18 décembre 2025 |

Ecrit par le 18 décembre 2025

Danielle et Gérard Vantaggioli prêts à appareiller pour une 43ᵉ transat avec leur équipage du Chien qui Fume

« 43 années que le bateau navigue ici, à deux pas de la Sorgue — Rue des Teinturiers et ses iconiques roues à aubes — avec ses tempêtes imaginées et ses coups de vent qui l’ont fait chavirer. » Ainsi s’exprime, dans l’édito du programme, le patron du Théâtre du Chien qui fume qui utilise la métaphore de la marine pour ce voyage imaginaire à la recherche de l’île aux trésors.

Et dès l’entrée du théâtre, on est cerné par Carolyn Carlson, la danseuse et chorégraphe californienne qui a enflammé la Cour d’Honneur du Palais des Papes cet été, autour de l’installation magique de Jean-Michel Othoniel, ses astrolabes, ses colliers, ses sphères et ses pavés multicolores en verre soufflé de Murano. Elle est là, en gros plan ou silhouette, exposée sur les murs, prise en photo en noir et blanc par Guy Delahaye en 1968 à Venise. Entre brume et nuage, en double sur la lagune, une ‘Sérénissime’ peut en cacher une autre…

Dès le mercredi 8 octobre, à l’affiche, ‘Hamlet Take Away’, une confrontation entre le héros danois de Shakespeare et le comédien italien non voyant Gianfranco Berardi. Le dimanche 12, ‘L’incantatore’ de la musicologue et dramaturge Natalia Di Bartolo qui donne la parole au théâtre, en vers de 11 pieds, sur une musique de l’Avignonnais Eric Breton qui sera au piano pour accompagner la soprano Lydia Mayo.

Le dimanche 26 octobre, place à des bons vivants, défenseurs du patrimoine, de la culture locale et de la vigne : les Chanteurs des Côtes-du-Rhône qui pousseront la chansonnette pour montrer leur amour de ce terroir, de ces vignobles avec ‘Lo Mescladis’, un joyeux mélange avec grosse caisse, trompette, accordéon, tambourin et galoubet. Des chansons à boire à 10€ l’entrée, apéro compris autour de Pierre Pappalardo, œnologue et vigneron à Laudun.

En novembre, le dimanche 9, ‘La deuxième mort de Laura Belle’, un roman noir d’Olivier Douau. Façon huis clos américain des années 50. Le dimanche 23, ‘Erre’, poésie et violon avec Paul Camus et la musicienne Véronique Bourgue. Le dimanche 7 décembre, ‘Les 3 Divas-Opus 2’, trois anciennes amies cantatrices se retrouvent et chantent leur vie de grands-mères, entre humour et autodérision, carrière et famille, opéra et opérette.

Pour entamer 2026, le 25 janvier ‘PME’ — Petites et Moyennes Entourloupes —, un texte de Jean-Jacques Devaux sur un patron magouilleur et cynique fracassé par une comptable qu’il a virée. Le 8 février, ‘Ukrainienne(S)’, un spectacle d’Oksanna Zhurvel-Ohorodnyk, née au sud-est de Kiev, écrit et mis en scène par Hugo Valat. Il y est bien sûr question de l’Ukraine qui se bat bec et ongle contre le rouleau-compresseur russe et fait la part belle à des femmes, d’hier et aujourd’hui, héroïques dans leur lutte pour la liberté. 

Place à ‘Dames brunes’ le 13 février, un récital voix-piano autour de Barbara, suivi d’un buffet convivial (25€, à réserver, le nombre de places étant limité). Le 4 mars, ‘Solah, le maloya imaginaire’, un spectacle venu de La Réunion avec guitare, tabla et voix. Le 7 à partir de 10h, ‘Quels pré-textes!’, une journée dédiée à l’écriture contemporaine avec le Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Avignon. Pendant le 25ᵉ Festival andalou, le 20 mars, ‘Encuentro’, du flamenco délicat et mélancolique, mais aussi enlevé avec guitare, percussions, basse et violon.

Autre anniversaire, les 29 ans des ‘Escales voyageuses’ (27-29 mars), rencontres authentiques autour du voyage et de l’aventure. Enfin, pour clore cette saison 2025-2026 du Théâtre du Chien qui fume, le 12 avril, un opéra de Purcell, ‘Didon & Enée’ d’après l’Enéide du poète latin Virgile. Avec, dans la distribution, des chanteurs lyiriques, mais aussi des choristes et musiciens de la Région Sud et le claveciniste Jean-Marie Puli.

©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Contact : 04 84 51 07 48


Danielle et Gérard Vantaggioli prêts à appareiller pour une 43ᵉ transat avec leur équipage du Chien qui Fume

Pour la 9ᵉ année consécutive, la Bella Italia s’invite à Avignon du 4 au 19 octobre. À cette occasion, le Théâtre du Balcon programme ‘Io provo a volare’ de la Compagnie Gianfranco Berardi, un spectacle en italien surtitré français.

‘J’essaie de voler’ est une dramaturgie originale qui, à partir des notices biographiques de Domenico Modugno, raconte la vie de l’un des nombreux jeunes qui ont grandi dans la province qui cherche à réaliser le rêve de devenir des artistes. C’est autour de la description des attentes, des déceptions et des efforts que l’histoire est articulée.  Sous couvert de la vie cet artiste, le spectacle devient un hommage à la persévérance, au courage des travailleurs en général et au spectacle en particulier, qui, mu par la passion, se lancent constamment dans des aventures dans des expériences jugées indignes, uniquement parce qu’elles sont moins visibles.

Un univers poétique original entre narration, musique et danse

Seul en scène, l’extraordinaire acteur Gianfranco Berardi mêle poésie, musique, chansons de Modugno et danse. Il est accompagné par Davide Berardi à la voix seule et guitare et Bruno Galeone à l’accordéon. 

Dimanche 5 octobre. 17h. 5 à 23€. Théâtre du Balcon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon.
04 90 85 00 80 – contact@theatredubalcon.org 


Danielle et Gérard Vantaggioli prêts à appareiller pour une 43ᵉ transat avec leur équipage du Chien qui Fume

Après avoir accueilli ‘Que ma Joie demeure’ de Giono et la Saison 1 et 2 des Trois mousquetaires, la Scène Nationale de La Garance nous invite à découvrir la Saison 3 des Trois mousquetaires. 

La ville de Pernes-les-Fontaines va être transformée pour l’occasion en un formidable terrain de jeu pour d’Artagnan et ses compagnons.  Avec sa troupe de comédiens complices, Clara Hédouin signe une mise en scène malicieuse — car transposée à notre époque — et crée ainsi un théâtre populaire, drôle, festif et inventif, à vivre ensemble ! 

Si vous avez manqué les épisodes précédents ?

Pas besoin d’avoir vu les épisodes précédents, un résumé est prévu ! Au début de cette saison 3, nous voici au cœur d’une réunion de la police organisée par le cardinal Richelieu. L’arrivée à Paris de d’Artagnan et son amitié avec Athos, Porthos et Aramis ont contrarié les plans du cardinal visant à mettre en difficulté Anne d’Autriche, la reine de France. L’honneur de la reine sera-t-il sauvé ? Le suspense est à son comble !

En 2012, au sein du collectif 49 701, Clara Hédouin et Jade Herbulot imaginent la série ‘Les Trois Mousquetaires’

Leur crédo ? Instaurer un dialogue entre patrimoine littéraire, institutionnel et architectural en investissant l’espace public pour ressusciter l’œuvre de Dumas sous forme de feuilleton.

Désormais, la série des Trois Mousquetaires, c’est : six saisons,19 épisodes, et une troupe de 16 comédiennes et comédiens.

Samedi 4 octobre. 16h30. Dimanche 5 octobre. 16h30. 3 à 22€. Espace public. Pernes-les-Fontaines.
Scène Nationale La Garance. Rue du Languedoc. Cavaillon. 04 90 78 64 64.


Danielle et Gérard Vantaggioli prêts à appareiller pour une 43ᵉ transat avec leur équipage du Chien qui Fume

Impropistou ? Kesako ?

Le Festival Impropistou, c’est le festival des saveurs improvisées, une occasion de découvrir pendant deux jours le théâtre d’improvisation sous un autre jour, tantôt loufoque, tantôt émouvant, rempli d’actions ou de sensible. 

Les Comédiens et comédiennes viennent de diverses troupes régionales : Impropistou, Le Mia, Le Mithe, En Cours de Rénovation, les Presque, La Compagnie des Gens qui…

Au programme

Vendredi 26 septembre 

19h30 : Tu nous manques (?) Ils et elles se sont connus par le passé et ont vécu des choses ensemble. Aujourd’hui deux d’entre eux continuent à se voir et l’autre n’est plus là. Pourquoi ? Depuis quand ?

21h30 : Murmures et mélodies. Poétique et musical, donnez-nous vos mots les plus enchanteurs, on en fait un slam spontané et une histoire qui en découle. Laissez-vous rêver au son improvisé d’une flûte, harpe ou piano. L’impro commence, une histoire se crée…

Samedi 27 septembre

15h-17h : Atelier découverte de l’improvisation (adulte). Vous n’avez jamais fait de théâtre improvisé mais vous brûlez de découvrir ce format jovial qui surfe avec l’imprévu ? Venez participer aux ateliers découverte de l’improvisation.

16h : Les pirates à l’attaque… Une histoire improvisée de pirates et de perroquets qui iront là où vous les emmènerez…

18h : Détours. Ce spectacle explore les marques d’amour visibles et invisibles, de toutes les relations. Amour filial, amical, intime… L’amour dans toutes ses formes, n’est pas toujours facile à exprimer et on peut passer à côté en se taisant. Que se serait-il passé si j’avais pu lui dire…

19h : Les Statues. Tout autour de vous, sur un fond sonore, des comédien·ne·s sont figés comme stoppés dans leur élan. Lorsque la musique s’arrête, ils reprennent vie, comme des éclats de vie soudains.

20h : Remington. Remington, derrière sa machine, n’a qu’une nuit pour trouver l’histoire de son roman. Entre fausses pistes et ratures, les personnages qu’il invente prennent vie sur scène et s’emparent de l’histoire qui s’écrit… et de celle de son auteur.

21h30 : Les invités. Cette cuisine, on y vient pour dire tout haut ce qu’on pense tout bas dans le salon. Dans ce salon se déroule une fête, une action, un événement. C’est à vous de voir… Mais on ne la verra pas.

Vendredi 26 septembre. 19h30 à 22h30. Samedi 27. 16h à 23€. 5 à 10€ par spectacle. Pass 2 jours : 40€. La Scierie. 15 boulevard du quai Saint Lazare. Avignon. 04 84 51 09 11 / equipe@lascierie.coop


Danielle et Gérard Vantaggioli prêts à appareiller pour une 43ᵉ transat avec leur équipage du Chien qui Fume

Il fallait bien 2 monstres sacrés de la scène, Denis Lavant et Jacques Bonnafé pour interpréter un autre sommet de la littérature : ‘En attendant Godot’ de Samuel Beckett.

Rarement joué dans le Off vu sa longueur (plus de 2h), le théâtre des Halles reçoit de nouveau une création de Jacques Osinski — celui-ci ayant déjà mis en scène en juillet 2022,  fin de partie de Samuel Beckett. Il s’attaque en création « mondiale » à la plus connue des pièces de Beckett en choisissant d’adapter la version de San Quentin, version à laquelle Beckett participa et qu’il valida en 1984 pour une mise en scène de Walter Asmus.

Un décor épuré pour une histoire apparemment simple

Deux clochards, deux vagabonds au pied d’un arbre. Ils attendent,Godot. Qui est Godot ? Pourquoi l’attendre ? On ne le saura jamais….et eux non plus. Cette attente paraît vaine mais elle nous permet toutes les métaphores : attente d’un Sauveur, espoir d’une autre vie, voyage imaginaire, échappée onirique? Le tableau de Caspar David Friedrich, ‘Deux hommes contemplant la lune’, avait été la source d’inspiration de Godot. Le metteur en scène Jacques Osinski reprend sur le plateau les principaux éléments : un arbre noueux, un rocher,  une lune marqueur de temps, deux vagabonds, une route en fond de scène traversée par de drôles de personnages. Absurde et dérision, dialogues ciselés, interprétation magistrale feront le reste.

Un concentré d’humanité

Denis Lavant est Estragon. Jacques Bonnaffé est Vladimir. Aurélien Recoing est Pozzo et Jean-François Lapalus est Lucky. Et tous les quatre sont formidables. Comme dans l’histoire de Godot, on ne peut déceler qui a le plus besoin de l’Autre, qui prend le plus soin de l’Autre. A la fin du spectacle, on ne peut imaginer Denis Lavant et Jacques Bonnaffé regagnant chacun leur hôtel. Ils sont tellement incroyables pendant plus de 2h dans leur jeu, leurs regards complices, leur agacement respectif, leur tendresse ! Entre Gogo et Didi , c’est à la vie, à la mort. Même si on ne sait toujours pas pour quoi.

Du 25 mars au 3 mai 2026 au Théâtre de l’Atelier à Paris, puis en tournée dans toute la France.


Danielle et Gérard Vantaggioli prêts à appareiller pour une 43ᵉ transat avec leur équipage du Chien qui Fume

Après ‘Que ma joie demeure’ au Festival 2023, Clara Hédoin récidive avec une nouvelle de Jean Giono, ‘Prélude de Pan’ en déambulation. 

Bien que présenté après ‘Que ma joie demeure’ au Festival d’Avignon (2023), cette courte nouvelle se veut une introduction avec 3 personnages que nous retrouvons dans ‘Que ma joie demeure’, le dieu Pan préfigurant Boby le sauveur… Entre scènes reconstituées et cheminement en paysage naturel, poésie et documentaire, le passé et le présent s’emmêlent habilement. À la poésie de Giono, répond la réalité du monde paysan d’aujourd’hui et les enjeux écologiques de demain. 

2 heures, 5 tableaux sur 2 kilomètres environ pour 3 acteurs 

On retrouve la joie paradoxale d’être un troupeau, cheminant sereinement, accompagné par le chant des cigales et le mistral ! Nous sommes dans la Plaine de l’Abbaye à Villeneuve-lès-Avignon, nature préservée au cœur de la cité, à un jet de pierres d’Avignon sous le Fort Saint André. Attablés au bistrot du village près d’un juke box, nous attendons d’être embarqués dans cette aventure humaine pour un voyage dans le temps et dans l’espace. 

Paradoxalement — et c’est souvent le propre d’un texte court ou d’une nouvelle — ‘Prélude de Pan’ est plus exigeant, moins facile d’accès que ‘Que ma joie demeure’ car il ne s’agit pas là de suivre un personnage ou le quotidien d’une communauté avec ses fêtes et ses rites mais d’exercer un focus sur la transe qui s’empare d’un village à l’arrivée d’un étranger. Ce prélude de Pan relève plus d’un récit fantastique avec ses mythes et ses violences.

Repenser notre rapport au vivant

Être dans la nature pour écouter la voix de Giono s’impose : sa poésie, ses descriptions si souvent imaginées, les sens qui s’éveillent à sa lecture. Mais si Clara Hédoin choisit avec le Collectif 49701 d’adapter et de mettre en scène des spectacles hors les murs, elle cherche à atteindre une autre dimension : repenser avec les spectateurs notre rapport à la Terre, au Vivant , se reconnecter à un territoire après l’avoir (re)découvert lors d’une déambulation théâtrale. Ce parti pris fait mouche encore une fois car la reconnexion n’est pas factice : tous nos sens sont mobilisés — l’herbe que nous foulons, l’air que nous humons, les sons lointains — et nous creusons nous aussi les sillons d’une pensée nouvelle.

Festival d’Avignon 2025. ‘Prélude de Pan’ de Clara Hédoin. 


Danielle et Gérard Vantaggioli prêts à appareiller pour une 43ᵉ transat avec leur équipage du Chien qui Fume

Avant que ne soient divulgués les vainqueurs des Coup de cœur du Off 2025, le Club de la presse du Grand Avignon-Vaucluse a dévoilé les 10 finalistes de ce 19e cru.

Pour la 19e année consécutive le jury du Club de la presse du Grand Avignon-Vaucluse, composé de professionnels de la presse et de la communication, a sélectionné des pièces de théâtre répondant aux critères suivants :

-Jouées pour la 1ère fois à Avignon
-Écrites par des auteurs contemporains
-Interprétées par au moins deux comédiens (troupe professionnelle uniquement) sur scène avec une durée minimale d’une heure
-A l’affiche pendant la durée du festival (du 5 au 26 juillet)
-Tous publics
-Enfin les spectacles de marionnettes, de mime, de musique, de cirque, de danse et les one man shows ne peuvent pas concourir au prix.

A l’issue de cette première étape, une liste de 10 spectacles a été sélectionnée par le Jury :

Keshi à 10h, au Théâtre le 11
Juste Irena à 10h50, au Théâtre de l’Entrepôt
Pourquoi les gens qui sèment à 12h40, à La Factory – salle Tomasi
Orphelins à 13h, au Théâtre du Chapeau Rouge
Demain tout le monde aura oublié à 13h20, au Théâtre du Roi René
Charlotte à 16h45, au Théâtre du Balcon
Dans la forêt lointaine à 17h40, au Théâtre des Corps Saints
Y a plus qu’à à 18h45, au Théâtre du Train Bleu
Vermeer et son faussaire à 18h50, au Théâtre de l’Oriflamme
C.r.a.s.h à 19h50, au Théâtre des Carmes André Benedetto

« Ces spectacles ont été retenus pour la dernière ligne droite du jury. Ils sont représentatifs de la diversité de genres et de talents du festival Off, explique le Club de la presse. Jeunes espoirs ou compagnies confirmées témoignent, à des degrés divers, de la richesse du théâtre et du travail de ceux qui montent sur les planches avec la conviction d’emporter l’adhésion du public. »

C’est donc parmi ces dix sélectionnés que le jury choisira, ce mercredi 23 juillet à 19h au Village du OFF, ses ‘Coups de cœur 2025’ du Club de la ‘resse Grand Avignon-Vaucluse.

Pourquoi les gens qui sèment
à 12h40, à La Factory – salle Tomasi par la Compagnie Hors du Temps 
Vous, Public, portés par le jeu d’une troupe fusionnelle, êtes à la fois militant, journaliste, spectacteur de vos consciences collectives et individuelles. Sébastien BIZEAU, auteur et metteur en scène, vous bouscule par la rythmique des certitudes et des doutes, par l’équilibre précaire entre Loi et désobéissance civile. Il assume ces grands écarts mais vous emmène aux confins de cette bassine, pour croiser un duo amoureux, mythique, intemporel. Un peu de douceur dans ce monde brut et déterminé. 

Orphelins
à 13h, au Théâtre du Chapeau Rouge par le Collectif Nacéo 
On ne guérit jamais de son enfance, dit le poète. Dans cette pièce, Dennis Kelly nous montre, à la manière d’une tragédie grecque, la lutte de chaque personnage pour échapper à son destin. Sommes-nous toujours responsables de nos actes ? Qu’est-ce qui nous pousse à accomplir le pire ? Faut-il trouver une réponse dans son passé ? Hélène, Daniel et Léo sont des naufragés de la vie. Léo et sa soeur Hélène, orphelins, ont eu des trajectoires différentes. Si Hélène a trouvé l’amour auprès de Daniel, Léo erre encore en milieu hostile. Jaloux de la réussite de Daniel, Léo va commettre sans raison un acte irréparable. Là commence la descente aux enfers du trio. Cette pièce d’un violent réalisme nous interroge sur notre vision des faits divers, racisme, féminicide, violence gratuite… Qui sont ces monstres et pourquoi la vie nous a-t-elle épargnés ? Hélène, Daniel et Léo sont-ils si loin de nous ? 

Y a plus qu’à
à 18h45, au Théâtre du Train Bleu par la Compagnie Scéna Nostra 
35, 40, 45°… Le constat est effrayant. Cet été, la température monte encore et notre belle planète bleue flambe. Il faut agir… Alors Y’a plus qu’à ! Mais y’a plus qu’à quoi ? Dans cette pièce désespérément joyeuse, des activistes écolos, mais aussi des chercheurs, des scientifiques, se réunissent, échangent des pistes, des solutions… Un futur est-il encore possible ? Alors Y’a plus qu’à ! Mais comment ? J’ai aimé ces rencontres, dramatiquement drôles, portées par de talentueux comédiens. Alors Y’a plus qu’à aller voir cette pièce, et vite… avant qu’il ne soit définitivement trop tard ! 


Danielle et Gérard Vantaggioli prêts à appareiller pour une 43ᵉ transat avec leur équipage du Chien qui Fume

Jusqu’à la fin et même encore le suspense est total : qui sont donc ces 6 personnages qui font leur entrée successive pour le moins originale dans un drôle de chalet ? Viennent ils s’y réfugier ? S’y réunir pour un G6 ? Prendre des décisions ? Lesquelles ? Dans quelle langue ? 

À toutes ces questions les pistes de réponses de Christoph Marthaler sont réjouissantes et sa mise en scène formidable

Il peut s’agir d’un chalet ou d’un refuge alpin : le pic rocheux qui le transperce, les tenues farfelues de montagnards, l’agencement collectif du lieu — lits superposés en bois, tables et bancs de cantine — le décor en bois et même trousse de secours l’attestent. Ensuite, les situations plus qu’improbables s’enchaînent et nous savons que nous n’aurons aucune réponse et que ce n’est pas le but. Nous nous laissons porter par une partition de comédie humaine mêlant avec bonheur les ingrédients qu’affectionne Christoph Marthaler : mime, opéra, lyrisme, musique et bruitage. 

Des personnages « perchés » qui n’ont pas peur du vide

Aux besoins essentiels, manger, dormir, se soigner, s’organiser, se greffent des moments de détente, de fête mais qui ne cachent pas pour autant la vacuité de leur existence. Les acteurs sont formidables et passent aisément dans les différents registres, on sent une construction collective de ce spectacle qui atteint l’absurdité du Génie des Alpages, l’ivresse des sommets et nous donne le vertige. 

Une métaphore géniale et inquiétante d’une Europe qui se cherche

Ici point de traducteur, point de convergence. Chacun sa langue — italien, allemand, français, anglais — quand ce ne sont pas des chants ou des séquences de beatboxing (sons avec sa bouche) hilarantes. Les personnages ne s’écoutent pas, se frôlent, s’évitent, s’ennuient ensemble (superbe séquence au sauna) ou au contraire sont débordés quand il s’agit d’étudier des dossiers. Ils se laissent porter par les événements qui leur arrivent de l’extérieur par un monte charge ou une trappe aérienne. Leur peu d’initiatives fait frémir.

‘Le Sommet’ au Festival d’Avignon 2025. En tournée dès octobre en France.


Danielle et Gérard Vantaggioli prêts à appareiller pour une 43ᵉ transat avec leur équipage du Chien qui Fume

‘La Distance’ : un titre simple pour une histoire simple

Nous sommes en 2077. Amina est partie sur Mars, convaincue d’un monde meilleur à reconstruire ailleurs, sans en avertir son père Ali. Celui-ci va chercher à la convaincre de revenir. Seuls les messages vocaux sont possibles mais le compte à rebours de la mémoire a commencé.

Une histoire improbable ?

Pas si sûr car le réchauffement climatique, la destruction programmée de notre Terre, les guerres planétaires, donnent toute sa crédibilité à cette histoire bouleversante. Elle interroge le lien familial, la mémoire, notre engagement individuel pour sauver la planète ou construire une humanité meilleure. Peut on être humain ailleurs ? 

Une interprétation bouleversante et exceptionnelle

Dialogues forts et épurés servis par une interprétation exceptionnelle d’Adama Diop en père aimant et bouleversé par l’exil volontaire de sa fille, et la jeune Alison Dechamps fragile mais déterminée, représentant toute une génération qui arrête de nous demander des comptes et préfère agir, quitte à la faire d’une manière radicale. 

Un dispositif scénique affolant

Par la présence astucieuse d’un plateau tournant évoquant une nature hostile, le désespoir et l’incompréhension du père répond à la détermination et à l’espoir de sa fille. Il y a cependant des points de rencontre, où la proximité n’a jamais été aussi proche, malgré la distance. Le plateau tourne de plus en plus vite car le temps presse, la mémoire s’estompe jusqu’à un glaçant «  excusez moi, qui êtes vous ? », l’oubli étant plus fort que la distance. Le vertige affolant de la perte nous emporte fracassant au passage nos Orwell, Huxley ou Barjavel de référence. 

Pour ceux et celles qui n’ont pas eu de places ou sont absents, sachez que le spectacle sera à Istres en mai 2026 et à Aix en Provence en juin 2026.

Jusqu’au 26 juillet. 12h. 40 et 45€. L’autre Scène. Avenue Pierre de Coubertin. Vedène.

https://www.echodumardi.com/tag/theatre/page/3/   1/1