Jonquières : des chiens pour éviter que l’eau ne prenne la fuite
Les disparus, les fugitifs, les personnes ensevelies dans les décombres d’un tremblement de terre, de la drogue, des explosifs, des truffes et même des malades du Covid ou du cancer, le flair des chiens est déjà utilisé pour trouver un très grand nombre de choses. Mais désormais, grâce à un travail mené depuis plusieurs années par Veolia et des cynotechnicien, ce sont les fuites sur les réseaux d’eau potable que nos amis à 4 pattes sont maintenant capables de détecter. Démonstration pratique à Jonquières.
La recherche de fuites sur les réseaux de distribution est l’un des enjeux clés de la préservation de la ressource en eau. Afin d’améliorer ses processus, Veolia expérimente un nouveau procédé détection de fuites réalisée par des chiens spécialement dressés pour mener cette mission. Une première phase de test concluante qui se concrétise par des détections réelles sur le terrain. Un travail de longue haleine qui a pris plusieurs années que Veolia vient de présenter sur la commune de Jonquières. A l’origine, c’est David Maisonneuve, chef de projet de la Direction soutien métiers et performance de Veolia, qui a eu l’idée, il y a 3 ans, que des équipes cynophiles pouvaient se former à cette spécialité jusqu’alors effectuée avec des appareils de détection électronique.
« Les performances canines vont au-delà des seuils que nous avions fixés. »
Pour cela, le groupe Veolia s’est donc appuyé sur les compétences d’anciens militaires, spécialiste de l’éducation canine, pour piloter et mettre en place ce procédé innovant. La truffe des canidés servant à identifier le chlore présent dans l’eau qui circule dans les réseaux afin d’en préserver la qualité. « Passé l’entraînement des animaux à la détection du chlore, une phase de tests a été réalisée sur le terrain dans plusieurs régions. Les résultats sont bluffants : les performances canines vont au-delà des seuils que nous avions fixés, » constate témoigne François Bourdeau, cynotechnicien. Même en présence d’une odeur chlorée extrêmement ténue, à travers le sol, les chiens Nina et Kelly ont su ‘marquer’ l’endroit précis où l’eau s’écoulait.
« Quand les derniers exercices de formation seront finalisés, nous pourrons déployer cette méthodologie complémentaire à notre arsenal de détection technologique traditionnelle, précise Gautier Lahitte, Manager travaux et réseaux AEP pour Veolia dans le Vaucluse. L’apport du chien et de son maître peut être déterminant, lorsque les sites sont difficiles d’accès en milieu urbain, et également à la campagne, lorsque les réseaux anciens ne sont pas correctement cartographiés. »
Des dizaines de milliers de kilomètres de canalisations concernées en France Pour Veolia, l’utilisation des chiens pour la détection des fuites d’eau chlorée permet de gagner en rapidité d’intervention. Une solution particulièrement efficace lorsque la recherche de fuite est complexe, notamment sur les canalisations de gros diamètre où les technologies acoustiques habituelles ont leur limite (mauvaise communication ou accès difficile avec du matériel) ou dans des zones difficiles d’accès. Cela représente des dizaines de milliers de kilomètres de canalisations en France. En effet, jusqu’alors les techniciens du groupe utilisé des outils de détection acoustiques, des corrélateurs et des amplificateurs mécaniques et électroniques, une recherche au gaz traceur). Cette nouvelle méthode vient donc en complément des systèmes déjà utilisés au quotidien par les chercheurs de fuite de Veolia. « Actuellement nos programmes d’innovations ciblent tous les métiers d’exploitation avec comme non-négociable l’amélioration permanente de l’empreinte carbone des technologies utilisées, insiste David Maisonneuve. En ce sens, nous sommes en veille continue et cette innovation coche toutes les cases : sobriété technique, pas ou peu de matériel nécessaire, pas d’émission de CO2, respect de l’animal avec l’apprentissage par le jeu et socialement une possible reconversion professionnelle pour des maîtres chien issus des services de l’armée. »
Jonquières : des chiens pour éviter que l’eau ne prenne la fuite
L’été et ses chaleurs extrêmes sont bien là ! L’Echo du mardi vous propose de découvrir les sites de baignade en milieu naturel dans le Vaucluse via une carte interactive recensant ces sites de rafraîchissement.
La carte interactive des baignades en milieux naturels de Vaucluse.
Jonquières : des chiens pour éviter que l’eau ne prenne la fuite
La persistance de l’épisode de pollution de l’air par l’ozone et par les particules fines pm10 pousse la préfecture de Vaucluse à déclencher l’alerte pollution de niveau 1 pour la journée de demain.
Demain, mardi 11 juillet, la qualité de l’air reste mauvaise en raison des concentrations en ozone, mais également en particules fine PM10. Ces particules proviennent d’une masse désertique saharienne qui impactera les départements littoraux de la région et le Vaucluse. Compte tenu de la persistance de cet épisode de pollution de l’air, le préfet de la zone de défense Sud, déclenche, pour le second jour consécutif la procédure d’alerte de niveau 1 relative à la pollution de l’air à l’ozone et particules fines PM10 pour la journée de demain, mardi 11 juillet 2023.
En complément des renforcements de contrôles de la procédure d’information et de recommandation, la préfète de Vaucluse a décidé la mise en œuvre des mesures d’urgence suivantes : ➢ Abaissement de 20km/h des vitesses maximales autorisées sur l’ensemble des voiries du département, sans toutefois descendre en dessous de 70km/h ; ➢ Mise en œuvre des prescriptions particulières de niveau 1 prévues dans les autorisations d’exploitation des ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement). ➢ Raccordement électrique à quai des bateaux fluviaux en substitution à la production électrique de bord par les groupes embarqués (dans la limite des installations disponibles). ➢ Suspension de l’utilisation d’appareils de combustion de biomasse non performants ou groupes électrogènes. ➢ Report des travaux d’entretien ou de nettoyage effectués avec des outils non électriques (tondeuse, taille-haie…) ou des produits à base de solvants organiques (white-spirit, peinture…) ➢ Maîtrise de la température dans les bâtiments (chauffage ou climatisation). ➢ Respect de l’interdiction des brûlages à l’air libre des déchets verts. ➢ Suspension de la pratique de l’écobuage et des opérations de brûlage à l’air libre des sous-produits agricoles. ➢ Report des épandages de fertilisants minéraux et organiques.
En fonction de l’évolution de l’épisode de pollution, d’autres mesures complémentaires pourraient être déclenchées.
Par ailleurs, cette procédure d’alerte est assortie des recommandations sanitaires et de comportement suivantes :
Pour protéger votre santé : – Réduisez vos activités physiques et sportives intenses à l’extérieur. – En cas de gêne respiratoire ou cardiaque, prenez conseil auprès d’un professionnel de santé. – Si vous êtes sensible ou vulnérable, privilégiez les sorties les plus brèves, celles qui demandent le moins d’effort et évitez de sortir durant l’après-midi.
Pour aider à améliorer la qualité de l’air : – Limitez vos déplacements privés et professionnels, ainsi que l’usage de véhicules automobiles en privilégiant le covoiturage et les transports en commun. – Privilégiez pour les trajets courts les modes de déplacements non polluants (marche à pied, vélo). – Différez, si vous le pouvez, vos déplacements. – Respectez l’interdiction des brûlages à l’air libre. – Reportez les travaux d’entretien ou nettoyage nécessitant l’utilisation de solvants, peintures, vernis.
Jonquières : des chiens pour éviter que l’eau ne prenne la fuite
Le secteur du BTP passe au rouge en Vaucluse. C’est ce que fait apparaître la note de conjoncture de l’économie régionale pour le 1er trimestre 2023 que vient de publier l’Insee Paca.
Dans sa dernière analyse sur la conjoncture économique durant le 1er trimestre 2023, l’ Insee-Paca (Institut national de la statistique et des études économiques-Provence Alpes-Côte d’Azur) fait le point sur l’état de l’économie régionale. Ainsi, selon ses travaux d’Etienne Lenzi et Corinne Roche, « alors que l’effet des chocs de ces dernières années (Covid, guerre en Ukraine) semble se réduire, l’inflation reste à des niveaux élevés dans la plupart des économies avancées, et les incertitudes sur la demande pourraient alimenter un ralentissement de la production. Le resserrement de la politique monétaire pourrait en outre provoquer un retournement du marché immobilier dans de nombreux pays occidentaux. »
Mise en chantier : un recul de plus de 10 ans Dans ce cadre, le secteur de la construction reste particulièrement en difficulté. Ainsi, les emplois sont en baisse, alors que les permis de construire et les mises en chantier diminuent encore ce trimestre. Une situation encore plus tendue en Vaucluse. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le nombre de mises en chantier sur 12 mois se replie nettement (-12% sur un an). Au niveau national, la tendance est similaire sur un an avec une baisse de 9%. Cette baisse est plus prononcée dans le Var (-21%) et le Vaucluse (-19%), alors que les Alpes-Maritimes résistent mieux (-4%). Dans le département, il faut ainsi remonter avant 2014 pour trouver un nombre de logements commencés inférieur aux chiffres d’aujourd’hui. Même durant le Covid, le Vaucluse affichait un plus grand nombre de mise en chantier qu’aujourd’hui.
La situation est à peine meilleure en ce qui concerne les permis de construire Parallèlement, le nombre de permis de construire délivrés diminue encore (-2% sur 12 mois par rapport au premier trimestre 2022) et demeure en dessous de son niveau du quatrième trimestre 2019. Seules les Alpes-Maritimes tirent leur épingle du jeu, avec un nombre d’autorisations en hausse de plus de 20% sur 12 mois ; la baisse est relativement contenue dans le Var (-4%), le Vaucluse (-5%) et les Bouches-du-Rhône (-6%), et plus forte dans les Hautes-Alpes (-14%) et les Alpes-de-Haute-Provence (-18%). Si le Vaucluse semble limiter la casse, l’évolution du nombre de logements autorisés à la construction reste inférieur, là-aussi, au niveau de 2014 même s’il reste encore supérieur à la période Covid (fin 2020-début 2021).
« Les entrepreneurs du secteur du BTP estiment que la demande pourrait encore se dégrader dans les mois à venir. »
Une baisse nette des transactions immobilières « Au niveau national, qui avait mieux résisté que Provence-Alpes-Côte d’Azur ces dernières années, la baisse des permis sur 12 mois est franche (-9% ce trimestre et -11% sur un an), dans la continuité de ce que l’on constate depuis mi-2022, poursuit l’Insee-Paca. Au niveau national, les coûts de production se stabilisent ce trimestre. Toutefois, les conditions d’accès aux crédits immobiliers deviennent plus restrictives pour les ménages : le redressement des taux directeurs observé depuis plusieurs mois pourrait pénaliser les ventes de logements et, in fine, les mises en chantier. De premiers effets sont déjà visibles, en particulier une légère baisse des prix des logements neufs de 0,2% au dernier trimestre 2022 comme au premier trimestre 2023, et une baisse nette du nombre de transactions dans l’ancien. En parallèle, le climat des affaires au niveau national dans le bâtiment s’assombrit, avec des entrepreneurs du secteur qui estiment que la demande pourrait se dégrader dans les mois à venir, et qui prévoient de fortes baisses de prix. »
Quelles répercussions sur l’emploi ? En Vaucluse, la conjoncture semble déjà avoir un impact négatif dans le secteur de l’intérim. Ainsi, au 1er trimestre 2023, le nombre d’intérimaires a diminué fortement (-2,4% par rapport au trimestre précédent). Il s’agit de la baisse la plus forte depuis fin 2019, hormis le creux dû aux restrictions Covid. Sur un an, la baisse est également de 2,4%. En France, la situation est similaire (-2,2% sur un trimestre, -2,2% sur un an). La baisse concerne la plupart des départements de la région, en particulier les Hautes-Alpes, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Par ailleurs, dans la construction, les effectifs repartent à la baisse après le léger rebond du 4e trimestre 2022 (-0,3%, après +0,7%). La diminution est sensible : -0,7% dans les Alpes-Maritimes, -1,1% dans le Var, -1,6% dans les Alpes-de-Haute-Provence, et jusqu’à -3% dans les Hautes-Alpes. Les effectifs sont en hausse seulement dans les Bouches-du-Rhône (+0,5%) alors qu’ils stagnent en Vaucluse. Les entrepreneurs vauclusiens du BTP ayant donc fait le choix de sacrifier les emplois intérimaires afin de conserver les salariés permanents. Jusqu’à quand pourront-ils le faire ?
Jonquières : des chiens pour éviter que l’eau ne prenne la fuite
Ce lundi 3 juillet, 200 nouveaux projets lauréats du Fonds vert ont été dévoilés et se sont vu attribuer 63,5M€ de financement. Parmi eux, deux projets vauclusiens.
Annoncé par la Première ministre, Elisabeth Borne, fin août dernier, le fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires, aussi appelé Fonds vert, est doté de 2 milliards d’euros afin d’aider les collectivités territoriales et leurs partenaires à accélérer leur transition écologique. Le fonds finance trois types d’actions : le renforcement de la performance environnementale dans les territoires ; leur adaptation au changement climatique ; l’amélioration du cadre de vie.
Après une première salve de lauréat en avril dernier, qui avait permis aux communes d’Oppède et de Villars de recevoir respectivement les sommes de 149 600€ et 133 131€, la première pour un projet de remplacement de chaudières pour ses bâtiments communaux et la seconde pour la rénovation énergétique de son école, une deuxième salve de projets lauréats vient d’être dévoilée. Celle-ci comporte 200 projets pour un investissement total de 63,5M€.
Parmi les projets retenus, deux sont Vauclusiens et concernent les communes de Sablet et de Sault. La commune de Sablet se voit attribuer la somme de 40 170€ pour la rénovation énergétique de ses écoles par un système de géothermie. La commune de Sault se voit quant à elle attribuer la somme de 138 030€ pour la rénovation énergétique de ses bâtiments communaux. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce sont au total 10 initiatives qui ont été retenues pour plus de 3,6M€ investis.
Jonquières : des chiens pour éviter que l’eau ne prenne la fuite
La liste des chantiers menés par le département de Vaucluse pour les mois de juillet et août vient d’être communiquée : élargissement de la RD 72 à Orange, réfection de la chaussée de la RD 1 entre Monieux et Sault, réaménagement du collège Victor Schoelcher à Sainte-Cécile-les-Vignes, etc.
Elargissement d’une partie de la RD 72 à Orange La clôture des travaux, entamés en mars 2022, est prévue pour la fin du mois de juillet. La RD 72 pourra alors être réouverte à la circulation.
Réfection de chaussée entre Monieux et Sault (RD 1) Les travaux, démarrés en mai, se poursuivent jusqu’à la mi-juillet. Un enrobé fibré (adapté aux fissures) est mis en œuvre car la chaussée était détériorée.
Réaménagement de la cour du collège de Sainte-Cécile-les-Vignes Le chantier a débuté le lundi 3 juillet pour quatre semaines environ : enlèvement de l’enrobé sur 650 m2, mise en place de plantations, de massifs de végétaux et de bancs.
Route
Réalisation de la déviation provisoire de Pertuis entre le giratoire du Vidalet et le Chemin de la Beaume : chantier entamé à la mi-mars pour une durée prévisionnelle de 10 mois ;
Travaux de suppression du PN 15 à Petit Palais : chantier prévu jusqu’à l’automne ;
Aménagement d’un carrefour giratoire entre les RD 15 et RD 110 à Cabrières d’Avignon : travaux en cours ;
Réfection des superstructures et de la chaussée du pont de la RD 204 sur l’A7 à Bollène : chantier démarré le 5 juin, pour une durée d’un mois environ ;
Réfection de la chaussée entre Cucuron et Cabrières d’Aigues (RD 189) : les travaux se déroulent du 29 juin au 13 juillet. Déviation mise en place via Sannes par le RD 9, RD 56 et RD 27 ;
Réfection de chaussée entre Carpentras et Mazan (RD 942) / 1ère phase : travaux en cours jusqu’à mi-juillet (de la sortie de Carpentras à l’entrée de Mazan). La 2ème phase (en ville, à Carpentras) se déroulera en octobre.
Véloroutes
ViaRhôna entre Sorgues et Avignon ;
Construction d’une passerelle suspendue sur le bras du Rhône entre les Iles de la Barthelasse et de l’Oiselay : les travaux de la passerelle et de la voie cyclable se poursuivront jusqu’à la fin de l’été. Le montage du tablier de la passerelle a démarré fin juin.
Bâtiments
Restructuration du collège Saint-Exupéry à Bédarrides : travaux en cours depuis juillet 2022. La 1ère phase est terminée (ailes 1 et 4). Déplacement des personnels à la mi-juillet et démarrage de la phase 2 (aile n°3) ;
Travaux de restauration du Palais des Papes à Avignon : deuxième tranche jusqu’à début 2024 ;
Construction du nouveau bâtiment Memento, Pôle des patrimoines de Vaucluse à Avignon : les travaux sont en cours jusqu’à fin 2024 ;
Réhabilitation du collège Lou Vignarès à Vedène : chantier entamé en février et pour 37 mois ;
Construction du nouveau centre routier d’Apt : mise en service du bâtiment prévu en septembre ;
Mise en sécurité du Château de La Tour-d’Aigues : démarrage prévu en septembre pour 6 mois ;
Mise en accessibilité du collège Alphonse-Silve à Monteux : travaux en cours jusqu’à septembre ;
Réfection de la cour du collège Tavan à Montfavet : démarrage le 10 juillet pour 4 à 5 semaines.
Jonquières : des chiens pour éviter que l’eau ne prenne la fuite
Le 23 janvier dernier le tribunal judiciaire de Nanterre condamnait l’office de tourisme de l’agglomération Luberon Monts-de-Vaucluse pour l’utilisation illicite du mot Provence dans sa dénomination « Luberon cœur de Provence ». Derrière tout cela, une histoire d’incompatibilité entre AOC issus d’une même région. Qui l’eut cru ?
Le tribunal a estimé que l’office de tourisme ne pouvait utiliser une dénomination avec le mot Provence, compte tenu que ce dernier était amené à faire la promotion de vins de l’AOP Luberon et Ventoux et que le cahier des charges de ces deux appellations ne leur permettait pas de faire référence à la Provence. En d’autres termes, les requérants, en l’occurrence le syndicat des vins des différentes appellations de côtes de Provence, n’acceptent pas que le nom Provence puisse être associé à d’autres vins que les leurs, même de manière indirecte.
Le tribunal estime qu’il y a une grande proximité entre Cœur de Provence et Côtes-de-Provence. C’est vrai, le cœur est très proche des côtes…
Dans ses motifs le tribunal estime qu’il y a une grande proximité entre Cœur de Provence et Côtes-de-Provence. C’est vrai, le cœur est très proche des côtes, tous les médecins vous le confirmerons. Trêve de plaisanterie. On peut comprendre l’importance de protéger son appellation géographique, les champenois en savent quelque chose, mais de-là à mettre l’office de tourisme de l’agglomération de Cavaillon dans le même panier, c’est nous faire boire le vin jusqu’à la lie !
La jurisprudence pourrait bien aboutir sur d’autres affaires du même tonneau. Ainsi, la Communauté de Communes des Pays Réunis d’Orange (CCPRO pour les initiés) a baptisé son office de tourisme « Pays d’Orange en Provence ». Ils pourraient bien eux aussi être inquiétés puisque les vins produits autour d’Orange ne sont pas ceux de l’appellation des Côtes de Provence et que d’une façon ou d’une autre cet office de tourisme est conduit à faire la promotion des Côtes-du-Rhône et dont un certain Châteauneuf-du-Pape.
La dénomination Provence peut-elle devenir une marque et appartenir à une entité qu’elle soit privée ou publique ?
Autre exemple, autre cas intéressant. En 2015, à l’initiative d’un collectif d’une trentaine de partenaires institutionnels du tourisme sous l’égide du Comité Régional du Tourisme de PACA, un label « Provence Enjoy the unexpected » a été créé. Il est particulièrement destiné aux touristes étrangers. Il a été attribué à ce jour à 9 entreprises qui y apposent sur leurs produits cette promesse « Provence, profitez de l’inattendu » dans la langue de Molière. Mais de manière plus ostentatoire, s’y ajoute dans une typographie spécifique et identique pour tous les produits le mot Provence (biscuit de Provence, pastis de Provence…). La dénomination Provence se transforme ainsi en marque. La région, une zone géographique peuvent-elles devenir une marque et appartenir à une entité qu’elle soit privée ou publique ? La Provence comme la Bretagne ou l’Alsace sont des noms génériques qui appartiennent à tous donc à personne en particulier. Producteurs d’herbes de Provence tenez-vous cependant sur vos gardes, nous ne sommes à l’abri de rien !
Jonquières : des chiens pour éviter que l’eau ne prenne la fuite
Excédés par la multiplication des agressions à leur encontre, les maires de Vaucluse ont décidé de lancer un cri d’alarme. En effet, le nombre de violences verbales et physiques contre les élus a bondi en France de 32% entre 2021 et 2022, et le Vaucluse n’est pas épargné. Plusieurs incidents récents ont engendré un ras-le-bol, que les élus du département n’entendent plus laisser passer.
Jusqu’à présent on disait que les maires étaient à portée d’engueulade. Ce n’était pas toujours agréable mais, de leur propre aveux, cela faisait partie du ‘job’. Aujourd’hui, ces élus de terrains sont désormais de plus en plus à portée de coups et ça ils ne le tolèrent plus. Les récentes menaces de mort à l’encontre du maire de Cairanne ainsi que l’agression d’un des adjoints de Lauris n’ont fait qu’illustrer cette inquiétante tendance générale. « La situation préoccupante des actes de violence envers nos élus locaux est un sujet d’actualité récurrent, s’alarme Pierre Gonzalvez, président de l’AMV (Association des maires de Vaucluse) et maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Malheureusement, le département n’est pas épargné par cette vague de violence envers les élus de la République. Ces faits s’additionnent et s’accélèrent. Cela affecte toutes les communes, des petites aux plus grandes. Il n’y a pas de territoire qui soit préservé. »
« Cela affecte toutes les communes, des petites aux plus grandes. Il n’y a pas de territoire qui soit préservé. »
Pierre Gonzalvez, président de l’AMV
Une tendance de fonds à l’échelle du pays Face à cette tendance de fonds, encore illustrée ce week-end au niveau national par l’incendie du domicile du maire de L’Haÿ-les-Rose, mais aussi par le dramatique décès du maire de Signes dans le Var en 2019, renversé par la camionnette d’un maçon alors qu’il tentait de s’interposer contre un dépôt d’ordures sauvages, ou lorsque le maire de Saint-Brévin, en Loire-Atlantique, a démissionné suite à l’incendie de ses véhicules et de la façade de son domicile en pleine nuit en mars dernier, l’AMV a donc souhaité réagir contre ces agressions à répétition. Et ce d’autant plus que des élus de Vaucluse viennent eux aussi d’être confrontés à des actes de violences verbales ou physiques qui connaissent une explosion en France. Leur nombre a ainsi bondi de 32% en 1 an, en passant de 1 720 actes en 2021 à 2 265 en 2022.
« Fils de pute de maire, mes frères gitans et moi, on viendra te pulvériser toi et ton village de mort. »
Menaces proférées contre le maire de Cairanne
De gauche à droite : Bernard Le Dily, adjoint en charge de la sécurité publique à Mormoiron, Vincent Faure, maire de Sainte-Cécile-les-Vignes, Roger Rossin, maire de Cairanne, Michel Terrise, maire d’Althen-des-Paluds, Anne-Marie Bardet, maire de Sarrians, Jean-François Lovisolo, député de la 5e circonscription de Vaucluse, Pierre Gonzalvez, président de l’AMV, Thierry Dernis, adjoint à la voirie de Lauris, et André Rousset, maire de Lauris.
Le 8 juin dernier c’est Roger Rossin, maire de Cairanne qui a été menacé de mort. L’élu constate pour la seconde fois un affichage sauvage d’un épaviste sur les panneaux directionnels, les feux tricolores, les candélabres, et le mobilier urbain le long de la route Départementale 8. « Cela enlève la peinture quand on essaye de les décrocher, constate alors agacé le maire de Cairanne. J’ai donc eu la faiblesse d’appeler le numéro figurant sur l’annonce pour expliquer que ce type d’affichage était soumis à autorisation et que là où il les mettait cela n’était pas possible. Je lui ai demandé de venir les enlever. La personne m’a répondu ‘qu’il sent foutait, qu’il faisait ce qu’il voulait et qu’il devait travailler’. » « Je lui alors précisé que je devrais alors le verbaliser, poursuit Roger Rossin. Il m’a alors répondu ‘Fils de pute de maire, mes frères gitans et moi, on viendra te pulvériser toi et ton village de mort’. » Même si c’est la première fois que cela lui arrive en 10 ans de mandat, le maire de Cairanne n’envisage pas forcément de porter plainte. Ces collègues maires de l’AMV, le sous-préfet de Carpentras et la préfète du Vaucluse l’y incite pourtant. « Même si j’ai du mal à croire que la plainte débouchera sur une interpellation et une condamnation, j’ai finalement porté plainte, ajoute-t-il. Je n’ai pas peur de ces menaces mais je n’accepte pas le côté irrespectueux de l’institution et la violence gratuite de ces propos. » L’enquête est en cours…
« Je vais te retrouver et je vais te tuer. »
Menaces proférées contre un des adjoints de Lauris
Le 13 juin dernier, alors que la commune de Lauris est sous les orages, un habitant se retrouve avec 7cm d’eau chez lui. Thierry Dernis, adjoint à la voirie, se rend sur les lieux pour évaluer la situation et voir qu’elles peuvent être les solutions même si ce n’est pas du ressort des compétences de la municipalité. « Il m’a attrapé par mes vêtements alors que je ne m’y attendais pas, raconte l’élu de Lauris. Il a ensuite voulu me frapper. Les personnes présentes se sont interposées et j’ai réussi à me dégager. Alors que je partais il m’a dit : ‘Je vais te retrouver et je vais te tuer’. » Thierry Dernis va aussitôt porter plainte. « J’ai été reçu par les gendarmes qui m’ont écouté. Rien que ça, cela fait du bien. Le lendemain la personne a été arrêtée et mise en garde en vue pendant une journée. C’est rassurant de voir que les institutions répondent. »
Une démission collective pour un électrochoc Dans le même temps, l’adjoint de Lauris reçoit le soutien de toute son équipe municipale. Dans la foulée, André Rousset, le maire, annonce aussi qu’il démissionnera en compagnie de sa majorité. Cette décision devant servir d’électrochoc afin de sensibiliser les pouvoirs publics et les médias contre ce phénomène général de violences croissantes. « Une action choc pour faire prendre conscience de ces dérives », explique André Rousset, maire de Lauris. Une protestation qui ne sera finalement pas mise à exécution après plusieurs échanges avec les services de la préfecture de Vaucluse.
La parole se libère La succession de ces incidents a au moins le mérite de pousser les autres élus vauclusiens à sortir de leur silence après avoir trop longtemps accepter ce type d’acte. « Les langues se délient, reconnaît Pierre Gonzalvez, le président de l’AMV, et les élus n’hésitent plus à nous faire part de leurs mauvaises expériences en la matière. » Dans ce cadre, l’AMV recueille les signalements que lui font remonter les élus depuis le terrain. Des signalements de différents niveaux de gravité, qui peuvent aller des insultes jusqu’à des intimidations ainsi que des gestes physiques, et contre lesquels l’AMV se porte systématiquement partie civile.
Gestion des conflits : des formations du GIGN avec l’AMV Afin de permettre aux élus de Vaucluse de faire face à certaines situations de conflit, l’AMV a organisé des réunions animées par un négociateur de l’antenne du GIGN à Orange. A cette occasion, la gendarmerie nationale explique aux maires et aux élus comment réagir face à une personne agressive et comment tenter de désamorcer une situation de conflit. Une demi-douzaine de réunion a déjà eu lieu avec l’AMV qui va proposer de nouvelles cessions. Par ailleurs, la gendarmerie propose également des fiches d’informations consultables sur le site referentsureté.fr.
L’AMV dispose d’élus référents contre les violences et les agressions d’élus Par ailleurs, afin de mieux coordonner son action auprès de ses membres, l’Association des maires de Vaucluse a désigné deux référents : le maire de Sainte-Cécile-les-Vignes et l’adjoint à la sécurité de Mormoiron. Deux élus en charge des violences faites aux élus au sein de l’AMV qui, eux aussi, ont été confrontés aux menaces. « Au sortir du Covid, j’ai subi une altercation avec des propos homophobes, rappelle Vincent Faure, maire de Sainte-Cécile-les-Vignes. Une affaire classée sans suites même s’il y a eu une écoute des gendarmes et du procureur. » De son côté Bernard Le Dily, adjoint en charge de la sécurité publique, de la prévention de la délinquance, des écoles, du conseil municipal des jeunes et de la culture à Mormoiron a dû batailler ferme pour que la justice s’en mêle. « Entre le moment où j’ai déposé plainte, le 25 juin 2022, et le classement sans suite avec un simple rappel à la loi, c’était le 29 novembre. Et encore il a fallu que je voie deux fois le procureur qui nous a dit qu’il avait une échelle de sanction qu’il se devait de respecter. » En attendant, l’élu de Mormoiron, ancien policier et gendarme, reconnaît alors que l’on peut avoir parfois le sentiment d’être seul, surtout dans les petites communes. « Dans un village on croise l’agresseur ou sa famille tous les jours. On peut se sentir vulnérable même si fort heureusement on a le soutien de l’AMV. »
Certains s’excusent parfois Venue soutenir son collègue de Cairanne, Anne-Marie Bardet, maire de Sarrians, a elle aussi connue pareille mésaventure. « J’ai moi-même été aussi victime de violentes injures le 17 mai dernier, confie l’élue. J’ai informé l’AMV et j’ai porté plainte mais je n’ai pas eu de retour à ce jour. » Sa ‘faute’ ? avoir fait une remontrance à une personne qui conduisait trop vite un fourgon sur la place de la mairie, là où jouent des enfants. « Je n’avais pas voulu témoigner dans la presse à ce moment-là car il y a une fratrie et se sont des gens corrects. Depuis, le monsieur m’a envoyé un message pour s’excuser de son attitude en expliquant qu’il avait tout un tas de raisons personnelles pour expliquer pourquoi il s’était comporté aussi mal : « il exprime son plus profond regret pour son comportement impulsif et irrespectueux à mon égard. Il est conscient d’avoir mal agi. »
La gendarmerie propose notamment des fiches conseils de ‘déconfliction’ à destination des élus afin de disposer de base pour réagir face à une personne agressive.
« Aujourd’hui la parole du maire, ne vaut rien contre un délinquant de la route. »
Michel Terrise, le maire d’Althen-des-Paluds
Des élus qui dérangent parfois les petits trafics Une litanie sans fin que conclu Michel Terrise, le maire d’Althen-des-Paluds : « J’ai été menacé de mort lors de mon 1er mandat pour une histoire d’urbanisme. Je n’avais pas porté plainte. » Là, c’est un conducteur qui a mis en danger la vie d’un de ces policiers municipaux en forçant le passage lors d’un simple contrôle où il était présent avec son premier adjoint. « Nous avons clairement vu le conducteur accélérer et notre policier a dû sauter sur le côté pour l’éviter. Nous avons noté et le numéro et il fallut relancer à plusieurs reprise le procureur pour qu’il y ait des suites. La personne a dit qu’il n’avait pas vu le policier. C’est donc parole contre parole mais aujourd’hui la parole du maire, qui est officier de police et assermenté de par sa fonction, ne vaut rien contre un délinquants de la route. »
« L’écharpe tricolore ne fait pas des élus des surhommes. »
Vincent Faure, maire de Sainte-Cécile-les-Vignes
Ne plus rien laisser passer « Tout cela, ça affecte autant la vie d’élu que la vie personnelle car il y a des impacts directs », regrette pour sa part, Pierre Gonzalvez, le président de l’AMV qui constate que si certains élus « se sont engagés dans des démarches judiciaires, d’autres peuvent parfois être plus en retrait. » « Jusqu’alors on rentrait chez soi ou sa mairie et on pensait à autre chose. Mais maintenant, il ne faut plus tourner la page, insiste Vincent Faure. Désormais, il faut tout faire remonter pour savoir ce qui se passe dans nos départements, ce qui se passe en France. Il n’y a pas de petites agressions concernant les élus et plus généralement les citoyens d’ailleurs. Quelle que soit l’agression, elle est intolérable. Il ne faut rien laisser passer. C’est pour cela que je suis fier que l’AMV se porte systématiquement partie civile en étant totalement solidaire avec les élus. Je trouve aussi extrêmement courageux que mes collègues, maires, adjoints ou élus aillent jusqu’au bout de leur démarche de plaintes même si parfois c’est difficile de le faire dans un petit village où tout le monde se connaît. Une solidarité au sein de son propre conseil municipal doit aussi être de mise. Les élus ne sont que des femmes et des hommes. L’écharpe tricolore n’en fait pas des surhommes. »
Le Covid et les réseaux sociaux n’ont rien arrangé Une situation qui, aux dires des élus, s’est particulièrement aggravée au sortir du Covid. « Il y a de plus d’incidents de ce type depuis la fin du Covid et la réouverture des ‘cages’, poursuit le maire de Sainte-Cécile. On constate une agressivité de plus en plus surprenante. Je pense aussi au médecin, aux enseignants, aux forces de l’ordre, aux sapeurs-pompiers, à tous ceux qui sont en contact avec le grand public. » « Et les réseaux sociaux offrent un univers sans limites à ces excès », complète le président de l’AMV. « Il faut voir aussi que nous dérangeons les petites trafics ou que nous sommes confronté à des mineurs qui traînent la nuit et que nous ramenons à leurs parents sans que certains de ces derniers n’aient à redire sur le comportement de leurs enfants », indique également, Michel Terrise, le maire d’Althen. « A cela s’ajoute des problématiques avec des individus qui ont des problèmes psychologiques ou psychiatriques que l’on a identifiés », complète Pierre Gonzalvez. « Nous sommes particulièrement démunis dans ces cas de figure», confesse la maire de Sarrians.
« Nous sommes responsables de tout, y compris pour des problèmes de compétences qui ont été enlevés aux maires. »
Pierre Gonzalvez, le président de l’AMV
« Nous sommes assaillis tous les jours pour des problèmes concernant des compétences qui ont été enlevés aux maires : l’assainissement, la fibre, l’eau, les déclarations d’impôts, la distribution d’électricité, les encombrants, les routes, la vitesse, les vols…. Nous sommes responsables de tout », regrette le président de l’AMV. Ce dernier poursuit cependant « Les gens se rendent tout de même compte de ce que nous faisons. Beaucoup de nos administrés nous disent ‘qu’ils ne savant pas comment on fait’ et ‘comment on supporte ces contraintes’. ‘Qu’ils ne voudraient pas être à notre place’. » Si à ce jour ces agressions ne sont pas encore venues à bout de leur motivation, entre pare-brise casé ou rayure sur la voiture, des élus de Vaucluse reconnaissent que cela commence à entamer leur détermination pour la vocation… Ainsi, selon l’Association des maires de France, le taux de démission serait actuellement de 15% pour les élus municipaux alors qu’il n’est que de 2,7% dans le secteur privé.
Condamner c’est bien, agir c’est mieux ! « Le problème aujourd’hui c’est que les gens ne sont plus des citoyens mais des consommateurs de services publics », explique Jean-François Lovisolo, ancien co-président de l’AMV désormais député de la 5e circonscription de Vaucluse. Il peut y avoir les discutions dans la rue, voir des engueulades, mais on est dans le ressort de la ’Pagnolade’. Mais il y a aussi ce qui est de l’ordre de l’inacceptable, comme à Lauris ou Cairanne. »
« Les gens ne sont plus des citoyens mais des consommateurs de services publics. »
Jean-François Lovisolo, député de la 5e circonscription de Vaucluse
« Je veux bien que l’on nous interpelle toute la journée pour des choses où l’on n’a rien à voir, poursuit le parlementaire. On est là pour ça. Mais il ne faut pas oublier que les élus locaux sont les derniers à faire du lien social quand il n’y a plus de services publics sur les territoires. Et ils ne le font pas pour l’argent. Ce n’est pas pour 500€ par mois, qui passent d’ailleurs principalement dans les frais de déplacement qu’ils le font, mais bel et bien pour l’intérêt collectif et rendre service aux gens. Si on perd ces élus-là, il n’y a plus rien derrière. Il faut donc que l’Etat prenne des mesures et des sanctions exemplaires quand un élu local est agressé comme c’est le cas par exemple pour un gendarme. Il faut envoyer un message car c’est bien de condamner mais il faut aussi agir. » Dans cette optique, Jean-François Lovisolo et Karl Olive, député de la 12e circonscription des Yvelines, proposent donc une loi relative « au renforcement de la législation visant à protéger les élus municipaux », « ces fantassins de la République, ces chevilles ouvrières du pays, qui sont quotidiennement vilipendés, agressés au point de renoncer à une mission qui leur a été confiée en toute légitimité par leurs concitoyens. »
Les maires des petites communes en première ligne « Dans les communes, ce phénomène est bien connu des maires et des personnels municipaux, poursuit Jean-François Lovisolo. Les plus petites d’entre elles ne peuvent pas bénéficier d’agents assermentés, ni de services structurés. Ce sont donc souvent les élus qui se retrouvent seuls, face, d’une part, à un nombre grandissant d’infractions (dégradation de biens publics et de mobilier urbain, dépôts sauvages d’ordures…) et, d’autre part, à des agressions, menaces, intimidations, insultes ou injures qui touchent maires, adjoints et conseillers municipaux dans l’exercice ou du fait de leurs fonctions. » La proposition de loi des deux députés a notamment pour objectif d’aligner les peines suite à des délits contre les conseillers municipaux en charge d’une mission de services publics sur celles prévues pour ces mêmes agissements contre les représentants des forces de l’ordre.
Allongement du délai de prescription pour diffamation et protection fonctionnelle Le texte prévoit aussi que la durée d’un acte diffamatoire, prescrit tous les 3 mois, puisse être allongée à 12 mois pour les personnes dépositaires de l’autorité publique. Autre souhait : la création d’un « un délit d’atteinte à la vie privée par diffusion d’informations relatives à la vie privée, familiale d’une personne titulaire d’un mandat électif communal permettant de l’identifier ou de la localiser afin de protéger les élus par l’interdiction de la diffusion malveillante de données personnelles, notamment sur un service de communication au public en ligne ». Il est également demandé « d’étendre la compensation financière par l’État, couvrant les coûts de couverture assurantielle, à toutes les communes de moins de 10 000 habitants. Cette mesure s’appliquerait à la protection fonctionnelle accordée aux conseillers municipaux, afin de soulager ces derniers de cette charge financière ». « L’Agression est un acte exceptionnelle et doit avoir une réponse exceptionnelle, insiste le député vauclusien, ancien maire de la Tour d’Aigues. Et cette réponse c’est une réponse pénale. »
« Le débat cela empêche de se battre. »
André Rousset, maire de Lauris
Pas de salut sans une réaction collective « Je pensais que l’humanité évoluait, mais parfois il faut constater que parfois elle régresse, constate avec un brin de fatalisme, André Rousset, le maire de Lauris. Je suis travailleur social de formation initiale. C’est tous ensemble que nous devons agir : les élus, les citoyens, la République. Cela passe par tout le monde, les papas et les mamans aussi, les députés, la préfète, les journalistes. Il faut saisir les enjeux de tout cela et qu’on essaye de le freiner. Si on ne le fait pas ensemble, nous n’y arriveront pas. Il faut mettre de l’humain dans ce qui nous uni car aujourd’hui on perd de l’humain. Il faut comprendre que le débat cela empêche de se battre. »
Laurent Garcia
La réponse des services de l’Etat Conscient d’une situation de plus en plus tendue, Violaine Démaret, préfète de Vaucluse, a tenu à rappeler que Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la ruralité annoncé la création d’un centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus. Ce dernier pilotera le déploiement d’un pack sécurité comprenant :
• la création d’un réseau de plus de 3 400 référents « atteintes aux élus » dans toutes les brigades de gendarmerie et les commissariats, offrant un point de contact privilégié aux élus pour parler des menaces ou des violences dont ils font l’objet,
• le renforcement du dispositif ‘Alarme élu’, qui permet aux élus qui se sentent menacés d’alerter leur commissariat ou leur gendarmerie pour être secourus rapidement en cas d’appel au 17, et bénéficier d’une vigilance renforcée de la part des forces de l’ordre,
• le rappel aux préfets du principe ‘une menace = une évaluation’, pour que ces derniers puissent décider de mesures éventuelles de protection.
Ces mesures permettront d’amplifier la démarche « d’aller-vers » des forces de l’ordre, afin de faciliter le dépôt de plainte des élus locaux quand ils le souhaitent et où ils le souhaitent.
Jonquières : des chiens pour éviter que l’eau ne prenne la fuite
Grand Delta Habitat, représenté par Michel Gontard, président de la coopérative et le Tribunal Judiciaire de Carpentras, représenté par Hélène Mourges, Procureure de la République, ont signé une convention de partenariat pour le renforcement de la sécurité, de la tranquillité et la prévention de la délinquance portant sur le patrimoine de Grand Delta Habitat situé dans les communes du ressort du Tribunal Judiciaire de Carpentras.
Objectif Assurer une meilleure protection des locataires en facilitant la circulation opérationnelle des informations entre le parquet et le bailleur social, notamment lorsqu’il est question d’atteintes graves et récurrentes aux personnes et aux biens.
Des postes de travail d’intérêt général Il est également question de création de postes de travail d’intérêt général au bénéfice des résidences de Grand Delta Habitat. Cette mise en place de Tig -Travaux d’intérêt général- devrait permettre la prise en charge de certains profils et constituer une peine supplémentaire à disposition des réquisitions du Ministère public. Un bilan annuel sera dressé en présence des parties afin d’en évaluer la mise en œuvre et d’y apporter d’éventuelles améliorations.
Mise en place de référents Un référent sera désigné chez Grand Delta Habitat afin d’échanger sur les atteintes graves ; la création de postes de travail au sein de la coopérative afin de recevoir les personnes condamnées à une peine de travail d’intérêt général. Un regard attentif sera porté sur la lutte contre les violences intrafamiliales.
Du côté du Tribunal judiciaire de Carpentras Un référent sera également nommé qui sera l’interlocuteur privilégié de la coopérative. Des suivis et retours d’information suivront les plaintes déposées par le personnel de la coopérative. Les informations circuleront entre les deux référents à propos de procédures de résiliations de bail et d’expulsion des locataires pour troubles de jouissance, ainsi que sur des personnes interdites de résider dans les logements sociaux.
Plus de 8 500 logements sur 44 communes Ces logements seront au nombre de 8 939 à la fin de cette année sur les 44 communes accueillant des résidences Grand Delta Habitat. Althen-des-Paluds, Aubignan, Beaumes-de- Venise, Bédoin, Bollène, Camaret, Caromb, Carpentras, Châteauneuf-du-Pape, Entraigues-sur-la-Sorgue, Entrechaux, Faucon, Grillon, Jonquières, Lagarde-Paréol, Lapalud, Le Barroux, Loriol-du-Comtat, Malaucène, Malemort, Mazan, Mondragon, Mormoiron, Monteux, Mornas, Orange, Pernes-les-Fontaines, Piolenc, Rasteau, Richerenches, Sarrians, Sault, Saint-Christol, Saint-Hippolyte-le-Graveyron, Saint-Pierre-de-Vassols, Saint-Roman-de-Malegarde, Sainte-Cécile-les-Vignes, Savoillan, Sérignan-du-Comtat, Vacqueyras, Vaison-la-Romaine, Valréas, Velleron, Violès et Visan. Cette convention, initiée par Michel Gontard, président de GDH, fait suite à d’autres partenariats inscrits durablement dans la Région Sud, le Vaucluse et le Var.