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Les ‘Coups de Cœur du #OFF2022’ du Club de la Presse

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Pour la 16ème année consécutive, les critiques du Club de la presse Grand Avignon Vaucluse viennent de remettre les prix ‘Coups de Cœur’ du Festival Off à quatre spectacles.

Parmi dix spectacles sélectionnés, le Jury du Club de la presse Grand Avignon-Vaucluse a attribué les prix ‘Coups de Cœur du #OFF2022’ à quatre spectacles. Les critères de sélection étaient basés sur le texte, la créativité, la qualité scénique, l’implication et le talent des artistes.

‘Le journal intime d’adam et eve’ (Sham’s bar théâtre), par Cie Family Francis Grisol

Très loin du mythe religieux, c’est une œuvre unique en son genre : l’adaptation, pour la première fois en français, de trois livres de Mark Twain. Nous y suivons les deux premiers habitants de la Terre à travers leur rencontre, leur histoire d’amour et leur découverte du monde. De nombreux thèmes comme la peur , le pardon, le langage, la sexualité, la naissance, mais aussi la mort sont abordés en douceur tout au long de la pièce. Une écriture limpide et féministe, touchante et équilibrée entre des considérations profondes et un humour affiché. La mise en scène épurée n’en demeure pas moins riche de sens par le choix des postures et des costumes. Comme enfermé dans une boule de neige, le duo interagit avec subtilité avec son public tout en maintenant un jeu de comédien équilibré et sensible. Pièce émouvante, touchante et poétique.

‘Believers’ (Théâtre Le Grand Pavois), par la Compagnie Le 6’Thèmes Théâtre

Une histoire à la fois triste et belle, profonde et touchante, qui se compose à quatre mains pour un seul jeune couple que l’on voit s’aimer, se construire, fonder une famille… Une mise en scène étonnante et créative dans laquelle le décor tourne autour d’un seul objet : un lit, symbole du nid, de l’îlot dans lequel on se réfugie pour l’amour ou quand rien ne va plus. Des sujets forts : l’amour, la mort, la croyance, la responsabilité parentale, l’espoir bien sûr aussi… Et s’Il existe, Dieu, où est Il dans tout ça ? Pour qui ? Pourquoi ? Avec en filigrane la philosophie de Kierkegaard … et le Wonderful word de Black / Colin Vearncombe, si troublant ! De jeunes comédiens merveilleux et percutants, inoubliables, dans ce rôle trop sérieux de jeunes parents affectés par le handicap d’un enfant. Une terrible et belle leçon de vie.

‘Bienvenue au Bel Automne’ (La Luna), par la Compagnie Cavalcade

Avec ce spectacle, on est face à la vieillesse, certes, mais pour débloquer les portes du silence, rompre les tabous et célébrer la vie. Sylvia Bruyant, auteure et metteuse en scène de la pièce, saisit avec une plume au réalisme incisif et à l’humour tendre l’univers d’un EHPAD et crée avec talent un lien fort entre la grande vieillesse et les vieux en devenir que nous sommes. Elle dit elle-même aimer écrire sur les sujets qui la dérangent. On peut même dire « sur les sujets qui dérangent ». Dans cette pièce, donc, qualifiée par l’auteure de « fantaisie douce-amère », on retrouve Virginie, aide-soignante, qui vient d’être mutée à la maison de retraite « Le Bel Automne ». Parce qu’elle cherche désespérément à avoir un enfant, elle pense soulager sa douleur en passant des nouveau-nés aux vieillards. Avec elle, on découvre les autres membres de cette petite communauté : Maïté l’autre aide-soignante encartée CGT, la directrice quelque peu hystérique mais bienveillante, Dolorès infirmière misanthrope, le docteur, mais aussi toute une galerie de portraits des résidents, des lieux et des visiteurs, tous plus attachants les uns que les autres. Et ce combat pour devenir maman, comme un fil rouge, fait écho à ces fins de vie qui nous racontent tellement la vie. Qu’est-ce que le théâtre sinon une succession d’instants hilarants de tendresse qui nous amènent à questionner le monde et sa réalité parfois si cruelle ? Qu’est-ce que le théâtre sinon ce grand éclat de rire qui nous assaille comme une vague bienfaitrice et bouleversante ? ‘Bienvenue au Bel Automne’ est en cela un grand moment de théâtre. Parce qu’on en ressort grandi d’émotion et secoué du rire qui nous réconcilie avec la vie.

‘Der Menschen fresser Berg… ou la montagne’ (Episcène), par La Compagnie des Vrais Majors

Un spectacle de rue adapté à la scène, présentant une sortie de résidence du montage de l’adaptation du film allemand de 1930, ‘Der Menschen Fresser Berg’. Un spectacle qui casse le 4ème mur en invitant parfois le public à participer, qui casse tous les codes en intégrant également ceux qu’on oublie et qui sont dans l’ombre des pièces: metteur en scène et technicien. La mise en scène est folle, part dans tous les sens, toute la salle est sollicitée par les 4 comédiens qui semblent jouer leurs propres rôles avec une grande justesse. Un festival désopilant de foutraque bien monté, où tout vole en l’air, une bouffée d’air frais montagnard !

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