3 septembre 2025 |

Ecrit par le 3 septembre 2025

Une pluie de médailles lors du 73e Concours des Vins d’Orange

Le Concours des Vins d’Orange récompense chaque année les meilleurs vins des Côtes du Rhône et de la Vallée du Rhône. La 73e édition a eu lieu les 7 et 8 février derniers.

« 262 médailles d’or, 213 d’argent et 27 de bronze, soit 502 en tout », a résumé le président du Concours, Michel Bernard, Salle du Docteur Philippe Dufays à Châteauneuf-du-Pape, après deux matinées de dégustation dans la Cité des Princes.

En fait, ce sont pas moins de 1 650 échantillons qui ont été collectés pendant des semaines, d’Apt à Lirac, de Vinsobres à Gadagne, par une équipe dirigée par Anne Mouralis. Puis, il a fallu leur donner un numéro pour que les jurés goûtent chaque bouteille de rouge, de blanc ou de rosé sans étiquette de provenance, mais à l’aveugle, ce qui renforce l’anonymat des vins jugés. Une nouveauté en 2025 : l’ouverture du Concours aux bouteilles d’effervescents de l’appellation Clairette de Die, un monocépage venu de chez nos voisins de la Drôme et vinifié sans levure ni sucre.

« Merci d’être là, Mesdames et Messieurs les vignerons et bravo de résister malgré la crise, de produire encore du vin malgré la déconsommation et les critiques des donneurs de leçons des hygiénistes », insiste à la tribune Anne Mouralis, la directrice du Concours des Vins.

Samedi matin, Salle Alphonse Daudet à Orange, étaient installées pas moins de 110 tables, de 4 jurés chacune, un sommelier, un vigneron, un oenologue et un amateur pour tester les vins en compétition. « Nous avons des obligations pour maintenir notre concours, être rigoureux lors des prélèvements, juger en notre âme et conscience selon des critères précis et garantir la valeur des médaille, ajoute-t-elle. Votre jugement doit être équilibré pour participer au renom d’Orange, mettre en valeur le travail des vignerons et dynamiser la vente des vins de la Vallée du Rhône. »

Enfin c’est la vice-présidente de la Région Sud, Bénédicte Martin, qui est venue encourager les dégustateurs. « Vous faites déjà beaucoup pour la filière en étant là. Avec les médailles que vous allez décerner, c’est l’excellence qui va être promue. Entre partage et plaisir, à vous de jouer votre rôle économique. »

Bénédicte Martin, Anne Mouralis et Michel Bernard. ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Vient enfin le moment de passer à la dégustation avec, à ma table notamment Franck Alexandre, vigneron mais aussi président du Crédit Agricole Alpes-Provence. Lui qui a transmis à son fils Aurélien les 10 hectares de Gigondas et les 4 hectares de Côtes-du-Rhône du domaine Les Teyssonnières, précise que « le vin n’a pas encore pris le froid, il est encore fermé, il donnera sa pleine puissance dans quelques semaines. Et tous les échantillons sont logés à la même enseigne. Mais ils sont tous de bon niveau et prometteurs, y compris les Ventoux. »

Ensuite au fil des verres, les qualificatifs fusent : long en bouche, fruité, arôme de fleurs, de banane ou de bonbon, épicé, boisé, équilibré, astringent, belle acidité, élégant, gras, rond…Et après le relevé des notes et appréciations sur les 1 650 échantillons, le palmarès sera proclamé à Châteauneuf en présence, notamment du maire d’Orange, Yann Bompard. « Le Vaucluse est le jardin de la France avec son patrimoine autour des arts de la table, de la gastronomie, de la vigne et du vin ». L’équipe du traiteur La Vallergue d’Avignon sera applaudie, elle qui a conçu, élaboré et servi un menu quatre étoiles avec « Ceviche au fenouil confit, pièce de veau troussée et braisée aux arômates et cébettes, tomme d’Auvergne et cabérou au mesclu et Pavlova aux agrumes. » Ils étaient accompagnés de vins sélectionnés par la Commission Dégustation du Concours. Crémant de Die en apéritif, Côtes-du-Rhône Blanc et Tavel du Château Aqueria 2023 pour l’entrée, pour le plat, rouges de la Maison Sérina de Sainte-Cécile et du Domaine du Bois Saint-Jean de Gadagne, sur le fromage : un Château Mongin de Châteauneuf et un Vinsobraise 2023. Enfin, pour le dessert, un Beaumes du Domaine de Fontavin.

Yann Bompard. ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Parmi les jurés, un amateur venu de Compiègne, des suisses du Valais, région viticole de 4 800 hectares qui a 38 cépages à sa disposition pour assembler ses vins. Ils ont unanimement apprécié « cette manifique cuisine française, ses sauces subtiles, son huile d’olive, ses saveurs, ses fromages, ses desserts et ses vins. » Et ils ont tous promis de revenir l’an prochain. 


Une pluie de médailles lors du 73e Concours des Vins d’Orange

Depuis le temps qu’ils l’attendaient cette récompense, cette reconnaissance, les vignerons de Laudun-L’Ardoise, Tresques et Saint-Victor-Lacoste.

« Il faut remonter aux Gallo-Romains pour avoir les premières vignes sur ce terroir. En l’an 1600, quand Olivier de Serres, agronome réputé, de passage sur les vignobles de la rive droite du Rhône, les qualifie de meilleurs vins blancs de France », explique Luc Pélaquié, président du Syndicat des Vins de Laudun. « Dès 1947, le Tribunal d’Uzès reconnaît cette qualité du travail. En 1967, l’appellation devient ‘Côtes du Rhône Villages’. Et c’est en novembre 2024, enfin, que le Journal Officiel fait de Laudun le 18ᵉ Cru des Côtes du Rhône au terme d’une inébranlable constance et d’un travail acharné des vignerons gardois », conclut-il.

« Si l’aire de production globale s’étend sur 3 000 hectares, le cru n’occupe que 1150 hectares, ajoute Vincent Berne, président de l’ODG (Organsime de défense et de gestion). Mais la production elle-même est encore plus drastique avec seulement 584 hectares plantés en vignes. Au terme d’une sélection extrême des parcelles autour de la rivière La Tave qui coule dans les sens est-ouest, mais aussi en fonction du mistral, du sous-sol (sables sur bancs rocheux, galets roulés sur limon argileux, cailloux calcaires). Côté cépages, pour les blancs qui représentent 27% de nos bouteilles, la Clairette et le Grenache blanc sont les deux cépages rois avec un peu de Roussanne et de Viognier. Pour les rouges, priorité au Grenache noir et à la Syrah avec un apport de l’incomparable Mourvèdre. En tout, en 2024, nous avons produit 17 255 hectolitres de Laudun. »

Place enfin à Tibault Brotte, petit-fils de la regrettée Jacqueline Brotte, vigneronne à Châteauneuf-du-Pape et créatrice de la publication ‘L’Accent de Provence’. Coprésident de la Section Laudun, il gère le marketing et la campagne de publicité qui accompagne cette reconnaissance de l’appellation en cru. « Elle est là pour valoriser le travail des vignerons, pour souligner l’élégance, la finesse, la fraîcheur de nos vins. Et pour que les 100 domaines, 20 caves particulières, 6 caves coopératives et 10 maisons de négoce de notre filière communiquent d’une même voix, puisque le vin blanc a le vent en poupe, nous avons appelé cette campagne ‘Symphonie en Blanc Majeur’. C’est une phrase empruntée à Théophile Gautier, elle évoque la richesse et la qualité des cépages et des terroirs, mais la même envie de faire connaître le travail de chacun, son identité séculaire, son choix d’appartenir à un même collectif et de mettre en valeur le cru Laudun. »

Et pour faire connaître leurs vins, ils seront tous présents à Wine Paris la semaine prochaine, Porte de Versailles. L’an dernier, ce salon professionnel avait accueilli plus de 41 000 visiteurs, dont 45% d’internationaux venus de 140 pays. Une belle vitrine pour dynamiser l’image du Cru Laudun.


Une pluie de médailles lors du 73e Concours des Vins d’Orange

« L’idée est de mutualiser nos moyens. Nous appartenons tous les deux à la famille des crus de la Vallée du Rhône avec le même sous-sol, le même soleil et globalement, le même terroir, explique Sonia Hernandez pour l’AOC de la Drôme Provençale. Ici, à Vinsobres nous nous différencions de nos amis de Rasteau mais nous nous unissons nos forces pour communiquer ensemble parce que nous sommes plus petits que d’autres comme Beaumes, Gigondas ou Vacqueyras. »

Même raisonnement pour Laetitia Fourt-Périé de Rasteau. « Nous sommes reconnus comme ‘cru’ depuis 2010. L’an dernier, sur les 1 170 hectares de l’appellation, nous avons produit 28 643 hl (97% de rouge) auxquels nous ajoutons 3% de VDN (vin doux naturel). En tout, nous comptons 64 caves particulières, 25 maisons de négoce et 5 caves particulières qui exportent 39% vers la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, le Danemark, mais aussi le Canada, les USA et le Royaume-Uni. Et en mutualisant nos forces, nous sommes plus forts. »

Vinsobres, dans les contreforts des Baronnies, perché entre Valréas et Nyons jusqu’à 450 mètres d’altitude, bénéficie d’un micro-climat et de l’AOC depuis 2006. « Nous assemblons trois cépages, 70% de Grenache, 25% de Syrah et 5% de Mourvèdre et nos bouteilles d’un rubis intense, proposent des tanins soyeux et élégants, ajoute Sonia Hernandez. Ils s’accordent bien avec des plats mijotés comme les daubes et les civets. » De son côté, Rasteau, face au Ventoux, avec ses sols caillouteux, ses galets roulés, ses restanques, à l’abri du mistral, a, lui aussi, une robe pourpre avec un nez de fruits rouges.

Grâce à leur mise en commun, leur synergie, l’opération  « Deux Crus Un Millésime » offre une plus large vitrine de vins subtils, équilibrés et délicats.


Une pluie de médailles lors du 73e Concours des Vins d’Orange

Roquemaure et sa cave centenaire Rocca Maura fondée en 1922 s’apprêtent à fêter la Saint-Valentin à la mi-février prochain.

La commune gardoise du Grand Avignon possède depuis 1868 les reliques de Saint-Valentin qui avaient été rapportées de Rome après que le vignoble avait été détruit par le phylloxera. En fait Roquemaure, sur la rive droite du Rhône, a des vignes depuis l’antiquité et son port fluvial a de tous temps développé son commerce. D’ailleurs, un édit du Roi Louis XV avait été promulgué en 1737 : il précisait que les « fûtailles des vins de la Côte du Rhône (comme on appelait alors les tonneaux en chêne de ce territoire, devaient être authentifiées par les lettres CDR et le millésime marqués au fer rouge ». C’étaient les prémisses de l’AOC reconnue en 1937. C’est dire s’il s’agit d’un berceau historique de cette appellation connue depuis le 1er siècle après J-C.

A l’époque, la vigne a été sauvée par de nouvelles greffes et depuis une trentaine d’années, Roquemaure est la capitale des amoureux le jour de la Saint-Valentin. Du coup, la cave y participe, elle qui regroupe une soixantaine de vignerons qui produisent environ 20 000hl par an sur 370 hectares.
« En fait, ça varie en fonction de la météo, du gel, de la sècheresse, du stress hydrique. Il nous est arrivé de produire 17 000 hl dans les trois couleurs (rosé – rouge – blanc). Et en 2023 on est arrivé à 24 000 hl » précise Armelle Rouault, la directrice de Rocca Morra.

Armelle Rouault, directrice de la cave Rocca Morra. Crédit : Rocca Maura/DR

L’assemblée générale a eu lieu samedi 18 janvier en présence de Damien Gilles le président du Syndicat général et Jacques Hilaire, celui de la cave. Il a rappelé aux vignerons de Lirac, Tavel, Laudun et Roquemaure qu’ils avaient vécu une période difficile « Avec une inflation à deux chiffres, le prix du verre multiplié par 2 et celui de l’électricité par 4. Mais pour la vendange 2024-25, enfin, après 3 ans problématiques entre les colères de la nature, la stigmatisation de l’Etat, les leçons de morale des hygiénistes et des bobos, 25 270 hl ont été récoltés. C’est un record, puisqu’il faut remonter à 2006 pour enregistrer une telle récolte » s’est-il félicité.

Armelle Rouault qui est ingénieur-oenologue de formation poursuit : « Nous vendons 70% de notre vin conditionné, mais aussi toute une gamme de bières (pâles, brunes, ambrées) pour compenser la dé-consommation de rouge. Nous sommes à l’écoute de nos clients et de leurs attente, nous proposons pas mal de bio ». La créativité de l’équipe du chai séduit les consommateurs grâce au nom des bouteilles ‘Libre de soufre’, ‘Les p’tits galets’, ‘Terra ancestra’ ou encore ‘L’Effet Mer’, un rosé frais et léger avec un bouchon bleu et une sérigraphie de vagues turquoises et bleu-marines. Mais aussi ‘Lirac Saint-Valentin’, ‘1922’, date de création de la cave et ‘1737’ date de l’Edit Royal.

La cuvée ‘L’Effet Mer’. Crédit : Rocca Maura/DR

Toutes ces Côtes-du-Rhône seront en vedette le week-end du 14 février, pour la Saint-Valentin, avec en particulier une dégustation à la cave le vendredi soir. En général, plus de 10 000 amoureux se retrouvent dans les rues de Roquemaure pour cette « Fête des Baisers », pour un défilé historique en costumes d’époque, avec chevaux et calèches et au son d’une trentaine d’orgues de barbarie, de limonaires, mais aussi de fifres, galoubets et tambourins.

www.saintvalentin.orgcontact@roccamora.com – 04 66 82 82 01


Une pluie de médailles lors du 73e Concours des Vins d’Orange

Les Taulejades, le marché gastronomique de Châteauneuf-du-Pape, se tiendra du vendredi 13 au dimanche 15 décembre prochains. A cette occasion, près d’une soixantaine d’exposants seront présents : des vignerons, des brasseurs et des producteurs de terroir venus des quatre coins de la France qui se donneront rendez-vous dans la salle Dufays de la commune vauclusienne à la fois plus ancienne AOC de France et ‘Site Remarquables du Goût’.

Une soixantaine d’exposants sont attendus. DR

« Un rendez-vous incontournable avant les fêtes, expliquent les organisateurs. Venez profiter d’une ambiance festive et conviviale autour de grandes tablées pour vous restaurer, découvrir des produits d’exception, et remplir vos placards de délices pour les fêtes de fin d’année. »
Outre un marché festif permettant de découvrir et déguster des produits du terroir, Les Taulejades c’est aussi un lieu de restauration sur place avec des repas servis en musique toute la journée de 10h à 23h.

L’événement propose également toute une série d’Ateliers de dégustation pour découvrir de nouveaux accords et saveurs lors de rendez-vous exclusifs :

  • Atelier épicé ‘Poivres & Vins’ : initiation aux alliances subtiles entre les poivres et épices de Sarabar et les vins soigneusement sélectionnés par les exposants. L’occasion de partir à la découverte d’associations inattendues pour réveiller ses papilles.
  • Atelier ‘Spiritueux’ afin de voyager dans l’univers des spiritueux avec une dégustation guidée pour apprécier toute la richesse des arômes.

L.G.

Les Taulejades. Tarif d’entrée au marché : 5€ (avec un verre sérigraphié offert). Les vendredi 13 (14h à 23h), samedi 14 (10h à 23h) et dimanche 15 décembre (10h-18h). Salle Dufays. Châteauneuf-du-Pape. Réservez vos billets ici : les-taulejades.com/billetterie


Une pluie de médailles lors du 73e Concours des Vins d’Orange

« Créé en 1952, il s’est d’abord appelé le concours de la Foire d’Orange et se déroulait notamment l’été dans les grottes du Théâtre Antique, à l’ombre et au frais », précise le président du concours, vigneron et président de l’Université du Vin de Suze-la-Rousse, Michel Bernard.

La directrice du Concours des Vins d’Orange, Anne Mouralis annonce aussitôt nombre de nouveautés pour cette édition 2025 avec l’entrée en lice de vins effervescents, de crémants, de Clairette de Die (Drôme) et de Bellegarde (Gard). « Mais nous allons également ajouter un millésime supplémentaire. D’habitude, nous dégustons les cuvées de l’année qui vient de se terminer et celles de la précédente pour les crus. Mais là, il y aura aussi des bouteilles de la vendange 2022. D’ailleurs, certains vins plus capiteux, comme les Châteauneuf-du-Pape, ont besoin de davantage de temps pour délivrer leurs meilleurs arômes. »

Elle poursuit : « Cette année, nous allons faire le tour des vignobles habituels, avec en plus la Drôme et le Gard, donc la tournée va passer de 8 000 km à 10 000 km, pour prélever autour de 2 000 échantillons dans les trois couleurs, puis enregistrer méticuleusement les bouteilles, leur apposer un numéro et les envelopper dans une chaussette pour la future dégustation à l’aveugle. Au sein des appellations Côtes-du-Rhône, Cotes-du-Rhône Villages, Ventoux, Luberon, Grignan-les-Adhémar, Costières de Nîmes et Châteauneuf-du-Pape, plus cette année, le Diois et le Bellegarde de Camargue, entre Beaucaire et Saint-Gilles. »

Michel Bernard précise : « En 2023, nous avons décerné 481 médailles, 291 en or, 174 d’argent, 16 de bronze. C’est une valeur ajoutée qui récompense le vigneron primé. En période de crise, nous sommes le 1ᵉʳ concours de vins de l’année en France, avant le Concours Général du Salon de l’Agriculture à Paris fin-février, celui de Mâcon en avril, donc nous donnons le top départ. Et nous générons entre 2,5M€ et 3M€ de bonus pour les cuvées récompensées. C’est aussi un moyen pour les négociants, les cavistes, la grande distribution de découvrir le millésime. » Le président du Concours des Vins d’Orange ajoute : « Notre goût a évolué au fil du temps. Avant, on aimait les vins concentrés, capiteux, puissants, tanniques, costauds, maintenant, on préfère des vins plus légers, plus frais ». 

Le concours 2025 se déroulera à l’Espace Daudet le vendredi 7 et samedi 8 février au matin. Les dégustateurs sont des vignerons, des négociants, des metteurs en marché, des sommeliers, des œnologues et des amateurs. Des cours sont organisés en amont pour la formation de nouveaux jurés. Leur parler du riche vocabulaire des taste-vin, des mots qui qualifient un vin : soyeux, gouleyant, boisé, fruité, poivré, floral, ample, structuré, astringent, souple, alcooleux, racé, opulent, structuré, minéral, aromatique, fin, concentré, à maturité, velouté… 

« Une chose est sûre, conclut Michel Bernard. Nombre de dégustateurs viennent de l’étranger chaque année à Orange pour goûter, jauger, noter, échanger entre eux, comparer nos vins, que ce soient des Allemands, Italiens, Belges, Suisses ou Américains. Et les consommateurs nous font confiance puisque nous sommes des centaines à juger une bouteille sans savoir d’où elle provient. Donc, ils achètent en toute confiance une référence de qualité et de nos terroirs… les yeux fermés. »

Contact : 04 90 11 45 07


Une pluie de médailles lors du 73e Concours des Vins d’Orange

Rhonéa est un mastodonte de la viticulture en Vaucluse. 380 vignerons au pied et autour des Dentelles de Montmirail, cette cave regroupe 9 crus (Beaumes-de-Venise, Gigondas, Vacqueyras, Rasteau, Cairanne, Châteauneuf-du-Pape, Tavel, Lirac et Vinsobres), 2 vins doux naturels (Beaumes et Rasteau) et 6 Côtes-du-Rhône Villages (Roaix, Séguret, Vaison, Plan de Dieu, Sablet et Visan). Avec une logique de regroupement pour valoriser les appellations qui sont vendues pour 2/3 en grande distribution, le reste chez les cavistes et dans les restaurants.

Lundi 18 novembre, une soirée était organisée à la Cave de Beaumes-de-Venise pour déguster la cuvée Primeur 2024, ‘P’tite Canaille’ à base de Grenache et Syrah. Gabriel Valverde, le responsable de la cave de Beaumes-de-Venise, le reconnaît : « Nous avons eu une année compliquée, mais la clientèle est fidèle, on n’a pas à nous plaindre pour les ventes directes au caveau. Nous avons même progressé de +2% côté Muscat. Nous avons aussi lancé une nouvelle bière. Après ‘Andie’ l’an dernier, voici ‘Betty’ à base de Vin Doux Naturel de Rasteau pour satisfaire un public encore plus large. »

La soirée était animée par Zikahi et Evens, un couple piano-percussions de Vaison-la-Romaine. Sur les étagères sont proposées nombre de cuvées dans les 3 couleurs et à tous les prix. En vedette, un « Coup de cœur » du Figaro Magazine pour un rosé de Visan, ‘Notre-Dame des Vignes’ (à 8,50€), puis un rouge, ‘Légende des Toques’ à 7,10€ à base du fameux trio gagnant Grenache – Syrah – Mourvèdre, à côté un Rasteau élevé en foudre à 10,40€, également un Châteauneuf rouge ‘Roque Colombe’ à 29,90€, un ‘Fontimple’ de Vacqueyras à 12,90€ sans oublier un ‘Marc de Muscat’ petits grains de Beaumes-de-Venise à 29,90€ qu’on peut déguster en apéritif, en trou normand ou en digestif.

Valérie Vincent, la directrice du marketing, détaille les nouveautés 2025 de Rhonéa. « Après ‘Andie’, voici une autre bière, ‘Betty’, ce sont des bulles légères et gourmandes à base du vin doux naturel de Rasteau. Nous avons aussi ‘Paradoxe’, à base de blanc de noir, (72% Caladoc, 16% Grenache et 12% Cinsault) et enfin, ‘Rouge clair’ (issu de Grenache et Cinsault), un vin de France à servir frais, à moins de 12°. »

Les bière ‘Andie’ et ‘Betty’. ©Andrée Brunetti

Autre sujet d’actualité : les machines à désalcooliser. « Nous en avons acquis une il y a deux ans. Nous avons commencé en testant un Côte du Rhône à 11,5° qui a été apprécié, puisque 50 à 60 000 bouteilles de la Cuvée ‘Les Artistes’ ont été vendues entre 7€ et 8€ » précise Valérie Vincent. Lors de Wine Paris en février 2025, nous allons lancer deux autres nouveautés, l’une à 6°, l’autre à 0° d’alcool. À l’aveugle, je vous défie de deviner qu’il s’agit de vin désalcoolisé ! Nous continuons à casser les codes pour plaire au consommateur de demain, avec notamment la tendance ‘No / Low’ (pas ou peu d’alcool). Côté innovation, nous proposons même une cuvée ‘Le Pingouin’ avec de l’encre thermosensible sur l’étiquette. Vous mettez la bouteille au frigo et quand vous la sortez fraîche, une colonie de six pingouins apparaît ! »

L’étiquette de la cuvée ‘Le Pingouin’ change en fonction de la température de la bouteille. ©Rhonéa

2025 sera une année-phare pour Rhonéa, entre les 80 ans de l’AOC et les 20 ans du cru Beaumes-de-Venise. Mais aussi les 81 ans du Vin Doux Naturel et les 25 ans du rouge AOC de Rasteau. Une série de festivités va s’égrener au fil des mois pour saluer le travail fait par des générations de vignerons qui, depuis l’après-guerre, constituent un collectif de 380 familles sur un vignoble global de 2 900 ha, tous unis pour une viticulture éthique et durable.

Rhonéa, ce sont 13 millions de bouteilles commercialisées pour un chiffre d’affaires de 54M€.

Contact : 04 90 10 19 11


Une pluie de médailles lors du 73e Concours des Vins d’Orange

Tout au long de l’automne, la communauté de communes Vaison Ventoux organise Les Automnales, un nouveau festival avec dix rencontres mettant à l’honneur le partage et la convivialité. Ce jeudi 21 novembre, le théâtre antique de Vaison-la-Romaine accueillera l’Automnale de Bacchus.

L’Automnale de Bacchus est le sixième événement des Automnales en Vaison Ventoux. Ce rendez-vous se tiendra ce jeudi 21 novembre au théâtre antique de Vaison-la-Romaine qui ouvrira ses portes au public à la tombée de la nuit pour une soirée mémorable.

Les Jeunes Agriculteurs de Vaucluse seront à l’honneur et feront déguster leurs vins sur fond d’ambiance musicale. Des planches de fromage et de charcuterie seront proposées, ainsi que de bons plats chauds. Le verre sera en vente sur place pour 3€.

Comme chaque soirée des Automnales, un défilé de lampions sera organisé afin de transmettre le flambeau au village qui accueillera le prochain événement du festival. Il s’agira de la commune de Saint-Roman-de-Malegarde, qui accueillera la Soupe au chaudron d’antan ce vendredi 22 novembre. Les familles qui souhaitent participer au défilé seront attendues à 19h devant la Ferme des Arts. Un lampion sera remis gratuitement à chaque participant.

L’automnale de Bacchus. Jeudi 21 novembre. De 18h à 22h30. Théâtre antique. Rue Bernard Noël. Vaison-la-Romaine.


Une pluie de médailles lors du 73e Concours des Vins d’Orange

Les 2ᵈᵉˢ Rencontres de l’Université du Vin de Suze-la-Rousse se sont tenues à l’Académie Vaucluse Provence de la CCI de Vaucluse à Avignon le mercredi 6 novembre sur le thème ‘Changement climatique et consommation : de nouvelles solutions’.

« D’un côté, la canicule et la sècheresse, de l’autre la baisse de la consommation sont les actuelles problématiques de la viticulture d’aujourd’hui », explique le président de l’Université de Suze-la-Rousse, Michel Bernard, dans l’amphithéâtre des Fenaisons, en présence, notamment du Président de la CCI 84, Gilbert Marcelli venu l’accueillir dans ses murs.

Caroline Pozzo di Borgo, ingénieure Vignes et Vin, a abordé l’évolution du climat. « Depuis 1850, on a gagné +1,5°c de température en France et ce phénomène s’accélère depuis 1980, le nombre de jours de grosse chaleur est passé de 1,7 par an avant 1989 à 9,4 en 2020, quant aux précipitations, elles ont reculé de 14% depuis 1990. Du coup, le cycle végétatif a raccourci et il y a davantage d’alcool dans le vin. Or, le goût du consommateur évolue », dit-elle.

Et on voit apparaître des vins ‘désalcoolisés’, même s’ils ne représentent que 2% des ventes, ou des vins ‘bio’, plus respectueux de l’environnement. Mais, malgré tout, la consommation recule. C’est pourquoi la filière vitivinicole s’interroge sur son avenir et se demande — enfin — ce que les consommateurs souhaitent, au lieu de fabriquer du vin que personne n’achète, qui encombre les caveaux, fait grimper les stocks et baisser la trésorerie.

L’intervention d’un neurobiologiste

Un jeune scientifique brillant était invité de ces rencontres, un neurobiologiste né il y a une quarantaine d’années au cœur de l’appellation Madiran, dans le Gers, Gabriel Lepousez. Aujourd’hui spécialiste de la perception sensorielle, professeur agrégé et chargé de recherches à l’Institut Pasteur, il explore le fonctionnement du système olfactif pour comprendre comment notre cerveau perçoit, analyse et mémorise les odeurs et comment cette perception peut être influencée par le contexte ou notre humeur. « La dégustation est un acte multisensoriel, explique-t-il, à la fois simple et complexe qui fait appel à tous nos sens, les yeux pour la couleur du vin par exemple, l’étiquette, le packaging, le degré d’alcool, le label, l’épaisseur du verre, mais aussi le nez pour les parfums, la bouche pour les saveurs et la texture. Donc, le cerveau est bombardé d’informations qu’il hiérarchise, qu’il pondère et avec lesquelles il interagit pour en faire une synthèse. Quand vous avalez une gorgée, la température du liquide se réchauffe, elle passe à 33° et les arômes se libèrent dans la cavité buccale. À chaque étape, votre perception évolue, l’olfaction est notre sens le plus abouti. »

Il continue sa démonstration : « Quand on parle de fraîcheur, c’est une notion ambivalente, avec deux dimensions : soit pour se rafraîchir face à la chaleur, soit pour se désaltérer quand on a soif. Avec d’un côté, la présence d’arômes mentholés et la sensation de frais, et de l’autre une sorte de fluidité, de légèreté qui réhydrate. En Afrique, le peuple Peul comme les Touaregs du Sahel boivent du thé à la menthe bouillant pour se rafraîchir, ce qui parait antinomique, et pourtant. »

Le professeur Gabriel Lepousez poursuit : « C’est pareil pour le vin effervescent. Il pétille, fait des bulles, pique le nez, il a un effet léger, alors qu’un vin rouge tranquille paraît plus lourd, plus capiteux, plus adapté, en hiver, pour accompagner une daube ou du gibier ». Mais, en ces temps d’intelligence artificielle, une chose est sûre, heureusement, ce ne sont pas les algorithmes et l’IA qui vont remplacer le sommelier. Et pour conclure la rencontre, les débatteurs ont évoqué « la nécessité de mettre le consommateur au cœur de leur réflexion et de leur action, pour leur offrir un vin qu’ils demandent et qui répond à leur attente. »

Guillaume Mollaret, animateur du débat (à gauche), et le neurobiologiste Gabriel Lepousez (à droite). ©Andrée Brunetti

https://www.echodumardi.com/tag/vin/page/4/   1/1