12 juillet 2025 |

Ecrit par le 12 juillet 2025

‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Auteur, adaptateur, interprète, metteur en scène, Président des Scènes d’Avignon, membre du comité stratégique Avignon Terre de Culture 2025, le marathonien Serge Barbuscia s’exerce au pas de course.

Ne nous y trompons pas ! La dernière création de Serge Barbuscia «  Au pas de course » n’a pas été conçue au pas de course et le directeur du Théâtre du Balcon, malgré ses diverses casquettes n’a pas encore couru un marathon. Mais cet homme de théâtre au parcours impressionnant – depuis qu’il a créé sa Compagnie en 1983 au Théâtre du Balcon à Avignon – aime saisir l’inspiration et la création et même se laisser porter par elle. Point de précipitation donc dans cette dernière proposition mais au contraire le travail d’un long mûrissement grâce aux rencontres faites dans les Centres Sociaux du Grand Avignon, les échanges lors d’ateliers menés avec les habitantes dans le cadre de la Politique de la ville, et ce depuis 2017.

Genèse de la création de ‘Au pas de course’
Ce texte a trouvé son inspiration à partir des ateliers organisés dans les quartiers et les centres sociaux d’Avignon depuis janvier 2024 et regroupant les artistes complices Aïni Iften, Jean-Baptiste Barbuscia, Fabrice Lebert, Gilbert Scotti. Avec la participation, sous forme d’enregistrement sonore, d’élèves de la classe de 3° option théâtre du collège La Salle : Lyna, Elora, Juliette, Emmy, Elena, Charlotte, Aziliz, Elsa, Mélissa, Baptiste, Suzanne, Julie, Cloé, Loris, Waël, Louise, Léa, Amine et Noanne.

De Farida Abaroge à Camille Carraz en passant par Djamila, Sophie, Garance, Emilie, Franscesca : 7 instantanées de femmes abordant 7 grandes thématiques

• Les réseaux sociaux, lien ou solitude ?
• La vision humanitaire des Jeux Olympiques.
• La pulsion de violence et le terrorisme dans la société civilisée.
• L’obligation d’excellence dans nos sociétés modernes et volonté de puissance.
• Violence conjugale ou l’amour qui détruit.
• Le harcèlement.
• La place de l’humain dans le cosmos.

L’extraordinaire destin de Farida Abaroge, l’athlète éthiopienne de ‘Au pas de course’
Originaire d’Éthiopie, Farida Abaroge a fui son pays en 2016, demandé l’asile en France, obtenu son statut de réfugié en 2017 et s’installe à Strasbourg. Elle avait toujours rêvé de participer à des Jeux Olympiques étant très sportive dans son pays mais ne pratiquait pas du tout l’athlétisme. Elle sera pourtant sélectionnée en mai 2024 pour courir les 1500m au sein de l’Equipe Olympique des Réfugiés (EOR) lors des Jeux olympiques de Paris. Un travail écharné, un solide mental et une volonté hors du commun lui a permis de réaliser ce rêve fou. Lors d’une lecture, ce récit a ému aux larmes Djamila, une des habitantes d’un quartier d’Avignon. Farida est devenue Djamila sous la plume de Barbuscia.

Serge Barbuscia. DR

Rencontre avec Serge Barbuscia à quelques jours de la première

Ateliers dans les quartiers de l’extra-muros
« En janvier 2024, nous avons entamé des ateliers dans les quartiers extra-muros d’Avignon en posant la question – année d’olympisme oblige – «  Qu’est-ce que le sport dans nos vies ». Une petite forme théâtrale a pu voir le jour avec une sortie de résidence au théâtre du Balcon dans le cadre du Festival Tous Artistes en juin 2024. Fort de cela, j’ai eu envie d’écrire des textes abordant des thèmes plus larges témoignant du monde actuel.

Décryptage d’une création
« Le travail dans les quartiers a été pour moi un lieu d’inspiration pour les 7 thématiques qui vont être présentées à travers 7 personnages féminins. J’ai pu poser des mots sur tous ces échanges, ces rêves, ces anecdotes que m’ont livrés ces femmes. J’ai voulu parler de toutes les femmes à travers le prisme d’une seule comédienne. Mon souci est donc que les spectateurs la reconnaissent dans sa simplicité et son universalité. Nadia (Camille Carraz) vient pour interpréter une femme, évoquer une rencontre avec très peu d’accessoires. Ce n’est pas un stand-up, juste un instantané sensible d’une situation.

Un théâtre d’intervention
Ce spectacle m’a dépassé. Au départ je comptais créer quelques personnages qui iraient dans les classes pour aborder des thèmes et parler avec cette jeunesse que je trouve un peu dans l’impasse. Il me semble que les jeunes d’aujourd’hui ont l’impression que l’on est à la fin de quelque chose, ils n’espèrent plus rien. Nous, on n’avait rien mais on espérait tout ! La jeunesse actuelle c’est l’inverse. J’ai eu envie de créer ces personnages pour créer du théâtre d’intervention, qu’un débat émerge après les textes. La salle de classe va devenir espace scénique, le spectacle durera 30 minutes et sera suivi d’un temps d’échange et de débat d’une durée de 25 minutes.

A pas de course
Les textes ont pris peu à peu de l’importance et cette idée de chaussures m’a fait trouver le lien. Nadia est la maîtresse de cérémonie qui est obsédée par les chaussures : pantoufles, talon haut, vernis rouge, bottes. Chacune de ces figures féminines trouvera chaussure à son pied. Les chaussures étaient aussi très présentes dans le thème du sport avec le personnage de Djamila qui évoque la vie de Farida Abaroge, l’athlète éthiopienne dont nous avions lu le récit ‘ au pas de course » dans les quartiers.

Sébastien Benedetto et Camille Carraz. DR

De Malher à Sébastien Bénedetto
Il y aura du Malher mais aussi du Sébastien Benedetto ! On connaît bien le visage avenant et sympathique de Sébastien Benedetto, directeur du Théâtre des Carmes depuis 2014. On connaît peut-être moins le musicien, DJ et producteur de musique électronique et ses tournées de Benedetto & Farina. « Cela fait longtemps que je voulais travailler avec Sébastien car on s’aime beaucoup et j’ai trouvé que Sébastien était une évidence dans ce spectacle. Je lui ai donné les textes qui l’ont inspiré. Il a fait des propositions musicales qui apportent beaucoup. Elles apportent la jeunesse à des textes classiquement très écrits et très joués. La lumière aussi apportera cet éclat de jeunesse avec les éclairages laser de Sébastien Lebert qui me fascinent.

La comédienne Camille Carraz comme une évidence
« Il est important d’exister là où on habite. On ne peut pas se proclamer capitale de la culture si on fait tout venir de l’extérieur sinon ça voudrait dire que Avignon est une ville colonisée. Or Avignon a des ressources locales avec des gens exceptionnels dont la comédienne avignonnaise Camille Carraz que je connais bien , qui joue dans «  Pompiers » que j’ai mis en scène et plus récemment dans «  J’entrerai dans ton silence »adaptation à partir des livres de Françoise Lefèvre et Hugo Horiot. Je suis ouvert au monde, mais je voulais donner la parole aux gens qui sont ici. Les gens d’ici ont besoin de travailler, pas seulement d’un point de vue économique mais parce que quand tu travailles, tu grandis. »

Côté pratique

En ouverture du festival Fest’hiver qui a lieu du 18 janvier au 2 février 2025
La pièce « Au pas de course » est à l’affiche du Théâtre du Balcon les samedi 18 et dimanche 19 janvier à 17h en format intégral.

Dans le cadre des « Nuits de la lecture 2025 »
Dans le cadre des « Nuits de la lecture 2025 »,la bibliothèque Renaud-Barrault, à Avignon, accueillera aussi ce spectacle en entrée libre le Jeudi 23 janvier. 20h. Bibliothèque Renaud-Barrault Réservation conseillée. 04 90 85 00 80. contact@theatredubalcon.org

Exposition photographique
Le photographe Gilbert Scotti a suivi, boîtier en main, l’évolution de ce projet « Au pas de course » de décembre 2023 à décembre 2024. Ses clichés seront exposés à partir du 23 janvier à la bibliothèque Renaud-Barrault pour les Nuits de la Lecture 2025. L’occasion de découvrir, en image, le travail de la compagnie Serge Barbuscia autour de la création de ce nouveau spectacle.

Le théâtre s’invite dans la classe
Ce spectacle brise les codes de la « boite noire » habituelle pour aller s’inscrire dans des lieux concrets tels que des salles de classe. A partir du 13 janvier « Au pas de course » sera joué devant plusieurs classes du Collège La Salle d’Avignon, du Collège Alphonse Silve de Monteux et du Lycée professionnel Robert Schuman d’Avignon. Il y aura 3 des thématiques jouées – vraisemblablement celles abordant les réseaux sociaux, le sport et le cosmos – avec comme seul plateau la salle de classe. Un temps d’échange sera ensuite proposé avec les élèves.

Samedi 18 janvier. 17h. Dimanche 19 janvier. 17h. 8 à 12€. Théâtre du Balcon. Cie Serge Barbuscia. Scène d’Avignon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon.
04 90 85 00 80 – contact@theatredubalcon.org


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Une nouvelle aventure artistique commence avec Sandrine Bergot

Elle était attendue et espérée. Elle est arrivée très discrètement cet automne pour prendre la direction du Théâtre des Doms, succédant ainsi à Alain Cofino Gomez appelé à d’autres fonctions en Belgique. Nous avons pu la croiser lors du Festival Off 2024 puis  apercevoir sa chevelure rousse bouclée en haut des marches nous inviter aux quelques sorties de résidence du mois de novembre et décembre 2024 programmées par son prédécesseur. 

A l’abordage de « ce beau vaisseau qu’est le théâtre des Doms »

Depuis ce mois de janvier 2025, elle signe complètement la programmation et part en douceur à l’abordage de « ce beau vaisseau qu’est le théâtre des Doms », comme elle le mentionne dans son édito de septembre. Créatrice, comédienne, co-directrice du Collectif Mensuel, productrice, diffuseuse, Sandrine Bergot, la plus belge des françaises – elle est en effet née en France mais vit en Belgique depuis 1991 – coche toutes les cases pour prétendre à la direction des Doms. Quand on apprend que de plus elle a toujours côtoyé le Théâtre des Doms soit en spectatrice soit en artiste, on comprend pourquoi elle n’a pas pu ignorer cet alignement de planètes qui l’a incitée à postuler à la direction du théâtre des Doms.

Bienvenue sur la planète des possibles

Sandrine Bergot nous souhaite maintenant la bienvenue sur « la planète des possibles » dans son édito de janvier où divergence et différence peuvent dialoguer dans des territoires imaginaires aux formes hybrides. Pour cette deuxième partie de saison qui va de janvier à juin , elle nous a fait part de ses projets, de ses envies et de son impatience à remplir sa mission principale : contribuer au rayonnement d’artistes, de créations et de projets artistiques issus de la Fédération Wallonie-Bruxelles, par la promotion et la diffusion des œuvres et des artistes.

Innover dans la continuité

« Je prends un outil qui fonctionne déjà très bien donc mon programme c’est de continuer dans cette droite ligne, je ne suis pas là pour tout changer. Les incontournables demeurent : sorties de résidence tout au long de l’année, temps fort pendant le Festival, focus Jeune Public et focus Francophonie. Ma bonne connaissance du milieu culturel belge, ma proximité avec les artistes étant moi-même comédienne, mon goût du collectif vont forcément faire émerger d’autres manières de promouvoir la culture belge en Avignon. »

Améliorer le fil de la coopération

« Ma réflexion s’articule autour de l’axe ‘comment améliorer le fil de la collaboration et de la coopération avec des acteurs locaux et régionaux ?’.  Je commence dès janvier avec la Ligue de l’Enseignement 84 et le Tiers Lieu La Scierie pour les Spectacles en Recommandé et en février je continue avec le Festival de danse Les Hivernales en proposant une sortie de résidence de la chorégraphe Erika Zuenelli. Il y aura d’autres collaborations à venir quand j’aurai fait connaissance avec les acteurs culturels du territoire. »

« Spectacles en recommandé », une belle opportunité

« Tous les ans,  les membres du réseau de la Ligue de l’Enseignement se réunissent au niveau national, parlent des spectacles qu’ils ont aimés et ceux qui ont été appréciés par au moins trois personnes sont choisis dans une sélection appelée ‘Spectacles en recommandé’. La sélection se déplace ensuite tous les ans dans un département différent et cette année – comme un cadeau de bienvenue – c’est dans le Vaucluse. J’ai donc voulu saisir cette belle opportunité d’un premier partenariat avec des acteurs locaux et d’une programmation de spectacles Jeune Public. Il y a donc deux spectacles belges qui sont dans les ‘Recommandés’ et avec l’équipe des Doms nous avons rajouté deux spectacles. Il y aura donc du lundi 13 au vendredi 17 janvier 2025, quatre spectacles belges plus une conférence à la Scierie pour parler de la pratique singulière pour des artistes de travailler avec des enfants et adolescents en atelier. »

Les sorties de résidences

« Il y en aura huit entre janvier et mai, à peu près deux par mois. J’ai privilégié les spectacles les plus aboutis, des spectacles qui racontent des choses sur le monde dans lequel on vit. Il y aura du slam, du cirque, du théâtre d’objets, de la danse. Avec l’équipe, nous souhaitons garder le côté convivial de sorties de résidence, c’est-à-dire pouvoir parler avec les spectateurs et les acteurs tout en grignotant autour d’un verre. Pour cela nous avons lancé un appel à candidature à une association qui s’occuperait de l’intendance une à deux fois par mois. Pendant le festival, nous gardons la formule restaurant de l’année dernière qui a été très appréciée. »

Festival 2025

« La scène du jardin (ex : Garden Party) est conservée mais je souhaite lui réserver une programmation à part entière. Il y aura donc une double programmation de spectacles aboutis, une en salle, une en plein air. Il n’y aura pas forcement plus de spectacles car il y a une limite budgétaire et l’exigence de fluidité du public. Je veux plutôt proposer – entre autres aux programmateurs présents pendant le festival – des spectacles au jardin qui peuvent se jouer dans des lieux non dédiés : spectacles de rue, cirque , bref tout terrain ! Je pense que les programmateurs peuvent être séduits par l’idée de développer des propositions culturelles abouties qui vont vers les gens, sur une place de village ou dans des lieux incongrus. »

A venir

Du 13 au 17 janvier 2025 . Spectacles en Recommandé.
Jeudi 23 janvier. 19h. Sortie de résidence. Léon. Marionnettes. Entrée libre sur réservation. Théâtre des Doms. 1 bis, Rue des Escaliers Saint-Anne. 04 90 14 07 99.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Spectacle adapté d’Une vie, l’autobiographie de Simone Veil publiée en 2007 

Dans son autobiographie, Simone Veil évoque son enfance heureuse à Nice, son arrestation par la Gestapo puis sa déportation à Auschwitz. La suite, on la connaît pour beaucoup d’entre nous, car nous avons grandi avec les combats de cette femme hors du commun : l’Europe, l’avortement, les conditions pénitentiaires. 

La comédienne Cristiana Réali, nominée au Molière 2022 de la comédienne d’un spectacle de Théâtre Privé incarne Simone Veil

Sur scène, elles sont deux, dont Camille (Noémie Develay-Ressiguier), jeune thésarde invitée à parler de Simone Veil à la radio, lors de son entrée au Panthéon, en juillet 2018. Dès que Camille évoque un souvenir, le fantôme de Simone Veil, interprété par Cristiana Reali, prend la parole avec un regard intense, une gestuelle précise et une diction et intonation confondantes. 

L’importance de la transmission

À mesure que progresse l’émission de radio, une conversation voit le jour entre ces deux femmes, comme un dialogue entre deux générations. Comment trouve-t-on la force de consacrer sa vie aux combats politiques ? Comment reçoit-on cet héritage ? La parole de Simone Veil traverse le temps.

Une parole tournée vers les générations futures et – envers et contre tout – un regard confiant porté sur l’avenir. 

Mercredi 8 janvier 2025. 20h. 20 et 40€. L’autre Scène. Avenue Pierre de Coubertin. Vedène. 04 90 14 26 40 / www.operagrandavignon.fr  


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

La 70ᵉ saison des Amis du Théâtre Populaire (ATP) d’Avignon se poursuit ce mois-ci avec un spectacle ce jeudi 5 décembre qu’ils ont particulièrement apprécié lors du dernier Festival Off : Merteuil.

Merteuil de Marjorie Franz, suite des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos

À la fin des Liaisons dangereuses, la marquise de Merteuil, malade, s’enfuit en pleine nuit, avec quelques diamants en poche, vers les Pays-Bas. Ainsi Choderlos de Laclos laisse-t-il une porte ouverte à l’imagination d’un futur auteur. La pièce de Marjorie Franz est une suite à ce chef-d’œuvre. 

Le face-à-face imaginaire entre la marquise de Merteuil et Cécile de Volanges

1799. Un relais de chasse. Un fiacre s’arrête. La marquise de Merteuil, fanée et usée, en descend. Un mystérieux billet l’y a conviée alors qu’elle s’est retirée du monde depuis la mort du Vicomte de Valmont. Qui lui a écrit ce billet ? L’auteur du billet est Cécile de Volanges, prête à affronter l’intrigante qui, quinze ans plus tôt, jouant de sa naïveté, l’a poussée dans le lit du vicomte de Valmont et qui aujourd’hui s’apprête à publier le récit sulfureux de ses scandaleuses mésaventures.

Suspense et tension

La mise en scène de Salomé Villiers happe le public du début à la fin du spectacle, jusqu’à un finale inattendu. Car Cécile de Volanges n’est plus la jeune fille naïve tout juste sortie du couvent. Les épreuves qu’elle a dû surmonter lui ont donné la force de convoquer la marquise pour un face-à-face plein de révélations et d’émotions que l’autrice et la metteuse en scène réussissent à faire résonner avec notre société actuelle.

Jeudi 5 décembre 2024. 20h. 5 à 20€. Théâtre Benoît XII. 12, rue des Teinturiers. Avignon. 04 86 81 61 97 / atp.avignon@gmail.com


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Pour cette quatrième édition, du jeudi 5 au dimanche 8 décembre, ce festival hivernal s’étoffe encore avec la présence de plus de vingt auteurs et autrices et leurs éditeurs, pour quatre journées et soirées de performances, lectures, pratiques amateurs, romans jeunesse, entretiens, débats, découverte d’auteurs… et web radio !

Quatre jours de fête pour célébrer, découvrir, goûter les textes d’auteur de théâtre. Difficile à lire dites-vous ? Alors écoutez-les Dans les deux cas, comme le rappelle la directrice de la Chartreuse, Marianne Clévy : « le texte de théâtre permet au lecteur ou à l’auditeur de faire sa propre mise en scène, ce sont des espaces de liberté et d’interprétation qui activent notre imaginaire. »

Les journées de l’Édition Théâtrale, LE rendez-vous de la saison d’hiver de la Chartreuse

« Les journées de l’Édition Théâtrale sont un événement finalement très jeune si on le compare aux 13 ans de la Fête de l’Architecture, aux 20 ans du festival du Polar ou au plus de 50 ans des Rencontres d’Été. C’est pourtant un festival qui a su trouver sa place avec deux collaborations importantes cette année : Les Intrépides et la revue La Récolte », précise Marianne Clévy. Une manière d’entendre dans leur intimité et leur expérience des écrivains de théâtre.

Les Intrépides

Chaque année depuis 2015, à l’initiative de la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques), Les Intrépides forment une troupe éphémère de femmes autrices. Six autrices viendront performer sur le plateau leur propre texte. Elles seront là le samedi soir avec une musicienne Léopoldine Hummel qui rythmera leurs textes d’une création musicale adaptée pour chacune sous le regard inventif et contemporain de la metteuse en scène Justine Heynemann.
Samedi 7 décembre. 20h.

La Récolte

La Récolte ? C’est une revue théâtrale engagée qui explore les écritures contemporaines et les enjeux de la scène. « Une revue qui nous permet de goûter à l’écriture d’auteurs passionnants, de lire des extraits, de découvrir le monde de jeunes auteurs récemment édités », ajoute avec gourmandise Marianne Clévy. Lectures avec les comédiens étudiants du Conservatoire d’Avignon et du groupe l’Atelier des Rocailles avec les autrices et auteurs Marie Vauzelle, Soeuf El Badaoui, Daniely Francisque, Mathilde Souchaud, Daddy Kamono Moanda, Céline Delbecq. Modération Marianne Clévy et Christian Giriat.
Samedi 7 décembre. 16h.

Les Journées de l’Édition Théâtrale, des moments qui se veulent aussi ludiques

Le programme de ces journées a été conçu et imaginé pour « décontracter le rapport que l’on a avec la lecture à voix haute du texte de théâtre, profiter de la présence d’une trentaine d’écrivains présents pendant cinq jours, les entendre d’une manière inter-active, pouvoir dire ce que l’on en pense, comment on ressent leurs mots. » Les espaces de rencontres et radio JET vont permettre de partager les débats. Dans Bas les Masques par exemple, les comités des lecteurs de la Chartreuse font la critique « à la manière de » en public et décerneront le grand prix ‘Le Grand Cru’.

La salle du Tinel en studio radio comme vous ne l’avez jamais vu ! 

Décidément la salle du Tinel sait s’adapter à toutes les situations artistiques : tables rondes ou cinéma lors du festival du Polar, bal littéraire, salle de concert, voici que cette belle salle va devenir un studio radiophonique qui sera le cœur battant de ce festival tout en accueillant le concert du samedi soir ‘Cab Barret Jazz Combo’. 

Quand la radio se mêle de théâtre et le théâtre de radio

Magma Collectif de Montpellier et l’équipe de la Chartreuse ont inventé une web radio, Radio JET, qui va suivre en direct tous les événements du festival. Le Tinel va être une fois encore transformé. Pour ces journées, ce sera en grande salle radiophonique qui évoquera les grandes émissions radios littéraires comme Le Grand Échiquier, le Masque et la plume ou La Puce à l’Oreille. Loin d’un pastiche, ce sera un hommage respectueux à ces émissions incontournables. « Mais c’est aussi une expérience très jubilatoire de ce qui est la lecture en direct et sur Radio Jet, ça va être la manière pour nous de faire entendre le festival dans le monde entier. Un moment intime et public à la fois. Ça a l’air très prétentieux, mais on ose ! », se réjouit Marianne Clery.

D’autres moments exceptionnels à ne pas manquer et à partager

Outre les lectures par le GRAL — Groupe d’acteurs-lecteurs de la Chartreuse – de larges extraits de Noce de Jean-Luc Lagarce ou des lauréats du Grand Cru, Dominique Celis, magnifique romancière rwandaise, lauréate en 2023 et en résidence en 2024 va performer avec la comédienne rwandaise Natacha Muziramakenga sur des poèmes de Claudia Shimwa, la lecture de Tatrïz de Valentine Sergo promet un grand moment d’émotion sur le thème de l’amour et de l’exil. L’exposition ‘Les mots peuvent changer le monde’ proposera quatre affiches issues d’un poème-manifeste d’Armand Gatti et une émission radio lui rendra hommage à l’occasion du centenaire de sa naissance.  La bibliothèque qui comprend plus de 7000 titres sera ouverte ainsi que la librairie, le métier d’éditeur sera également à l’honneur avec trois rencontres lors de trois soirées animées par cette question : « Comment transmettre sa passion à la nouvelle génération ? » 

Web radio : fr.welove.radio en tapant Radio JET.
Du jeudi 5 au dimanche 8 décembre. Toutes les rencontres sont en entrée libre, mais réservation conseillée. La Chartreuse. 58 rue de la République. Villeneuve-les-Avignon. 04 90 15 24 24.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Un seul en scène de et par Kelly Rivière, au cœur d’une famille et d’un pays

C’est l’histoire de Kelly Rivière qui n’a pas connu son grand-père irlandais et qui, grâce à la magie du théâtre, retrace cette quête en incarnant tour à tour les personnages qu’elle évoque : sa mère, son père, son frère, sa grand-mère, ses amants, ses grandes-tantes, des policiers anglais, un chanteur dans un pub… Au total plus de 25 personnages ! Kelly Ruisseau nous raconte l’enquête qu’elle a menée pour tenter de retrouver son grand-père, Peter O’Farrel, né dans les années 30 en Irlande du Sud, parti s’installer en Angleterre dans les années 50 et qui disparaît dans les années 70.

Intime et universelle

Cette histoire intime rejoint l’histoire d’un pays, l’Irlande, des relations entre l’Irlande et le Royaume-Uni, des tensions entre catholiques et protestants. Elle évoque l’exil, les secrets, la pauvreté… l’absence. Et cela devient enivrant et captivant !  

Dimanche 1ᵉʳ décembre. 16h. 12 à 25€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Indestructible, une saga historique et théâtrale à travers le regard de la Peugeot 504 

Ce spectacle, porté par la mythique Peugeot 504, plonge au cœur de l’histoire ouvrière et militante des années 70, une thématique qui résonne avec les combats pour les droits et la solidarité d’aujourd’hui. Dans la France des années 60, à travers les récits croisés des travailleurs immigrés recrutés dans les usines de voitures — et des intellectuels qui se faisaient embaucher à leurs côtés — c’est toute l’histoire de la politique migratoire française qui est incarnée par l’emblématique Peugeot 504. 

Une mise en scène de Manon Worms et Hakim Bah inspirée du livre de Robert Linhart, L’Établi

En 1978, Robert Linhart, intellectuel d’extrême-gauche maoïste, raconte dans L’Établi comment il est parti comme beaucoup de camarades dans la période de Mai 68 travailler dans une usine Citroën à Paris, pour côtoyer des ouvriers et organiser la révolution. Pour écrire cette fiction documentée, Manon Worms et Hakim Bah se sont inspirés de cet ouvrage de référence. 

Sur le plateau, un travail de mémoire

Les paroles de Bakary, jeune Malien, le parcours de Cathy, l’étudiante parisienne, la 504, la France industrielle ; la solidarité entre étrangers et français, l’ancrage du mouvement ouvrier et ses luttes sociales dans les années 70… Une fiction sacrément documentée ! « Renouveler le récit de l’immigration dans la France contemporaine. Faire le récit choral d’une Histoire qui agit sur notre présent », ajoutent Manon Worms et le Guinéen Hakim Bah. 

Jeudi 28 novembre. 20h. 3 à 20€. Scène Nationale La Garance. Rue du Languedoc. Cavaillon. 04 90 78 64 64.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

La compagnie Les Pipelettes jouera son spectacle ‘Tout compte fait’ ce samedi 23 novembre à la médiathèque de Sorgues. Ce spectacle jeunesse s’adresse à toute la famille et est accessible à partir de 5 ans.

L’histoire suit deux mères dans les années 50 qui rangent une chambre d’enfant. Chacune a une vision précise de l’éducation à donner aux filles et aux garçons. Plusieurs histoires vont découler de ce moment comme celle du Petit chaperon rouge et ses 35 versions, ou celle de Jack et le haricot magique dont l’origine anglaise est mise en avant.

À travers leur jeu, les deux femmes sur scène vont sensibiliser le public aux questions de l’égalité entre les filles et les garçons tout en maintenant leurs différences biologiques et comportementales.

Samedi 23 novembre. 15h. Gratuit. Espace jeunesse. Médiathèque Jean Tortel. 285 Avenue d’Avignon. Sorgues.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Une sortie de résidence

Diatribe d’amour contre un homme assis. Une femme seule face à son mari. Fracturée, déchirée, anéantie. Elle souffre. Elle crache toute sa colère. Elle porte la parole d’un peuple qui ne veut pas se taire. Elle e(s)t nous. 
Jeudi 21 novembre. Entrée libre. 19h30.

La Compagnie l’Echo du Soleil et Motra présentent ‘Adolf, Benito & Joseph : une partie d’échecs’

Dans un lieu, non précisé par l’auteur, qui rappelle un purgatoire, trois anciens dictateurs (Adolf Hitler, Benito Mussolini, Joseph Staline) attendent, et occupent leur temps, chacun à sa manière. Adolf peint des auto-portraits, tandis que Benito et Joseph jouent aux échecs avec des pièces de la même couleur des deux côtés du plateau. Un quatrième personnage leur rend visite. Qui est ce personnage ? Que vient-il faire au milieu de ces trois dirigeants ?
Samedi 23 novembre.18h. 5 à 18€. 

Lecture et débat
Lecture d’extraits, mise en scène de ‘Mes démons’

‘Mes démons’ met en lumière la fin de la Guerre, dont elle révèle les zones d’ombre. Si l’histoire est inspirée de l’ex­-Yougoslavie, elle n’est ni datée ni située…
Dimanche 24 novembre. 14h30.

­Comment parler de guerre et pourquoi ?

Rencontre ­ débat en présence de personnalités et d’artistes. Cette question sera abordée à travers la scène… Avec : Alain Timár, Laetitia Mazzoleni, Nikson Pitaqaj.  Modératrice : Aurélie Foltz.
Dimanche 24 novembre. 15h. 

Théâtre des Carmes. 6 Place des Carmes. Avignon. 04 90 82 20 47.

https://www.echodumardi.com/tag/theatre/page/6/   1/1