13 juillet 2025 |

Ecrit par le 13 juillet 2025

Avignon, Théâtre du Chêne noir : Lettres à un ami Allemand

Il faisait très bon hier soir. Assises sur les marches d’un hôtel particulier en face du Chêne noir, nous attendions d’y rentrer tranquillement. Les aficionados du lieu arrivaient par grappe en devisant joyeusement. Que l’automne était doux ce vendredi soir qui clôturait la semaine par Albert Camus au Théâtre du Chêne noir. On peut encore y aller ce soir à 20h. Résa ici.

Plus précisément ? On allions voir ‘Lettres à un ami Allemand’. Une création du théâtre du Chêne noir avec Didier Flamand, sa voix chaude et un peu grave, sa longue silhouette, sa présence aristocratique. La pièce est mise en scène par Julien Gélas. Ensemble, ils font vivre le texte qu’Albert Camus a travaillé dans l’intimité de sa solitude, de la résistance, quelque part, à Paris, à partir de l’été 1943. En fait, il s’agit de chroniques écrites dans la Revue libre en juillet 1943, dans les Cahiers de la libération en 1944, dans la revue Libertés au début de l’année 1945.

La forme

La forme empruntée par le journaliste, essayiste, romancier, dramaturge, philosophe et prix Nobel ? Une lettre imaginaire à un ami imaginaire. La démonstration aussi d’un homme qui se distancie des évènements et de son torrent d’émotions pour appréhender ce qui se joue véritablement. La domination d’un pays sur un autre. La force brute pour réduire l’autre. Alors Albert Camus explique que l’on est plus fort et plus grand que ce petit bout d’humanité qui se fait bête. Que l’autre est soi et que l’homme, devant l’absurdité des événements, redonnera sens en s’appuyant autant sur son  intelligence que son courage, la brutalité ne pouvant engendrer la justice.

Le Chêne noir

Voilà la belle salle de l’ancienne chapelle qui se remplit tranquillement. Sur scène une salle d’archives, la lumière blafarde des néons sur un bureau où trône un ordinateur. Il y a un homme au bout de son téléphone portable qui demande l’envoi de document et répète ‘Ne m’oublie pas’. Il –Didier Flamand- écrit le discours qu’il s’apprête à donner devant les Nations Unies dont le socle est ‘Paix, dignité et égalité sur une planète saine’. Il aura une heure pour convaincre la mémoire de revenir. Alors il cisèle ses phrases, répète son introduction, travaille sa diction, la résonance des mots.

 »Albert Camus, la sagesse de l’esprit et l’éclat des mots’ Julien Gélas Lettres à un ami Allemand interprété par Didier Flamand. Copyright Guillaume Serres

Sa feuille de route ?

Son discours. Au centre de celui-ci ? La perte de sens de notre monde. Il met en garde contre l’enthousiasme des peuples pour les idéologies faciles. Le soulèvement initié par la faconde d’un sombre orateur. L’usurpation de la liberté pour cause d’extrémismes et de nationalisme, puis les agitateurs de peur qui exploitent la haine pour régner en maître. En fonds sonore et vidéo, des discours de haine de la seconde guerre mondiale, la liesse des peuples, le silence, les uniformes, les rues et places désertes, des hommes contenus par d’autres en uniformes, qui osent en pleine occupation, le chant des partisans. D’autres encore résistants et innocents embarqués en camion, assis sous la bâche puis placés face aux fusils. La jeunesse que l’on sacrifie ça et là. De vrais images, de vrais destins et la mort au bout si l’on oublie…

On salue

On salue le travail documentaire effectué par Julien Gélas et son équipe pour incarner le danger toujours présent prêt à basculer dans l’indicible. Le talent de Didier Flamand qui exprime la pensée de Camus avec justesse et intensité. Le monstre rode et l’histoire peut se répéter. On salue le talent de Didier Flamant qui vibre des défaillances de l’humanité et de l’impératif d’être présent à ce qui se joue. On a aimé la mise en scène, les mises en ambiances et lumières, à la fois percutantes, graphiques, dessinées, incarnées, chaotiques, le décor simple mais raffiné.

Ressenti

Tout est fort dans cette pièce. L’intensité de ce que vivent les hommes entre drame et bonheur. Au milieu ? La voix posée d’Albert Camus, de Didier Flamand et de Julien Gélas. Celles, froides, des dictateurs qui ne veulent pas d’union des nations. La mise en scène est soignée, simple, rigoureuse, instaurant la chorégraphie d’un patchwork d’images, de sons, de texte, de jeu mis au jour pour toucher la réalité du doigt. Parce que ce qui s’incarne derrière l’écran peut s’incarner devant. La salle bondée applaudit à tout rompre. Didier Flamand est ému et nous avec lui.

Les infos pratiques

Lettres à un ami Allemand. Avec Didier Flamand sur une mise-en-scène de Julien Gélas. Samedi 16 octobre 2021 à 20h Théâtre du Chêne noir. 8 bis, rue Sainte-Catherine à Avignon. 04 90 86 74 87. Résa ici.

Albert Camus

Albert Camus c’est ce gamin pauvre des quartiers les moins reluisants d’Alger, descendant des premiers arrivants des colonies. Sa maman est sourde et il est orphelin d’un père tombé à peine un mois après qu’il fût enrôlé dans le 1er régiment de zouaves en septembre 1914. Atteint à la tête par un obus en octobre de la même année; emporté à tout juste 28 ans. Après ? L’enfant bagarreur est aussi un élève brillant dont l’intelligence vive émeut son instituteur. Et cela revêtira une importance capitale. Pourquoi ? Parce que le professeur convaincra la grand-mère et forte-femme d’Albert Camus de le laisser poursuivre ses études obtenant même qu’il devienne boursier pour aborder le lycée. La pugnacité de l’instituteur aura été au fondement de la carrière du futur grand homme.

La force des blessures

Ce qui a forgé Albert Camus ? Une enfance marquée par l’absence d’un père, une mère sourde qui lit sur les lèvres mais est analphabète, la pauvreté, les copains de la rue. Plus tard ?  Son incompréhension et son refus de la ségrégation entre français et arabes, son amour du foot, la découverte de la littérature, de la politique, du militantisme, l’absurdité de la guerre, le dépassement des passions et la dangerosité des idéologies. Enfin ? La découverte que l’autre est soi, que l’intelligence et le courage ne sont rien l’un sans l’autre, que le dépassement et l’accès à la lucidité se font aussi par la lecture, l’écriture, le théâtre populaire, et l’art.

Didier Flamand incarne le texte Lettres à un ami Allemand d’Albert Camus. Copyright Guillaume Serres

Pourquoi son destin résonne-t-il tant ici ?

Camus c’est aussi un peu l’ode à la très en vogue laïcité : enfant pied-noir d’extraction modeste, nourri à la lecture, aux livres éclectiques par un oncle boucher anarchiste, voltairien, franc-maçon ; c’est aussi la rencontre d’un instituteur détecteur de talent. Albert Camus c’est aussi une comète, mille vies en à peine 46 ans, l’aventurier qui avait appliqué ses propres règles à son existence : lier l’intelligence au courage. Pourquoi ici ? Parce que son ami René Char lui a fait découvrir la Provence. Parce qu’il a vécu et habité l’Algérie puis s’est établi, les deux dernières années de sa vie à Lourmarin où ceux qui l’ont connu disaient qu’il était humble, discret, empathique, accessible. Que tout comme Hemingway il écrivait debout et conservait une véritable passion pour le football.

Et la Comète se love dans l’infini

Albert Camus est né le 7 novembre 1913 à Dréan, en Algérie française et mort à Villeblevin le 4 janvier 1960, à 46 ans. Les circonstances de sa mort ? Un accident de voiture alors qu’il reprenait la route pour Paris. Dans la Facel-Vega il y a, à la conduite, Michel Gallimard et à ses côtés Albert Camus tandis que Janine et Anne Gallimard l’épouse et la fille de Michel Gallimard ont pris place à l’arrière avec le chien Floc. La voiture de luxe percute un premier puis un deuxième platane. Albert Camus est tué sur le coup, Michel Gallimard décèdera six jours plus tard. Les deux femmes s’en sortent miraculeusement indemnes. En cause ? L’asphalte mouillé  et… le fatal éclatement d’un pneu. Sa sépulture se trouve dans le cimetière de Lourmarin. Quant au chien Floc ? Il n’a jamais été retrouvé.


Avignon, Théâtre du Chêne noir : Lettres à un ami Allemand

«J’entrerai dans ton silence» donne la parole aux autistes. En 2018, le directeur du théâtre du Balcon Serge Barbuscia adapte les textes de Françoise Lefèvre et d’Hugo Horiot. Il nous dévoile le monde peut-être méconnu de l’autisme et le combat de la mère face aux institutions. Un spectacle intense et émouvant.

Théâtre du Balcon

Présenté en avant-première au Théâtre du Balcon, dans une salle comble, en 2018, la pièce fut ovationnée. Nous retrouverons Fabrice Lebert  dans le rôle de l’enfant autiste et Camille Carraz dans celui de la mère aimante…..et résistante.
Mardi 12 octobre .19h. 19 et 23€. Théâtre du Balcon. Rue Guillaume Puy à Avignon. 06 09 16 28 63 / 04 90 85 00 80  contact@theatredubalcon.org

Déclinaison de ce spectacle en octobre

L’auteur, comédien et réalisateur Hugo Horiot a aussi été invité au Théâtre Toursky de Marseille le 5 octobre dernier. Fils de la romancière Françoise Lefèvre, Hugo Horiot, diagnostiqué autiste Asperger à l’âge de 18 mois se plait à conjuguer artiste et autiste.

Une journée entière au Centre Social de la Fenêtre

C’est aussi à une journée complète autour de ce spectacle, le 7 octobre dernier, qu’ont été conviés Serge Barbuscia et Hugo Horiot. Une occasion unique de côtoyer l’auteur, le comédien et le metteur en scène pour les habitants de Saint-Chamand d’Avignon.


Avignon, Théâtre du Chêne noir : Lettres à un ami Allemand

Les fêtes nocturnes étaient de retour, cet été, au château de Grignan, dans la Drôme. À l’affiche  : le vaillant capitaine Fracasse. Vite, découvrez cette pièce qui se joue jusqu’à ce samedi 21 août !

Chaque été, depuis 1987, le château de Grignan, propriété du Conseil département de la Drôme, propose des représentations théâtrales. Comme un écho aux grandes fêtes organisées autrefois. C’est dans ce contexte qu’il a accueilli ces dernières semaines la pièce « Fracasse », d’après le roman de Théophile Gauthier. Sa mise en scène a été assurée par Jean-Christophe Hembert (connu du grand public pour son rôle dans la série télévisée Kaamelott aux côtés d’Alexandre Astier).

L’histoire se déroule au XVIIème siècle. Le baron de Sigognac, ruiné, reste prostré dans son château délabré. Jusqu’à ce qu’une troupe d’acteurs viennent l’arracher à ses tristes journées. Le noble s’émancipera alors grâce au théâtre et deviendra l’héroïque capitaine Fracasse. Une pièce qui fait la part belle à la beauté de la langue française. Le jeu des comédiens, et parfois même le choix des accessoires, font le reste : les fous rires sont assurés !

Plus de 20 000 spectateurs

À ce jour, plus de 20 000 personnes ont vu le spectacle Fracasse devant la majestueuse façade du château de Grignan. Les amateurs de théâtre peuvent encore découvrir cette pièce jusqu’à ce samedi 21 août 2021. Durée : 2 heures. Tarifs : 25€/18€/10€. Renseignements et billetterie  sur chateaux-ladrome.fr (www.chateaux-ladrome.fr). Pass sanitaire obligatoire.

Aurélien Tournier


Avignon, Théâtre du Chêne noir : Lettres à un ami Allemand

Rénové en partie en 2019, le théâtre de verdure de Cavaillon peut accueillir jusqu’à 330 personnes. En 2019 sur quatre dates et en 2020 sur une date, une programmation organisée par le Sonograf avait permis d’animer ce lieu peu connu des Cavaillonnais.

Le projet en 2021 est de poursuivre cette (re)découverte, en organisant en régie une série de 3 concerts au mois d’août. Les styles musicaux seront variés, afin de plaire à un large public. Cette année, 3 concerts auront lieu à 21h. Le 5 août ‘Brassens inconnu méconnu’ André Chiron et Laurent Astoul ; le 12 août ‘Michel Berger Story’, Richard Groulx, Philippe Perathoner et le 19 août ‘Don Billiez reprises Soul’, Don Billiez. Plus d’informations, cliquez ici.

Port du masque et pass sanitaire obligatoires pour assister aux concerts. 

L.M.


Avignon, Théâtre du Chêne noir : Lettres à un ami Allemand

‘Stéphanie Saint‐Clair, reine de Harlem’, c’est l’incroyable histoire vraie d’une jeune Martiniquaise devenue chef de gang à Harlem dans les années 1920.

C’est le début d’une vie rocambolesque à Harlem… Bien que noire, fluette, pauvre et étrangère, elle affronte la mafia blanche, la pègre noire et la police new-yorkaise pour se hisser avec un courage « hors du commun » en haut de l’échelle sociale. Elle devient Madame Queen, la puissante patronne de la loterie clandestine de Harlem. Véritable icône aux États-Unis, ‘Queenie’ est une figure emblématique de la cause noire et féministe.
Stéphanie St-Clair, reine de Harlem est un récit haletant qui interroge sur la capacité de chacun à se réinventer. Dans une maison de retraite du Queens à New York, une femme de quatre-vingts ans, native de la Martinique, déroule le récit de sa vie à son neveu Frédéric qui, ayant jusque-là ignoré son existence, vient la questionner sur les raisons de son exil cinquante ans auparavant.
Ce spectacle, tiré du roman de Raphaël Confiant « Madame Saint-Clair, reine de Harlem » est un récit à une voix, adapté pour la première fois au théâtre. Après en avoir fait l’adaptation, Isabelle Kancel incarne non seulement Stéphanie St-Clair à tous âges, mais aussi tous les autres personnages de cette histoire hors du commun.

D’après Raphaël Confiant. Artiste : Isabelle Kancel. Mise en scène : Nicole Dogue.

Jusqu’au 31 juillet 2021 à 17h45 (sauf le lundi). Espace Roseau Teinturiers. 45, rue des Teinturiers. Contact et réservation : 0690 636 608. BilletRéduc : https://www.billetreduc.com/272691/evt.htm


Avignon, Théâtre du Chêne noir : Lettres à un ami Allemand

Pour sa 15e édition le jury du Club de la Presse du Grand Avignon-Vaucluse vient de dresser sa présélection de 10 spectacles du festival Off de théâtre d’Avignon. Pour cela, ce jury, composé de professionnels de la presse et de la communication, a auparavant sélectionné plus de 300 pièces de théâtre répondant aux critères suivants :

• jouées pour la 1re fois à Avignon
• écrites par des auteurs contemporains
• interprétées par au moins deux comédiens (troupe professionnelle uniquement) sur scène avec une durée minimale de 1h
• à l’affiche pendant la durée du festival
• tous publics
• les spectacles de marionnettes, de mime, de musique, de cirque, de danse et les seuls en scène ne peuvent pas concourir au prix.

A l’issue de cette première étape, voici la liste de 10 spectacles retenus par le Jury :
• 10h30 – ‘Soie’ au théâtre Le Petit Chien par la Compagnie Il va sans dire
• 11h40 – ‘Vision d’Eskandar’» au 11.Avignon par le Collectif Eskandar
• 15h30 – ‘Insatiables’ au Théâtre des Lucioles par la Compagnie Scènes Plurielles
• 16h45 – ‘Je ne marcherai plus dans les traces de tes pas’ au 11.Avignon par la Compagnie de l’Arcade
• 18h10 – ‘Caligula’ à La Factory – Salle Tomasi par la Compagnie des perspectives
• 18h55 – ‘Le Petit coiffeur’ à l’Actuel théâtre par l’Atelier Théâtre Actuel
• 19h00 – ‘Kids’ au Théâtre Au Bout Là-bas par Le Vélo Volé
• 19h30 – ‘Fleur de peau – Conte Urbain’ au Théâtre les 3 Soleils par la Compagnie des contes urbains
• 20h15 – ‘Orphelins’ à l’Albatros/Côté jardin par La puce à l’orteil
• 21h00 – ‘Les vivants’ au Théâtre des Corps Saints par Pony production

C’est donc parmi ces 10 sélectionnés que le jury choisira mercredi 28 juillet à 15h ses 3 Coups de cœur 2021. Ils seront décernés en présence de Sébastien Benedetto, président d’Avignon Festivals & Compagnies au Village du Off situé école Thiers – 1, rue des écoles – dans l’intra-muros de la cité des papes.


Avignon, Théâtre du Chêne noir : Lettres à un ami Allemand

Une nouvelle création prend ses quartiers tous les soirs, jusqu’au 31 juillet au théâtre Pierre de lune à Avignon. Le spectacle ? ‘Les sœurs Tatin’, une réadaptation de Tchekhov dans une esthétique à la Jacques Demy, un théâtre musical et frais. 

Les éloges fusent pour ce joli projet artistique porté par Laetitia Gonzalbes de la compagnie Kabuki. Une pièce superbement jouée par deux actrices aux timbres magnifiques. Le spectateur assiste à une échappée artistique où la créativité et le mélange des arts sont rois. Un moment doux, émouvant et joyeux.

La véritable histoire de la tarte Tatin ! Stéphanie, 74 ans, a perdu sa sœur il y a un an. Elle retrouve dans la lecture de la pièce « Les trois sœurs » d’Anton Tchekhov un peu d’elles. Elle ouvre le livre et nous raconte, elle se souvient… Le deuil à faire suite au décès de leurs parents. La vie dans l’hôtel dont elles ont hérité et qui deviendra le berceau de leur création : la fameuse tarte Tatin.

Photo : Fabienne Rappeneau

Prisme du cinéma

« Au théâtre nous sommes dans la cuisine des sœurs Tatin. Un univers saupoudré de kitch à la Jacques Demy. C’est par la lorgnette du cinéma que nous
découvrons la vie de l’hôtel restaurant. Une vie provinciale faite de rêves, de personnages extrêmement humains qui voient le temps passer, sans éclats. Sur nos papilles gustatives : conversations absurdes et débats philosophiques, amours et désespoirs, travail et ennui… Nous suivons les états d’âmes complices de ces charmantes sœurs Tatin qui n’ont qu’un rêve : devenir célèbres et vivre à Paris! », Laetitia Gonzalbes, autrice et metteuse en scène.

Les deux prodiges

Roxane Le Texier (Stéphanie Tatin) en connaît des recettes à succès. Elle a fait partie des ingrédients magiques de belles productions théâtrales. Elle a interprété Marie-Antoinette dans 1789, Les Amants de la Bastille, puis Aloyisa Weber dans Mozart, l’Opéra Rock. Roxane a joué au Théâtre Rive Gauche dans Hôtel des deux mondes, d’Eric-Emmanuel Schmitt, mise en scène par Anne Bourgeois. Roxane a récemment intégré la compagnie des Moutons Noirs pour sa nouvelle création, TITANIC, où elle incarne le rôle de Rose. Elle sera également Ulla, rôle principal féminin, dans Les Producteurs, comédie musicale mise en scène par Alexis Michalik, prochainement au Théâtre de Paris.

Anaïs Yazit (Caroline Tatin) est une jeune pousse qui s’est vite retrouvée dans les brigades de grands chefs. Partenaire remarquée, elle a formé un duo de choc avec Elliot Jenicot à sa sortie de la Comédie Française dans Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde créé au Théâtre de la Contrescarpe. Dans sa cuisine de comédienne : le rythme des palmas de flamenca et un adorable grain de voix éraillé. Anaïs a joué également dans des spectacles musicaux : Cendrillon, le temps d’aimer, La magie des rêves et Le baiser du jouet.

Photo : Fabienne Rappeneau

Informations pratiques : jusqu’au 31 juillet à 19h25, 3 rue Roquille, Théâtre Pierre de lune, Avignon. Réservation : 04 84 5122 33. En savoir plus sur le site internet : https://www.compagniekabuki.com/show-item/les-soeurs-tatin/


Avignon, Théâtre du Chêne noir : Lettres à un ami Allemand

Un homme s’endort au pied d’un mûrier en lisant « le livre de l’intranquillité ». Dans son rêve tout devient possible… Les rencontres les plus surréalistes s’enchaînent dans une Lisbonne imaginaire, où les personnages du présent, croisent les fantômes du passé. C’est une déambulation théâtrale, poétique, et, chorégraphique, une quête hallucinée à la recherche d’un des plus grands poètes du XXème siècle : Fernando Pessoa (1888-1935 à 47 ans). Un spectacle musical et poétique de Benjamin Perez.

Inspiré du livre de l’intranquillité

«Nous vivons tous, ici-bas, à bord d’un navire parti d’un port que nous ne connaissons pas, et voguant vers un autre port que nous ignorons, nous devons avoir les uns envers les autres une amabilité de voyage. » Fernando Pessoa. A travers les (més)aventures d’un voyageur arrivant pour la première fois à Lisbonne, le spectateur est invité à entrer dans univers étrangement familier. Familier car fait d’éléments connus du folklore lisboète (le tramway sinuant dans les rues étroites de la capitale, la nostalgie langoureuse du fado, la douceur de la liqueur de cerises griottes, la ‘ginjinha’ et aussi étrange car, comme la poésie de Fernando Pessoa, il n’a d’universel que sa singularité.

Voyage au creux de la vie et du monde

De rencontres en rencontres, de rêves en rêves, le voyageur est tantôt confronté à ses peurs, ses fantasmes, ses idéaux et ses illusions. Rêves de gloire et de grandeur dans un monde où il faut d’abord exister avant d’être. Mais aussi cauchemars, peur d’être réduit à une seule chose : devenir un artiste ou rien. Terreur à l’idée de n’être qu’une seule version de soi-même, de n’exprimer qu’une infime partie de ses possibilités, en somme, peur de rater sa vie, exister sans avoir exploré la totalité de ses vies. « Les poètes n’ont pas de biographie. C’est leur œuvre qui est leur biographie », a dit le poète mexicain Octavio Paz au sujet de son confrère portugais Fernando Pessoa. Ce dernier déclarait lui-même dans un poème : «Si, après ma mort, vous voulez écrire ma biographie, rien de plus simple. Elle n’a que deux dates – celle de ma venue au monde et celle de ma mort. Entre une chose et l’autre tous les jours sont à moi.»

La musique dans tout cela ?

Elle est le fil conducteur, le moyen de transport, la porte des étoiles et du temps, elle marque l’exil, le déracinement, la douce nostalgie, entre fado –qui veut dire destin, chants populaires et mélancoliques portugais- et musique Klezmer –des juifs ashkénazes de Europe de l’Est et centrale-. Et pour la petite histoire ? ‘Le livre de l’intranquillité’ –journal intime que l’auteur attribue à son double Bernardo Soares- est le chef d’œuvre du grand poète et libre penseur. Là, “je me constelle en cachette et où je possède mon infini”, où il explore à l’infini ces proliférations de soi-même.

L’un des meilleurs livres du monde mis en musique sur scène

Il figure sur la liste des 100 meilleurs livres de tous les temps établie en 2002 par le Cercle Norvégien du Livre, ainsi que sur la liste des 50 œuvres essentielles de la littérature portugaise établie en 2016 par le très prestigieux ‘Diário de Notícias’. En 2018, une nouvelle édition augmentée et réorganisée sous le titre de Livre(s) de l’inquiétude est publiée en français.

«Pour moi, Pessoa, c’est justement ce passager clandestin»

« qui voyage discrètement parmi les siens sans être remarqué, sans être vu ou observé, relate Benjamin Perez. Comme s’il était à la fois un être exceptionnel et absolument quelconque. Une personne qui n’est personne. Des personnes il en a été plusieurs. Tour à tour Alberto Caeiro, Alvaro de Campos, Bernardo Soares… autant de masques (du grec persona) qu’il a porté pour exprimer les différentes facettes de sa personnalité polymorphe. A moins que ses hétéronymes n’aient réellement existé et que lui, Fernando Antonio Nogueira Pessoa ne soit qu’un modeste employé de bureau, préposé aux affaires d’import-export, un anonyme qui se rêvait poète mais qui a préféré laissé ça à d’autres, ou plutôt à d’autres versions de lui-même. »

Grâce à eux

Benjamin Perez (texte-voix-interprétation), Theodora Carla (interprétation – chant- musique). Auteurs Benjamin Perez, Fernando Pessoa.
Requiem pour Pessoa. Théâtre de la Carreterie. Avignon 16h20 les jours pairs. Durée 1h. 19,50€ Jusqu’au 31 juillet. Réservation juqu’au 30 juillet. Résas 04 90 87 39 58 et 07 69 71 98 12.

En savoir plus sur Fernando Pessoa, un homme banal en apparence, un immense écrivain et poète en réalité

Avignon, Théâtre du Chêne noir : Lettres à un ami Allemand

On prête à Baruch de Spinoza (1632-1677 à 44 ans), philosophe juif, un amour-passion pour Clara Maria, fille du Maître et médecin Franciscus Van Den Enden, qui livre son enseignement dans sa propre école, iconoclaste et hétérodoxe aux esprits neufs d’Amsterdam. Ce dernier a, dit-on, influencé, le grand philosophe portugais-hollandais, Baruch de Spinoza. En l’absence de son père, Clara Maria, très jeune fille de 16 ans, cultivée, latiniste accomplie et musicienne, enseigne le latin aux amis et disciples de son géniteur. Ce sera le cas de Spinoza qui enseignera lui-même dans cette école. Une relation teintée de confrontations philosophiques et de passion amoureuse se noue entre la jeune enseignante et le grand esprit du  siècle.

Fougue et sagesse

Une réalisation inédite d’un texte élaboré par Avner Camus Perez, dans lequel raison et passion s’entremêlent pour un moment théâtral plein de fougue et de sagesse. Le propos philosophique nous entraîne sur les chemins philosophiques de la liberté, de l’imagination et de Dieu.

Grâce à eux

Spinoza ou l’insaisissable Clara Maria. de et mis en scène par Avner Camus Perez avec Raphaël Plutino, Manon Palacios et Avner Camus Perez. Compagnie du visage.

Les infos pratiques

Spinoza ou l’insaisissable Clara Maria. 16h. Les jours impairs jusqu’au 31 juillet à 16h. 19,50€. Tout public. Théâtre de la Carreterie. 101, rue de la Carreterie à Avignon. Réservation 04 90 87 39 58 et 07 69 71 98 12.
M.H.

https://www.echodumardi.com/tag/theatre/page/23/   1/1