5 mai 2024 |

Ecrit par le 5 mai 2024

(vidéo) Châteauneuf-du-Pape : Les Fines Roches dans la dernière ligne droite ?

L’investisseur vauclusien Denis Duchêne vient d’avoir les honneurs du JT de France 3. Dans un reportage de notre consœur Frédérique Poret et notre confrère Mickael Flores, le nouveau propriétaire de l’hostellerie et restaurant des Fines Roches à Châteauneuf-du-Pape fait le point sur l’avancée de son projet en plein coeur du plus vieil AOC de France. 

Ainsi, après 3 mois de travaux et 1M€ d’investissement, l’établissement a fait peau neuve. Et malgré un contexte difficile, Denis Duchène espère ouvrir les Fines Roches le 9 avril prochain avec un service de restauration en chambre. 

Pour cela, il peut compter sur les 10 salariés, dont son chef cuisinier Hugo Loridan-Fombonne, qui ont été associé au capital. 

Une ouverture qui semble ravir Claude Avril, le maire de Châteauneuf-du-Pape qui voit là l’offre d’hébergement de sa commune augmenter de manière conséquente grâce à la capacité de 11 chambres de cet ancien château de marquis du XIXe siècle comprenant un restaurant gastronomique, une terrasse panoramique, une piscine ainsi que des espaces de séminaires de plus de 100m2, de réceptions pour une centaine de convives et de dégustation œnologique.

Reportage de notre consœur Frédérique Poret et notre confrère Mickael Flores, le nouveau propriétaire de l’hostellerie et restaurant des Fines Roches à Châteauneuf-du-Pape fait le point sur l’avancée de son projet en plein coeur du plus vieil AOC de France.

(vidéo) Châteauneuf-du-Pape : Les Fines Roches dans la dernière ligne droite ?

Malgré la crise que traversent actuellement les cinémas en raison de leur fermeture pour cause de Covid-19, le Vaucluse reste une terre de 7e art.

Le Vaucluse et ses paysages inspirent les cinéastes depuis plus d’un siècle. Dès 1910 était tournée ‘La passerelle tragique’ à l’Isle-sur-la-Sorgue, en 1918, Louis Feuillade réalisait un film muet, ‘Vendémiaire’ sur le Rhône. En 1936, Sacha Guitry filmait ‘Le roman d’un tricheur’ à Cavaillon, en 1937, Michèle Morgan et Jean Gabin étaient à Sarrians pour ‘Gueule d’Amour’ de Jean Grémillon. En 1958, c’est Louis Malle qui dirigeait Jeanne Moreau et Jean-Marc Bory dans ‘Les amants’ à Velleron. Et courant 1965, avec Anna Karina et Jean-Paul Belmondo Jean-Luc Godard s’installait à Bonpas pour ‘Pierrot le fou’… La liste est longue des chefs d’œuvre du 7ème art qui ont le Vaucluse pour décor*.

« Les tournages consolident les emplois. »

« Ce n’est sûrement pas un hasard si la Région Sud est la 2e de France pour le nombre de jours de tournage, que ce soient des courts et longs métrages, des clips, des documentaires ou des pubs » explique Anne-Cécile Celimon-Paul, chargée de mission développement Cinéma en Vaucluse pour le compte de la Commission du film Luberon-Vaucluse.

« Les tournages consolident les emplois, insiste Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre du ‘Plan cinéma & audiovisuel 2020-2022’. On dénombrait, en 2018, 6 730 jours de tournage, soit 18 par jour et nous avons 12 000m2 de plateaux de tournage, sans parler des décors naturels ou de la lumière à couper le souffle. »

De l’écriture à la post-production, les métiers du cinéma et de l’audiovisuel c’est toute une palette de talents : concepteur, scénariste, dialoguiste, constructeur de décor, peintre, costume, maquillage, coiffeur, lumière, cadrage, montage, effets numériques, graphisme, images de synthèse, son. La Commission du Film, basée à Carpentras propose des décors, des intermittents du spectacle et des techniciens aux réalisateurs qui ont un projet près de chez nous.

« Il y a eu 141 jours de tournage en Vaucluse en 2019. »

En 2019, il y a eu 141 jours de tournage en Vaucluse alors que 56 techniciens, 19 artistes et 42 figurants ont été recrutés pour 35 réalisations. En 2020, Covid oblige, deux mois ont sauté au printemps à cause du confinement, mais sur une dizaine de mois, une vingtaine de projets se sont réalisés, pour 90 jours de tournage, avec 38 artistes, 12 techniciens et une quinzaine de figurants. Parmi les réalisations récentes : ‘Les choses qu’on dit et celles qu’on fait’ tourné à Malaucène, Crillon-le-Brave, dans le Comtat, aux Baux et dans la vallée du Toulourenc avec Camélia Jordana. La jeune comédienne, qui a été primé à Cannes, a aussi décroché le ‘Prix Lumière’ tout en étant pressentie pour son premier rôle aux prochains César.

‘Grand ciel’, de Noël Alpi avec Aurélien Recoing a entièrement été réalisé en Vaucluse, à Valréas et Sault. Enfin, Christophe Baratier a choisi, lui, Grambois (et forcément Aubagne) avec Mélanie Doutey, Guillaume de Tonquédec et François-Xavier Demaison pour ‘Le temps des secrets’ de Marcel Pagnol.

« Les repéreurs de films apprécient désormais le Haut-Vaucluse. »

« Le Vaucluse est connu dans le monde entier pour Le Luberon, Avignon, le Mont-Ventoux mais les repéreurs de films apprécient désormais le Haut-Vaucluse, la variété des paysages et des couleurs précise la responsable de la Commission du Film en Vaucluse. Ce décor naturel est définitivement un atout-maître. »

Si le Département verse une subvention de 30 000€ et la Région 20 000€ à cette Commission, c’est une association régie par la loi 1901. Quand 1€ est dépensé pour un tournage, il rapporte 5€ pour un documentaire, 7€ pour un long-métrage et 12€ pour une série. Ces retombées économiques ne sont pas négligeables même si tout ne peut pas être comptabilisé, mais on sait par exemple que les deux films tournés en 2019 ont rapporté 2,25M€ (emplois, hôtellerie, restauration…).

En 2018, les régions qui ont attiré le plus de dépenses directes grâce aux tournages sont l’Ile-de-France (169M€), Sud (70M€), la Nouvelle Aquitaine (66M€) et l’Occitanie (26M€) et en complément de ces dépenses, des retombées plus globales sont estimées à 132M€ par le réseau des bureaux d’accueil de tournage.

 

*Quelques films tournés en Vaucluse :

1954 – Vaison ‘Le mouton à cinq pattes’ » d’Henri Verneuil avec Fernandel

1968 – Lourmarin ‘La maison des Bories’ de Jacques Doniol-Valcroze

1972 – Avignon ‘Les fous du stade’ de Claude Zidi avec les Charlots

1983 – Gordes ‘L’été meurtrier’ de Jean Becker avec Isabelle Adjani et Alain Souchon

1986 – Vaugines ‘Jean de Florette’ de Claude Berri avec Yves Montand et Gérard Depardieu et Daniel Auteuil

1995 – Apt et Avignon ‘Gazon maudit’ de et avec Josiane Balasko

2003 – Avignon ‘L’affaire Dominici’ de Pierre Boutron avec Michel Serrault

/ Bonnieux ‘Swimming pool’ de François Ozon avec Charlotte Rampling

2005 – Base aérienne 115 Orange-Caritat ‘Les chevaliers du ciel’ de Gérard Pirès / Gordes ‘Une grande année’ de Ridley Scott avec Russell Crowe et Marion Cotillard

2012 – Oppède ‘Le prénom’ d’Alexandre de la Patelière avec Patrick Bruel

 

filmvaucluse.fr


(vidéo) Châteauneuf-du-Pape : Les Fines Roches dans la dernière ligne droite ?

Vaucluse Provence attractivité (VPA), l’agence de développement du Conseil départemental de Vaucluse vient de mettre en ligne un guide pour faciliter les achats locaux.

Pour cela, les équipes de VPA, en lien avec les offices de tourisme du département, ont réalisé une carte recensant toutes les initiatives locales de vente en ligne en distinguant les formes de retrait, comme le ‘Click & collect’ ou la livraison à domicile.

Ainsi chaque internaute a la possibilité de savoir, pour tous les types de produits, et, au jour le jour, ce qu’il peut acheter, où et comment. L’initiative vise également à relayer les cartes locales qui existent déjà.

« Cette démarche solidaire entend faciliter les démarches des Vauclusiens, en cette fin d’année 2020, face aux changements d’habitudes imposés par la crise sanitaire et encourager les consommateurs à opter pour des achats locaux afin de soutenir nos commerces de proximité », explique VPA

La carte, mise à jour régulièrement, est consultable ICI sur le site touristique de l’agence : provenguide.com.


(vidéo) Châteauneuf-du-Pape : Les Fines Roches dans la dernière ligne droite ?

Confinement, annulations du Festival d’Avignon, des Chorégies d’Orange et d’une vingtaine d’autres festivals, mesures contraignantes pour la restauration et tous les sites accueillant du public, restrictions des déplacements à travers le monde… Avec le Covid-19 et ses conséquences, tout pouvait concourir à ce que l’ensemble du secteur touristique puisse croire à un effondrement de l’activité.

Une impression confirmée avec une reprise très lente après le déconfinement puis un très mauvais mois de juillet (-15% en Vaucluse). Une lueur d’espoir cependant est venue de la bonne tenue du mois d’août (+5 %). De quoi permettre d’afficher ‘seulement’ -10 % de nuitées pendant l’été. La partie était pourtant mal engagée : depuis le début de l’année, le Vaucluse affichait un retrait global de -27 % de nuitées soit 4,4 millions en moins par rapport à 2019.

«Dès le confinement, VPA (ndlr : Vaucluse Provence attractivité, l’agence de développement touristique du Département) a pris le mesure de la situation, dans un contexte qui survenait à l’aube de la saison estivale, explique Maurice Chabert, président du Conseil départemental et de VPA. L’agence a donc adapté ses actions et s’est recentrée sur le marché français.»

Et cela semble avoir payé puisque le nombre nuitées françaises affiche +10 % sur juillet et août. Pas de quoi compenser cependant les -30 % de nuitées d’étrangers sur la même période. Il faut dire qu’avec la disparition de la clientèle américaine (1er client étranger des hôtels du département) ainsi que des touristes asiatiques le coup a été rude. «Malgré tout, VPA n’a pas pour autant délaissée ses clientèles étrangères», poursuit le président du Département. Les équipes de l’agence dirigée par Cathy Fermanian ont aussi axé leurs actions sur les pays du Nord de l’Europe. Résultat : l’arrivée en force des Belges (+26 % en juillet et +32 % en août) et des Suisses (+24 %), le quasi maintien des Néerlandais (-2 %) mais la forte baisse des Britanniques (-39 %) en raison des incertitudes liée au Brexit.

« Cette crise a accéléré et renforcé certaines tendances. »

Cette présence n’a toutefois pas été homogène dans le département. En recherche d’espace et de nature, loin des villes et des contraintes liées, notamment, à la Covid-19. Si le nombre d’étrangers est en baisse partout, la présence de touristes hexagonaux est tout autant à la hausse sauf dans le Grand Avignon (-22 % de clientèle française et -55 % d’étrangers). Dans le même temps, le Luberon totalisait + 19 % de fréquentation française, la Vallée du Rhône +10 % et le Ventoux +5 %.

« Le mois de juillet a été catastrophique, confirme Cécile Wiertlewski, directrice de l’Office de tourisme pour Avignon-tourisme. Durant cette période nous avons enregistré une baisse de fréquentation du Palais des papes de -47 % et le tourisme d’affaires est également en forte baisse. Nous avons lancé, en urgence, des programmes d’animation qui nous ont toutefois limité les dégâts (ndlr : le spectacle de lumière Hélios a attiré 300 000 spectateurs cet été contre 120 000 en 2019. »

«Pour le Palais des papes, cette baisse de fréquentation entraîne un manque à gagner de plusieurs millions d’euros », confirme Joël Peyre, délégué aux Finances de la ville d’Avignon qui est caution de la structure.

«Cette crise a aussi accéléré et renforcé certaines tendances, constate Cathy Fermanian. Les gens recherchent de l’espace, de l’authenticité. Ils veulent donner du sens à leurs vacances en privilégiant un tourisme durable avec des activités nature et des circuits courts.»

Grand gagnant de ces bouleversements ? L’Isle-sur-la-Sorgue, Saumane et Gordes qui ont délogé Avignon de la première place des lieux les plus fréquentés en Vaucluse durant l’été 2020.

« Une chute brutale de la fréquentation avec le classement du département en zone rouge début septembre.»

«Nous n’avons jamais eu autant de monde alors que nous avions annulé la quasi-totalité de nos événements, assure Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle et vice-président de VPA en tant que vice-président du Conseil départemental. Cela a d’ailleurs entraîné des problèmes de sur-fréquentation de certains sites et pose la question de nouvelles stratégies afin d’analyser la capacité de nos territoires afin de ne pas concentrer trop de monde à certains endroits. Comment gérer ses flux avec les problèmes de stationnement, de forces de sécurité, d’environnement, de nuisances ou bien encore de déchets, car cela risque d’excéder les habitants comme nous avons pu le constater cet été au partage des eaux.»

«Nous avons sauvé les meubles malgré l’annulation des Chorégies qui a eu un impact jusque dans le sud de l’Ardèche, la Drôme provençale et le Gard Rhodanien», précise Hubert Maillot directeur de l’Office de tourisme d’Orange-Châteauneuf-du-Pape qui a enregistré -54 % sur le Théâtre antique en juillet août et -91% pour les groupes.

«En revanche, cette année est celle du vélo avec + 70% par rapport à 2017 sur le point de passage de Caderousse via la Via Rhôna, même si nous constatons une chute brutale avec le classement du département en zone rouge début septembre.»

«Nous observons également une baisse de la clientèle locale due à l’annulation des événements de l’été, complète Guilhem Millet, directeur de l’office de tourisme de Pernes-Les-Fontaines. Les visites guidées diminuent fortement alors que les activités familiales comme ‘Intrigue dans la ville’ connaissent une forte demande.»

Même conclusion pour Franck Delahaye, directeur de l’office de tourisme Luberon cœur de Provence : «-96 % sur les tours opérateurs, mais un très grand engouement pour le Luberon».

« Quel avenir pour les petits campings qui ont consommé le Prêt garanti par l’État ? »

A l’approche des vacances de la Toussaint, les structures de promotion touristique de Paca vont relancer une campagne de publicité ‘On tous besoin du Sud’ à destination des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes, de la région parisienne et d’Occitanie. Pour cela 300 000€ seront consacrés à des spots radio ainsi qu’à une communication digitale.

Trop tard pour les campings ? «Avec le coup de frein de septembre, pour nous la saison est terminée», constate Jeanine Guindos, présidente du syndicat de l’hôtellerie de plein air de Vaucluse. Au final, les campings de Vaucluse affichent une baisse de fréquentation de l’ordre de 30 %. «Le locatif a mieux marché que les emplacements. Les gens ont certainement eu un peur des communs avec le virus», poursuit la représentante des campings du département. «Il y a des remboursements à faire suite à des annulations et la plupart des petits campings ont consommé le PGE (Prêt garanti par l’État). Que vont-ils devenir en 2021 ?».

«On ne mesure pas ce qui s’est passé, complète Patrice Mounier président de l’Umih 84 (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie). Si on a été tout juste correct pendant 40 jours, il faut se rendre aussi à l’évidence : on a fait une saison de m… ! Ceux qui ont pu s’en sortir sont ceux qui ont un nom. Mais les plus petits, qui ont réduit leur capacité d’accueil de 50 %, ne sont plus en capacité de faire face. Il y a beaucoup de professionnels en pleine détresse et de nombreux restaurateurs et hôteliers risquent bientôt de fermer définitivement.»

«Avignon a pourtant le vent en poupe, assure Cécile Wiertlewski d’Avignon-tourisme. Dès que l’on pourra reprendre, tout le monde sera dans les Starting-Block que ce soit les Tours opérateurs ou les acteurs du tourisme d’affaires.»

Un ressenti que confirme Cathy Fermanian : «Nous continuons à travailler sur tous nos marchés y compris les plus lointains pour être prêts dès que l’on pourra voyager plus librement.»

L’enjeu est de taille pour le territoire car, dans une année normale, le Vaucluse accueille 4 millions de touristes dont près de 50 % d’étrangers (20 % viennent des USA et d’Asie). Un secteur qui pèse 1,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel pour 16 500 emplois directs et 21,8 millions de nuitées.


(vidéo) Châteauneuf-du-Pape : Les Fines Roches dans la dernière ligne droite ?

On aime Rémi Devos, un écrivain singulier et attachant malgré des thèmes  exigeants tels que la mort, le couple, la difficulté de communiquer, le pouvoir…. Alain Timar l’a accueilli dans son Théâtre des Halles en 2012 avec ‘Occident’, dans une mise en scène de Dag Jeanneret, puis en 2015 avec ‘Trois ruptures’ mis en scène par Othello Vilgard. Il lui a ensuite passé commande d’une pièce ‘qui parlerait de l’identité, de la France et des démons qui l’agitent, du nationalisme, du fantasme de pureté. C’est quoi être Français aujourd’hui ?’ C’est ainsi qu’ Alain Timar nous présente sa dernière création ‘Sosies’, écrit par Rémi Devos.

Qui sont-ils ?

Ils habitent le même quartier : Bernie, sosie fatigué de Johnny Hallyday, vit seul. Momo, dit Le Guinz, réplique plutôt médiocre de Serge Gainsbourg tire la corde par les deux bouts… Biche, son épouse, est femme de ménage Jean-Jean, leur fils, n’a qu’une envie : partir !  Ces personnages rêvent assurément d’une vie meilleure. Pourquoi alors ne pas exister à travers quelqu’un d’autre ? Avec ‘Sosies’ Alain Timar et Rémi Devos proposent une comédie grinçante et drolatique… aux questionnements cependant philosophiques.

Mardi 28 et mercredi 29 juillet. 19h. Théâtre des Halles. Rue du Roi René à Avignon Réservation : 04 32 76 24 51 www.theatredeshalles.com


(vidéo) Châteauneuf-du-Pape : Les Fines Roches dans la dernière ligne droite ?

Voici une belle reprise en douceur, en formule cabaret. Mathilde Bigot-Griffon offre une lecture musicale ‘Les vagues’ de Virginia Woolf accompagnée par Raphaël Aïssa Richebé. Une succession de monologues qui évoquent le flux et le reflux de la marée, un voyage intérieur poétique. L’exposition ‘Les poissons sont des bêtes comme nous’ continue quant à elle jusqu’au 31 juillet. Jean-Pierre Petit a recueilli leurs dialogues au fil d’une quarantaine d’aquarelles aux couleurs fraîches et aquatiques.

Vendredi 31 juillet. 20h30. Entrée libre. Sortie au chapeau. Consommations 2€. Maison de la poésie. 6, rue Figuière. Avignon. 04 90 82 90 66  www.poesieavignon.eu 


(vidéo) Châteauneuf-du-Pape : Les Fines Roches dans la dernière ligne droite ?

Le chef Edouard Loubet, deux étoiles au Guide Michelin, labellisé Relais et Château, 5 toques au Gault et Millau, accueille une exposition de photographies de Hans Silvester au domaine de Capelongue à Bonnieux jusqu’à l’automne. Les photographies mises en scène dans le parc du domaine sont accessibles à tous.

«Cette exposition a pour thème les poules d’Ethiopie, explique Hans Silvester, les paysans Bench, au nombre de 100 000, sont installés au Sud du pays travaillant la terre à plus de 2 500m d’altitude. Le seul avantage de cette région est qu’elle n’est pas touchée par les maladies tropicales du fait de l’altitude. Mais le métier y est très éprouvant car les hommes cultivent en pente et tout est fait à la main.»

‘Tout ce que j’ai à communiquer, ce que je veux transmettre l’est par mes photos.’

Les poules

«Les poules, dans cette société des hommes, jouent un rôle essentiel car elles se nourrissent des insectes comme les scorpions et les araignées, protégeant les habitants, les nourrissant de leurs œufs et de leur chair. Leurs habits européens proviennent la plupart du temps de Californie. Ils ne sont pas miséreux parce qu’ils vivent à la campagne et peuvent subvenir à leurs besoins, mais ce restent des paysans très pauvres. Ils n’ont pas choisi cette vie car la ville se situe trop loin et la rallier coûterait trop cher, même pour y vendre leurs marchandises. Ils ne peuvent pas non plus cultiver des terres plus fertiles car elles sont déjà occupées. Les enfants ont peu accès à l’école car les dialectes sont nombreux -56 langues officielles, 200 dialectes, les Bench ne parlent pas la langue officielle- et les écoles, lorsqu’elles existent, sont surchargées. L’Ethiopie accueille 110 millions d’habitants dont plus de 90% sont agriculteurs. Pourquoi prendre ces photos ? Parce que la photo est le seul témoignage qui restera car tout disparait ou se transforme.»

S’approcher

«Comment j’approche ces peuples ? En investissant beaucoup de temps. En faisant mes propres recherches car il n’y a pas de guides pour vous amener là, ni de traducteur. Je ne photographie pas tout de suite. Je m’approche lentement, me fais accepter, laisse les gens me découvrir ainsi que mon appareil photo. Le temps consacré aux autres est politesse. Je repars puis je reviens un mois ou un an après. Les gens se sentent concernés lorsque vous leur accordez de votre temps et deviennent plus ouverts puis contents que vous vous adressiez à leur culture. Ils sont touchés par votre intérêt. J’attends qu’ils viennent vers moi, je souris, je fais des gestes. Puis ils deviennent curieux, veulent voir l’appareil photo. L’échange petit à petit se fait.»

‘Oui… Je suis un peu un photographe anthropologue’

Leurs savoir-faire

«Les maisons sont construites avec un mélange de paille et de terre et les sièges façonnés sont très confortables. Les femmes décorent leur habitat avec de la peinture qu’elles créent à partir de pigments naturels extraits de différentes couches de la terre, entrant les unes et les autres en compétition, chaque année, au moment du printemps, après les pluies tropicales.»

Reportages du monde

«J’ai beaucoup voyagé et lorsque j’ai atteint la Vallée de l’Omo, j’ai eu un choc car c’est un peu le berceau de l’humanité. La fameuse ‘Lucie’ provenait d’un endroit proche de celui-ci. L’histoire de l’homme a commencé là. En 2002, date à laquelle j’ai réalisé le reportage de ces femmes et hommes aux modes de vie ancestraux, ils n’étaient pas ou très peu touchés par notre civilisation et cela m’a passionné.»

‘j’ai fait partie des premiers lanceurs d’alerte pour l’eau, l’environnement, l’élevage intensif’

Pourquoi ai-je fait cela ?

«Pourquoi avoir choisi la poule ? Parce que les choses simples sont les plus importantes. Avant les poules étaient partout. Avant le cochon, les vaches, chacun avait un nom…Maintenant… ce sont des usines d’élevages intensifs qui sont de vraies bombes à retardement, de fabrique à virus. Après il faut choisir. Quel prix est-on prêt à payer sa viande ? Quand vous achetez peu cher vous faites le choix de l’élevage intensif et tout ce que cela sous-entend… c’est-à-dire la folie totale. Les gens sont maîtres de leur avenir avec leur carte de crédit. Ce sont eux qui choisissent. Le secret d’Edouard ? C’est la qualité. Il cuisine une viande que l’on ne trouve plus dans le commerce. Il recherche ses propres fournisseurs, connaît toutes les plantes, fleurs…»

Edouard et Isabelle Loubet

Sensibles au travail des artistes contemporains Edouard et Isabelle Loubet ouvrent les portes de leur établissement régulièrement à l’occasion du Printemps des arts mettant à l’honneur peintres, sculpteurs, photographes… Un Printemps des arts cette année chahuté par l’entrée inopportune de la Covid-19 dans nos vies. Edouard Loubet et son épouse Isabelle, sont à la tête du restaurant éponyme, de la Bergerie et de l’hôtel La Bastide de Capelongue.

Domaine de Capelongue. Plateau des Claparèdes, chemin des cabanes à Bonnieux. 04 90 75 89 78. Caplongue.com

 

 

Hans Silvester

Hans Silvester est un photographe allemand indépendant et militant écologiste. Il est né à Lörrach, en Allemagne en 1938. Il prend ses premiers clichés avec le premier appareil photo que lui offrent ses parents pour l’anniversaire de ses 14 ans. Jeune diplômé, il parcourt l’Europe, tombe amoureux de la Camargue et demande à Jean Giono, qu’il affectionne, de légender de ses textes son premier reportage sur cette région naturelle en bord de Méditerranée. Tout en s’installant à Lioux, en 1962, il continuera toute sa vie de parcourir le monde en Amérique du Sud, Amérique centrale, aux Etats-Unis, au Japon, au Portugal, en Egypte, en Tunisie, en Hongrie, au Pérou, en Italie, en Espagne, témoignant de ce qu’il voit. Il inaugure en 1977 le 1er magazine de Géo en y écrivant des chroniques et continue d’y collaborer régulièrement. Humaniste, curieux de la vie et de la nature il photographie les peuples vivant dans des lieux reculés de la Vallée de l’Omo. Il pose un regard tendre et attentif sur les animaux : pigeons, chevaux de Camargue, oiseaux, chats, chiens figurent dans ses ouvrages les plus lus. La poésie se niche dans les moments de pétanque, au gré des épouvantails rencontrés, des cerfs-volants suspendus qui trouvent également leur public. Hans Silvester continue de mener des enquêtes sur la déforestation en Amazonie, photographie les parcs naturels d’Europe, réalise un reportage sur la rivière du Calavon qu’il titre ‘La rivière assassinée’. Il explique photographier pour témoigner de ce qu’il voit et qui ne sera plus jamais comme avant car tout, sans cesse, se transforme. Il organise de nombreuses expositions, en galeries et à ciel ouvert, créant des cheminements artistiques dans des parcs et domaines ouverts au public.


(vidéo) Châteauneuf-du-Pape : Les Fines Roches dans la dernière ligne droite ?

La Préfecture de Vaucluse, la Chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse, le Centre d’information et de prévention, l’Ordre des experts-comptables et le Tribunal de commerce se mobilisent pour faire connaître les dispositifs de soutien aux entreprises vauclusiennes impactées par cette crise sans précédent.

Depuis le déconfinement le 11 mai dernier, l’activité a repris peu à peu son cours. Mais dans le contexte de cette crise inédite, beaucoup d’entreprises sont et resteront en sous-performance le temps que l’activité revienne à la normale. Dans le Vaucluse, à la mi-juin, 13 153 entreprises avaient réalisé une demande d’activité partielle, 2 640 avaient demandé un report des charges et 31 355 un report de paiement à l’Urssaf. Dans le même temps, 6 129 entreprises ont bénéficié du prêt garanti par l’Etat et 19 120 ont reçu une aide du fonds de solidarité pour un montant total s’élevant à 54 511 873 €, soit une aide moyenne de 2 881 € par entreprise. Malgré tout, beaucoup d’entreprises pourraient être rapidement confrontées à des difficultés dans les semaines à venir qui, mal anticipées, risqueraient de mettre leur activité en péril. C’est pourquoi, la Préfecture de Vaucluse, la Chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse (CCI 84), le Centre d’information et de prévention (CIP), l’Ordre des experts-comptables et le Tribunal de commerce s’unissent pour faire connaître les outils existants qui pourront aider les entreprises à faire face à cette crise majeure qui s’annonce longue.

76,4 % des entreprises peinent à retrouver leur niveau habituel

Depuis le début de la crise, la CCI 84 a accompagné, via sa cellule d’appui, 1 700 entreprises sur le territoire en leur apportant un relais d’information au quotidien, des conseils juridiques ainsi qu’une aide personnalisée avec des conseillers en ligne comme ce fut le cas avec la réalisation de diagnostics de situation financière gratuits et anonymes. « Nous avons également réalisé une enquête permanente, souligne Michel Maridet, directeur général de la CCI 84. Cette enquête fait ressortir que la reprise des activités est jugée timide par 76,4 % des entreprises avec des carnets de commandes et une fréquentation qui peinent à retrouver leur niveau d’avant la crise. » A partir de la rentrée, la CCI compte renforcer ses actions pédagogiques avec la tenue régulière de webinaires.

« L’anticipation est la clé »

De son côté, le CIP a lancé dès le début de la crise, les ‘Entretiens du jeudi’, des rendez-vous anonymes, gratuits et confidentiels menés par des experts bénévoles au sein desquels chaque dirigeant rencontrant des difficultés est écouté, informé et orienté vers les dispositifs adaptés à sa situation. « L’anticipation est la clé, explique Jacky Cyrille, secrétaire général du CIP. Bien souvent, les entreprises viennent nous voir trop tard alors qu’en nous rencontrant suffisamment tôt, elles auront davantage de solutions pour résoudre leurs problématiques. » Se tenant un jeudi sur deux durant l’été, les ‘Entretiens du jeudi’ devraient prendre un rythme hebdomadaire à la rentrée de septembre.

Les experts-comptables mobilisés auprès des dirigeants d’entreprise

Parmi les interlocuteurs privilégiés pour les entreprises en difficulté, l’Ordre des experts-comptables joue un rôle essentiel en matière d’anticipation. « Nous sommes entièrement mobilisés auprès des dirigeants d’entreprise, explique Cyrille Peylhard, délégué vauclusien de l’Ordre des experts-comptables. Nous avons un rôle à jouer en matière d’anticipation des difficultés des entreprises. Nous conseillons et aidons les dirigeants en portant à leur connaissance les dispositifs existants et en les réorientant vers ces derniers. A ce titre, nous travaillons étroitement avec le CIP notamment dans le cadre des ‘Entretiens du jeudi’ pour lesquels nous mettons un expert à leur disposition. »

Le Tribunal de commerce, autorité compétente dans la prévention des difficultés

Enfin, le président du Tribunal de commerce peut recevoir les chefs d’entreprise qui en émettent le besoin. En effet, si la fonction première d’un tribunal de commerce est de juger les contentieux et les difficultés d’entreprises, la loi l’autorise à agir pour prévenir ces difficultés. « Le souci actuel est de savoir quand cette zone de turbulence se déclenchera, alerte Gérard Arnault, président du Tribunal de commerce d’Avignon. Malheureusement, nous constatons que les entreprises font appel au tribunal beaucoup trop tard. 80 % des entreprises qui sollicitent une procédure collective demandent une liquidation judiciaire immédiate et pour les 20 % restants, la demande de redressement judiciaire débouche sur une liquidation judiciaire. C’est pourquoi il faut absolument que les chefs d’entreprise viennent nous voir avant d’être en cessation de paiement afin de préserver le maximum d’emplois et ainsi maintenir le tissu économique du département. »

Saluant l’esprit de coopération et de mobilisation « sans faille » entre les organismes du département depuis le début de la crise sanitaire, le préfet de Vaucluse Bertrand Gaume rappelle que « nous sommes toujours au cœur de cette crise inédite. Il va falloir faire la démonstration que nous pouvons continuer de vivre avec le virus en anticipant le plus possible les difficultés des entreprises afin de préserver le plus possible l’activité. »

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Contacts 

Chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse : celluleappui@vaucluse.cci.fr 04 90 14 10 32

Centre d’information et de prévention : www.cip-national.fr 04 90 27 52 84

Ordre des experts-comptables : oecpaca@oecpaca.org 04 91 16 04 20

Tribunal de commerce d’Avignon : www.greffe-tc-avignon.fr 04 90 14 31 82


(vidéo) Châteauneuf-du-Pape : Les Fines Roches dans la dernière ligne droite ?

Le théâtre antique d’Orange, dont nous vous présentons la programmation, ouvrira ses portes tout au long de l’été. Mais au fait, quelle est l’histoire de ce monument à l’architecture si particulière ? Pourquoi et comment a-t-il été conçu et qu’en avons-nous fait au fil des siècles ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans ce récit construit au gré des découvertes d’historiens, architectes, amoureux de l’histoire de l’homme et de ses ambitions. Il était une fois le Théâtre antique d’Arausio…

Orange, Arausio en latin, entre dans l’histoire en 105 avant J.-C. Conquise par les Romains depuis un quart de siècle, elle doit résister aux envahisseurs germaniques, les Cimbres. À l’occasion de cette terrible défaite des armées romaines, le nom d’Arausio est mentionné pour la première fois par les auteurs antiques, il faut ensuite attendre 36 ou 35 avant J.-C. pour que soit attestée la création d’une ville romaine jouxtant la colline de Saint-Eutrope. Arausio est alors une colonie fondée par les vétérans de la IIe légion gallique de César auxquels a été confiée la création de la cité.

Fondations des villes romaines

Conformément aux principes de la fondation des villes romaines, la construction de la cité répond à un plan géométrique au tracé régulier et s’organise autour des monuments publics que sont les sanctuaires et le théâtre. Pour le pouvoir romain, le théâtre est un moyen de diffuser la culture latine dans les populations colonisées mais aussi de les éloigner de toute préoccupation politique et de prévenir d’éventuelles revendications nationalistes

La construction

Bien que les techniques permettant de bâtir un théâtre sur un terrain plat aient été maîtrisées au temps de la Rome Impériale, l’édifice a été adossé à la colline Saint-Eutrope suivant une technique empruntée aux Grecs. Les Romains avaient deux méthodes pour bâtir ce genre d’édifices : soit ils construisaient d’énormes murs pour soutenir les gradins, soit ils utilisaient la configuration naturelle du terrain. C’est le choix qui a été fait à Arausio puisque les gradins, qu’on appelle la cavea, sont directement appuyés sur la colline Saint-Eutrope, avec des infrastructures destinées à régulariser les inégalités du terrain.

Le placement, reflet de l’ordre social

Un habitant d’Arausio ne pouvait pas s’installer n’importe où dans la cavea. Ce n’était pas une question d’argent puisque les spectacles étaient gratuits pour tout le monde, mais une question d’origine sociale. En effet, la répartition dans les différents gradins était parfaitement codifiée en fonction du statut de chacun et la circulation dans les couloirs et les galeries conçue de telle sorte que l’on ne se mélangeait pas. En somme, les places des spectateurs reflétaient parfaitement la hiérarchie sociale de la cité.

De hiérarchiques assises

Devant la scène, dans l’orchestra, prenaient place les personnalités civiles et militaires, installées sur des sièges mobiles. Derrière, séparés de l’orchestra par un parapet en pierre, les premiers gradins étaient réservés aux membres de l’ordre équestre, les chevaliers. Plus haut, s’installaient les magistrats, les membres des collèges sacerdotaux et les corporations d’artisans et de commerçants qui jouaient un rôle très important dans la ville. Les magistrats étaient en effet les représentants de l’Empereur. Au fur et à mesure que l’on montait, les gradins étaient occupés par des classes de plus en plus modestes, jusqu’aux pullati, les marginaux de la société installés tout en haut : mendiants, prostituées, mais aussi étrangers ne bénéficiant pas du privilège de la citoyenneté romaine. C’est à ces personnes qu’était réservée la galerie couverte qui couronne les gradins. Une précision importante : les femmes avaient le droit d’assister aux spectacles donnés au théâtre, seul endroit public où l’on pouvait les côtoyer.

Jours de spectacle

Les jours de représentation, les habitants d’Arausio accouraient vers le théâtre. Les spectacles les plus fréquemment donnés étaient sans doute des mimes, des pantomimes, des récitals de poésie ou des joutes oratoires, des comédies ou des atellanes ainsi que d’autres divertissements comme les jongleurs, les prestidigitateurs ou les montreurs d’ours. Les mimes étaient des farces qui parodiaient aussi bien la vie domestique que la politique ou la mythologie. Joués par des acteurs en costume mais sans masque, ils alternaient dialogues, danses et chants, accompagnés de la tibia, un instrument à vent à anche double et du scabellum, une paire de petites cymbales fixées à des semelles de bois articulées que le musicien actionnait par un mouvement du pied.

Les pantomines

Elles étaient entièrement exécutées par des danseurs muets qui évoluaient en solo et portaient des masques à bouche fermée. Ils imitaient, par leurs mouvements et une gestuelle codée, des intrigues d’inspiration tragique, épique ou poétique que chantait un chœur. Ce dernier était accompagné d’un orchestre constitué de tibiae et scabella, de cithares, lyres, syrinx, tambourins et cymbales. L’atellane était une farce, assez proche de la commedia dell’arte. Elle mettait en scène quatre personnages qui portaient des masques de convention : Pappus le vieillard, Doscenus le bossu, Bucco toujours affamé et Maccus le niais. Leurs péripéties comiques étaient largement inspirées de la vie quotidienne.

Répertoire théâtral

Le répertoire théâtral avait oublié depuis longtemps les tragédies grecques. Le public ne s’intéressait qu’aux mises en scène. Mais ces dernières évoluèrent vers un genre de plus en plus spectaculaire et vers des épisodes de plus en plus sanglants. Mais, au fur et à mesure du temps, les spectacles périclitèrent. Privés de dialogue, ils mirent en scène des actions violentes et immorales. Le public assistait à des meurtres ou à des viols de prisonniers et de condamnés à mort. Le théâtre devenait un lieu de perdition, de cruauté, proche des jeux du cirque romains. En l’an 391, le christianisme fut proclamé religion officielle de l’Empire. L’Église s’organisa pour combattre le paganisme et la déviance et ordonna ainsi la fermeture du Théâtre.

Le grand sommeil

Au IVe siècle, l’Empire romain d’Occident est démantelé. En 412, le théâtre subit l’assaut des Wisigoths qui pillent la ville. Ils jettent à terre la statue de l’Empereur, brûlent le toit qui couvrait la scène, détruisent les gradins pour en faire des sarcophages et démantèlent les marbres et les mosaïques. Au Moyen Âge et à la Renaissance, Guillaume au Cornet, un comte de Toulouse et parent de Charlemagne, ayant reçu des mains de ce dernier le comté d’Orange, s’est vaillamment battu contre les Sarrasins. Le petit cor sur les armoiries de la ville d’Orangea été choisi en souvenir de Guillaume au Cornet. La principauté, créée au XIIe siècle, est ensuite passée aux seigneurs des Baux puis à la famille de Chalon. En1530, le dernier de cette lignée la laisse en héritage à son neveu René de Chalon, prince de Nassau, dont les descendants resteront princes d’Orange jusqu’en 1702. Cette famille règne encore aujourd’hui aux Pays-Bas.

Un monument en déshérence

Pendant ce temps, le théâtre s’abîme même si sa superbe muraille est toujours debout. L’épisode des invasions barbares a été suivi de pillages. Les pierres, les marbres et les mosaïques du monument sont réutilisés pour d’autres bâtiments, privés ou publics. Au Moyen Âge, le théâtre sert un moment de poste de défense et on bâtit une guérite sur son enceinte. Pendant les guerres de religion, Orange est gouvernée par des princes protestants. Pour éviter les massacres, une partie de la population se réfugie derrière le mur du théâtre. Quelque temps plus tard, la paix revenue, les habitants se trouvent à l’étroit à l’intérieur des murailles de la cité. On construit alors dans l’enceinte du théâtre, adossées au mur de scène et sur les gradins, quelques maisonnettes qui se multiplieront et finiront par former un véritable quartier traversé par une rue. Dans l’épaisseur des murs sont aménagées des prisons qui serviront jusqu’au XIXe siècle, en particulier pendant la Révolution durant laquelle les détenus sont gardés dans des conditions infamantes.

Le temps des restaurations

Délaissé pendant des siècles, le Théâtre antique d’Orange a retrouvé sa fonction d’origine au XIXe siècle pour le plus grand plaisir du public. En 1825, Prosper Mérimée (1803-1870), alors Inspecteur des Monuments historiques, lance un vaste programme de rénovation. Partiellement restauré, le théâtre accueille en 1869 les fêtes romaines, organisées par l’écrivain et compositeur de musique Antony Réal (1821-1896). On y chante une cantate à la gloire des Romains, Les Triomphateurs, ainsi qu’un opéra d’Étienne Méhul, Joseph. Le succès est immédiat, l’atmosphère magique du théâtre et son acoustique étonnante ravissent les spectateurs. En 1902, les manifestations régulièrement organisées prennent le nom de Chorégies et deviennent annuelles.

Les célébrités se succèdent

Les célébrités se succèdent sur les planches : en 1903, la grande Sarah Bernhardt (1844-1923) interprète l’un de ses plus beaux rôles dans Phèdre de Racine. Jusqu’en 1969, le théâtre parlé alterne avec les œuvres musicales, opéras ou pièces symphoniques. À partir de cette date, le théâtre parlé est attribué à Avignon et les spectacles lyriques à Orange. 1971 marque la naissance des nouvelles Chorégies. Les plus grands artistes lyriques viennent se produire devant le célèbre mur de scène : Barbara Hendrix, Placido Domingo ou plus récemment Roberto Alagna et Angela Gheorghiu. Somptueusement mises en scène, les grandes œuvres, comme La Tosca de Puccini, Aïda de Verdi ou encore Carmen de Bizet, enthousiasment chaque année les spectateurs venus du monde entier.

Tout l’art de faire exister un monument

En 2002, la Commune d’Orange décide de faire appel à Culturespaces pour mettre en valeur et animer le Théâtre Antique. En 2006 est installé le toit qui protège actuellement la scène, une immense verrière de plus de 1000 m2, à 32mètres de hauteur.

«L’on ne peut se lasser de considérer cette muraille si grande, si simple, si bien bâtie et si bien conservée», Stendhal, Mémoire d’un touriste. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco (Organisation des nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture) en 1981, le Théâtre antique d’Orange témoigne de la grandeur de l’Empire romain en Occident.

Le Théâtre le mieux conservé de l’Empire romain

Le Théâtre d’Orange est le seul à avoir été conservé en Europe et deux autres seulement subsistent dans le reste de l’Empire romain : l’un à Aspendos en Turquie et l’autre à Bosra en Syrie. Le Théâtre Antique d’Orange constitue un témoignage historique unique. La façade extérieure ‘La plus belle muraille de mon royaume’. C’est en ces mots que Louis XIV qualifiait le post scaenium, imposante façade du théâtre, de 103 mètres de long, 1,80 mètre d’épaisseur et 37 mètres de hauteur. Comme le mur de scène, elle comporte trois parties : la partie inférieure ornée de dix-neuf arcades d’ordre dorique qui s’intercalent entre les trois portes, un mur lisse uniquement paré de son bel appareil de pierres et, enfin, le niveau supérieur avec ses vingt-et-une arcades postiches qui semblent dessinées dans le mur.

Le mur de scène

Le mur de scène, le frons scaenae, était décoré de marbres, stucs, mosaïques, statues et autres colonnes. On pouvait également y voir des Victoires ailées conduisant des biges ou encore des centaures porteurs d’offrandes. Ces êtres mythologiques illustraient la victoire de l’ordre sur le chaos. S’il est aujourd’hui dépourvu de ses trois niveaux de riches décors, le Théâtre d’Orange possède la particularité exceptionnelle d’avoir conservé son mur de scène. La niche centrale, au-dessus de la porte royale, abrite une statue impériale d’Auguste de 3,55 mètres de haut. Cette niche a d’abord dû accueillir une représentation d’Apollon et il est probable que l’empereur triomphant ne lui ait été substitué que dans un deuxième temps. Il est vêtu du manteau de général, le paludamentum imperatoris et tient son bâton de commandement. Il rappelle à tous que, pour préserver la paix romaine, il faut respecter ses lois. Cette riche décoration était protégée par un grand toit en appentis. Pour faciliter certains effets (enlèvements, ascensions et apparitions), les machinistes et les acteurs pouvaient circuler entre le plafond décoré de caissons et la couverture du toit en tuiles ainsi que dans les couloirs cachés superposés sur deux niveaux dans le mur.

La scène

La scène, d’une largeur de 61 mètres et d’une profondeur de 13 mètres, elle est bordée à l’est et à l’ouest par deux tours, appelées parascaenia. Constituée d’un plancher reposant sur des poutres, elle était percée de trappes pour faire surgir des acteurs ou des machineries. A la limite de l’orchestra et de la scène s’élevait le mur du pulpitum, mur rectiligne décoré de statues servant de fontaines. Un ingénieux dispositif de câbles, treuils et contrepoids permettait de masquer aux spectateurs les acteurs et les praticables à l’aide d’un rideau de 3mètres de haut environ.

Les parascaenia

Ces deux tours se trouvaient de chaque côté de la scène. A l’intérieur étaient disposées des salles qui servaient de foyer. Pendant les représentations, les acteurs, les chars et les dispositifs scéniques y étaient rassemblés pour leur entrée en scène. Le ou les étages supérieurs devaient être utilisés comme magasins pour les décors ou accessoires.

Les gradins, la cavea,

Ils s’organisent autour d’un orchestra demi-circulaire et sont bâtis à flanc de colline pour en faciliter la construction et la solidité. Divisée en trois séries, la cavea est distribuée par des escaliers rayonnants. La série supérieure était couronnée d’un portique. Par temps de pluie ou de canicule, une grande toile, le velum, protégeait le public. Ce système se mettait en place grâce à des poutres fixées aux corbeaux couronnant les murs. Le velum recouvrait ainsi soit la scène soit le théâtre tout entier.

L’orchestra et la fosse

D’un diamètre de 19 mètres, ce demi-cercle est l’épicentre des gradins. Cet espace est un héritage de la tradition grecque. Il accueillait les chœurs des tragédies qui représentaient souvent la voix du destin et fournissaient au public, en chantant et en dansant, des explications sur le drame. Cependant, au cours des siècles, le répertoire théâtral romain a évolué et la voix du chœur s’est peu à peu estompée. La surface de l’orchestra, d’abord en terre battue, était recouverte d’un pavement, aujourd’hui disparu.

Le nymphée

À l’ouest du théâtre, un hémicycle a été taillé dans la colline et en son centre, un temple du IIe siècle, consacré aux nymphes, ces divinités des rivières et des eaux. Cette partie, traditionnellement appelée ‘chambre de la courtisane’, se trouve dans le prolongement d’une grotte naturelle qui aurait abrité une source.

Le toit de scène

Le Théâtre antique d’Orange était à l’origine recouvert d’une charpente datant du IVe siècle après JC, qui a disparu dans un incendie. Depuis le XIXe siècle, de nombreux projets de couverture ont été imaginés pour protéger les parements antiques du grand mur de scène, se dégradant inexorablement. En effet, le ruissellement des eaux de pluie et les nombreuses intempéries fragilisaient de plus en plus ce magnifique héritage de la Rome Impériale. Mais une restauration à l’identique était inenvisageable. Les vestiges romains étaient insuffisants pour tenter une restitution et aucun document, aucune archive n’avaient été préservés. Par ailleurs, la structure d’origine était en bois et la reconstruire aurait nécessité de faire peser une charge bien trop lourde sur l’édifice déjà érodé.

Une structure de verre et d’acier

Aussi, après de nombreuses années d’études et de réflexion, l’audacieux projet de Didier Repellin, architecte en chef des monuments historiques, fut finalement retenu. Responsable des chantiers de restauration de la Villa Médicis à Rome et du Palais des Papes à Avignon, il s’entoura des agences Arep et de la société Eiffel ayant collaboré aux campagnes de rénovation du Grand Palais et proposa une structure contemporaine de verre et d’acier. Ainsi, l’immense verrière de plus de 1000 m² du Théâtre Antique d’Orange est constituée de structures métalliques sur lesquelles s’appuient des plaques de verre. Cette toiture ne pèse que 200 tonnes, soit 50%de moins qu’une structure de bois. Préservant le monument, elle ne repose pas sur les pierres antiques mais sur une gigantesque poutre transversale de 61,70 mètres de long qui prend appui sur les bâtiments latéraux, renforcés par des injections de chaux dans la pierre. Ce projet préserve parfaitement l’acoustique unique et extraordinaire du Théâtre antique d’Orange.

L’installation du toit

Le toit a été installé à 32 mètres de hauteur alors que la voix humaine ne monte qu’à 25 mètres et le chant à 27. De plus, une membrane acoustique a été mise en place sous cette couverture de scène et joue le rôle de ‘l’abat-son’. En intégrant les normes actuelles de sécurité, l’installation sert également de support aux éclairages et au rideau, qui, cachés par un fin maillage métallique, s’intègrent discrètement au décor. Ce toit de scène a été imaginé pour ne dénaturer ni le paysage ni le monument, la toiture ne dépassant pas le mur nord et n’étant pas visible des perspectives environnantes.

Le Musée d’art et d’histoire d’Orange

Depuis 1933, un hôtel particulier du XVIIIe siècle abrite le Musée d’art et d’histoire d’Orange. La visite offre un complément indispensable à celle du théâtre, puisqu’au rez-de-chaussée sont conservés les fragments des frises provenant du décor du mur de scène : aigles, amazones et centaures y poursuivent, depuis des siècles, leur course figée dans la pierre. D’autres objets donnent une idée de ce qu’a pu être l’éclat de l’Orange impériale, entre autres la mosaïque aux centaures, la mosaïque aux amphorettes du IIIe siècle, les bustes en ronde bosse ainsi qu’une quantité d’objets de la vie courante, poteries, verres…Précieux document archéologique, l’impressionnant cadastre romain datant du premier siècle de notre ère, témoigne de l’implantation romaine en Narbonnaise. Il rend compte des questions fiscales et foncières à l’époque gallo-romaine. Les plaques de marbre fixées au mur sont admirablement conservées, et donnent à voir le cadastre le plus complet à ce jour.

L’Arc de Triomphe

Autre témoignage de la grandeur romaine à Orange, l’Arc de triomphe est également inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agit en fait d’un arc urbain à caractère commémoratif servant de porte à l’entrée de la ville et non d’un arc de triomphe dans la mesure où les triomphes étaient exclusivement célébrés à Rome. Érigé sous Tibère en hommage aux vétérans de la IIe Légion gallique qui avaient fondé la ville, c’est un monument exceptionnel de l’art romain provençal. Constitué d’une porte monumentale à trois baies et d’un double attique, il est agrémenté d’un riche décor de panneaux d’armes : boucliers, casques, enseignes… Sur le premier attique, la présence exceptionnelle d’attributs maritimes est une allusion originale à la suprématie de Rome sur le monde des mers.

Culturespaces

Culturespaces est un acteur privé ayant pour objet –depuis 28 ans- la gestion globale de monuments et musées, la création de centres d’art, l’organisation d’expositions temporaires et numériques immersives. L’entreprise gère 14 sites, totalise 4,2M de visiteurs en 2018, conçoit 13 expositions temporaires par an et sa fondation a accueilli 8 000 enfants. La vision de l’entreprise ? Concevoir une expérience culturelle autour du visiteur ; Participer à la restauration des monuments historiques ; Valoriser et entretenir des parcs et jardins ouverts au public ; Etre en lien avec les commissaires d’expositions, prêteurs, conservateurs, scénographes, graphistes, artistes ; Produire des expositions et des créations contemporaines numériques ; Mettre en place des communications ciblées auprès des visiteurs et inciter à la culture ; Organiser des colloques meetings et réunions professionnelles dans ses sites de réception privés ; offre de librairies-boutiques et de restaurants et salons de thé ; Création d’événements d’envergures comme les Grands jeux romains (Nîmes) ; Garantir la sécurité des visiteurs, des lieux, œuvres, collections.

 

Visites théâtralisées et nocturnes

En juillet et août, Le Théâtre antique d’Orange propose des visites théâtralisées pour tous et ouvre ses portes exceptionnellement en soirées avec un piano en accès libre sur la scène.

Les Augustales

Les Augustales invitent à un voyage dans le temps, plus précisément au 1er siècle après Jésus-Christ, au gré d’un cheminement théâtralisé et ponctué d’animations comme des ateliers, de la musique, des contes et des saynètes historiques.

Tous les jours : 6 visites théâtralisées par jour avec deux thèmes, ‘Le théâtre romain : toute une histoire !’ Horaires : 10h30-13h30 et 15h30, durée 30 à 40 min et ‘Légionnaires, engagez-vous !’ Horaires : 11h30-14h30 et 17h, durée 20 à 30 min. En plus de ces visites théâtralisées, le théâtre propose des visites guidées en français et en anglais : ‘L’histoire du théâtre à travers le temps’. Horaires : à 10h, 11h, 14h et 16h, durée 40 min.

De jeudi 9 Juillet à vendredi 31 Août de 10h À 18h. Tarifs plein 11,50€, réduit : 9,50€, offre famille 36€. Tarifs Orangeois : plein 7,50€, réduit 6,50€, famille : 21,50€. Complément visite virtuelle : 3€ par personne.

 

Les visites nocturnes

Soirée avec piano en libre accès sur la scène, visite audio-guidée. ‘Piano en scène’ de jeudi 23 juillet à vendredi 21 août sauf les lundis 27 juillet, 10 août et samedi 15 août. Soirée avec piano en accès libre sur la scène.
Dernière entrée à 22h.

Panique en coulisses

Lundi 6 et jeudis 23 et 30 juillet et jeudi 6, mercredi 12, jeudi 13 et 20, mardi 25 et jeudi 27 août.  Découverte des secrets du spectacle romain à l’aide d’un livret-jeux ponctué d’ateliers à partir de 7 ans et Escape Game.
Dernier départ « Panique en coulisses » à 21h30. Dernier départ de l’Escape Game à 21h.
Galerie multimédia ‘Des romains aux Chorégies’ accessible pour chaque nocturne.
Visite virtuelle non accessible en soirée.

Tarifs de 19h à 21h30 : 11,50€, réduit : 9,50€, famille 36€. De 21h30 à 22h 8,50€ ; réduit  6,50€, famille 26€,  tarif Orangeois 5€ livret-jeux inclus.

 

Escape game ‘Teutobod : la malédiction des barbares’
‘Teutobod, la malédiction des barbares’ propose une redécouverte du théâtre et de son histoire en résolvant énigmes et défis. En équipe de 2 à 6 personnes, cette nouvelle activité propose une redécouverte du Théâtre et de son histoire tout en résolvant énigmes et défis.
5€ en complément du billet d’entrée.

Fête romaine

La fête romaine réunit les passionnées d’histoire le temps d’un week-end durant lequel se déroulent des animations, des ateliers pour grands et petits et des rencontres avec des reconstituteurs. Deux jours en immersion pour revivre l’époque des fondateurs de la colonie romaine d’Orange en 35 avant notre ère.

La réalité virtuelle

La réalité virtuelle s’invite au théâtre antique. Cette visite permet la reconstitution digitale du Théâtre à l’aide d’un casque de réalité virtuelle. Le lieu révèle ainsi au public son histoire de l’édification à l’inauguration, révélant toute sa splendeur passée. Les visiteurs font un bond dans le temps, vivant une nouvelle expérience sensorielle et émotionnelle.

Les romains aux Chorégies

Les visiteurs sont entraînés au cœur des grandes heures qui ont rythmé l’histoire du théâtre : la Belle époque, Orange 75 le Woodstock français, le monde des Chorégies et de l’opéra lyrique. Réalisé par Bruno Cohen, ce parcours mêle théâtre optique, projections vidéo et extraits musicaux et permet aux jeunes d’appréhender l’histoire du théâtre antique de façon ludique.

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