15 septembre 2025 |

Ecrit par le 15 septembre 2025

Bouleversant et nécessaire, ‘Chevaleresses’ au Théâtre des Carmes

C’est l’histoire d’un combat, d’une petite fille jolie et insouciante, qui aime beaucoup sa famille, son grand frère. C’est l’histoire d’une petite fille qu’on n’écoute pas, d’une jeune fille qu’on ne croit pas. C’est l’histoire de Nolwenn Le Doth qui choisit d’écrire et de monter sur scène  pour libérer sa parole et par là-même, celle de toutes les femmes. 

Généralement les petites filles rêvent d’être princesse mais Elle, veut être chevaleresse.

Ce n’est pas un rêve, c’est une nécessité, une urgence, une obligation pour survivre, surmonter le traumatisme de l’inceste. Pour ce combat de longue haleine, elle est accompagnée sur le plateau d’un choeur de femmes (huit du groupe Arteteca) , discret derrière un tulle noir mais toujours présent pour la soutenir,  la protéger, la nourrir d’ondes vibrantes. 

Briser les tabous

L’autofiction est un exercice difficile. Il faut tout dire, le dire autrement, dépasser son cas individuel, dénoncer, transcender et offrir tout de même aux spectateurs un objet artistique. 

Le spectacle de Nolwenn Le Doth est une réussite car elle réussit à nous embarquer dans une intimité insoutenable. Chaque évocation de l’enfance peut faire écho à notre propre vécu. C’est une époque datée avec les jeux télévisés de notre enfance, les rituels familiaux. On a des repères, on se sent en sécurité et tout bascule. Mais on continue malgré tout à la suivre car son combat est aussi le nôtre.

Que la force soit avec toi

Dans la nuit de l’inceste, dans l’obscurité du non-dit, elle allume au fil du spectacle des petites loupiotes où la sororité advient, où la légèreté de l’enfance résiste, où la justice pointe, où l’humour et même le rire éclatent, où son l’obstination force le respect. « Que la force soit avec toi » était une injonction qui devient au fil du spectacle, performative. 

Une sœur, une femme, une comédienne, une autrice

Plus que jamais, ‘Chevaleresses’ est un spectacle vivant : il remue les entrailles, étouffe un cri, présage d’ un devenir meilleur pour les milliers de victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est un spectacle vivant car la bête immonde sera terrassée à chaque représentation. On assiste visuellement à la renaissance d’une femme, d’une sœur, d’une comédienne qui est enfin prête à rejoindre la horde des vivants. 

Jusqu’au 26 juillet. Relâche les 8, 15, 22. 10 à 22€. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47.


Bouleversant et nécessaire, ‘Chevaleresses’ au Théâtre des Carmes

« Du théâtre, pas un récit de plus ! » C’est la réflexion immédiate que se fait l’auteur et metteur en scène Stephane Titeca après avoir entendu le récit de Régis Romelle. Ces deux-là s’étaient promis de « faire » quelque chose ensemble lors de leur débuts aux cours Laurent Cochet, ils se retrouvent quelques années plus tard par hasard. Régis Romelle lui raconte l’histoire hallucinante de sa lente et miraculeuse reconstruction après un accident de la circulation. Il est temps de faire ce « quelque chose » ensemble qu’ils s’étaient promis : Stéphane écrit et met en scène l’histoire de Régis et celui-ci interprète son propre rôle ! On l’aura compris, ce spectacle est bien plus qu’une promesse : c’est aussi l’histoire d’une amitié qui se poursuit même sur le plateau puisque Stéphane Titeca endosse le rôle du petit frère… manière pour lui de prendre soin jusqu’au bout e Régis, de fictionner le réel, de faire du théâtre, pas un récit de plus !

Mille cent jours c’est le temps passé à l’hôpital pour Alexandre suite à un accident de la circulation

Nous sommes dans une salle de réanimation mais par la magie du théâtre, le néon agressif de la réa devient lumineux, le drame devient drôle, le réel frôle l’onirique ( grâce à la morphine évidemment ) et les personnages qui entourent Alexandre (Régis Romelle) de la fidèle Sophie à l’inquiétant chirurgien Arbakian en passant par l’infirmière débordée et le petit frère un peu perdu sont des concentrés d’humanité. Et puis il y a Batavia, une salade qui se décline en mille objets usuels, du portable au stéthoscope, une idée étonnante pour éviter le pathos. 

Une belle leçon de persévérance, un grand moment d’humanité

Aucun pathos mais rien ne lui (nous) sera épargné : la douleur, l’espoir, la rééducation difficile, les visites fébriles des proches, le rythme effréné de l’hôpital, le chirurgien inquiétant… Alors on rit — parfois plus que nécessaire, l’auteur voulant alléger le propos — au détriment quelquefois de l’émotion qui nous gagne. Dommage mais c’est un choix de mise en scène, si on y adhère, qui permet de casser les codes : tout devient permis entre rêve comateux et réalité. La mise en scène alerte permet de déplacer la simple narration d’un cas personnel.

Dans la tête d’un comédien, l’expérience unique d’une mise en abyme

Le récit se fait dans la tête du narrateur : il est dans le coma, inconscient sous morphine et décide de se battre mais surtout à travers son combat de réinventer sa vie. Sa présence sur scène atteste de sa réussite mais ce n’est pas qu’une leçon de vie qu’il veut nous donner (même si on peut la recevoir ainsi) C’est aussi une leçon sur le théâtre qui  transcende le réel. La bonhomie spontanée de Régis Gromelle, cette force tranquille qui ne doute de rien nous accroche littéralement et nous embarque au fil de son récit.

Avant ou après tout ?

‘Mille cent jours’ c’est finalement le choix de vivre après toutes ces épreuves, c’est d’une renaissance dont on nous parle avec un authentique  message d’espoir.

Du 5 au 26 juillet. Tous les jours. Relâche le mercredi. 13h15. 16 à 25€. Théâtre des Gémeaux. 10 rue du vieux Sextier. Avignon. 04 88 60 72 20.


Bouleversant et nécessaire, ‘Chevaleresses’ au Théâtre des Carmes

10 ans ça se fête encore en famille, et la famille des fidèles spectateurs avignonnais était présente pour les quatorze avant-premières  proposées depuis le 28 mai pour fêter les 10 ans du théâtre Artéphile.

La plaquette du Festival incite à l’amour, avec son cœur rose bonbon prêt à devenir une bouche rieuse et son chaton craquant (à moins que ce soit un chiot?). Le titre en anglais ne nous laisse pas indifférent : All we need, tout ce dont nous avons besoin. Et la réponse est évidente pour la directrice Anne Carbaye, nous avons besoin d’amour : d’amour filial, amical, amoureux et aussi de l’amour de l’autre et de soi-même.

Tout vivre, pourvu qu’un jour, de détresses en caresses, on se love

Belle formule d’Anne Carbaye qui a été une évidence au fur et à mesure de la construction de la programmation. Dans cette « bulle de création contemporaines », le texte est roi, les mots s’imposent et à la lecture des textes reçus, des auteurs suivis, l’amour a pris sa place dans chaque création dont les avant premières étaient pour certaines réellement une première. 

L’amour en fil rouge

Sur les quatorze spectacles proposés, dix sont des créations. On parlera du couple et de la famille avec ‘Malaga’, du désir dans le couple ‘Avec plaisirs’, de la sexualité des personnes en situation de handicap ‘Toutes les autres’, des aidants familiaux avec ‘Le voyage d’hiver’ de la difficile adolescence ‘Une peau plus loin’ ou ‘Au nom du père, du fils et de Jackie Chan’ succès du Off 2024,  des réseaux sociaux et de l’invisibilité des femmes à un certain âge  ‘Celle que vous croyez’, de l’amour filial avec ‘Mon père cet arabe’, ‘Léviathan’ un spectacle dansé sur les violences sexuelles.On fera une incursion historique avec ‘Avant l’orage’ ou dans une très libre adaptation d’Ivan Illich de Tolstoï avec ‘Rip’, dans l’Art avec ‘Le Plancher’ On retrouve aussi un succès du Off 224, ‘Le choeur des femmes’ , au cœur d’un service gynécologique. Le Jeune Public n’est pas oublié avec un tendre spectacle de marionnettes ‘Jeu’. 

La journée OFFicieuse, solaire et joyeuse du 13 juillet

Des OFFicieuses plutôt officielles puisque trois spectacles sont programmées en cette journée en lieu et place de lectures et présentations de projets comme les années passées. Choisis pour des raisons artistiques et humaines, Layla Darwiche et Fouad Darwich conteront de belles histoires initiatiques et solaires accompagnées de musique live, puis place en soirée au groupe NIHN de Minouche Briot pour un concert électro pop onirique.

Du 5 au 26 juillet. Relâche les dimanches 6, 13 et 20. 10 à 21€. Artéphile. 5bis – 7 rue Bourg Neuf. 04 90 03 01 90. 


Bouleversant et nécessaire, ‘Chevaleresses’ au Théâtre des Carmes

La Compagnie 2068 nous donne rendez-vous pour les Préambules d’été : trois jours de spectacles, concerts, expositions, théâtre, bal populaire et buvette du vendredi 4 au dimanche 6 juillet.

Un week-end pour rire, découvrir, danser et partager des moments culturels uniques en famille, entre amis ou entre voisins ! Une programmation riche pour faire vibrer la culture au cœur de la commune, dans une ambiance festive, ouverte à toutes et tous !

‘Patiente 66’ de la compagnie Le Jardin d’Alice

Ce spectacle a remporté un vif succès lors de la sortie de résidence de la compagnie Le Jardin d’Alice en février 2025 au Théâtre des Carmes à Avignon. Le proposer est courageux et l’histoire étonnante pour ne pas dire choquante : la pièce tirée du livre de Dorothée Zumstein évoque le destin de Rosemary Kennedy, fille aînée de Joseph et Rose et soeur de John. À l’âge de 23 ans, elle devient la soixante-sixième lobotomisée du docteur Freeman, célèbre chirurgien, pionnier de la lobotomie aux Etats-Unis. Avec le personnage de Rosemary incarné sur scène, nous découvrons aussi une certaine Amérique mis en musique sur le plateau en piano live. 

Au programme

Vendredi 4 juillet
19h. Spectacle de rue. Devant La Poste.
21h. Concert « No Name » . Place Raimond VI/

Samedi 5 juillet
21h. Théâtre. ‘Patiente 66’ au Castelas. 

Dimanche 6 juillet
16h30. Théâtre de papier. Castelas
21h. Bal populaire avec Les Empiaffés. Esplanade du Castelas.


Bouleversant et nécessaire, ‘Chevaleresses’ au Théâtre des Carmes

Né en 1987, le Printemps des Comédiens est le festival incontournable de la création théâtrale internationale en France.

Dirigé par Jean Varela depuis 2011, le festival accueille chaque année au mois de juin, dans le site principal du Domaine d’O à Montpellier,  près de 45 spectacles accessibles à tous, tant par la ligne artistique que par la politique tarifaire. Pour la deuxième année consécutive, la Chartreuse a noué un partenariat avec l’équipe des Printemps des Comédiens qui propose ainsi ‘Centroamerica’ du collectif mexicain Lagartijas Tiradas al Sol dans la belle salle du Tinel à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon dans le cadre des Nuits de Juin.

Le Collectif Lagartijas Tiradas al Sol

Lagartijas Tiradas al Sol est un groupe d’artistes pluridisciplinaires : théâtre, performance, vidéo, éditions de livres, émissions de radio… Depuis 2003, le collectif a développé des projets visant à relier travail et vie personnelle, à effacer et à tracer des frontières. « Le travail cherche à créer des récits à partir d’événements réels. Loin du divertissement, il s’agit d’un espace pour réfléchir, articuler, disloquer et démêler ce que le quotidien fusionne, néglige et nous présente comme acquis. Les choses sont ce qu’elles sont, mais elles peuvent aussi être autrement. » 

‘Centroamerica’, une plongée déroutante en terre méconnue sur les pas de A., Nicaraguayenne forcée à l’exil par la dictature

À la croisée du théâtre et du reportage, à l’appui de voyages, de recherches, de lectures et de nombreux témoignages d’hommes et de femmes exilés du Nicaragua, Centroamerica est une fresque réaliste et fantasque, politique et intime, qui interroge notre capacité à bâtir des futurs meilleurs.
Jeudi 5 juin à 20h30. Vendredi 6 juin à 20h30. Tout public à partir de 13 ans. 12 à 30€. Salle du Tinel.

Le festival continue à Montpellier jusqu’au 11 juin

La 39e édition du Printemps des Comédiens se termine le 11 juin. Programme complet sur printempsdescomediens.com
Cité européenne du théâtre. Domaine d’O. 178 rue de la Carrièrasse. Montpellier. 04 67 63 66 67 / reservation@domainedo.fr


Bouleversant et nécessaire, ‘Chevaleresses’ au Théâtre des Carmes

La 70e saison des Amis du Théâtre Populaire s’achèvera mardi 27 mai à 20h au Théâtre Benoît XII avec ‘L’Homme et le Pêcheur’, une comédie surréaliste, poétique et jubilatoire qui a rencontré un grand succès lors des deux derniers Festivals Off. 

‘L’Homme et le Pêcheur’ est une comédie contemporaine qui questionne un des paradoxes de l’être humain : ce besoin de devoir perdre ce qu’il possède pour en mesurer toute la valeur. Sur un ponton suspendu, un pêcheur croise le chemin d’un homme, la corde au cou et une pierre à la main. La discussion qu’ils engagent révèle assez vite que rien n’est comme il paraît. Où sommes-nous ? dans la vraie vie ? dans une salle de théâtre ? ou dans les méandres de l’esprit torturé d’un homme ?

La Compagnie Teatro Picaro

La base de la démarche artistique de la Compagnie est la recherche d’un langage théâtral original, à la fois capable de porter un questionnement par le biais des émotions et chargé de poésie, un théâtre comique capable d’émouvoir.

Texte : Jean-Marc Catella, Ciro Cesarano et Fabio Gorgolini
Mise en scène : Ciro Cesarano
Avec Ciro Cesarano et Fabio Crocco

Mardi 27 mai. 20h. 5 à 20€. Théâtre Benoît XII. 12, rue des Teinturiers.Avignon. 04 86 81 61 97 / atp.avignon@gmail.com 


Bouleversant et nécessaire, ‘Chevaleresses’ au Théâtre des Carmes

Bérénice : femme, reine, étrangère

Après huit jours de deuil suite au décès de l’empereur Vespasien, son fils, Titus, vient enfin d’être sacré empereur à son tour. Tous les yeux se tournent maintenant vers Bérénice, sa maîtresse, reine de Palestine.Et la même question flotte sur toutes les lèvres : Titus osera-t-il élever au trône des Césars une reine étrangère ?

Une adaptation originale : une version bilingue franco-arabe, surtitrée

Le collectif Nuit Orange revisite ce classique théâtral à travers un dispositif inédit, une version bilingue franco-arabe, mêlant alexandrins raciniens et arabe littéraire surtitré, qui porte au premier plan les enjeux politiques de la pièce.

La poésie réconciliatrice

Dans cette version où la xénophobie joue le premier rôle, la poésie – celle des alexandrins de Racine et celle de l’arabe littéraire – demeure un pont entre les êtres, entre les cultures, l’outil de l’amour et de la résistance.Samedi 10 mai. 20h00. Dimanche 11 mai. 16h00. 5 à 23€. 

Le Collectif Nuit Orange

Nuit Orange revendique l’appellation « collectif » en référence à son ambition de constituer un véritable réseau d’artistes et de propositions culturelles diverses et toujours pluridisciplinaires. 

Samedi 10 mai. 20h. Dimanche 11 mai. 16h. 5 à 23€. Théâtre du Balcon. 38 rue Guillaume Puy,. Avignon. 04 90 85 00 80 – contact@theatredubalcon.org


Bouleversant et nécessaire, ‘Chevaleresses’ au Théâtre des Carmes

Revisitant le long métrage de Ridley Scott, Thelma et Louise (1991), le collectif Le Bleu d’Armand présente une étape de travail de la pièce ‘Thelma, Louise Et Nous’ 

Tout en parcourant et rejouant les souvenirs et les images qu’elles ont du film Thelma et Louise, Nolwenn et Anna tissent des liens entre elles-mêmes et les héroïnes emblématiques du road-movie. L’occasion de s’interroger avec humour et sensibilité sur les thèmes majeurs du film. À partir de ce matériel scénaristique, on assiste au parcours de deux jeunes femmes qui relatent le film tout en se racontant. L’œuvre de Ridley Scott donne naissance à une nouvelle histoire.

Sur une idée originale de Nicolas Bonneau, Nolwenn Le Doth et Anna Pabst 

La soirée se terminera avec un grand bal Country !

Samedi 10 mai. 19h. Entrée gratuite sur réservation. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51.


Bouleversant et nécessaire, ‘Chevaleresses’ au Théâtre des Carmes

Dévoilée dès avril dans la salle archicomble de la FabricA, lieu permanent du Festival d’Avignon, la programmation de la 79e édition du Festival est prometteuse.

Pendant ces 22 jours de festival, 40 lieux sont investis, 16 communes reçoivent le traditionnel spectacle en itinérance, 42 spectacles seront programmés dont 32 créations pour 300 représentations et plus de 121 000 places en vente. Alors que des coupes sombres sont annoncées un peu partout en France pour la culture et que le monde connaît des bouleversements politiques et écologiques, Ghislain Gauthier de la  CGT Spectacle a eu la parole pour défendre « avec force la nécessité d’un service public du spectacle vivant. La situation est explosive et nous voulons alerter sur les risques de désengagement des collectivités dans un contexte de montée de l’extrême droite. » Malgré tout, Avignon va redevenir une fois de plus une ville miroir du monde, capitale du spectacle vivant où la fête a toute sa place. 

En 2024, le directeur Tiago Rodrigues cherchait les mots, en 2025 il les trouve en empruntant pour devise de cette 79e édition, « Je suis toi dans les mots » du poète palestinien Mahmoud Darwich 

On retiendra pour cette édition le choix de la langue arabe invitée qui représente 30% des spectacles programmés, l’importance de la danse et de la musique même si le théâtre représente encore 42% de la programmation, la constellation de spectacles choisis avec l’artiste complice Marlene Montero-Freitas (‘ReEncanto’, ‘Coin Operated’ ou ‘Soma’), la soirée unique en hommage à Gisèle Pelicot, l’immersion dans un salon afghan ‘Inside Kaboul’, la dernière création de Tiago Rodrigues ‘La Distance’ et le retour d’oeuvres monumentales et d’artistes familiers.  

La langue arabe invitée

Après l’anglais en 2023 et l’espagnol en 2024, la langue arabe est la langue invitée avec des créateurs venus de Tunisie, de Syrie, de Palestine, du Maroc du Liban, d’Irak… La chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen invitera des danseurs amateurs sur la place du Palais en ouverture de festival, le chorégraphe libanais Ali Chahrour nous propose le récit de trois femmes résistantes ‘When I saw the sea’ tandis que le danseur belgo-tunisien Mohamed Toukabri façonne un solo poétique et militant. La poésie arabe dans tous ses états sera consacrée lors d’une soirée unique, ‘Nour’. L’artiste franco-irakienne Tamara Al Saadi réécrit Antigone avec ‘Taire’. La série 1 de ‘Vive le Sujet’ nous permettra de rencontrer les interrogations du syrien Wael Kadour face au droit à la création. 

Une affiche qui fait l’unanimité

Claire, apaisante, bleu turquoise ou bleu nuit, crépusculaire ou lumineuse, elle séduit, invite à la poésie, au voyage et rassemble. En accord avec la langue invitée, les arabesques calligraphiques de la langue arabe se déclinent sur l’affiche mais aussi sur le programme en aplats ou en dégradés, circonvolutions, traits tendres ou rageurs, taches ou pointillées. 

©Festival d’Avignon

Les artistes de retour 

Clara Hédouin nous propose sa nouvelle déambulation inspirée par le ‘Prélude de Pan’ de Jean Giono, Gwenaël Morin continue son projet ‘Démonter les remparts pour finir le pont’ avec les ateliers théâtre d’Avignon, le danseur de flamenco Israel Galvan explore un dialogue intime avec l’artiste Mohamed El Khatib, trublion du théâtre documentaire. Le metteur en scène Christoph Marthaler revient avec sa dernière création ‘Le Sommet’ qui promet des situations irrésistibles, Frédéric Fisbach adapte ‘Petit Pays’ de Gaël Faye, et dix ans après Richard III, Thomas Ostermeier explore les mensonges dans ‘Le Canard sauvage’ d’Henrik Ibsen. C’est dans les Carrières de Boulbon que nous retrouvons Anne Teresa de Keersmaeker qui se propose de danser Jacques Brel avec le chorégraphe Solal Mariotte.

Le spectacle itinérant

Le metteur en scène suisse Milo Rau présentera la pièce ‘La lettre’ en itinérance du 8 au 26 juillet à Barbentane, Rochefort-du-Gard, Courthézon, Caumont-sur-Durance, Pujaut ou Vacqueyras. Ce spectacle pour deux actrices se veut un manifeste du théâtre populaire d’aujourd’hui .

‘Le soulier de satin’ mis en scène par Eric Ruf

Choisi bien avant sa consécration récente aux Molières 2025 — Molière du Théâtre public, de la mise en scène , de la comédienne dans un spectacle de théâtre public (Marina Hands) et du comédien dans un second rôle (Laurent Stocker) — c’est le retour dans la Cour d’honneur 40 ans après Antoine Vitez du ‘Soulier de Satin’ qui sera interprété par la troupe de la Comédie Française.  

‘Le Soulier de satin’ ©Festival d’Avignon

Le chef d’oeuvre de la littérature arabe en ouverture à la Cour d’honneur

La chorégraphe cap-verdienne et artiste complice Marlene Monteiro Freitas présente ‘Nôt’, inspirée des Mille et une Nuits. Cette artiste protéiforme se propose de repousser le lever du jour en réinventant à l’infini ce conte de la nuit. 

Deux concerts uniques dans la Cour d’Honneur

Outre la danse avec ‘Nôt’ et le théâtre avec ‘Le soulier de Satin’ la Cour d’honneur vibrera de sons plutôt féminin, avec la chanteuse cap-verdienne Mayra Andrade dans ‘ReEncanto’ le 12  juillet tandis que 7 artistes — dont Souad massi et Camella Jordana — célèbreront  le 14 juillet les 50 ans de la disparition de l’icône égyptienne Oum Kalthoum.

La soirée de clôture sera à la FabricA

Après la Cour d’honneur, puis  l’Opéra en 2024, c’est au tour de la FabricA de recevoir la soirée festive qui célébrera la fin de la 79e édition. On n’attendra pas minuit comme en 2024 : dès 22h, les portes de la FabricA seront ouvertes pour un grand concert avec le portuguais Branko aux platines.

Nous serons ensemble pour…..

Ensemble avec le Festival Off pour des dates enfin communes mais Ensemble aussi dans la curiosité de Terre de cultures 2025, le souffle des Scènes d’Avignon, l’exposition permanente ‘Les clefs du festival’ à la Maison Jean Vilar, dans les territoires cinématographiques du Cinéma Utopia , dans les bibliothèques d’Avignon, dans les lieux mythiques que sont la Cour d’Honneur, la Carrière de Boulbon, le Tinel de La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon ou les Jardins de la Maison Jean Vilar. Ensemble, c’est aussi se mélanger entre les habitués et les ‘Premières fois’ que ce soit au Mahabharata, bar du Festival, ou aux Rencontres et Café des Idées du Cloître Saint-Louis. « Soyons l’Autre dans les mots, car c’est la plus belle façon d’être pleinement nous-mêmes. Ensemble ! », a conclu Tiago Rodrigues en trois langues en fin d’éditorial et par l’anaphore plusieurs fois répétée « Nous serons ensemble pour…. » lors de cette présentation publique de la 79e édition. 

Vous avez dit accessibilité ?

Il y aura davantage de trains régionaux. Pendant toute la durée du festival, les horaires au départ de la gare d’Avignon centre seront étendus jusqu’à 23h30 pour rentrer en train à Orange, Cavaillon et Arles et pour rentrer en bus à Carpentras. 

Infos pratiques :
Carte Festival. 25€. Demandeur d’emploi. 1€. Professionnel du spectacle vivant. 25€.
Carte 3 Clés. 1€. réservée au moins de 25 ans. Ou étudiant. Bénéficiaire des minima sociaux.
Billetterie ouverte depuis le 5 avril sur Internet : festival-avignon.com et fnacspectacles.com
À partir du 21juin au guichet du mardi au samedi de 10h à 14h et de 16h à 19h. Par téléphone 04 90 14 14 14, du mercredi au samedi de 10h à 19h.

Festival d’Avignon. Cloître Saint-Louis. 20 Rue du Portail Boquier. Avignon.

https://www.echodumardi.com/tag/theatre/page/3/   1/1