17 mai 2024 |

Ecrit par le 17 mai 2024

L’Echo du off, ‘la Mégère apprivoisée’ et la ‘Délivrance’

Une mégère apprivoisée jubilatoire

Shakespeare comme on l’a jamais vu ! Et pour cause : délocalisé dans l’Italie des années 50, à Padoue exactement, avec une mégère résolument indépendante et moderne. Alors il y a la gouaille, l’accent, le music-hall, les rebondissements, bref tous les ingrédients d’une comédie enlevée et populaire.

Jusqu’au 31 juillet. 12h. 15 et 22€. Théâtre du Chêne Noir. 8 bis, rue Sainte Catherine à Avignon. 04 90 86 74 87.

La Délivrance une comédie grinçante mais qui fait mouche

Nous sommes sur un stand, près d’une foire professionnelle improbable, avec Rémi, chargé de vendre des abonnements du journal La Délivrance. La Délivrance ? Ce pourrait être le journal Libération. Rémi ? C’est le prototype de notre société ubérisée, informatisée, endettée où bien entendu tous les maux viennent des étrangers ou des clochards. Ils sont quatre sur scène pour convoquer avec talent les acteurs de cette comédie humaine où les perdants ne sont pas forcément ceux que l’on croit.
Jusqu’au 31 juillet. 12h45. 12 et 17€. Théâtre Notre-Dame. 13 à 17, rue du Collège d’Annecy à Avignon. 04 90 85 06 48.

Teaser de ‘La Délivrance’

L’Echo du off, ‘la Mégère apprivoisée’ et la ‘Délivrance’

Julien Gélas, le directeur du Théâtre du Chêne noir a décidé, ici, d’interroger le fameux conte. Et même si celui-ci reste l’apanage du jeune public –à partir de 6 ans- l’auteur et metteur en scène s’extrait du récit aussi moraliste que manichéen pour mieux le restituer, plus riche, plus nuancé, à notre présent.

Le Petit chaperon rouge est une petite fille vivante, rusée et heureuse de danser. Elle est aussi un peu livrée à elle-même pour cause de maman solette engluée dans son travail et les fins de mois difficiles. Elle est aussi la femme ‘dont les quotidiennes contraintes ont étouffé les rêves’ note Julien Gélas. La grand-mère –confite d’amour pour sa petite fille- stationne dans sa bulle en mai 68 ‘Nostalgiques des élans révolutionnaires russes, de Mai 68, féministe engagée à la verve détonante et un brin déjantée’. Les deux femmes voulant protéger l’enfant d’un avenir qui leur a peut-être un peu fait faux bond.

Le louuuuuuuup

Le loup est un talentueux violoncelliste dont aucune femme ne veut ‘Musicien et charmeur, il aurait pu être un homme de bien, mais blessé par la vie, il redevient une bête, marchant à l’ombre de la forêt attendant l’heure où viennent les jeunes-filles…’ relate le metteur-en-scène, quant au chasseur, très perturbé, fusil à la main, il essaie de tromper sa peur du monde sans réussir à maîtriser son arme. Entre décors dynamiques, jeux de lumières, multiples personnages et une bande son originale, les enfants immergés dans l’histoire, réagissent joyeux, sautant de leur chaise, dialoguant activement, à certains moments du spectacle, avec le chaperon rouge.

Et les adultes ?

Ils y ont sans doute trouvé de belles et fines nuances. ‘Le Petit chaperon rouge n’est pas seulement destiné aux enfants… A la ville comme à la campagne les obstacles sont les mêmes pour ceux qui ont l’esprit heureux et qui sont généreux. Comment être bon sans se laisser duper par ceux qui voudraient abuser de cette bonté ?’ conclut Julien Gélas. Finalement, le petit chaperon rouge, lui, caresse la tête du loup vaincu et emprisonné. Peut-être parce qu’entendre l’angoisse du bourreau c’est faire en sorte qu’il n’y ait plus de victimes ?  

Le loup

Impressions

Les décors virevoltent. Les lumières façonnent les différentes ambiances. Les personnages sont campés avec force et douceur. Le conte onirique et léger propose aussi de subtils messages qui s’accrochent à qui le souhaite. Les trois âges de la femme éveillent à la vie qui s’écoule et aux états d’être qui nous façonnent. Et l’homme, face à son miroir, brandit ou fusil ou violoncelle pour entendre parler son âme à la fois charmeur, musicien, tour à tour loup ou chasseur, tous deux s’affligeant de maladroites postures et confrontant leur peur du monde. Le petit-chaperon rouge est très expressif, courageux, intelligent et volubile. Voilà un conte bien mené, efficace et enthousiasmant. On en ressort le sourire aux lèvres encore plus curieux d’y découvrir d’autres ressorts, car dans les contes rien n’est rapidement accessible. Enfants et parents quittent la salle le sourire aux lèvres vers d’autres aventures enfantines. Il n’est jamais trop tôt pour découvrir la magie.

Les infos pratiques

Théâtre du Chêne noir. Le Petit Chaperon-rouge. Ecrit et mis en scène par Julien Gélas. Avec la déliée Liwen Liang dans le rôle du Petit chaperon rouge, l’hilarant Renaud Gillier pour la mère et la grand-mère du Petit chaperon rouge et le très expressif et dramatique Guillaume Lanson pour le musicien et le loup. Jusqu’au 31 juillet à 10h30. Billetterie ici. Résa : 04 90 86 74 87. 8, rue Sainte-Catherine à Avignon. www.chenenoir.fr

Le chasseur et le petit chaperon rouge

L’Echo du off, ‘la Mégère apprivoisée’ et la ‘Délivrance’

Le Théâtre du Chêne Noir, une des 12 Scènes permanentes d’Avignon, nous propose un programme alléchant de créations, textes d’auteur, seuls en scène, flamenco. Bref ! Tout ce qui peut nous permettre enfin de renouer avec le vivant dans cette ‘Maison d’artistes’ fondée en 1967 par Gérard Gelas et désormais dirigée dans le même esprit de partage par Julien Gelas.

Les créations du Chêne Noir : Le petit chaperon rouge, écrit et mis en scène par Julien Gelas : une version résolument contemporaine du conte universel. 10h30. Asia, écrit par Mouloud Belaïdi, mise en scène par Gérard Gelas : L’histoire bouleversante Asia Bibi, pakistanaise chrétienne, accusée de blasphème et condamnée à mort pour avoir bu à l’eau d’une source à laquelle elle n’aurait pas dû boire. 19h45.

Avignon, les premières 

Zabou Breitman adapte  Thélonius et Lola, un texte subtil et drôle de Serge Kribus où il est question de chien chantant….10h.L’auteur Eric-Emmanuel Schmitt monte sur les planches pour adapter sa fable Madame Pylinska, et le secret de Chopin : de curieuses méthodes d’enseignement de la musique. 17H05.L’auteur compositeur et guitariste Luis de La Carrasca a choisi de fêter son 30e  Festival d’Avignon en présentant sur scène son dernier album Gharnata, une approche toute personnelle du Flamenco. 20h30. Shakespeare n’est pas oublié avec Une Mégère Apprivoisée revisitée dans les années 1950 en Italie.12h.

Les créations Avignon Off 2021

Albert Camus/ Maria Casarès entre passion et création. Le titre résume à lui seul ce qui unissait ces deux êtres d’exception. 12h30. La Maison du Loup de Benoit Soles, écrite pendant le confinement est une invitation au voyage intérieur. 14h30.Un seul en scène de Camille Bardery qui est L’Elue, l’histoire d’une femme libre. 17h30. Dorothy ? C’est Dorothy Parker, femme américaine hors du commun,  interprétée par Zabou Breitman. 21h30.

Des événements

Une seule journée pour assister à la lecture Collapsus : comment survivre à la fin du monde au fin fond de la Bretagne ?  Uniquement Lundi 12 Juillet. 11h. To be or not to be Avignon, A travers 20 personnages,  Avignon se raconte : 2 000 ans d’une autobiographie féroce, mordante et provocatrice… Uniquement les Lundi 12, 19 et 26 juillet. 14h.

Théâtre du Chêne noir. Du 7 au 31 juillet. Relâches pour tous les spectacles les 12, 19 et 26 juillet. De 8 à 25€. 8 bis rue de Sainte Catherine. Avignon. 04 90 86 74 87. www.chenenoir.fr


L’Echo du off, ‘la Mégère apprivoisée’ et la ‘Délivrance’

Le concept ? Un concert unique pour fêter les retrouvailles ! La saison est finie avant d’avoir commencé ? Qu’à cela ne tienne… Avant de découvrir la belle programmation du festival Off 2021 que nous ont contacté Julien Gelas et son équipe, voici que le directeur nous propose un concert de retrouvailles. Mozart, Bach, Ravel, Debussy, Scriabine et Schumann seront au programme de ce spectacle exceptionnel conçu comme un voyage parmi  les compositions contemporaines de ces trois musiciens ayant parcouru le monde…

3 pianistes internationaux pour 3 concerts

Elodie Pasquier a composé deux albums en Australie et un troisième en France : Graine de Sable. Roland Conil, pianiste concertiste a longtemps enseigné au Conservatoire de musique du Grand Avignon. Il a joué pour l’Orchestre national Avignon, Musicatreize, et sous la direction de Pierre Boulez. Quant à Julien Gelas, directeur du Théâtre du Chêne Noir, il a débuté sa carrière de pianiste compositeur en Chine, où il a sorti son premier album piano solo : L’éclaircie.
Dimanche 13 juin. 16h. Entrée libre. Théâtre du Chêne Noir. 8 bis, rue Sainte Catherine à Avignon. Réservation obligatoire par téléphone : 04 90 86 74 87 & www.chenenoir.com


L’Echo du off, ‘la Mégère apprivoisée’ et la ‘Délivrance’

Ainsi la Mamie du Chaperon Rouge (créée  par Julien Gelas en 2019) vient dans nos foyers, sous forme d’épisodes pour nous faire une sorte de ‘conférence gesticulée’ sur les spectacles programmés que nous n’avons pu voir du fait de la crise sanitaire.

Hilarantes minutes
Ce ne sont pas des captations vidéo de spectacles ni des extraits. En quelques minutes hilarantes, Mamie et ses comparses réinventent ce que nous aurions dû voir ou entendre. Une manière fort plaisante de valoriser le travail accompli des artistes, de garder le lien avec les spectateurs tout en leur faisant plaisir.
Episode 1 : Racin.es de la Compagnie A Divinis, de, par et avec  Hélène July et Enzo Verdet  prévu les 7 et 8 novembre.
Episode 2 : L’écho des riffs initialement prévu le 14 novembre
Episode 3 : La magie lente de Denis Lachaud sur une mise en scène de Pierre Notte initialement prévue  le 21 novembre.
Lien pour les épisodes, cliquez ici

Des conseils de lecture
«Guantanamour» de Gérard Gelas. 10€. Base de Guantanamo. Cuba. La confrontation entre un G.I et un prisonnier, membre présumé Al Qaïda.
«Les Impatientes» de Djaïli Amadou Amal. 17€. Sahel. 3 femmes 3 destins. Un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes.  

Une exposition virtuelle avec un cliché par semaine
L’artiste marseillais Claude Almodovar a installé ses cimaises au mois d’octobre. La pandémie de Covid 19 lui avait donné l’idée de faire poser dans un cadre dramatique des personnages ordinaires issus de ce qu’il baptise «Covid ordure». Pour permettre de découvrir ses œuvres photographiques malgré le confinement, un cliché de son exposition « Un absolu de vérité» sera dévoilé chaque semaine.

Michèle Périn


L’Echo du off, ‘la Mégère apprivoisée’ et la ‘Délivrance’

Entretien avec Julien Gélas, directeur du Théâtre du Chêne noir à Avignon.

Théâtre du Chêne noir

«Cela fait plus de deux ans et demi que je co-dirige le Théâtre du Chêne noir et maintenant je suis aux manettes.   Evidemment, Gérard (Gélas) reste un artiste et est très présent dans la programmation, dans la création, dans l’écriture. Moi ? J’ai la charge de continuer cette belle histoire et de diffuser le plus d’œuvres possibles.»

Mon empreinte ?

«Mon empreinte ? Je vais surtout essayer d’apporter ce que je suis, c’est-à-dire, la vision d’un jeune-homme de mon époque –j’ai 30 ans- insuffler de la jeunesse, même si Gérard a toujours eu cet esprit de tisser des passerelles entre les différents domaines de l’art. Cela me comble puisque je suis musicien, auteur et metteur en scène. C’est en moi et c’est aussi au cœur du Chêne noir qui a été une troupe de musiciens et d’acteurs pendant plus de 20 ans, ainsi j’en perpétue l’esprit.»

La création en résidence

«Après, j’ai mes goûts. C’est presque indescriptible… Les textes contemporains prendront une place importante avec des artistes invités en création, en résidence au Chêne noir et qui seront produits, en cela c’est une première. Nous accueillons 4 spectacles en résidence ; Stéphane Caso pour ‘To be or not to be Avignon’ ; ‘Racin.e(s)’ sur justement Jean Racine, une création de jeunes créateurs issus du Conservatoire d’Avignon, la compagnie A Divinis qui travaille avec Olivier Py. ‘Les chaises’ de Ionesco avec Renaud Gillier, la compagnie Les passeurs qui sera une production Chêne noir prévue pour 2021 et ‘Maivieschool’ une école de hip hop qui va, avec les jeunes des quartiers, proposer des concours de hip hop en fin d’année et qui sera également en résidence de création ici. L’idée ? Créer des passerelles entre l’intra et l’extramuros.»

La nouveauté ?

«On accueille et on produit beaucoup de nouveaux spectacles. Notre volonté est d’accompagner de nouveaux créateurs, des talents en devenir et, en même temps, de présenter des artistes et des œuvres confirmés en théâtre, musique et conférences qui sont les trois axes du Chêne noir. Ce qui nous définit ? Le théâtre populaire, Gérard vient de là, Jean Vilar était son maître. Moi, je m’inscris dans cette tradition et je la revendique. C’est un théâtre qui parle à tout le monde mais avec une exigence de qualité de théâtre d’art. Ce qui est important ? C’est aussi programmer des auteurs. Je m’imprègne toujours du texte avant de penser aux acteurs. Il n’y a pas de théâtre sans auteurs ni sans textes. C’est la 1ère étincelle qui donne la magie au reste. Et il n’y a pas de textes sans acteurs. Cette année nous donnerons à voir et entendre des auteurs majeurs comme Jean Racine, Georges Feydeau, Eugène Ionesco… Cela fait partie de ce que je défends.» 

Une nouvelle vague ?

«La clientèle, les abonnés du Chêne noir ont peut-être l’âge de Gérard, avec votre arrivée celle d’une nouvelle vague, complémentaire à la 1ère ? Cela fait partie de mes paris : le renouvellement des publics avec celui qui nous est fidèle depuis plusieurs décennies, qui connaît ce que l’on fait et qui nous est précieux et continuer à aller chercher les scolaires, les jeunes. J’ai d’ailleurs été frappé en Chine par la moyenne d’âge des spectateurs qui est de 35 ans, dans les salles de théâtre. Il ne s’agit pas de faire de jeunisme, en revanche il faut mélanger tous les publics, c’est l’essence même du théâtre populaire : pas de limite d’âge, de classe sociale, toujours ouvrir son esprit…»

Le Horla

«Pour le Horla j’ai extrait l’œuvre de son époque et je suis parti sur la comparaison, le rapport de l’homme à la machine, de l’homme à l’invisible. Le théâtre est le lieu où l’on se pose des questions liées à des problèmes universels et actuels. Chaque époque met au jour de nouvelles problématiques dont les auteurs et les metteurs en scène s’emparent.»

L’œuvre qui m’a le plus marqué ?

«Quelle œuvre m’a le plus marqué ? Un roman d’Honoré de Balzac ‘La recherche de l’absolu’. (Ndlr : La Recherche de l’absolu est un des textes les plus attachants de Balzac. Il traite de la recherche de la perfection, thème que l’on retrouve dans ‘Illusions perdues’ (le papier parfait pour l’imprimerie Séchard) et ‘Le Chef-d’œuvre inconnu’ (une peinture plus forte que la réalité). C’est un roman fantastique, sans doute pas le plus connu. Cette œuvre intervient alors que les religions se meurent en Occident et fait émerger la question de l’absolu dans la science et l’art comme une recherche, même spirituelle. Je considère que l’art est aussi une quête d’absolu. Ce qui m’a bouleversé ? La quête de sens. L’art est une spiritualité, ce n’est pas juste un métier, une technique, une manière de faire carrière.»

Qu’est-ce que m’a appris la vie en Chine ?

«Ce sont les arts martiaux et leur pratique –champion de France de kungfu à 15 ans- lors de mon adolescence qui m’ont porté en Chine. J’ai obtenu un doctorat de chinois, l’ai enseigné durant plusieurs années, aux Langues orientales à Paris. J’ai toujours une passion pour cette culture qui, à beaucoup d’endroits, se conçoit comme aux antipodes de la nôtre et qui, de cette façon, m’a permis de questionner tant à travers la philosophie qu’à travers ma vie, tout un tas de partis pris, de préjugés que j’ai, que l’on a, sur notre propre culture, sur nous-mêmes et sur le monde. Le fait d’aller chercher des systèmes de pensée radicalement opposés aux nôtres nous permet de remettre en question ce que l’on est. C’est un mouvement artistique. L’art c’est explorer la diversité, la multiplicité. C’est la quête des possibles.»

La Chine

«La Chine c’est aussi ça, un endroit où, si l’on y est sensible, l’imaginaire est très fourni, où il se déploie. C’est Paul Claudel, Victor Segalen qui ont écrit des textes magnifiques sur ce pays. Ce sont aussi des philosophies que j’ai creusées, traduisant le Tao Te King de Lao Tseu car il y a beaucoup de sagesse derrière cette culture. En m’en imprégnant, j’y ai trouvé des méthodes, des outils et des techniques que j’utilise pour la mise en scène, pour diriger les acteurs, comme la culture du silence puisque ce sont eux qui ont pensé le ‘silence’ de la façon la plus profonde qui soit, le taoïsme, Confucius s’en faisant écho tout comme la notion de ‘vide’.  En musique c’est tout aussi fondamental et central.»

Comment j’appréhende l’œuvre ?

«J’ai eu cette chance de grandir dans un théâtre et d’y découvrir les œuvres tout d’abord en les regardant sur scène avant de les lire. Ce sont, tout d’abord, des impressions visuelles, sensitives qui m’interpellent et m’amènent à les lire lorsqu’elles m’ont séduit. Parfois je les redécouvre en les lisant. Je n’agis ni de manière calculée ni de manière rationnelle. Une œuvre me parle et me touche, je trouve que sa thématique résonne et me permet de poser des questions contemporaines. C’est là que tout commence. C’est là qu’elle m’intéresse. Je viens d’écrire une pièce historique sur Spinoza, commandée par Bruxelles. J’ai en tête une œuvre de Victor Hugo et voici qu’en la lisant germe un texte sur le président actuel de la République.»


L’Echo du off, ‘la Mégère apprivoisée’ et la ‘Délivrance’

Prochainement, à l’affiche du Théâtre du Chêne noir, Julien Gélas, directeur du Théâtre du Chêne noir propose sa propre version du Horla, cet être invisible à la fois ‘hors et là’ qui étend son emprise sur le narrateur, d’après une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant qu’il met en scène.  Et puis il y a ‘Asia’ la bouleversante histoire d’Asia Bibi, pakistanaise chrétienne, mère de trois enfants, accusée de blasphème et condamnée à mort pour avoir bu à l’eau d’une source à laquelle elle n’aurait pas dû boire… Une histoire racontée par Mouloud Bélaïdi et écrite et mise en scène par Gérard Gélas.

Le Horla
Apprêtez-vous à découvrir le fascinant récit d’un homme aux prises avec un être invisible, qui petit à petit, s’empare de ses pensées, de son âme, de sa vie entière. Folie ? Hallucinations ? Clairvoyance ? Réelle présence d’une créature surnaturelle ? Julien Gelas s’empare de ce chef-d’œuvre précurseur du réalisme fantastique. Glissant subrepticement sa plume et notre époque dans celles de Maupassant, il en révèle toute la dimension prophétique. Une pièce qui met la raison à l’épreuve, à une époque et dans un monde ultra rationalisés, où l’intelligence humaine -qui en crée de ‘l’artificielle’- ne semblent pourtant pas suffire à tout expliquer… «Cet être invisible affleure à la surface de notre réalité pour venir bousculer nos certitudes, observe Julien Gélas. Au milieu de cette lutte de haute voltige entre la raison et la déraison, Maupassant glisse de profondes réflexions sur l’intelligence, le peuple, le fait de croire à quelque chose. Cette œuvre contient de la philosophie, de la science, de la poésie et de la pure fiction.» Le Horla d’après Guy de Maupassant, adaptation et mise en scène de Julien Gélas avec Damien Rémy. Samedi 24 à 20h et dimanche 25 octobre à 16h. De 5 à 23€.

‘Asia’
«Dans un village du Pakistan, il y a quelques années, une jeune femme, Asia Bibi, travaille dans les champs sous un soleil de plomb, en compagnie d’autres femmes de son village, raconte Gérard Gélas. La chaleur est écrasante, la récolte éprouvante, alors elle se rend à une source proche, afin de boire un peu d’eau. Des hurlements, des cris, des insultes, sont immédiatement proférés par les autres femmes qui l’accusent d’avoir souillé la source. Asia Bibi est chrétienne et minoritaire en tant que telle au Pakistan. Les autres femmes qui se pensent musulmanes réclament immédiatement sa mise à mort pour blasphème. Asia Bibi est arrêtée et passera plus de huit ans dans les geôles pakistanaises. Dans sa petite cellule sans fenêtre, elle garde espoir en attendant son nouveau procès devant la Cour Suprême… En janvier 2019, elle est enfin acquittée et extradée quelques mois plus tard au Canada.» «Tout cela me fut raconté par Mouloud Belaïdi, témoigne Gérard Gélas, qui me proposa d’écrire un texte à partir de cette histoire. Un texte, non pas contre l’Islam ou toute autre religion, mais un texte sur l’intolérance, le fanatisme et, pour tout dire, la bêtise qui peut se faire meurtrière. Un texte aussi sur une femme d’exception car Asia Bibi, par son courage à affronter l’absurde, rejoint la longue liste de ces femmes qui, après avoir donné la vie, lui donnent un sens.» De Mouloud Belaïdi mise en scène de Gérard Gélas avec Pauline Dumas.  Mercredi 28 à 20h30 et jeudi 29 octobre à 19h. Réservation 04 90 86 47 87. De 5 à 25€.

Racin.e(s)
Pas de jardinage mais bien du théâtre vivant. Formidablement vivant. Un orateur entre en scène, bien décidé à enfourcher le monstre Jean Racine ! Dans une énergie débordante et contagieuse, une question lui brûle les lèvres : où dois-je me placer aujourd’hui face au monstre théâtral Racine ? Avec joie et enthousiasme, il dépeint un portrait unique de l’auteur : de sa langue “alexandrine” merveilleuse à sa querelle “cornélienne” la plus profonde. Sous le regard amusé des spectateurs, des comédiens tragiques et burlesques gravitent autour de l’orateur pour faire revivre, le temps d’une représentation, l’humanité et les passions des personnages raciniens. D’Aristote à Barthes en passant par Andromaque et Bérénice, tous sortiront des placards poussiéreux de nos bibliothèques pour prendre la parole et nous aider à choisir notre place, notre histoire face à l’Histoire racinienne. C’est un spectacle interactif où la pensée philosophique de l’orateur se fera avec le public pour arriver à une réflexion et une réponse commune sur le théâtre racinien aujourd’hui. Racin.e (s) de Hélène July et Enzo Verdet par la compagnie A Divinis. Samedi 7 et dimanche 8 novembre. De 5 à 19€.

Le Cycle d’expositions
La saison arts plastiques au théâtre du Chêne noir proposé par Salvatore Lombardo revient avec un focus sur quatre photographes : Claude Almodovar ou « Le Témoin de l’époque » en Octobre/Novembre. Depuis trois décennies ce photographe marseillais œuvre à proposer une chronique de l’époque qui est la nôtre.

Les formations du Théâtre du Chêne noir
Brûlez les planches du Chêne noir en participant aux ateliers de pratique théâtrale. Depuis 1982, le Chêne Noir œuvre pour une transmission de la pratique théâtrale ouverte à tous : enfants, adolescents et adultes, débutants ou confirmés. Depuis toutes ces années, une pépinière de talents issue des ateliers a ainsi éclos et intégré le milieu professionnel. Emboîtez leur le pas ou venez simplement assouvir votre envie de monter sur les planches en vous inscrivant à leurs ateliers. Ou, tout simplement développer sa présence, prendre la parole avec facilité, occuper l’espace, autant d’apprentissages maintes fois sollicités dans toutes les situations de la vie.

Atelier ‘Les Petits Chênes’ pour les enfants de 7 à 11 ans, menés par Lys-Aimée Cabagni, les mercredis de 13h45 à 15h30. Une découverte large, ludique et créative du monde du théâtre !
Un moment récréatif pour apprendre individuellement et collectivement à s’exprimer, parler de soi et de son vécu personnel au moyen de l’expression artistique. Les champs du corps et du corps dans l’espace, du calme, de la respiration, de l’imagination, de la fabrication d’objets, de la narration, de l’écriture, de l’espace, de la voix, de la lumière… seront travaillés non pas de façon sérieuse et technique bien qu’appliquée mais par le jeu et l’amusement. Contact Lys-Aimée Cabagni 06 73 86 51 41.
 
Atelier pour les adolescents de 12 à 17 ans, mené par Guillaume Lanson, Lys Aimée Cabagni et Liwen Liang, les mercredis de 17h à 19h30. Contact Guillaume Lanson 06 35 26 52 41.
 
Atelier pour les adultes pour les plus de 18 ans, mené par François Brett, les lundis de 19h à 22h. 477€. contact@chenenoir.fr

Les infos pratiques
Théâtre du Chêne noir. 8 bis, rue Sainte-Catherine à Avignon. Réservation 04 90 86 47 87 et www.chenenoir.fr

https://www.echodumardi.com/tag/theatre-du-chene-noir/page/4/   1/1