucun repère et nous parle. C’est le fils qu’un dictateur destinait à sa succession et qui s’y préparait. Qu’est ce que c’est que d’être le fruit d’un dictateur ? Comment on répare ou pas ?
Mercredi 6 décembre. 19h. Entrée libre sur réservation. Théâtre des Doms. 1 bis, Rue des Escaliers Saint-Anne.   04 90 14 07 99. www.lesdoms.eu

Échos d’atelier, concert de Virginie Seghers
Virginie Seghers, auteur-compositeur-interprète, nous invite à un voyage poétique et musical au cœur d’un atelier extraordinaire, qui n’est qu’une métaphore de la vie. Fille de Pierre Seghers, poète, éditeur et résistant de la première heure, qui fonda en 1939 sa célèbre maison d’édition à Villeneuve-lès-Avignon, elle revient, en chanson, sur les terres de ses racines. Ce spectacle fait écho à la soirée inaugurale de mardi, l’hommage à Pierre Seghers «Editer c’est résister».
Jeudi 7 décembre.20h. 10 et 15€. Tinel de la Chartreuse.04 90 15 24 24 / accueil@chartreuse.org     www.chartreuse.org

Jeanne
Sans raison explicable, une femme, un jour, ne rentre plus chez elle. Délaissant travail, amour, enfants, Jeanne se réfugie dans une chambre d’hôtel anonyme, puis dans la ville elle-même. Auteur, metteur en scène et directeur du Nouveau Gare au Théâtre de Vitry-sur-Seine, Yan Allegret est venu écrire à la Chartreuse une partie de ce texte qui vient d’être créé en Île-de-France, et enregistré sur France Culture. Julie Moulier, actrice bien connue des spectateurs de la Chartreuse en tient le rôle principal.
Samedi 9 décembre.20h. 10 et 15€. Tinel de la Chartreuse. Réservations auprès du Théâtre des Carmes : 04 90 82 20 47. theatre-des-carmes@orange.fr

Ainsi pleurent nos hommes de Dominique Celis
Lecture par Valérie Diome, suivie d’une rencontre avec l’auteur. Dans ce saisissant premier roman, Erika fait le récit d’un amour qui tente de résister à la fatalité tragique héritée du passé.
Samedi 9 décembre.15h. La Chartreuse.

Des Pintades et des Manguiers de Claire Tipy
Lecture et rencontre avec l’autrice
Samedi 9 décembre.18h. La Chartreuse. Sur réservation  04 90 15 24 24 / accueil@chartreuse.org /  www.chartreuse.org Les journées de l’Edition théâtrale du 5 au 10 décembre. Programme complet sur www.chartreuse.org


De Drôles d’Oiseaux se posent au Théâtre des Carmes ce week-end

L’association France Amérique Latine 84 (FAL84) commémore les 50 ans du Coup d’État au Chili.

Bien avant les tours jumelles aux États-Unis, la date du 11 septembre a tristement marqué les mémoires. En 1973, au Chili, le bombardement de la Moneda et la mort du président socialiste démocratiquement élu Salvador Allende ouvre le triste chapitre des dictatures du plan Condor. Au Chili, la dictature d’Augusto Pinochet se soldera par près de 150 000 prisonniers politiques et/ou d’opinion, plus de 27 000 personnes torturées, des centaines de milliers d’exilés politiques, 2279 assassinés ou disparus, près de 25 000 bébés volés.

Une journée de commémoration au Théâtre des Carmes

La journée débutera à 17h avec la projection d’un film documentaire de 52min « Au nom de tous mes frères » de Samuel Laurent Xu. Ce film s’inspire du journal tenu à Santiago par Nadine Loubet, religieuse dominicaine française. Il retrace la douloureuse histoire de la dictature militaire et la résistance d’une femme au côté du peuple chilien. A 19h, une soupe populaire en musique précédera une conférence désarticulée sur Pablo Neruda d’après un texte de Luis Sepulveda.

Le programme de ce samedi 23 septembre

  • 17h00. « Au nom de tous mes frères ». Film documentaire (2019) et rencontre-débat avec le réalisateur, Samuel Laurent Xu. Entrée 5€.
  • 19h00. Soupe Populaire. « Olla común » dans une ambiance musicale (chants de Victor Jara). Entrée et prix libres. En partenariat avec Oh Que bueno !!!
  • 20h. Concert La Chorale Sauvage. Chants engagés, du Chili et d’ailleurs suivis d’une « Conférence désarticulée sur Pablo Neruda ». Entrée 5€. Mise en scène de Victor Quezada Perez, d’après un texte inédit de Luis Sepulveda et des poèmes de Pablo Neruda. Avec Juliette Runarvot (harpe), Armelle Sebban (piano) et une dizaine de comédiens amateurs. En partenariat avec le Conservatoire du Grand Avignon. Concert et Théâtre. 10€.

Samedi 23 septembre 2023. Forfait journée de 17h à 22h. 12€. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47. theatredescarmes.com


De Drôles d’Oiseaux se posent au Théâtre des Carmes ce week-end

Le village de l’allemand ? C’est d’abord un livre de Boualem Sansal récompensé par de nombreux prix littéraires. L’auteur a cependant subi nombre de critiques quand ce ne sont pas  menaces et censure car il traite d’un sujet tabou dans son pays : la Shoah et de l’installation d’anciens nazis dans des villages algériens, venus prêter main forte lors de leur guerre de libération.

Un point de vue courageux
De ce fait historique et de la connaissance d’une histoire vraie, Boualem Sansal a construit un récit passionnant que la mise en scène de Luca Franceschi a non seulement rendu  encore plus crédible mais essentielle à transmettre. Il veut par son récit combattre le négationnisme et l’amnésie mais il  n’hésite pas à franchir le pas de l’amalgame nazisme et islamisme, sans toutefois minimiser la Shoah.

Silence d’Etat et secrets de familles
Souvent à la mort d’un proche, les langues se délient mais le silence peut être aussi de rigueur. Ici tout démarre par le suicide du frère de Rachel, Malrich. Rachel, c’est la contraction de Rachid et Helmut et Malrich, de Malek et Ulrich : ils sont moitié algériens par la mère et moitié allemand par le père. Les parents sont restés au village en Algérie mais eux vivent à Paris, chez un oncle, dans la banlieue parisienne. Le 24 avril 1994, au cœur de la «décennie noire» qui touche l’Algérie, le douar d’AïnDeb, près de Sétif, est attaqué par des membres du GIA (Groupe islamiste armé) et ses habitants massacrés, dont leurs parents, suivis du suicide de Malrich en France. La découverte de son carnet et sa lecture seront le fil conducteur du spectacle.

La mise en scène de Luca Franceschi est sensationnelle 
par petites touches de lumière, de sons ou de décors on est transporté dans des lieux et des époques pourtant très différents : l’Algérie de 1994, la banlieue parisienne, l’Allemagne nazie… L’évocation des lieux est immédiate – l’entrée d’Auschwitz fait frémir- , les entrées de scène des 6 comédiens sont très fluides. Ils sont tous formidables dans leur capacité à nous entraîner, tel un thriller dans la recherche de la vérité.
Jusqu’au 26 juillet. 9h50. 10 à 20€. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47. Réservation ici. theatredescarmes.com

Le village de l’Allemand Copyright Arnaud Emmanuel Véron

De Drôles d’Oiseaux se posent au Théâtre des Carmes ce week-end

La compagnie lyonnaise Le Bleu d’Armand nous avait présenté cette pièce en avant-première lors du Fest’hiver avignonnais. Elle avait déjà rencontré un franc succès. Ils transforment l’essai avec bonheur : c’est une des pièces du off à ne pas manquer. Intelligente, efficace, pleine d’humour.

Inspirée du procès de Cédric Herrou, accusé de délit de solidarité
Cédric Herrou , agriculteur,  produit des olives dans la vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes, près de la frontière franco-italienne. À partir de 2015, Cédric Herrou commence à offrir de l’aide aux réfugiés souhaitant entrer en France. Il est arrêté à plusieurs reprises pour ce que les médias nomment alors un «délit de solidarité». Aujourd’hui, Cédric Herrou est devenu malgré lui «un symbole de la crise migratoire et de l’incapacité de la France et de l’Europe à apporter une réponse proportionnée à une crise devenue avant tout humanitaire».

Une fiction réjouissante et drôle malgré un sujet profondément dramatique
Une idée judicieuse : les trois citoyens accusés de délit de solidarité dans la pièce ne sont pas des militants, ce sont de simples citoyens qui ont agi selon leurs convictions… qui ne sont pas identiques. Ils vont s’allier au fil de leur procès respectif pour faire reconnaître le principe de Fraternité – qu’ils estiment bafoué – par le Conseil Constitutionnel.

Les 4 acteurs endossent tous les rôles : de citoyen à avocats et procureurs, parents d’élèves, aide sociale à l’enfance. Ils ne sont pas seulement acteurs. Ils ont collectivement créé le jeu et la mise en scène sur un texte de Faustine Nogues et cela se voit sur le plateau : conviction et plaisir manifeste d’ouvrir à leur manière un grand débat sur la crise migratoire.

Grand Pays. Jusqu’au 26 juillet. 11h50.10 à 20€. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47. theatredescarmes.com


De Drôles d’Oiseaux se posent au Théâtre des Carmes ce week-end

‘Après coup’ ? J’ai adoré. L’écriture, la mise en scène, le talent des comédiennes, l’intrigue qui se déroule, foisonnante, passionnante. Au départ ? L’amitié que se voue 4 amies réunies, chaque année, dans le chalet de Bélinda.

Elles se racontent leur vie et là, miracle, on se retrouve toutes dans un des personnages. Je crois que j’ai tout aimé. L’atmosphère, l’écriture, l’intrigue, la mise-en-scène, et son savant déroulé, les dialogues, les costumes du quotidien qui en disent déjà long sur chacune d’entre-nous, les terre-à-terre, les enjouées, les sceptiques, les enflammées, les rêveuses, les carriéristes, les amoureuses, les blasées…

Nous pourrions aisément être l’une d’entre-elles
et même, on aimerait bien. Et puis les voiles de soi(e) se déchirent, et l’on entre dans le vif du sujet. Après coup, un vrai plaisir. Parce qu’on est happés par l’histoire et par le décor même s’il est tout simple. On voyage vraiment au gré de la vie de ces amies et puis, longtemps après, l’histoire continue de se dérouler en nous.

Copyright MH

Quelles sont toutes ces personnes que nous avons croisées,
que l’on a oubliées et qui ressurgissent du passé… Parce qu’elles faisaient silence sur ce qu’elles vivaient. Les images, les attitudes et surtout les non-dits resurgissent, criants, du passé. Le décryptage alors se fait dans l’empilement de nos expériences vécues. Nous étions trop petites, trop frêles, trop jeunes, trop occupées… Pour laisser place à la réflexion, aux enseignements de ses pleins silences de nos taiseuses amies…

Après coup ?
On comprend tout et le théâtre a cela de merveilleux qu’il nous révèle à nous-mêmes. Après coup, on regarde l’affiche, et là, ce que nous avions sous les yeux nous disait déjà tout. Sommes nous prêts, désormais, à examiner la vie telle qu’elle est ? Sommes-nous capables d’écouter notre intuition ? D’écouter l’autre ? De réfléchir à ce que nous vivons ?

Copyright MH

Mon conseil ?
Laissez-vous porter par ces comédiennes habitées et talentueuses : la toujours joyeuse et Formidable Aude Roman (Sophie), la super connectée Valérie Moinet (Magali), la romantique et éthérée Gwenda Guthwasser (Belinda), l’écriture fine et la mécanique sans faille de Sandra Colombo avec Tadrina Hocking, les auteures, dont la dernière joue une Ambre révoltée, éprise de missions humanitaires accompagnée de sa fondatrice colère et la géniale mise en scène de Christophe Luthringer.

Après coup. Théâtre des Carmes André Benedetto. 6, place des Carmes. Jusqu’au 26 juillet. Relâches les 13 et 20 juillet. 19h25. De 10 à 20€. A partir de 12 ans. 04 90 82 20 47.

Le metteur en scène entouré des comédiennes Copyright MH

De Drôles d’Oiseaux se posent au Théâtre des Carmes ce week-end

Pour fêter les 60 ans du Théâtre des Carmes, deux noms s’imposent Benedetto et Lubat

Côté Sud-Ouest, Bernard Lubat,  musicien inclassable poly-instumentiste (batterie, vibraphone, piano, synthétiseur, accordéon…) , chanteur, formidable jazzman, trublion nécessaire qui fait bouger les lignes artistiques, fondateur du festival Uzeste Musical dans sa Gascogne natale.

Côté Sud-Est, André Benedetto, qui s’installe en 1963 dans une ancienne salle paroissiale avignonnaise, la Salle Saint-Benoît, qui deviendra le Théâtre des Carmes, et y joue pour la première fois à l’hiver 1963 sa création « Le Pilote d’ Hiroshima » En 1966, Sa « Nouvelle Compagnie d’Avignon » présente en marge du festival d’Avignon Statues d’André Benedetto, et lance le OFF « sans le vouloir ».

Amoureux des mots, libres et engagés à la fois, ils occupent tous les deux une place singulière dans le monde artistique
Leur rencontre date de 1981 et ils feront ensemble des événements-musique, poésie, théâtre, plus d’une quarantaine de créations, parfois improvisées, parfois avec les musiciens de la compagnie Lubat, parfois tout un spectacle, acteurs et musiciens mêlés, notamment lors du festival d’Uzeste tous les ans en Août. Jusqu’au décès d’André Bénédetto  le 13 juillet 2009, ils ne cesseront pas de se produire chez l’un et chez l’autre, tantôt à Uzeste, tantôt à Avignon.

Le week-end nécessaire pour faire connaître ou re-connaître deux artistes majeurs
«Il nous a toujours dit, nous sa famille ayant droits des textes,  qu’il fallait accepter toutes les demandes, de mise en scène de ses textes, il ne voulait pas avoir un regard sur ce que devenaient ses textes. Il savait que la meilleure façon de les faire vivre,  c’est que ça soit joué, repris…..et que les textes résistent. Je pousse les jeunes Compagnies à s’emparer des textes. La diffusion des textes n’est pas évidente. Il y a quelques textes édités mais ensuite pour trouver des écrits d’André Bénédetto il faut venir au Théâtre des Carmes. Je les envoie volontiers. J’en ai fait don à la Bibliothèque à la Maison Jean Vilar à Avignon. Olivier Neveu qui vient faire la conférence les dissémine de partout, universités et écoles de théâtre. » nous confie Sébastien Bénedetto.

Musicalement Parlant, une concertance de Bernard Lubat
Jusqu’où ça commence le commencement ? Humeur, humour, humanité, humidité. 2 heures sur le fil de l’impro-spective… La musique à vivre en liberté libre… Les mots dits pour le dire et redire.
Samedi 15 avril. 19h. 5 à 17€. Théâtre des Carmes.

Débat, échange avec Marie-José Sirach journaliste, critique dramatique à L’Humanité et Olivier Neveux Professeur d’histoire et d’esthétique du théâtre
L’importance d’André Benedetto est inversement proportionnelle à la place qu’il occupe dans les histoires du théâtre. Poète, auteur de pièces, metteur en scène, acteur loup éruptif et distancié,  son œuvre, lyrique et rugueuse, est immense. Ses textes nombreux embrassent l’histoire avec ce qui la compose de terreur, d’espoir et ce qu’elle exige de lucidité pour le transformer. Il occupe une place singulière et irréductible au sein de la constellation des « œuvres rouges », aux côtés de Nazim Hikmet, de Franca Rame et de Dario Fo, de Maïakovski ou d’Hélène Weigel.  À travers l’écriture de Benedetto, son art du théâtre, sa réflexion sur le jeu, l’adresse, les spectateurs, se dessine une histoire alternative du théâtre. Cette histoire il importe de l’écrire de la dire de la réfléchir. Bref revenir à cette œuvre comme on va chercher l’inspiration. De toute évidence, il existe des poètes et des œuvres utiles pour vivre, lutter et créer. Ils ont déjà fait cette conférence au festival d’ Uzeste en 2022 à la demande de Lubat. Le compagnonnage perdure…
Dimanche 16 avril. 16h. Théâtre des Carmes.

Etat d’engeance…
de la Cie Lubat de jazzcogne avec Juliette Kapla et Myriam Roubinet au chant et verbe,Fawzi Berger aux percussions, Julien Rousseau à la guitare basse, Fabrice Viera  guitare et voix et Bernard Lubat piano et voix. Un Oratorio profane,  mots et musiques en crise, en chrysalide… en prise… Éloge de la discontinuité …
Dimanche 16 avril. 19h. 5 à 20€.
Samedi 15 et dimanche 16 avril. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. Avignon. 04 90 82 20 47. theatredescarmes.com


De Drôles d’Oiseaux se posent au Théâtre des Carmes ce week-end

Cette nouvelle édition du festival de la chanson à plume va nous faire vivre la chanson dans tous ses états, sans chichi, en toute simplicité et convivialité.

Lucie Taffin dans un répertoire de danse panique en solo
Les chansons de Lucie Taffin nous rappellent combien le monde est inattendu, fait d’accidents et de surprises. C’est un tour de chant pour originaux. Un remède à la simplification. Elle s’accompagne d’un accordéon rouge dont, surprise toujours, elle sort des impressions symphoniques. Il semble qu’un souffle panique passe dans son écriture, et que sur scène il ébouriffe les convenances.

Dimoné accompagné par Jean-Christophe Sirven
«Un piano voix, la voici cette forme si redoutée qui, jusqu’ici, m’a plutôt donné envie de fuir les salons où siégeait ce meuble bourgeois, ce meuble à qui j’ai préféré l’envie de me dire à la guitare électrique. Oui un piano voix pour de l’épure, de l’aventure et des retrouvailles avec Jean Chris Sirven sur de nouvelles chansons et de nouveaux textes en plus de revisiter mon répertoire que je déplumerai et auquel je grifferai le bec.»

Vendredi 20 janvier. 20h. 5 à 15€. Pass deux jours. 15€. Petite restauration sur place : tartes et cakes salés, gâteaux, pain d’épices et boissons. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47. theatredescarmes.com

Alissa Wenz, je, tu, elle
Autrice, compositrice, interprète, Alissa Wenz raconte une histoire, des histoires, une femme, des femmes. De portraits en confidences, de douleurs en douceurs, elle observe l’intime et le monde avec un regard tour à tour tendre, malicieux, exigeant, rageur, fougueux ou romantique.
Accompagnée au piano par Nathalie Fortin, elle nous embarque dans un voyage aussi prometteur que désenchanté, aussi impétueux que réconfortant.

Christian Paccoud, intensément tout seul et sans micro !
Quatre décennies de colères, de coups de gueule et de poésies mélangées, collées et désordonnées comme pour faire défiler la grande parade de nos utopies.
«Face au monde, j’ai voulu faire un spectacle qui déborderait du temps. Concocter avec malice une liqueur énervée qui suinterait du monde pour couler goutte à goutte sur les joues des puissants…»

Samedi 21 janvier 2023. 20h. 5 à 15€. Pass deux jours.15€. Petite restauration sur place : tartes et cakes salés, gâteaux, pain d’épices et boissons Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47. theatredescarmes.com


De Drôles d’Oiseaux se posent au Théâtre des Carmes ce week-end

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
C’est un  essai paru en 1952  de Stig Dagerman (1923-1954). Il y développe ses réflexions sur le sens de l’existence, la mort, le suicide. « Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux », Stig Dagerman.

Sur scène, la performance de Thomas Billaudelle et d’Erick Lebeau est enfiévrée.
Elle pousse à la réflexion mais elle nous fait surtout aimer la vie… la simplicité de la vie. Le fil rouge de la vie nous guide tout au long de cette création, la musique et le slam viennent flirter avec la danse et l’expression corporelle de Thomas Billaudelle. La guitare et les loops pilotés par Erick Lebeau captent toute l’intensité du propos et nous secouent dans tous les sens.

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. Vendredi 9 décembre 2022. 21h.5 à 17€.Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47. theatredescarmes.com

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