17 mai 2024 |

Ecrit par le 17 mai 2024

Primum Familiae Vini vient de décerner son prix à la manufacture lainière Brun de Vian-Tiran

 Le jury de Primum Familiae Vini (PFV) composé d’un membre des douze plus grandes familles propriétaires de domaines viticoles du monde, a décerné le prix PFV « Family is Sustainability » 2022, d’un montant de 100 000€, à la Manufacture lainière Brun de Vian-Tiran.

«Notre jury a été impressionné par le dévouement de la maison Brun envers la continuité familiale, sa communauté locale et l’origine de ses matières premières. Forte de 50 collaborateurs -atelier, boutique et musée confondus- et comptant dans son équipe des employés qui travaillent pour elle depuis quatre ou cinq générations, elle incarne un formidable modèle pour toutes les entreprises familiales », a déclaré Priscilla Incisa Della Rochetta, présidente de Primum Familiae Vini (PFV) qui souligne que le prix ‘Family is Sustainability’ promeut l’excellence des produits, la transmission intergénérationnelle et la responsabilité sociale.

Une importante distinction  
«Nous sommes très touchés et honorés de recevoir cette distinction a remercié Jean-Louis Brun, directeur-général de la manufacture située à l’Isle-sur-la-Sorgue. Nous partageons les valeurs familiales de PFV et, comme ces familles, œuvrons à chercher le meilleur de ce que peut nous donner la nature pour en révéler la beauté par notre intervention humaine, indiquant que le prix 2022 ‘Family is sustainability’ de 100 000€ participera au développement des projets dans le design.»

Copyright Claire Curt Brunde Vian Tiran grand plaid à partir de 290€

La manufacture
Fondée en 1808 sur les bords de la Sorgue, la manufacture vit et résiste depuis huit générations, survivant aux guerres, aux crises et à la concurrence internationale. Pierre Brun, la 7e génération, est parti à la recherche des descendants du Mérinos, une race ovine originaire d’Espagne importée par Louis XVI en 1786. Aujourd’hui, la manufacture travaille avec 15 cheptels locaux porteurs des gènes antiques du Mérinos, lui fournissant la laine la plus fine. S’ils continuent d’acheter de la laine auprès d’éleveurs implantés dans les régions d’Arles et des Alpes, Pierre et son fils, Jean-Louis, se sont également rendu en Mongolie, aux confins du désert de Gobi, sur les traces de bergers locaux producteurs de laine de bébés chameaux. Outre une source de revenu supplémentaire pour les bergers, cette collaboration est un exemple de durabilité et de préservation d’un mode de vie ancestral. C’est dans doute l’un des arguments les plus fort qui a fait pencher la balance en faveur de cette belle aventure entrepreneuriale, car les membres de PFV, fidèles à leurs héritages respectifs, ainsi qu’à la renommée de leurs vins, soulignent encourager des entreprises familiales indépendantes à perpétuer leurs activités.

Primum Familiae Vini
Primum Familiae Vini (PVF) est constituée de douze des plus grandes propriétés viticoles familiales au monde. Elle représente le plus haut niveau d’excellence dans le monde du vin ; promeut une extrême qualité et la durabilité ; l’alliance de l’héritage familial et de l’innovation et encourage d’autres entreprises familiales à rester indépendantes et à défendre la qualité et des valeurs positives.On pourrait traduire le prix ‘Family is sustainability’ par ‘La famille est durable’.

Dans le détail
Les douze familles membres de l’association PVF sont Marchesi Antinori (Toscane), Baron Philippe de Rothschild (Bordeaux), Joseph Drouhin (Bourgogne), Domaine Clarence Dillon (Bordeaux), Egon Müller Scharzhof (Moselle), Famille Hugel (Alsace), Pol Roger (Champagne), Famille Perrin (vallée du Rhône), Symington Family Estates (Portugal), Tenuta San Guido (Toscane), Familia Torres (Espagne) et Vega Sicilia (Ribera del Duero).
Www.PFV.org
MH


Primum Familiae Vini vient de décerner son prix à la manufacture lainière Brun de Vian-Tiran

A l’occasion des Journées du patrimoine, la filature Brun de Vian-Tiran ouvre exceptionnellement ses ateliers de fabrication et propose de partager ses connaissances avec le public. Depuis 8 générations et deux siècles, la manufacture textile recherche à travers le monde les plus belles matières naturelles pour créer des textiles de grande qualité. L’entreprise a su, ainsi, au gré des époques et de conjonctures sociales et économiques difficiles, conserver ses artisans lainiers aux gestes experts et au regard attentif, comptant 17 ans d’expérience en moyenne.

Musée sensoriel des fibres nobles
A la fois spécialistes de gestes et de techniques et de plus en plus polyvalents, femmes et hommes, souvent de la même famille de génération en génération, réalisent châles, écharpes, plaids, couvertures, couettes et oreillers pour construire un monde doux comme un cocon. La Filaventure, musée sensoriel des fibres nobles, propose 460 m² de dispositifs interactifs pour découvrir le savoir-faire et les métiers de Brun de Vian-Tiran. En 1h30, parcourez toutes les étapes de la confection d’une étole : du marché aux laines jusqu’au laboratoire de la création en passant par le cinéma des fils Mohair et le labyrinthe de la transformation. Les enfants, eux, sont accompagnés par Edgar le mouton à travers toutes les étapes pour éveiller leurs sens et leur curiosité.

Visite de la manufacture. Samedi 19 et dimanche 20 septembre à 10h30, 11h30, 14h30 et 15h30. 3,50€ avec accès au musée. En famille. Découverte de la broderie, savoir-faire et techniques, avec Magali, en continu de 10h à 12h30. Gratuit et sans réservation. Découverte du tissage à la main. En continu de 10h à 12h30. Découvrir le savoir-faire et les techniques du tissage à la main. Gratuit. Conte pour enfants. 2 sessions : 10h15 & 11h15 (45 minutes). L’incroyable histoire du Mérinos d’Arles antique. 3,50€ avec l’accès au musée compris. Atelier de surcyclage avec Magali & Charlie 4 séances : 14h30 – 15h30 – 16h30 – 17h30. 3,50€ avec accès au musée. Ateliers de tissage et de broderie autour de l’œuvre collective exposée dans le jardin du musée. 3,50€ avec l’accès au musée compris. La Filaventure. Avenue de la libération à l’Isle-sur-la-Sorgue. Les informations pratiques sur www.lafilaventure.com/agenda/


Primum Familiae Vini vient de décerner son prix à la manufacture lainière Brun de Vian-Tiran

Ici, tout est ‘luxe, calme et volupté mais aussi douceur avec des fils de mohair, cachemire, alpaga qui, depuis 1808, composent plaids, écharpes, couvertures, couettes, édredons ou tapis. Jean-Louis Brun, qui représente la 8e génération au cœur de cette entreprise labellisée ‘Patrimoine vivant’ explique : « c’est la 1re fois en 210 ans que nous avons dû fermer à cause de la crise sanitaire. Nous avons eu envie de proposer à tous ceux qui suivent notre aventure depuis longtemps une exposition à la fois éthique et artistique. D’abord, en fêtant les 30 ans de notre partenariat avec les éleveurs de Mérinos d’Arles antique et le reportage photographique de bergers, brebis et moutons de Camargue, entre sentiers et estives, alpage et tranhumance, réalisé par Stef Candé. Certaines photos sont récentes et numériques d’autres en noir et blanc, argentiques plus anciennes. L’autre exposition trône dehors, sur le parvis de Brun de Vian Tiran : une écharpe de 36 m de long, composée de 300 chutes de tapis ou de plaids, des triangles, des trapèzes, des rectangles, cousus bout à bout pour s’enrouler autour des silhouettes de moutons qui trônent sur le gazon de ce forum. »

 « Une écharpe de 36 m de long. »

Et à l’intérieur de cet espace muséal de ‘La Filaventure’, sont exposés des prototypes de couvertures du XXIe siècle conçus par des élèves de l’Ecole nationale supérieure de création industrielle, des Beaux-Arts ou de l’Ecole Boulle qui ont créé une couverture baptisée ‘La 240’ (pour ses dimensions, un carré de 2,40m de côté). « Nous avons une laine exceptionnelle, légère, noble, nous une avons demandé aux jeunes designers de partir de cet objet usuel, basique voire désuet pour créer une étoffe sensuelle, une deuxième peau dans laquelle on se love avec bonheur » raconte Jean-Louis Brun. Six modèles sont exposés à l’étage, dans une lumière tamisée et une superbe scénographie. Cette double exposition se déroule jusqu’à l’automne.

Horaires d’ouverture : 10h à 19h.  Avenue de la Libération – 84 800 Isle-sur-la-Sorgue. www.lafilaventure.com. 04 28 70 28 00


Primum Familiae Vini vient de décerner son prix à la manufacture lainière Brun de Vian-Tiran

La Filaventure Brun de Vian-Tiran, Musée sensoriel des fibres nobles, propose de sortir du confinement tout en douceur en venant redécouvrir tout le savoir-faire de la Manufacture exposé sur 460 m², pour le plus grand plaisir des amateurs de beau, de bien, de bien-être…

Entreprise du patrimoine vivant (EPV)

Manufacture textile unique en France créée en 1808, Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) et premier partenaire des bergers français, Brun de Vian-Tiran transforme les laines de France et des 5 continents sur les rives de la Sorgue depuis 8 générations et plus de deux siècles. Ses artisans lainiers, forts de 17 ans

d’expérience en moyenne, réalisent les créations textiles à travers les opérations de filature, tissage, apprêts et confection dans le respect de l’environnement produisant plaids, écharpes, châles, couettes, oreillers et couvertures très renommés.

Apprendre en s’amusant

Acteur du tourisme local et régional, la Filaventure Brun de Vian-Tiran propose 460 m² de dispositifs interactifs et de multimédia éducatifs pour découvrir un métier fait de valeurs locales, solidaires et écoresponsables, contribuant à construire pour demain un monde plus responsable. Un parcours de visite d’1h30, où les enfants sont guidés par Edgar le mouton et où chaque étape est une invitation à découvrir de nouveaux univers, de nouvelles perspectives.

Une muséographie très aboutie

Celle-ci se déroule au fil de 4 étapes avec le Marché aux laines où l’on découvre la quête, à travers le monde, des laines rares et des fibres nobles avant de faire une halte pour voir et écouter un film-reportage où se livrent Pierre (le fils) et Jean-Louis Brun (le père), contant l’histoire familiale entrepreneuriale inscrite dans l’Adn de 8 générations. La 3e étape du voyage propose d’emprunter le labyrinthe de la transformation relatant les 15 étapes immuables de la réalisation d’une création textile puis l’on clôt la visite avec le laboratoire de la création qui ouvre le voile sur les coulisses de la création et du design en partenariat avec la plus haute école française de création industrielle. XXX

La boutique

A la fin de la visite on se délasse en regardant de plus près les délicates étoffes produite par la Maison Brun de Vian-Tiran dans sa boutique de 160m2 hébergée dans un bâtiment industriel classé –une ancienne filature- proposant objets de décoration, créations de mode et univers de la nuit et du soleil.

Pour commander

Click&drive, la commande est passée sur le site Web et remise directement sur le parking de la boutique. En cas d’urgence et pour le jour même, le client peut passer un appel à la boutique et récupérer directement sa commande sur le parking.

La Filaventure Brun de Vian-Tiran

Avenue de la Libération – 84 800 Isle-sur-la-Sorgue. 04 28 70 28 00 – contact@brundeviantiran.com

Horaires d’ouverture du musée et de la boutique : de 10h à 19h selon la saison. Tarif 7,50€.

Brun de Vian-Tiran – www.brundeviantiran.com A venir : un calendrier d’événements et des ateliers pédagogiques sera bientôt proposé.

Les mesures spéciales

Jauge limitée à 40 visiteurs pour le Musée et 20 personnes pour la Boutique. Port du masque obligatoire pour les visiteurs et le personnel du Musée et de la Boutique. Chaque visiteur de La Filaventure aura, dès son arrivée, une paire de gants, avec quelques consignes pour sublimer sa visite et un échantillonneur de 5 laines exceptionnelles (Cachemire, Alpaca, Chameau, Yack et Mérinos d’Arles Antique®) qu’il pourra toucher et apprécier en toute sécurité, sans gants, et qu’il conservera. Paiement caisse par carte ou en espèces avec l’appoint (le visiteur déposera les espèces dans une boîte, sans contact physique). Gel hydro-alcoolique à disposition en plusieurs points de la boutique. A la Boutique, les clients peuvent toucher les créations textiles après s’être désinfecté les mains (avant et après). Nettoyage adapté complet une fois par semaine, plus les zones les plus touchées (poignées, comptoir…) deux fois par jour, et désinfection du sol tous les jours. Les consignes de prudence sont affichées à l’entrée et le sas reste ouvert pour éviter d’avoir à actionner la poignée.


Primum Familiae Vini vient de décerner son prix à la manufacture lainière Brun de Vian-Tiran

L’Isle-sur-la Sorgue compte sur son territoire un fleuron de l’économie vauclusienne, la manufacture Brun de Vian-Tiran qui produit, depuis 1808, les tissages des fibres naturelles les plus recherchées au monde. Le premier transformateur de laine de France emploie entre 45 et 48 salariés, réalise 10 M€ de chiffre d’affaires – dont 20% sont réalisés à l’export – et expédie 15 000 colis par an.

 

A sa tête, Jean-Louis et Pierre Brun, deux hommes aux semelles de vent parcourant les régions les plus reculées du monde à la recherche d’éleveurs souvent nomades, dépositaires des plus belles et anciennes races de moutons, chèvres, chameaux, lamas, bouquetins et yacks. Rendez- vous est pris, dans les bâtiments de la manufacture Brun de Vian-Tiran, à l’initiative de François Cance, président d’Artothèque, structure organisatrice d’événements culturels et artistiques située à Lacoste. On franchit sans trop y croire un minuscule pont, sous lequel la Sorgue serpente faisant office de parvis aux bâtiments industriels de belle facture. A l’intérieur, hommes et femmes s’affairent à faire naître des étoffes, à la qualité exceptionnelle, depuis 212 ans et cela malgré les guerres, la crise de 1929 et l’arrivée de la grande distribution. Alors à quoi la réussite de cette entreprise familiale tient-elle ? A l’innovation avec tout d’abord le grand-père de Jean-Louis Brun qui sera le 1er, en Europe, à fabriquer, en 1960, la couverture en mohair. Son accueil, au début peu enthousiaste sur le marché, convaincra jusqu’à nos jours pour son aspect duveteux, sa légèreté, sa douceur et ses couleurs pastel qui hisseront l’objet utile au rang d’élément luxueux de décoration.

 

■ La laine danse comme une plume

La laine ? C’est, au tout début, des balles en provenance du monde et de France. Rangées, classées, dûment pesées, étiquetées et inventoriées, elles se lovent dans un hangar aux allures de caverne d’Ali Baba. En réalité il s’agit du coffre-fort de l’entreprise. Les plus modestes en poids font 70 kg et accueillent les laines plus précieuses comme le cachemire et les plus dodues 600 kg pour les laines croisées. Le prix au kilo ? La laine croisée peut tomber à un prix extrême de 50 cents le kilo tandis que le cachemire peut avoisiner les 100€, selon le cours du jour. En levant la tête, sous les toits, de minuscules et très discrètes colonies de chiroptères sommeillent (peut-être d’adorables pipistrelles pygmées friandes d’insectes). « La manufacture se trouve sur le couloir aérien de ces précieux petits mammifères », sourit Jean- Louis Brun qui veille sur le seul mammifère volant que compte la terre. Dans une salle appelée la ‘loge’, des laines de provenances différentes sont assemblées, dansant sous l’effet de la soufflerie comme des plumes jusqu’au plafond. Mais, en réalité, l’aventure commence par la transformation de la laine en un fil torsadé. Au rez-de-chaussée de grandes salles en enfilade accueillent des cuves en inox dans lesquelles est plongée la laine pour la débarrasser de son suint. Plus loin, dans d’autres cuves, la fibre se délasse et se teinte. Les machines anciennes, parfaitement entretenues –et aussi parce qu’au XXIe siècle on n’a pas fait mieux qu’au XIXe– font vaillamment face aux plus récentes. Dans une chorégraphie qui leur est propre elles assemblent les laines de plusieurs provenances, lavent (ensiment), cardent, filent, bobinent, ourdissent, tissent, tintent, foulent, grattent avec les chardons, sèchent, apprêtent tandis que les couturières épincettent, coupent, bordent, étiquettent et mettent en boîte.

 

■ Parce que le temps s’étire

Au fil des générations deux hommes, Pierre et Jean-Louis Brun, autre- fois côte à côte, se font désormais face. Le temps de la transmission est venu. Tous les deux ingénieurs, épris du détail, de mécanique, de process. L’un et l’autre sont toujours aussi curieux de la nature humaine, animale et de la marche du monde. Passant du micro au macro, exerçant leur vision d’hommes, de leaders, ils sont parfaitement conscients de l’effet papillon. Comme avant eux, le relais continue de passer l’écho de la vie des uns et des autres, imprimé dans l’épaisseur des murs, au fil des jours, des nuits et des week-ends pour s’assurer que les bains, l’hygrométrie, la température n’altèrent pas les fibres en devenir. « Le samedi et le dimanche, lorsque j’étais tout petit, nous faisions, ensemble, le tour de l’usine avec mon père pour nous assurer que tout se passait bien », confie Jean-Louis Brun.

 

■ Prendre des virages décisifs, en parfaite concertation

L’histoire, jamais la même, se trans- met et avec elle de nouveaux défis, les coups de bourre, les enjeux, les décisions, les accords commerciaux, la marche de la planète. C’est vrai pour les dirigeants et aussi pour les collaborateurs qui œuvrent avec, en moyenne, 17 ans d’ancienneté dans la manufacture comme Cédric Roux affecté à la mécanique du tissage, qui représente la 4e génération de sa famille à y œuvrer aux côtés de son père ce qui en dit long sur cette entreprise familiale qui ne s’est pas contentée d’exister, de donner, de redistribuer et continue de plonger ses racines loin autour d’elle, dans un écosystème qui retentit à l’autre bout du monde, comme aux confins du désert de Gobi avec le duvet plein de promesse des baby chameaux du désert de Gobi.

 

■ Les nouveautés

La manufacture vient de mettre au point le 1er plaid de chamelon mongol, de la région du Khomyn Tal, grâce à un partenariat mené par la manufacture avec deux ONG (organisations non gouvernementales) en une alliance scellée avec une communauté de nomades vivant dans le désert de Gobi pour ‘le développement durable, le commerce équitable et la lutte contre la désertification’.

 

■ Recevoir & transmettre

Jean-Louis et Pierre Brun travaillent aussi régulièrement avec l’Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) et les ateliers de design textile. Leur collaboration a débouché sur une collection ‘capsule’ de plaids en Mérinos et au renouveau du tapis d’Avignon, feutre de laine mis au point par Charles Tiran en 1830 et remis au goût du jour sous la forme de tapis tendance. « J’ai créé, il y a 5 ans, un partenariat avec l’Ensci », précise Jean-Louis Brun « école d’excellence en matière industrielle. Cet établissement accueille des élèves de l’école Boulle, des Beaux-Arts et d’autres proposant un master 2 en création industrielle. Ces jeunes, sensibles aux tendances et au processus de création, sont capables d’intégrer les contraintes et les possibilités de l’outil de production pour proto- typer des étoffes, en ayant, auparavant, échangé avec nos ingénieurs et techniciens sur la manière de les fabriquer. Des collections capsules (éphémères) de plaids, portant leur prénom, ont ainsi été créées. »

 

■ La Filaventure

Le musée sensoriel des fibres nobles a été inauguré en juillet 2018 et propose, dans le corps de bâtiment d’une ancienne filature, sur 460 m2, de s’attacher à comprendre l’aventure de la filature industrielle de la famille Vian et Tiran de ses débuts à nos jours. Au-dessus de nos têtes, le Filambule, petit personnage en fil de fer, guide nos pas vers les animaux des cinq continents porteurs de fibres plus soyeuses les unes que les autres. On découvre celles-ci en les regardant, en les touchant, en actionnant de véritables machines, en observant les étapes de fabrication. Le jeune public peut même mener une véritable enquête à l’aide d’un livret et repartir avec Edgar, le petit mouton. La visite peut s’étendre sur 1h30 et plus. « La Filaventure ? s’nterroge Jean-Louis Brun, c’est inviter les gens à voir comment nous travaillons parce que nous ne pouvons pas accueillir du public au sein de notre bâtiment pour des raisons de sécurité et de processus industriel. Plus de 13 000 visiteurs en ont déjà poussé les portes. »

 

■ Pourquoi une boutique ?

« C’est la 1re de la marque que nous créons, en propre et en 212 ans, il faut le faire ! Je voulais depuis longtemps que nous ayons ce point de rencontre avec notre public, pour bâtir une expérience de partage et d’attachement avec la marque, et cela change tout », explique Jean- Louis Brun, « c’est comme rencontrer quelqu’un dans la rue et le revoir chez soi, à l’occasion d’un dîner. On franchit une étape de plus. Il y a une différence entre voir nos produits dans les rayons du Bon marché à Paris, entrer chez nous et découvrir nos univers : nos étoffes dans la nuit, dans la mode et dans la décoration. Cela a été possible d’autant plus que nous vivons dans une ville touristique où les gens viennent naturellement à nous. »

 

■ Les produits

La manufacture propose des châles, couettes, couvertures, coussins, écharpes, édredons, étoles, oreillers, foutas (draps de bain, paréos), plaids, pochettes, sacs, sur-matelas et tapis… Les fibres travaillées ? Le coton, la laine, le lin et la soie (Tussah). Les plus belles fibres sont le Mohair (poil de chèvre angora) et aussi le Yangir issu du duvet de l’Ibex (bouquetin de l’Himalaya), le ‘Cashgora’ contraction de la laine cachemire (chèvre), le mérinos (mouton) et l’alpaca (camélidé proche du lama). « Comme mon père avant moi nous privilégions les couleurs naturelles des fibres », souligne Pierre Brun. Les couleurs tendances ? Le kaki, le bleu paon, terre de Sienne, paprika, moutarde…

 

■ Au bout du monde

L’ONG Takh (pour la sauvegarde du cheval Przewalski de Mongo- lie) a contacté Pierre et Jean-Louis Brun afin d’examiner une laine de chamelons (bébés chameaux) de Mongolie aux confins du désert de Gobi. La finesse exceptionnelle de la fibre a convaincu les deux chefs d’entreprise de s’engager à acheter régulièrement et à son juste prix (c’est-à-dire mieux rémunérer les populations nomades) cette matière très rare, contribuant ainsi à préserver l’espèce.

 

■ Le Mérinos d’Arles antique, la plus belle laine de France fête ses 30 ans

Il aura fallu sept ans à Pierre Brun et à son ami Claude Gutapfel, négociant en laine, pour retrouver le mouton Mérinos tel que l’entendait Louis XVI dont le projet, en 1786, était de croiser 80 béliers mérinos importés d’Espagne pour les mêler aux brebis françaises dans la bergerie nationale de Rambouillet. La Révolution portera un coup d’arrêt au projet avant que, l’Empire installé, Napoléon n’entreprenne de moderniser le pays et relance l’expérience de la race en France. Le Mérinos ne se plaira que dans la vallée de la Crau et le pays d’Arles. Au moment des recherches menées par Pierre Brun et Claude Gutapfel, un seul éleveur français avait conservé cette espèce qui fournissait la laine la plus fine (18 microns pour une fibre soyeuse et douce) et la plus douce d’Europe. Grâce à l’intérêt porté par les deux hommes pour la qualité de la laine – égale en qualité au cachemire d’Iran– 15 éleveurs œuvrent désormais à l’élevage de ces moutons estampillés ‘Mérinos d’Arles antique’. Le travail de la famille Brun a permis de conserver et de faire perdurer le Mérinos d’Arles antique qui fête, cette année, ses 30 ans d’existence. « Aller sur le terrain voir les élevages est une nécessité pour se rendre compte de la bientraitance et nous rend plus intelligents », relate Jean-Louis Brun, « exactement comme le cuisinier fréquente les agriculteurs pour toucher les légumes en terre, les fruits sur les arbres. »

 

■ Bien-être animal

« Chaque année je regarde comment travaillent nos négociants », souligne Jean-Louis Brun, « quels cahiers des charges ils ont mis en place auprès des fournisseurs-éleveurs, de quels labels ils disposent et lesquels sont en cours. Pourquoi cette vigilance ? Parce que je veux constater des progrès. Ces documents concernent la qualité de la laine et le bien-être animal. Si le bien-être animal fait l’objet d’une couverture média- tique prégnante actuellement, chez nous sur notre territoire, particulièrement au Domaine agricole du Merle à Salon-de-Provence (où l’on enseigne l’élevage ovin transhumant), le bien-être animal s’inscrit dans une très ancienne tradition. Pourquoi ? Parce que l’éleveur est le premier à aimer ses animaux et à en prendre soin. La tonte de la laine est d’ailleurs préconisée pour le bien-être de l’animal, lui-même, comme c’est le cas des brebis qui doivent être tondues une fois l’an, entre mi-mai et mi-juin. Nos fournisseurs sud-africains avaient déjà depuis longtemps un cahier des charges pour les chèvres mohair. Notre démarche va même bien au-delà de la bientraitance animale avec la façon d’améliorer la qualité de laine, travailler plus proprement. Nous sommes là sur du développe- ment éthique et durable où tout le monde s’y retrouve. »

 

■ Les chiffres

La manufacture a été créée en 1808. Près de 212 ans et huit générations après, elle emploie entre 45 et 48 salariés en 2020. La poly- valence des salariés est un facteur- clé du management, leur permet- tant d’intervenir sur plusieurs des 15 étapes réclamées pour la confection des couvertures. Les matières premières proviennent de plus de 20 pays. Près de 15 étapes sont nécessaires à la fabrication d’une couverture de la marque : assemblage, ensimage, teinture, cardage, filature, bobinage, ourdissage, tissage, rentrayage, foulage, lavage, lainage, rame, tondage et bordage. Les produits estampillés ‘Brun de Vian-Tiran’ sont proposés dans plus de 2 000 points de vente dans le monde et 1 700 en France, en plus du site Internet et l’entreprise réalise un peu plus de 10M€ de chiffre d’affaires annuel avec l’envoi de 15 000 colis. L’export, que Jean- Louis Brun souhaite développer, représente 20% du chiffre d’affaires avec la Russie et l’Asie.

 

■ De la toison au fil et du tissu à la confection

Au tout début, il y a l’assemblage de fibres complémentaires. Ainsi les fibres d’Amérique du Sud sont réputées solides, tandis que celles provenant d’Australie et de France sont douces et moelleuses. Elles sont ensuite couvertes d’un léger voile d’huile puis plongées dans l’eau avant d’être happées par les grands rouleaux dentés des machines à carder pour former, peu à peu, des bandelettes semblables à des mèches. Celle-ci est étirée et subit une torsion de 100 à 500 tours par mètre afin de lui conférer finesse et solidité. Le fil est ensuite mis en bobines après avoir subi un contrôle électronique de sa régularité. La chaîne de tissage est ensuite créée et complétée par les fils de trame qui constitueront une pièce de tissu d’environ 45 m de long. Chaque mètre de tissu est ensuite inspecté par deux couturières qui relèvent et corrigent les moindres défauts ôtant impuretés, fils supplémentaires ou, à l’inverse, introduisant les fils manquants pour une qualité optimum du tissu. Le foulage inter- vient pour faire rétrécir le tissu en largeur et en longueur afin de lui donner sa dimension définitive. Le foulage était exercé autrefois par les roues à aube, il est désormais exécuté par des rouleaux dans une cuve. La teinture de la fibre peut intervenir sur la laine en bourre ou sur la pièce de tissu. Le tissu est ensuite gratté à l’aide de chardons métalliques reprenant la forme des chardons végétaux, invention imaginée par Pierre Brun. L’étoffe est ensuite séchée et contrôlée électroniquement en machine. A la suite de toutes ces opérations, l’étoffe, selon la matière dont elle est composée, peut être tondue pour se faire velours (chameau, alpaca et lama), ébouriffée (pour des couvertures aussi gonflantes que chaudes), rabattue (pour un élégant effet) ou brossée (pour faire briller le mohair), ou encore calandrée sous haute pression (pour les plaids chics et plombés) avant de passer à la confection où le tissu est coupé, bordé, étiqueté et soigneusement mis en boîte.

 

■ Ce qu’ils ont dit

« La Filanventure s’est installée dans un bâtiment jouxtant la manufacture mais, à l’origine, les deux bâtiments n’en faisaient qu’un », explique Jean- Louis Brun. Le dispositif muséal à l’intérieur du bâtiment est d’1M€. Le coût de l’aménagement du parvis complété de la mise en scène des sculptures et de l’éclairage se monte à 250 000€. L’aménagement de la boutique s’est monté à 250 000€. Plus de 10 000 visiteurs ont apprécié le musée entre juillet 2018 et 2019. Pourquoi avoir conçu un musée ? « J’ai été œnologue sur trois continents. Ce que l’on a bien compris dans le vin ? C’est qu’il faut faire visiter son domaine. Les visiteurs nourrissent ainsi un attachement particulier à ce qu’ils connaissent, ce qu’ils ont vu et touché. » Du B to B au B to C « Si Brun de Vian-Tiran est une marque connue des grandes maisons elle doit aussi le devenir du grand public avec une image et des valeurs : savoir-faire, transmission, respect, bienveillance et naturalité. Il y a aussi la question de la pérennité des entreprises. Celle-ci s’inscrit dans la capacité de se remettre en question à chaque génération. » « Chacune d’entre elles apporte sa propre révolution en lien avec l’évolution du marché. Il y a une addition de compétences et de points de vue », souligne Pierre Brun. « Trans- mettre c’est transformer et, aussi, prendre des risques », ajoute Jean- Louis Brun. « La grande question est de savoir quelle est notre place dans l’univers concurrentiel actuel et de demain ? Quand on dit : « il y aura toujours besoin de beau, il y aura toujours de la place pour la qualité », c’est faux ! Beaucoup d’entreprises-bijoux détentrices de rares savoir-faire ont disparu parce qu’elles n’étaient plus compétitives, parce qu’elles ont été écrasées par la concurrence, parce que les règles du jeu ne privilégient pas forcément la qualité. Ça n’est pas parce qu’on est meilleur qu’on réussit mieux ; Microsoft et Apple l’on prouvé car ça n’est pas le meilleur système qui a gagné et ça n’est pas le seul exemple. Les critères de succès sont la sélection naturelle. C’est une question d’adaptation. La fibre de laine ne compte que pour 1% de la production textile mondiale. »

La Filaventure, musée sensoriel des fibres nobles. Avenue de la Libération. L’Isle-sur-la-Sorgue. 7,50€. Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h30 à 19h. Dimanche de 12h à 19h. Ouvert 7/7j en juillet et août. 04 28 70 28 00. www.brundeviantiran.com

 

QUI SONT-ILS ?

Jean-Louis Brun

Jean-Louis Brun, directeur général de la manufacture Brun de Vian-Tiran est ingénieur agronome, œnologue et docteur en sciences cognitives. Il engage aujourd’hui la maison Brun de Vian-Tiran dans des coopérations internationales pour la recherche de matières rares. Il a longtemps vécu en Amérique du Sud et a rejoint, à la quarantaine, l’entreprise.

Pierre Brun

Ingénieur textile fort de plus de cinquante ans d’expérience, Pierre Brun, avec son ami négociant en laine Claude Gutapfel, a retrouvé et reconstitué le cheptel de brebis Mérinos qui fournit la plus fine laine d’Europe : le Mérinos d’Arles antique®. Il a inventé et mis au point un chardon métallique (reproduisant le chardon végétal hérissé de piquant) pour carder (peigner) la matière première qui se trouve ainsi nettoyée, assouplie, aérée pour créer la matière des étoffes et préserver en France les quinze métiers dont la maîtrise est nécessaire à leur élaboration.

 

Au départ, l’alliance d’un beau-père et de son gendre

La manufacture Brun de Vian-Tiran commence précisément par une alliance, celle d’un beau-père Charles Tiran avec son gendre Laurent Vian qui, ensemble, feront construire un moulin paroir en bord de Sorgues pour fouler draps de laine et couvertures. En 1886, le mariage de la petite-fille Vian avec Emile Brun formera l’appellation actuelle de la manufacture. En 1900 l’Isle-sur-la-Sorgue comptait 5 manufactures ‘intégrées’, de nombreux ateliers spécialisés dans les draps de laine, les couvertures, les tissus de confection, les tissus techniques pour la papèterie et les tapis d’Avignon conçus sur un très ancien métier ‘Jacquard’. Aujourd’hui, seule la manufacture Brun de Vian-Tiran témoigne de ces métiers et savoir-faire.

 

Ils ont créé et développé la manufacture

La manufacture Brun de Vian-Tiran, fondée sous le 1er Empire a été label- lisée ‘Entreprise du patrimoine vivant’ en 2009. Fait rarissime, la manu- facture est toujours ‘fabricant intégré’ c’est ainsi que machines et anciens processus continuent de s’allier aux dernières technologies pour produire une qualité de fibres inégalée. La ‘guerre’ des marges a poussé l’entreprise à cesser de travailler en ‘marque blanche’ afin de développer sa propre notoriété. (Une marque blanche est un service ou un produit conçu par une entreprise -le fabricant-, que d’autres entreprises -distributrices- reprennent à leur compte et commercialisent sous leur propre marque). Connus des professionnels : grands magasins, décorateurs, enseignes de linge de maison, Brun de Vian-Tiran vise aussi le grand public, particulièrement en ouvrant le musée des fibres nobles. Les articles vont, pour les petits accessoires, de 30€, à 89€ pour une écharpe Trois mérinos en passant par 1 056€ pour un châle tissé en poil de Yangir (bouquetin sibérien) et une couverture en même poil à 3 000€.

 

 

 
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( Crédit photo / Claire Curt )
Crédit photo / Steph Cande
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Primum Familiae Vini vient de décerner son prix à la manufacture lainière Brun de Vian-Tiran

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