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Pays d’Apt Luberon : un tourisme « en légère baisse mais pas catastrophique »

©Office de tourisme Pays d'Apt Luberon

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L’équipe de l’office de tourisme intercommunale (OTI) Pays d’Apt Luberon a donné rendez-vous aux professionnels du tourisme du territoire ce mardi 18 novembre à la Fondation Blachère à Bonnieux pour la traditionnelle clôture de saison. L’occasion de faire un bilan de l’année.

C’est après une visite de la nouvelle exposition ‘Si j’oublie’ de la Fondation Blachère, lieu qui représente « l’un des symboles les plus marquants du territoire », comme la décrit Dominique Santoni, présidente du Département de Vaucluse et vice-présidente de la communauté de commune Pays d’Apt Luberon (CCPAL) déléguée au Tourisme, OGS, Grands projets et Communication, que les professionnels du tourisme ont dressé le bilan des derniers mois.

Chaque année, que ce soit pour le lancement ou la clôture de la saison touristique, qui est maintenant étalée sur toute l’année et plus seulement sur la période estivale, l’office de tourisme Pays d’Apt Luberon choisit un lieu emblématique du territoire pour réunir hébergeurs, restaurateurs, commerçants et autres acteurs du tourisme.

L’exposition ‘Si j’oublie’ est en place jusqu’au 8 mars 2026 à la Fondation Blachère. ©Vanessa Arnal-Laugier / L’Echo du Mardi

Une légère baisse des nuitées

« Ça a été une saison riche, intense et agitée comme à son habitude », affirme Dominique Santoni. Pour autant, l’office de tourisme a recensé une légère baisse au niveau des nuitées (-4%), qui s’élèvent à 2,5M du 1er janvier au 31 octobre 2025, avec une baisse assez marquée au début de l’automne (-12%), notamment à cause des variations du calendrier avec des jours fériés et des ponts moins bien répartis que l’année dernière, mais avec une baisse de seulement -1% en cœur de saison.

Cependant, si une légère baisse a été remarqué, l’équipe de l’office de tourisme n’est pas pour autant en alerte. « Les ailes de saison ont diminué, explique Bettina Matias, directrice de l’office de tourisme. On observe une baisse mais ce n’est pas catastrophique pour autant. » Du côté des excursionnistes, c’est-à-dire ceux qui viennent faire des activités au sein du territoire mais qui n’y dorment pas, on en compte 3,6M cette année, ce qui est équivalent aux chiffres de 2024.

Une clientèle française et étrangère

Les sept bureaux d’information de l’office de tourisme ont accueilli plus de 37 000 visiteurs entre janvier et novembre 2025, notamment ceux d’Apt, Roussillon et Bonnieux, où les touristes ont afflué en nombre. Les anglophones et germanophones étant les plus présents sur le territoire, les brochures sont traduites en anglais et en allemand.

« Ça a été une belle saison grâce à un travail collectif. Il faut continuer à travailler ainsi ensemble. »

Dominique Santoni

Depuis le début de l’année, à l’instar de l’année 2024, le Pays d’Apt a compté 48% de nuitées étrangères avec notamment des Allemands, des Anglais, des Belges, des Américains, et des Suisses, et 52% de nuitées françaises, avec principalement une clientèle francilienne et une clientèle de proximité (venant de la région).

Dominique Santoni et Bettina Matias. ©Vanessa Arnal-Laugier / L’Echo du Mardi

Les problèmes soulevés par la clientèle

Comme chaque année, l’office de tourisme Pays d’Apt Luberon accorde une attention particulière aux retours des touristes dans le but de s’adapter à leur demande et de créer une stratégie compétitive et rendre le territoire davantage attractif.

La mobilité reste un des points principaux à améliorer avec pas assez de panneaux signalant le plan d’eau de la Riaille et de bornes de recharges, ou encore la fermeture de l’accueil de la gare routière d’Apt. C’est pourquoi un chargé de mission mobilité a été embauché. « Au niveau mobilité, le Vaucluse n’est pas en retard, c’est une bonne nouvelle, explique Alain Gevaudan, de Vaucluse Provence Attractivité (VPA). Plus de 50% de l’offre touristique peut être rejointe par autre chose que la voiture, et une quarantaine de randonnées sont accessibles via des arrêts de bus. On ne part pas de rien, ce n’est pas une phlébite dans le département. »

En parallèle, il y a aussi une forte demande d’une ligne téléphonique pour le Sentier des ocres, de documentations en italien sur Roussillon, ou encore de la révision des horaires de la piscine du plan d’eau.

Les points positifs

Si les touristes font part de quelques détails à revoir auprès des acteurs du tourisme, l’OTI relève tout de même des points positifs appréciés comme les brochures qui sont complètes et traduites, et les chevalets avec les QR codes pour obtenir les informations du territoire sur smartphone.

« On a eu cette année une équipe saisonnière polyvalente et impliquée, qu’on aimerait fidéliser. »

Bettina Matias

L’OTI met également en lumière le bon démarrage de la commercialisation en ligne avec des produits expérientiels originaux, qui plaisent à la clientèle et donnent de la visibilité à ses partenaires. « On souligne aussi qu’on a eu une fréquentation estivale quasi stable malgré un pouvoir d’achat en baisse », s’enthousiasme Bettina Matias.

Une stratégie commerciale en finalisation

Il y a près de deux ans, l’office de tourisme a lancé une nouvelle stratégie qui a pour priorités le tourisme durable, la formation linguistique des acteurs du tourisme, et la commercialisation. « Les objectifs sont de coconstruire une offre touristique compétitive pour les groupes, en se concentrant sur les marchés étrangers prioritaires et les saisons creuses, de renforcer la collaboration avec les agences réceptives et les prescripteurs de la destination, mais aussi pour les professionnels de développer avec l’office de tourisme les démarches de prospections, offres, outils, formations et définir un plan marketing partagé, adaptés aux besoins du terrain », explique la directrice.

Ainsi, l’OTI déploie une communication sur le « Luberon secret » pour éviter le surtourisme dans certains villages, tout en faisant la promotion de l’intersaison de novembre à mars avec une attention particulière sur les AOC (vins et huile d’olive), les fruits confits et la truffe.

De plus, l’OTI souhaite devenir exemplaire en termes de développement durable afin de mieux accueillir le public dans un territoire qui doit être préservé. Cela passe notamment par l’éducation des touristes, au travers de brochures pour apprendre à économiser l’eau, ou encore un jeu de société sur les ocres que l’office de tourisme est en train d’élaborer. VPA a aussi créé une plateforme de diagnostic d’écoresponsabilité pour les professionnels du tourisme avec une proposition d’accompagnement personnalisé. « Ensemble on peut construire un tourisme plus durable et social pour les visiteurs, mais aussi pour les habitants », conclut Bettina Matias.

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