Exposition Othoniel : déambulation onirique dans le cœur d’Avignon
Dans un souffle cosmique et onirique, le plasticien Jean-Michel Othoniel invite à célébrer les 25 ans d’Avignon Capitale européenne de la culture.
Discret, humble, presque effacé, il est là, Jean-Michel Othoniel, sur la place du Palais des Papes, face à ‘L’Astrolabe’, une sculpture monumentale de 10 mètres de haut, qui trône au pied du Rocher des Doms. « C’est un rêve d’enfant qui se réalise. Etre là dans ce décor majestueux, minéral, c’est magique. »
« C’est un rêve d’enfant qui se réalise. »
Jean-Michel Othoniel
L’artiste poursuit « C’est un projet qui a mûri pendant deux ans ». ‘Othoniel Cosmos ou les Fantômes de l’Amour’ dessine un parcours à travers tous les musées d’Avignon dont l’accès est gratuit depuis 2014, avec, comme fil conducteur, le coup de foudre entre le poète Pétrarque et Laure, sa muse, au cœur de la Chapelle Sainte-Claire. « C’est un défi d’une ampleur inédite, face à un espace surdimensionné. Après l’exposition mythique de Picasso en 1976, J’ai voulu créer une sorte de farandole joyeuse, une galaxie, un mouvement de planètes qui se dévoile au fur et à mesure du parcours entre perles, peintures, briques, inox, fontaines, or, argent et verre. »
260 œuvres exposées dans les musées de la cité des papes Une déambulation onirique est proposée au spectateur du 28 juin au 4 janvier : Palais des Papes, Pont d’Avignon, Musée du Petit-Palais, musées Calvet, Requien, Lapidaire, Bains Pommer et Collection Lambert. Chaque fois Jean-Michel Othoniel a imaginé une œuvre adaptée au décor, à l’époque, au cadre. « C’est l’architecture qui m’a poussé, une forme d’énergie, de dynamique dans des lieux solides, en pierre et monochromes. Ici, au Palais des Papes, passent 7 000 visiteurs par jour. Je dois, avec mes œuvres, surfer sur cette vague de flux. Sur les 260 œuvres présentées à Avignon, j’en ai créé 140 nouvelles pour Avignon. Et l’idée directrice – la passion entre Pétrarque et Laure, les 366 poèmes qui lui sont dédiés – a aussi inspiré les plus grands, Michel-Ange, Shakespeare, même Pier-Paolo Pasolini. La ville d’Avignon elle-même est un musée, avec ses façades, ses bâtiments, son achitecture. »
Jean-Michel Othoniel, à gauche, aux côtés de Cécile Helle, maire d’Avignon. Crédit : Echo du mardi/Andrée Brunetti
Cécile Helle qui a souhaité avec Terre de Culture célébrer les « 25 ans d’Avignon, capitale européenne de la culture veut, depuis qu’elle a été élue, ancrer la culture dans la vie des avignonnais. « Je veux faire vibrer la culture à Avignon, qu’elle soit accessible à tous. Avec Jean-Michel Othoniel qui a investi le cœur de la cité, qui s’est laissé embarquer par le centre historique, les ruelles, les petites places, on va re-découvrir la cité des Papes de l’intérieur. Merci à lui pour sa générosité, c’est un cadeau exceptionnel qu’il nous fait, une proposition artistique unique. Un peu de poésie et de contemplation dans le fracas du monde actuel, ça fait du bien. »
« Je veux faire vibrer la culture à Avignon, qu’elle soit accessible à tous. »
Cécile Helle, maire d’Avignon
Entre la croix en verre rouge de Murano sur le Pont d’Avignon, les 15 œuvres dans le Palais des Papes, dont l’Astrolabe du Cloître Benoit XII doré à la feuille, le sol en brique bleu glacier de la Chapelle Saint-Jean, la sculpture en inox poli-miroir de 4 mètres de haut de la Chambre du Camérier, les 60 peintures à l’encre sur fond d’or blanc de l’artiste, rassemblées dans le Grand Tinel, en provenance de collections privées du monde entier et la Fontaine des délices en verre soufflé de Murano et bronze doré au cœur des jardins pontificaux, la constellation prend corps.
Crédit : Andrée Brunetti
Elle se poursuit à travers la ville, comme un « Archipel de désir » avec une quarantaine d’installations au musée du Petit-Palais, disques d’or et cercles diaphanse qui jouent aux côtés des Primitifs italiens et de la Collection Campana. Au musée Calvet, des sculptures abstraites dialoguent avec les statues classiques, au musée Requien, place aux herbiers enluminés, au Lapidaire, priorité aux monolithes ‘Wonder Blocks’ en verre sulfurisé.
Et comme si ce cheminement ne suffisait pas, Jean-Michel Othoniel en remet une couche les 1er et 2 août dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes avec une chorégraphie imaginée par Carolyn Carlson qui verra le danseur étoile Hugo Marchand et la danseuse Caroline Osmond évoluer autour de 10 000 briques de verre et d’inox noir imaginées par l’artiste dans un spectacle appelé ‘Midnight Souls’. Une expérience sensorielle et émotionnelle inédite entre danse et sculpture à Avignon.
Exposition Othoniel : déambulation onirique dans le cœur d’Avignon
Exposition Othoniel : déambulation onirique dans le cœur d’Avignon
Suite à notre article sur l’état d’avancement de la tranche 2 de la LEO et le mécontentement de Terre de Provence agglomération sur l’enlisement du dossier, le Grand Avignon et la Ville ont souhaité réagir. Pour eux, leur choix d’un tracé reconfiguré n’est pas incompatible avec la poursuite du projet de contournement par le Sud de l’agglomération de la cité des papes.
« Dans un communiqué que nous avons découvert dans la presse, la présidente de la communauté d’agglomération Terre de Provence accuse la Ville d’Avignon et le Grand Avignon de faire courir le risque de compromettre définitivement la réalisation du projet de LEO (Liaison Est-Ouest), écrivent Cécile Helle, maire d’Avignon, et Joël Guin, président du Grand Avignon dans un droit de réponse. Tout cela parce que nous refusons que cette LEO garde le tracé imaginé il y a 30 ans. Aujourd’hui la question n’est pas tant de savoir qui est responsable d’un possible enterrement du projet de LEO car à ce jeu-là, nous pourrions juste rappeler que l’inauguration de la tranche 1 de ce projet porté par l’État, remonte à 2010… La question est bien plutôt de statuer enfin sur le projet de voie de contournement sud que nous voulons pour nos territoires afin de leur assurer attractivité et avenir. »
« Nous sommes favorables à la LEO comme voie de contournement sud de l’agglomération d’Avignon, mais à une LEO reconfigurée. »
« Car, oui, nous défendons la LEO, nous défendons un projet de voie de contournement sud de l’agglomération d’Avignon, mais pas celui-là, pas celui que l’État a imaginé à la fin des années 90, soit il y a plus d’un quart de siècle. Car, oui, notre position est claire : nous disons que nous sommes favorables à la LEO comme voie de contournement sud de l’agglomération d’Avignon, mais à une LEO reconfigurée, avec un autre tracé capable de proposer un vrai projet d’intérêt général utile pour tous les habitants du bassin de vie, vauclusiens, bucco-rhodaniens comme gardois, et exemplaire en matière de transition écologique et de mobilités durables. Nous croyons en une solution acceptable et résiliente pour un aménagement responsable de notre territoire. »
Les questions du Grand Avignon sur l’impact d’un projet conçu il y a 30 ans « Lors du comité de pilotage organisé le lundi 19 mai dernier, sous la présidence du préfet de Région Georges-François Leclerc, l’État a en effet exposé un projet redimensionné, pour ne pas dire réduit, à deux fois une voie notamment. Mais toujours sur l’ancien tracé, celui prévu dans le cadre de la Déclaration d’utilité publique (DUP) qui date de 2003. Comment imaginer que ce projet puisse traiter la saturation actuelle du trafic et améliorer les conditions de circulation, autrement qu’en l’aggravant ? Comment imaginer aujourd’hui un tracé qui viendrait traverser, créer un boulevard urbain avec feux tricolores au cœur de la ceinture verte, poumon agricole d’Avignon, pour arriver au rond-point de la Cristole sur un axe déjà saturé, en proximité directe du quartier méditerranéen durable Bel Air ? Comment imaginer un projet daté, totalement dépassé, en contradiction avec les dynamiques urbaines à l’œuvre à l’échelle de la ville d’Avignon et du Grand Avignon, affectant la qualité de vie des habitants directement exposés à ce nouveau flux de circulation ? Comment imaginer un projet extrêmement coûteux, lequel a accumulé un retard considérable qui n’apporterait pas de réponse à la fois aux enjeux de mobilités des 500 000 habitants du bassin de vie d’Avignon, d’attractivité économique et de transition climatique de notre territoire ? »
Imaginer des solutions écoresponsables « Vouloir un autre tracé, poursuivent les deux élus dans leur communiqué, c’est justement prendre ses responsabilités et imaginer des solutions écoresponsables, dans le cadre d’un débat constructif entre les collectivités et l’État, qui ne peut pas se contenter de nous dire : ‘C’est ce projet ou rien ! C’est ce projet ou l’État se retire !’. Vouloir un autre tracé, c’est justement ne pas se désengager, ce n’est pas s’opposer à notre bassin de vie mais bien au contraire le défendre en recherchant des solidarités aujourd’hui inexistantes, c’est regarder devant et non pas faire le choix du passé. Car oui, d’autres solutions existent, face à l’urgence climatique et sanitaire, face à la situation inacceptable et insupportable des 20 000 Avignonnaises et Avignonnais qui vivent de part et d’autre de la rocade, dans une volonté partagée de concertation et d’échanges avec nos collègues élus des communes du Nord des Bouches-du-Rhône. »
« Il est temps de ne pas se tromper. »
Trouver un terrain d’entente « Une solution visant à trouver ensemble une voie d’entente, y compris pour assurer la bonne desserte des projets économiques qu’ils ont imaginés, comme l’extension du MIN de Châteaurenard. Une solution qui peut commencer par la réalisation rapide du barreau manquant entre la voie actuelle de la tranche 1 de la LEO et le rond-point de Rognonas, justement prévue dans la tranche 2 de cette LEO. Et nous nous réjouissons sur ce point du positionnement conjoint au nôtre, des maires de Barbentane et Rognonas. Il est temps désormais de relever ce défi majeur pour l’avenir de nos territoires et la qualité de vie de leurs habitants. Il est temps d’investir un choix d’avenir aux objectifs à la fois environnementaux, d’aménagement durable du territoire et de santé publique. « Il est temps de ne pas se tromper », insistent pour finir Cécile Helle et Joël Guin.
Exposition Othoniel : déambulation onirique dans le cœur d’Avignon
« La culture, debout ! » c’est le slogan de Cécile Helle qui met la culture au cœur de la vie en ces temps troublés.
« Au plus fort d’un contexte anxiogène et propice au repli sur soi », la Maire d’Avignon publie un manifeste politique et esthétique sur la place essentielle de la culture dans la vie. D’où ces ‘Etats Généraux’ dans la Salle du Conclave au Palais des Papes ce vendredi 18 avril, alors que selon l’enquête du journal Le Parisien du 22 mars, « Avignon est la 1ère ville culturelle de France ».
Dans son mot d’accueil, Cécile Helle a rappelé qu’elle a lancé cette année 2025, 25 ans après ‘Avignon Capitale Européenne de la Culture’, cette rencontre pour marquer cet anniversaire qui sera ponctué jusqu’en décembre d’évènements à travers la Cité des Papes et bien au-delà des remparts, frontière géographique et souvent fracture sociale entre l’intra-muros et les quartiers populaires. Elle a insisté « La culture est fragile malgré le foisonnement, la diversité, la richesse des propositions. Nous l’avons vécu pendant le Covid quand tout était fermé, théâtres, cinémas, musées et que nous nous sommes retrouvés en plein hiver 2021 et en plein froid devant le Palais des Papes, pour parler de ce cœur battant qu’est la culture populaire si chère à Jean Vilar et qui fait vibrer nos vies. »
Cécile Helle. Crédite : Ville d’Avignon
La culture : « C’est une aventure humaine vibrante, forte d’émotions et de partage. »
Cécile Helle, maire d’Avignon
Cécile Helle poursuit : « Elle est essentielle, c’est une aventure humaine vibrante, forte d’émotions et de partage. Parfois quand on se promène dans les rues, on ne fait plus trop attention à l’architecture, aux détails des encorbellements, à la couleur de la pierre, à la beauté de la construction et pourtant… Ici, nous souhaitons que les habitants qui sont éloignés de la culture la voient dans sa quotidienneté, nous allons à leur rencontre avec des propositions en libre accès sur une place de marché, dans une cour de récréation, il est vrai qu’on a la chance d’avoir une ville à taille humaine et que c’est une façon de fraterniser, de vivre ensemble. »
Mais avec la crise internationale, la dette abyssale de l’Etat et la nécessité de faire des économies drastiques, certains politiques ont mis un sacré coup de rabot à la culture, c’est le cas dans la Région de Nantes Pays de Loire où l’enveloppe a fondu de -73%. Une paille. « C’est un sésisme », confirme Eli Commins, directeur du centre culturel ‘Lieu unique’ à Nantes. « On est sidéré, c’est un coup de massue, on ne connaît pas l’ampleur de la vague qui va nous engloutir. Comédiens, metteurs en scène, musiciens, décorateurs, intermittents sont KO debout et on entend peu de réactions des politiques même si on sent le soutien du public ». Pour le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), Joris Mathieu se demande « Comment résister au chaos ? Certains vont-ils devoir choisir entre financer le RSA ou une médiathèque. »
Crédit : Ville d’Avignon
Cécile Helle reprend la parole pour insister : « La culture est importante dans notre vie, il est inacceptable de remettre en question les fondements de notre république. Ces turbulences il faut en sortir debout, c’est ça la soildarité. Des échéances électorales se profilent, les municipales l’an prochain, puis la Présidentielle en 2027. Il faut à tout prix s’emparer de cet enjeu majeur, garder l’espoir ».
Fanny Lacroix, maire de Châtel-en-Trièves, une commune d’Auvergne de 500 habitants qui préside l’association des Maires Ruraux de France fera l’unanimité avec sa pugnacité, son sens du réel, son empathie et son envie de construire avec les habitants. « Ce n’est pas parce qu »on est petit qu’on n’existe pas, qu’on n’a pas d’idée, d’envies pour améliorer notre quotidien, on se retrousse les manches, on met en commun nos savoirs, nos bâtiments pour faire un café associatif, un local hybride au service des petits, des grands et des aînés. Ensemble on cultive le terreau de l’engagement, c’est tout cela qui fait village. »
Rima Abdul Malak, ancienne conseillère à la culture de Bertrand Delanoé à la Mairie de Paris et Ministre de la Culture pendant deux ans (2022-2024) dans le gouvernement Borne a parlé chiffres pour remettre la culture en perspective. « La culture et tout ce qu’elle attire comme touristes, que ce soient les festivals, les musées, le cinémas, le patrimoine, la beauté des paysages ce sont 71 Mds€ de retombées dans les hôtels, restaurants, locations, campings. Je me suis battue pour mon budget, il a augmenté de +7% la première année, de +6% la seconde. Certes, globalement il ne dépasse pas 1%, mais on peut quand même faire des choses. Et pour les tournages de films, quand on dépense 1€ il en rapporte 7,60€. » En fait, le budget de la culture s’élève à 4,8Mds€, soit 0,6% pendant que celui de la justice est de 12,2Mds€ à 1,4%.
Crédit : ville d’Avignon
« Se battre contre le repli sur soi, les dérives communautaristes, »
La maire d’Avignon conclura en disant « Il faut redonner espoir, se battre contre le repli sur soi, les dérives communautaristes. On a créé des lieux de vie, d’échanges comme la Plaine des Sports où se côtoient des populations différents. La Médiathèque Renault-Barrault a été rénovée et depuis qu’elle a été rouverte à l’automne, déjà plus de 27 000 avignonnais s’y sont rendus et pas seulement ceux de la Rocade, ceux de l’intra-muros, c’est dire si la mixité sociale. Continuons à défendre ce joyau ».
Un représentant de la CGT Spectacle prendra la parole pour s’étonner que Rachida Dati, ministre de la Culture depuis plus d’un an n’ait jamais mis un pied à Avignon. « Pourtant la culture est un bijou et on sait qu’elle aime ça » a-t-il conclu en souriant… Peut-être viendra-t-elle bientôt dans la Cour d’Honneur, à la Collection Lambert, au Musée du Petit Palais voir toutes ces perles de culture qui font la richesse et la renommée mondiale de la Cité des Papes.
Andrée Brunetti
La Culture à Avignon – 2014 : mise en œuvre des activités péri-scolaires gratuites – 2018 : gratuité des musées municipaux – 10M€ investis dans la réhabilitation de la Médiathèque Renaud-Barrault
Exposition Othoniel : déambulation onirique dans le cœur d’Avignon
Il veut remplacer Helle. Pour cela Joël Peyre, conseiller municipal délégué aux finances et à la commission d’appel d’offre, au garage municipal, rapporteur du budget de la Ville d’Avignon ambitionne de rassembler les forces de gauches républicaines lors des prochaines élections municipales de mars 2026. Face à lui, un autre candidat déclaré, le socialiste David Fournier, qui, lui aussi revendique l’union des gauches locales tout en s’appuyant sur le bilan de la maire actuelle. L’ancien médecin généraliste avignonnais estime avoir l’expérience et la dynamique pour lui.
Réuni parmi ses nombreux soutiens de la société civile, Joël Peyre, l’élu délégué aux finances de la ville d’Avignon, vient de se lancer pour ces municipales 2026 dans la cité des Papes. Devant la presse, c’est donc au Grand café Barretta que l’ancien médecin généraliste avignonnais a déroulé les grandes lignes de sa campagne intitulé ‘Le printemps des Avignonnais’. « J’irai jusqu’au bout, car c’est parti pour aller jusqu’au bout » précise-t-il quant à un éventuel choix à faire entre les divers candidats de gauche pour un seul représentant aux municipales avignonnaises. La situation est en effet particulière : de la majorité actuelle de gauche qui gouverne la ville avignonnaise, deux candidats se sont déclarés pour succéder à la maire sortante Cécile Helle. Joël Peyre et David Fournier (élu récemment à la primaire du PS), sont donc en lice. « Nous avons tous été un peu surpris par la décision de Cécile Helle de ne pas se représenter. Certains m’ont dit il faut que tu y ailles, parce que tu es l’un des seuls à pouvoir rassembler suffisamment les gens. C’est un peu fortuit, car il se trouvait qu’on n’avait plus de candidat » contextualise Joël Peyre.
Continuer l’action de la municipalité actuelle Engagé auprès de la maire depuis le début du premier mandat en 2014, il « compte bien continuer son action, cette tâche qu’elle lui a confiée, au-delà de 2026 ». Celui qui annonce que « beaucoup d’élus sont derrière lui, dont la moitié de la majorité », veut « dépasser les logiques de clan pour entrer dans une logique de projet en construction, puis conduire l’union de tous ceux qui veulent travailler pour Avignon ». Le candidat entend par là un englobement de toute la gauche et une partie de la droite, mais avec des limites. Pas d’échanges avec le RN et « si LFI a des exigences qui ne sont pas acceptables, ça n’ira pas plus loin » assure le candidat qui, entre les lignes, estime que les Insoumis ne sont pas clairement aujourd’hui dans l’arc de la gauche républicaine. « On discutera avec ceux qui le veulent, mais ils devront adhérer à une liste et son projet, et non pas à Joël Peyre » clarifie l’adjoint délégué aux finances.
« Il sait ce que la ville peut faire et aussi ce que la ville ne peut pas faire. »
Arnaud Petitboulanger
Pour apporter de la valeur ajoutée à ce projet du collectif qu’il a dénommé ‘Le printemps des Avignonnais’, le candidat veut se démarquer par son expérience dans les finances communales. Un atout de taille pour ses soutiens, comme le souligne l’actuel conseiller délégué aux événements sportifs Arnaud Petitboulanger : « Joël Peyre est le trésorier de tous les sujets de la ville. Tous ces budgets-là, il les a financés. Il le fait en conscience parce qu’il sait ce que la ville peut faire et aussi ce que la ville ne peut pas faire ». De même que Pierre Maurel, président du PRG (Parti radical de gauche) en Vaucluse, constatant qu’il a « redressé les comptes de la ville sans augmenter la fiscalité ».
Le projet du Printemps des Avignonnais Le projet du collectif incarné par Joël Peyre rassemble des acteurs associatifs, des acteurs culturels, des acteurs sportifs et des habitants pour le coordonner et le coécrire. Pour cela, six commissions sont formées par ses membres : ‘la tranquillité, la sécurité et la mobilité’, ‘la propriété urbaine, le mobilier urbain, les travaux et les espaces verts’, ‘le développement économique’, ‘l’emploi et la solidarité’, ‘le sport, l’éducation et la santé’ ainsi que ‘la citoyenneté, les mairies annexes et les maisons communes’.
Revendiquer le bilan municipal actuel Joël Peyre mesure la portée de ses idées. Il estime qu’il faut atteindre plusieurs ambitions. D’abord se montrer digne de l’action de la majorité actuelle pour pouvoir la prolonger et l’amplifier. Puis refaire le bilan du dernier mandat et le revendiquer avec une poursuite des efforts sur la transition écologique et la quotidienneté. Et enfin impulser une dynamique de co-construction autour de la transition sociale, avec plusieurs impératifs : la lutte contre la précarité sous toutes ses formes (énergétique, alimentaire, économique, sanitaire), la transformation écologique et la transformation citoyenne avec plus d’implication des avignonnais dans le budget participatif. « Il s’agit de faire vivre la ville, c’est un vaste programme qui n’est pas encore totalement défini, puisque les Avignonnais en seront les co-auteurs » assure la tête de liste.
« Il ne faut pas qu’il y ait plusieurs candidats. »
Joël Peyre
Relever les défis de la propreté et de la mobilitéLes groupes sont en cours de développement et l’objectif est d’organiser une réunion mensuelle pour œuvrer sur les commissions définies par le collectif. « Il n’y a pas de domaine dans lequel on a vraiment péché, suggère Joël Peyre à propos du mandat actuel. Mais il y en a beaucoup dans lesquels il y a encore des choses à faire, par exemple, la propreté urbaine n’est pas parfaite, le soutien du quotidien des routes n’est pas idéal, les moyens et l’investissement pourraient être améliorés. » Il s’attarde sur les enjeux comme la mobilité qui est « un problème important aussi dans les aménagements urbains, dans l’aménagement structuré de la ville, sur lequel on n’a pas eu la main » précise-t-il à propos de cette compétence qui relève notamment de l’agglomération du Grand Avignon. « Moi je considère que le maire d’Avignon ne peut pas être président de la communauté d’agglomération, parce que cela demande trop d’efforts » affirme le candidat qui estime cependant que c’est un élu avignonnais qui doit être à la tête de l’intercommunalité, sans pour autant cumuler avec un poste de maire d’Avignon. « Cela demande un véritable temps plein », argumente-t-il.
Joël Peyre compte sur l’influence des partis politiques qui, « incontournables et indispensables, par leur pluralité grandissent un peu la démocratie ». Cependant, il évoque un « charisme écorné ». « Vu la capacité des partis à rassembler en ce moment, il faut aussi qu’ils fassent preuve d’humilité devant les citoyens qui s’élèvent. Il faut donc s’unir avec eux, se retrouver avec eux ». C’est pourquoi il compte sur une gauche unie autour d’une même figure pour une meilleure cohérence de proposition politique auprès de la population avignonnaise. « Il ne faut pas qu’il y ait plusieurs candidats » exhorte Joël Peyre.
« La force tranquille. »
Thierry Vallejos
« Je pense qu’il donne l’image d’une personne solide, stable, la force tranquille » annonce Thierry Vallejos, conseiller municipal délégué à l’implication citoyenne et à la démocratie implicative. Une idée reprise par un soutien de la salle qui ajoute que « cela rassure, donne confiance ». De son côté, le conseiller délégué aux musées, bibliothèques et culture provençale Bernard Autheman, considère que Joël Peyre est « un homme capable de réunir les Avignonnais, de réunir l’équipe municipale, de l’élargir. Un homme en qui les Avignonnais vont pouvoir se reconnaître autour d’un soutien, d’un projet solidaire et avoir confiance ». Quant à Philippe Pascal de la GDS (Gauche démocratique et sociale), ancien ‘insoumis’ et candidat malheureux de l’Union de la gauche aux législatives de 2024, en tant qu’inspecteur à l’Urssaf il a pu apprécier « son intégrité et sa compétence ». Philippe Pascal, ayant reçu un grand soutien aux législatives de la part de la majorité municipale, a décidé de suivre Joël Peyre qui n’est pas de son parti « mais qui a les mêmes sensibilités sociales, économiques, humaines, dont il est le garant ».
« C’est la dynamique impulsée par le candidat qui fera la différence. »
Joël Peyre
Face à la question des deux candidatures issues de la majorité municipale sortante, la tête de liste du projet ‘Le printemps des Avignonnais’ a une approche pragmatique : « c’est la dynamique qui va départager le candidat, une dynamique qu’il pourra impulser autour de lui et qui fera la différence ». Cécile Helle, maire d’Avignon, ne disait pas autre chose dans nos colonnes tout récemment estimant « qu’il faudra une personne et une équipe capables de porter un projet ». Ajoutant que son concurrent David Fournier « a toute sa place dans une majorité municipale, il est le premier des socialistes, mais il n’est pas à la tête d’une liste. Ce n’est pas la même chose, à partir de là, il faut discuter » insiste-t-il face aux interrogations répétées des journalistes sur cette forme de désunion de fin de mandat. « Je pense également qu’une liste devrait être incarnée par une tête de liste. Celle-ci fait beaucoup dans la qualité de la liste qu’elle présente. David et moi ne sommes pas identiques. Cela ne sera pas la même liste et cela ne sera pas le même mode d’action. » La décision finale, sur le choix de la tête de liste parmi David Fournier et Joël Peyre devrait donc être prise à l’automne, « au mieux dans l’été », car « si on joue à qui perd-gagne, on va perdre » assure, Joël Peyre.
Amy Rouméjon Cros & L.G.
Exposition Othoniel : déambulation onirique dans le cœur d’Avignon
En étant désigné par la section PS d’Avignon, David Fournier, déjà adjoint au maire de l’équipe actuelle, sera le chef de file des socialistes pour les prochaines élections municipales qui se dérouleront en mars 2026. Son objectif : rassembler les forces de la gauche démocratique afin de succéder à Cécile Helle qui a récemment fait part de sa volonté de ne pas se représenter.
« Le premier des devoirs que j’avais, c’était d’unir notre parti », explique David Fournier lors de l’officialisation de sa désignation (89% sur 65,12% des inscrits) par la section du PS (Parti socialiste) d’Avignon comme chef de file aux prochaines municipales. « C’est chose faite : le PS est désormais rassemblé », poursuit celui qui est aussi adjoint au maire délégué à l’administration générale, au personnel, aux systèmes d’information et à la gestion de crise de l’équipe municipale actuelle.
Le fair-play de Zinèbe Haddaoui Une union notamment rendue possible par le fair-play de Zinèbe Haddaoui, également adjointe à Avignon, l’autre candidate encore en lice lors de cette désignation au sein du parti suite au désistement d’un 3e candidat, Fabrice Tocabens, lui-aussi adjoint à la mairie. « J’ai déjà assisté à des campagnes internes où cela ne s’est pas toujours bien passé, confesse David Fournier du haut de ses 40 ans de militantisme à son adversaire d’un soir. Ici, il n’y a eu aucun affrontement car tu t’es inscrite dans une démarche s’appuyant sur de vraies valeurs. Tu as voulu peser de toutes tes forces pour tes convictions de gauche. Tu y as fortement réussi. Je ne te décevrai pas. » Une attitude que confirme Maryline Croyet, co-secrétaire de la section PS d’Avignon, qui insiste sur la contribution de Zinèbe Haddaoui à « la qualité des débats » ainsi que « son soutien immédiat à David malgré la déception du résultat ». « Il faut remercier Zineb, complète Lucien Stanzione, sénateur socialiste de Vaucluse venu assister à cette présentation du candidat avignonnais. « Elle a su créer une émulation interne avant d’appeler à l’union derrière David afin que la section d’Avignon soit entièrement rassemblée derrière lui. »
Rassembler la gauche républicaine « Maintenant, en tant que premier des socialistes, j’ai le devoir de rassembler toute la gauche, annonce David Fournier, élu municipal depuis 2008 dont 6 ans dans l’opposition. J’appelle donc au rassemblement d’une gauche républicaine, sociale, écologique et progressiste. » Pour cela, le PS avignonnais a déjà commencé à dialoguer avec ses potentiels alliés : le Parti communiste (PC), Génération.s, les Verts… « Si nous avons désigné nos représentants, il reste cependant à ces formations à désigner les leurs, rappelle David Fournier. Donc, si des discussions ont bien été amorcées, elles ne sont pas officielles car nous devons respecter les processus de désignation de nos partenaires. C’est seulement à ce moment-là que nous pourrons travailler ensemble sur le programme. »
David Fournier, adjoint au maire d’Avignon.
Quid de LFI ? Dans ces pourparlers préliminaires des forces de gauche, on constate un grand absent : LFI. « La France insoumise a fait un communiqué de presse indiquant qu’ils voulaient une rupture avec le bilan de la majorité municipale, constate David Fournier qui souhaite s’inscrire dans la continuité de l’action de l’équipe sortante dont il fait partie. Est-ce que cette rupture, c’est une rupture avec la remunicipalisation des cantines scolaires ? Est-ce que c’est une rupture avec la gratuité des musées qui permet l’accès à la culture pour tous ? Est-ce que c’est une rupture avec la gratuité des garderies scolaires ? Est-ce que c’est une rupture avec les rénovations de classes ou celle de la bibliothèque Renaud-Barrault ? Du moment où on dit qu’il y a une rupture avec un bilan qui a été porté par Génération.s, le Parti socialiste, par le Parti communiste, cela me paraît compliqué. Ils se sont mis en dehors tout seul. » On l’aura donc compris, pour les socialistes avignonnais les LFI ne s’inscrivent pas à ce jour dans l’arc de la gauche républicaine. Et ce d’autant plus que LFI ambitionne de présenter systématiquement des candidats dans toutes les villes de plus de 9 000 habitants. La victoire du controversé Raphaël Arnault, dans la circonscription d’Avignon lors des dernières élections législatives ne devrait certainement pas inciter le parti de Jean-Luc Mélenchon à passer pour l’instant son tour dans la cité des papes.
« Je suis convaincu de la centralité du PS dans cette élection. »
« Toutefois, rien n’exclut de dialoguer ultérieurement même si cette formation politique a parfois pour habitude de se compter aujourd’hui pour mieux penser à autre chose après-demain, précise Lucien Stanzione. Donc, s’il y a moyen de discuter et de trouver un éventuel accord, pourquoi pas ? Mais cela ne sera pas n’importe quoi, ni n’importe comment. » Le message est clair : si accord il y a, cela sera aux conditions du PS et de ses alliés et non l’inverse. « Je suis convaincu de la centralité du PS dans cette élection, martèle David Fournier. Aujourd’hui quand on observe la composition de la liste majoritaire au conseil municipal, on constate la position centrale du Parti socialiste, avec une majorité qui va des communistes jusqu’au centre. C’est cela qui forme un bloc majoritaire aujourd’hui dans la ville. Et pour gagner ces élections, je suis convaincu que seule notre position de centralité et ce bloc seront déterminants. »
Avignon au centre du jeu ? « Nous avons une obligation et un devoir de réussite. Pas uniquement pour les forces de gauche, mais pour les avignonnais », poursuit David Fournier qui rappelle que le principal adversaire c’est le RN (Rassemblement national) : « Il y a un vrai risque sur Avignon. Il suffit d’avoir des divisions entre nous pour qu’ils arrivent aux responsabilités. Si Avignon tombait ainsi aux mains du Rassemblement national, c’est tout le département puis la région qui seraient en danger ensuite. » « De cette élection va dépendre beaucoup de choses, insiste pour sa part Lucien Stanzione, car il ne faut pas oublier que derrière, nous avons les régionales, les cantonales, les présidentielles puis les sénatoriales. Avignon, ville-centre et ville-préfecture est essentielle pour l’avenir du Vaucluse. » « J’avais un objectif en organisant ce vote, explique Maryline Croyet, co-secrétaire de la section PS d’Avignon. C’était que nous sortions plus fort de ce vote. Cela passait par des débats sereins et respectueux. Aujourd’hui, place au travail. Avignon ne mérite pas une guerre d’égo. La ville mérite un rassemblement d’une gauche républicaine. »
Les velléités de Joël Peyre, le silence de Cécile Helle Dans cette optique, la candidature du PRG (Parti radical de gauche) Jöel Peyre, lui aussi élu à Avignon en charge des finances, vient néanmoins brouiller les pistes de cette union. « Je suis en relation quotidienne avec Joël Peyre, assure David Fournier qui est aussi vice-président du Crédit municipal d’Avignon. Nos bureaux se touchent depuis 2014. Nous sommes dans un échange permanent. C’est un ami et cela a toujours été un allié du Parti socialiste. Cela le restera. » Le silence de Cécile Helle, la maire actuelle, pose également question pour certains. « C’est normal qu’elle n’ait pas pris position. Elle souhaite conserver l’unité de sa majorité et je la comprends. Il reste encore un an de mandat. Nous avons donc aussi cette obligation de le terminer correctement », reconnaît David Fournier qui entend assumer le bilan de cette dernière « qui a transformé Avignon ».
« Ce bilan, nous le défendrons et nous en sommes fiers. »
« Ce bilan, nous le défendrons et nous en sommes fiers. Il y a des choses qu’on a très bien réussies et d’autres moins. Cependant, je rappelle que ce mandat a été un peu particulier. Les crises se sont succédées. Nous n’avions jamais connu cela : crise économique, sanitaire, énergétique, inflationniste, institutionnelle… Nous n’avons jamais construit un budget qui ne soit pas issu d’une crise. Dans le même temps, depuis 2014, Avignon a vu ses dotations baissées de 71M€. Malgré cela, nous avons été sacrément protecteurs vis-à-vis des Avignonnais. Nous avons réduit la dette en passant de 9,5 années d’endettement à un peu plus de 7 aujourd’hui. Le tout en maintenant les niveaux d’investissements et sans augmenter les impôts. Dans ces circonstances, nous avons eu une gestion que j’estime exceptionnelle. »
Les maires socialistes : les bâtisseurs d’Avignon Et le néo-candidat au poste de premier magistrat de la cité des papes de rappeler que les grands maires bâtisseurs d’Avignon ont presque toujours été des socialistes : « Je pense à Paul Rouvier à qui nous devons la création du festival d’Avignon avec Jean Vilar en 1947. Je peux aussi citer Henri Duffaut qui, durant ces 5 mandats, a construit l’Avignon d’après-guerre dans un contexte difficile avec l’accueil des rapatriés notamment. C’était un visionnaire ayant permis la construction de l’hôpital que nous connaissons toujours ainsi que de la plupart des grands équipements de la ville. Il y a aussi eu Guy Ravier, disparu en octobre 2023, qui nous a apporté l’Université d’Avignon situé à Sainte-Marthe et ainsi que la gare TGV dans la zone de Courtine. Je n’oublie pas le député-maire Louis Gros qui fera partie des 80 parlementaires qui se sont élevé à l’Assemblée Nationale contre les pleins pouvoirs demandés par Pétain. Pour cela, il a risqué sa vie. »
« Je pense à la CCI de Vaucluse avec qui nous travaillons main dans la main. »
Une ouverture vers le monde économique ? Si David Fournier entend revendiquer l’héritage des mandats de Cécile Helle, côté réajustement il souhaite aussi rappeler son intérêt pour le monde économique. « Nous sommes très attachés à la vitalité du monde économique, déclare celui qui ne serait pas hostile à ouvrir sa liste à la société civile pour peu que les valeurs de gauche soient partagées. D’ailleurs, si on a fait beaucoup plus d’investissements, c’est que nous avons voulu être un acteur de la vie économique locale. Nous sommes très attentifs aux activités touristiques ou culturelles dont les retombées sont incroyables pour cette ville. Mais il y a aussi de nombreux autres secteurs d’activité à développer. Nous avons ‘quelques’ idées novatrices pour attirer des entreprises sur Avignon. Il y a aussi des institutions économiques très importantes avec lesquelles la maire et la Ville ont tissé des liens importants. Je pense à la CCI de Vaucluse notamment avec qui nous travaillons main dans la main. Avec eux, seule la notion d’intérêt général prime. Et grâce à cela nous sommes capables de vrais succès comme la requalification de la gare centre. C’est l’exemple parfait de compétences mêlées, de coordination et de travail en commun. Sans cela, il n’y a pas de réussite. »
Laurent Garcia
Portrait : « Il aime les gens » Lors de la présentation de David Fournier, Maryline Croyet, co-secrétaire de la section PS d’Avignon, a dressé le portrait de celui qu’elle connaît depuis 30 ans. « C’est un pur Avignonnais. Il est né ici, y a fait ses études et y travaille. Il a les deux pieds enracinés à Avignon. » Jeune militant du MJS (Mouvement des jeunes socialistes), il s’est engagé en politique dès 14 ans. « Quand on connaît son père et sa mère, cela ne pouvait pas être autrement. Il était né pour faire de la politique et du syndicalisme. » Si son père a le syndicalisme chevillé au corps, c’est surtout sa mère qui va marquer le paysage politique locale. En 1998, Michèle Fournier-Armand sera la première femme à devenir conseillère générale (fonction aujourd’hui renommée conseillère départementale) de Vaucluse. Sa mère deviendra ensuite députée de Vaucluse de la première circonscription de Vaucluse en 2012. Elle échouera cependant à prendre la ville d’Avignon en 2008. Entre victoires et défaites au fil du temps, Maryline Croyet a appris à connaître celui qui partage la fonction de secrétaire avec elle : « Aujourd’hui, personne ne peut remettre en question son expérience, ses compétences, ses capacités de pouvoir gérer cette ville. David c’est quelqu’un qui est très à l’écoute, qui sait entendre. Il est très attaché à la justice sociale. Il est toujours attentif à ce que peuvent nous dire les gens, à ce qu’ils peuvent ressentir. C’est quelqu’un de très fédérateur. Il sait repérer les qualités des personnes. Je crois que c’est très important quand on veut gérer une équipe, susciter une dynamique, aller chercher le meilleur dans chacun d’entre nous. Il aime les gens. C’est fondamental quand on veut être maire et que l’on veut porter une vision et un projet ».
Exposition Othoniel : déambulation onirique dans le cœur d’Avignon
Les travaux de réhabilitation de la rue Thiers vont reprendre maintenant, s’étendre jusqu’en décembre et devraient avoisiner les 3,7M€. Objectif : arborer et végétaliser la ville pour en ‘upgrader’ le cadre de vie. Mission ? Redonner leur place aux habitants, familles, écoles et commerces de l’intramuros où le tout voiture avait jusqu’alors, préempté la vie sociale.
Après l’inauguration, en février 2024, de l’axe Carnot Carreterie, totalisant 5 ans de travaux, une cinquantaine d’arbres plantés –précisément un tous les 30 m-, 1,2 kilomètres requalifiés et 9M€ investis, c’est au tour de la rue Thiers de se refaire une beauté.
Perspective actuelle de la rue Guillaume Puy avec, de gauche à droite Jean-Marc Bluy, Cyril Beynet, Claude Tummino et Cécile Helle Copyright MMH
La maison du commerce C’est à la Maison du commerce que Cécile Helle, maire d’Avignon, a présenté la 2e phase des travaux de la rue Thiers, en intramuros, qui en compte 4 et va également révolutionner les jonctions de rues adjacentes Philonarde, Guillaume Puy et Buffon, pour en faire »des carrefours ou placettes matérialisées par des pavés calcaires, des lieux importants où les habitants peuvent se croiser et se parler », souligne Cécile Helle.
Un centre-ville apaisé L’esprit reste le même que dans les rues déjà réhabilitées, ponctuées de fauteuils et banquettes en bois, de jardinières, d’éclairage public et de mise en place de caméras -3 pour ce lieu- . »Une fontaine à boire sera même installée rue du Pont Trouca et la borne rétractable située après la rue Paul Saïn déplacée au droit de la rue Guillaume Puy, pour éviter le flux de voitures dirigé vers le Portail Matheron où les terrasses des cafés et des restaurants ont pris leur aise et en ont bien fait » , remarque Cécile Helle. Enfin, des corbeilles et des appuis de vélos compléteront le dispositif.
La 1re phase La 1re phase des travaux de la rue Thiers, dans sa partie nord, avait pour objet de requalifier le secteur compris entre la rue de l’Olivier et le carrefour Philonarde-Paul Saïn. Objectif ? Multiplier les ilots de fraîcheur et donner la priorité aux déplacements doux. L’endroit avait été inauguré en décembre 2022. Près de 140 m linéaires avaient été totalement revus, 1 800 m2 de surface aménagés et 1,1M€ investis dont plus de 500 000€ de participation de l’Etat. Depuis, les habitants et les commerces, très heureux de l’apaisement retrouvé, s’inquiétaient de la poursuite de la transformation de cet axe central de la ville.
Cécile Helle interpellée par une avignonnaise qui lui demande la poursuite des travaux de la rue Thiers et la félicite pour ceux intervenus au nord de celle-ci, ‘qui ont transformé et apaisé le quartier’. Copyright MMH
La 2e phase »C’est chose faite puisque les travaux reprennent depuis les rues Paul Saïn et Philonarde jusqu’à la porte Thiers’’, indique le maire à une habitante venue la saluer et s’enquérir de la transformation très attendue des lieux. Le cheminement piéton en béton clair désactivé reprend du service sur un linéaire de 380m et une surface aménagée de 4 500m2. Près de 65 arbres seront plantés, accompagnés de végétaux, tandis que 600m2 seront désimperméabilisés. Toujours en phase 2, l’aménagement d’un tronçon entre les rues Guillaume Puy et Buffon est prévu entre janvier et juin 2026. Les travaux en sous-sol pourraient même intervenir dès l’automne 2025.
Les travaux reprennent Dans un premiers temps, de mars à juin, les sous-sols de l’axe vont être revus avec la rénovation et le dévoiement des réseaux d’eau, d’électricité et de gaz pour, ensuite, travailler en demi chaussée et, lorsque nécessaire, en coupure, principalement les lundis et/ou après le festival d’Avignon ainsi qu’au mois d’août. Des déviations seront, alors, indiquées. Les accès piétons aux immeubles et commerces seront maintenus, cependant que les accès aux garages ne seront pas accessibles durant les travaux, des places de substitution –actuellement au nombre de 7- seront dévolues aux habitants impactés et redirigés au parking des Halles où des emplacements leurs seront réservés, le temps des travaux. Enfin, de fin juillet, après le festival, à décembre, les travaux d’aménagement reprendront.
Le parvis de l’école Simone Veil (ex école Thiers) bénéficiera de la requalification de la rue Thiers Copyright Ville d’Avignon
La phase 3 L’aménagement de la rue Buffon à la porte Thiers est prévu entre les mois de juin et décembre 2026. Les travaux préparatifs en sous-sols pourraient même intervenir dès le printemps 2026.
La phase 4 La phase 4 interviendra sur les rues Guillaume Puy et Buffon entre janvier et juin 2027 et seront réalisés partiellement ou en totalité en même temps que les phases 2 et 3.
Infos et accompagnement Deux permanences, sous forme d’ateliers, sont prévues mercredi 12 mars de 16h30 à 20h et samedi 22 mars de 9h à 12h30. Elles se tiendront à l’école Simone Viel –située Ecole primaire 1, rue des Ecoles et école maternelle 43, rue Thiers-. Une déambulation dans la rue est programmée samedi 15 mars à 9h30 en présence de Cécile Helle. Un comité de suivi des riverains sera mis en place. Des panneaux informant des travaux seront installés le long des remparts et en centre-ville et des panneaux de communication -réalisés avec les entreprises- marqueront l’entrée des zones travaux. Claude Tummino, adjoint au maire, délégué au développement économique, commercial et agricole, organisera une rencontre avec les commerçants des Halles et de la rue Thiers.
Des collégiennes ou lycéennes ont demandé un selfie à Cécile Helle Copyright MMH
Des jeux à gratter d’une valeur de 50 000€ pour soutenir le commerce Deux jeux à gratter – chacun d’une enveloppe de 25 000€, composés de bons d’achat de 5, 10 et 20€, ainsi que des sacs- seront mis en place en mai et à l’automne, aux Halles, où un médiateur de la ville pourra informer habitants et visiteurs sur le déroulé du chantier et faire remonter les avis.
Un peu d’histoire C’est avec l’arrivée du chemin de fer, en 1854 -au travers de la liaison ferrée Lyon-Avignon-Marseille – et de la voiture, au 19e siècle, que les échanges entre l’intramuros et l’extramuros ont métamorphosé la ville d’Avignon. Celle-ci s’était développée à l’Est en raison de sa proximité avec le Rhône puis au Sud avec la création de la gare. La rue de la République est alors percée entre 1856 et 1867, tandis que la rue Thiers se matérialise entre 1874 et 1877.
Copyright Ville d’Avignon
Cécile Helle, ce qui s’est dit «Cet aménagement est aussi en lien avec la place Saint-Didier et la rue Bonneterie. Egalement d’ici le mois de mai s’ouvriront les bains Pommer, nouvel espace muséal. Ils ont été créés au moment où la rue Thiers est percée, à la fin du 19e siècle. La ville d’Avignon est en train de se réapproprier cette partie de son histoire urbaine. Désormais, les avignonnais, les touristes et les visiteurs, en provenance du palais des papes ou de la place de l’Horloge, chemineront avec plaisir devant le parvis Sud des Halles puis la rue Bonneterie, pour gagner les bains Pommer.»
La végétalisation «Il y a une importante attente des habitants, en matière de requalification de la rue Thiers, qui témoignent de la nécessité de réintroduire l’arborisation et la végétalisation de la ville. Cependant il a été très difficile de réintroduire des linéaires d’arbres en ville parce que les architectes des Bâtiments de France voulaient conserver les perspectives Haussmanniennes. Moi, j’ai décidé d’offrir plus de place aux piétons, aux mobilités douces et aux ilots de fraicheurs, notamment vers les placettes aux intersections des rues adjacentes à la rue Thiers, afin de mettre en sécurité les habitants et d’apaiser la ville tout en respectant ces perspectives Hausmanniennes. Si les réunions furent »animées’’ l’enjeu était de conserver cette position d’un aménagement plat où le trottoir n’est que suggéré afin de donner plus de place, tout d’abord aux piétons, aux personnes à mobilité réduite, aux mobilités douces et, en dernier recours, à la voiture, afin de rendre la ville inclusive, fraîche et végétalisée… »
Exposition Othoniel : déambulation onirique dans le cœur d’Avignon
Cécile Helle, maire d’Avignon, ne briguera pas de 3e mandat. Elle l’avait fait savoir aux élus de sa majorité au dernier moment, juste avant d’en informer les avignonnais lundi 3 février par une lettre ouverte parue dans les média. A priori personne n’aurait dû douter de ce moment puisque la plus jeune députée de France devenue Conseillère régionale puis maire avait bien précisé, dès son élection de 2014, qu’elle ne ferait pas de 3e mandat. L’élue socialiste a également mentionné qu’elle ne ferait pas partie de la prochaine équipe mais qu’elle pourrait conseiller celle-ci au regard de son expérience de maire.
«Je savais que ce choix allait surprendre, parce que je suis une femme d’engagement, que je me suis consacrée à mon mandat de maire et que j’ai démissionné du Conseil régional alors que je n’y étais pas obligée. J’ai dit que je diminuerai les indemnités des élus y compris celle du maire de 20% et je l’ai fait. J’ai assaini les finances de la Ville sans augmenter les impôts, et transformé celle-ci. J’ai dit que je ferai 2 mandats et je m’y tiens parce que je pense que la politique a besoin de renouvellement. J’ai des fonctions électives sans interruption depuis 1997 et en 2026 j’affleurerai les presque 30 ans en mars 2026.»
«J’ai côtoyé de loin ou de près des personnalités politiques, des maires qui ont assumé un 3e mandat et je considère que ce n’était pas le plus réussi pour plusieurs raisons. Je ne suis pas la seule à avoir pris cette décision également partagée par Bertrand Delanoë qui a estimé avoir fait un parcours au sein de la ville de Paris et qui avait envie de passer la main, Eric Piolle, maire de Grenoble, défend cette même position. Evidemment, je mettrai toute mon énergie pour que la continuité municipale soit assurée. Et celle-ci passera par un projet.»
«J’ai dit que je ferai 2 mandats et je m’y tiens.»
«Ce que je retiens de 2014 et de 2020 ? C’est qu’il faut avancer avec des propositions, les expliquer et les partager avec la avignonnais pour que le choix démocratique soit porté collectivement. Pour cela, il faudra être rassemblés. Aujourd’hui, nous sommes une majorité avec une diversité politique puisqu’il y a à la fois des membres du Parti communiste mais aussi des élus qui se revendiquent plus en proximité avec le président de la République. Ce rassemblement se construira sur un projet, des valeurs et des conditions.»
Cécile Helle, maire d’Avignon Copyright MMH
«J’assumerai mon mandat de maire jusqu’en mars 2026.»
Le choix ? « Il se portera sur un talent et des ambitions, la capacité à porter un projet, à faire avancer Avignon, à se projeter vers l’avenir, notamment par rapport aux défis climatiques, en termes démocratiques, de citoyenneté et de solidarité. Il faudra aussi être en capacité de rassembler la diversité politique. Je sais ce qu’être maire veut dire donc oui, je dirai mon choix, cependant ce choix devra rester collectif. J’assumerai mon mandat de maire jusqu’en mars 2026 car il y a beaucoup de projets à porter en y mettant toute mon énergie, mon engagement, la sincérité dans la relation que je tisse avec les avignonnais. J’essaie de démontrer par la preuve et les actes.»
«Ce que je porte» «Je porte une très belle proposition culturelle avec Curiosités qui reçoit visiblement un écho très positif au sein de la population, c’est une belle motivation pour une fin de mandat. Nous allons inaugurer les Bains Pommer, renforcer l’offre muséale et donc l’offre touristique et l’attractivité de la Ville. Nous allons livrer la 1re tranche du Jardin des Doms dont les sols vont être rendus perméables. Nous allons lancer un réseau de chaleur urbain pour un accès à une énergie vertueuse et peu coûteuse, dans les quartiers populaires. La rénovation du groupe scolaire Saint-Roch est entamée et celle des Grands Cyprés aura lieu entre 2027 et 2029. Tous ces travaux seront réalisés après 2026 et c’est le propre d’un maire de préparer sa ville à l’avenir.» «La transformation des quartiers populaires a été un point fort de mes mandats. Il fallait enclencher une dynamique ambitieuse qui se traduit par 150M€ de solidarité de l’Etat des quartiers d’Avignon pendant 10 ans, via le NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain) , l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine). Nous rentrons dans cette phase de transformation dès cette année : réhabilitations d’immeubles, démolitions et reconstructions.»
Le commerce «Nous avons contribué à l’économie locale pour le commerce de proximité, avec la requalification urbaine des rues des Trois faucons, de la place Saint-Didier, de la rue de la Bonneterie, du parvis Sud des Halles, des rues Carreterie, Carnot et maintenant Thiers. Je constate aujourd’hui qu’il y a plus de devantures de commerce ouvertes. Cette économie locale s’appuie aussi sur le l’Ecomin (Marché d’intérêt national) qui accueille 120 entreprises et 1 400 emplois en lien avec le centre-ville d’Avignon et fait partie de notre écosystème local. Nous étudions la possibilité d’une foncière du commerce. Egalement, Le printemps d’Avignon (Terre de culture) va mettre en valeur tout l’écosystème de la culture -dont une quinzaine de structures- pour former les futurs comédiens, techniciens du spectacle, spécialistes du jeu vidéo, la Villa créative…»
Copyright MMH
Les fondamentaux «J’aimerais que cette dynamique perdure : l’éducation aux enfants et à la jeunesse, la transformation de la ville pour la qualité de vie, notamment dans le cadre du changement climatique, et la situation financière très saine de la Ville, dont je vous rappelle que ça n’était pas le cas à notre arrivée. La solidarité est aussi ma façon de lutter contre le fascisme. Pour moi, ça a été de baisser deux fois les tarifs de la restauration scolaire, alors que nous étions dans une situation inflationniste- car nous nous sommes vite aperçus que des enfants pouvaient enfin y accéder pour y déjeuner, ce qui ne se faisait pas avant ces deux baisse successives.»
Les mobilités «J’ai fait deux mandats de maire sans être présidente du Grand Avignon. Ça n’a pas forcément bridé ma capacité d’actions mais ca ne l’a pas forcément facilité, notamment sur certains enjeux. Puisque le tramway est là, il faut lui donner plus de sens. Nous aurions besoin d’une mobilité plus ambitieuse à l’échelle de l’agglo, car le problème de circulation qui se pose à Avignon ne relève pas de ses habitants, mais de ceux qui travaillent hors d’Avignon. Le parking des Angles n’a pas été réalisé pour l’instant. Il nous faut réfléchir aux flux de voitures qui viennent du Gard et d’Avignon Nord ; proposer le développement de transports en commun ; travailler sur l’étoile ferroviaire qui est un vrai atout puisque les rails et les gares existent via des TER en partance d’Orange, de Carpentras, de Tarascon, de Beaucaire, de Cavaillon et Bagnols-sur-Cèze. Enfin, il nous manque 800 mètres pour faire la jonction entre la Léo (Liaison Est Ouest) et le rond-point de Châteaurenard. Les maires de Rognonas, Barbentane et le président du Grand Avignon sont d’accord avec moi pour aller voir, ensemble, le préfet de Région et lui dire à quel point ces quelques mètres de jonction sont importants pour le trafic routier. Il y a urgence à trouver la solution la moins écologiquement et financièrement impactante, dans l’intérêt général du bassin de vie d’Avignon. Cela permettra enfin de diminuer significativement le trafic sur la Rocade.»
MMH
Cécile Helle Cécile Helle a été députée de Vaucluse de 1997 à 2002 et Conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur de 2004 à 2014. Elle est élue maire d’Avignon et est entrée en fonction en avril 2014 et réélue en juillet 2020. En février 2025, elle annonce qu’elle ne briguera pas de 3e mandat ni aucune autre fonction politique. Elle a succédé à Marie-Josée Roig. Elle a été première vice-présidente du Grand Avignon lors de son premier mandat. Elle a refusé le fauteuil de Ministre de la Ville et du Logement sous le gouvernement de Michel Barnier.
Exposition Othoniel : déambulation onirique dans le cœur d’Avignon
Dans une lettre ouverte adressée « aux Avignonnaises et aux Avignonnais », la maire d’Avignon a annoncé qu’elle ne se lancerait pas dans la course aux prochaines élections municipales qui se tiendront en mars 2026.Après avoir refusé de nombreux mandats et fonctions( députée, conseillère régionale, conseillère départementale, sénatrice, ministre… ),elle confirme sa promesse prise en 2014, année de sa première élection, de ne faire que 2 mandats de maire.L’éluesocialiste s’impliquera toutefois dans la campagne de son ou sa successeur.
En 2014, Cécile Helle, alors élue pour un premier mandat à la tête de la commune d’Avignon avait pris un engagement public : celui de ne faire que 2 mandats de Maire. « Aujourd’hui, conformément à l’engagement pris il y a maintenant près de 12 ans, j’ai donc décidé de ne pas me représenter à l’occasion de l’élection municipale de 2026, explique t’elle dans une lettre ouverte adressée aux Avignonnais. Cette décision, je l’ai évidemment mûrement réfléchie et j’en ai parfaitement mesuré les conséquences. Elle est en conformité avec la conviction qui est la mienne de ne surtout pas faire le mandat de trop, celui qui ne serait utile ni pour Avignon ni pour les Avignonnaises et les Avignonnais : j’ai trop de respect pour ma ville et pour vous, pour me lancer dans une aventure collective que je ne serais pas prête à assumer et vivre, à la fois intensément et intimement. »
« Ne surtout pas faire le mandat de trop. »
« Fidèle aux engagements qui ont été les miens depuis toujours, j’ai, en premier lieu, tenu ma promesse de consacrer tout mon temps et toute mon énergie à mon seul mandat de Maire, tant j’en ai mesuré, jour après jour, l’exigence. Cette règle, je l’ai appliquée dès 2014, en démissionnant de mon mandat de Vice-Présidente du Conseil Régional et en refusant systématiquement tous les mandats ou fonctions qui m’ont été proposés : députée, conseillère régionale, conseillère départementale, sénatrice, ministre. Ainsi, pendant près de 11 ans, mon action a toujours été exclusivement tournée vers notre ville, Avignon et vers vous. Je m’étais également engagée à ne pas augmenter les impôts des Avignonnaises et des Avignonnais. Depuis 2014, cet engagement a lui aussi été tenu contre vents et marées, malgré une situation héritée plus que dégradée et des crises qui depuis 2020, se sont succédé. Rien ne fut simple ni facile, mais ce cap a été maintenu pendant toutes ces années et nous pouvons aujourd’hui nous réjouir d’une santé financière largement assainie. Il en va à mes yeux, du respect de la parole donnée et de la confiance accordée. »
« J’ai tenu ma promesse de consacrer tout mon temps et toute mon énergie à mon seul mandat de Maire. »
« Je sais que cette décision pourra surprendre mais je la prends en toute sérénité, avec le sentiment du travail accompli, et plus que jamais convaincue que la démocratie a besoin de renouvellement. Elle se comprend aussi par le parcours politique qui a été le mien et qui m’a conduit pendant près de 30 ans, au travers de l’exercice de différents mandats, à œuvrer pour l’intérêt général, forte des convictions qui sont les miennes depuis toujours. Jusqu’au dernier jour de mon mandat, je serai votre Maire, plus que jamais engagée à vos côtés, toujours avec la même énergie, la même croyance en notre ville et la même sincérité d’action. Notre aventure commune est loin d’être finie. Dans les prochains mois, de nombreux projets se finaliseront, d’autres sont et seront lancés pour être poursuivis et achevés au-delà de 2026, et ainsi préparer l’avenir de notre ville, et notre propre avenir. Enfin, nous avons à partager tous ensemble Curiosité (s), cette année culturelle exceptionnelle que nous avons imaginée et inventée tous ensemble. Cet immédiat horizon est à la fois stimulant et enthousiasmant ! »
« Ensemble, nous avons fait entrer Avignon dans le 21ème siècle. »
Déjà l’heure d’un premier bilan ? Citant ses réalisations les plus symboliques à ses yeux : la création de la Plaine des Sports, la construction de l’Ecole Melly et Paul Puaux, la requalification de la rue des Trois Faucons et de la place St Didier, les rénovations du Stade Nautique, de l’école Louis Gros, des halles sportives Genicoud et de la bibliothèque Renaud-Barrault, l’aménagement de la promenade du tour des remparts, du parvis jardin de la gare centre et du chemin de la confluence…, elle poursuit « Ensemble, nous avons fait entrer Avignon dans le 21ème siècle. Comment ne pas évoquer aussi les projets, d’ores et déjà lancés et qui se concrétiseront prochainement : le nouveau Musée des Bains Pommer, la bibliothèque et la Halle sportive du Puzzle installées dans la forêt enchantée, le réaménagement du Jardin du Rocher des Doms, la mise en lumière de la place et du Palais des Papes sans oublier bien sûr, les réhabilitations et requalifications des espaces publics dans le cadre de la rénovation urbaine des quartiers des Olivades, des Grands Cyprès, de Saint-Chamand et de la Grange d’Orel… Toutes ces réalisations ont été accompagnées de politiques municipales guidées par l’équité et la justice sociale : pour tous, gratuité des musées et des bibliothèques et création d’un Eté à Avignon ; pour les enfants et leurs familles, gratuité des activités périscolaires, des accueils du matin et du soir et des kits de fournitures scolaires, tarifs solidaires pour les stages sportifs, dans les cantines et les centres de loisirs ; pour les plus fragiles, corbeilles et légumes solidaires et pour nos seniors, activités culturelles et sportives en libre accès et colis gourmands de Noël. »
Quid des prochaines élections ? « A ma place, consciente du contexte politique singulier dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui tant au niveau national qu’au niveau local, je serai bien évidemment aux côtés et en soutien de celles et ceux qui porteront, lors de la prochaine élection municipale, les valeurs de gauche, humanistes, écologistes, solidaires et républicaines, qui sont depuis toujours les miennes. Et je suis certaine qu’une nouvelle fois, vous ferez le bon choix pour Avignon, notre ville de cœur. Être Maire, c’est aussi cela : savoir passer le témoin au bon moment et dans les meilleures conditions possibles. »