15 septembre 2025 |

Ecrit par le 15 septembre 2025

Les Trois mousquetaires seront dans les rues de Velleron

Quand le village de Velleron devient le théâtre des aventures de d’Artagnan à la sauce feuilleton télévisé

Clara Hédouin nous avait régalés au Festival d’Avignon en 2023 et à la Garance en 2024 avec ‘Que ma joie demeure’ de Giono, un théâtre réjouissant en plein air. Cette fois la troupe de huit acteurs investit le village vauclusien de Velleron, pour nous faire revivre, au fil des ruelles, le mythe de d’Artagnan. 

Une adaptation des trois mousquetaires d’Alexandre Dumas

Nous sommes en 1625 et dans toute l’Europe, huguenots et catholiques s’affrontent. Au même moment, un jeune homme quitte sa province : il est brave, vif, hargneux, impatient… il s’appelle d’Artagnan ! Mais avant d’arriver au rang d’Athos, Porthos et Aramis, il va faire face à de nombreuses péripéties. 

Faire dialoguer le patrimoine littéraire avec le patrimoine architectural

Dans ‘Que ma joie demeure’, nous étions dans la campagne de Mérindol et nous cheminions à travers champ pour une épopée de 7h. Ici, nous resterons dans le village de Velleron, à sillonner les ruelles, s’accouder au troquet du coin,  regarder les destriers qui ne sont autres que des scooters montés par la police à défaut de gardes du Cardinal.  « Nous fabriquons des spectacles qui ont vocation à occuper des lieux publics, des lieux de patrimoine, des lieux institutionnels, des salles et des lieux de théâtre, soit concrètement : des plateaux mais aussi des gradins, des cours, des parvis, des parkings, des jardins, des escaliers, des salons, des terrasses, des ruines. Un théâtre qui aurait le pouvoir de les faire vivre et percevoir autrement », précise le Collectif 49 701 par la voix de la metteuse en scène Clara Hédouin et de son acolyte Jade Herbulot.

Série 1. Saison 1

L’intégralité du spectacle compte plusieurs saisons, divisées en plusieurs épisodes. C’est la Saison 1 qui nous est proposée à Velleron. Celle-ci, « L’Apprentissage », est découpée en 3 épisodes :

• Épisode 1 : Où d’Artagnan, aux portes de Paris, se prend de querelle avec le plus dangereux des agents du Cardinal.
• Épisode 2 : Où d’Artagnan pénètre dans l’Hôtel de Monsieur de Tréville, le Capitaine des Mousquetaires
• Épisode 3 : Où d’Artagnan doit choisir entre les Mousquetaires du Roi, et les Gardes du Cardinal.

Mercredi 30 avril. 19h. 3 à 20€. Place Jean Jaurès. Velleron. Scène Nationale La Garance. Rue du Languedoc. Cavaillon. 04 90 78 64 64.


Les Trois mousquetaires seront dans les rues de Velleron

Un délicat récit musical

Entre théâtre et concert ce biopic tendrement irrévérencieux, fascinant et savamment documenté, nous plonge au cœur des questionnements de l’artiste, de ses doutes et de quelques-unes de ses plus belles pépites musicales.

Gainsbourg avant Gainsbarre

Ici, Gainsbourg n’est pas encore Gainsbarre. C’est « l’époque d’avant », celles des années 60 et du début des Yéyé. L’artiste se cherche et précise sa personnalité. C’est le cinquième album studio de Serge Gainsbourg sorti en 1963.  Il présente une approche minimaliste du jazz, avec seulement une contrebasse et une guitare électrique. On y voit naître une écriture authentique à la prosodie riche et inventive.

Un récit écrit par Jean-François Brieu  
Comédien et chanteur : Stéphane Roux
Musiciens : David Fabre (guitare), Aurélien Maurice (contrebasse)

Samedi 26 avril. 19h30. 11 à 18€. Théâtre des Vents. 63 Rue Guillaume Puy. Avignon. 06 11 28 25 42.




Les Trois mousquetaires seront dans les rues de Velleron

La salle de spectacle de l’hôpital de Montfavet propose ’49 degrés’, une sortie de résidence théâtre-danse de la compagnie québécoise eXplo. Mardi 29 avril à 14h.

La compagnie eXplo – Compagnie québéquoise, lauréate Artcena 2022 est actuellement en résidence au Centre Hospitalier de Montfavet -CHM- jusqu’au 28 avril pour monter sa nouvelle création. 

Entre récit fictif et documentaire
Entre récit fictif et documentaire, les monologues s’enchaînent pour découvrir le quotidien de deux travailleurs immigrés à Dubaï et la volonté de Mo de délivrer ce peuple prisonnier. Ils relatent, tour à tour, leurs conditions de vie et de travail, leurs rêves, leurs espoirs et leurs révoltes, à la recherche d’un nouvel Exode.

La petite histoire 
Depuis 2023, le Conseil Local de Santé Mentale d’Avignon suit attentivement les créations d’eXplo. La compagnie québécoise avait présenté au Festival d’Avignon un spectacle percutant et touchant sur la santé mentale des jeunes, entrant  en résonnance avec les missions du Conseil Local de Santé Mentale –CLSM-.

Une autre vision de l’art
A travers ses différentes créations théâtrales, Matthias Lefèvre – metteur en scène – propose ‘une vision de l’art ouverte, audacieuse et solidaire’, où se dissolvent les barrières entre public et artistes. Cette année, eXplo met son talent de ‘catalyseur de dialogue et de transformation’ au service d’un groupe de jeunes accompagnés par la Mission Locale Jeunes Grand Avignon.

Ville d’Avignon mécène
Grâce au soutien financier de la Ville d’Avignon, la compagnie réalisera des ateliers artistiques et créatifs avec les jeunes durant sa résidence au Centre hospitalier de Montfavet jusqu’au 28 avril. Ces ateliers aboutiront à une création inédite : ‘49 degrés’, sortie de résidence présentée le 28 avril en salle Camille Claudel au Centre hospitalier de Montfavet.
En croisant les histoires de ces travailleurs immigrés à Dubaï, 49 degrés interroge sur la place du travail dans nos vies et la quête collective de sens.

En savoir plus sur eXplo
eXplo est une compagnie artistique multidisciplinaire fondée en 2021 à Montréal. Sa mission est de concevoir, produire et diffuser des œuvres artistiques qui rassemblent des créateurs aux parcours diversifiés. Ces œuvres visent à explorer et à mettre en lumière des enjeux sociétaux pressants, tout en favorisant un dialogue interculturel et intergénérationnel.

Les infos pratiques
Sortie de résidence. ‘49 degrés’. 14h. Entrée libre. Ouvert à tous. Salle Camille Claudel. Centre hospitalier de Montfavet. 2, avenue de la Pinède à Avignon. Réservation obligatoire communication@ch-montfavet.fr


Les Trois mousquetaires seront dans les rues de Velleron

‘Being Prey’ (être une proie), un spectacle basé sur l’œuvre de Val Plumwood, philosophe éco-féministe environnementaliste australienne.

Val Plumwood (1939 – 29 février 2008) est une philosophe, enseignante et militante écoféministe  australienne qui aplaidé contre la séparation des humains du reste de la nature. La pensée de cette philosophe  est une contribution majeure à la philosophie comme à l’écologie. Son œuvre explore la notion de communauté écologique dont l’espèce humaine fait partie et appelle à considérer tous les êtres vivants sur un pied d’égalité.

La prise de conscience de Val Plumwood

Alors qu’elle est attaquée en 1985 par un crocodile marin dans le parc National de Kakadu, Val Plumwood, philosophe éco-féministe environnementaliste australienne, prend violemment conscience que son corps appartient à la chaine alimentaire ; l’ordre établi entre humain et nature s’effondre pour elle en une fraction de seconde.

Un texte philosophique d’une force inouïe

‘Being Prey’ rend compte de cette fulgurance physique et philosophique vécue dans sa chair. Saisis par ce texte d’une force inouïe, Mario Fanfani et Emmanuel Vigier partagent au plateau avec la comédienne Mar Sodupe et la philosophe Jeanne Burgart Goutal cette philosophie de l’action réunissant corps et pensée.

Les Rendez-vous avec Plumwood !

Les Rendez-vous avec Plumwood ! se présentent comme une série de petites formes performatives, des moments artistiques intimistes, dédiées à l’œuvre de Val Plumwood. Chaque rendez-vous est conçu comme une étape de la création de Being Prey. Tous deux s’inscrivent dans un projet global sur la pensée du vivant.

Texte : Val Plumwood
Mise en scène : Mario Fanfani et Emmanuel Vigier
Avec Mar Sodupe, Jeanne Burgart Goutal, Mario Fanfani et Emmanuel Vigier

Vendredi 25 avril. 20h. 5 à 22€. A partir de 12 ans. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51.


Les Trois mousquetaires seront dans les rues de Velleron

Iléa, une tragédie en 1 acte, 13 scènes et 1 épilogue écrite par Stéphane Roux.

Iléa est une tragédie transhistorique. On y trouve tous les ingrédients du drame : luttes de territoires, luttes de pouvoir, mensonge, manipulations, chantage, trahisons, meurtres…L’histoire est sublime, l’écriture, la mise en scène et le jeu des comédiens ne le sont pas moins. Les mots et les situations sorties de l’imagination de Stéphane Roux fonctionnent comme un vortex émotionnel ou le spectateur est pris dans une spirale vertigineuse qui gagne insidieusement en intensité. 

Un acteur, une actrice pour cinq personnages

Manuelle Molinas et Stéphane Roux sont l’incarnation de leurs personnages multiples. Cinq personnages différenciés par un magnifique travail sur le corps et la voix. Cinq personnages avec lesquels on tremble, on vibre et on palpite, suspendu aux cadences du langage et au déroulement inexorable et imprévisible de la dramaturgie. Peut-être y verra-t-on un autre message subliminal « Iléa » et si l’amour était plus fort que la mort ? 

Samedi 19 avril. 19h30. 11 à 18€. 

À la découverte de la culture algérienne

L’association Le Pont Des Deux Rives organise une rencontre entre deux artistes algériennes et nous invite à découvrir par le jeu du croisement la richesse de la “Culture Rive Sud Méditerranée”.

Avec : Mamia CHERIF (chanteuse) & Aïcha BOUABACI (écrivaine, poétesse)

Dimanche 20 avril. De 14h à 17h. Pour réserver : 06 11 28 25 42 / theatredesvents@gmail.com
Pour acheter vos places en ligne et en savoir plus : https://theatredesvents.fr/produit/rencontre-algerienne-20-avril-de-14h-a-17h/


Les Trois mousquetaires seront dans les rues de Velleron

Comment s’aimer quand le monde est ordonné par une logique de la séparation ? 

Bérénice et Titus s’aiment passionnément et se promettent le mariage. Mais… Titus hérite de l’Empire de Rome et se voit tout à coup prisonnier d’une loi qui interdit son union avec une reine étrangère… Bérénice plaide alors pour une réforme de cette loi, qui par ailleurs implique une logique impérialiste au profit de Rome dans toute une partie du monde. Titus, encouragé par Paulin, son bras droit conservateur, renonce à son amour pour préserver la grandeur de l’empire, même si ce choix ne le laisse pas en paix. Antiochus, fidèle ami du couple bientôt déchiré, rappelle son amour à Bérénice, malgré le pacte d’amitié qu’ils avaient scellé ensemble. Un triangle amoureux se forme où chacun sera écrasé, non seulement par le poids de ses propres sentiments mais aussi par les enjeux politiques qui conditionnent leurs destins. 

Cette tragédie traitée par l’absurde frise parfois la comédie burlesque, et le texte de Racine côtoie la langue d’aujourd’hui

La metteuse en scène de la Compagnie Un Temps, Anne -Gaëlle Jourdain vient du théâtre burlesque. Elle a choisi de revisiter le texte de Racine en le recontextualisant afin qu’il fasse écho à notre actualité : la volonté de toute puissance des Etats, le rapport à l’étranger, à l’altérité. Anne-Gaëlle Jourdain , également comédienne dans le rôle de Bérénice  nous propose le texte de Racine en alexandrins mais également des saynètes écrites en langue contemporaine.

Mardi 15 avril. 16h et 20h. Tarif unique. 12€. Buvette et petite resto bio et locale sur place. Le Phare à Lucioles/le Milieu. 1 place des martyrs d’Izon. Sault. 04 90 70 61 09 / contact@pharealucioles.org 


Les Trois mousquetaires seront dans les rues de Velleron

Un grand classique pour tous

Marius, c’est la vie : des pères qui tiennent leur bar d’une main de fer, des mères qui élèvent seules leurs filles, des fils qui rêvent d’ailleurs, des filles qui rêvent d’amour, et des veufs qui rêvent d’avenir… Ce spectacle fait revivre cette fresque aux accents marseillais, en proposant à ses comédiens et aux spectateurs une modernité de ton et un va-et-vient de sentiments cher à Pagnol : du rire à l’émotion.

Dimanche 13 avril. 16h. 17 à 30€. Espace Culturel et Festif de l’Étoile. 10 avenue Léo Lagrange. Châteaurenard.


Les Trois mousquetaires seront dans les rues de Velleron

« Aujourd’hui Maman est morte », dit Meursault, première phrase célèbre du roman de Camus. Aujourd’hui Meursault revit par la pugnacité d’une étudiante, Marie, et la magie du théâtre. 

Pour sa première mise en scène, Jean-Baptiste Barbuscia a adapté le roman L’Étranger à travers le regard de Marie Cardona, seul  personnage féminin – très peu présent — du roman, compagne de Meursault, le narrateur. Sur le plateau, un professeur attend ses étudiants. Marie est la seule étudiante présente…

Susciter le débat

On comprend que Jean-Baptiste Barbuscia  a eu envie en adaptant librement le roman de Camus, L’Étranger, ce monument de la littérature, d’extirper toutes les émotions souvent contradictoires qu’il a eu en lisant et relisant ce livre pendant plusieurs années et donc à des âges différents. En choisissant une confrontation moderne entre une étudiante pétulante et un professeur visiblement passionné mais peu passionnant, il parvient à nous faire cheminer dans les méandres des thèmes chers à Camus : liberté, révolte, justice et absurdité.  

Mis en jeu et pris au jeu

Pour cela il fallait trouver..un comédien assez solide pour interpréter tous les protagonistes de l histoire. Fabrice Lebert se glisse sans effort dans les différents personnages masculins du roman et joue à merveille le professeur qui se prend au jeu bien malgré lui avec cette étudiante qui lui offre une seconde vie et — mais nous ne le dévoilerons pas — la possibilité de devenir ce qu’il a toujours voulu être. Marion Bajot, qui incarne Marie, est une actrice  à la fois sensible et énergique pour mener cette enquête littéraire, pour faire adopter un autre point de vue, bousculer un prof de français passionné mais peu passionnant, s’imposer avec finesse dans toutes les pistes possibles d’explication d’un acte absurde.

Une mise en scène alerte

La mise en scène alerte permet de casser un huis clos qui aurait pu être plus sentencieux ou oppressant : il n’en est rien car la confrontation des deux personnages se déplace vers une quête où les hypothèses fusent de concert, déclenchant la mise en mouvement et en voix.  Lumière, ostinato en sourdine, lampe, chaises, affiches posent les repères et les époques. Les connaisseurs se délecteront avec bonheur des mots de Camus, les novices apprécieront les incises modernes de Marie l’étudiante ne laissant aucun doute sur la période du récit.

En sortant du spectacle ‘L’Étrangère’

Vous aurez au choix : l’envie de lire ou de relire L’Étranger de Camus, de retrouver au fond de votre mémoire le nom d’un professeur ou de toute rencontre qui a contribué à  ce que vous êtes aujourd’hui. Vous pourrez vous être installés dans la belle salle du Théâtre du Balcon avec des certitudes et sortir plein de doutes sur la notion de justice ou de vérité ?Sur la possibilité d’aimer et peut-être de défendre un meurtrier ? Mais vous aurez aussi envie d’échanger avec votre voisin de spectacle pour vous demander si vous avez lu le même livre ou vu le même spectacle. 

Une étrangère familière

Une étrangère finalement qui nous est familière par les doutes qu’elle se permet d’exprimer, la passion qui l’anime et qui devient ainsi un beau portrait de femme moderne même si ce n’est pas le propos initial du spectacle.

Les séances à venir

Mercredi 2 avril à 20h. Jeudi 3 avril à 20h. Vendredi 4 avril à 20h. Samedi 5 avril à 20h. Dimanche 6 avril à 16h.
Au Festival d’Avignon OFF du 5 au 26 juillet 2025 à 13h30 (sauf les jeudis)

Théâtre du Balcon. Cie Serge Barbuscia. Scène d’Avignon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon. 04 90 85 00 80 / contact@theatredubalcon.org 


Les Trois mousquetaires seront dans les rues de Velleron

‘L’Etrangère’, la dernière création du Balcon librement adaptée de L’Étranger de Camus, est signée Jean-Baptiste Barbuscia.

Comment fait-on quand on est fils de…, plutôt scientifique bien que  baignant dans le milieu culturel théâtral avignonnais, plutôt musicien, moins attiré par la littérature ? Quand la passion du Verbe vous rattrape sous les traits d’une professeure de français en Première qui vous fait découvrir L’Étranger de Camus? La claque dirait-on, la révélation, et surtout l’obsession pour ce roman qui n’en finit pas de poser des questions sans y répondre forcément. 

JB revient vers le berceau théâtral qu’il n’a finalement peu quitté : ‘L’Étrangère’ est son quatrième projet théâtral, après ‘Où allons-nous Monsieur Einstein’ qui mélangeait science et philosophie, ‘Le Fossé’, fable contemporaine sur notre société malade et ‘Point de rupture’, pièce musicale qui retrace le voyage métaphorique d’un groupe de rock en pleine séparation. Il écrit beaucoup car les scientifiques aiment – et doivent –  écrire et publier. Après l’écriture du Fossé mis en scène par son père Serge Barbuscia, il s’attelle à une première expérience de mise en scène avec ‘L’Etrangère’. 

L’Étrangère’ : une ode à la découverte, à la transmission et à la quête de vérité

Marie est la seule étudiante présente au cours d’un professeur passionné mais peu passionnant, voire conventionnel. Elle confronte son regard de jeune femme contemporaine au chef d’œuvre de Camus. Ils partent alors ensemble dans une véritable enquête littéraire, un voyage entre fiction et réalité, ouvrant ainsi des visions inexplorées d’un roman qui ne cesse de nous questionner…

Mais il ne suffit pas de savoir dire ,  faut-il  encore avoir quelque chose à dire. Alors pourquoi (re) interroger une fois de plus le roman le plus marquant de la littérature contemporaine ? Rencontre avec le metteur en scène Jean-Baptiste Barbuscia

L’écrivain Kamel Daoud avait déjà  osé avec sonMeursault, contre-enquête  raconter du point de vue de l’Autre de L’Etranger, l’Arabe sans nom. Par la voix de son frère il avait tenté de  lui rendre son identité. Jean-Baptiste Barbuscia adapte librement ce chef d’oeuvre à travers le regard du personnage de Marie Cardona, petite amie du narrateur dans le roman de Camus. 

Pourquoi ‘L’Etrangère’ ?

« Depuis ma rencontre évoquée avec L’Étranger de Camus et par là même ma professeur de français, j’ai du relire 5 à 10 fois ce roman que je découvrais toujours sous un autre angle selon mon âge. L’envie était déjà présente de l’adapter mais qu’est ce que je pouvais faire de plus que toutes les adaptations déjà réalisées dont celle de Kamel Daoud ? J’ai eu envie  de faire parler et vivre le protagoniste féminin Marie Cardona, amie du narrateur  peu présente dans le livre. Marie qui sous les traits d’une lycéenne va convaincre son professeur de français, passionné mais guère passionnant, de rechercher tous les protagonistes de Meursault et de mener l’enquête. »

La lycéenne c’est vous ?

« Oui c’est bien d’une mise en abyme dont il s’agit. Cette adaptation est un hommage à Camus mais aussi à toutes les rencontres importantes que l’on peut faire dans une vie , notamment un professeur qui vous fait découvrir de grandes œuvres et aimer la littérature. De la même manière que l’instituteur Louis Germain, a façonné le jeune Albert Camus, ‘L’Étrangère’ est un hommage à l’un des romans les plus marquants de l’histoire, mais également au professeur dont les cours m’ont passionné. C’est une manière aussi de réenchanter le « scolaire. » 

L’absurde c’est ce qui me parle le plus

« J’aime les auteurs tels Ionesco, Becket. Ma pièce Le Fossé en est aussi un exemple. L’absurde, c’est ce qui me parle le plus . Il me semble qu’on a toujours plus de force à parler de quelque chose en se décalant.  Le recul permet d’aborder plus frontalement, plus paradoxalement les sujets. J’aime chez Camus cet éloge de la nuance – qu’on lui a assez reproché –  jamais manichéen. Notre monde a tendance à manquer de nuance, devient très vite extrémiste avec des positions radicales qui tuent le dialogue. »

Un long compagnonnage

Facilité par l’esprit de troupe qui règne depuis plus de 40ans au Théâtre du Balcon, le projet est porté par des comédiens de proximité, rompus au compagnonnage avec Le Balcon tel le comédien Fabrice Lebert. (La Disgrâce de Jean-Sébastien Bach, Marche, J’entrerai dans ton silence, Le Fossé…).ou la comédienne Marion Bajot (The Great Disaster en 2017,  Soie en 2019, Lune Jaune ou la ballade de Leila et Lee créé en 2023, festival 2024 à la Manufacture) très présente sur les scènes avignonnaise… sans oublier le complice de toujours Sébastien Lebert à la régie lumière et vidéo. 

Une redécouverte collective

« Nous avons travaillé 5 jours à la table avec l’équipe : on a gardé,  modifié mon texte qui reprend aussi celui de Camus.  Je leur avais demandé évidemment de lire L’Étranger et aussi Meursault contre-enquête. L’idée de faire jouer à Fabrice Lebert tous les protagonistes (le voisin, le juge, le responsable de l’asile…) était là dès le départ. Je voulais créer une rencontre avec seulement deux personnages, une proximité qui permet de reconnecter un élève et un professeur que tout oppose. Ils vont en quelque sorte jouer à s’apprivoiser. La lumière créé les espaces et suggère  les flash back (salle de classe , tribunal ….) Les spectateurs deviennent jurés… »

Verdict ou pas ?

Samedi 29 mars à 20h. Dimanche 30 mars à 16h. Mercredi 2 avril à 20h. Jeudi 3 avril à 20h. Vendredi 4 avril à 20h. Samedi 5 avril à 20h. Dimanche 6 avril à 16h.
Théâtre du Balcon. Cie Serge Barbuscia. Scène d’Avignon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon.  04 90 85 00 80 — contact@theatredubalcon.org 

Puis au Festival d’Avignon OFF du 5 au 26 juillet à 13h30 (sauf les jeudis).

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