18 septembre 2025 |

Ecrit par le 18 septembre 2025

Les entreprises vauclusiennes prennent leur envol au salon du Bourget

Deux sociétés vauclusiennes font partie des 36 entreprises régionales accompagnées par la Région Sud lors du dernier Salon international de l’aéronautique et de l’espace international du Bourget. A cette occasion, les avignonnais Leeft et Easycube ont pu s’installer sur un pavillon de 400m² mettant en avant les filières d’excellence des industries de l’aéronautique et de la défense en Provence-Alpes-Côte d’Azur. De son côté, le Sorguais Eurenco a aussi profité de l’événement pour renforcer son partenariat avec le groupe suédois Saab. Objectif : doubler rapidement la capacité de production actuelle d’explosifs à base d’octogène.

« Au Salon du Bourget, la Région Sud a affirmé sa place dans l’excellence aéronautique et spatiale française », se félicite Renaud Muselier, président du Conseil régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
« Territoire stratégique, notre région accueille des fleurons industriels, des centres de recherche de pointe, des bases militaires d’envergure et un vivier de compétences unique », poursuit celui qui est à la tête de la région française disposant des plus importants effectifs (47 800 personnels militaires) ainsi que de la plus forte occupation foncière du territoire national.

« Favoriser l’essor de nos pépites, en France ou à l’international. »

Bernard Kleynhoff, président de Rising SUD

« En région Sud, l’aéronautique et le spatial forment la première filière industrielle, avec un écosystème riche de petites, moyennes et très grandes entreprises qui emploient plus de 25 000 personnes », confirme Bernard Kleynhoff, président de Rising SUD, l’agence de développement économique de la Région et également conseiller régional président de la commission développement économique et digital, industrie, export, attractivité, cybersécurité.
Afin de faire la promotion de cette filière au Bourget 2025, la Région Sud, le pôle de compétitivité Safe et Rising SUD ont donc accompagné 36 exposants, parmi lesquels 31 entreprises, dont 7 start-ups. Du 16 au 22 juin dernier, ces dernières ont ainsi pu prendre possession du pavillon de la Région qui s’étendait sur 400 m².
« Notre objectif ? Mettre en lumière leur savoir-faire mais aussi les atouts d’une région qui a fait de la défense et des industries du futur de vraies filières d’excellence. Notre ambition ? Favoriser l’essor de nos pépites, en France ou à l’international, et identifier de nouveaux projets créateurs de valeur et d’emplois pour le Sud », insiste Bernard Kleynhoff.

L’ensemble de la délégation des 36 exposants régionaux ayant pris possession du pavillon de la Région SUD. Crédit photo : Yann Bouvier

Easycube et Leeft représentent le Vaucluse
Deux entreprises avignonnaises figurent dans cette délégation : Easycube, et Leeft.
Filiale du groupe Dreyer, qui vient d’inaugurer son nouveau siège social dans la zone d’activités d’Agroparc, Easycube est spécialisée dans la construction de bâtiments hors site et le déploiement de solutions modulaires dans le monde entier.
« Nous opérons à l’international depuis 2010 avec une forte expérience terrain à travers le continent Africain et les îles, explique Easycub. Les bâtiments que nous réalisons sont projetables et permettent ainsi d’opérer en toute sécurité dans les zones d’opérations les plus hostiles. Lorsque l’accès nous est impossible, nous réalisons des formations à distance pour garantir la simplicité de montage de nos constructions en kit. Nos installations modulaires offrent une solution complète et adaptable, que ce soit pour des opérations de défense, des bases de vie, des restaurants, des logements ou des espaces de stockage sensible. »

Pour sa part, la société Leeft (anciennement Elysium) a aussi choisi Avignon pour développer son projet de transport médical par drone.
« Nous sommes fiers de représenter l’innovation en logistique médicale par drone au pavillon de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur en partenariat avec le pôle Safe, précisent les responsables de l’entreprise. Leeft est une entreprise dont la mission est de mettre la technologie au service de la santé. Elle révolutionne la logistique médicale grâce aux drones autonomes. Nous concevons des solutions innovantes pour le transport critique inter-hôpitaux, optimisant la rapidité et la fiabilité des livraisons d’organes, de sang ou de médicaments. Notre mission : mettre la technologie au service de la santé. »
« Avec l’action des pouvoirs publics, la Région Sud en tête, tout est mis en œuvre pour bâtir un écosystème à la pointe, composé des industriels, des forces armées et des talents qui façonnent l’avenir de l’aéronautique et du spatial », résumait Renaud Muselier pour mettre en lumière le travail de développement de la filière de la région dont il a la présidence.

Eurenco renforce son partenariat avec Saab
En parallèle de la délégation régionale, le Sorguais Eurenco était également présent à cette édition 2025 du Salon international de l’aéronautique et de l’espace international du Bourget. A cette occasion, l’entreprise vauclusienne figurant au top 10 des leaders régionaux de l’innovation en 2024, a signé un accord de renforcement de son partenariat avec le groupe suédois Saab. Il va permettre à Eurenco d’investir dans une augmentation significative de sa capacité de production de poudres à double base et d’explosifs à base d’octogène, qui sont essentiels pour le portefeuille de combat terrestre de Saab. Ce projet stratégique est financé conjointement par la société vauclusienne, Saab et le programme européen ASAP (Act in support of ammunition production). Il permettra de doubler la capacité de production actuelle de ces composants énergétiques d’ici 2027.

Thierry Francou, PDG d’Eurenco (à gauche), et Görgen Johansson, directeur de Saab Dynamics. Crédit : Eurenco/DR

« Ce renforcement de nos capacités industrielles illustre l’engagement commun d’Eurenco et de Saab à sécuriser les chaînes d’approvisionnement critiques, à soutenir l’autonomie stratégique européenne et à répondre durablement aux besoins opérationnels de nos clients », précise Thierry Francou, PDG d’Eurenco qui vient de se doter d’une toute nouvelle station de traitement biologique des rejets liquides. Un ouvrage de 7 000 m3 de bassins représentant un investissement de 14M€ pour le leader européen des explosifs, propulseurs et combustibles militaires.

L.G. avec l’aide d’Enzo Féraud


Les entreprises vauclusiennes prennent leur envol au salon du Bourget

En acquérant la CMEVE (Compagnie méditerranéenne d’espaces verts exploitation) la société vauclusienne Serpe, déjà leader français de l’élagage, va devenir le 4e groupe dans le secteur du paysage et de la gestion des espaces naturels. Le nouvel ensemble comptera plus de 800 salariés et pèsera 60M€ de chiffre d’affaires annuel.

Basé au Thor dans la zone de la Cigalière, le groupe Serpe vient d’annoncer l’acquisition de la CMEVE (Compagnie méditerranéenne d’espaces verts exploitation) implantée à Bouillargues dans le Gard. Déjà leader de l’élagage en France, la société vauclusienne qui a vu le jour en 1988 renforce ainsi sa présence dans le domaine de l’entretien et de la création d’espaces verts.

Avec ce rapprochement, nous sommes loin du saut dans l’inconnu. En effet, les deux sociétés familiales ont l’habitude de travailler ensemble depuis une trentaine d’année, la CMEVE étant déjà le partenaire historique de la Serpe en ce qui concerne les espaces verts dans le Sud-Est.

30 ans de partenariat

Dès lors, quand une partie des actionnaires historiques de l’entreprise gardoise a souhaité passer la main c’est vers leur partenaire vauclusien qu’ils se sont logiquement tournés.

« Nos activités sont complémentaires, explique Armand Wiedemann-Goiran, président du groupe Serpe. Nous répondons de manière conjointe depuis plus de 30 ans aux appels d’offres mêlant élagage et entretien des espaces verts dans le Sud-Est et travaillons ensemble au quotidien. Avec cette acquisition, nous souhaitons notamment augmenter notre activité ‘espaces verts’, qui représente déjà 10% de l’activité du groupe Serpe. »

« Chacune des deux entités a ses points forts, complète Patrick Dumas, président depuis 30 ans de la CMEVE, qui a initialement vu le jour à Nîmes en 1981 sous le nom de Maniebat. La CMEVE est leader de la gestion des espaces verts dans le Sud-Est et le groupe Serpe est une référence de l’élagage. Lorsque nous avons décidé de chercher un repreneur en vue de mon départ à la retraite, c’est tout naturellement que ce projet de fusion s’est avéré être une opportunité. »

La Serpe double de taille

Reprise en 2009 par Armand Wiedemann-Goiran, l’entreprise thoroise Serpe comptait 35 collaborateurs alors qu’ils sont 380 aujourd’hui. Elle a mené un politique de croissance externe intense avec 7 acquisitions ou intégrations depuis 11 ans (une nouvelle acquisition est d’ailleurs encore prévue d’ici le 2e trimestre 2021).

Actuellement, la Serpe réalise un chiffre d’affaires de 30M€, essentiellement dans le secteur de l’élagage et de l’abattage (18M€) mais aussi dans les activités de débroussaillage (7M€), d’entretien d’espaces verts (2M€), de création d’espaces verts (1M€), de taille mécanisée au lamier (1M€), de phyto-épuration (1M€) et de grignotage/carottage de souches (1M€). Le groupe dispose de 19 agences en France alors qu’un site supplémentaire va ouvrir à Lille en janvier 2021.

L’essentiel de la clientèle (50%) est constituée de grands comptes (la SNCF, Enedis, VNF, ASF…), de collectivités (25%) comme la municipalité d’Avignon mais aussi de clientèles diffuses comme les châteaux de Versailles, de Rambouillet ou bien encore de Chantilly.

Fort potentiel de développement

De son côté, la CMEVE affiche un chiffre d’affaires de près de 25M€ pour un effectif de 420 collaborateurs. L’entreprise gardoise compte 12 sites en France et réalise 30 à 40% de son activité dans l’entretien d’espaces verts et 60 à 70% dans la création. Sa clientèle se partage équitablement entre les collectivités et les grands comptes, comme le bailleur social Grand Delta habitat, et les particuliers.

« Je passe le relais à Armand Wiedemann-Goiran, qui va apporter un nouvel élan et une modernité à cette future structure, précise Patrick Dumas. Ce projet permettra à nos équipes réunies d’évoluer ensemble et de mutualiser leurs compétences pour créer une entreprise pérenne sur ce marché des espaces verts qui représente aujourd’hui 6 milliards d’euros en France. La mise en commun de l’excellence de chaque entreprise créera ainsi le 1er acteur du paysage du Sud-Est et le 4e acteur national. »

Cette fusion, qui sera pleinement effective en début d’année prochaine, va donc permettre à la Serpe de doubler sa taille et d’étoffer son offre dans les métiers de l’entretien et de la création d’espaces verts. Le groupe ainsi créé va désormais ‘peser’ 800 salariés, dont une centaine d’apprentis, pour un chiffre d’affaires annuel de 60M€. Il disposera aussi d’un parc de 800 engins dont 300 camions-bennes ainsi qu’une vingtaine de poids-lourds et une cinquantaine de pelles. Un parc qui bénéficie de 4 M€ d’investissements par an comme avec l’achat, tout récemment, de matériel moins polluant avec la commande de 3 poids lourds motorisés au gaz.

Enfin, le groupe totalisera 32 agences réparties sur l’ensemble du territoire national à l’exception du Grand Est duquel il sera absent, mais cela ne semble que partie remise pour l’instant.

Voir la ville en vert 

 « Cette acquisition présente de nombreux avantages pour le groupe qui doublera sa taille au 1er janvier 2021, confirme Armand Wiedemann-Goiran. Cela permettra de nous imposer davantage dans le Sud-Est mais aussi sur le territoire national grâce à des moyens humains et matériels plus importants. En étoffant notre offre, nous couvrons ainsi l’ensemble des besoins de nos clients sur une même entité et ce sur la quasi-totalité du territoire national grâce à notre réseau d’agences. »

Grâce à la création de synergies nouvelles entre les deux structures, cette acquisition permettra également au groupe Serpe de renforcer sa présence sur les marchés d’espaces verts nationaux et de consolider sa crédibilité commerciale sur des marchés plus importants.

Enfin, le rapprochement des deux entreprises doit aussi déboucher sur le renforcement d’une offre à destination des collectivités en proposant l’amélioration du cadre de vie avec des solutions sur-mesure dans le respect de l’environnement et le souci de sa préservation.

« Nous souhaitons professionnaliser la gestion des végétaux, annonce le patron de la Serpe. C’est pour cela que nous travaillons à un projet de ville verte innovant concernant la végétalisation des espaces urbains, les économies d’eau, le zéro phyto… »

La Serpe veut aussi s’appuyer sur le savoir-faire de la CMEVE en matière de développement durable via le traitement des déchets des espaces verts dans sa déchetterie.

Le tout en renforçant la politique RSE du nouveau groupe puisque cette mise en commun des compétences des deux sociétés ouvrira également de nouvelles opportunités de carrière pour les salariés. Un centre de formation est également en projet.

À gauche Bernard Kleynhoff, conseiller régional, président de la commission économie, industrie, innovation, nouvelles technologies et numérique et également président de Rising Sud . À droite Armand Wiedemann-Goiran, président du groupe Serpe.

Avec le soutien de la Région et de Rising Sud

Cette opération a reçu le soutien de ‘Rising Sud’ l’agence de développement économique de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. En effet, le groupe Serpe a été lauréat du 1er programme d’accélération régional en France, ‘Sud Accélérateur’, opéré par Rising Sud en partenariat avec BPI France pour l’accompagner dans son changement d’échelle de PME (Petite ou moyenne entreprise) à ETI (Entreprises de taille intermédiaire).

« Nous avons été accompagnés depuis 2017, explique Armand Wiedemann-Goiran dont la société figure parmi les 100 entreprises de la communauté des entreprises à haut potentiel implantées en région Sud depuis plusieurs années. Faire partie de cette communauté est une réelle opportunité pour nous. Nous avons pu bénéficier d’une visibilité supplémentaire, de formations et d’un programme accélérateur dédié aux PME qui nous a permis d’évoluer en ETI. D’autre part, la communauté des entreprises à haut potentiel réunit de nombreuses entreprises dans la région, bénéficier d’un tel maillage territorial est une belle opportunité. »

« A l’heure où l’on nous inonde de puces électroniques, il est important de constater que des secteurs plus traditionnels peuvent concilier développements durable et économique tout en fusionnant des activités majeures de notre territoire », se félicite Bernard Kleynhoff, conseiller régional, président de la commission économie, industrie, innovation, nouvelles technologies et numérique, et président de Rising Sud.

« Véritable réseau d’échanges et de création de valeur, cette communauté regroupe les entreprises qui ambitionnent de devenir les championnes du territoire pourvoyeuses d’emplois, en changeant d’échelle de PME à ETI et au-delà, complète Jean-Francois Royer, directeur général de Rising Sud. Ni start-ups, ni grands comptes, ces sociétés – faisant un minimum de 3M€ de chiffre d’affaires et employant plus de 20 personnes – révèlent chacune un savoir-faire particulier, soutiennent l’innovation et sont ouvertes à l’international tout en ayant un impact sur leur territoire. Elles recèlent un véritable potentiel de développement et expriment de fortes capacités d’embauches et de formations de talents, et ce, quel que soit leur secteur d’activité. »

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