18 avril 2024 |

Ecrit par le 18 avril 2024

Adaptation réussie de «L’art de perdre » au 11

« L’art de perdre » ou comment se construire autour d’un pays qu’on n’a jamais connu.

En 2017 paraît «L’art de perdre» d’Alice Zeniter qui obtient le prix Goncourt des lycéens. La narratrice Naïma, 30 ans, petite-fille de harkis part à la recherche de ses origines. Elle va essayer de briser la loi du silence, n’obtenant aucune réponse de sa grand-mère ou de son père sur la «guerre d’Algérie» et la venue en France de sa famille en 1962.

L’art de perdre c’est savoir oublier
La comédienne Sabrina Kourougli choisit de mettre en scène et d’interpréter le personnage de Naïma qui lui ressemble pour poser la question de la transmission, de l’identité. Elle éclaire également les questions de migrations et d’exil.

Sur scène Naïma représente la nouvelle génération, celle qui chante, qui danse, qui étudie et soudain se demande qui elle est, d’où elle vient. Sa grand-mère muette vaque à des travaux de couture, son père ou grand-père attendent dos tourné muni d’une simple valise. Le symbole est fort entre le silence des parents et la boulimie de vivre de la jeunesse née après l’indépendance. Comment se construire autour de l’absence de l’Algérie ? Comment raconter l’immigration de 62, le camp de Rivesaltes puis l’installation en Normandie?

Une approche sensible de l’exil
Entre tristesse, colère et excitation, l’enquête se met en place et fait bouger les lignes des trois générations. Les 3 acteurs sont formidables de sobriété, de dignité et de sincérité dans leur jeu.

Jusqu’au 29 juillet. Relâche le 26 juillet. 10H30. 8 à 20€. Le 11. 11, boulevard Raspail. 04 84 51 20 10. www.11avignon.com

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