5 septembre 2025 |

Ecrit par le 5 septembre 2025

Les Rencontres de l’Université du Vin : le changement climatique et la consommation

‘Changement climatique et consommation : de nouvelles solutions’ sera le thème des 2ᵈᵉˢ Rencontres de l’Université du Vin de Suze-la-Rousse qui auront lieu à Avignon le mercredi 6 novembre.

Et c’est dans l’amphithéâtre de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Vaucluse, sur le Campus des Fenaisons, à Avignon, capitale des Côtes-du-Rhône, qu’elle se déroulera sous la houlette de Michel Bernard, le président de l’Université de Suze-la-Rousse. « En qualité d’acteur pédagogique de référence de la filière vin, notre objectif est de fournir des informations et d’apporter une aide concrète à la décision face aux changements majeurs du climat et de la consommation de vin », a-t-il dit, en présence du président de la CCI, lors de la présentation de ce colloque. « Nous sommes tous à vos côtés, insiste Gilbert Marcelli, en cette période difficile pour tous les professionnels de la vigne et du vin. Grâce à vous, vignerons, sommeliers, maîtres de chais, cavistes, négociants, nous avons un savoir-faire, un savoir-vivre, un savoir bien manger et bien boire, donc nous allons continuer à travailler avec vous pour vous aider et pour accompagner le Vaucluse avec tous ses talents dont vous faites partie », a conclu le Président Marcelli avant de laisser la parole aux organisateurs.

Des invités prestigieux

« En 40 ans, la consommation de vin a reculé de 60%, explique Michel Bernard, donc il est crucial de trouver des solutions adaptées. L’année dernière, c’est Jérôme Fourquet, le sociologue et sondeur de l’IFOP (Institut français d’opinion publique), qui décrypte l’évolution des attentes des Français, qui était notre invité à Avignon. En novembre, participeront aux débats animés par Guillaume Mollaret (Président du Club de la Presse du Gard et correspondant du Figaro) : Caroline Pozzo Di Borgo, ingénieure agronome (qui préconise d’utiliser de nouveaux cépages mieux adaptés à la canicule et à la sècheresse), Alejandro Fuentes Espinoza, chef de l’Unité Économie et Droit à l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, Jean-Philippe Perrouty, directeur France de Wine Intelligence, qui parleront des nouvelles tendances de consommation à travers le monde (bière, spiritueux, cocktail, rhum, vodka, sodas, jus de fruits, vin sans alcool), mais aussi Gabriel Lepousez, un neurobiologiste de l’Institut Pasteur, spécialiste de la perception sensorielle et de la plasticité du cerveau pour évoquer « la façon dont notre cerveau recherche des vins moins capiteux et analyse la fraîcheur du vin ». Enfin, la directrice de l’Université de Suze-la-Rousse, Géraldine Gossot, fera la synthèse de toutes ces interventions avant des échanges avec la salle.

Une récolte à un niveau historiquement bas en 2024

Si l’on en croit la dernière publication de Vitisphère en date du 8 octobre dernier, qui reprend les chiffres des Services de la statistique et de la prospective du Ministère de l’Agriculture, la vendange 2024 s’est effondrée à un niveau historiquement bas, -37,5Mhl bien en deçà (-22%) de la récolte 2023 et elle se rapproche du plancher de 2017 (36,78Mhl). 

Une chute due aux différents caprices de la météo (gel, grêle, sècheresse) et aux maladies (mildiou, coulure) et qui frappe tous les vignobles, -35% pour le Beaujolais et le Bourgogne, -33% pour le Champagne, -75% pour le Jura, – 31% pour le Cognac, -16% pour les vins de la Vallée du Rhône, – 14% pour le Bordeaux, – 13% pour le Languedoc-Roussillon et la Corse.

Une consommation en baisse

Quant à la dé-consommation, elle s’affiche à la une du panel de distributeurs Circana en date de fin-août. « Malgré le ralentissement de l’inflation, les consommateurs boudent le vin tranquille en grande distribution. En un an, le marché est en recul de -4,3% en volume et de -1,8% en valeur. 8,100Mhl ont été écoulés au lieu de 8,467Mhl pour un total de 4,453Md€ contre 4,533Md€, bouteilles comme vrac. Et ce sont les rouges qui trinquent le plus (-7,2%), suivent les rosés (-3,4%) seules les dépenses pour les blancs ont augmenté (+2,6%).

« Certes, on a des solutions, comme les ombrières dans les vignes pour que le soleil cogne moins fort sur les feuilles, il existe aussi le vin désalcoolisé qui aurait progressé de 50% en 10 ans, sauf qu’il ne représente que 2% de la consommation globale », ironise Michel Bernard.

Le rôle de l’Université du Vin

Géraldine Gossot, la directrice de l’Université du Vin, dans la Drôme à Suze-la-Rousse, intervient alors pour expliquer le rôle de cet établissement privé d’enseignement supérieur qui, depuis sa création en 1978, forme notamment au DESS de Droit de la vigne et du vin, à la gestion, au marketing et à l’économie du secteur viti-vinicole, qui a décerné plus de 2 000 diplômes de sommeliers-conseils en 45 ans et qui dispose d’un important centre de documentation, d’une salle de dégustation, d’un laboratoire d’œnologie. « Nous avons un statut associatif et 2 missions, développer les compétences professionnelles de la filière-vin et être ambassadeur de la culture-vin auprès du grand public. L’an dernier, nous avons ouvert 6 500 bouteilles pour cumuler 720 dégustations (deux par jour) à nos 2 000 stagiaires. »

Michel Bernard a, comme d’habitude vitupéré contre les « Dr Knock de l’hygiénisme » qui ne parlent que de l’effet négatif du vin à cause de la présence d’alcool, mais jamais des « polyphénols » ou du « resvératrol », un anti-oxydant qui améliore la longévité des cellules, stimule l’épiderme, ce fameux French Paradox, qui fait que les Français sont moins touchés par les maladies cardio-vasculaires que les Américains.

Quant à la directrice de l’Université du Vin, Géraldine Gossot, elle préconise de se tourner vers les consommateurs de demain, les jeunes, parler avec leurs mots, sur leurs réseaux sociaux. « Pour Nöel prochain, nous allons lancer une gamme de coffrets de dégustations avec des échantillons pour les amateurs, pour leur faire découvrir la richesse de nos vins. »

Contact : 04 75 97 21 30


Les Rencontres de l’Université du Vin : le changement climatique et la consommation

Le président de l’AOC Costières de Nîmes Cyril Marès n’y va pas par quatre chemins : « Nous avons une récolte en moyenne en recul de -25%, voire -50% à Monfrin. Donc moins de quantité, mais en revanche, un beau millésime, atypique avec la météo qui me rappelle mes jeunes années, entre 1980 et 90. »

Aurélie Pujol, la directrice de l’AOC analyse le bilan post-vendanges : « Certes la quantité baisse, mais sûrement pas la qualité qui promet gustativement beaucoup. Les ventes sont en repli avec la baisse de consommation, mais le dynamisme des prix tire la production vers le haut. Avec d’autres vignobles, nous avons vécu une année compliquée, une série de paradoxes qui font l’actualité d’une filière en pleine mutation. »

De son côté, Jérôme Castillon, le vice-président précise : « On a quand même produit 105 573 hl sur nos 3 242 hectares, dont 1/3 en bio ou en conversion. Nos vignes sont en bonne santé, vigoureuses, elles n’ont qu’une trentaine d’années, elles savent où aller chercher l’eau dans le sous-sol, donc elles n’ont pas connu de stress hydrique cette année. Côté stock, on est passé de 11 à 14 mois, surtout en rouge, mais on a manqué de rosé à l’exportation. Mais surtout, personne n’a bradé son vin. Vous savez, on est une équipe, on est fier de notre travail, de porter le drapeau des Costières. Et ceux qui sont obligés de déstocker, ce sera pour du Vin de France pour ne pas nuire à la famille que nous formons. »

Une résilience malgré les difficultés

« Les exportations sont en baisse constante or, elles représentent 90% de nos ventes, ajoute Aurélie Pujol. 70 000 hl en 2021, 63 000 hl en 2022, 45 000 hl cette année. Elles se tassent en Chine, au Royaume-Uni aussi avec le Brexit ». Et le Cyril Marès précise :  « Aux États-Unis, on est arrivé à un plateau, la consommation ne progresse pas. Et on ne sait pas ce qui va se passer si Trump est réélu le 5 novembre, sa taxe avait simplement été suspendue lors de la mandature Biden. »

En dépit de la crise que traverse le monde agricole, les vignerons ne se résignent pas, ils sont persuadés d’un futur rebond. « Nous nous projetons dans l’avenir, nous faisons des projets, nous devons être désirables pour être désirés, résume Jérôme Castillon. Nous avons une démarche proactive en dépit du contexte, nos réunions sont loin d’être moroses, nous avons un instinct de résilience. Notre identité, c’est notre singularité, notre appartenance à une culture, une agriculture. Nous sommes une AOC qui avance, innove, positive. »

Un territoire engagé pour la nature

Aurélie Pujol évoque la Charte Paysagère et Environnementale, le Schéma du Végétal, la pose de nichoirs à mésanges pour préserver la biodiversité, la plantation de haies avec des essences locales pour abriter insectes, hérissons et oiseaux. Un nouveau logo épuré a été dessiné avec un slogan « Les Costières de Nîmes : la fraîcheur d’une brise marine, la force des galets », pour insister sur ce terroir entre Cévennes et Camargue, Vaccarès et Alpilles, le site a été mis au goût du jour, un clip tourné avec pour bande son, une musique composée par le guitariste gardois Julien Doré.

Des événements reconduits en 2025

En 2025, face au succès populaire rencontré cette année, seront évidemment reconduits les ‘Vignes Toquées’, ‘Minuit Toqué’, les bodégas, les ‘Jeudivins’. « Chaque jeudi, au cœur de Nîmes, face aux Arènes, il y a eu plus de 2000 touristes et autochtones par soirée, se félicite Aurélie Pujol. Donc, nous continuons à jouer à fond la carte de l’attractivité auprès des commerçants, des bars, des cafés et des offices de tourisme avec notre vitrine sur l’Esplanade et ça va aller crescendo quand le Palais des Congrès sortira de terre, dans quelques mois. »

Le paysage de l’appellation menacé

Les Costières de Nîmes vendent 20 millions de bouteilles par an, c’est dire si elles rayonnent au-delà du Gard et de l’Occitanie. Toutefois, elles ont une épée de Damoclès au-dessus de la tête, la ligne THT (très haute tension) de 400 000 entre le bassin de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Jonquières-Saint-Vincent (Gard). « Elle est capitale pour le territoire et pour le pays en matière de décarbonation », a déclaré le Préfet de la Région Sud, Christophe Mirmand le 27 septembre dernier à Marseille. Ce qui, de l’autre côté du Rhône, a provoqué une levée de boucliers. Pêle-mêle : « Déni de démocratie », « Mépris des populations », « Projet écocide destructeur de paysages protégés. » Arles et les Alpilles seraient épargnés, pas la Plaine de la Crau, pas les Costières de Nîmes qui seraient défigurées par ces immenses pylônes au milieu des vignes. Le lobbying va donc s’intensifier pour éviter ce pillage, cette atteinte au paysage et à l’environnement. La solution de l’enfouissage prônée depuis des décennies coûtant trop cher risque d’être abandonnée au profit de 60 km de fils à haute tension qui altèreraient le panorama. Comme le font, sans que cela choque quiconque, les éoliennes autour des remparts de la Cité de Carcassonne, pourtant inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’UNESCO…

©AOC Costières de Nîmes

Contact : communication@costieres-nimes.org


Les Rencontres de l’Université du Vin : le changement climatique et la consommation

Les fondus au noir récidivent

Et nous adressent une troisième sommation : écouter, parler, voir et boire autour du polar et du pinard pendant 3 jours. Trois jours de dégustations, de bons mots, de belles pages , de surprises… et peut-être de mauvais genre ! Il y aura le traditionnel salon des auteurs et des dédicaces avec Pascale Expilly, Simone Gelin, Maurice Gouiran, Dominique Manotti, Patrick Nieto, Chantal Pelletier, Benoît Séverac et l’auteur jeunesse Pascal Brissy. Les débats aborderont – avec sobriété – la mémoire, l’histoire et la dystopie. La dégustation des vins sera assurée par les domaines Le Contrebandier, La Massane, Les Patys, Le Van et Les vignerons du Ventoux. Les librairies L’annexe de Malaucène ainsi que L’astucieuse renarde seront présentes pendant ces 3 jours.

Polar, Pinard, pas seulement parce que ça rime

Dans le roman policier français, on aime le vin peut-être plus que les alcools  forts. Il est un personnage à part entière dans les intrigues : thriller dans les vignes, enquêtes dans les grands domaines ou alors plus simplement enquêteurs en addiction. Bédoin, niché au cœur de vignobles désormais renommés, bénéficie d’une richesse œnologique et a donné naissance à l’AOC Ventoux. On a parlé de « piquette » pour le vin comme on pu parler de « mauvais genre ou sous littérature » pour le polar. Ils ont conquis tous deux leur légitimité désormais et ce festival Polar Pinard scelle cette évolution qui allie qualité et diversité. Labels, AOC et prix littéraires font bon ménage.

L’auteur marseillais Maurice Gouiran, parrain du festival

De La nuit des bras cassés, publié en 2000, à Et dire qu’il y a encore des cons qui croient que la terre est ronde ! en 2022, Maurice Gouiran n’a jamais cédé un pouce à ses  engagements et à ses thèmes de prédilections : les racines, la fraternité, l’actualité arménienne, le goût du voyage et des pays méditerranéens, les bistrots de quartier…  Il montera les marches du foyer de Bédoin dès 18h le vendredi , sera présent pendant les 3 jours pour les dédicaces et participera au débat du dimanche matin : ‘Quand le polar réveille les mémoires’.

Pas de fête aux polars sans films noirs

On est gâté pour cette édition avec quatre films projetés par Cinéval : un thriller bien français en ouverture, Le Doulos de Jean-Pierre Melville, où on retrouve Belmondo, Régiani etc.. Puis Fargo des frères Coen qui n’a pas pris une ride. Les enfants ne seront pas oubliés le dimanche matin avec l’excellent Le Château de Cagliostro de Miyazaki .En clôture, L’étoile filante des belges Fiona Gordon et Dominique Abel, humour assuré.

Pour découvrir le programme complet, cliquez ici.
Vendredi 18, samedi 19, dimanche 20 octobre. Foyer. Bédoin. 06 70 03 40 26 / fondusaunoir@gmail.com 


Les Rencontres de l’Université du Vin : le changement climatique et la consommation

Le Banquet du Géant, rendez-vous incontournable de l’automne proposé par l’AOC Ventoux, revient pour une cinquième édition le dimanche 20 octobre à L’Isle-sur-la-Sorgue. Il est encore temps de réserver sa place avant que les inscriptions ne soient clôturées le lundi 14 octobre.

Cette année, ce sera la manufacture Brun de Vian-Tiran à L’Isle-sur-la-Sorgue qui accueillera l’événement. Rendez-vous donc le dimanche 20 octobre pour un voyage gustatif en accord avec une sélection des vins de l’appellation. « Installer le Banquet du Géant à l’Isle-sur-la-Sorgue avait une signification particulière pour nous, explique Marie Flassayer, directrice de l’AOC Ventoux. Avec l’intégration de la commune dans l’aire d’appellation en novembre 2023, il nous semblait essentiel de marquer cet événement. »

Une seule et même grande table sera dressée pour accueillir tous les convives, que seront mêlés aux vignerons de l’AOC Ventoux, munis de leurs bouteilles. Ce sera l’occasion parfaite pour échanger avec ces artisans de la vigne sur leur passion, mais aussi sur leurs domaines. Un DJ viendra parfaire ce rendez-vous avec une animation musicale conviviale.

La nourriture sera proposée par le restaurant l’islois Phileas Club avec des produits locaux. Au menu : gravlax de Truite de la Sorgue de la Maison Mayer, ‘acidoux’ avocat kiwi, carré de cochon de Monteux, risotto d’épeautre de Sault, fraîcheur de carotte et jus de cochon à l’amarena, fromage de chèvre de Pernes les Fontaines de la Maison Moga, miel de châtaignier truffé, et pour finir, la Troprovençale de la Maison Gaillardet, vanille et fleur d’oranger, accompagnée par un café rigoureusement sélectionné pour l’occasion par Sarmiento Torréfaction.

Pour réserver votre place (à partir de 16 ans), cliquez ici.
Dimanche 20 octobre. 11h30. 59€. Brun de Vian Tiran. 2 Cour Victor Hugo. Isle-sur-la-Sorgue.


Les Rencontres de l’Université du Vin : le changement climatique et la consommation

L’ancien Côtes du Rhône villages Laudun a obtenu, au début du mois de septembre, la reconnaissance de l’Institut National des Appellations d’Origine (INAO) en tant qu’appellation communale. Ainsi, l’appellation Laudun, nouveau cru des Côtes du Rhône, aura 2024 comme premier millésime.

En 2013, les vignerons de Laudun ont déposé un dossier d’accession en Appellation Locale Laudun auprès de l’INAO. Jusqu’à présent, les vins de la commune était sous l’appellation des Côtes du Rhône villages. Après le vote favorable du comité national de l’INAO, l’appellation Laudun devient le 18ᵉ cru des Côtes du Rhône.

Cette reconnaissance témoigne de la dynamique qualitative et collective engagée ces dernières années par les vignerons de l’AOC Laudun, tant sur les rouges que sur les blancs. Les vins blancs représentent d’ailleurs 32% de la production totale, un véritable atout pour la nouvelle appellation au vu de l’appétence des consommateurs pour cette couleur.

Les vignerons et négociants du nouveau cru seront ravis de faire découvrir le fruit de leur travail au public dès le début de l’année prochaine, avec en premier événement le salon Wine Paris en février.


Les Rencontres de l’Université du Vin : le changement climatique et la consommation

« Le bilan n’est pas très réjouissant ». Ainsi s’exprime Thierry Vaute, le président des Vignerons Indépendants de Vaucluse, par ailleurs vigneron à Beaumes-de-Venise, dans les nouveaux bureaux du Palais du Vin à Orange-Sud. « Il reflète l’ambiance de nos vignobles avec un volume en recul de -20% à – 30% selon les bassins du département. Le printemps a été arrosé, la pression phytosanitaire  conséquente, heureusement, l’été a été chaud et sec, du coup ça a bien rattrapé l’état sanitaire. Mais le millésime 2024 va battre un record historiquement bas, pire qu’en 2021 à cause du gel, du mildiou voire de la coulure sur le Grenache. Mais la qualité est bien présente. »

Céline Barnier, vice-présidente de la Fédération des Vignerons Indépendants de Vaucluse, en charge de l’œnotourisme, se félicite : « Nombre de domaines ont reçu nombre de visiteurs pour déguster les cuvées, savoir comment on travaille, de quoi est constitué le sous-sol, quels sont les cépages qui entrent dans l’assemblage de chaque couleur. Il y a eu des concerts, des food-trucks dans les vignes, des apéros. Bientôt un site en ligne au niveau national donnera le détail des animations. L’opération ‘Vendangeur d’un jour’ a bien marché, les amateurs ont vu que ce n’était pas une sinécure de tailler les grappes, sans parler du travail quand elles arrivent dans le caveau. »

Pierre Saysset, le directeur du Palais du Vin précise : « Sur 75 millions de touristes qui viennent en France, 12 visitent les caves, les vignobles. Nos paysages sont un facteur majeur de l’attractivité de Vaucluse, une manne financière. »

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Céline Barnier, Pierre Saysset et Thierry Vaute.

Thierry Vaute revient à la charge sur le climat socio-économique de cette rentrée d’automne : « Souvent on fait contre mauvaise fortune bon cœur, mais là notre bonhommie est impactée. Le modèle économique de l’agriculture se détériore, que ce soit pour les céréaliers, les éleveurs, les arboriculteurs et nous les vignerons. Ce n’est pas dans notre ADN de dire que ça va mal mais depuis 5 ans, on accumule les problématiques : les gilets jaunes, la Taxe Trump aux USA, le Covid et son cortège de fermetures des bars, restaurants et cavistes. Certains n’arrivent pas à rembourser les PGE. S’ajoutent à cela la tendance à la déconsommation globale du vin, en particulier du rouge, les aléas climatiques et on devient résilients. » D’ailleurs le 7 septembre dernier, Les Echos titraient sur le plongeon général de la production de vin , – 10%. « Le feu couve dans les campagnes, prévient-il. Depuis la crise de mars-avril, aucune réponse n’a été apportée à nos questions. Un ministre est parti, une autre arrive. Le ras-le-bol, les frustrations sont à leur comble, on ne compte plus les suicides de paysans, on a le moral dans les chaussettes. Ne vous étonnez pas si les tracteurs repartent à l’assaut des villes et bloquent tout. L’Etat doit absolument répondre présent rapidement. »

Néanmoins, Thiery Vaute veut rester optimiste et voir le verre à moitié plein… « Nous représentons 80% des vignerons de Vaucluse. Et notre filière est dans le top 3 de la balance commerciale, alors donnez nous de l’oxygène pour passer le cap. »


Les Rencontres de l’Université du Vin : le changement climatique et la consommation

Depuis 2012, elles sont 5 communes à porter l’AOC Gadagne : Caumont, Châteauneuf-de-Gadagne, Morières, Saint-Saturnin-les-Avignon et Vedène pour environ 125 hectares de vignobles sur un terroir de galets roulés. Et c’est ce village où est né le ‘Félibrige‘ qui a accueilli samedi 7 septembre le Ban inauguré par une énorme grappe portée à bout de bras par la Confrérie des Taste Grappes qui fait le tour du parc, au milieu de centaine de participants.

Sébastien Clément est président de l’AOC et propriétaire avec sa sœur Lorette, la plus jeune vigneronne du coin, du Domaine des Garriguettes. « Nous sommes une petite appellation avec 250 000 bouteilles par an. Heureusement, nous avons été épargnés par le mildiou sur ce plateau d’un peu plus de 100 mètres d’altitude. Nous n’avons pas non plus souffert de la sècheresse cet été. D’ailleurs, la vigne continue de pousser. Certes, nous n’allons pas battre des records de volume, mais la qualité, elle, sera là. »

Sébastien et Lorette.

D’habitude, la fête se déroule un peu à l’étroit, au cœur du village. Cette fois, à l’Arbousière, on a pu faire entrer sept food-trucks en plus de mange-debouts, de tables et de bancs, avec un orchestre entraînant. Du coup, il y avait davantage de fréquentation, surtout des familles avec landaux et poussettes. Xavier Anglès est à la tête de la Confrérie des Taste Grappes et du Domaine du Bois de Saint Jean avec son frère Vincent, une famille de vignerons depuis 1585. « Qu’on évoque Dionysos, Bacchus ou Saint-Vincent, le but, c’est de proclamer le début des vendanges. On les entame ces jours-ci et la maturité est là, espérons qu’il pleuve un peu. » Autre vignoble qui avait son stand, samedi soir, me Domaine de la Chapelle de la famille Boussier, installée ici depuis 70 ans, depuis 1954, dont la cuvée de Côtes-du-Rhône rouge avec un zeste de mourvèdre fait toute la différence.


Les Rencontres de l’Université du Vin : le changement climatique et la consommation

Le Luberon culmine à 1 125 mètres et son vignoble totalise 3 400 hectares au sein du Parc Naturel Régional créé en 1977.

« Entre la Durance et le Calavon circule un air frais la nuit, mais, en 30 ans, la température diurne a progressé de +1,5°c et la pluviométrie a reculé de 100mm, explique le président de l’AOC, Joël Bouscarle. Donc, nous devons modifier nos habitudes, amplifier la polyculture (cerise, abricot, prune pomme de terre de Pertuis, fruits confits d’Apt, lavande, raisin de table, asperge, céréales…) pour étaler notre travail et nos revenus sur plusieurs saisons et pas seulement tout axer sur les vendanges en septembre. » Il est vrai que cette alternance de productions agricoles et de couleurs donne ce charme particulier, cette mosaïque de paysages qui sont l’identité du Luberon et qui attire des millions de touristes. Sans parler de la réserve de biosphère qui favorise la flore (chênes, cèdres, pins d’Alep, oliviers, buissons, haies, arbustes, thym, romarin) et la faune de petits insectes, mais aussi de rongeurs, chauves-souris, abeilles, rapaces et reptiles.

©Vincent Agnes

Un travail en synergie

« Que nous ayons un petit ou un grand vignoble, nous devons jouer collectif, défendre nos vins, les promouvoir, travailler en bonne intelligence, ajoute Joël Bouscarle. Déjà, l’AOC Luberon a été la 1ʳᵉ en octobre 2023 à intégrer le 1ᵉʳ label ‘Vignerons Engagés’, soucieux d’environnement. »

Nathalie Archaimbault, directrice de l’ODG (Organisme de Défense et de Gestion) précise : « En 2019, nous avons décidé de mettre en commun nos forces avec celles des vignerons grecs avec le projet ‘GreenVinum’ puisqu’ils connaissent un climat plus chaud que le nôtre et utilisent des cépages plus résistants. Ensemble, nous pouvons partager des solutions pour faire face au changement climatique ». Les Vauclusiens se sont rendus à Thessalonique et au Mont Olympe et un de leurs cépages blancs a été mis en valeur, l’Assertiko, originaire de l’île de Santorin, qui résiste au phylloxera et à la canicule. Quant à eux, ils ont apprécié la façon dont nous recyclons le moult et le marc de raisin dans le sol, nous ne jetons rien. »

Romain Dol, vigneron du domaine familial Le Novi à La Tour d’Aigues témoigne : « Nous devons ajouter à nos cépages ceux d’Italie du Sud, du Portugal, d’Espagne, ils sont résilients, résistent au stress ». Valentine Tardieu-Vitali du Château La Verrerie le répète : « C’est nous qui sommes les architectes des paysages du Luberon, qui les façonnons avec notre travail depuis des décennies. Mais nous devons composer avec le changement de climat. Avec le scirocco, ce vent qui vient du Sahara, j’ai perdu 40% de ma vigne plantée en Syrah l’an dernier. Heureusement que j’ai aussi une oliveraie pour m’en sortir. Quant aux chauves-souris, elles se nourrissent notamment de cicadelles. Du coup, nos vignes ne subissent pas la flavescence dorée ».

Conserver le patrimoine

Au nom du Parc Naturel Régional du Luberon, partenaire de l’AOC, Charlotte Carbonnel a évoqué ce « Patrimoine environnemental, culturel, géologique, vivant, mais fragile. Ses villages perchés, ses restanques, il faut les protéger. Un Plan Paysage a été lancé en 2020, une Charte Paysagère en 2022, nombre de projets sont en cours pour les pérenniser. » Notamment la transmission de témoignages d’anciens vignerons sur les bonnes pratiques, un chantier de remise en état de restanques délabrées de pierre sèche, la fabrication de nichoirs, l’économie de la ressource eau.

Des cépages « V.I.F.A » (Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation) ont été proposés à l’INAO pour que les vignes du Luberon s’adaptent mieux à la sècheresse et aux maladies. Ils vont être testés, qu’ils viennent de Sicile ou de Grèce. Mais on peut aussi remettre au goût du jour des cépages d’antan comme le Picpoul, le Caladoc, la Clairette, la Counoise ou le Bourboulenc ‘le Riesling provençal’.

Une façon de préserver les 3 100 hectares de l’AOC Luberon, sa production bio à hauteur de 23% et sa certification 71% HVE (Haute Valeur Environnementale). Et de mettre à l’honneur ses 10 coopératives et ses 63 caves particulières qui produisent plus de 17 millions de bouteilles par an dans les 3 couleurs (25% blanc, 25% rouge et 50% rosé).

De gauche à droite : Charlotte Carbonnel, Romain Dol, Laëtitia Allemand, Joël Bouscarle, et Nathalie Archaimbault.

Contact : direction@vinluberon.fr / 04 90 07 34 40


Les Rencontres de l’Université du Vin : le changement climatique et la consommation

Les vendangeurs de la Vallée du Rhône ont donné les premiers coups de sécateurs sur les blancs ce lundi 2 septembre, soit près d’une semaine en retard par rapport à 2023. Les rouges, quant à eux, devraient être vendangés à partir de mi-septembre.

Cette année, les vendanges en Vallée du Rhône se rapprochent des moyennes décennales en termes de date, mais se font 10 jours plus tard par rapport aux millésimes 2020 et 2022 qui ont enregistré un record de précocité.

Après l’un des hivers les plus chauds et un hiver sec, les vignes de la Vallée du Rhône ont nécessité un débourrement plus précoce. Les pluies abondantes qui ont eu lieu depuis le printemps ont compensé le déficit en pluviométrie enregistré depuis le début de l’automne. Même si certains vignobles ont été touchés par le gel en avril, notamment dans le Luberon, le Ventoux, le Diois, et sur le secteur de Crozes-Hermitage, les vendanges démarrent dans un contexte très favorable aux conditions de maturation.

Les vignerons sont confiants quant au potentiel du millésime qui se profile, avec des premiers jus qui annoncent déjà de belles maturités tanniques et de beaux équilibres. Malgré des aléas climatiques importants, les vignerons des vignobles de la Vallée du Rhône auront mis tout leur savoir-faire et toute leur ténacité dans les vignes pour garantir la qualité de la récolte.

https://www.echodumardi.com/tag/vin/page/5/   1/1