18 mai 2024 |

Ecrit par le 18 mai 2024

L’AMV veut protéger la vigne en s’attaquant à la flavescence dorée

Dans une lettre adressée à Bertrand Gaume, préfet de Vaucluse, Jean-François Lovisolo et Pierre Gonzalvez, les 2 co-présidents de l’AMV (Association des maires de Vaucluse), veulent alerter les pouvoirs publics sur la propagation de la flavescence dorée dans le vignoble.
« Elle occasionne des pertes de récolte et peut, à terme, compromettre la pérennité du vignoble avec des conséquences économiques importantes pour notre territoire, expliquent respectivement les maires de La Tour d’Aigues et de l’Isle-sur-la-Sorgue. Cette maladie est de caractère épidémique, avec une progression très rapide du nombre de ceps malades. Aussi, cette caractéristique rend la lutte indispensable et obligatoire. Elle doit être collective pour être efficace. Des propriétaires, aujourd’hui, pour ne pas être contraints par le statut de fermage, laissent parfois leur vignoble à l’abandon mais cela peut avoir de fortes incidences pour les exploitations voisines. »

Actuellement, une quarantaine de communes vauclusiennes sont concernées par le lutte contre la flavescence dorée.

Présente dans la plupart des régions viticole du Sud de l’Europe
« La Flavescence dorée est une maladie de quarantaine (Directive Européenne 2000/29/CE) particulièrement contagieuse chez la vigne, précise l’Inrae. Présente dans la plupart des zones de production viticole du sud de l’Europe, elle peut être à l’origine de fortes pertes de récolte et compromettre la pérennité des vignobles. Cette maladie est causée par le phytoplasme de la Flavescence dorée : une petite bactérie sans paroi de la classe des Mollicutes. Elle est transmise par un insecte vecteur, la cicadelle Scaphoideus titanus ainsi que par le greffage. La cicadelle a été accidentellement importée d’Amérique du Nord dans le vignoble du Sud-Ouest au début du siècle dernier et s’est rapidement adaptée et répandue en France jusqu’à la Corse, puis a gagné l’Italie, la Suisse et tout le Sud de l’Europe. »
En tant que maladie de quarantaine, la Flavescence dorée fait l’objet d’une lutte réglementée et obligatoire. A ce jour, la maladie est présente en Espagne, France (Aquitaine, Bourgogne, Corse, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes, Paca), Italie, Portugal, Suisse, Slovénie et Serbie.

Détecté en Vaucluse à partir de 2002
Détectée pour la première fois dans le Nord du Vaucluse en 2002, la flavescence dorée est une maladie incurable contre laquelle la seule solution est l’arrachage des ceps touchés quand la pandémie est détectée. Une fois présente, son développement est exponentiel : pour un cep contaminé on dénombre 10 à 15 ceps touchés l’année suivante.
A ce jour, la flavescence dorée est présente dans une quarantaine de communes de Vaucluse dont 4 nouvelles (voir tableau en fin d’article).

Une table ronde pour tenter d’éradiquer la maladie
« Dans notre département, l’activité viticole est le moteur de notre économie locale, poursuivent les deux élus de l’AMV. Aussi, nous vous proposons d’organiser une table ronde, avec les acteurs concernés, afin de pouvoir mettre en œuvre une action publique volontariste pour éradiquer cette maladie qui progresse et atteint aujourd’hui des exploitations saines et oblige, malheureusement, à l’arrachage de la totalité de la parcelle si plus de 20 % des pieds sont atteints par la maladie. »


L’AMV veut protéger la vigne en s’attaquant à la flavescence dorée

Loïc Puviland est à la tête de la Cave de la Grande Marine à l’Isle-sur-la-Sorgue. Né à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain il y a 38 ans, il habite en Vaucluse depuis 2009. Après avoir passé une année de formation à l’Université de Suze la Rousse, en Drôme provençale, il en est reparti avec, en poche, une licence en ‘Gestion et marketing du vin’.
A partir de ce moment-là, il s’est mis à prospecter pour trouver un local et c’est celui d’un ancien primeuriste, dans la zone de la Grande Marine, à l’entrée ouest de l’Isle-sur-la-Sorgue qu’il a jeté son dévolu, il y a justement 10 ans, en 2011.

Un millier de références
« Cet espace est entouré d’entreprises dynamiques, comme Masfer (artiste de la ferronnerie et de la métallerie), mais aussi un bureau de tabacs, un restaurant, une boulangerie, il y a du passage, donc nous avons un grand nombre de clients. »
Et pour les accueillir, Loïc Puviland mise sur sa ‘Cave’ de 160m2 avec un large choix de vins, champagnes, spiritueux, bières, rhums, un millier de références en tout dont 400 de whiskies. « Ces dernières années, les whiskies japonais ont connu un boom, mais avec la crise sanitaire et des ruptures de stocks, la demande est un peu retombée. Les écossais ont repris la pole position des amateurs de scotch. Mais peu de gens savent qu’il y a une centaine de producteurs privés en France, en Bretagne, en Alsace, en Savoie, en Picardie, il y a même un whisky qui est testé chez nos voisins de la Distillerie du Barroux en ce moment, dans le Vaucluse. »

Fidélisation des clients et de développement de l’offre numérique
Pour 2022, le patron de la Cave de la Grande Marine mise sur la fidélisation de ses clients, les entreprises, les bureaux d’études, les collectivités mais aussi les touristes avec encore plus d’accessoires (tire-bouchons, rafraîchisseurs, pierres à whiskies, coffrets de prestige, cadeaux d’affaires) et le développement du site.
Pour cela, il entend ainsi assurer l’essor de sa stratégie digitale pour être davantage présent sur les réseaux sociaux, auprès des consommateurs qui passent l’été dans le Luberon mais habitent ailleurs, avec sans doute aussi, une boutique de vente en ligne de vins, champagnes et spiritueux.
Et il va sans doute faire encore grimper son chiffre d’affaires. « En temps normal, nous avions déjà une progression à deux chiffres. Mais là, avec le Covid, on a vu les chiffres exploser à 25% de hausse. » Il est vrai que l’art de vivre à la française s’est sans doute de déguster de bonnes bouteilles, des millésimes, des cuvées-références.

Contact : www.cavegrandemarine.frcavedelagrandemarine@gmail.com – 04 32 62 09 78


L’AMV veut protéger la vigne en s’attaquant à la flavescence dorée

Les vignerons du Nyonsais ont officiellement lancé cet été l’appellation Côtes-du-Rhône villages Nyons. Le premier millésime a été élaboré par 2 domaines particuliers et trois coopératives. Parmi ces dernières : la cave La Comtadine, située à Puyméras, dans le Vaucluse.

La ville de Nyons, dans la Drôme, peut se targuer de bénéficier de plusieurs appellations. Citons en effet l’olive de Nyons ainsi que l’huile d’olive de Nyons. Mais depuis quelques mois, une troisième s’est ajoutée à cette liste : l’appellation Côtes-du-Rhône villages Nyons (pour ses vins). Une bonne nouvelle pour les professionnels qui l’attendaient depuis plusieurs années.
« C’est une reconnaissance des spécificités de notre terroir. Un vent local, Le Pontias, sèche les rosées matinales et protège les vignes des maladies, à l’instar du mildiou et du botrytis. Notre vignoble étant par ailleurs adossé à la montagne, nos vins bénéficient d’une fraîcheur typique », commente Maxime Laurent, viticulteur et vice-président de la coopérative du Nyonsais.

Vin rouge uniquement
Cette appellation, qui a officiellement vu le jour le 25 septembre 2020, s’étend sur 554 hectares (345 hectares plantés en 2020). Seules quatre communes drômoises peuvent la revendiquer pour leurs vins rouge : Mirabel-aux-Baronnies, Nyons, Piégon et Venterol.
Pour ce premier millésime, environ 42 000 bouteilles seront commercialisées par deux domaines particuliers et trois caves coopératives (70 viticulteurs au total). Il y a Vignolis (à Nyons), La Vinsobraise (Vinsobres) et la Comtadine (Puyméras).

DR – Photo d’archives

Une coopérative concernée dans le Vaucluse
Fondée en 1930 par une douzaine de familles puymérassiennes, la Comtadine compte aujourd’hui près de 220 viticulteurs. « L’AOP Côtes-du-Rhône Villages Nyons concerne 3 viticulteurs et 500 hectolitres. Il y a la possibilité d’en faire plus », souligne Jean Foch, le directeur de la structure coopérative comptant 11 salariés pour une chiffre d’affaires de 8M€. « Comme toutes les appellations villages, c’est une façon de valoriser des territoires. La difficulté, c’est de les faire connaître. C’est plutôt une valorisation de niche. »
Faire connaître cette nouvelle indication géographique est d’ailleurs l’un des dossiers porté par le syndicat des vignerons du Nyonsais. Fin juillet, les vignerons organisaient ainsi, à Nyons, un événement afin de marquer le lancement de l’appellation. « Cette grande fête, attendue par tous depuis longtemps, nous a permis de célébrer et de déguster ce millésime qui fait la fierté de tous les vignerons. Le public était au rendez-vous pour partager avec nous cette naissance », souligne encore Maxime Laurent.

Cave la Comtadine. 1, route de Nyons, 84100 Puyméras. Tél. 04 90 46 40 78. www.cavelacomtadine.com


L’AMV veut protéger la vigne en s’attaquant à la flavescence dorée

Pour la première fois, l’équipe de Hongrie est devenue Championne du monde de dégustation à l’aveugle lors de la 9e édition de ce concours organisé par la Revue du vin de France qui vient de se tenir au palais des papes à Avignon à l’initiative du syndicat des vignerons de Châteauneuf-du-Pape. En tout, 27 équipes participantes, sélectionnées à l’issue d’un long processus de demi-finales régionales et de finales nationales tenues dans chaque pays, se sont affrontées autour de 12 vins. Chacune des équipes composée de 4 participants et un coach devait en reconnaître le cépage principal du vin, le pays d’origine, le millésime, le producteur, l’AOC.

DR – Revue du vin de France

La Hongrie a triomphé avec 166 points, devançant de peu la Belgique avec 154 points à la suite de la dégustation du dernier vin : un savagnin Côtes du Jura du Domaine des Marnes Blanches de 2014. Lors de ce dernier ’round’, l’Espagne en a profité pour remonter à la troisième place, devançant les Pays-Bas (4e) et le Luxembourg (5e).
Les vainqueurs, Attila Aranyos, directeur commercial, Levente Molnár, avocat, Laura Rabcsánszki, directrice de recherche média, Didier Sánchez, un Français chef d’entreprise dans le nettoyage (chaque équipe a le droit d’accueillir un étranger dans ses rangs) et leur coach Krisztina Palágyi succèdent donc à la France en tant que Champions du monde de dégustation à l’aveugle pour la première fois.

Pour rappel les champions des éditions précédentes : Belgique (2013), France (2014), Espagne (2015), Chine (2016), Suède (2017), Belgique (2018), France (2019) et France (2020).

L.G.

DR – Revue du vin de France

L’AMV veut protéger la vigne en s’attaquant à la flavescence dorée

L’AOC du Ventoux est la première Appellation d’origine contrôlée à adopter ‘une raison d’être’. Une initiative qui vise à ne pas limiter les entreprises à la seule recherche du profit, mais aussi à intégrer les enjeux sociaux et environnement liés à leur activité et à leur territoire.

« Tout cela est l’inverse d’un coup de marketing, c’est un changement de paradigme, une soif d’exemplarité », insiste Frédéric Chaudière, président de l’AOC Ventoux depuis un peu plus d’un an maintenant.
En annonçant être la première AOC (Appellation d’origine contrôlée) à adopter le principe d’une ‘raison d’être’ comme défini dans la loi pacte de 2019, le syndicat vigneron, créé en 1949, entend s’engager dans une démarche particulièrement ambitieuse en faveur de son territoire de production s’étendant sur 5 700ha. Objectif : « devenir un exemple de développement harmonieux et durable en protégeant le vivant et sa culture ».

Un terroir exceptionnel à préserver
Il faut dire que ce territoire ne manque pas d’atout naturel : 2 parc régionaux (le Ventoux et le Luberon), 2 réserves de biosphères classé par l’Unesco, 30 000 ha de forêt… Les 141 vignerons (13 caves coopératives et 128 caves particulières) installés sur les contreforts du Ventoux bénéficient d’un cadre exceptionnel dont la préservation devient un enjeu majeur.
« En cette période de vendanges 2021 historiquement basses marquées par des épisodes climatiques exceptionnels, les enjeux de préservation de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique sont plus que jamais une urgence, confirme le président de l’AOC. C’est aux acteurs des territoires de s’engager concrètement et d’apporter des réponses locales à ces enjeux planétaires. » Et ce d’autant plus, que par sa spécificité montagneuse, l’AOC bénéficie d’un des climats les plus frais du Sud de la vallée du Rhône.

« Réponses locales pour enjeux planétaires. »

Des mesures concrètes pour protéger le vivant
Dans cette optique, l’AOC Ventoux s’engage désormais à « protéger le vivant », « réduire son impact et s’adapter au changement climatique » ainsi que « partager et cultiver la vie locale ».
Concrètement, il s’agit de préserver les sols en limitant les usages de produits phytosanitaires en développant le couvert végétal dans, et aux abords des vignes. Le but étant d’au moins multiplier par 3 les surfaces d’enherbement naturel ou semé de l’appellation Ventoux pour atteindre 2 000ha contre 700 actuellement. L’AOC souhaite aussi planter 30 000 arbres. Elle, qui représente 5 à 6% des émissions de carbone du territoire, se fixe également pour but de réduire son impact de 30% d’ici 2030 avant d’atteindre ‘la neutralité carbone’ imposée par l’Union européenne en 2050.
Autre initiative : le développement d’un réseau de consigne de bouteilles de verre visant à réutiliser, à partir de 2023, 300 000 bouteilles minimum chaque année, sur les 20 à 22 millions produites par an.

De gauche à droite : Frédéric Chaudière, président de l’AOC Ventoux, Marie Flassayer, directrice, Ken Reyna, directeur du parc naturel régional du Mont Ventoux et Gilles Vève, président de la Cave Clauvallis et maire de Saint-Didier.

« Parce que le terroir de l’AOC Ventoux se définit d’abord par son climat, nous avons pris très tôt la mesure de l’impact du changement climatique sur notre écosystème », précise Marie Flassayer, directrice de l’AOC dont 16% de la production globale (54% rouge, 40% rosé et 6% blanc) est constituée de surface ‘bio’ (et au-delà de 20% d’ici 2030). Par ailleurs, les vignes HVE (Haute valeur environnementale) devraient également constituer 50% des surfaces cultivées en 2025.
Pour anticiper ces mutations, l’appellation développe désormais avec l’Inrae des données cartographiques qui intègrent les cartes climatique pour permette de mieux piloter le contexte de production de demain comme l’expérimentation de nouvelles variétés de plants de vigne en lien avec l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité).

Une prise de conscience de longue date
L’AOC Ventoux n’a cependant pas attendu aujourd’hui pour prendre pleinement conscience des enjeux climatiques. Depuis près de 20 ans, l’appellation a travaillé à la mise en place d’une charte paysagère et environnementale en élaborant notamment avec ses vignerons un guide des bonnes pratiques. Deux MAE (Mesures agro-environnementales), permettant d’accompagner les exploitations agricoles qui s’engagent pour la préservation de la qualité de l’eau et de la biodiversité, ont aussi vu le jour. En 2019, un forum sur l’avenir de l’agriculture dans le Ventoux a réuni plus de 150 participants, prouvant la mobilisation du secteur sur ces problématiques.
« Les engagements pris aujourd’hui s’inscrivent dans la continuité de ces initiatives, assure Frédéric Chaudière. Nous sommes dépositaires de cette biodiversité. »

« De la ‘raisin d’être’ à la ‘raison d’être’. »

« Mais nous voulons aller au-delà de la ‘simple’ production de vin, qui reste évidemment notre raison d’être, pour évaluer l’impact de nos activités sur l’ensemble de notre territoire », poursuit le président. Cela passera pour les vignerons par une participation active au recensement de la biodiversité avec les 1 500 espèces végétales et les nombreux animaux (20 espèces de chauve-souris, 14 de reptiles, 8 d’amphibiens, 2500 d’insectes sans compter les cerfs, chevreuils, chamois, mouflons, sangliers…) présents dans l’écosystème du Ventoux.
Cette défense du territoire Ventoux passe aussi par une présence plus active à la vie locale en étant partenaire des grands événements autour du Ventoux (festival annuel Ventoux Saveurs, rencontres de Puyméras, soutien aux Carnets du Ventoux et Ventoux Magazine…)
« L’AOC est au cœur de l’attractivité de notre territoire », rappelle Gilles Vève, président de la Cave Clauvallis et maire de Saint-Didier. Pour y arriver, ce dernier estime qu’il faut développer « l’attractivité oeno-touristique et agricole » et « associer systématiquement à tous les évènements de promotion de l’AOC les acteurs du tourisme ou les producteurs de notre territoire comme partenaires engagés : truffes, olive, cerise, fraise, muscat, petit épeautre, etc. » Le tout en mobilisant agriculteurs, éleveurs, professionnels du tourisme, artisans, restaurateurs, commerçants, élus autour d’un projet de tourisme de qualité et non de masse.

Une dynamique positive collective
« C’est cette méthode participative et cette envie de faire ensemble qui nous ont séduit dans cette démarche, confirme Ken Reyna, directeur du parc naturel régional du Mont Ventoux. Il y a certes des inquiétudes sur l’avenir avec ces changements climatiques mais il y a aussi cette dynamique collective positive qui se met en place. »
Gilles Vève veut aussi privilégier les circuits courts et porter l’AOC auprès des habitants pour qu’ils deviennent des ambassadeurs de leur propre territoire.
L’ambition de l’AOC Ventoux se traduit enfin par le souhait de transmettre les savoir-faire. Une volonté qui devrait se matérialiser par des transferts de compétences via des ateliers animés par un ou deux vignerons, sur des thèmes essentiels pour le développement de l’appellation. Objectif : accompagner et encourager l’accueil des néo-vignerons.

Un comité de pilotage pour rendre des comptes
Pour que l’ensemble de ces intentions ne reste pas lettre morte, l’AOC Ventoux a recruté cet été, Isabelle Fabre, chargée de mission climat et changement environnemental.
« C’est un véritable effort pour une petite structure comme la nôtre, reconnaît Frédéric Chaudière. Cela prouve cependant la détermination de notre engagement. »
L’appellation s’est aussi dotée d’un comité de pilotage qui, bien que consultatif, sera chargé de suivre régulièrement le bon déroulement de la démarche. Il sera constitué de 12 membres : 6 représentants de l’AOC, d’un du parc naturel régional du Ventoux ainsi que d’un du parc du Luberon, d’un de la Chambre d’agriculture de Vaucluse, d’un de VPA (Vaucluse Provence attractivité), d’un de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et d’un du secteur de l’Economie sociale et solidaire (ESS) représenté par Solène Espitalié, fondatrice des jardins de Solène.
« Il s’agit de rendre des comptes sur nos actions ainsi que des rester ouverts sur les bonnes idées que pourraient apporter les autres, souligne Frédéric Chaudière. Notre objectif étant de montrer que ‘cultiver le vivant’ ce ne sont pas des paroles en l’air. »
L’appellation célèbrera ses 50 ans 2023, l’occasion certainement de dresser un premier bilan de cette nouvelle raison d’être pour les AOC Ventoux qui maintenant veulent « vivre en relief ».


L’AMV veut protéger la vigne en s’attaquant à la flavescence dorée

Alors que les vendange démarrent ce mois-ci, la récolte 2021 s’annonce d’ores et déjà comme la pire du siècle actuel, et voire même du siècle dernier. Selon ses dernières estimations publiées en septembre, l’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, prévoit une chute de 29 % de la production viticole française en 2021, à 33 millions d’hectolitres. Par rapport à la moyenne des récoltes des vingt dernières années, cela correspond à une diminution de 31 %. Comme l’explique l’Agreste, le gel printanier et les maladies de la vigne cet été ont amputé une bonne partie de la production française, qui sera historiquement faible en 2021, avec un volume de production inférieur aux niveaux de 1991 et de 2017.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’AMV veut protéger la vigne en s’attaquant à la flavescence dorée

Dans le Ventoux, les viticulteurs peuvent compter sur l’aide des moines du Barroux. Des cuvées mixtes sont en effet commercialisées depuis 2016.

L’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux accueille depuis les années 1980 une communauté bénédictine. Comme dans beaucoup de monastères, les journées des religieux s’articulent entre prière et travail manuel. Au Barroux, les religieux ont choisi de produire du pain, de l’huile d’olive ainsi que des vins. Autant d’activités qui leur permettent de générer des revenus afin de subvenir à leurs besoins.

Une démarche solidaire
En 2015, les religieux-vignerons ont décidé de jouer collectif. Il faut dire que les rendements viticoles ne sont ici guère élevés, en raison notamment du parcellaire morcelé et du temps de travail réalisé. « Nous voulions aider notre territoire. Nous avons donc décidé, avec les vignerons du canton de Malaucène, de créer des cuvées mixtes, produites à partir des raisins de l’abbaye et ceux des viticulteurs », explique-t-on volontiers. La démarche se veut solitaire et vise à en faire profiter tous les acteurs de la filière : les viticulteurs, mais aussi les pépiniéristes, les concessionnaires, les entrepreneurs de travaux agricoles, etc. Voilà ainsi la genèse de ce programme baptisé ‘Via Caritatis’.

+120% des ventes en 2020
Les premières bouteilles ont ainsi été commercialisées en juillet 2016. Et force est de constater que le succès est au rendez-vous. Alors, certes, l’image monastique reste un argument de vente. Mais cela ne fait pas tout. Ces cuvées se veulent être en effet très qualitatives. Les moines et les viticulteurs se sont ainsi entourés de l’œnologue Philippe Cambie. Histoire de commercialiser des bouteilles d’exception. Il s’en écoule 100 000 chaque année.
Mais les moines et les viticulteurs ont été touchés de plein fouet, comme beaucoup de professionnels, par la Covid-19. « L’année 2020 a été très compliquée. Il y a eu la fermeture des débouchés traditionnels. La CHR (cafés-hôtels-restaurants) représentait alors 90% des ventes », explique Gabriel Teissier, chargé du développement du vignoble Via Caritatis. Il a donc fallu trouver de nouveaux débouchés : ces cuvées mixtes ont ainsi trouvé preneurs au travers de la vente par correspondance auprès des particuliers. « Nous avons fait +120% de ventes malgré le contexte. »
Lors d’une opération, ce sont par exemple 17 000 bouteilles qui ont été commercialisées en 3 jours. « Nous sommes arrivés à mobiliser nos clients grâce à l’émotion. » Un important travail de communication a également été mené, au travers d’une campagne de promotion sur les médias sociaux ou encore grâce aux relations presse. « Nous sommes arrivés à mobiliser les gens. Ce sont des réseaux que nous souhaitons pérenniser. » En 2021, un nouvel appel a été lancé. L’objectif était de vendre 15 000 bouteilles en quelques jours (l’objectif a été atteint).

Export
Comme on le dit souvent, il ne faut pas mettre ‘ses œufs dans le même panier’. C’est dans ce contexte que l’export est développé. Notamment aux États-Unis. « Nous travaillons avec un exportateur. Nous avons même créé un site internet dédié. Peu de domaines vitivinicoles mettent autant de moyens. »
Les bouteilles sont également commercialisées en Belgique ou encore en Allemagne. « On discute avec la Chine et l’Espagne. Ça se développe malgré le contexte économique. » D’ordinaire, les salons professionnels permettent de nouer des contacts. Mais en raison de la pandémie, beaucoup ont été annulés et reportés. « On avait initialement misé là-dessus. »

Un nouveau bâtiment ?
A ce jour, les différentes cuvées sont vinifiées à la cave coopérative de Beaumont-du-Ventoux (où adhèrent les viticulteurs du territoire). Les vins sont par la suite stockés dans différents lieux, à l’abbaye ou encore dans les locaux de la société Invinova à Sorgues. Une réflexion autour de la construction d’un nouveau bâtiment à la coopérative afin d’y installer un chai a été initiée. Néanmoins, ce projet est pour l’heure reporté en raison des incertitudes liées à la situation économique et la crise sanitaire.


L’AMV veut protéger la vigne en s’attaquant à la flavescence dorée

A l’occasion de sa traditionnelle AG annuelle, Intervins Sud-Est, a dévoilé la nouvelle identité de la dénomination IGP Méditerranée, essentiellement ‘rosé’, qui représente la moitié de la production IGP de son territoire de production.

Chargée de promouvoir les vins de la dénomination IGP (Indication géographique protégée) Méditerranée qui a vu le jour en 2009, Intervins Sud-Est, l’interprofession des vins à IGP du Sud-Est*, vient de dévoiler la nouvelle identité de cette production de 650 000 hl (70% de rosé), soit près de la moitié de la production IGP de son territoire de récolte.
En tout, Intervins Sud-Est ce sont 24 000 hectares de vignobles et 1 404 219 hectolitres de vins (58% rosé, 29% rouge, 12% blanc) pour des producteurs des Alpilles, d’Ardèche, de la Vallée du Rhône, des Baronnies, de Méditerranée, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse. Il concerne une dizaine de départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Rhône-Alpes et de Corse à travers 1 530 caves particulières, 130 coopératives, 197 négociants vinificateurs et 150 maisons de négoce.

Augmentation des ventes en grande distribution
La récolte et les sorties de chais 2020 sont en hausse avec une évolution du marché portée par le rosé, mais la crise induite par la pandémie a perturbé les ventes, sans parler du Brexit au Royaume-Uni et des taxes Trump aux Etats-Unis. Malgré tout, les ventes en grande distribution ont augmenté (près de 37 millions de bouteilles), ce qui a rééquilibré le marché, 48% en hyper et 35% en super qui sont devenus les circuits de distribution privilégiés des IGP (+36% pendant le 1er confinement). Quant aux ventes à l’export, elles ont carrément explosé : +64% en volume, + 84% en valeur (44% USA, 10% Canada, 7% Allemagne), ce qui conforte la rémunération des vignerons, même si le prix de la bouteille oscille entre 3,10€ et 4,40€.
Pour préserver la confiance des consommateurs et leur garantir une qualité égale quels que soient les cépages (majoritairement Grenache, Syrah, Viognier, Merlot, Cabernet Sauvignon, Roussanne, Marsanne), a été instauré un ‘Suivi aval qualité’ avec prélèvement d’échantillons, dégustation à l’aveugle et transmission des résultats pour offrir aux clients des vins dignes de leur label qualité. 86% des vins ont été jugés conformes, 14% qui ne répondaient pas aux préconisations IGP ont été écartés.
Lors de l’assemblée générale d’Intervins Sud-Est à l’auberge de Cassagne, vendredi au Pontet, le président sortant, Roger Ravoire a insisté : « N’oublions jamais le consommateur, c’est lui qui décide. Chacun d’entre nous, producteurs et metteurs en marché, constituons les éléments indispensables de la filière, c’est ensemble que nous gagnerons. Avec cette campagne de communication, un nouveau logo frais et lumineux, des affiches 4×3, des spots radio et TV, nous déclinons une identité visuelle forte, une visibilité accrue, un positionnement solidement ancré dans le Sud-Est » et une mise en lumière de la couleur-phare, le rosé, pour séduire en priorité les jeunes urbains néophytes sans oublier les connaisseurs.

Objectif 1 million d’hectolitres
Il va céder sa place à la présidence à Jean-Claude Pellegrin, vigneron à ‘La cave des vignes du roi’ à Lambesc’. Qui a rappelé lors de l’AG que « L’épisode de gel du 8 avril 2021 nous démontre la précarité de notre situation. Nous devons donc réfléchir à la mise en place de la gestion du potentiel de production pour fournir un approvisionnement régulier et qualitatif au fil des ans, faire coïncider au plus près l’offre et la demande et trouver des outils partagés adaptés à notre segment leader, le rosé. »
Roger Ravoir a conclu en préconisant « d’atteindre l’objectif d’un million d’hectolitres d’IGP Méditerranée d’ici 2028 », en développent la superficie des vignobles IGP de 150 hectares par an, l’irrigation et en améliorant constamment la qualité grâce à la collaboration avec scientifiques des centres techniques et des laboratoires pour que le label IGP rime avec qualité.

www.intervins-sudest.org

*L’Interprofession des vins à Indication Géographique Protégée du Sud Est est composée de 9 dénominations IGP dont 2 dénominations régionales: IGP Méditerranée & IGP Comtés Rhodaniens.

La nouvelle campagne de communication des vins IGP Méditerranée.

L’AMV veut protéger la vigne en s’attaquant à la flavescence dorée

Comme chaque année, la Chambre d’agriculture de Vaucluse ouvre les portes de son vignoble expérimental situé à Piolenc. A l’occasion de ces portes ouvertes, les visiteurs pourront découvrir les différents essais menées sur la vigne à travers différents ateliers. De nouvelles expérimentations 2021 seront présentées comme des démonstrations de robot travaillant le sol ou bien encore de ‘l’agrivoltaïsme dynamique’.

Cette matinée sera aussi le moment d’en apprendre davantage sur les différents essais pour accompagner les agriculteurs vers un mode de production alliant rentabilité, respect de l’environnement, adaptation au changement climatique, protection des cultures et préserve de la typicité des vins de la vallée du Rhône.

Jeudi 29 juillet. 9h à 12h.
Inscription ici avant le mardi 27 juillet.
Retrouvez ici le détail du programme.

https://www.echodumardi.com/tag/vignoble/page/6/   1/1