13 octobre 2025 |

Ecrit par le 13 octobre 2025

Lancement réussi pour la première édition du festival Festiff de l’Isle-sur-la-Sorgue

Maurice Barthélémy et Thomas Bruxelle, les deux créateurs du festival du film feelgood de l’Isle-sur-la-Sorgue ont visiblement trouvé la bonne recette. Un thème porteur (les films qui font du bien et donnent le sourire), une programmation avec des avant-premières, une ville d’accueil attractive avec un cinéma rénové, et bien sûr un plateau de célébrités du petit et du grand écran.

« L’idée du Festiff est née il y a quelques années alors que je participais en tant que jury a un festival dans le nord de la France » raconte le comédien et réalisateur Maurice Barthélémy. « C’était austère et un peu triste et je me suis dit : il faudrait proposer quelque chose de plus positif », poursuit-il. Et c’est à la faveur d’une discussion avec le producteur Thomas Bruxelle, avec lequel il travaillait, que l’idée a pris forme. « J’ai l’endroit » lui dit ce dernier. Thomas Bruxelle connaît bien la ville l’Isle-sur-la-Sorgue et pour cause ses parents y vivent depuis 25 ans, et son père, Eric Bruxelle y est élu et président de l’office de tourisme. Ca aide. De plus l’Isle-sur-la-Sorgue vient de se doter d’un hôtel 5 étoiles (L’isle de Léos) « indispensable » pour accueillir les stars. Quant à la date : ils ont imaginé de faire cela à la fin de la saison pour profiter des beaux jours.  Voilà pour la genèse du projet.

©Didier Baillieux /L’Echo du Mardi

Non sans malice et humour, Maurice Barthélémy revendique d’être à l’origine de la crise que nous traversons actuellement en France : « on l’a volontairement provoqué pour pouvoir mieux communiquer » précise-t-il. On reconnaît ici le trait d’humour de cet ancien Robin des bois. Plus sérieusement, il estime que ce festival naissant est un contrepoint nécessaire à la morosité ambiante et au côté anxiogène de beaucoup de médias. « Dans un contexte particulièrement noir l’idée ne pouvait qu’être lumineuse » poursuit-il.

« Dans un contexte particulièrement noir l’idée ne pouvait qu’être lumineuse »

Maurice Barthélémy

Si le cinéma en est le thème central, ce festival a pour vocation de s’ouvrir à d’autres disciplines, comme la littérature, la peinture ou le dessin. « Nous voulons pour l’année prochaine y proposer aussi des stand-up, de la gastronomie, de la musique, du sport… » avance Maurice Barthélémy. « Tout ce qui procure du plaisir a sa place dans ce festival » ajoute-t-il.

Si un film comme « intouchables » a marqué les esprits et affirmé l’existence de ce genre, un festival comme Festiff va largement participer a le consacrer

Quant à la définition d’un feelgood movies (traduction de cinéma qui fait du bien) il ne s’agit pas uniquement des films humoristiques. Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy (1967) est un feelgood movie tout comme Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet (2001) ou encore Le roman de Jim de Jean-Marie et Arnaud Larrieu (2024) . La liste peut être très longue, on pourrait aussi y classer le film d’animation Persépolis de Marjane Satrepi (2007), La boom de Claude Pinoteau (1980) ou l’incontournable Bienvenue chez les ch’tis de Dany Boon (2008). Ce genre de cinéma qui fait du bien et n’hésites pas à traiter parfois de sujets difficiles comme En fanfare d’Emmanuel Courcol (2024) . «  Un feelgood movie  est un film qui doit donner la banane du début à la fin » s’accordent à dire les deux créateurs de ce festival.

Si un film comme Intouchables d’Éric Tolédano et Olivier Nakache a marqué les esprits et affirmé l’existence de ce genre, un festival comme Festiff va largement participer a le consacrer. Les deux comparses escomptent d’ailleurs en faire un label à l’image du festival de l’Alpes d’Huez avec la comédie. « Cela peut aider les films à développer leur distribution » expliquent-ils.

« C’est peut-être le cinéma qui sauvera le monde »

Éric Tolédano

Avec près de 20 millions d’entrées (un des plus gros succès du cinéma français), Intouchables a été récompensé par un Feelgood d’honneur en présence d’Éric Tolédano. Spécialiste du genre avec quelques autres films comme Hors normes ou Samba (pour ne citer qu’eux) Éric Tolédano ne tarit pas d’éloges les feelgood movies. Il estime que « le cinéma pose souvent les bonnes questions » et que plus manière générale « la fiction nous aide à vivre ». Et de conclure « c’est peut-être le cinéma qui sauvera le monde »…

Un petit festival aux grandes ambitions

Ce petit festival aux grandes ambitions a de nombreux projets pour ses prochaines éditions. Il souhaite s’ouvrir à la télévision et aux plateformes de streaming, des acteurs aujourd’hui importants dans la production de fictions. Maurice Barthélémy, Thomas Bruxelle et Virginie Foucault (la directrice générale du festival) souhaitent également créer une vraie compétition avec un jury et des remises de prix. Cependant, pour ces trois complices ce festival doit avant tout rester un événement populaire accessible au plus grand nombre. Le prix des places est à 5 euros. Si le Festiff a aussi pour vocation d’être un lieu de rencontres pour les professionnels, il ne doit pas être un festival de l’entre-soi s’accordent à penser Maurice Barthélémy et Thomas Bruxelle. Festiff avant tout.

Les partenaires du Festiff
Crée et géré par une association dirigée par Virginie Foucault, le Festiff s’est entouré de plusieurs partenaires. La ville de L’Isle-sur-la-Sorgue et le département de Vaucluse ont apporté des soutiens logistiques importants. L’hôtel L’Isle de Léos (l’établissement de Patrick Bruel) et plusieurs sociétés comme la chaîne de magasins Villebrequin et le magazine digital Rewel ont aussi apportés leurs soutiens. On notera aussi le partenariat avec l’association Project Rescue Océan qui milite en faveur de la défenses des milieux aquatiques.
www.projectrescueocean.org

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