Laetitia Casta raconte sur la scène de l’Opéra d’Avignon la vie hors du commun de la grande pianiste roumaine Clara Haskil.
Clara Haskil, prélude et fugue L’auteur belge Serge Kribus a été fasciné par Clara Haskil, une des plus grandes pianistes du XXe siècle. Née le 7 janvier 1895 à Bucarest et décédée le 7 décembre 1960 à Bruxelles, cette pianiste roumaine et suisse a traversé bien des épreuves physiques (scoliose mal soignée) et des douleurs dans sa vie chaotique mais le miracle s’accomplissait toujours : son public l’aimait, la réclamait et Clara Haskil restait elle-même, simple et sincère.
Laetitia Casta partage la scène avec la pianiste turco-belge Isil Bengi C’est un beau cadeau qu’a offert le metteur en scène Safy Nebbou à Laetitia Casta avec qui il avait eu l’occasion de travailler dans « Scènes de la vie conjugale » de Bergman. Son nom s’est imposé pour imposer cette femme remarquable et lumineuse.
Mercredi 24 novembre. 20H30. 9 à 55€. Opéra Grand Avignon. 4 Rue Racine. Avignon. 04 90 14 26 40. Réservation ici. www.operagrandavignon.fr
(Vidéo) Quand Laetitia Casta devient Clara Haskil
En transit à l’aéroport de Londres, entre Antigua, une île des Caraïbes et Paris, Paul Belmondo nous accorde une interview. Il évoque Boeing Boeing, la pièce de théâtre française la plus jouée au monde, un vaudeville hilarant où il interprète Bernard, un architecte atteint de Donjuanisme, aux prises avec ses trois maîtresses hôtesses de l’air, fortuitement réunies. Un grand moment de bonne humeur.
Vous interprétez Bernard, un séducteur invétéré très attiré par des hôtesses de l’air, que vous inspire votre personnage ? «Il est toujours intéressant d’interpréter des personnages qui sont à l’opposé de vous dans la vie. C’est explorer d’autres vies avec jubilation, en l’occurrence un séducteur fréquentant plusieurs femmes et dont la vie semble rigolote. C’est très agréable à interpréter ! (rires).»
Comment avez-vous abordé votre rôle pour incarner cet archétype masculin ? Comment vous-êtes-vous préparé ? «Je me suis remémoré ses personnages de vaudeville qui se font prendre la main dans le sac et essaient, par le mensonge, de s’en sortir. Je me suis inspiré de ce que j’ai vu au théâtre et au cinéma. Quant à la préparation ? Il y a cette partie où l’on apprend le texte, seul chez soi, ‘à plat’ tout en s’imaginant comment pourrait-être le personnage, sans trop s’y immerger afin de laisser toute la place au talent du metteur-en-scène. Tout se met en place après la première lecture avec Philippe Hersen, le metteur-en-scène, et tous les comédiens. Une fois le profil des personnages développé, expliqué puis campé, chaque comédien apporte son imaginaire, son monde, son expérience de la vie. Moi ? J’ai essayé de deviner ce qu’un homme pourrait ressentir et vivre lorsqu’un jour, ses trois maîtresses se retrouvent toutes, au même moment, réunies chez lui… La situation, les émotions qui surgissent et quelles stratégies je fomenterais pour m’en sortir ?»
Quels sont, selon vous, les forces et faiblesses de Bernard ? «Les forces ? C’est un bon vivant, il aime la vie, c’est quelqu’un de fondamentalement gentil qui aime aussi réellement ces femmes. La seule chose ? Il est polygame ! Il les aime toutes autant avec, peut-être, une petite préférence pour l’une d’elle. Ses faiblesses ? La fréquentation de plusieurs femmes ce qui lui rend la vie très compliquée, même s’il est très organisé. Heureusement il a Berthe, sa femme de ménage et complice qui l’aide jusqu’au jour où Robert, son ancien copain de lycée, va perturber toute cette belle mécanique. A l’origine de cette situation ? Bernard souffre sans doute autant d’un manque affectif que d’assurance. Il séduit pour se rassurer. On peut aussi se poser la question de la recherche de ces femmes séduits par des collectionneurs, (rires). Justement la pièce évoquera l’arroseur arrosé !»
Bernard pourrait-il exister aujourd’hui ? «Oui, ça serait sûrement plus compliqué aujourd’hui avec tous les moyens qu’on a de tracer les gens avec les téléphones portables, les réseaux sociaux, Internet, mais encore possible… Il pourrait se trouver bloquer quelque part, en transit, comme moi en ce moment (rires), se trouver bloquer, au même endroit, avec ses maîtresses.»
Enfin, un homme a-t-il encore le droit de draguer ? «Ah, c’est compliqué (rires) ! Je suis marié. Mais je m’imagine plus de 30 ans en arrière et je me demande comment les situations pourraient être interprétées. Dans tout ce qui se passe aujourd’hui il y a beaucoup de bien, car, durant des années, des attitudes, des comportements et des propos masculins envers les femmes ont été inacceptables et blessants, cependant je crois qu’il ne faut pas basculer dans l’excès et revenir à un juste équilibre. Courtiser une femme aujourd’hui est devenu complexe. D’ailleurs le rôle de Bernard pourrait être interprété par une femme ayant plusieurs amants, ce qui fonctionnerait très bien. La pièce écrite dans les années 60, reste toujours actuelle !»
Maintenant «On vit une période difficile. Boeing Boeing est une pièce divertissante, on rigole et ça fait du bien ! On est heureux de reprendre le dessus et de vivre ! La priorité pour beaucoup a été de voyager ou d’aller au resto –qui étaient nos premières privations- maintenant il faut reprendre les bonnes habitudes et se retrouver en salle pour partager ces moments-là.»
Paul Belmondo
Le pitch Dans les années 60, Bernard, architecte, a 3 maitresses, toutes hôtesses de l’air. Quand l’une décolle, la 2e atterrit tandis que l’autre est déjà en l’air. Mais un jour, les conditions de vol les font se poser le même jour. Bien sûr elles ne sont pas sensées se rencontrer puisque chacune se croit la fiancée du frivole Bernard.
L’auteur Marc Camoletti, auteur et metteur en scène français, célèbre pour ses vaudevilles dont les fameux ‘Boeing boeing’, ‘pyjama pour six’, ‘On dinera au lit’, ‘La bonne Anna’, ‘Le bluffeur’ ou encore ‘Sexe et jalousie’. Boeing boeing, c’est plus de 25 000 représentations dans 55 pays, ‘Boeing Boeing’ est d’ailleurs inscrite au Guinness Book des records comme la pièce française la plus jouée dans le monde. On se rappelle avec bonheur d’une adaptation au cinéma en 1965 avec Tony Curtis, Jerry Lewis, Dany Saval et Kirk Douglas et en 2008 des deux Tony Awards aux États- Unis dont celui de la Meilleure reprise et celui du Meilleur acteur principal pour Mark Rylance dans la mise en scène du britannique Matthew Warchus.
A l’affiche Paul Belmondo interprète Bernard ; Valérie Bègue est Juliette l’hôtesse de l’air Française ; Marie-Hélène Lentini est Berthe, la femme de ménage ; Roland Marchisio est Robert l’ami de lycée de Bernard ; Jessica Mompiou est Jeannette l’hôtesse de l’air Américaine ; Julie Nicolet est Judith l’hôtesse de l’air Allemande et la mise-en-scène de Philippe Hersen.
Les infos pratiques La représentation de la pièce de théâtre ‘Boeing Boeing’ aura lieu vendredi 26 novembre à 20h30 au Palais des Princes, Cours Pourtoules à Orange et Mardi 30 novembre 2021 à 20h au théâtre de l’Odéon à Marseille. Durée 1h30. 42€.
Biographie Paul Belmondo, 58 ans, ancien coureur automobile en Formule 1, est acteur (depuis 2007 à l’issue de sa carrière de coureur automobile), toujours commentateur sportif des 24h du Mans sur la chaîne TV Eurosport et consultant sur Formula One depuis 2013. En 2015, il réalise un documentaire sur son père ‘Belmondo par Belmondo’, diffusé en 2016 sur TF1. Il a été rédacteur en chef de Car Life Magazine. Paul Belmondo est petit-fils du sculpteur Paul Belmondo et fils de l’acteur Jean-Paul Belmondo. Il a épousé Luana Tenca et a trois enfants Alessandro, Victor et Giacomo.
Décryptage
Le fantasme de l’hôtesse de l’air ? C’est un peu le mélange d’une maman –l’uniforme représentant l’autorité- rassurante –parce que la femme est maternelle- pour d’anciens petits garçons- toujours proches, comme nous tous, du complexe d’Œdipe. D’ailleurs elle est jeune, aimable et serviable –comme une mère-. C’est en même temps une femme sans attache –dont on ne soupçonne pas la vie privée avec homme et enfants-.
Voyager en avion ? C’est être dans un lieu clos –l’avion- en partance pour ailleurs où l’on peut être dans être transi de peur ou dans, au contraire, dans l’excitation du voyage. Un monde entre terre et ciel. Un peu au milieu de nulle part, où les conventions sociales peuvent s’effacer, où un micro-monde s’est incarné. Enfin l’avion est un habitacle hermétique à l’intérieur duquel on est privé de liberté et où seul le pilote a la maîtrise des commandes.
Le séducteur ? Il est celui qui a besoin de séduire, de conquérir, d’être reconnu, de ranimer Narcisse, de se rassurer. Il collectionne ? Alors il ne donne son cœur à personne et reste, en cela, l’amoureux fidèle de sa mère –voilà Œdipe qui revient-. Il conquiert puis il fuit car l’autre n’est qu’un objet de valorisation, un doudou pour soulager ses angoisses. Il a besoin d’être aimé pour s’aimer un peu car il souffre du peu d’estime qu’il a pour lui-même.
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Que se passe-t-il au cœur de Beyrouth quand un auteur de théâtre parisien débarque dans un hôtel miteux pour y rencontrer un producteur qui n’arrive pas ? Et bien il passe son temps avec la réceptionniste. Voilà tout le sel de ce huis-clos où s’affrontent le feu avec la pétillante et joyeuse Natacha –Nathalie Comtat-et la glace avec Olivier Douau en écrivain désabusé.
L’histoire
Lui ? Aussi bougon que froussard, la cinquantaine perdue pour cause de rupture avec sa femme. Il ne veut pas sortir de l’hôtel car si le pays est magnifique les bombes n’ont jamais cessé leur manège. Natacha ? Elle danse et rêve de Paris et de la Tour Eiffel et voit en lui l’opportunité de changer de vie. L’occasion de confronter l’Orient à l’Occident ; d’un côté la vie qui se fraie un chemin dans un pays en guerre entre Eros et Thanatos et les enfants gâtés des 30 glorieuses happés par leur désenchantement. Sauront-ils se voir, s’écouter, se parler pour se rencontrer ? C’est pas gagné !
Ce qu’on en pense
Le texte est rythmé, incisif, intelligent. Nathalie Comtat incarne à la perfection Natacha la jeune Libanaise pressée de vivre avant d’être fauchée à l’aveugle. A la fois candide et réfléchie, profonde et légère. Olivier Duau – que nous avions adoré dans ‘Un contrat’- lui oppose un homme blessé, terré dans sa douleur, sourd au monde avec subtilité, gravité et une maladresse exquise. On a beaucoup apprécié son jeu où, tel du sable, il se dérobe sous les pieds de la danseuse orientale qu’il désire malgré lui.
Le jeu des comédiens
Le binôme de comédiens fonctionne à la perfection aucun ne déclassant l’autre. Une magnifique soirée qui réchauffe le cœur et l’âme alors que dehors, la température annonce l’approche de l’hiver. Bravo à la Compagnie du nouveau monde, une compagnie professionnelle avignonnaise créée en 2015. La pièce sera jouée au Théâtre du Gymnase à Paris pour revenir lors du prochain festival d’Avignon. Il est encore temps de voir la pièce ce soir à Bedoin !
Les infos pratiques
Beyrouth hotel. De Rémi de Vos. Avec Nathalie Comtat comédienne et Olivier Douau comédien et metteur en scène. www.compagniedunouveaumonde.fr Dimanche 7 novembre. 17h. Centre culturel de Bedoin, 100 place de la Vigneronne. Gratuit. Foncez-y !
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Il faisait très bon hier soir. Assises sur les marches d’un hôtel particulier en face du Chêne noir, nous attendions d’y rentrer tranquillement. Les aficionados du lieu arrivaient par grappe en devisant joyeusement. Que l’automne était doux ce vendredi soir qui clôturait la semaine par Albert Camus au Théâtre du Chêne noir. On peut encore y aller ce soir à 20h. Résa ici.
Plus précisément ? On allions voir ‘Lettres à un ami Allemand’. Une création du théâtre du Chêne noir avec Didier Flamand, sa voix chaude et un peu grave, sa longue silhouette, sa présence aristocratique. La pièce est mise en scène par Julien Gélas. Ensemble, ils font vivre le texte qu’Albert Camus a travaillé dans l’intimité de sa solitude, de la résistance, quelque part, à Paris, à partir de l’été 1943. En fait, il s’agit de chroniques écrites dans la Revue libre en juillet 1943, dans les Cahiers de la libération en 1944, dans la revue Libertés au début de l’année 1945.
La forme
La forme empruntée par le journaliste, essayiste, romancier, dramaturge, philosophe et prix Nobel ? Une lettre imaginaire à un ami imaginaire. La démonstration aussi d’un homme qui se distancie des évènements et de son torrent d’émotions pour appréhender ce qui se joue véritablement. La domination d’un pays sur un autre. La force brute pour réduire l’autre. Alors Albert Camus explique que l’on est plus fort et plus grand que ce petit bout d’humanité qui se fait bête. Que l’autre est soi et que l’homme, devant l’absurdité des événements, redonnera sens en s’appuyant autant sur son intelligence que son courage, la brutalité ne pouvant engendrer la justice.
Le Chêne noir
Voilà la belle salle de l’ancienne chapelle qui se remplit tranquillement. Sur scène une salle d’archives, la lumière blafarde des néons sur un bureau où trône un ordinateur. Il y a un homme au bout de son téléphone portable qui demande l’envoi de document et répète ‘Ne m’oublie pas’. Il –Didier Flamand- écrit le discours qu’il s’apprête à donner devant les Nations Unies dont le socle est ‘Paix, dignité et égalité sur une planète saine’. Il aura une heure pour convaincre la mémoire de revenir. Alors il cisèle ses phrases, répète son introduction, travaille sa diction, la résonance des mots.
»Albert Camus, la sagesse de l’esprit et l’éclat des mots’ Julien Gélas Lettres à un ami Allemand interprété par Didier Flamand. Copyright Guillaume Serres
Sa feuille de route ?
Son discours. Au centre de celui-ci ? La perte de sens de notre monde. Il met en garde contre l’enthousiasme des peuples pour les idéologies faciles. Le soulèvement initié par la faconde d’un sombre orateur. L’usurpation de la liberté pour cause d’extrémismes et de nationalisme, puis les agitateurs de peur qui exploitent la haine pour régner en maître. En fonds sonore et vidéo, des discours de haine de la seconde guerre mondiale, la liesse des peuples, le silence, les uniformes, les rues et places désertes, des hommes contenus par d’autres en uniformes, qui osent en pleine occupation, le chant des partisans. D’autres encore résistants et innocents embarqués en camion, assis sous la bâche puis placés face aux fusils. La jeunesse que l’on sacrifie ça et là. De vrais images, de vrais destins et la mort au bout si l’on oublie…
On salue
On salue le travail documentaire effectué par Julien Gélas et son équipe pour incarner le danger toujours présent prêt à basculer dans l’indicible. Le talent de Didier Flamand qui exprime la pensée de Camus avec justesse et intensité. Le monstre rode et l’histoire peut se répéter. On salue le talent de Didier Flamant qui vibre des défaillances de l’humanité et de l’impératif d’être présent à ce qui se joue. On a aimé la mise en scène, les mises en ambiances et lumières, à la fois percutantes, graphiques, dessinées, incarnées, chaotiques, le décor simple mais raffiné.
Ressenti
Tout est fort dans cette pièce. L’intensité de ce que vivent les hommes entre drame et bonheur. Au milieu ? La voix posée d’Albert Camus, de Didier Flamand et de Julien Gélas. Celles, froides, des dictateurs qui ne veulent pas d’union des nations. La mise en scène est soignée, simple, rigoureuse, instaurant la chorégraphie d’un patchwork d’images, de sons, de texte, de jeu mis au jour pour toucher la réalité du doigt. Parce que ce qui s’incarne derrière l’écran peut s’incarner devant. La salle bondée applaudit à tout rompre. Didier Flamand est ému et nous avec lui.
Les infos pratiques
Lettres à un ami Allemand. Avec Didier Flamand sur une mise-en-scène de Julien Gélas. Samedi 16 octobre 2021 à 20h Théâtre du Chêne noir. 8 bis, rue Sainte-Catherine à Avignon. 04 90 86 74 87. Résa ici.
Albert Camus
Albert Camus c’est ce gamin pauvre des quartiers les moins reluisants d’Alger, descendant des premiers arrivants des colonies. Sa maman est sourde et il est orphelin d’un père tombé à peine un mois après qu’il fût enrôlé dans le 1er régiment de zouaves en septembre 1914. Atteint à la tête par un obus en octobre de la même année; emporté à tout juste 28 ans. Après ? L’enfant bagarreur est aussi un élève brillant dont l’intelligence vive émeut son instituteur. Et cela revêtira une importance capitale. Pourquoi ? Parce que le professeur convaincra la grand-mère et forte-femme d’Albert Camus de le laisser poursuivre ses études obtenant même qu’il devienne boursier pour aborder le lycée. La pugnacité de l’instituteur aura été au fondement de la carrière du futur grand homme.
La force des blessures
Ce qui a forgé Albert Camus ? Une enfance marquée par l’absence d’un père, une mère sourde qui lit sur les lèvres mais est analphabète, la pauvreté, les copains de la rue. Plus tard ? Son incompréhension et son refus de la ségrégation entre français et arabes, son amour du foot, la découverte de la littérature, de la politique, du militantisme, l’absurdité de la guerre, le dépassement des passions et la dangerosité des idéologies. Enfin ? La découverte que l’autre est soi, que l’intelligence et le courage ne sont rien l’un sans l’autre, que le dépassement et l’accès à la lucidité se font aussi par la lecture, l’écriture, le théâtre populaire, et l’art.
Didier Flamand incarne le texte Lettres à un ami Allemand d’Albert Camus. Copyright Guillaume Serres
Pourquoi son destin résonne-t-il tant ici ?
Camus c’est aussi un peu l’ode à la très en vogue laïcité : enfant pied-noir d’extraction modeste, nourri à la lecture, aux livres éclectiques par un oncle boucher anarchiste, voltairien, franc-maçon ; c’est aussi la rencontre d’un instituteur détecteur de talent. Albert Camus c’est aussi une comète, mille vies en à peine 46 ans, l’aventurier qui avait appliqué ses propres règles à son existence : lier l’intelligence au courage. Pourquoi ici ? Parce que son ami René Char lui a fait découvrir la Provence. Parce qu’il a vécu et habité l’Algérie puis s’est établi, les deux dernières années de sa vie à Lourmarin où ceux qui l’ont connu disaient qu’il était humble, discret, empathique, accessible. Que tout comme Hemingway il écrivait debout et conservait une véritable passion pour le football.
Et la Comète se love dans l’infini
Albert Camus est né le 7 novembre 1913 à Dréan, en Algérie française et mort à Villeblevin le 4 janvier 1960, à 46 ans. Les circonstances de sa mort ? Un accident de voiture alors qu’il reprenait la route pour Paris. Dans la Facel-Vega il y a, à la conduite, Michel Gallimard et à ses côtés Albert Camus tandis que Janine et Anne Gallimard l’épouse et la fille de Michel Gallimard ont pris place à l’arrière avec le chien Floc. La voiture de luxe percute un premier puis un deuxième platane. Albert Camus est tué sur le coup, Michel Gallimard décèdera six jours plus tard. Les deux femmes s’en sortent miraculeusement indemnes. En cause ? L’asphalte mouillé et… le fatal éclatement d’un pneu. Sa sépulture se trouve dans le cimetière de Lourmarin. Quant au chien Floc ? Il n’a jamais été retrouvé.
(Vidéo) Quand Laetitia Casta devient Clara Haskil
«J’entrerai dans ton silence» donne la parole aux autistes. En 2018, le directeur du théâtre du Balcon Serge Barbuscia adapte les textes de Françoise Lefèvre et d’Hugo Horiot. Il nous dévoile le monde peut-être méconnu de l’autisme et le combat de la mère face aux institutions. Un spectacle intense et émouvant.
Théâtre du Balcon
Présenté en avant-première au Théâtre du Balcon, dans une salle comble, en 2018, la pièce fut ovationnée. Nous retrouverons Fabrice Lebert dans le rôle de l’enfant autiste et Camille Carraz dans celui de la mère aimante…..et résistante. Mardi 12 octobre .19h. 19 et 23€. Théâtre du Balcon. Rue Guillaume Puy à Avignon. 06 09 16 28 63 / 04 90 85 00 80contact@theatredubalcon.org
Déclinaison de ce spectacle en octobre
L’auteur, comédien et réalisateur Hugo Horiot a aussi été invité au Théâtre Toursky de Marseille le 5 octobre dernier. Fils de la romancière Françoise Lefèvre, Hugo Horiot, diagnostiqué autiste Asperger à l’âge de 18 mois se plait à conjuguer artiste et autiste.
Une journée entière au Centre Social de la Fenêtre
C’est aussi à une journée complète autour de ce spectacle, le 7 octobre dernier, qu’ont été conviés Serge Barbuscia et Hugo Horiot. Une occasion unique de côtoyer l’auteur, le comédien et le metteur en scène pour les habitants de Saint-Chamand d’Avignon.
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Les fêtes nocturnes étaient de retour, cet été, au château de Grignan, dans la Drôme. À l’affiche : le vaillant capitaine Fracasse. Vite, découvrez cette pièce qui se joue jusqu’à ce samedi 21 août !
Chaque été, depuis 1987, le château de Grignan, propriété du Conseil département de la Drôme, propose des représentations théâtrales. Comme un écho aux grandes fêtes organisées autrefois. C’est dans ce contexte qu’il a accueilli ces dernières semaines la pièce « Fracasse », d’après le roman de Théophile Gauthier. Sa mise en scène a été assurée par Jean-Christophe Hembert (connu du grand public pour son rôle dans la série télévisée Kaamelott aux côtés d’Alexandre Astier).
L’histoire se déroule au XVIIème siècle. Le baron de Sigognac, ruiné, reste prostré dans son château délabré. Jusqu’à ce qu’une troupe d’acteurs viennent l’arracher à ses tristes journées. Le noble s’émancipera alors grâce au théâtre et deviendra l’héroïque capitaine Fracasse. Une pièce qui fait la part belle à la beauté de la langue française. Le jeu des comédiens, et parfois même le choix des accessoires, font le reste : les fous rires sont assurés !
Plus de 20 000 spectateurs
À ce jour, plus de 20 000 personnes ont vu le spectacle Fracasse devant la majestueuse façade du château de Grignan. Les amateurs de théâtre peuvent encore découvrir cette pièce jusqu’à ce samedi 21 août 2021. Durée : 2 heures. Tarifs : 25€/18€/10€. Renseignements et billetterie sur chateaux-ladrome.fr (www.chateaux-ladrome.fr). Pass sanitaire obligatoire.
Aurélien Tournier
(Vidéo) Quand Laetitia Casta devient Clara Haskil
Rénové en partie en 2019, le théâtre de verdure de Cavaillon peut accueillir jusqu’à 330 personnes. En 2019 sur quatre dates et en 2020 sur une date, une programmation organisée par le Sonograf avait permis d’animer ce lieu peu connu des Cavaillonnais.
Le projet en 2021 est de poursuivre cette (re)découverte, en organisant en régie une série de 3 concerts au mois d’août. Les styles musicaux seront variés, afin de plaire à un large public. Cette année, 3 concerts auront lieu à 21h. Le 5 août ‘Brassens inconnu méconnu’ André Chiron et Laurent Astoul ; le 12 août ‘Michel Berger Story’, Richard Groulx, Philippe Perathoner et le 19 août ‘Don Billiez reprises Soul’, Don Billiez. Plus d’informations, cliquez ici.
Port du masque et pass sanitaire obligatoires pour assister aux concerts.
L.M.
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‘Stéphanie Saint‐Clair, reine de Harlem’, c’est l’incroyable histoire vraie d’une jeune Martiniquaise devenue chef de gang à Harlem dans les années 1920.
C’est le début d’une vie rocambolesque à Harlem… Bien que noire, fluette, pauvre et étrangère, elle affronte la mafia blanche, la pègre noire et la police new-yorkaise pour se hisser avec un courage « hors du commun » en haut de l’échelle sociale. Elle devient Madame Queen, la puissante patronne de la loterie clandestine de Harlem. Véritable icône aux États-Unis, ‘Queenie’ est une figure emblématique de la cause noire et féministe. Stéphanie St-Clair, reine de Harlem est un récit haletant qui interroge sur la capacité de chacun à se réinventer. Dans une maison de retraite du Queens à New York, une femme de quatre-vingts ans, native de la Martinique, déroule le récit de sa vie à son neveu Frédéric qui, ayant jusque-là ignoré son existence, vient la questionner sur les raisons de son exil cinquante ans auparavant. Ce spectacle, tiré du roman de Raphaël Confiant « Madame Saint-Clair, reine de Harlem » est un récit à une voix, adapté pour la première fois au théâtre. Après en avoir fait l’adaptation, Isabelle Kancel incarne non seulement Stéphanie St-Clair à tous âges, mais aussi tous les autres personnages de cette histoire hors du commun.
D’après Raphaël Confiant. Artiste : Isabelle Kancel. Mise en scène : Nicole Dogue.
Jusqu’au 31 juillet 2021 à 17h45 (sauf le lundi). Espace Roseau Teinturiers. 45, rue des Teinturiers. Contact et réservation : 0690 636 608. BilletRéduc : https://www.billetreduc.com/272691/evt.htm
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Pour sa 15e édition le jury du Club de la Presse du Grand Avignon-Vaucluse vient de dresser sa présélection de 10 spectacles du festival Off de théâtre d’Avignon. Pour cela, ce jury, composé de professionnels de la presse et de la communication, a auparavant sélectionné plus de 300 pièces de théâtre répondant aux critères suivants :
• jouées pour la 1re fois à Avignon • écrites par des auteurs contemporains • interprétées par au moins deux comédiens (troupe professionnelle uniquement) sur scène avec une durée minimale de 1h • à l’affiche pendant la durée du festival • tous publics • les spectacles de marionnettes, de mime, de musique, de cirque, de danse et les seuls en scène ne peuvent pas concourir au prix.
A l’issue de cette première étape, voici la liste de 10 spectacles retenus par le Jury : • 10h30 – ‘Soie’ au théâtre Le Petit Chien par la Compagnie Il va sans dire • 11h40 – ‘Vision d’Eskandar’» au 11.Avignon par le Collectif Eskandar • 15h30 – ‘Insatiables’ au Théâtre des Lucioles par la Compagnie Scènes Plurielles • 16h45 – ‘Je ne marcherai plus dans les traces de tes pas’ au 11.Avignon par la Compagnie de l’Arcade • 18h10 – ‘Caligula’ à La Factory – Salle Tomasi par la Compagnie des perspectives • 18h55 – ‘Le Petit coiffeur’ à l’Actuel théâtre par l’Atelier Théâtre Actuel • 19h00 – ‘Kids’ au Théâtre Au Bout Là-bas par Le Vélo Volé • 19h30 – ‘Fleur de peau – Conte Urbain’ au Théâtre les 3 Soleils par la Compagnie des contes urbains • 20h15 – ‘Orphelins’ à l’Albatros/Côté jardin par La puce à l’orteil • 21h00 – ‘Les vivants’ au Théâtre des Corps Saints par Pony production
C’est donc parmi ces 10 sélectionnés que le jury choisira mercredi 28 juillet à 15h ses 3 Coups de cœur 2021. Ils seront décernés en présence de Sébastien Benedetto, président d’Avignon Festivals & Compagnies au Village du Off situé école Thiers – 1, rue des écoles – dans l’intra-muros de la cité des papes.