5 mai 2024 |

Ecrit par le 5 mai 2024

Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Dans le Nord de la Haute-Savoie, entre Évian et Morzine, les Gorges du Pont-du-Diable impressionnent les visiteurs depuis presque 130 ans. Au cœur du Géoparc du Chablais, elles leur offrent en plus une rafraichissante découverte géologique.

Ici, le Diable semble un peu chez lui. C’est le Roc d’Enfer, qui domine du haut de ses 2 243 mètres. A Morzine, le plus gros village de la vallée, l’épisode des “Possédées” (phénomène collectif de convulsions et d’hallucinations), qui défraya la chronique dans les années 1850 et 1860, est encore bien présent dans les mémoires. Et, bien sûr, il y a ces fameuses Gorges du Pont-du-Diable.
C’est la Dranse qui les a creusées. La rivière, qui prend sa source au col de Bostan (d’où l’on peut presque apercevoir le sommet des… Diablerets, côté Suisse), a dû batailler pour se frayer un chemin jusqu’au lac Léman. C’était au départ un torrent sous-glaciaire, qui s’est progressivement enfoncé et a été en partie recouvert, lors du retrait du glacier, par un glissement de la moraine : c’est ce qui a formé le ‘pont’.
Mais ça, il y a quelques siècles, les habitants de la vallée ne le savaient pas encore. Alors quand ils se sont demandé comment un tel ouvrage avait pu être construit, dans un site aussi impressionnant, au milieu de la forêt et plusieurs dizaines de mètres au-dessus des tourbillons du torrent, la ferveur religieuse de l’époque a fourni une réponse évidente : ce ne pouvait être que le Diable.
« Une légende dit même que c’est à la demande des habitants de La Vernaz et de la Forclaz, les deux villages séparés par la rivière*, qui voulaient s’épargner un long détour, que le Diable a construit le pont. En échange, il aurait exigé l’âme du premier ou de la première qui franchirait l’ouvrage. Les habitants auraient alors envoyé… une chèvre déguisée en femme. Depuis, vexé, le Diable a maudit le pont et l’on peut encore voir, gravés dans le rocher, ses yeux menaçants », raconte Guillaume Rineau, qui dirige le site.

© LesGorgesDuPont-Du-Diable

Un menuisier entreprenant
Un site exploité dès la fin du XIXe siècle. Explorant les lieux, sans doute parce qu’il cherchait un moyen de convoyer des matériaux sur le cours d’eau, Jean Bochaton menuisier originaire du plateau de Gavot, en aval des gorges, eut l’idée de les équiper à des fins touristiques, pour y faire venir les riches curistes d’Évian.
Après avoir obtenu les autorisations nécessaires en 1892, il y a donc tout juste 130 ans, il aménage escaliers et passerelles et reçoit ses premiers visiteurs en 1893. Depuis, à l’image de la Dranse, l’accueil des touristes a connu des hauts et des bas : favorisé par les congés payés à partir de 1936, il a failli disparaitre avec la construction du barrage du Jotty, juste en amont, en 1949 (un débit minimum a finalement été réservé).
La dernière crise en date fut bien sûr celle du covid. Mais elle a permis d’achever les importants travaux de sécurisation et de rénovation des passerelles entamés en 2019 avec, en plus, la création d’un spectaculaire ‘pas dans vide’ (voir photo ci dessous).
Depuis la fin des confinements, les visiteurs sont revenus en masse (le site en accueille, en moyenne, 50 000 par an, d’avril à fin septembre). Ils peuvent ainsi s’émerveiller au long des 400 mètres de passerelles nichées au cœur des gorges. Mais pas seulement : l’accueil a été amélioré et largement fleuri, et dispose d’une boutique et d’une petite restauration à base de produits locaux. Et le sentier d’accès, dans la forêt de hêtres, a été mieux valorisé.

© LesGorgesDuPont-Du-Diable

Beauté des lieux… et des filles !
Inaccessible aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes, la visite s’adresse à tous les publics malgré les 60 mètres de dénivelé du chemin d’accès et les escaliers. « Nous sommes un site spectaculaire, mais aussi un site pédagogique : il faut savoir prendre le temps de cheminer et de regarder », souligne Guillaume Rineau qui vient d’accompagner, à son rythme, « une dame de 93 ans qui est ressortie ravie ! ». En période de canicule, la visite offre, en plus, un havre de fraîcheur.
A une quinzaine de kilomètres de Thonon et à peine plus de Morzine, les gorges sont directement desservies par la D902. Une autre légende locale dit que cette route aurait dû être construite sur le versant d’en face, plus ensoleillé et moins abrupte. Mais les plus jolies filles du Jotty (le hameau où se situent justement les gorges) auraient usé de leur charme pour convaincre les ingénieurs des Ponts et Chaussées de préférer ce tracé. Diabolique, là encore !
Pourtant, à admirer les trésors qui entourent les gorges (ne manquez ni le point de vue de Tréchauffex, ni la balade au barrage du Jotty) et à sillonner cette Route des Grandes Alpes du Léman au col des Gets (régalez vous des vieux chalets, des téléphériques d’Avoriaz et bien sûr de l’Abbaye d’Aulps), on se dit que si le Diable semble ici un peu chez lui, cette vallée est pourtant bien un petit coin de paradis.

Par Eric Renevier (Eco Savoie Mont Blanc) pour Réso Eco Hebdo – www.reso-hebdo-eco.com

*Pour ces deux villages, ni le “a” ni le “z” ne se prononcent, il faut dont dire La Forcl’ et La Vern’ pour avoir l’air d’un local !

INFOS PRATIQUES
Gorges du Pont du Diable
205 route des Grandes Alpes (D902)
Lieu dit « Le Jotty » – 74200 LA VERNAZ
Coordonnées GPS : 46.304670, 6.615782
Transports en commun : ligne régulière “Lihsa n°91” Thonon-Morzine (www.sat-leman.com)
Ouvert d’avril à fin septembre
Gratuit pour les moins de 4 ans ; 14 euros pour les enfants ; 18 euros pour les adultes (à partir de 16 ans).
Contact : 04 50 72 10 39 ; info@lepontdudiable.com
Infos : https://lepontdudiable.com

© LesGorgesDuPont-Du-Diable

Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Unique en son genre, le parc de loisirs Dino-Zoo situé dans le Doubs fête cette année ses 30 ans. Trente années pendant lesquelles le parc n’a cessé de s’enrichir de sculptures ultra réalistes de dinosaures, bien sûr, mais aussi d’attractions, d’animations pédagogiques et autre cinéma 4D. Un besoin de se réinventer qui se poursuit aujourd’hui avec l’arrivée d’un tout nouveau dinosaure long de 50 mètres, le Seismosaurus et d’importants projets de transformation du site chiffrés à 3,5M€ sur trois ans.

En 1992, date de la création du Dino-Zoo, le premier Jurassic Park n’est pas encore sorti sur les écrans et personne ne s’intéresse aux dinosaures. Personne, sauf Guy Vauthier, amateur de géologie et de paléontologie. Une idée un peu folle trotte dans sa tête depuis la fin des années 1980 : imaginer un parc de loisirs dédié aux grands reptiles et à la préhistoire. Après un voyage aux États-Unis, bluffé par le parc Disney, l’autodidacte se lance dans l’aventure en faisant le pari d’installer son parc dans le massif jurassien à Charbonnières-les-Sapins, dans le Doubs. Un ancrage régional primordial pour Guy Vauthier qui gère déjà le Gouffre de Poudrey situé non loin de là. « En France, il n’y avait pas encore de Disneyland Paris ni de Parc Astérix, avec le Futuroscope (né cinq ans plus tôt), c’était l’un des premiers parcs à thème de France. Le public d’alors était plus habitué aux foires », explique Geoffroy Vauthier, fils de Guy et actuel directeur du site. Dès la première année d’ouverture, Dino-Zoo réalise 80 000 entrées. Sur une promenade de 2,5 kilomètres, le parc compte seulement une quinzaine de sculptures (contre 80 dinosaures aujourd’hui) mais il profite de l’attrait de la nouveauté et de la sortie en 1993 du film de Spielberg. Celui-ci génère une véritable dinomania planétaire. Cet alignement des étoiles participe à l’envol du parc local. En l’espace de quelques années, ce dernier devient un incontournable dans la région et enregistre aujourd’hui plus de 120.000 visiteurs par an.

Une entreprise familiale
Consciente qu’il ne faut pas se reposer sur ses acquis, l’entreprise familiale va grandir en multipliant les nouveautés avec notamment l’ouverture des premières attractions au début des années 2000. Le parc ouvrira également un restaurant, inaugurera la vallée des Hommes, élargissant ainsi son thème au-delà des dinosaures, développera les animations pédagogiques, dont des fouilles paléontologiques dans le sable à la recherche de fossiles et le cinéma 4D…  

© Frédéric Chevalier

Aujourd’hui Dino-Zoo est dirigé par Geoffroy Vauthier, diplômé d’une école dédiée à la gestion de parcs de loisir. Après avoir fait ses armes notamment chez Disney, il revient au sein du parc familial en 2012. Depuis la mort de son père, il pilote cet héritage au côté de ses deux sœurs July et Cynthia, recevant également l’aide de sa mère qui s’occupe par ailleurs du Gouffre de Poudrey. « À Dino-Zoo nous avons une philosophie familiale, avec des collaborateurs qui sont là depuis plus de dix ans. Et bien que nous soyons passés d’une TPE à une petite PME - qui compte plus de 40 salariés pendant les vacances – nous voulons rester un slow parc », affirme le directeur qui depuis son arrivée a consolidé la clientèle et augmenté le temps de visite. « Aujourd’hui le site attire au-delà de la région : de Lyon à Strasbourg. On fait jusqu’à deux heures maximum de route pour venir chez nous ». 

3,5M€ d’investissements
Dino-Zoo réalise un chiffre d’affaires de deux millions d’euros par an et consacre environ 400.000 euros d’investissements annuels, notamment dans de nouveaux équipements. Aujourd’hui, Dino-Zoo s’agrandit avec un nouveau parcours de 200 mètres jalonné de dix nouvelles sculptures ultra réalistes de dinosaures, conçues en collaboration avec des scientifiques. « Nous travaillons notamment depuis dix ans avec le paléontologue suisse Frédéric Pittet. C’est un vrai fan du parc, il était déjà présent comme touriste à l’ouverture. Il réalise pour nous les textes des panneaux, les dossiers pédagogiques dédiés aux scolaires et aux équipes de médiateurs du parc… ». Pour les 30 ans du site, un tout nouveau dinosaure long de 50 mètres, le Seismosaurus, a été installé. « C’est le plus grand dinosaure à avoir foulé notre terre. Son nom signifie “celui qui fait trembler la terre”. Ce spécimen XXL constitue la plus grande réplique de dinosaure en France. Il aura nécessité cinq semi-remorques et deux grues pour son implantation sur les hauteurs du parc. Vivant à la période du jurassique supérieur, cet herbivore pouvait peser jusqu’à 30 tonnes », commente Geoffroy Vauthier.

© Dino-Zoo

Un muséum pour attirer les plus grands
Les modifications à venir du parc préhistorique ne s’arrêtent toutefois pas à la seule présence de nouveaux habitants inanimés. « Nous sommes à un tournant dans notre développement, lance le directeur. Nous allons investir 3,5 millions d’euros sur trois ans pour changer le visage du site ». Au programme : la création d’une toute nouvelle zone d’accueil, la refonte et le passage sur deux étages du restaurant, le développement d’une inédite attraction familiale mécanique pour 2024 et la création d’un véritable muséum dédiée à la paléontologie. « Dans la configuration actuelle, nous ne pouvons accueillir que quatre bus scolaires maximum (environ 200 à 250 enfants) par jour. À terme, nous devrions pouvoir en recevoir huit, notamment grâce la création d’un pavillon d’accueil digne de ce nom, avec des vestiaires et des toilettes. L’accueil actuel deviendra une nouvelle brasserie », précise Geoffroy Vauthier. Côté restauration la révolution sera de mise avec le nouveau restaurant sur deux étages : « Ce sera la fin du surgelé ! S’enthousiasme le directeur. Nous allons passer nos cuisines en frais et changer tous nos systèmes de production en réalisant des plats sous-vide conservables une semaine. Cela devrait nous permettre de servir 600 couverts par jour, tout en gérant les flux au client près. Nous devrions ainsi faire baisser considérablement nos déchets ». Reste le projet de muséum : prévu pour 2028, il vise à attirer une clientèle plus âgée d’adolescents et d’adultes. Une tranche d’âge que le parc peine à faire venir. « Les adultes accompagnent leurs enfants, mais ne trouvent pas toujours de quoi les captiver sur la durée. Avec ce futur bâtiment nous allons pouvoir nourrir leur curiosité. Il y aura notamment des ateliers pédagogiques (comment dégage-t-on un fossile ?…), une muséographie de squelettes dont quelques-uns authentiques et également un labo privé pour l’accueil des étudiants en paléontologie de Besançon et de Nancy… ».
Ce vaste programme de transformation a notamment bénéficié du plan France relance à hauteur de 800 000€ et du soutien financier de la région et des autres collectivités locales. « Ils croient en nous et nos projets s’inscrivent dans le schéma touristique de la région. Nous sommes ainsi présents sur l’autoroute via les panneaux d’information touristiques. Dans le Doubs, seul deux établissements privés le sont : la grotte d’Oselle et nous. C’est une vraie reconnaissance ».

Frédéric Chevalier, Journal du Palais, pour RésoHebdoÉco

Infos pratiques :
Le parc Dino-Zoo rue de la préhistoire à Charbonières-les-Sapins, aux abords de la RN-57, dans le Doubs, à 20 minutes de Besançon. Tarifs : 16 ans et plus : 13,50 €, de 5 à 15 ans : 12 €, de 3 à 4 ans : 9,50 € et enfants de moins de 3 ans : gratuit. Contact : 03 81 59 31 31, www.dino-zoo.com


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Alors que le thermomètre ne cesse de grimper, le bon plan pourrait bien être de se rafraîchir dans les superbes grottes qui maillent le département de l’Hérault. L’atmosphère des grottes, propice à la méditation, procure rapidement bien-être et apaisement. A moins d’être claustrophobe, leur visite provoque un ravissement inégalé, pour les adultes comme pour les enfants. Alors suivez-nous dans notre périple à la découverte des quatre grottes aménagées de l’Hérault !

La grotte des Demoiselles
C’est à deux pas de Ganges et de l’emblématique pic Saint-Loup, au cœur du massif du Thaurac, que la grotte des Demoiselles reçoit les explorateurs. Le temps d’une visite féerique, ils arpentent ses salles aux volumes impressionnants et découvrent ses concrétions, fruits du travail de l’eau au fil des siècles. Rythmée par les anecdotes du guide, cette promenade au décor de calcaire offre un spectacle inédit et hors du temps, qui a participé à la réputation de celle qu’on surnomme depuis toujours “la grotte des fées”.

Terre de légendes 
La légende de la grotte des Demoiselles a parcouru les Cévennes. Elle raconte qu’un jour, un jeune berger nommé Petit Jean se mit à la recherche d’une brebis qui manquait à l’appel alors qu’il se trouvait sur le plateau du Thaurac. Cette recherche le mena devant la grotte et il entendit soudain les cris de la bête. Il décida de surmonter sa peur et d’entrer dans le gouffre. Il fit alors une chute terrible, interminable, et crut être tombé dans le palais des abîmes… 
Lorsqu’il reprit connaissance, le jeune garçon se rendit compte qu’il se trouvait dans une salle aux proportions exceptionnelles, parées de colonnes scintillantes autour desquelles des fées dansaient. Le choc lui fit perdre connaissance. Il se réveilla quelques heures plus tard à l’extérieur de la grotte et entouré de ses bêtes, dont la brebis disparue. Un mystère dont il fit part aux habitants des villages avoisinants, racontant à qui voulait l’entendre la légende de la grotte des fées.

Un palais souterrain
Découverte officiellement en 1884 par le pionnier de la spéléologie Édouard Alfred Martel, la grotte des Demoiselles est accessible au public depuis 1931. Dès son ouverture, ses aménageurs ont choisi de faciliter l’aventure des explorateurs en installant le premier funiculaire touristique souterrain construit en Europe. En l’empruntant depuis la station du Pavillon d’accueil, les visiteurs de la grotte réalisent une ascension de 54 mètres qui les mènent jusqu’aux immenses salles de la cavité. 
Au fil du parcours et des explications des guides, ils ont accès à une succession de trésors géologiques : stalagmites, stalactites, coulées de calcites, grandes colonnes, draperies translucides… Au début de l’exploration, ils sont amenés à contempler l’aven, un puits naturel qui servait d’entrée aux hommes et aux animaux avant l’ouverture officielle de la grotte et l’installation du funiculaire. 
Un autre temps fort de la visite est l’arrivée dans la fameuse salle de la cathédrale. Ses dimensions extraordinaires – 50 mètres de plafond, 48 mètres d’envergure et 120 mètres d’étendue – lui permettent de rivaliser avec Notre-Dame-de-Paris et lui ont valu son surnom. La dimension religieuse a été renforcée par la présence de l’une des stalagmites les plus renommées de l’histoire de la géologie : “la Vierge à l’enfant”. La silhouette de cette sublime concrétion naturelle, née du travail de l’eau et de la roche, est aujourd’hui un symbole choyé et admiré par tous.

Informations pratiques
Lieu : Grotte des Demoiselles, 34190 Saint-Bauzille-de-Putois.
Tarifs : 13,50 € par adulte, 11,50 € pour les jeunes de 13 à 17 ans, 9,50 € pour les enfants de 4 à 12 ans et gratuit pour les enfants de moins de 4 ans.
Billetterie en ligne : www.demoiselles.com.

La grotte de Clamouse
Nichés tout près du Pont du Diable, dans les gorges de l’Hérault, près de Saint-Guilhem-le-Désert, les paysages souterrains de la grotte de Clamouse tirent leur nom du bruit (la clameur) généré par sa rivière souterraine lorsqu’elle est en crue. Fréquentée depuis le néolithique, elle fut redécouverte en 1945 par des spéléologues montpelliérains, après l’assèchement des cavités. Depuis 1967, le public est invité à la parcourir. L’invitation n’est pas restée sous silence puisque plus de 3 millions de visiteurs ont d’ores et déjà sillonné ses galeries.

Un patrimoine naturel exceptionnel
Classée par le ministère de l’Écologie, ainsi que par le Patrimoine mondial de l’Unesco, la grotte de Clamouse est réputée en raison de la richesse de ses concrétions. Les visites guidées classiques permettent d’approcher les éléments les plus précieux de ce monde souterrain : orgues, fistuleuses, draperies, fleurs de calcite, cristaux d’aragonite et excentriques… Remarquablement soulignées par un jeu de lumière, ces sculptures naturelles donnent matière à rêver. Prenez le temps de vous aventurer au sein de la “cathédrale” et de “la salle à manger”, vous serez subjugué par le travail de l’eau et de la terre.

Faire le plein d’adrénaline
Proposé en alternative à la visite guidée classique, le Spéléopark de la grotte de Clamouse possède deux niveaux afin de faciliter l’accès au plus grand nombre. Ludique, le parcours “Émotion” convient parfaitement aux familles (à partir de 8 ans), alors que le parcours “Grand frisson” est réservé aux aventuriers les plus sportifs (à partir de 12 ans). Les deux difficultés sont ponctuées d’ateliers divers, tels que des ponts de singes et des tyroliennes, qui permettent de se dépasser tout en admirant la vue. Tout au long des parcours, un guide fournit des explications géologiques et didactiques sur les lieux.
Les animateurs proposent également un ‘escape game’ afin de pousser l’immersion à son maximum. Les deux versions, familiale et sensations fortes, exigent des aventuriers qu’ils usent de leur logique pour répondre aux énigmes et tenter d’accéder au trésor de la grotte. 

Informations pratiques
Lieu : Grotte de Clamouse – Route de Saint-Guilhem-le-Désert – RD4 – 34150 Saint-Jean-de-Fos.
Horaires : en été, la grotte est accessible tous les jours, en continu, de 10h00 à 17h30.
Tarifs : 14,40 € par adulte, 12,40 € en tarif réduit (jeunes à partir de 13 ans, étudiants, demandeurs d’emploi), 7,80 € pour les enfants de 3 à 12 ans, gratuit pour les moins de 3 ans. Spéléopark à partir de 32 €. La billetterie en ligne donne accès à un tarif préférentiel, rendez-vous sur www.clamouse.com/fr/billetterie.

© Arthur Lansonneur

La grotte de Labeil
C’est dans l’impressionnant cirque de Labeil, aux portes de l’Aveyron, que la grotte et sa rivière souterraine accueillent aujourd’hui les « explorateurs ».

Dans les profondeurs de l’histoire 
Cachée dans les contreforts du Causse du Larzac, au cœur du cirque dolomitique de Labeil, cette grotte mystérieuse a accueilli ses premiers visiteurs il y a plus de 5 000 ans. Attirés par sa rivière souterraine, dont on ignore encore aujourd’hui l’origine, ses occupants de la première heure ont laissé derrière eux quelques traces de leur présence : sépultures, parures, céramiques… Découverts dans les années 1960 lors d’une campagne de fouilles, ces objets ont permis de révéler l’attraction ancestrale des hommes pour cette superbe cavité parée de cristaux. 
Pourtant, avant d’être un arrêt touristique de renom, la grotte a longtemps servi à une activité tout à fait surprenante… En effet, elle fut longtemps utilisée comme cave à roquefort !

Paré pour l’aventure 
De nos jours, l’aventure débute encore par le passage au sein de l’ancienne cave. Elle s’ouvre sur la rivière souterraine qui a fait la réputation de la cavité. Ce spectacle insolite donne lieu à une balade hors du temps, rythmée par le clapotis de l’eau et les reflets du cours d’eau sur les concrétions minérales de la grotte. En suivant le chemin et les explications du guide, les visiteurs découvrent un réseau cristallisé rarement observé, composé de cristaux aux couleurs étonnantes et d’une impressionnante réserve de sédiments (basaltes de l’Escandorgue, sables dolomitiques…). 
Fait rare, la grotte aménagée sert de décor à une aventure ‘hors piste’, intitulée ‘safari familial’, qui convient aux grands et aux petits spéléologues. Équipés d’une lampe frontale et d’une carte, ils peuvent parcourir les galeries de la grotte et contempler ses merveilles avec davantage de liberté et sans artifice.

Informations pratiques
Lieu : Grotte de Labeil – Hameau Labeil – D151 – 34520 Lauroux.
Site Internet : www.grotte-de-labeil.com.
Horaires pour la saison 2022 : les visites guidées sont organisées tous les jours à 11 h, 14 h, 15 h, 16 h et 17 h.
Tarifs : visite guidée : 11,60 € par adulte, 6,90 € pour les enfants de 3 à 12 ans et 10,90 € pour les étudiants / Safari familial” : 23,40 € par adulte, 17,80 € pour les enfants de 5 à 12 ans et 20€ pour les étudiants.

Les grottes de la Devèze
C’est dans le discret village de Courniou, au cœur du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, que les grottes de la Devèze accueillent les amateurs d’aventures souterraines. Renommée pour la splendeur de ses stalactites et stalagmites, colonnes, draperies, fleurs d’aragonite, fistuleuses… et pour sa fameuse salle des Bijoux, la cavité a gagné le surnom de “Palais de la fileuse de verre”, un clin d’œil à la finesse du travail de l’eau et du temps.

Un trésor bien timide
Découverte en 1886 par des ouvriers de la ligne de chemin de fer Mazamet-Bédarieux, la cavité a rapidement attiré les plus grands spéléologues de l’époque : Édouard Alfred Martel, Georges Milhaud, Robert de Joly… Impressionnés par la richesse de ses galeries et les rares concrétions qu’elles renferment, les experts des profondeurs n’ont eu de cesse de la sillonner, découvrant années après années de nouvelles “salles” spectaculaires. L’ouverture au public, en 1933, n’a jamais ralenti le travail des spéléologues. De nos jours, ils parcourent encore les galeries des grottes de la Devèze à la recherche d’autres trésors.

Un palais aux couleurs éclatantes
Dans la grotte de “la Fileuse de verre”, l’eau a travaillé la roche avec force et précision. Avec les siècles, cet ouvrage a donné naissance à d’impressionnantes concrétions : stalactites, cascade pétrifiée, draperies, fistuleuses, fleurs d’aragonite… Elles reposent sur 3 niveaux, l’un réservé aux spéléologues et les deux autres accessibles au public. Résultat, les visiteurs peuvent sillonner ses galeries durant près d’une heure et traverser 7 salles qui renferment des concrétions colorées et excentriques. 
Pour découvrir la nature de ces sculptures naturelles, ainsi que la faune, vivante ou disparue, qui leur tient compagnie, un espace de découverte est accessible à la sortie de la grotte. L’exposition et le film 3D proposés offrent une véritable initiation à la spéléologie scientifique.

Informations pratiques 
Lieu : Grottes de la Devèze – esplanade de la Gare – 34220 Courniou.
Horaires : en juillet et août, des visites sont organisées toutes les 30 minutes de 11h à 18h.
Tarifs : 9,50 € par adulte, 6 € pour les enfants de 6 à 12 ans, gratuit pour les moins de 6 ans.
Réservations par téléphone au 04 67 97 03 24 ou par mail à grottedeladeveze@orange.fr.

Par Virginie Moreau et Louise Brahiti (pour Hérault Juridique & Economique et RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com)


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Il fait le buzz, car on l’associe au château de Poudlard dans Harry Potter ou encore à celui de DownTown Abbey. Rocher Portail est considéré comme l’un des plus beaux châteaux de Bretagne. Sa discrète notoriété ne fait que croitre depuis que le jeune propriétaire Manuel Roussel a décidé de l’ouvrir au public il y a 5 ans, et d’y organiser prochainement une école de sorcellerie avec diners ensorcelés… ouverts au moldus bien sûr !

Nous commencerons la visite par la grange, une fois n’est pas coutume, puisque c’est ce qui fait actuellement la notoriété de Rocher Portail. Transformée en espace réceptif (après 1 million d’euros d’investissement et une rénovation de grande qualité), son charme désuet attire chaque samedi des mariages de standing.
Mais cet automne, aux vacances, cette grande salle sera le théâtre d’une toute autre féérie : l’ouverture de l’école des sorciers, avec capes et balais volants, et grandes tablées pour des diners en présence de professeurs de magie. Tout pour plaire aux inconditionnels de la saga Harry Potter ! Même si, pour cause de droits protégés par Warner Bros, chaque référence au best-seller doit se volatiliser.
Ainsi, comme au château de Cheverny qui s’est associé à l’image de Tintin pour faire venir les curieux, Rocher Portail pourrait bénéficier de cette carte grand public. Mais c’est bien le domaine dans son ensemble qui mérite toutes les attentions des visiteurs, par l’élégance sobre des lieux, la richesse de ses intérieurs, ses jardins et potagers, et son histoire originale.

©StudioCarlito_7Jours

400 ans d’histoire… d’hommes d’affaires !
Cet édifice s’est élevé à partir de 1596, selon les désirs de Gilles Ruellan, un modeste breton devenu grand homme d’affaires et conseiller privé à la cour, auprès du roi Henry IV, de la reine Marie de Médicis et du Cardinal de Richelieu. « Gilles Ruellan est un homme étonnant,  il officie d’abord dans le commerce de toiles pour les voiles de navire, dans ce secteur de Fougères et Saint-Malo», indique Manuel Roussel.  « Cet homme a le sens des affaires, il devient -pour le compte de la monarchie- le collecteur de « billot » en Bretagne, relevant les taxes sur les barriques de cidre, vin, bière… Une charge lucrative ! »  Doué en affaires et en politique, car pendant les guerres de religion entre les protestants et les catholiques, il finance tantôt du côté de la Ligue, tantôt du côté du roi. Il amasse rapidement fortune, acquiert plusieurs domaines et fait édifier de nobles demeures dont le château de Rocher Portail.

Manuel Roussel, propriétaire de Rocher Portail depuis 2017. ©StudioCarlito_7Jours

Ce domaine sera légué à la famille Farcy au 17e siècle, une famille très puissante de l’Ouest de la France. En 1866 la famille De Boutray acquiert le domaine, «Alexandre De Boutray y fait des travaux de rénovation par Jobbé-Duval dans un souci de conservation». C’est ainsi que l’édifice gardera son identité caractéristique des constructions du 17e au fil des siècles.

Passage secret et tapisseries uniques
Manuel Roussel est un enfant pays, qui rêvait d’acquérir ce château toujours habité et fermé au public, pour l’ouvrir à tous. 30 ans plus tard, ce vœu s’est exaucé. En 2017 il devient propriétaire de ce domaine de 60 hectares où trône le Château du Rocher Portail, y découvre du mobilier transmis de génération en génération, une série de tapisseries murales du 17e siècle, des salles richement décorées de polychromies au plafond, un passage secret qui servit au Marquis de la Rouerie (grand chef de la chouannerie bretonne lors de la période révolutionnaire), des lettres et correspondances avec la cour du Roi, un poème de Victor Hugo datant de 1838… « On va de découverte en découverte ! »  indique-t-il encore émerveillé.

 

©StudioCarlito_7Jours

De chaque recoin rejaillit une histoire. « Le château a accueilli 120 collégiens de Saint-Malo pendant la 2de guerre, ils ont vécu ici pendant 3 ans, sous le regard du colonel allemand Von Aulock. »
Quant à ce surnom de Downtown Abbey français, en référence à la série anglaise sur la vie des domestiques au XIXe siècle, « c’est parce qu’ont été conservées l’ensemble des chambres des 35 domestiques dans leur état d’origine, dans les combles. »
De multiples trésors qui valent de nombreuses reconnaissances, comme ces 2 étoiles au Guide vert Michelin des monuments, et le prix Villandry pour les jardins conformes aux aménagements originaux du XVIIe siècle.
En 2020,  il fait partie des quelques propriétaires-gestionnaires de monuments historiques familiaux qui s’unissent au sein du réseau « Les Audacieux du Patrimoine », développant des activités économiques durables, respectueuses de l’histoire, de l’identité des lieux et de l’environnement. 

Informations pratiques :
Château Le Rocher portail
Visites de 14h à 18h, sauf le samedi.
Jeux, animations, exposition.
Visites nocturnes les mercredis soir d’été (du 27 juillet au 17 août) à la lueur des bougies, dans une ambiance théâtrale et musicale, puis feu d’artifice.

Par Laora Maudieu, du magazine 7Jours en Bretagne pour ResoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Avec l’été c’est le retour de la rubrique ‘Un été en France’. Chaque semaine, nos confrères de Réso Hebdo Eco nous ferons découvrir un territoire de France. Pour débuter cette rubrique, c’est l’Echo Girondins qui s’y colle.
Entre paysages nature, monuments historiques, nouveautés ou encore événements, le territoire médocain s’adresse à tous et va cartonner cette année plus que jamais.

« L’année 2022 s’annonce extraordinaire ». Laurent Peyrondet, président de l’Office de Tourisme Médoc Atlantique et maire de Lacanau, prévoit une saison estivale riche en affluence touristique et en nouveautés dans ce territoire girondin emblématique qui allie terre et mer. Cette destination iodée au goût de l’Atlantique étonne par ses mille visages. D’un paysage à l’autre, le Médoc propose aux touristes une multitude d’atmosphères et d’infrastructures : le plus grand lac naturel d’eau douce de France, 400 km de pistes cyclables, 124 km de plages sauvages, le phare de Cordouan mais aussi des sports nautiques…

Afin de pouvoir profiter de ce territoire riche en nature durablement, le maire de Lacanau voudrait privilégier le tourisme vert. « Il faut qu’on soit prudent pour protéger ce cadre », développe Laurent Peyrondet.

Choisir sa plage en fonction de sa fréquentation
« Après deux ans de Covid, le moment est venu de découvrir de nouvelles choses ». Laurent Peyrondet et Nicolas Jabaudon, directeur de l’Office de Tourisme, ont mis en place, avec leurs partenaires, des nouveautés variés afin de ravir tous types de vacanciers. Le 1er juillet, une nouvelle application concernant la densité des plages sera disponible. Elle permettra de choisir sa plage en fonction de la fréquentation et de la circulation. Les informations seront calculées avec des capteurs au travers du taux de remplissages des parkings.
Le Lacanau Pro, compétition emblématique de surf, reviendra par ailleurs pour sa 41ème édition à Lacanau, du 15 au 21 août.

Un mini-golf des vins à Montalivet
Pour amuser les petits comme les grands, Patrice Laujac a créé en 2021 un nouveau concept : le Mini-Golf des Vins de chez Grapouille. Le principe : un parcours immersif en 18 trous sur le processus de fabrication du vin. Il se réalise aux côtés de la mascotte “Grapouille”, une grappe de raisin, qui raconte l’élaboration du vin de sa naissance à sa dégustation. Tout au long du parcours, des énigmes seront à résoudre avec à la clé des surprises pour les plus jeunes, et une dégustation pour les grands qui le souhaitent. Patrice Laujac est ainsi partenaire avec plus de 15 châteaux des alentours. Il indique que pour quatre personnes, il faut prévoir une durée de deux heures. Cette activité originale se trouve à Montalivet. Son créateur a d’ailleurs reçu le trophée de l’accueil 2021 par la CCI Bordeaux Gironde.

Soulac-sur-Mer-©Jean-Emmanuel Jay

Les piscines de Soulac
Au nord de Soulac-sur-Mer, des piscines dites “naturelles” offrent un peu de magie aux visiteurs. Elles n’ont, en réalité, rien de naturel si ce n’est l’eau de mer qui y reste à marée basse. Avec l’érosion marine, l’écosystème était fragilisé. Ainsi, des travaux d’enrochements ont été effectués au début du XXe siècle entre la pointe du Médoc et Soulac-sur-Mer afin de protéger cette dernière de l’avancée des eaux. Le résultat : les fortes vagues de l’océan se cassent sur les digues formant des casiers, ou bacs, mélangeant du sable et de l’eau très calme et plutôt chaude. Une attraction toujours aussi insolite pour le grand public.

Lacanau : la nature au premier plan
Même si la mer avance d’années en années, Lacanau a le charme des stations balnéaires qui ont malgré tout préservé nature et environnement. La commune offre ainsi 16 kilomètres de plage de sable fin, mais compte aussi sur un tourisme plus sauvage avec sa réserve naturelle protégée et un lac aménagé. La Réserve Naturelle de l’Étang de Cousseau compte parmi les sites naturels de Lacanau. Créée en 1976, cette réserve associe des paysages de dunes anciennes, de zones humides et de boisements antérieurs aux plantations du XIXe siècle et héberge aussi de nombreuses espèces d’oiseaux. Elle s’étend sur 900 hectares cachés derrière le cordon dunaire et la forêt de Lacanau. Des visites sont proposées toute l’année afin de découvrir l’évolution de la faune et la flore de cet environnement. 
Nouveauté 2022 : un cinéma se tiendra en plein-air les 7 et 26 août. 

Villa Soulac – © Médoc Atlantique

Le Verdon : destination iodée
“Ma terre vient de la mer” : c’est la devise de la commune du Verdon-sur-Mer. Cette dernière fait référence aux eaux de l’Estuaire et de l’océan qui se mêlent. La présence de trois phares et de quatre ports témoigne de ce lien. Les visiteurs pourront découvrir le Port Bloc, d’où partent les bacs pour la traversée “Le Verdon-Royan”. Mais le Verdon est aussi connu pour son port de commerce et d’escale de paquebots. Le vieux Port aux Huîtres est, quant à lui, situé au cœur du village. C’est un ancien port ostréicole pittoresque avec en été des guinguettes et cabanes d’artistes. Port Médoc, port de plaisance moderne et écologique d’où l’on peut partir en promenade en mer ou bien sur l’estuaire, est aussi un point de départ des visites du Phare de Cordouan. Côté Phare : le Phare de Grave est caractérisé par sa tour carrée blanche et ses chaînes d’angle noire. Il possède au sommet une table d’orientation qui permet d’observer les monuments et espaces naturels des alentours. Il dispose également d’un musée. Le Phare Saint-Nicolas, situé sur la dune de la Claire, permet la navigation à l’entrée de la Gironde.

Pratique
Plus d’infos : https://www.medoc-atlantique.com

Pour répondre au mieux aux demandes des vacanciers, trois numéros de téléphone sont à disposition. 

Par Marie-Amélie Husson et Vincent Rousset (Echos Judiciaires Girondins pour ResoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com)


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO dans la catégorie “Paysage culturel évolutif vivant”, l’Avenue de Champagne d’Epernay offre chaque année de plus en plus de (bonnes) raisons de s’y rendre.

Successivement baptisée Boulevard des Folies (architecturales) puis Rue du Commerce l’Avenue de Champagne est aujourd’hui la voie la plus prestigieuse de la ville d’Epernay, Capitale du Champagne. Sous son kilomètre de voie pavée, rénovée entre 2006 et 2008, s’étendent 110 km de caves où sommeillent et s’affinent plus de 200 millions de bouteilles du précieux nectar effervescent. De quoi faire d’elle l’Avenue la plus riche du monde, par son sous-sol !

La statue de Dom Pérignon, considéré comme l’inventeur de la vinification des vins effervescents. L’œuvre du sculpteur rémois Chavalliaud est visible dans la cour du Champagne Moët & Chandon, dès l’entrée de l’Avenue. © Benjamin Busson

Un peu d’histoire…
Dès la fin du XVIIème siècle, les premières caves ont été creusées dans la craie, sous cette avenue. Un siècle plus tard, la plupart des pionniers viendront s’y installer. La première Maison de champagne d’Epernay est fondée en 1729 par un certain Nicolas Ruinart, marchand drapier, qui tente l’expérience de la production des vins mousseux. C’est en 1743 que le premier livre de comptes de la Maison de Champagne Moët & Chandon est ouvert. Les Maisons de champagne ont alors, au cours des siècles suivants, installé leurs bâtiments d’exploitation sur cette avenue, dans un premier temps en raison de la présence de la craie dans le sous-sol permettant de creuser de grandes surfaces de caves sur plusieurs niveaux. La craie constitue en effet le sous-sol idéal des vignobles, permet de creuser les caves et assure la température et l’humidité constantes nécessaires à la vinification. La durée de stockage des bouteilles de champagne en cave est de 2 à 3 ans pour les cuvées courantes, 4 à 5 ans pour les millésimes, voire 6 ans et plus pour les cuvées spéciales.
« Historiquement, les bâtiments techniques se sont implantés du côté sud de l’avenue, là où il était possible de creuser dans la craie. Le côté nord était quant à lui plutôt réservé aux folies architecturales, avec les hôtels particuliers que l’on retrouve encore aujourd’hui comme l’Hôtel de ville, le Château Perrier, la Maison Belle époque », souligne Hubert de Billy, directeur commercial et relations publiques du Champagne Pol Roger et président du Comité de l’Avenue de Champagne.

De plus en plus de Maisons et de producteurs proposent des expériences gustatives, des accords mets-vins et ouvrent des boutiques dans l’Avenue. © Benjamin Busson

Le passage de la route de Paris à Strasbourg et la voie ferrée à quelques pas de l’avenue contribueront également à faciliter les expéditions et donc l’essor du commerce des Maisons. Pour l’anecdote, les caves du Champagne Mercier sont si larges que la marque Renault y a organisé une course de voitures à l’occasion de la création de la 4 CV en 1950.

Prestige des Maisons
Année après année, les Maisons de champagne ont édifié, de part et d’autre de cette avenue devenue emblématique, leurs sièges et parfois leurs sites de production de Champagne. « Le champagne est un vin de marque car il est le seul vin à avoir été créé par des commerçants et non pas par des vignerons », rappelle Hubert de Billy. « Cette notion d’image de marque, c’est d’ailleurs la grande différence entre le champagne et les autres vignobles : la création des marques, c’est du commerce. Et l’avenue de champagne est la vitrine de ces marques ». Moët & Chandon, Perrier-Jouët, Boizel, de Venoge, Demoiselle-Vranken, Pol Roger, Mercier, De Castellane, Comtesse Lafond, Esterlin pour ne citer que les plus grandes Maisons ou coopératives, sont encore présents sur cette voie historique. Si certaines ont dû déménager leurs sites de production ou en créer d’autres à quelques kilomètres de la ville pour faire face à leur insolente croissance rencontrée au cours des dernières décennies, toutes ont choisi de rester présentes sur l’Avenue, symbole de leur attachement à la Capitale du Champagne. Mieux encore, depuis la réfection totale de la voirie par la Ville en 2008, le site a rencontré un regain d’attractivité. Autrefois réservée aux grandes Maisons, l’avenue est aujourd’hui de plus en plus prisée d’autres acteurs du champagne. C’est ainsi que le Syndicat Général des Vignerons y a installé son siège dans l’avenue fraîchement rénovée, suivi dans la foulée par d’autres maisons familiales (A. Bergère, Leclerc-Briant, Collard-Picard, Michel Gonet, Elodie D, Richard Janisson, Patrick Boivin, Vincent Testulat…). « L’Avenue de Champagne a longtemps été le royaume du Négoce. Elle s’est démocratisée depuis qu’elle a été refaite et elle s’est ouverte au vignoble pour le plus grand bien de tous et d’Epernay en particulier », estime le président du Comité de l’Avenue de Champagne.

La Maison Perrier-Jouët a ouvert un en 2021 un bar à champagne dans son Cellier Belle Epoque. Un décor unique, entouré d’œuvres d’art et destiné à l’initiation à la dégustation. © Benjamin Busson

Classement à l’UNESCO
Visites de caves, dégustations, bars à champagne, boutiques… grâce à la création de plus ne plus de prestations au cours de la dernière décennie, l’Avenue est en effet devenue un rendez-vous très prisé des touristes, des amateurs de vin et des gastronomes à la recherche d’une expérience authentique au cœur même de la Champagne.
Chaque année, ce sont d’ailleurs plus de 450 000 personnes venues du monde entier qui visitent Epernay et sa célèbre Avenue.
Depuis 1998, elle accueille à la mi-décembre, la manifestation Habits de Lumière, organisée conjointement entre la Ville et le Comité. Un week-end de festivités, défilés, spectacles, sons et lumières, animations, gastronomie, qui a rassemblé 55 000 personnes pour sa dernière édition organisée en 2019, Covid oblige.
Reconnue « Site Remarquable du Goût » depuis 1994, l’Avenue a été élevée au rang de patrimoine national. Et depuis juillet 2015, le bien « Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO dans la catégorie “Paysage culturel évolutif vivant”. L’Avenue de Champagne fait partie des trois sites parmi les plus représentatifs des espaces et du travail de production, d’élaboration et de commercialisation du vin de Champagne. Culturelle, évolutive et vivante, l’Avenue de Champagne ne l’a jamais été autant qu’aujourd’hui…

Par Benjamin Busson – Petites Affiches Matot Braine pour ResoHebdoEco

Implanté à quelques mètres de l’Avenue seulement, le Ballon captif permet de découvrir, à 150 mètres d’altitude, une vue panoramique à 360° sur Epernay mais aussi la Montagne de Reims, la Vallée de la Marne et la Côte des Blancs. © Benjamin Busson

Liens utiles : Office de tourisme d’Epernay et de sa région www.ot-epernay.fr
Ballon captif : www.ballon-epernay.com


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Après plus de huit ans de combat face à face, Gaulois et Romains ont déposé les armes. Depuis le mercredi 9 décembre 2020, la fameuse galerie des combats qui surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente n’est plus. Cet été, le premier étage du MuséoParc Alésia a accueilli une nouvelle scénographie estimée à trois M€ hors taxes.

C’était le mercredi 9 décembre de l’an 2020, un combat titanesque se jouait pour la dernière fois au premier étage du MuséoParc Alésia sur les terres d’Alise-Sainte-Reine, en Côte-d’Or. Des colosses de plus de trois mètres figés dans des grimaces plus belliqueuses les uns que les autres se voyaient inexorablement choir de leur piédestal, attaqués par d’improbables soldats lilliputiens dépourvus de toutes armures. Ces envahisseurs qui mettaient ainsi fin à l’affrontement de guerriers romains et gaulois, pétrifiés depuis plus de huit ans dans un simulacre, criant de réalisme, d’un épisode parmi les plus célèbres de La guerre des Gaules, n’étaient autres que les maîtres des lieux : les équipes du MuseoParc Alésia, sous la direction de Michel Rouger. Créée en 2012, la fameuse galerie des combats, était emblématique du site : elle surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente. La rencontre avec ces statues géantes permettait de saisir d’un coup la force de l’affrontement, tout en apportant beaucoup d’informations sur les équipements au combat.

Démontage Galerie Combats – Copyright : MPAlesiaSPitoizet31

Aujourd’hui, une page se tourne, les imposantes icônes entrent dans une phase de repos, bien méritée. Un nouveau chapitre de l’histoire de ce lieu qui vit Vercingétorix s’y réfugier et tenir le siège des armées romaines conduites par Jules César, s’écrit, avec la mise en place d’une nouvelle scénographie qui a été dévoilée au public en juin. « Les attentes du public ont changé, la médiation culturelle a évolué vers toujours plus d’accessibilité, plus interactivité, plus d’expériences ludiques et plus de proximité avec les visiteurs. L’envie de découvrir les collections trouvées sur le site se faisaient également sentir… Relever le défi du renouveau ne nous fait pas peur, partant du postulat que si on ne peut pas refaire l’histoire, on peut renouveler la manière d’en parler au public », affirme Michel Rouger, directeur du MuséoParc.

soldatskinect – Agence Clemence Farrell

« Alésia est un lieu de fouilles depuis plus d’un siècle. Avec l’Archéologie en fil rouge, tout l’enjeu du projet de nouvelle scénographie est de mettre en regard les collections et la très longue période d’occupation humaine du site (du Néolithique à nos jours). Gardant une part importante pour la période du siège, cette nouvelle présentation permet de comprendre pourquoi Vercingétorix se réfugie à Alésia, quel peuple gaulois est installé sur le mont Auxois à son arrivée, que devient Alésia après le siège de César… Cette scénographie valorise en particulier les collections et présente un florilège d’objets gallo-romains de l’agglomération, permettant de faire un pont avec les vestiges visibles sur le site », développe Patricia Janeux, attachée de conservation au conseil départemental de la Côte-d’Or.

Immersif et interactif
Le nouveau parcours permanent propose une véritable immersion à la fois au cœur du siège d’Alésia mais aussi dans la ville gallo-romaine qui s’y est développée. Pour se faire, l’exposition consacre une part belle aux collections trouvées sur le site (près de 600 pièces), jamais exposées jusqu’ici ! Devant la richesse archéologique des lieux, le choix des objets à exposer est cornélien. « D’où la mise en place d’une présentation modulable et amovible afin de pouvoir présenter plusieurs trésors au fil des années. Et pour débuter, ce sont les fouilles récentes qui seront dévoilées en priorité », complète Patricia Janeux. Ce nouveau volume se déploie en huit espaces contextualisés, sur 1.100 mètres carrés, au cœur du bâtiment circulaire de Bernard Tschumi. Sa conception a été confié à Clémence Farrell qui en signe la scénographie et la direction artistique, et à sa société de production Muséomaniac pour la partie audiovisuelle et multimédia. Une frise du temps interactive accompagne ainsi la déambulation. Ponctuant cette dernière, des niches abritent des bustes en réalité augmentée de César, de Vercingétorix et de Napoléon III (le premier à entreprendre des fouilles sur le site) qui commentent, chacun à leur manière, l’histoire d’Alésia. Le visiteur peut regarder mais aussi toucher : objets sonores, bac à fouille numérique, mur magique et autres manipulations virtuelles d’armes gauloises ou romaines pour se défouler dans des combats grandeur nature.

Démontage Galerie Combats. Copyright : MPAlesiaMRouger3

L’investissement pour ce chantier s’élève à trois millions d’euros HT, avec les frais d’études et la restauration des collections, dont 2,3 millions d’euros HT de travaux. Le conseil départemental de la Côte-d’Or pilote le dossier via une cellule de développement dédiée au site d’Alésia et a investi 1.086.663 euros HT. Le projet est co-financé par l’État à hauteur d’1,4 million d’euros et par la région Bourgogne Franche Comté à hauteur de 0,6 million d’euros.

Par Frédéric Chevalier, pour Réso Hebdo Éco.

Couloir du temps-gallo romain-Agence Clemence Farrell

Furie d’Alésia
Au MuséoParc d’Alésia l’aventure se vit également hors les murs avec un tout nouveau jeu d’aventure en plein air de type escape game, immersif et numérique à l’esprit punk antique. Vous arpentez les vestiges de la ville gallo-romaine afin de découvrir un secret datant de plus de 2.000 ans. Grâce à une tablette tactile, vous allez devoir résoudre les énigmes étape par étape dans un temps limité de 90 minutes. Ce jeu n’est pas restreint à une salle fermée mais propose plutôt le site d’Alésia comme un environnement de jeu singulier en plein air.Vous pourrez accomplir votre mission grâce au maître de jeu virtuel (le Pr. Stokowski et son intelligence artificielle M.A.T.E.R.) qui vous guidera durant l’expérience.
Cette expérience a été conçue à partir d’une histoire fictive qui ne relate en aucun cas les faits historiques qui se sont passés à Alésia. À partir de 14 ans. Réservation obligatoire. Tarif : 5 euros. Pour participer vous devez vous munir d’un billet d’entrée au MuséoParc Alésia. Achat en ligne sur alesia.com/billetterie ou à l’entrée du site : 1 route des Trois Ormeaux, 21150 Alise-Sainte-Reine. Tél. 03.80.96.96.23
Tarifs : adulte +16 ans : 10 euros, junior 7-16 ans : 6 euros, gratuit pour les moins de 7 ans.


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

Plus ancienne appellation d’origine contrôlée de la planète, Châteauneuf-du-Pape est avant tout mondialement connue pour la renommée de ses vins. Pour autant, ce village d’à peine plus de 2 000 habitants regorge de trésors pour qui sait les chercher. Niché sur sa colline, Châteauneuf-du-Pape s’échappe même parfois de sa Provence pour prendre des airs de Toscane.

Entre des rouges puissants et des blancs souvent trop méconnus, Châteauneuf-du-Pape est avant tout la première AOC (Appellation d’origine contrôlée) à voir le jour dans le monde en 1923, sous l’impulsion du baron Le Roy de Boiseaumarié. Une reconnaissance mondiale qui perdure encore aujourd’hui puisque l’élaboration de ses vins est inscrite depuis 2019 par le ministère de la Culture à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France de l’Unesco. Cependant Châteauneuf ce n’est pas que du vin produit au milieu des galets.

Des paysages entrés dans l’Histoire
Les papes d’Avignon, situés à deux pas, ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils établissent leur résidence d’été sur la colline dominant le village. Sous le règne du pape Jean XXII l’endroit devient même la résidence privilégiée de la Papauté. Ce dernier fait construire sur les hauteurs une forteresse imposante, donnant ainsi son nom au village. De l’esplanade de ce château pontifical, aujourd’hui en ruine suite aux différents pillages, incendies et destructions des siècles passés, le visiteur peut découvrir un panorama somptueux qui dévoile toute la région, des Alpes au mont Ventoux. Entourée d’une mer de vigne, Châteauneuf-du-Pape prend alors des allures de village toscan.
Ici chaque pierre est chargée d’histoire. Le village révèle des trésors du patrimoine, comme la tour de l’Hers (XIIe), l’église romane Notre-Dame-de-l’Assomption (XIIe), la chapelle Saint-Théodorit (XVIe)… Pour autant Châteauneuf n’a pas attendu le Moyen Âge pour exister. Plus d’un siècle avant notre ère, sur le plateau du Lampourdier, l’empire Romain connaîtra l’une de ses pires défaites face à 400 000 ‘barbares’ lors de la bataille d’Arausio.

Avec la reprise de l’Hostellerie des Fines Roches (photo) et l’obtention d’une étoile Michelin pour la Mère Germaine l’offre gastronomique s’étoffe fortement dans le village. © Les Fines Roches – Cyril Comtat

De la culture de la vigne à celle de l’esprit
Châteauneuf-du-Pape se décline aussi, tout au long de l’année, en rencontres et évènements festifs, gourmands et culturels. Le village fût ainsi le premier à recevoir, avec un succès jamais démenti depuis 2015, des spectacles ‘délocalisés’ du festival Off d’Avignon.
Même si la traditionnelle fête médiévale de la Véraison a été mise entre parenthèses en raison du Covid, Châteauneuf vient aussi d’accueillir tout récemment son premier festival de la BD ainsi que la 4e édition des nocturnes littéraires.
Quand le vin est là, la gastronomie n’est jamais très loin. Classé ‘Site remarquable du goût’ depuis 2006, le village vient d’accueillir la première édition du marché gastronomique regroupant les produits du patrimoine culinaire français des 71 sites remarquables du goût labellisés dans l’Hexagone.
Mais surtout, l’arrivée d’une nouvelle équipe à ‘La Mère Germaine’ a redonné de la vigueur à la gastronomie locale. Une dynamique récompensée par l’obtention d’une étoile Michelin par cette institution ayant vu le jour en 1922. Idem à deux pas du château, où c’est une nouvelle direction, qui impulse un nouveau souffle à l’Hostellerie des Fines Roches. Des chambres en plein milieu des vignes côté cour, en attendant un macaron côté cuisine ? De quoi stimuler l’offre de restauration du village, pleinement optimisée par un urbanisme volontaire afin de multiplier les espaces de vies dans la commune.
Châteauneuf-du-Pape c’est aussi du sirop et du chocolat. D’un côté, la Distillerie Blachère avec son produit phare : le ‘Pac’, un sirop au citron, sans colorant, 100 % naturel, devenu une institution en Provence. De l’autre, la chocolaterie Castelain qui propose une gamme gourmande depuis bientôt 30 ans maintenant, également des ateliers pour toute la famille ainsi que toutes sortes d’animations.

Pays de vigne, Châteauneuf est aussi la patrie d’une autre boisson emblématique de la Provence : le Pac. Un sirop au citron, sans colorant, 100 % naturel, devenu une institution locale et que les fans, tels les nains de jardins d’Amélie Poulain, s’amusent à photographier de par le monde. © DR

Un p’tit vélo dans la tête
Conscient de la qualité de ses paysages, le village propose de nombreuses balades à travers les vignes, permettant aux visiteurs à pied ou à vélo d’inscrire la culture de la vigne dans le paysage et l’histoire qui l’entoure. C’est pour cela que Châteauneuf-du-Pape ambitionne de devenir un ‘spot’ de la ViaRhôna, la véloute longeant le Rhône entre le lac Léman et la Méditerranée. Le tout en privilégiant le respect de la nature autant que celui du patrimoine.

Avec l’achèvement de la ViaRhôna Châteauneuf-du-Pape entend devenir un ‘spot’ majeur de cette véloute longeant le Rhône entre le lac Léman et la Méditerranée. © DR

Enigme dans la ville
Pour visiter Châteauneuf-du-Pape en famille, l’office de tourisme propose ‘Intrigue dans la ville’ sorte de Cluedo grandeur nature, pour découvrir autrement le village. Une enquête à mener, des énigmes à résoudre afin de démasquer le coupable. Munis de votre kit qui contient un ordre de mission, une liste de suspects, le plan du village, une boussole, un livret, un crayon, divers accessoires, partez à la recherche d’indices qui vous permettront de résoudre l’énigme.
Découvrir Châteauneuf-du-Pape et ses environs. Renseignements auprès de l’office de tourisme. https://www.chateauneuf-du-pape-tourisme.fr/. 04 90 83 71 08

Laurent Garcia, l’Echo du mardi, pour Réso hebdo éco


Gorges du Pont-du-Diable, un site très ‘Malin’

La cour d’honneur, le jardin, le potager, la roseraie et les fleurs sont en harmonie pour proposer le bonheur à la campagne. Alors qu’un nouveau tourisme est en train de naître, plus connecté à la nature, Gerberoy est un exemple isarien d’un dépaysement local où torchis à colombages et hourdis de briques se côtoient pour une balade pleine de charme… entourée de roses, la fleur emblématique du village.
Dès l’entrée du village, les couleurs et les odeurs prennent le pas et invitent les visiteurs à l’émerveillement. Paisible aujourd’hui, ce village ne le fut pas toujours… ses murs sont imprégnés de l’Histoire : sa situation stratégique – sur une butte à la frontière entre les anciens royaumes de France et d’Angleterre – fit de Gerberoy, un lieu de grands conflits.
Aujourd’hui, l’un des plus beaux villages de France accueille le Jardin des Ifs, le jardin de Delphine Higonnet, qui a ouvert la propriété familiale. Son sourire et sa sympathie son contagieux, elle ouvre avec cœur et sincérité sa maison, elle qui connaît par cœur l’Histoire de son village. «Quand on se promène, on voit les façades, là j’ouvre ma maison pour que l’on voit l’intérieur, mes parents l’ont acquise il y a 50 ans», confie-t-elle. 
Effectivement, se rendre au Jardins des Ifs, c’est replonger dans l’Histoire avec une maison aux murs en bois où l’odeur du parquet ancien imprègne l’atmosphère, qui est la demeure historique des gouverneurs du village. Mais ce n’est pas n’importe quel jardin : il est classé “Jardin remarquable”, c’est-à-dire qu’il comporte un intérêt culturel, esthétique, historique ou botanique car c’est le seul historique – nommée «d’utilité» à l’époque – qui a été conservé.

L’art topiaire
Le Jardin des Ifs est surtout l’empreinte de l’art topiaire (du latin ars topiaria, “art du paysage”). Ce dernier est reconnaissable car il consiste à tailler les arbres et arbustes de jardin dans un but décoratif pour former des haies, des massifs ou des sujets de formes très variées (géométriques, personnages, animaux, etc.). À Gerberoy, ce jardin est le dernier exemple conservé en France de l’art des jardins d’ornement de la Renaissance : il abrite une collection d’arbres monumentaux taillés depuis 400 ans selon les règles de l’art topiaire.
En déambulant, il est possible d’admirer particulièrement trois arbres classés dont l’if “Igloo” qui a reçu le prix de l’Arbre de l’année 2018. Les conifères, disposés selon un dessin classique et symétrique, sont la particularité de cette propriété. Reconnu par le patrimoine végétal, ainsi que les experts et historiens des jardins, le Jardin des Ifs est cité en exemple dans de nombreux ouvrages spécialisés et grand public, prisé dans l’antiquité Romaine puis à la Renaissance mais peu à peu disparu au XIXe siècle, laissant place à la mode du style paysager anglais privilégiant les formes libres. En bas de la rue, le jardin du peintre post-impressionniste Henri Sidaner (1862-1939) est tout aussi remarquable. La maison du peintre est encore là, habité par son petit-fils.

Le terroir à l’honneur
Du côté gastronomique, l’aventure des papilles est tout aussi dépaysante. Le restaurant Les Ifs propose (au déjeuner uniquement) une cuisine de bistronomie mettant à l’honneur les produits de la région pour un voyage gustatif local avec les fleurs, les aromates et les légumes du jardin. La carte du restaurant, élaborée par Delphine Higonnet et Gilles Lapalu, met également à l’honneur un fromage oublié de Picardie pourtant favori à la table de Louis XIV : le Rollot (portant le nom du village originaire de sa fabrication, dans la Somme), produit à 5 kilomètres de Gerberoy. Feuilleté au Rollot à la crème de champignons, ravioles au Rollot ou bouillon laboureur sont les recettes créatives du restaurant. Et parce qu’elle est engagée dans son territoire, Delphine Higonnet a ouvert, cette année, dans son salon une boutique d’artisans locaux… Soit une visite historique et locale à ne pas manquer !

Virginie Kubatko – La Gazette Oise pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com

Le jardin des ifs – 3, impasse du Vidamé – 60380 Gerberoy – 07 66 20 51 41. Ouvert du 9 mai au 30 octobre de 11h à 12h30/ de 14h à 18h (du mercredi au dimanche). Visite guidée du jardin possible sur réservation.

La roseraie : Gerberoy, le village des roses
Fleur emblématique de Gerberoy, la collection du jardin des ifs comporte plus de 300 rosiers anciens, modernes, botaniques. Dans le jardin à la française sont plantées des roses de couleur blanche et couleur orangée, rappelant celle des briques de la demeure historique où séjourna Henri IV en 1592.,Y figurent des roses de mémoire, de partage et d’amitié telles que «Rose de la Paix», «Rose of Picardy», «Rose Somme 2016» et la «Rose de Gerberoy».

https://www.echodumardi.com/tag/un-ete-en-france/page/3/   1/1