10 décembre 2025 |

Ecrit par le 10 décembre 2025

Le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral, du 10 au 12 décembre à Avignon

Du mercredi 10 au vendredi 12 décembre, La FabricA du Festival d’Avignon accueille pour 3 soirées le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral.

Artistes, compagnies et amateurs présenteront au public des propositions inédites, pensées en milieu carcéral. Ce festival met en lumière des créations collectives de théâtre, danse, musique, vidéo et podcasts. Unique en France, porté par le Théâtre Paris-Villette depuis 2016, il révèle la vitalité du spectacle vivant comme espace d’ouverture et de dialogue.

Une soirée théâtre et chant 

‘L’altru mè, Chjama à a musa, canta è sparti’. Une création polyphonique s’inspirant de l’œuvre du poète portugais Fernando Pessoa (1888-1935). Traduit en corse, ce répertoire vocal a cappella réunit le chœur A Filetta et les voix des participants dans une même vibration poétique et collective. 

Ils tiennent inlassablement les murs sans savoir quand viendra l’âge d’or. Le titre est tiré d’une phrase du roman Avec tes mains d’Ahmed Kalouaz. L’auteur y raconte la vie de son père, immigré algérien dans la France des années 1950. Le spectacle d’Enzo Verdet et Hélène July mêle les fragments de vie des comédiens au texte de Kalouaz. Une histoire chorale d’exil, et de transmission.
Mercredi 10 décembre.19h30. 5€.

Une soirée danse

‘Les Dieux solitaires’. Une création chorégraphique d’ Éric Oberdorff centrée sur les états physiques et émotionnels provoqués par la violence, qu’ elle soit exercée ou subie. 

‘Blossom’ de Sandrine Lescourant. La scène est un espace de rassemblement poétique, politique et collectif. Au plateau se dessinent les multiples formes de la rencontre où la qualité du lien devient essentielle.

‘Ceux qui restent’ d’Ulysse Fiévé. L’œuvre se déploie entre ce qui s’efface et ce qui insiste, comme si les voix tentaient de retenir ce que le temps emporte. 
Jeudi 11 décembre. 19h30. 5€.

Une soirée théâtre et danse

‘En Face’ d’Agnès Maury. Les textes, écrits par des personnes détenues, expriment avec pudeur et justesse l’expérience de l’enfermement au quotidien.
‘Nidāl’ [dedans dehors] de Marina Gomes et Elias Ardoin. Une création d’Elias Ardoin et des participants en détention. À travers la danse et le mouvement, le projet explore les tensions entre effondrement et élévation, entre colère et apaisement.
Vendredi 12 décembre. 19h30. 5€.

Festival Vis-à-vis. Pass 3 soirées. Une soirée tarif unique : 5€. La FabricA. 11 Rue Paul Achard. Avignon.


Le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral, du 10 au 12 décembre à Avignon

Succès du Off depuis 2023, ‘Heureux les orphelins’ est un concentré d’intelligence, d’humour et d’originalité.

Il faut dire que les acteurs et actrices de la Compagnie Hors du Temps se sont emparés de cette réécriture contemporaine de l’Électre de Jean Giraudoux avec jubilation. Le texte et la mise en scène de Sébastien Bizeau leur permet une infinité de rôles qu’ils endossent avec une aisance, une capacité de transformation vestimentaire et d’adaptation de jeu extraordinaire.

Électre entre mythologie et modernité

Concentré sur son rôle de conseiller ministériel, Oreste avait oublié ses problèmes familiaux. Tout bascule avec l’appel de sa sœur Électre. Leur mère est dans le coma, ils doivent prendre une décision – et mettre des mots sur ce qui était enfoui. À cette tourmente s’ajoute une crise politique sur les pesticides. Mais Oreste détient l’arme ultime : le langage. Ses mots pourront sauver ou anéantir sa mère ou son ministre ; quant à Électre, elle est décidée à faire éclater la vérité, quel qu’en soit le prix. On chemine entre les atermoiements de Clytemnestre ( a-t-elle un amant?) et les mensonges d’état d’un ministre défendant l’utilisation des pesticides…

Texte et mise en scène : Sébastien Bizeau
Avec Emmanuel Gaury, Matthieu Le Goaster, Paul Martin, Cindy Spath et Maou Tulissi.

Jeudi 4 décembre. 20h. 5 à 20€. Théâtre Benoît XII. 12, rue des Teinturiers. Avignon. 04 86 81 61 97 / atp.avignon@gmail.com / www.atp-avignon.fr


Le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral, du 10 au 12 décembre à Avignon

La metteuse en scène Marie Fortuit,  entre fiction et réalité, réalisme et poésie, nous restitue délicatement la puissance du désir.

Un premier amour interdit

Ecrite en 1954 par Violette Leduc, censurée en 1966 , la version intégrale de cette œuvre réapparut en 2000. ‘Thérèse et Isabelle’, c’est l’histoire d’un amour interdit : celle de l’amour lesbien. Mais c’est aussi l’histoire de Violette Leduc qui est racontée : celle d’une pensionnaire  également amoureuse d’une Isabelle lors de ses jeunes années. Thérèse est Violette, Violette est Thérèse. La pièce oscille entre l’amour de ces deux adolescentes et la vie de Violette Leduc à travers son amour – non réciproque – pour une autre autrice avec qui elle entretiendra une forte relation : Simone de Beauvoir.

Un texte nécessaire

Entre pensionnat et maison de repos, la pièce réhabilite une Violette Leduc conspuée alors que sa langue est magnifique, d’une poésie et d’un courage inouïe : Violette Leduc était la première à oser décrire – du point de vue d’une femme – le ressenti sexuel et sensuel éprouvé avec une autre femme.

Mise en scène : Marie Fortuit
Avec Louise Chevillotte, Raphaëlle Rousseau, Marine Helmlinger et Lucie Sansen au piano.

Mardi 2 décembre. 20h. 3 à 22€. A partir de 14 ans. Scène Nationale La Garance. Rue du Languedoc. Cavaillon. 04 90 78 64 64.


Le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral, du 10 au 12 décembre à Avignon

Le festival qui n’en est pas un mais qui permet de découvrir le meilleur de la création belge francophone.

La Panade de Léopold Schoemans

Quelque part dans l’Est, loin, coupés du monde, Pyo et Uyobak coexistent dans leur château doré. Des années que leurs parents ont quitté les lieux. Et le temps passe pour eux comme pour rien. Nourris à la cuillère d’argent, ce sont des individus blafards et croupis que la vie semble indifférer… jusqu’au sursaut.  Peut-on, nous, privilégiés, nous plaindre d’un monde qui nous offre tout ?
Jeudi 27 novembre. 20h. 

Je voudrais mourir par curiosité de Christine Delmotte-Weber

Myriam a vécu une impressionnante Expérience de Mort Imminente (EMI) lors d’un accident de voiture avec sa compagne Baba. Pour la retrouver, elle s’intéresse à la conscience délocalisable. Lila, neuroscientifique, collabore à une étude universitaire sur les EMI. Elle fait passer à Myriam une série de tests pour élucider son expérience.
Vendredi 28 novembre. 20h. 

En attendant septembre de Erell Paineau

Un été dans la capitale, un immeuble du XVIIIe siècle, une cour intérieure, quatre appartements aux atmosphères distinctes. Comme une maison de poupée grandeur nature, la scénographie découpe l’espace en quatre mondes parallèles reliés par les regards. Ici, chacun vit avec vue sur la vie des autres…
Samedi 29 novembre. 20h

Jusqu’au 29 novembre. De 5 à 15€. Théâtre Episcène. 5 rue Ninon Vallin. Avignon.


Le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral, du 10 au 12 décembre à Avignon

« Cette âme commune » qui nous lie

Cyril Cotinaut le précise, cette âme commune, c’est de l’âme humaine dont il s’agit. « C’est elle que j’espère montrer sur scène. Et je suis convaincu qu’au moment où elle apparaîtra, chacun la reconnaîtra. S’il était possible, par le moyen du théâtre qui réunit de parfaits inconnus, par l’identification aux personnages et aux situations mises en jeu, de sentir avec force, conviction et joie un lien indéfectible entre toutes les personnes assises ici ensemble… »

Assembler des vies éparses en direct sur le plateau

Sur le plateau,  un dispositif où des fragments d’histoires intimes et collectives se croisent, parfois s’emboîtent et parfois non. Nous y partageons, d’où qu’on soit, mille petites et grandes questions à propos de peurs, d’amours, de bonheurs, de sens… Les personnages se cherchent, se trouvent, se perdent et recommencent. À comprendre et puis plus, à aimer et puis moins, à être heureux ou pas, à avoir peur parfois et puis ça passe…

Ecriture collective dirigée et mise en scène : Cyril Cotinaut
Avec Pierre Blain, Kristof Lorion, Thomas Rousselot, Annette Roux, Cyrielle Voguet et la participation de Julien Storini.

Mardi 25 novembre. 20h. 5 à 20€. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47.


Le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral, du 10 au 12 décembre à Avignon

‘Au pas de course’, la dernière création de Serge Barbuscia du mercredi 19 au dimanche 23 novembre.

Projet né dans le cadre de la politique de la Ville et du dispositif Rouvrons le monde de la DRAC PACA, ce spectacle après sa création en janvier 2024 a circulé hors les murs et dans plusieurs établissements scolaires. Le thème abordé a permis depuis un an de riches débats et bords de scène. Il s’installe pour 5 dates en novembre au Théâtre du Balcon. L’occasion de redécouvrir la performance de l’actrice Camille Caraz qui endosse le portrait de sept jeunes femmes en quête de reconnaissance et de liberté.

Au pas de course ou l’urgence de la réflexion et de l’action

Nadia (Camille Caraz) va à la rencontre des femmes, de toutes les femmes et leur donne la parole au fur et à mesure qu’elles trouvent « chaussures à leur pied. » Il s’agit alors de raconter mais aussi de dénoncer. Le propos est limpide, servi par une mise en scène fluide.

Ce ne sont pas des fictions, ce sont des combats

De l’athlète éthiopienne Farida Abaroge à Camille Carraz en passant par Djamila, Sophie, Garance, Emilie, Franscesca  nous découvrons 7 instantanées de femmes abordant 7 grandes thématiques révélatrices de notre époque : les réseaux sociaux, la vision humanitaire des Jeux Olympiques, la pulsion de violence et le terrorisme dans la société civilisée, l’obligation d’excellence dans nos sociétés modernes et volonté de puissance, la violence conjugale, le harcèlement, la place de l’humain dans le cosmos.

Texte et mise en scène : Serge Barbuscia
Avec : Camille Carraz
Création musicale : Sébastien Benedetto
Effets sonores : Éric Craviatto
Technique : Sébastien Lebert
Artistes complices : Aïni Iften, Gilbert Scotti, Jean-Baptiste Barbuscia et Fabrice LebertProduction Théâtre du BalconAvec la participation, sous forme d’enregistrement sonore, d’élèves de la classe de 3ème option théâtre du collège La Salle : Lyna, Elora, Juliette, Emmy, Elena, Charlotte, Aziliz, Elsa, Mélissa, Baptiste, Suzanne, Julie, Cloé, Loris, Waël, Louise, Léa, Amine et Noanne.

Mercredi 19 novembre. Vendredi 21. Samedi 22. 20h. Dimanche 23 novembre. 16h. 5 à 23€. Théâtre du Balcon. Cie Serge Barbuscia. Scène d’Avignon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon. 04 90 85 00 80 / contact@theatredubalcon.org


Le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral, du 10 au 12 décembre à Avignon

Un enfant qui se questionne

Alice se questionne, elle ne se sent pas à sa place au sein d’une famille de grands artistes. Cela pourrait être une évidence ue de suivre les traces de ses parents mais elle n’a décidément  ni la flamme artistique ni le don.Tiraillée entre sentiment d’appartenance et besoin vital d’émancipation, elle nous livre ses nombreux questionnements.

Le processus de création de Geneviève Kermabon

Après Céleste, Geneviève de Kermabon revient au Théâtre des Halles proposer « Attraper l’ange ». Pour l’écriture de ce spectacle , elle utilise le même processus : s’inspirer de la parole d’autres artistes en réalisant des interviews qu’elle retranscrit et dont elle extrait du verbe brut qui nourrira son inspiration. Pour donner vie au personnage d’Alice, elle a interrogé une trentaine d’artistes quant à leurs expériences sur scène, leurs moments si particuliers où les acteurs se sentent à “leur place”.

Un théâtre à la fois réaliste et onirique

Jongler avec des jambes de mannequin, fabriquer une lingerie surréaliste, découper une peinture pour en faire un masque, danser avec un pantin grandeur humaine … Geneviève de Kermabon fabrique de ses mains et utilise autant d’accessoires et de costumes qui nous entraînent dans un univers onirique. Elle façonne les figures écrasantes qui entourent la jeune Alice en nous donnant à voir un théâtre à la fois réaliste et extravagant.

Interprétation : Geneviève de Kermabon
Voix off : Denis Lavant
À l’image : Cyril Casméze

Vendredi 14 novembre. 20h. 5 à 23€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51.


Le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral, du 10 au 12 décembre à Avignon

‘Falaise’, un récit choral sur une catastrophe imminente qui interroge notre rapport à la vie.

C’est une histoire qui commence par la fin. On apprend que l’hôtel de la Falaise, fière bâtisse des années 30, vient d’être emportée dans un effondrement. On apprend qu’il y a des survivants, on ne sait pas qui, on ne sait pas combien. Alors on rembobine quelques jours en arrière et on fait la connaissance des vacanciers de cet hôtel et de son personnel. Il y a Zack, 12 ans, qui observe le petit théâtre des adultes qui l’entourent : sa mère Billie, accaparée par son travail malgré un récent divorce ; Mme Rouvroy, veuve inséparable de l’urne de son mari ; Hans, vacancier allemand fasciné par sa voiture, et sa femme Birgit, en quête d’attention ; Mazen et Nina, jeunes parents débordés ; et le gérant, dépassé par ses jumelles espiègles, Camille et Marcelle.

S’émerveiller du monde qui nous entoure

Les enfants regardent les adultes sans cesse préoccupés, se côtoyer sans jamais se voir. Jusqu’au moment ou un événement attire tout ce petit monde sur la plage pour être témoin d’un moment d’émerveillement qui les sauvera (peut-être) de l’effondrement.

La Compagnie belge jeune public Alula

Le Théâtre des Doms accueille des projets en résidence et organise divers événements pour le public et les programmateurs, notamment autour du Théâtre Jeune Public et de la Francophonie. La sortie de résidence de la Compagnie Alula, fondée par Perrine Ledend et Sandrine Basten, est un spectacle bien avancé puisque les prochaines représentations auront lieu en décembre 2025 en Belgique.  Spectacle de marionnettes pour  Public Jeune à partir de 7 ans.

Jeudi 13 novembre. 19h. Entrée libre. Théâtre des Doms. 1 bis, Rue des Escaliers Saint-Anne.   04 90 14 07 99.


Le festival Vis-à-vis, temps fort de la création en milieu carcéral, du 10 au 12 décembre à Avignon

Pierre Richard sera à l’Autre Scène et promis : il ne sera ni distrait ni maladroit !

Il compte en faire un moment privilégié et le dit tout net : « Je compte prouver de manière irréfutable et définitive que je ne suis pas distrait, tordre le cou des mauvaises langues – ce qui, entre parenthèses, est un tour de force anatomique -, bref, mettre enfin un terme à un demi-siècle de malentendu. »

« Je suis là mais je ne suis pas là », un seul en scène attendu

Pour son quatrième Seul en Scène, à 89 ans, le grand blond prendra son temps, tranquillement installé dans son fauteuil club pour nous livrer des anecdotes de sa vie foisonnante qui ne se résume pas à faire le clown. Nous embrasserons avec lui plus de 50 ans de carrière théâtrale et cinématographique. Un pur moment de proximité avec un grand monsieur.

La navette Avignon <> Vedène : un bus Orizo vous emmène gratuitement au spectacle !

Vendredi 14 novembre. 20h. 21 à 42€. L’autre Scène. Avenue Pierre de Coubertin. Vedène. 04 90 14 26 40 / www.operagrandavignon.fr

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