12 juillet 2025 |

Ecrit par le 12 juillet 2025

« Résistons » : le monde de la culture se mobilise sur la place du palais

« Résiste » chantait France Gall… « Résistons » lui ont répondu, samedi après-midi, les acteurs culturels, les élus et le public d’Avignon par une manifestation d’environ 300 personnes sur l’emblématique place du palais des papes, à quelques mètres de la fameuse cour d’honneur où ont résonné les voix de Maria Casarès, Jeanne Moreau, Philippe Noiret ou Gérard Philipe.

« La peur des gouvernants est devenue un diktat. »

Citant l’auteur antillais Edouard Glissant, Greg Germain, ancien président du festival Off, martèle : « ‘La culture est de haute nécessité dans la vie des hommes’. Avignon a été en 2000 et reste aujourd’hui la capitale de la culture. Je suis là pour transmettre le message à tous mes frères créateurs d’Outre-Mer, les artistes, les intermittents. » Et d’ajouter : « Partout ailleurs qu’en France, les théâtres sont ouverts et il n’y a eu aucun cluster. En Espagne, au Portugal, au Monténégro, en Serbie, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Ici la peur des gouvernants est devenue un diktat. »

Le tout nouveau président du Off, Sébastien Benedetto enchaîne : « Ici, on n’a pas peur, notre destin d’artiste c’est de jouer. On n’est ni aveugle, ni inconscient, ni irresponsable. On prend notre mal en patience malgré l’arbitraire. J’espère juste qu’avec notre ministre, Roselyne Bachelot, qui se bat comme une lionne, nous obtiendrons satisfaction pour que l’édition 2021 du festival d’Avignon ait lieu en respectant rigoureusement les gestes barrières, l’aération des salles et surtout le sens de circulation du public. »

Gérard Gélas, le patriarche du Théâtre du Chêne Noir insiste « La peur est le pire des poisons, elle est destructrice. Ici, à Avignon, le cœur de la culture bat toute l’année, pas seulement l’été, pendant le festival. Avec ce confinement nous sommes séparés, sinistrés alors que les trains et les métros sont bondés, allez comprendre… Le théâtre est un lieu de vie, d’échanges indispensables. »

« Nous demandons, comme ailleurs en Europe, la réouverture des musées, théâtres, salles de spectacle et cinémas… »

« Nous voulons réaffirmer que la culture est vitale, essentielle à nos vies, à notre équilibre. Elle ouvre nos esprits, elle nourrit nos pensées, elle favorise les rencontres et les découvertes. Sans culture, il n’y a ni liberté ni émancipation » ajoute Cécile Helle. La maire d’Avignon poursuit : « pendant que les supermarchés et lieux de culte sont ouverts, les cinémas, théâtres, salles de spectacle et musées sont toujours fermés. Quelle est cette France à deux vitesses ? La ville d’Avignon se doit d’incarner cette résistance. Nous vous appelons pour que la culture rayonne pleinement et que tous, créateurs, auteurs, musiciens, danseurs, techniciens, producteurs et diffuseurs puissent à nouveau exprimer leurs talents. » Elle conclut : « nous demandons, comme ailleurs en Europe, solennellement, la réouverture des musées, théâtres, salles de spectacle et cinémas dans le respect absolu des préconisations sanitaires… »

Pour traduire cette volonté farouche de jouer malgré tout, la 13e édition de ‘Fest’Hiver’ le festival de théâtre des scènes permanentes d’Avignon (Balcon, Carmes, Chêne Noir, Chien qui fume, Halles, Transversal) se déroulera du 22 janvier au 3 février chez vous, sur You Tube.


« Résistons » : le monde de la culture se mobilise sur la place du palais

«Un festival Off ESSENTIEL», tel est le maître mot énoncé par Sébastien Benedetto, nouveau président du festival Off qui se tiendra du 7 au 31 juillet  2021.

Avancer ensemble, en ordre de marche et de bataille
La conférence de presse d’AFC qui a réuni par visio-conférence des membres du conseil d’administration d’Avignon Festival et Compagnie (AFC), des journalistes locaux et parisiens, des compagnies et artistes, des membres de la Fédération des Théâtres indépendants – dont deux membres récemment élus au bureau AFC- vient, bien sûr, à point nommé pour annoncer les dates du festival off 2021 et l’élection de son nouveau président Sébastien Bénédetto.

Un nouveau président pour AF&C
Celui-ci après les remerciements d’usage n’a pas renié sa filiation –fils d’André Benedetto, un des fondateurs du off- et a réaffirmé sa volonté d’un festival solidaire et conforme aux valeurs de respect et d’égalité. L’ancien président Pierre Beffeyte a tenu à réexpliquer sa démission qui n’est que celle d’un poste et non de son engagement : «j’ai atteint les limites du bénévolat du Off et ai eu à prendre la difficile décision d’annoncer la non-tenue du off 2020, je suis la personne qui a géré la crise, ce  n’est pas à la même d’être celle de la reconstruction.» Il a appuyé avec conviction la candidature de Sébastien Benedetto qui aura, lui, à reconstruire et à fédérer avec une belle légitimité locale. Les débats internes existent toujours mais il semble acquis de l’urgence de faire taire, pour un temps, les distensions pour avancer ensemble et relancer la dynamique.

Un festival essentiel pour être un festival de relance
Les compagnies, les artistes, les commerçants et restaurateurs ont été privés de commandes, de publics, de salaires et  le public du spectacle vivant. Il faut donc rattraper une saison mais surtout redémarrer pour devenir le symbole de la relance. On ne rappellera jamais assez les retombées économiques du Festival dans la Cité des Papes et alentours : 150 000 personnes et  100 M€ de retombées économiques.

Travailler à la relance
Avec des contraintes sanitaires maintenues en juillet, les jauges risquent d’être réduites, les compagnies seraient donc en droit de demander de baisser le prix de location des théâtres. Les théâtres ont aussi une logique économique à sauvegarder. La solution ? Aider les compagnies et les artistes autrement. Plusieurs pistes ont été évoquées lors de près de 10 réunions depuis novembre 2020. Ainsi, le fonds de professionnalisation créé en 2017 va être élargi «pour aider un maximum d’artistes». Il complètera le Fonds d’urgence abondé en juillet par l’Etat. Mais le Off n’étant pas subventionné, le nouveau Conseil d’administration d’AF&C va aller démarcher les collectivités territoriales après avoir également sollicité les partenaires habituels : Fondation Face, Spedidam etc.. qui abondent ce fonds de professionnalisation. Beaucoup de pistes sont encore en discussion qui auront sûrement à être validés en Assemblée générale extraordinaire d’après Laurent Rochut, théatre La Factory, mais « après une économie de la réparation, il faut résolument aller vers la relance».

Des pistes et réflexions pour un festival plus solidaire et écoresponsable.
La crise sanitaire et l’annulation du off 2020 auront permis à ce temps suspendu de réinterroger l’économie du off et de remettre en cause ou pas certaines pratiques. Ainsi la trésorière Alexia Vidal a rappelé la consultation publique qui a obtenu 862 réponses avec 2 questions volontairement très ouvertes «Quel est pour vous le festival idéal ? Et Comment y parvenir ?»

Retour d’expérience
Toutes les  idées ont été retenues et classées par thématiques devenant ainsi des documents de travail  pour une réflexion à mener avant mai 2021. Trois groupes de travail vont bientôt être mis en place – dans un premier temps en visio – : Quel festival pour demain ? (l’éthique, solidarité, la viabilité) ;  Quel festival pour les publics (accessibilité, billetterie, communication) ; Quel festival pour les professionnels (résidence, programmation, intermittence).

Les interrogations récurrentes
Les questions dans la salle virtuelle n’ont pas manqué de refaire surgir les interrogations récurrentes : Pourquoi des dates différentes entre In et Off ? ; Pourquoi a-t-on rendu de l’argent à l’Etat, le fonds d’urgence n’ayant pas été complètement dépensé ? ; Affichage ou pas dans la ville ? ; Billetterie centralisée ? Contrôle ou pas des loyers pour les festivaliers et les compagnies ? ; Edition d’un guide des bonnes pratiques ? Les réponses dans les prochains mois seront déterminantes pour la survie d’un des plus grands festivals au monde de théâtre et donneront un signal fort ou pas d’optimisme et de relance pour tout le spectacle vivant en France. Essentiel n’est pas un mot vain !

Michèle Périn


« Résistons » : le monde de la culture se mobilise sur la place du palais

Dans le cadre de la 75e édition du Festival d’Avignon et en attendant la programmation complète qui doit être dévoilée en mars,  la rencontre mensuelle à la FabricA accueillera la chorégraphe Mylène Benoit.

Avec «Archée»,  Mylène Benoit propose une pièce d’anticipation sur la question très ancienne du matriarcat. Un spectacle qui vient sonder le passé et inventer des rituels de réappropriation des gestes féminins disparus de l’histoire officielle de l’humanité. La chorégraphe rassemble au plateau neuf danseuses, chanteuses, musiciennes autour de modes de révolte qui puisent dans la fiction, dans les corps armés par l’arc ou par la danse, le chant et le cri. « Nous souhaitons dépasser l’adversité réciproque, convoquer une mémoire équitable, afin de nous réparer, de réarmer ensemble l’avenir des hommes et des femmes. »

Visio conférence mode d’emploi
La rencontre sera animée par le journaliste Michel Flandrin. En direct de la Fabrica, elle pourra se suivre sur festival-avignon.com et sur facebook.com/festival.avignon. Vous pourrez poser vos questions sur la page de l’événement ou en direct de la rencontre en commentaires de la vidéo.

Visio-conférence avec Mylène benoit. Mardi 12 janvier 2021 à 19h.

Michèle Périn


« Résistons » : le monde de la culture se mobilise sur la place du palais

Cinq compagnies sont en résidence durant tout le mois de janvier au Théâtre de l’Oulle et à la salle Tomasi.

De la danse avec le chorégraphe burkinabé Issa Sanouqui  qui propose avec sa nouvelle création, à la fois un cri sourd qui cherche à être entendu et les confessions d’un danseur du XXIe siècle. Un autre projet chorégraphique « Echine» mené par la Compagnie du Scarabée explorera l’univers de la colonne vertébrale.

Du théâtre contemporain avec le collectif Dixit qui va nous guider vers l’arbitraire et au cœur d’une prison de verre aussi vaste qu’impitoyable…

Le chef d’œuvre de Camus «Caligula» revisité par la Compagnie des Perspectives mais toujours actuel.

Le texte «Home movie», lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques mis en scène par la compagnie  des Lucioles.

Théâtre de l’Oulle, la Factory/ Fabrique d’arts vivants, salle Tomasi. Contact : 09 74 74 64 90 contact@theatredeloulle.com

Michèle Périn


« Résistons » : le monde de la culture se mobilise sur la place du palais

En ce début d’année, alors que les lieux culturels doivent toujours garder leurs rideaux baissés, les acteurs du secteur sont toujours dans l’expectative des annonces du gouvernement. Une situation pour le moins difficile et des perspectives incertaines qui font craindre le pire pour la Fédération des Théâtres indépendants d’Avignon (FTIA) quant à la bonne tenue de la prochaine édition du Festival OFF.

Pas de réouverture des théâtres, cinémas et musées le 7 janvier. C’est ce qu’a annoncé le gouvernement suite au niveau encore élevé de contaminations dues au Covid-19 qui retarde davantage la réouverture des lieux culturels. Une nouvelle douche froide pour les acteurs culturels qui doivent tant bien que mal composer avec l’inconnu (aucune date précise de réouverture n’a été annoncée) alors que ces derniers réclament des échéances précises. Pour la FTIA, fédération née en mai 2020 qui regroupe 47 théâtres pour 77 salles, les inquiétudes sont légitimes à moins de six mois de l’édition 2021 du Festival OFF. « Nous sommes dans une situation qui évolue au gré de l’épidémie, constate Harold David, co-président de la FTIA. Or un festival de l’ampleur du OFF se prépare au moins un an à l’avance. La question du temps est essentielle. C’est pourquoi il devient urgent de connaître les conditions de réouverture des festivals prévus cet été et à quel prix. Pour les compagnies, le festival OFF représente une prise de risque et un réel enjeu financier et économique. »

Face à l’incertitude, la FTIA émet deux hypothèses, celle d’un OFF dégradé en raison des conditions sanitaires et de l’évolution de la pandémie ou celle d’un OFF qui serait impossible en raison d’un certain nombre de contraintes connues actuellement (fermeture administrative, interdiction de rassemblement…) mais aussi en raison de l’impact des conditions sanitaires sur la situation économique globale du OFF, des théâtres et des compagnies. « A partir du moment où un certain nombre de contraintes vont venir modifier un équilibre déjà extrêmement précaire en temps normal, l’impact économique provoqué peut décider de l’impossibilité du OFF à se tenir, explique Harold David. Pour éviter ce scénario, il faut que des mesures compensatoires soient mises face aux contraintes sanitaires imposées par la pandémie. Des mesures qui ne sont évoquées par personne aujourd’hui, ni de la part de l’Etat ni des collectivités… Si ces mesures ne sont pas à la hauteur de la prise de risque, par défaut il est fort probable que le OFF ne puisse pas avoir lieu. » Et d’ajouter : « Il me semble qu’au-delà du 1er mars, si aucun scénario n’est mis sur la table, s’il est toujours impossible pour les théâtres et les compagnies de se projeter, il me semble difficile pour le OFF de se mettre en œuvre… »

Malgré les inquiétudes, la FTIA a lancé en début d’année différentes commissions de travail, parmi lesquelles la mise en place d’un système de mutualisation des ressources entre les différents théâtres partenaires, l’animation du territoire (via la digitalisation d’évènements pour faire face à la crise sanitaire), le lancement de la 2e édition du festival Indépendance(s) – qui réunit spectacles, ateliers, lectures et rencontres – prévu pour les vacances de printemps, ou encore la réalisation d’une charte des lieux pour améliorer et faciliter l’accueil des compagnies et du public.


« Résistons » : le monde de la culture se mobilise sur la place du palais

La 75e édition du festival d’Avignon aura lieu du 5 au 25 juillet 2021. La programmation sera dévoilée en mars.

Le cycle des rencontres reprend à la Fabrica
Tous les mois, la salle de la Fabrica reçoit un metteur en scène, auteur ou acteur présent en juillet au Festival d’Avignon. Une manière de préparer l’édition et de fidéliser le public autour d’un parcours du spectateur. Avec son prochain spectacle « Autophagies (Histoires de bananes, riz, tomates, cacahuètes, palmiers. Et puis des fruits, du sucre, du chocolat)  », la metteuse en scène Eva Doumbia propose de s’interroger sur la dimension politique des nourritures. En revenant avec humour et tendresse sur leur provenance et leur mode de culture, les aliments, ici doués de parole, déjouent la pensée commune et modifient ce que nous pensons « de toujours », « de fait » ou « acquis ». Un spectacle qui va peut-être nous poser la question d’un changement durable de régime !

Visio conférence mode d’emploi
La rencontre sera animée par le journaliste Michel Flandrin. En direct de la Fabrica, elle pourra se suivre sur www.festival-avignon.com et sur facebook.com/festival.avignon. Vous pourrez poser vos questions sur la page de l’événement ou en direct de la rencontre en commentaires de la vidéo. Mardi 8 décembre 2020.19h.

Le festival d’Avignon soutient ses libraires pour Noël
Depuis 2018, les librairies d’Avignon La Crognote rieuse et l’Eau Vive ainsi que les Lettres vives à Tarascon se sont associées pour proposer la librairie du Festival d’Avignon, durant les 72  et 73e édition à la Maison Jean Vilar et durant la Semaine d’art en Avignon à La Fabrica. En cette période exceptionnelle, le Festival d’Avignon les soutient et invite tous les passionnés du texte à leur rendre visite pour leurs achats de Noël…

Michèle Périn


« Résistons » : le monde de la culture se mobilise sur la place du palais

Ce samedi à 16h se jouera en direct sur le web ‘L’histoire du soldat’, un spectacle qui restera visible pendant 15 jours.

Un jeune soldat qui rentre chez lui en permission rencontre le Diable et lui vend son violon (son âme) en échange d’un livre qui prédit l’avenir et qui le rendra très riche. Mais Joseph se rend vite compte qu’en donnant son accord il est devenu ‘mort parmi les vivants’, et la vacuité de sa richesse lui apparaît brutalement. Une série d’évènements et d’émotions ponctuent cette quête du bonheur dont on se demande jusqu’aux dernières notes qui du diable ou du soldat aura le dernier mot. Un mimodrame composé par Igor Stravinsky en 1917 sur un texte de Charles-Ferdinand Ramuz, réunissant la musique, le texte et la pantomine, alors que la 1ère guerre mondiale battait son plein.

L’équipe
Version de l’enregistrement d’Harmonia Mundi. Histoire du Soldat Igor Stravinsky. Avec  Didier Sandre, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz de la Comédie-Française et Olivier Charlier au violon. Ensemble instrumental sous la direction de Jean-Christophe Gayot. Ballet de l’Opéra Grand Avignon

Infos pratiques
L’Histoire du Soldat, Igor Stravinsky. L’Autre Scène, Vedène. Durée du spectacle 1h. A partir de 6 ans. Lien Youtube du REPLAY de l’Histoire du Soldat diffusé en direct Samedi 14 novembre youtu.be/icRQnHsFt6Y. Celui-ci est visible pendant 15 jours. Infos et billetterie 04 90 14 26 40 operagrandavignon.fr

Grâce à eux
Chorégraphie et costumes Eugénie Andrin. Décors et lumières Laurent Castaingt. Le petit garçon (le Soldat) Anthony Beignard. Le Clown (le Diable) Ari Soto. Marilyn Monroe (la Princesse) Anne-Sophie Boutant. La poupée (la Fiancée) Aurélie Garros.  Le fiancé Paul Gouven. La mère Noémie Fernandes.
Les soldats et les villageois : Anne-sophie Boutant, Noémie Fernandes, Giulia Monaco, Paul Gouven.
Les cartes à jouer et les danseurs Noémie Fernandes, Giulia Monaco, Paul Gouven.


« Résistons » : le monde de la culture se mobilise sur la place du palais

La messe est dite : le off 2019 était le dernier modèle du genre, les conditions ne sont pas réunies à ce jour pour un festival off 2021. Alors pourquoi ne pas repenser le mode de fonctionnement, réinterroger le modèle économique et artistique du feu festival off ?  La Fédération des théâtres indépendants est née de cette volonté et les Etats généraux du Off en avaient donné les prémices en juillet 2020.

Attendre et voir ou réfléchir et agir.
La Fédération des théâtres indépendants d’Avignon et les Etats généraux du Off, entités toutes deux nées à la faveur du confinement, ont choisi la deuxième option.
Créée le 11 Mai 2020 et implantée à Avignon, la Fédération des théâtres indépendants d’Avignon ( FTIA) est née de la volonté de nombreuses salles de spectacles privées avignonnaises de fédérer leurs forces et leurs énergies afin de mieux faire connaître et reconnaître leurs actions….rejointe par les Etats généraux du Off – les Egoff – qui avaient déjà proposé une réflexion en visio-conférence et des rendez-vous publics en juillet 2020. A ce jour, 75 salles de spectacles privées -sur 204- ont rejoint la fédération, représentant ainsi 36% de la jauge totale disponible.

La Semaine d’Art : Un premier rendez-vous artistique mais surtout un acte militant.
Lors de la conférence de presse du samedi 23 octobre dernier, les 8 membres du Collège solidaire  de la FTIA ont salué l’initiative du Festival d’Avignon d’avoir créé La Semaine d’Art. Voilà qui permet à la toute nouvelle association des théâtres indépendants de concrétiser leur désir de jouer envers et contre tout, loin de toute rentabilité. Comme l’a rappelé Sylvain Cano-Clémente, directeur du théâtre du Rempart qui accueillait cette réunion : « Si c’est une opération blanche, ça sera déjà bien, notre volonté est d’abord d’être toujours vivants». C’est ainsi que 58 spectacles seront présentés dans 14 lieux. Fait unique  dans l’histoire du festival – qui n’en est pas un- il y aura une billetterie centralisée cependant chaque théâtre aura ses propres tarifs, preuve s’il en est d’une belle coopération. Des restaurants joueront le jeu en proposant un service non-stop de 11h à 20h. Le programme a dû être remanié pour adapter les horaires au couvre-feu et sera disponible en version papier dès ce 27 octobre.

Campagne de communication : ‘jevaisauspectacleenavignon’
Le message de la Fédération des Théâtres indépendants d’Avignon : «Face au Covid, un seul mot d’ordre : le spectacle parce qu’il est vivant, le restera coûte que coûte !  On peut venir au spectacle en toute sécurité  aucun cluster issu d’une salle de spectacle n’ayant été identifié à ce jour et le danger se situant plus sur le plateau pour les artistes, notamment lors des répétitions. »

La comédienne Judith Magre, marraine de ce premier rendez-vous.
Fidèle d’Avignon, choisie comme symbole d’une femme libre et indépendante, Judith Magre a su gérer une carrière variée allant de Jean Vilar à … Claude Lelouch.  Elle surprendra pendant 2 jours avec un hommage à l’homme de lettres qu’est Gérard Depardieu. Etonnant non ? «Monstre», paru en 2017 est l’apologie de l’énorme, de l’outrancier que, justement, la frêle Judith Magre se chargera de nous faire découvrir avec toute l’élégance qui la caractérise.

Des pépites, des créations, des récitals.
Certes nous sommes loin des plus de 1000 spectacles présentés en juillet dans les Off successifs mais avec 58 spectacles programmés en une semaine (et plus de 150 tout théâtres confondus) et sur des horaires contraints la sélection n’était pas aisée. Notons le choix du très petit théâtre du Chapeau Rouge qui a voulu privilégier le jeune public tout particulièrement touché par la crise sanitaire, des conférences théâtralisées à La Condition des soies, une vente aux enchères ‘Banco Bécaud’ pour revisiter le répertoire du grand Gilbert, du lyrique au Théâtre des brunes, un quintet de trompettes mis en scène par François Rollin au Théâtre du Rempart ainsi que du Feydeau et du Maupassant…

Jusqu’au au 1er novembre. Pour réserver cliquez ici.


« Résistons » : le monde de la culture se mobilise sur la place du palais

Dans le cadre de la semaine d’Art du Festival d’Avignon, la Ville de Sorgues propose une représentation unique ‘d’Andromaque à l’infini’.

«Oreste, le fils du roi grec Agamemnon, arrive en Épire avec une ambassade. On l’a chargé de convaincre Pyrrhus de se débarrasser d’Astyanax qui, par son origine troyenne, constitue une menace pour la Grèce. Mais Pyrrhus est tombé amoureux d’Andromaque, la mère d’Astyanax, et refuse de ce fait de livrer son fils aux Grecs. La situation est d’autant plus compliquée que Pyrrhus est fiancé à une princesse grecque, Hermione. » Voici pour l’introduction de cette tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine (1639-1699), créée à Paris au théâtre de l’hôtel de Bourgogne en 1667.

Inspirations
Troisième pièce de Racine, cette tragédie marque le véritable point de départ de sa carrière. Il s’y inspire essentiellement de l’Énéide, de l’Andromaque d’Euripide, de la Troade de Sénèque, probablement aussi du sixième livre de l’Iliade et de certaines pages de Darès.

Quand Molière se joue de Racine
Le succès fut immense mais les critiques fusèrent et, dès mai 1668, Molière joua la Folle Querelle de Subligny qui prétendait pointer les défauts de la pièce. Andromaque surmonta ces attaques et reste, aujourd’hui encore, la pièce la plus appréciée de Racine. Avec Andromaque Racine traite la tragédie et son cortège de sentiments : l’exclusivité, la passion et la folie. Ici, enfin, dans ‘Andromaque à l’infini’, la mise en scène de Gwenaël Morin insuffle l’énergie symbolisée par de jeunes comédiens au gré d’une scénographie épurée, d’un texte réinterprété, aux renouvellements illimités.

‘Andromaque à l’infini’. Jeudi 29 octobre à 18h. Pôle culturel Camille Claudel. Salle de spectacle. Tarifs : 20€, 14€ (- 26 ans, étudiant) Abonnement : se renseigner auprès du Festival d’Avignon : 04 90 14 14 14. 285, avenue d’Avignon à Sorgues. 04 86 19 90 90
festival-avignon.com et points de vente habituels.

https://www.echodumardi.com/tag/theatre/page/25/   1/1