19 mai 2024 |

Ecrit par le 19 mai 2024

De Matignon à Avignon, Cédric Garence, un nouveau patron pour les gendarmes de Vaucluse

Ce varois né à Draguignan il y a 43 ans, a succédé le 1er août au Colonel Jean-Christophe Le Neindre et il a pris officiellement son commandement hier sur le site de l’Arbousière à Châteauneuf-de-Gadagne en présence notamment de la préfète de Vaucluse, Violaine Démaret et du général de corps d’Armée de la région Provence Alpes Côte d’Azur et de la zone de Sécurité Sud, Arnaud Browaëys. Ce Saint-Cyrien a rendu hommage au Colonel Garence et retracé sa carrière qui a débuté en 2003 à Bron, s’est poursuivie à Orange comme Commandant en second en 2007, participera à des opérations extérieurs à Sarajevo, enchaînera sur Toulouse-Le Mirail en 2011, puis comme sous-préfet des Landes en 2020 et se retrouvera auprès du 1er Ministre, à Matignon avant de revenir dans le Vaucluse cet été.

700 gendarmes d’actives et 448 réservistes
« C’est un très beau groupement, convoité, riche de 700 personnels d’active et de 448 réservistes, les gendarmes sont présents dans 146 des 151 communes de Vaucluse, c’est à dire 93% de la population, explique le général Arnaud Browaëys. C’est une responsabilité et une reconnaissance, un nouveau défi pour toi Cédric, de maintenir la sécurité et l’ordre public, lutter contre les trafics de stupéfiants, les violences intra-familiales, prévenir le crime. Tu auras l’autorité mais aussi l’accessibilité et la proximité nécessaires. Tu dois être visible, à hauteur d’homme, immergé dans le tissu local avec ta femme Aurélie et ta famille. Je connais ta disponibilité et ton professionnalisme. A toi d’obtenir le meilleur de chacun. »

Le colonel Cédric Garence, nouveau patron des gendarmes de Vaucluse.

Les 7 objectifs de la préfète
Violaine Démaret, la préfète nommée en août, comme lui, insistera sur l’implantation locale de la gendarmerie sur 82% de la superficie de Vaucluse. « Vous êtes là pour protéger 371 000 citoyens, leur assurer une vie tranquille, en toute sécurité. Certes notre département ressemble à une carte postale de rêve, mais au-delà des apparences, existent une réalité plus cruelle, des disparités entre les très pauvres et les très riches. J’ai donc 7 priorités en tête, d’abord la lutte contre les stupéfiants et les narco-trafiquants, ensuite la lutte contre les violences intra-familiales, nous avons eu 2 féminicides cet été. Troisième priorité : le trafic d’armes, 4e : la sécurité routière et nous disposons de l’EDSR (Escadron départemental de sécurité routière), 5e : la cyber-criminalité, 6e : la sécurité environnementale et climatique avec des gendarmes qui se sont déployés pendant la canicule dans les massifs forestiers, à pied ou à cheval, enfin, dernière priorité, être visibles sur le terrain, au plus près des vauclusiens. Evidemment j’ajusterai ce cap en fonction de l’actualité, de la réalité. Soyez fiers de vous, heureux en famille et en plein épanouissement » conclura-t-elle.

Alexandre Vasseur (à gauche), de l’ERI (Equipe d’intervention rapide) et Jean-Pierre Ayassa, commandant de l’EDSR (Escadron départemental de la sécurité routière) à Orange devant l’Alpine des gendarmes de Vaucluse. Un véhicule d’interception de 252 cv pouvant atteindre 260 km/h.

Simple de cœur, esprit droit et âme honnête
Le nouveau patron du Groupement de Gendarmerie de Vaucluse a pris la parole en dernier, d’abord pour féliciter 4 gendarmes qui ont reçu, en amont de la cérémonie, des décorations pour leurs actes de courage et de dévouement. Il fera plusieurs allusions littéraires pendant son discours. D’abord au ‘Désert des Tartares’ de Dino Buzzati : « Je sais que je ne serai pas comme le lieutenant Drogo, à attendre au Fort Bastiani un ennemi qui ne viendra que sur son lit de mort. Je ne manquerai pas la bataille qui a motivé mon engagement en 2003, d’autant que l’adversaire est déjà là. Mais comme lui, je serai animé par la même indéfectible détermination, par le même inaltérable sens du devoir et par une envie de combattre sur laquelle le temps n’aura pas de prise. »

Il terminera en citant un texte de 1852 sous la plume du Général Joachim Ambert qui définissait ainsi le gendarme : « Il n’est rien pour vous et vous êtes tout pour lui. Vous ignorez même son existence mais les méchants tremblent et les faibles vivent en paix parce qu’il est là, toujours debout. Quel est donc cet homme ? Quelle passion l’anime ? Quel intérêt le guide ? Quelle religion le soutient ? Cet homme est simple de cœur, il a l’esprit droit, l’âme honnête. Etranger aux passions, il ne connaît que son devoir, son intérêt est de bien servir, sa religion est l’honneur. »
Et il conclura : « Je peux témoigner que les gendarmes de Vaucluse sont de cette trempe ».


De Matignon à Avignon, Cédric Garence, un nouveau patron pour les gendarmes de Vaucluse

Installée mardi 23 août, la préfète de Vaucluse s’est aussitôt immergée dans le monde des vignerons samedi, en fin d’après-midi, sur les hauteurs du Rocher des Doms. C’est là qu’elle a proclamé ‘Le ban des vendanges’, lancement officiel de la récolte des raisins qui a déjà débuté dans l’appellation de la Vallée du Rhône, notamment pour les blancs. Elle a salué « Le labeur des vignerons, la générosité de Bacchus, les chais remplis de raisin, le verre de l’amitié pour se retrouver dans le partage, quelle que soit la place de chacun, fraternellement » et a conclu « Vive la République, vive la France, vive les Côtes du Rhône et vive les vignerons ! »

Auparavant, le défilé bachique – avec toutes les confréries invitées, du Ventoux, de Tavel, Beaumes de Venise, Caromb, Lirac, Viledieu, du terroir d’Avignon, Laudun qui passera en crû en 2023 – avait remonté en musique la rue Joseph-Vernet, traversé la place de l’Horloge et rallié la Métropole des Doms pour la messe vigneronne. « Pour ceux qui ont tout perdu dans les incendies, pour la nature qui souffre, pour nos soldats du feu, mon Dieu, nous te prions » dira le recteur Daniel Bréhier dans son homélie.

Il a évidemment été question de l’état de la vigne en cet été caniculaire. « Il a fait beau et sec, avec du stress hydrique et la pluie du 15 août était la bienvenue, les raisins sont sains, nous aurons sans doute un joli millésime 2022 » prédit un viticulteur. Cécile Helle, la maire d’Avignon, capitale des Côtes du Rhône, se dit « Ravie de participer à cet évènement majeur, populaire et fraternel mais aussi de soutenir les vignerons ».

André Bernard, Président de la Chambre Régionale d’Agriculture lance « Aiguisez les sécateurs, allez-y ! » et il en profite pour faire un point sur la situation des paysans avec une métaphore : « Le moteur, c’est la viticulture, la carrosserie : les fruits et légumes, les roues : les céréales et la lavande, le reste, les options : le bio, les olives, le safran. Mais pour la faire avancer cette auto il faut savoir que le prix du gasoil a doublé, le prix des engrais qui viennent de Russie et de Biélorussie a triplé. Autre production dont nous manquons : la moutarde à cause de la sècheresse qui a sévi au Canada d’où elle provient. Heureusement, cette année on a eu une bonne récolte en France, dont on va bientôt la retrouver sur nos étals. La tomate est une filière en souffrance également. On en consommait 400 000 tonnes en 1985, 800 000 en 1990 mais on n’en produit plus que 160 000. On court à la catastrophe. Dans un flacon de ketchup, 10 centimes d’euros seulement reviennent au paysan qui vend ses tomates aux conserveries. On importe 50% des fruits et légumes dont la France a besoin. En quelques décennies, on a perdu une énorme capacité de production. Pour compenser, on va semer des lentilles, du blé et des pois chiches, espérons que cela aidera les agriculteurs à sortir de l’ornière ».

Après la proclamation de l’ouverture du ‘Ban’ en français, italien espagnol, allemand et latin, c’est l’hymne de la Provence, ‘La Coupo Santo’ que tout le monde, vignerons, élus, personnalités, invités d’honneur et grand public entonna à tue-tête avec fifre et tambourin.


De Matignon à Avignon, Cédric Garence, un nouveau patron pour les gendarmes de Vaucluse

Violaine Démaret, préfète de Vaucluse a pris officiellement ses fonctions lors de la remise de la gerbe au Monument aux morts, lundi 23 août, au Rocher des Doms à Avignon en présence des anciens combattants et personnalités d’associations, des élus et parlementaires vauclusiens, des différents corps de l’armée parmi lesquels la Légion étrangère, l’armée de l’air, l’armée de terre, les sapeurs-pompiers, la Gendarmerie, la Police, les partenaires institutionnels et les autorités religieuses.

Une gerbe pour toutes les guerres
La préfète a déposé la gerbe en hommage aux morts pour la France de toutes les guerres et de tous les conflits. La sonnerie aux morts à ensuite retenti avant que la Marseillaise ne soit entonnée par l’assemblée. Les élus ont ensuite longuement salué les portes-drapeaux.

1re conférence de presse
Mais c’est lors de la traditionnelle conférence de presse d’installation que la nouvelle et première préfète de Vaucluse s’est exprimée. Arrivée en voisine, elle était préfète des Alpes-de-Haute-Provence depuis fin août 2020, en pleine crise sanitaire, et succède à Bertrand Gaume qui a pris ses fonctions de préfet dans l’Essonne. Elle-même a été remplacée par Marc Chappuis, ancien directeur-adjoint du cabinet de la Ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales de 2018 à 2022.

‘J’arrive en voisine’
«J’arrive en voisine de Provence-Alpes-Côte d’Azur a relevé Violaine Démaret, précisant qu’elle échangeait depuis longtemps avec le préfet Bertrand Gaume auquel elle succède, ainsi que les équipes en place. Sa première intention ? «Être à l’écoute pour faire avancer le département et donc le pays». Ce qu’elle ambitionne ? «Un état en mode solutions dans la concertation et le dialogue ce qui est l’ADN des préfets en référence au devoir de loyauté envers le gouvernement pour mettre en œuvre ses orientations et ses politiques publiques ; également avec la neutralité et le total respect des sensibilités politiques d’opinion des uns et des autres.»

Ce que lui a soufflé Bertrand Gaume ?
« Continuez à faire ce que je vous ai vu faire dans le département voisin. » Les dossiers dont elle s’emparera dès maintenant ? La gestion de la crise sanitaire. «Si la situation est beaucoup moins critique que ces derniers mois, la Covid n’est pas derrière nous. Si personne n’est en réanimation, plusieurs autres sont hospitalisées pour cause de Covid avec un taux d’incidence qui a chuté de 300 à 200 mais qui est conséquent et un taux de positivité à deux chiffres. Il faut donc rester vigilant.»

Les dossiers prioritaires
«Les sécurités : la sécurité publique, la lutte contre la délinquance, contre le trafic de stupéfiant, contre la radicalisation. Mais aussi la sécurité civile : lutte contre les inondations et les feux de forêts. Il y a aussi le volet social qui renvoie tout de suite à l’économie : le Vaucluse étant le 6e département le plus pauvre de France. Il faut soutenir les plus modestes  ‘Le service public est le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas,’ avec son lot de tristesse et de difficultés dans un contexte où le pouvoir d’achat est un sujet pour beaucoup de vauclusiens et donc l’accès à l’emploi pour le plus grand nombre. Le département est agricole et cela retient toute mon attention comme le sujet de la prédation du loup.»

Aménagement du territoire
«Je relève des problématiques urbaines marquées dans plusieurs villes du département qui donneront lieu à des opérations de renouvellement urbain, des dossiers structurants en politique de la ville et aussi des endroits très ruraux qui nécessiteront des enjeux de développement, d’infrastructures routières, de nœuds autoroutiers, je veux entendre comment m’en parleront les élus et partenaires pour pouvoir y contribuer et y donner une continuité de l’État.»

Un département marqué par les inégalités
«Peu de départements sont homogènes. En commençant à traverser celui-ci, je remarque des espaces très aisés et d’autres territoires qui sont de vrais sujets de pauvreté. Cela induit de trouver les bons équilibres pour que le département continue à se développer et, en même temps, exercer une politique de soutien au plus près du terrain. Je veux voir si le tableau de bord produit ses effets, évaluer concrètement l’action avec les collectivités locales, intercommunalités, Conseil départemental.»

Environnement et sobriété en eau
«Nous avons là un vrai enjeu de bonnes informations et communication. Le sujet ? C’est le faire-savoir. Il nous faudra progresser pour que les gens comprennent les restrictions, la sobriété. Après avoir géré la crise de l’été (Ndlr : restriction de l’eau) nous devrons nous intéresser à une meilleure interconnexion des réseaux de l’eau, d’une meilleure appropriation, dans le temps, par le grand public et des acteurs économiques, des prélèvements en eau car la sobriété se travaille toute l’année. Rénover des réseaux d’eau ou d’irrigation pour l’eau potable –la mère de toutes les batailles-, nécessite beaucoup d’argent public pour un usage agricole, l’hydroélectricité… Ce qui était abondant ne l’est plus, nous devons organiser la sobriété.»

Lutte contre les stupéfiants
«L’amende forfaitaire délictuelle (AFD) existe depuis 2 ans et permet de cibler les consommateurs. S’il n’y a plus de consommateurs il n’y aura plus de système. S’il n’y a pas de demande il n’y aura pas d’offre. Je verrai comment nous pourrons mettre cela en place dans le département. Que ce soit à Avignon ou à Cavaillon, nous ne pourrons pas traiter la lutte contre les stupéfiants de la même façon.»

Une période sociale tendue
«Ma ligne rouge ? Sera de ne pas avoir de femmes ou d’hommes à terre. Nous demandons le maximum à nos services, à nos services exposés, mais nous ne voulons pas de casse humaine. Ensuite ce sera le conflit de valeurs : Tous les uniformes de préfet arborent le chêne et l’olivier. L’olivier comme le roseau souple qui s’ajuste et s’adapte et le chêne qui prétend ne pas se laisser déraciner. Cette souplesse s’accompagne d’un respect total des valeurs de la République. On ne transige pas avec les valeurs inscrites dans la Constitution. L’État doit être respecté.»

Un tissu de TPE et PME
«J’ai servi dans des départements où ce sont principalement les TPE, PME (Très petites et moyennes entreprises) qui créent l’emploi. On ne fait pas de social si l’on ne fait pas d’économique. Il faut faire du social indépendamment de l’économique. Les deux sont complémentaires. Tout ce qui peut soutenir les gens est le bienvenu. Quant à l’installation des entreprises ? Par principe leur installation est, elle aussi, la bienvenue. Ce sont elles qui créent l’emploi et qui règlent une partie importante du pouvoir d’achat et de la pauvreté.»

L’agriculture
«Il y a des similitudes voire des dossiers communs avec les Alpes-de-Haute-Provence comme la lavande, la gestion de la ressource en eau, les projets d’irrigation agricole, le projet territorial HPR (Hauts Provence Rhodanienne, schéma directeur de réseaux d’irrigation modernes, multi-usages), la filière pistache qui pourrait se développer entre le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence. Il y a cette culture forte viticole. Je me pencherai sur la cerise, la fraise, le melon de Cavaillon, le raisin de table. Je veux écouter la profession agricole, prendre connaissance des difficultés. Je suivrai les dossiers en cours au niveau régional et national. Le sujet loup fait des victimes en ovins et bovins, là aussi je serai à l’écoute des difficultés qui existent du côté du Mont-Ventoux et en plaine. Je verrai très vite les éleveurs.»   

Parcours, 14 ans dans la préfectorale
Violaine Démaret a pris aujourd’hui ses fonctions de préfète de Vaucluse. Elle est née le 28 mai 1981 à Saint-Martin d’Hères, en Isère, est mariée et a 3 enfants. Elle avait pris ses fonctions en août 2020 en tant que Préfète des Alpes-de-Haute-Provence. Avant cela elle était sous-préfète hors classe, Secrétaire générale de la Préfecture du Nord en septembre 2018. Auparavant, en février 2017 elle avait été nommée sous-Préfète hors classe, Secrétaire générale de la Préfecture de l’Isère. En novembre 2015 Violaine Démaret était conseillère administration territoriale au cabinet du Ministre de l’Intérieur –Bernard Caseneuve-, et, en février 2015 Conseillère technique réforme de l’État au cabinet du Ministre de l’Intérieur. En janvier 2014 elle était Administratrice civile hors classe et en septembre 2013 cheffe du bureau de l’organisation et des missions de l’administration territoriale (Bomat) à la sous-direction de l’administration territoriale (DMAT), toujours au ministère de l’Intérieur. En février 2011 Violaine Démaret était Secrétaire générale de la préfecture de Tarn-et-Garonne. En août 2008 elle était nommée Sous-préfète, directrice de cabinet du préfet de l’Ain. En juillet 2008 Administratrice civile, chargée de mission auprès du préfet de l’Ain. En avril 2008 Administratrice civile, affectée au ministère de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et de l’Outre-Mer et des collectivités territoriales. Elle avait intégré l’ENA (Ecole nationale d’administration) en janvier 2006.

Formation
Violaine Démaret a intégré l’École Nationale d’Administration, Promotion Aristide Briand de 2006 à 2008. Elle est titulaire d’un Master études internationales et européennes obtenu à la Faculté de Droit de Grenoble qu’elle a fréquenté de 2003 à 2005. Elle a étudié à l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Grenoble – Section service public de 1999 à 2003. Auparavant elle était élève Hypokhâgne B/L Lettres et Sciences sociales au très renommé Lycée Thiers à Marseille de 1998 à1999. Violaine Démaret a obtenu son Baccalauréat Littéraire option Mathématiques au Lycée Aristide Briand à Gap en 1998.

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