11 mai 2025 |

Ecrit par le 11 mai 2025

Etats généraux : la Culture se lève en Avignon

« La culture, debout ! » c’est le slogan de Cécile Helle qui met la culture au cœur de la vie en ces temps troublés.

« Au plus fort d’un contexte anxiogène et propice au repli sur soi », la Maire d’Avignon publie un manifeste politique et esthétique sur la place essentielle de la culture dans la vie. D’où ces ‘Etats Généraux’ dans la Salle du Conclave au Palais des Papes ce vendredi 18 avril, alors que selon l’enquête du journal Le Parisien du 22 mars, « Avignon est la 1ère ville culturelle de France ».

Dans son mot d’accueil, Cécile Helle a rappelé qu’elle a lancé cette année 2025, 25 ans après ‘Avignon Capitale Européenne de la Culture’, cette rencontre pour marquer cet anniversaire qui sera ponctué jusqu’en décembre d’évènements à travers la Cité des Papes et bien au-delà des remparts, frontière géographique et souvent fracture sociale entre l’intra-muros et les quartiers populaires. Elle a insisté « La culture est fragile malgré le foisonnement, la diversité, la richesse des propositions. Nous l’avons vécu pendant le Covid quand tout était fermé, théâtres, cinémas, musées et que nous nous sommes retrouvés en plein hiver 2021 et en plein froid devant le Palais des Papes, pour parler de ce cœur battant qu’est la culture populaire si chère à Jean Vilar et qui fait vibrer nos vies. »

Cécile Helle. Crédite : Ville d’Avignon

La culture : « C’est une aventure humaine vibrante, forte d’émotions et de partage. »

Cécile Helle, maire d’Avignon

Cécile Helle poursuit : « Elle est essentielle, c’est une aventure humaine vibrante, forte d’émotions et de partage. Parfois quand on se promène dans les rues, on ne fait plus trop attention à l’architecture, aux détails des encorbellements, à la couleur de la pierre, à la beauté de la construction et pourtant… Ici, nous souhaitons que les habitants qui sont éloignés de la culture la voient dans sa quotidienneté, nous allons à leur rencontre avec des propositions en libre accès sur une place de marché, dans une cour de récréation, il est vrai qu’on a la chance d’avoir une ville à taille humaine et que c’est une façon de fraterniser, de vivre ensemble. »

Mais avec la crise internationale, la dette abyssale de l’Etat et la nécessité de faire des économies drastiques, certains politiques ont mis un sacré coup de rabot à la culture, c’est le cas dans la Région de Nantes Pays de Loire où l’enveloppe a fondu de -73%. Une paille.
« C’est un sésisme », confirme Eli Commins, directeur du centre culturel ‘Lieu unique’ à Nantes. « On est sidéré, c’est un coup de massue, on ne connaît pas l’ampleur de la vague qui va nous engloutir. Comédiens, metteurs en scène, musiciens, décorateurs, intermittents sont KO debout et on entend peu de réactions des politiques même si on sent le soutien du public ». Pour le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), Joris Mathieu se demande « Comment résister au chaos ? Certains vont-ils devoir choisir entre financer le RSA ou une médiathèque. »

Crédit : Ville d’Avignon

Cécile Helle reprend la parole pour insister : « La culture est importante dans notre vie, il est inacceptable de remettre en question les fondements de notre république. Ces turbulences il faut en sortir debout, c’est ça la soildarité. Des échéances électorales se profilent, les municipales l’an prochain, puis la Présidentielle en 2027. Il faut à tout prix s’emparer de cet enjeu majeur, garder l’espoir ».

Fanny Lacroix, maire de Châtel-en-Trièves, une commune d’Auvergne de 500 habitants qui préside l’association des Maires Ruraux de France fera l’unanimité avec sa pugnacité, son sens du réel, son empathie et son envie de construire avec les habitants. « Ce n’est pas parce qu »on est petit qu’on n’existe pas, qu’on n’a pas d’idée, d’envies pour améliorer notre quotidien, on se retrousse les manches, on met en commun nos savoirs, nos bâtiments pour faire un café associatif, un local hybride au service des petits, des grands et des aînés. Ensemble on cultive le terreau de l’engagement, c’est tout cela qui fait village. »

Rima Abdul Malak, ancienne conseillère à la culture de Bertrand Delanoé à la Mairie de Paris et Ministre de la Culture pendant deux ans (2022-2024) dans le gouvernement Borne a parlé chiffres pour remettre la culture en perspective. « La culture et tout ce qu’elle attire comme touristes, que ce soient les festivals, les musées, le cinémas, le patrimoine, la beauté des paysages ce sont 71 Mds€ de retombées dans les hôtels, restaurants, locations, campings. Je me suis battue pour mon budget, il a augmenté de +7% la première année, de +6% la seconde. Certes, globalement il ne dépasse pas 1%, mais on peut quand même faire des choses. Et pour les tournages de films, quand on dépense 1€ il en rapporte 7,60€. » En fait, le budget de la culture s’élève à 4,8Mds€, soit 0,6% pendant que celui de la justice est de 12,2Mds€ à 1,4%.

Crédit : ville d’Avignon

« Se battre contre le repli sur soi, les dérives communautaristes, »

La maire d’Avignon conclura en disant « Il faut redonner espoir, se battre contre le repli sur soi, les dérives communautaristes. On a créé des lieux de vie, d’échanges comme la Plaine des Sports où se côtoient des populations différents. La Médiathèque Renault-Barrault a été rénovée et depuis qu’elle a été rouverte à l’automne, déjà plus de 27 000 avignonnais s’y sont rendus et pas seulement ceux de la Rocade, ceux de l’intra-muros, c’est dire si la mixité sociale. Continuons à défendre ce joyau ».

Un représentant de la CGT Spectacle prendra la parole pour s’étonner que Rachida Dati, ministre de la Culture depuis plus d’un an n’ait jamais mis un pied à Avignon. « Pourtant la culture est un bijou et on sait qu’elle aime ça » a-t-il conclu en souriant… Peut-être viendra-t-elle bientôt dans la Cour d’Honneur, à la Collection Lambert, au Musée du Petit Palais voir toutes ces perles de culture qui font la richesse et la renommée mondiale de la Cité des Papes.

Andrée Brunetti

La Culture à Avignon
– 2014 : mise en œuvre des activités péri-scolaires gratuites
– 2018 : gratuité des musées municipaux
– 10M€ investis dans la réhabilitation de la Médiathèque Renaud-Barrault


Etats généraux : la Culture se lève en Avignon

Il veut remplacer Helle. Pour cela Joël Peyre, conseiller municipal délégué aux finances et à la commission d’appel d’offre, au garage municipal, rapporteur du budget de la Ville d’Avignon ambitionne de rassembler les forces de gauches républicaines lors des prochaines élections municipales de mars 2026. Face à lui, un autre candidat déclaré, le socialiste David Fournier, qui, lui aussi revendique l’union des gauches locales tout en s’appuyant sur le bilan de la maire actuelle. L’ancien médecin généraliste avignonnais estime avoir l’expérience et la dynamique pour lui.

Réuni parmi ses nombreux soutiens de la société civile, Joël Peyre, l’élu délégué aux finances de la ville d’Avignon, vient de se lancer pour ces municipales 2026 dans la cité des Papes. Devant la presse, c’est donc au Grand café Barretta que l’ancien médecin généraliste avignonnais a déroulé les grandes lignes de sa campagne intitulé ‘Le printemps des Avignonnais’.
« J’irai jusqu’au bout, car c’est parti pour aller jusqu’au bout » précise-t-il quant à un éventuel choix à faire entre les divers candidats de gauche pour un seul représentant aux municipales avignonnaises. La situation est en effet particulière : de la majorité actuelle de gauche qui gouverne la ville avignonnaise, deux candidats se sont déclarés pour succéder à la maire sortante Cécile Helle. Joël Peyre et David Fournier (élu récemment à la primaire du PS), sont donc en lice.
« Nous avons tous été un peu surpris par la décision de Cécile Helle de ne pas se représenter. Certains m’ont dit il faut que tu y ailles, parce que tu es l’un des seuls à pouvoir rassembler suffisamment les gens. C’est un peu fortuit, car il se trouvait qu’on n’avait plus de candidat » contextualise Joël Peyre.

Continuer l’action de la municipalité actuelle
Engagé auprès de la maire depuis le début du premier mandat en 2014, il « compte bien continuer son action, cette tâche qu’elle lui a confiée, au-delà de 2026 ». Celui qui annonce que « beaucoup d’élus sont derrière lui, dont la moitié de la majorité », veut « dépasser les logiques de clan pour entrer dans une logique de projet en construction, puis conduire l’union de tous ceux qui veulent travailler pour Avignon ».
Le candidat entend par là un englobement de toute la gauche et une partie de la droite, mais avec des limites. Pas d’échanges avec le RN et « si LFI a des exigences qui ne sont pas acceptables, ça n’ira pas plus loin » assure le candidat qui, entre les lignes, estime que les Insoumis ne sont pas clairement aujourd’hui dans l’arc de la gauche républicaine.
« On discutera avec ceux qui le veulent, mais ils devront adhérer à une liste et son projet, et non pas à Joël Peyre » clarifie l’adjoint délégué aux finances.

« Il sait ce que la ville peut faire et aussi ce que la ville ne peut pas faire. »

Arnaud Petitboulanger

Pour apporter de la valeur ajoutée à ce projet du collectif qu’il a dénommé ‘Le printemps des Avignonnais’, le candidat veut se démarquer par son expérience dans les finances communales. Un atout de taille pour ses soutiens, comme le souligne l’actuel conseiller délégué aux événements sportifs Arnaud Petitboulanger : « Joël Peyre est le trésorier de tous les sujets de la ville. Tous ces budgets-là, il les a financés. Il le fait en conscience parce qu’il sait ce que la ville peut faire et aussi ce que la ville ne peut pas faire ». De même que Pierre Maurel, président du PRG (Parti radical de gauche) en Vaucluse, constatant qu’il a « redressé les comptes de la ville sans augmenter la fiscalité ».

Le projet du Printemps des Avignonnais
Le projet du collectif incarné par Joël Peyre rassemble des acteurs associatifs, des acteurs culturels, des acteurs sportifs et des habitants pour le coordonner et le coécrire. Pour cela, six commissions sont formées par ses membres : ‘la tranquillité, la sécurité et la mobilité’, ‘la propriété urbaine, le mobilier urbain, les travaux et les espaces verts’, ‘le développement économique’, ‘l’emploi et la solidarité’, ‘le sport, l’éducation et la santé’ ainsi que ‘la citoyenneté, les mairies annexes et les maisons communes’.

Revendiquer le bilan municipal actuel
Joël Peyre mesure la portée de ses idées. Il estime qu’il faut atteindre plusieurs ambitions. D’abord se montrer digne de l’action de la majorité actuelle pour pouvoir la prolonger et l’amplifier. Puis refaire le bilan du dernier mandat et le revendiquer avec une poursuite des efforts sur la transition écologique et la quotidienneté. Et enfin impulser une dynamique de co-construction autour de la transition sociale, avec plusieurs impératifs : la lutte contre la précarité sous toutes ses formes (énergétique, alimentaire, économique, sanitaire), la transformation écologique et la transformation citoyenne avec plus d’implication des avignonnais dans le budget participatif. «  Il s’agit de faire vivre la ville, c’est un vaste programme qui n’est pas encore totalement défini, puisque les Avignonnais en seront les co-auteurs » assure la tête de liste.

« Il ne faut pas qu’il y ait plusieurs candidats. »

Joël Peyre

Relever les défis de la propreté et de la mobilitéLes groupes sont en cours de développement et l’objectif est d’organiser une réunion mensuelle pour œuvrer sur les commissions définies par le collectif. « Il n’y a pas de domaine dans lequel on a vraiment péché, suggère Joël Peyre à propos du mandat actuel. Mais il y en a beaucoup dans lesquels il y a encore des choses à faire, par exemple, la propreté urbaine n’est pas parfaite, le soutien du quotidien des routes n’est pas idéal, les moyens et l’investissement pourraient être améliorés. »
Il s’attarde sur les enjeux comme la mobilité qui est « un problème important aussi dans les aménagements urbains, dans l’aménagement structuré de la ville, sur lequel on n’a pas eu la main » précise-t-il à propos de cette compétence qui relève notamment de l’agglomération du Grand Avignon.
« Moi je considère que le maire d’Avignon ne peut pas être président de la communauté d’agglomération, parce que cela demande trop d’efforts » affirme le candidat qui estime cependant que c’est un élu avignonnais qui doit être à la tête de l’intercommunalité, sans pour autant cumuler avec un poste de maire d’Avignon. « Cela demande un véritable temps plein », argumente-t-il.

Joël Peyre compte sur l’influence des partis politiques qui, « incontournables et indispensables, par leur pluralité grandissent un peu la démocratie ». Cependant, il évoque un « charisme écorné ».
« Vu la capacité des partis à rassembler en ce moment, il faut aussi qu’ils fassent preuve d’humilité devant les citoyens qui s’élèvent. Il faut donc s’unir avec eux, se retrouver avec eux ». C’est pourquoi il compte sur une gauche unie autour d’une même figure pour une meilleure cohérence de proposition politique auprès de la population avignonnaise. « Il ne faut pas qu’il y ait plusieurs candidats » exhorte Joël Peyre.

« La force tranquille. »

Thierry Vallejos

« Je pense qu’il donne l’image d’une personne solide, stable, la force tranquille » annonce Thierry Vallejos, conseiller municipal délégué à l’implication citoyenne et à la démocratie implicative. Une idée reprise par un soutien de la salle qui ajoute que « cela rassure, donne confiance ». De son côté, le conseiller délégué aux musées, bibliothèques et culture provençale Bernard Autheman, considère que Joël Peyre est « un homme capable de réunir les Avignonnais, de réunir l’équipe municipale, de l’élargir. Un homme en qui les Avignonnais vont pouvoir se reconnaître autour d’un soutien, d’un projet solidaire et avoir confiance ». Quant à Philippe Pascal de la GDS (Gauche démocratique et sociale), ancien ‘insoumis’ et candidat malheureux de l’Union de la gauche aux législatives de 2024, en tant qu’inspecteur à l’Urssaf il a pu apprécier « son intégrité et sa compétence ». Philippe Pascal, ayant reçu un grand soutien aux législatives de la part de la majorité municipale, a décidé de suivre Joël Peyre qui n’est pas de son parti « mais qui a les mêmes sensibilités sociales, économiques, humaines, dont il est le garant ».

« C’est la dynamique impulsée par le candidat qui fera la différence. »

Joël Peyre

Face à la question des deux candidatures issues de la majorité municipale sortante, la tête de liste du projet ‘Le printemps des Avignonnais’ a une approche pragmatique : « c’est la dynamique qui va départager le candidat, une dynamique qu’il pourra impulser autour de lui et qui fera la différence ». Cécile Helle, maire d’Avignon, ne disait pas autre chose dans nos colonnes tout récemment estimant « qu’il faudra une personne et une équipe capables de porter un projet ».
Ajoutant que son concurrent David Fournier « a toute sa place dans une majorité municipale, il est le premier des socialistes, mais il n’est pas à la tête d’une liste. Ce n’est pas la même chose, à partir de là, il faut discuter » insiste-t-il face aux interrogations répétées des journalistes sur cette forme de désunion de fin de mandat.
« Je pense également qu’une liste devrait être incarnée par une tête de liste. Celle-ci fait beaucoup dans la qualité de la liste qu’elle présente. David et moi ne sommes pas identiques. Cela ne sera pas la même liste et cela ne sera pas le même mode d’action. »
La décision finale, sur le choix de la tête de liste parmi David Fournier et Joël Peyre devrait donc être prise à l’automne, « au mieux dans l’été », car « si on joue à qui perd-gagne, on va perdre » assure, Joël Peyre.

Amy Rouméjon Cros & L.G.


Etats généraux : la Culture se lève en Avignon

En étant désigné par la section PS d’Avignon, David Fournier, déjà adjoint au maire de l’équipe actuelle, sera le chef de file des socialistes pour les prochaines élections municipales qui se dérouleront en mars 2026. Son objectif : rassembler les forces de la gauche démocratique afin de succéder à Cécile Helle qui a récemment fait part de sa volonté de ne pas se représenter.

« Le premier des devoirs que j’avais, c’était d’unir notre parti », explique David Fournier lors de l’officialisation de sa désignation (89% sur 65,12% des inscrits) par la section du PS (Parti socialiste) d’Avignon comme chef de file aux prochaines municipales.
« C’est chose faite : le PS est désormais rassemblé », poursuit celui qui est aussi adjoint au maire délégué à l’administration générale, au personnel, aux systèmes d’information et à la gestion de crise de l’équipe municipale actuelle.

Le fair-play de Zinèbe Haddaoui
Une union notamment rendue possible par le fair-play de Zinèbe Haddaoui, également adjointe à Avignon, l’autre candidate encore en lice lors de cette désignation au sein du parti suite au désistement d’un 3e candidat, Fabrice Tocabens, lui-aussi adjoint à la mairie.
« J’ai déjà assisté à des campagnes internes où cela ne s’est pas toujours bien passé, confesse David Fournier du haut de ses 40 ans de militantisme à son adversaire d’un soir. Ici, il n’y a eu aucun affrontement car tu t’es inscrite dans une démarche s’appuyant sur de vraies valeurs. Tu as voulu peser de toutes tes forces pour tes convictions de gauche. Tu y as fortement réussi. Je ne te décevrai pas. »
Une attitude que confirme Maryline Croyet, co-secrétaire de la section PS d’Avignon, qui insiste sur la contribution de Zinèbe Haddaoui à « la qualité des débats » ainsi que « son soutien immédiat à David malgré la déception du résultat ».
« Il faut remercier Zineb, complète Lucien Stanzione, sénateur socialiste de Vaucluse venu assister à cette présentation du candidat avignonnais. « Elle a su créer une émulation interne avant d’appeler à l’union derrière David afin que la section d’Avignon soit entièrement rassemblée derrière lui. »

Rassembler la gauche républicaine
« Maintenant, en tant que premier des socialistes, j’ai le devoir de rassembler toute la gauche, annonce David Fournier, élu municipal depuis 2008 dont 6 ans dans l’opposition. J’appelle donc au rassemblement d’une gauche républicaine, sociale, écologique et progressiste. »
Pour cela, le PS avignonnais a déjà commencé à dialoguer avec ses potentiels alliés : le Parti communiste (PC), Génération.s, les Verts…
« Si nous avons désigné nos représentants, il reste cependant à ces formations à désigner les leurs, rappelle David Fournier. Donc, si des discussions ont bien été amorcées, elles ne sont pas officielles car nous devons respecter les processus de désignation de nos partenaires. C’est seulement à ce moment-là que nous pourrons travailler ensemble sur le programme. »

David Fournier, adjoint au maire d’Avignon.

Quid de LFI ?
Dans ces pourparlers préliminaires des forces de gauche, on constate un grand absent : LFI.
« La France insoumise a fait un communiqué de presse indiquant qu’ils voulaient une rupture avec le bilan de la majorité municipale, constate David Fournier qui souhaite s’inscrire dans la continuité de l’action de l’équipe sortante dont il fait partie. Est-ce que cette rupture, c’est une rupture avec la remunicipalisation des cantines scolaires ? Est-ce que c’est une rupture avec la gratuité des musées qui permet l’accès à la culture pour tous ? Est-ce que c’est une rupture avec la gratuité des garderies scolaires ? Est-ce que c’est une rupture avec les rénovations de classes ou celle de la bibliothèque Renaud-Barrault ? Du moment où on dit qu’il y a une rupture avec un bilan qui a été porté par Génération.s, le Parti socialiste, par le Parti communiste, cela me paraît compliqué. Ils se sont mis en dehors tout seul. »
On l’aura donc compris, pour les socialistes avignonnais les LFI ne s’inscrivent pas à ce jour dans l’arc de la gauche républicaine. Et ce d’autant plus que LFI ambitionne de présenter systématiquement des candidats dans toutes les villes de plus de 9 000 habitants. La victoire du controversé Raphaël Arnault, dans la circonscription d’Avignon lors des dernières élections législatives ne devrait certainement pas inciter le parti de Jean-Luc Mélenchon à passer pour l’instant son tour dans la cité des papes.

« Je suis convaincu de la centralité du PS dans cette élection. »

« Toutefois, rien n’exclut de dialoguer ultérieurement même si cette formation politique a parfois pour habitude de se compter aujourd’hui pour mieux penser à autre chose après-demain, précise Lucien Stanzione. Donc, s’il y a moyen de discuter et de trouver un éventuel accord, pourquoi pas ? Mais cela ne sera pas n’importe quoi, ni n’importe comment. »
Le message est clair : si accord il y a, cela sera aux conditions du PS et de ses alliés et non l’inverse.
« Je suis convaincu de la centralité du PS dans cette élection, martèle David Fournier. Aujourd’hui quand on observe la composition de la liste majoritaire au conseil municipal, on constate la position centrale du Parti socialiste, avec une majorité qui va des communistes jusqu’au centre. C’est cela qui forme un bloc majoritaire aujourd’hui dans la ville. Et pour gagner ces élections, je suis convaincu que seule notre position de centralité et ce bloc seront déterminants. »

Avignon au centre du jeu ?
« Nous avons une obligation et un devoir de réussite. Pas uniquement pour les forces de gauche, mais pour les avignonnais », poursuit David Fournier qui rappelle que le principal adversaire c’est le RN (Rassemblement national) : «  Il y a un vrai risque sur Avignon. Il suffit d’avoir des divisions entre nous pour qu’ils arrivent aux responsabilités. Si Avignon tombait ainsi aux mains du Rassemblement national, c’est tout le département puis la région qui seraient en danger ensuite. »
« De cette élection va dépendre beaucoup de choses, insiste pour sa part Lucien Stanzione, car il ne faut pas oublier que derrière, nous avons les régionales, les cantonales, les présidentielles puis les sénatoriales. Avignon, ville-centre et ville-préfecture est essentielle pour l’avenir du Vaucluse. »
« J’avais un objectif en organisant ce vote, explique Maryline Croyet, co-secrétaire de la section PS d’Avignon. C’était que nous sortions plus fort de ce vote. Cela passait par des débats sereins et respectueux. Aujourd’hui, place au travail. Avignon ne mérite pas une guerre d’égo. La ville mérite un rassemblement d’une gauche républicaine. »

Les velléités de Joël Peyre, le silence de Cécile Helle
Dans cette optique, la candidature du PRG (Parti radical de gauche) Jöel Peyre, lui aussi élu à Avignon en charge des finances, vient néanmoins brouiller les pistes de cette union.
« Je suis en relation quotidienne avec Joël Peyre, assure David Fournier qui est aussi vice-président du Crédit municipal d’Avignon. Nos bureaux se touchent depuis 2014. Nous sommes dans un échange permanent. C’est un ami et cela a toujours été un allié du Parti socialiste. Cela le restera. »
Le silence de Cécile Helle, la maire actuelle, pose également question pour certains. « C’est normal qu’elle n’ait pas pris position. Elle souhaite conserver l’unité de sa majorité et je la comprends. Il reste encore un an de mandat. Nous avons donc aussi cette obligation de le terminer correctement », reconnaît David Fournier qui entend assumer le bilan de cette dernière « qui a transformé Avignon ».

« Ce bilan, nous le défendrons et nous en sommes fiers. »

« Ce bilan, nous le défendrons et nous en sommes fiers. Il y a des choses qu’on a très bien réussies et d’autres moins. Cependant, je rappelle que ce mandat a été un peu particulier. Les crises se sont succédées. Nous n’avions jamais connu cela : crise économique, sanitaire, énergétique, inflationniste, institutionnelle… Nous n’avons jamais construit un budget qui ne soit pas issu d’une crise. Dans le même temps, depuis 2014, Avignon a vu ses dotations baissées de 71M€. Malgré cela, nous avons été sacrément protecteurs vis-à-vis des Avignonnais. Nous avons réduit la dette en passant de 9,5 années d’endettement à un peu plus de 7 aujourd’hui. Le tout en maintenant les niveaux d’investissements et sans augmenter les impôts. Dans ces circonstances, nous avons eu une gestion que j’estime exceptionnelle. »

Les maires socialistes : les bâtisseurs d’Avignon
Et le néo-candidat au poste de premier magistrat de la cité des papes de rappeler que les grands maires bâtisseurs d’Avignon ont presque toujours été des socialistes : « Je pense à Paul Rouvier à qui nous devons la création du festival d’Avignon avec Jean Vilar en 1947. Je peux aussi citer Henri Duffaut qui, durant ces 5 mandats, a construit l’Avignon d’après-guerre dans un contexte difficile avec l’accueil des rapatriés notamment. C’était un visionnaire ayant permis la construction de l’hôpital que nous connaissons toujours ainsi que de la plupart des grands équipements de la ville. Il y a aussi eu Guy Ravier, disparu en octobre 2023, qui nous a apporté l’Université d’Avignon situé à Sainte-Marthe et ainsi que la gare TGV dans la zone de Courtine. Je n’oublie pas le député-maire Louis Gros qui fera partie des 80 parlementaires qui se sont élevé à l’Assemblée Nationale contre les pleins pouvoirs demandés par Pétain. Pour cela, il a risqué sa vie. »

« Je pense à la CCI de Vaucluse avec qui nous travaillons main dans la main. »

Une ouverture vers le monde économique ?
Si David Fournier entend revendiquer l’héritage des mandats de Cécile Helle, côté réajustement il souhaite aussi rappeler son intérêt pour le monde économique.
« Nous sommes très attachés à la vitalité du monde économique, déclare celui qui ne serait pas hostile à ouvrir sa liste à la société civile pour peu que les valeurs de gauche soient partagées. D’ailleurs, si on a fait beaucoup plus d’investissements, c’est que nous avons voulu être un acteur de la vie économique locale. Nous sommes très attentifs aux activités touristiques ou culturelles dont les retombées sont incroyables pour cette ville. Mais il y a aussi de nombreux autres secteurs d’activité à développer. Nous avons ‘quelques’ idées novatrices pour attirer des entreprises sur Avignon. Il y a aussi des institutions économiques très importantes avec lesquelles la maire et la Ville ont tissé des liens importants. Je pense à la CCI de Vaucluse notamment avec qui nous travaillons main dans la main. Avec eux, seule la notion d’intérêt général prime. Et grâce à cela nous sommes capables de vrais succès comme la requalification de la gare centre. C’est l’exemple parfait de compétences mêlées, de coordination et de travail en commun. Sans cela, il n’y a pas de réussite. »

Laurent Garcia

Portrait : « Il aime les gens »
Lors de la présentation de David Fournier, Maryline Croyet, co-secrétaire de la section PS d’Avignon, a dressé le portrait de celui qu’elle connaît depuis 30 ans. « C’est un pur Avignonnais. Il est né ici, y a fait ses études et y travaille. Il a les deux pieds enracinés à Avignon. »
Jeune militant du MJS (Mouvement des jeunes socialistes), il s’est engagé en politique dès 14 ans. « Quand on connaît son père et sa mère, cela ne pouvait pas être autrement. Il était né pour faire de la politique et du syndicalisme. » Si son père a le syndicalisme chevillé au corps, c’est surtout sa mère qui va marquer le paysage politique locale. En 1998, Michèle Fournier-Armand sera la première femme à devenir conseillère générale (fonction aujourd’hui renommée conseillère départementale) de Vaucluse. Sa mère deviendra ensuite députée de Vaucluse de la première circonscription de Vaucluse en 2012. Elle échouera cependant à prendre la ville d’Avignon en 2008.
Entre victoires et défaites au fil du temps, Maryline Croyet a appris à connaître celui qui partage la fonction de secrétaire avec elle : « Aujourd’hui, personne ne peut remettre en question son expérience, ses compétences, ses capacités de pouvoir gérer cette ville. David c’est quelqu’un qui est très à l’écoute, qui sait entendre. Il est très attaché à la justice sociale. Il est toujours attentif à ce que peuvent nous dire les gens, à ce qu’ils peuvent ressentir. C’est quelqu’un de très fédérateur. Il sait repérer les qualités des personnes. Je crois que c’est très important quand on veut gérer une équipe, susciter une dynamique, aller chercher le meilleur dans chacun d’entre nous. Il aime les gens. C’est fondamental quand on veut être maire et que l’on veut porter une vision et un projet ».


Etats généraux : la Culture se lève en Avignon

Les travaux de réhabilitation de la rue Thiers vont reprendre maintenant, s’étendre jusqu’en décembre et devraient avoisiner les 3,7M€. Objectif : arborer et végétaliser la ville pour en ‘upgrader’ le cadre de vie. Mission ? Redonner leur place aux habitants, familles, écoles et commerces de l’intramuros où le tout voiture avait jusqu’alors, préempté la vie sociale.

Après l’inauguration, en février 2024, de l’axe Carnot Carreterie, totalisant 5 ans de travaux, une cinquantaine d’arbres plantés –précisément un tous les 30 m-, 1,2 kilomètres requalifiés et 9M€ investis, c’est au tour de la rue Thiers de se refaire une beauté.

Perspective actuelle de la rue Guillaume Puy avec, de gauche à droite Jean-Marc Bluy, Cyril Beynet, Claude Tummino et Cécile Helle Copyright MMH

La maison du commerce
C’est à la Maison du commerce que Cécile Helle, maire d’Avignon, a présenté la 2e phase des travaux de la rue Thiers, en intramuros, qui en compte 4 et va également révolutionner les jonctions de rues adjacentes Philonarde, Guillaume Puy et Buffon, pour en faire  »des carrefours ou placettes matérialisées par des pavés calcaires, des lieux importants où les habitants peuvent se croiser et se parler », souligne Cécile Helle.

Un centre-ville apaisé
L’esprit reste le même que dans les rues déjà réhabilitées, ponctuées de fauteuils et banquettes en bois, de jardinières, d’éclairage public et de mise en place de caméras -3 pour ce lieu- .  »Une fontaine à boire sera même installée rue du Pont Trouca et la borne rétractable située après la rue Paul Saïn déplacée au droit de la rue Guillaume Puy, pour éviter le flux de voitures dirigé vers le Portail Matheron où les terrasses des cafés et des restaurants ont pris leur aise et en ont bien fait » , remarque Cécile Helle. Enfin, des corbeilles et des appuis de vélos compléteront le dispositif.

La 1re phase
La 1re phase des travaux de la rue Thiers, dans sa partie nord, avait pour objet de requalifier le secteur compris entre la rue de l’Olivier et le carrefour Philonarde-Paul Saïn. Objectif ? Multiplier les ilots de fraîcheur et donner la priorité aux déplacements doux. L’endroit avait été inauguré en décembre 2022. Près de 140 m linéaires avaient été totalement revus, 1 800 m2 de surface aménagés et 1,1M€ investis dont plus de 500 000€ de participation de l’Etat. Depuis, les habitants et les commerces, très heureux de l’apaisement retrouvé, s’inquiétaient de la poursuite de la transformation de cet axe central de la ville.

Cécile Helle interpellée par une avignonnaise qui lui demande la poursuite des travaux de la rue Thiers et la félicite pour ceux intervenus au nord de celle-ci, ‘qui ont transformé et apaisé le quartier’. Copyright MMH

La 2e phase
 »C’est chose faite puisque les travaux reprennent depuis les rues Paul Saïn et Philonarde jusqu’à la porte Thiers’’, indique le maire à une habitante venue la saluer et s’enquérir de la transformation très attendue des lieux. Le cheminement piéton en béton clair désactivé reprend du service sur un linéaire de 380m et une surface aménagée de 4 500m2. Près de 65 arbres seront plantés, accompagnés de végétaux, tandis que 600m2 seront désimperméabilisés. Toujours en phase 2, l’aménagement d’un tronçon entre les rues Guillaume Puy et Buffon est prévu entre janvier et juin 2026. Les travaux en sous-sol pourraient même intervenir dès l’automne 2025.

Les travaux reprennent
Dans un premiers temps, de mars à juin, les sous-sols de l’axe vont être revus avec la rénovation et le dévoiement des réseaux d’eau, d’électricité et de gaz pour, ensuite, travailler en demi chaussée et, lorsque nécessaire, en coupure, principalement les lundis et/ou après le festival d’Avignon ainsi qu’au mois d’août. Des déviations seront, alors, indiquées. Les accès piétons aux immeubles et commerces seront maintenus, cependant que les accès aux garages ne seront pas accessibles durant les travaux, des places de substitution –actuellement au nombre de 7- seront dévolues aux habitants impactés et redirigés au parking des Halles où des emplacements leurs seront réservés, le temps des travaux. Enfin, de fin juillet, après le festival, à décembre, les travaux d’aménagement reprendront.

Le parvis de l’école Simone Veil (ex école Thiers) bénéficiera de la requalification de la rue Thiers Copyright Ville d’Avignon

La phase 3
L’aménagement de la rue Buffon à la porte Thiers est prévu entre les mois de juin et décembre 2026. Les travaux préparatifs en sous-sols pourraient même intervenir dès le printemps 2026.

La phase 4
La phase 4 interviendra sur les rues Guillaume Puy et Buffon entre janvier et juin 2027 et seront réalisés partiellement ou en totalité en même temps que les phases 2 et 3.

Infos et accompagnement
Deux permanences, sous forme d’ateliers, sont prévues mercredi 12 mars de 16h30 à 20h et samedi 22 mars de 9h à 12h30. Elles se tiendront à l’école Simone Viel –située Ecole primaire 1, rue des Ecoles et école maternelle 43, rue Thiers-. Une déambulation dans la rue est programmée samedi 15 mars à 9h30 en présence de Cécile Helle.  Un comité de suivi des riverains sera mis en place. Des panneaux informant des travaux seront installés le long des remparts et en centre-ville et des panneaux de communication -réalisés avec les entreprises- marqueront l’entrée des zones travaux. Claude Tummino, adjoint au maire, délégué au développement économique, commercial et agricole, organisera une rencontre avec les commerçants des Halles et de la rue Thiers.

Des collégiennes ou lycéennes ont demandé un selfie à Cécile Helle Copyright MMH

Des jeux à gratter d’une valeur de 50 000€ pour soutenir le commerce
Deux jeux à gratter – chacun d’une enveloppe de 25 000€, composés de bons d’achat de 5, 10 et 20€, ainsi que des sacs- seront mis en place en mai et à l’automne, aux Halles, où un médiateur de la ville pourra informer habitants et visiteurs sur le déroulé du chantier et faire remonter les avis.

Un peu d’histoire
C’est avec l’arrivée du chemin de fer, en 1854 -au travers de la liaison ferrée Lyon-Avignon-Marseille – et de la voiture, au 19e siècle, que les échanges entre l’intramuros et l’extramuros ont métamorphosé la ville d’Avignon. Celle-ci s’était développée à l’Est en raison de sa proximité avec le Rhône puis au Sud avec la création de la gare. La rue de la République est alors percée entre 1856 et 1867, tandis que la rue Thiers se matérialise entre 1874 et 1877.

Copyright Ville d’Avignon

Cécile Helle, ce qui s’est dit
«Cet aménagement est aussi en lien avec la place Saint-Didier et la rue Bonneterie. Egalement d’ici le mois de mai s’ouvriront les bains Pommer, nouvel espace muséal. Ils ont été créés au moment où la rue Thiers est percée, à la fin du 19e siècle. La ville d’Avignon est en train de se réapproprier cette partie de son histoire urbaine. Désormais, les avignonnais, les touristes et les visiteurs, en provenance du palais des papes ou de la place de l’Horloge, chemineront avec plaisir devant le parvis Sud des Halles puis la rue Bonneterie, pour gagner les bains Pommer.»

La végétalisation
«Il y a une importante attente des habitants, en matière de requalification de la rue Thiers, qui témoignent de la nécessité de réintroduire l’arborisation et la végétalisation de la ville. Cependant il a été très difficile de réintroduire des linéaires d’arbres en ville parce que les architectes des Bâtiments de France voulaient conserver les perspectives Haussmanniennes. Moi, j’ai décidé d’offrir plus de place aux piétons, aux mobilités douces et aux ilots de fraicheurs, notamment vers les placettes aux intersections des rues adjacentes à la rue Thiers, afin de mettre en sécurité les habitants et d’apaiser la ville tout en respectant ces perspectives Hausmanniennes. Si les réunions furent  »animées’’ l’enjeu était de conserver cette position d’un aménagement plat où le trottoir n’est que suggéré afin de donner plus de place, tout d’abord aux piétons, aux personnes à mobilité réduite, aux mobilités douces et, en dernier recours, à la voiture, afin de rendre la ville inclusive, fraîche et végétalisée… »


Etats généraux : la Culture se lève en Avignon

Cécile Helle, maire d’Avignon, ne briguera pas de 3e mandat. Elle l’avait fait savoir aux élus de sa majorité au dernier moment, juste avant d’en informer les avignonnais lundi 3 février par une lettre ouverte parue dans les média. A priori personne n’aurait dû douter de ce moment puisque la plus jeune députée de France devenue Conseillère régionale puis maire avait bien précisé, dès son élection de 2014, qu’elle ne ferait pas de 3e mandat. L’élue socialiste a également mentionné qu’elle ne ferait pas partie de la prochaine équipe mais qu’elle pourrait conseiller celle-ci au regard de son expérience de maire.

«Je savais que ce choix allait surprendre, parce que je suis une femme d’engagement, que je me suis consacrée à mon mandat de maire et que j’ai démissionné du Conseil régional alors que je n’y étais pas obligée. J’ai dit que je diminuerai les indemnités des élus y compris celle du maire de 20% et je l’ai fait. J’ai assaini les finances de la Ville sans augmenter les impôts, et transformé celle-ci. J’ai dit que je ferai 2 mandats et je m’y tiens parce que je pense que la politique a besoin de renouvellement. J’ai des fonctions électives sans interruption depuis 1997 et en 2026 j’affleurerai les presque 30 ans en mars 2026.»

«J’ai côtoyé de loin ou de près des personnalités politiques, des maires qui ont assumé un 3e mandat et je considère que ce n’était pas le plus réussi pour plusieurs raisons. Je ne suis pas la seule à avoir pris cette décision également partagée par Bertrand Delanoë qui a estimé avoir fait un parcours au sein de la ville de Paris et qui avait envie de passer la main, Eric Piolle, maire de Grenoble, défend cette même position. Evidemment, je mettrai toute mon énergie pour que la continuité municipale soit assurée. Et celle-ci passera par un projet.»

«J’ai dit que je ferai 2 mandats et je m’y tiens.»

«Ce que je retiens de 2014 et de 2020 ? C’est qu’il faut avancer avec des propositions, les expliquer et les partager avec la avignonnais pour que le choix démocratique soit porté collectivement. Pour cela, il faudra être rassemblés. Aujourd’hui, nous sommes une majorité avec une diversité politique puisqu’il y a à la fois des membres du Parti communiste mais aussi des élus qui se revendiquent plus en proximité avec le président de la République. Ce rassemblement se construira sur un projet, des valeurs et des conditions.»

Cécile Helle, maire d’Avignon Copyright MMH

«J’assumerai mon mandat de maire jusqu’en mars 2026.»

Le choix ?
« Il se portera sur un talent et des ambitions, la capacité à porter un projet, à faire avancer Avignon, à se projeter vers l’avenir, notamment par rapport aux défis climatiques, en termes démocratiques, de citoyenneté et de solidarité. Il faudra aussi être en capacité de rassembler la diversité politique. Je sais ce qu’être maire veut dire donc oui, je dirai mon choix, cependant ce choix devra rester collectif. J’assumerai mon mandat de maire jusqu’en mars 2026 car il y a beaucoup de projets à porter en y mettant toute mon énergie, mon engagement, la sincérité dans la relation que je tisse avec les avignonnais. J’essaie de démontrer par la preuve et les actes.»

«Ce que je porte»
«Je porte une très belle proposition culturelle avec Curiosités qui reçoit visiblement un écho très positif au sein de la population, c’est une belle motivation pour une fin de mandat. Nous allons inaugurer les Bains Pommer, renforcer l’offre muséale et donc l’offre touristique et l’attractivité de la Ville. Nous allons livrer la 1re tranche du Jardin des Doms dont les sols vont être rendus perméables. Nous allons lancer un réseau de chaleur urbain pour un accès à une énergie vertueuse et peu coûteuse, dans les quartiers populaires. La rénovation du groupe scolaire Saint-Roch est entamée et celle des Grands Cyprés aura lieu entre 2027 et 2029. Tous ces travaux seront réalisés après 2026 et c’est le propre d’un maire de préparer sa ville à l’avenir.»
«La transformation des quartiers populaires a été un point fort de mes mandats. Il fallait enclencher une dynamique ambitieuse qui se traduit par 150M€ de solidarité de l’Etat des quartiers d’Avignon pendant 10 ans, via le NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain) , l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine). Nous rentrons dans cette phase de transformation dès cette année : réhabilitations d’immeubles, démolitions et reconstructions.»

Le commerce
«Nous avons contribué à l’économie locale pour le commerce de proximité, avec la requalification urbaine des rues des Trois faucons, de la place Saint-Didier, de la rue de la Bonneterie, du parvis Sud des Halles, des rues Carreterie, Carnot et maintenant Thiers. Je constate aujourd’hui qu’il y a plus de devantures de commerce ouvertes. Cette économie locale s’appuie aussi sur le l’Ecomin (Marché d’intérêt national) qui accueille 120 entreprises et 1 400 emplois en lien avec le centre-ville d’Avignon et fait partie de notre écosystème local. Nous étudions la possibilité d’une foncière du commerce. Egalement, Le printemps d’Avignon (Terre de culture) va mettre en valeur tout l’écosystème de la culture -dont une quinzaine de structures- pour former les futurs comédiens, techniciens du spectacle, spécialistes du jeu vidéo, la Villa créative…»

Copyright MMH

Les fondamentaux
«J’aimerais que cette dynamique perdure : l’éducation aux enfants et à la jeunesse, la transformation de la ville pour la qualité de vie, notamment dans le cadre du changement climatique, et la situation financière très saine de la Ville, dont je vous rappelle que ça n’était pas le cas à notre arrivée. La solidarité est aussi ma façon de lutter contre le fascisme. Pour moi, ça a été de baisser deux fois les tarifs de la restauration scolaire, alors que nous étions dans une situation inflationniste- car nous nous sommes vite aperçus que des enfants pouvaient enfin y accéder pour y déjeuner, ce qui ne se faisait pas avant ces deux baisse successives.»

Les mobilités
«J’ai fait deux mandats de maire sans être présidente du Grand Avignon. Ça n’a pas forcément bridé ma capacité d’actions mais ca ne l’a pas forcément facilité, notamment sur certains enjeux. Puisque le tramway est là, il faut lui donner plus de sens. Nous aurions besoin d’une mobilité plus ambitieuse à l’échelle de l’agglo, car le problème de circulation qui se pose à Avignon ne relève pas de ses habitants, mais de ceux qui travaillent hors d’Avignon. Le parking des Angles n’a pas été réalisé pour l’instant. Il nous faut réfléchir aux flux de voitures qui viennent du Gard et d’Avignon Nord ; proposer le développement de transports en commun ; travailler sur l’étoile ferroviaire qui est un vrai atout puisque les rails et les gares existent via des TER en partance d’Orange, de Carpentras, de Tarascon, de Beaucaire, de Cavaillon et Bagnols-sur-Cèze. Enfin, il nous manque 800 mètres pour faire la jonction entre la Léo (Liaison Est Ouest) et le rond-point de Châteaurenard. Les maires de Rognonas, Barbentane et le président du Grand Avignon sont d’accord avec moi pour aller voir, ensemble, le préfet de Région et lui dire à quel point ces quelques mètres de jonction sont importants pour le trafic routier. Il y a urgence à trouver la solution la moins écologiquement et financièrement impactante, dans l’intérêt général du bassin de vie d’Avignon. Cela permettra enfin de diminuer significativement le trafic sur la Rocade.»

MMH

Cécile Helle
Cécile Helle a été députée de Vaucluse de 1997 à 2002 et Conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur de 2004 à 2014. Elle est élue maire d’Avignon et est entrée en fonction en avril 2014 et réélue en juillet 2020. En février 2025, elle annonce qu’elle ne briguera pas de 3e mandat ni aucune autre fonction politique. Elle a succédé à Marie-Josée Roig. Elle a été première vice-présidente du Grand Avignon lors de son premier mandat. Elle a refusé le fauteuil de Ministre de la Ville et du Logement sous le gouvernement de Michel Barnier.


Etats généraux : la Culture se lève en Avignon

Dans une lettre ouverte adressée « aux Avignonnaises et aux Avignonnais », la maire d’Avignon a annoncé qu’elle ne se lancerait pas dans la course aux prochaines élections municipales qui se tiendront en mars 2026. Après avoir refusé de nombreux mandats et fonctions( députée, conseillère régionale, conseillère départementale, sénatrice, ministre… ), elle confirme sa promesse prise en 2014, année de sa première élection, de ne faire que 2 mandats de maire. L’élue socialiste s’impliquera toutefois dans la campagne de son ou sa successeur.

En 2014, Cécile Helle, alors élue pour un premier mandat à la tête de la commune d’Avignon avait pris un engagement public : celui de ne faire que 2 mandats de Maire. « Aujourd’hui, conformément à l’engagement pris il y a maintenant près de 12 ans, j’ai donc décidé de ne pas me représenter à l’occasion de l’élection municipale de 2026, explique t’elle dans une lettre ouverte adressée aux Avignonnais. Cette décision, je l’ai évidemment mûrement réfléchie et j’en ai parfaitement mesuré les conséquences. Elle est en conformité avec la conviction qui est la mienne de ne surtout pas faire le mandat de trop, celui qui ne serait utile ni pour Avignon ni pour les Avignonnaises et les Avignonnais : j’ai trop de respect pour ma ville et pour vous, pour me lancer dans une aventure collective que je ne serais pas prête à assumer et vivre, à la fois intensément et intimement. »

« Ne surtout pas faire le mandat de trop. »

« Fidèle aux engagements qui ont été les miens depuis toujours, j’ai, en premier lieu, tenu ma promesse de consacrer tout mon temps et toute mon énergie à mon seul mandat de Maire, tant j’en ai mesuré, jour après jour, l’exigence. Cette règle, je l’ai appliquée dès 2014, en démissionnant de mon mandat de Vice-Présidente du Conseil Régional et en refusant systématiquement tous les mandats ou fonctions qui m’ont été proposés : députée, conseillère régionale, conseillère départementale, sénatrice, ministre. Ainsi, pendant près de 11 ans, mon action a toujours été exclusivement tournée vers notre ville, Avignon et vers vous.
Je m’étais également engagée à ne pas augmenter les impôts des Avignonnaises et des Avignonnais. Depuis 2014, cet engagement a lui aussi été tenu contre vents et marées, malgré une situation héritée plus que dégradée et des crises qui depuis 2020, se sont succédé. Rien ne fut simple ni facile, mais ce cap a été maintenu pendant toutes ces années et nous pouvons aujourd’hui nous réjouir d’une santé financière largement assainie. Il en va à mes yeux, du respect de la parole donnée et de la confiance accordée. »

« J’ai tenu ma promesse de consacrer tout mon temps et toute mon énergie à mon seul mandat de Maire. »

« Je sais que cette décision pourra surprendre mais je la prends en toute sérénité, avec le sentiment du travail accompli, et plus que jamais convaincue que la démocratie a besoin de renouvellement. Elle se comprend aussi par le parcours politique qui a été le mien et qui m’a conduit pendant près de 30 ans, au travers de l’exercice de différents mandats, à œuvrer pour l’intérêt général, forte des convictions qui sont les miennes depuis toujours.
Jusqu’au dernier jour de mon mandat, je serai votre Maire, plus que jamais engagée à vos côtés, toujours avec la même énergie, la même croyance en notre ville et la même sincérité d’action. Notre aventure commune est loin d’être finie. Dans les prochains mois, de nombreux projets se finaliseront, d’autres sont et seront lancés pour être poursuivis et achevés au-delà de 2026, et ainsi préparer l’avenir de notre ville, et notre propre avenir. Enfin, nous avons à partager tous ensemble Curiosité (s), cette année culturelle exceptionnelle que nous avons imaginée et inventée tous ensemble. Cet immédiat horizon est à la fois stimulant et enthousiasmant ! »

« Ensemble, nous avons fait entrer Avignon dans le 21ème siècle. »

Déjà l’heure d’un premier bilan ?
Citant ses réalisations les plus symboliques à ses yeux : la création de la Plaine des Sports, la construction de l’Ecole Melly et Paul Puaux, la requalification de la rue des Trois Faucons et de la place St Didier, les rénovations du Stade Nautique, de l’école Louis Gros, des halles sportives Genicoud et de la bibliothèque Renaud-Barrault, l’aménagement de la promenade du tour des remparts, du parvis jardin de la gare centre et du chemin de la confluence…, elle poursuit « Ensemble, nous avons fait entrer Avignon dans le 21ème siècle. Comment ne pas évoquer aussi les projets, d’ores et déjà lancés et qui se concrétiseront prochainement : le nouveau Musée des Bains Pommer, la bibliothèque et la Halle sportive du Puzzle installées dans la forêt enchantée, le réaménagement du Jardin du Rocher des Doms, la mise en lumière de la place et du Palais des Papes sans oublier bien sûr, les réhabilitations et requalifications des espaces publics dans le cadre de la rénovation urbaine des quartiers des Olivades, des Grands Cyprès, de Saint-Chamand et de la Grange d’Orel… Toutes ces réalisations ont été accompagnées de politiques municipales guidées par l’équité et la justice sociale : pour tous, gratuité des musées et des bibliothèques et création d’un Eté à Avignon ; pour les enfants et leurs familles, gratuité des activités périscolaires, des accueils du matin et du soir et des kits de fournitures scolaires, tarifs solidaires pour les stages sportifs, dans les cantines et les centres de loisirs ; pour les plus fragiles, corbeilles et légumes solidaires et pour nos seniors, activités culturelles et sportives en libre accès et colis gourmands de Noël. »

Quid des prochaines élections ?
« A ma place, consciente du contexte politique singulier dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui tant au niveau national qu’au niveau local, je serai bien évidemment aux côtés et en soutien de celles et ceux qui porteront, lors de la prochaine élection municipale, les valeurs de gauche, humanistes, écologistes, solidaires et républicaines, qui sont depuis toujours les miennes. Et je suis certaine qu’une nouvelle fois, vous ferez le bon choix pour Avignon, notre ville de cœur. Être Maire, c’est aussi cela : savoir passer le témoin au bon moment et dans les meilleures conditions possibles. »


Etats généraux : la Culture se lève en Avignon

Après 5 ans d’études et 2 ans et demie de travaux le nouveau parvis de la gare-centre d’Avignon vient d’être inauguré. Un chantier de 20,25M€, financé à plus de 70% par les collectivités locales, qui requalifie complètement l’une des principales entrées de la cité des papes en privilégiant les espaces verts et les mobilités douces.

L’enjeu était de taille pour la gare-centre d’Avignon : une vieille dame de style néo-classique inaugurée en 1849 et dont les derniers aménagements importants remontaient aux années 1980. Une époque où l’on faisait la part belle à l’automobile et à son stationnement ‘dévoreur’ d’espace.
« Le parvis de la gare ne proposait pas forcément une qualité d’accueil, que ce soit pour les usagers de la SNCF ou de la gare, explique Cécile Helle, maire d’Avignon. Il ne rendait pas, non plus, la pleine mesure de l’une des entrées principales sur la ville d’Avignon, en face des remparts vers le cours Jean-Jaurès puis la rue de la République. »

Les derniers grands travaux d’aménagement de la gare-centre remontaient aux années 1980. L’essentiel du parvis, qui s’étend sur près de 13 000m2, était occupé par des espaces de stationnement pour les voitures. Crédit DR- AREP/Visualimmo/SNCF Gares & Connexions

35% d’espaces verts contre 6% auparavant
« J’ai été très vite convaincue qu’il fallait repousser les espaces de stationnement tout en favorisant la végétalisation du site. Il fallait remettre de la nature en ville », poursuit la maire de la cité des papes qui s’est ‘battue’ pour qu’un maximum d’arbres existants soient préservés dans le cadre de ce réaménagement. En tout, 46 arbres sur 52 vont ainsi être conservés dans ce nouvel espace où près de 150 arbres et arbustes ont également été plantés. « C’est le projet qui s‘est adapté au parc arboré du site et non l’inverse », insiste Cécile Helle. Une réinterprétation de l’entrée de ville qui permet au site de totaliser 35% d’espaces verts désormais contre 6% avant le chantier ainsi que des fontaines et des jeux d’eau.

Exit les places de stationnement, les travaux ont permis de porter la surface des espaces verts à 35%, contre 6% auparavant. Le tout en préservant 46 des 52 arbres existants. Crédit : AREP/Visualimmo/SNCF Gares & Connexions

7 400 voyageurs et 120 trains par jour
Mais avant d’être un ‘parvis-jardin’ de près 13 000m2, cette espace requalifié pour un montant de 20,25M€ (financé par la Ville d’Avignon, le Grand Avignon, la Région Sud, la SNCF Gares & Connexions, l’Etat, le Feder et autres subventions ainsi que par l’Agence de l’eau : voir détail ci-dessous) est un avant tout un PEM : un Pôle d’échanges multimodal accueillant chaque jour près de 7 400 voyageurs et 120 trains.

Le détail de la répartition du financement des travaux de réaménagement du parvis de la gare-centre d’Avignon. DR

Une gare notamment desservie par 4 lignes ‘TER Zou !’de la Région Sud ainsi que des TER des régions Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. Les TGV Inoui de la ligne Paris-Miramas y marquent un arrêt.
Hors train, la gare est aussi connectée au réseau de transport en commun Orizo du Grand Avignon par le tramway et plusieurs lignes de bus. Située à proximité immédiate, la gare routière vient enfin compléter cette offre avec une desserte régionale et interrégionale par autocar.

« Avec ces nouveaux aménagements, nous offrons aux usagers des transports en commun des conditions de déplacements facilitées et une qualité urbaine renouvelée. »

Joël Guin, président du Grand Avignon

« Le Grand Avignon rayonne sur une aire urbaine de plus de 500 000 habitants et accueille sur son propre territoire plus de 30 000 entreprises et 90 000 emplois, rappelle Joël Guin, président de la Communauté d’agglomération du Grand Avignon. Au sein de ce territoire en fort développement, les besoins en déplacements s’accroissent et se complexifient. L’une des clés, dans l’efficacité des transports en commun, réside dans l’intermodalité et la facilité que peuvent avoir les usagers de passer d’un mode de déplacements à un autre. L’intermodalité, c’est précisément ce que le Grand Avignon apporte à cette nouvelle gare centre et qui va contribuer à assurer son succès, avec la gare routière à proximité, le tramway, les Vélopop, le bus… Avec ces nouveaux aménagements, nous offrons aux usagers des transports en commun des conditions de déplacements facilitées et une qualité urbaine renouvelée. »

Les élus lors de l’inauguration. Crédit : Claude Almodovar

« Il était important que nous nous mettions tous d’accord sur l’ambition que nous souhaitions donner à ce projet, confirme la maire d’Avignon. Notamment par l’ambition de connexion des différents modes de transport en repositionnant le train au cœur du dispositif. Car notre conviction, c’est que le train est une solution alternative au transport du quotidien pour les habitants d’Avignon, mais bien au-delà, pour les habitants du bassin de vie. »

« Ce sont les élus locaux qui décident des stratégies, des priorités, des orientations, des moyens à mettre en œuvre. »

Bénédicte Martin, vice-présidente du Conseil régional Provence Alpes Côte d’Azur

Les gares : des quartiers plébiscités ?
Dans son 9e baromètre du centre-ville et des commerces dévoilé en avril dernier, le réseau Centre-ville en mouvement constate que 43% des habitants des villes de 50 000 à 100 000 habitants (comme c’est le cas à Avignon) sont favorables à une réhabilitation des quartiers de gare. Dans le même temps, ils considèrent à 49% qu’il fait partie du centre-ville. Des quartiers de gare investis avant tout par des jeunes (moins de 35 ans) et des CSP+.

« Cette inauguration c’est aussi la démonstration que nos territoires avancent, constate la vauclusienne Bénédicte Martin, vice-présidente du Conseil régional Provence Alpes Côte d’Azur. Et ils avancent car il y a des élus locaux qui décident. »
« Ce sont les élus locaux qui décident des stratégies, des priorités, des orientations, des moyens à mettre en œuvre, martèle-t-elle. Et ici, ces élus savent travailler ensemble. »
« Comme quoi, il peut y avoir de la dépense publique utile, même quand elle est portée par des collectivités territoriales », remarque Cécile Helle en faisant référence à la défiance de plus en plus grande de l’Etat envers les collectivités locales.

Le Transport : une des premières compétences de la Région
Alors que la compétence ‘Transport’ est l’une des plus importantes de la Région Sud avec les Lycées, Bénédicte Martin rappelle que malgré le contexte actuel, la Région va continuer « à augmenter partout l’offre de transport : +32% entre 2022 et 2025 et +16% pour l’année 2025 ».
« Étoffer les services ferroviaires, poursuit l’élue régionale, c’est ce qui a été fait avec Avignon via Marseille et Avignon-Marseille via Cavaillon. Soit 13 trains de plus par jour en 2025 pour proposer au total 74 TER quotidien entre Avignon et Marseille. C’est aussi Avignon-Carpentras, avec 8 trains supplémentaires par jour et une expérimentation en 2024 qui a été menée pour augmenter l’amplitude horaire des navettes pendant toute la durée du Festival d’Avignon. »

Grand Avignon : en avant toute sur la mobilité
L’inauguration du parvis de la gare-centre d’Avignon a permis à Joël Guin, le président du Grand Avignon de rappeler les prochains projets de l’agglomération en termes de mobilité.
« Nous allons pouvoir engager désormais une seconde phase dans le développement de grands projets stratégiques, actuellement à l’étude. » Nouvelles lignes Chron’hop en site propre, prolongement du tramway, nouveaux parkings relais, création d’un Réseau Express Vélo afin que les habitants puissent se déplacer rapidement à vélo sur des axes en site propre entre les communes du Grand Avignon…
« Les projets sont lancés, dans tous les modes de déplacements alternatifs à la voiture », confirme le président de l’agglomération qui rappelle aussi que le « renouvellement du parc de bus de notre réseau Orizo, entamé depuis 3 ans maintenant, mobilise de très lourds investissements du Grand Avignon. »
L’agglo, qui poursuit aussi sa politique en faveur de l’électrique, l’hybride ou bien encore l’hydrogène, a également renouvelé son offre de vélos électriques en libre-service Vélopop et a aménagé 42 kilomètres de voies cyclables dans les différentes communes de l’agglomération.
« Les tarifs de notre réseau de bus sont parmi les plus bas de France, conclut Joël Guin. Cette année, il a transporté – avec le tram – près de 15 millions de voyageurs. C’est un record, avec une augmentation de près de 40% en 3 ans. »
Crédit photo : Grand Avignon/Orizo

Avignon croit en son étoile (ferroviaire)
Alors que des travaux d’aménagement de l’aile Est de la gare sont encore en cours et qu’une dernière tranche de travaux d’embellissement sur le parvis haut de la liaison piétonne qui permet de rejoindre la gare routière ainsi que le parking et le dépose minute de la gare reste à conduire en 2025, qu’elle est l’étape suivante ?
« Avec la nouvelle gare multimodale d’Avignon Centre, nous poursuivons la modernisation des transports régionaux et nous préfigurons le futur Service express régional métropolitain (SERM) avignonnais », annonce déjà Renaud Muselier, président de la Région Sud.
En effet, le territoire du bassin de vie d’Avignon figure parmi les 9 nouveaux projets de SERM labellisé l’été dernier par le ministère des Transports. Le seul à ne pas être situé dans une métropole.

Il faut dire qu’après ce réaménagement, qui comprend aussi la requalification de 2 000 m2 d’espace intérieur en rez-de-chaussée (point de vente Zou !, espace presse, nouveaux sanitaires publics, commerces, espaces d’attente…), la gare-centre ambitionne de reprendre pleinement sa place au cœur de l’étoile ferroviaire d’Avignon (ndlr : c’est ainsi que l’on nomme, en raison de sa forme, l’ensemble du réseau ferré qui dessert la cité des papes).
Une étoile ferroviaire qui constitue « le secteur le plus régulier de la région avec, depuis le début de l’année, une régularité supérieure à 92% et seulement 1,2% de suppression », annonce Bénédicte Martin.

Le projet de réaménagement a remis au goût du jour les 2 pavillons qui avaient disparu devant la gare. Un abrite le Quai des saveurs, le nouveau restaurant porté par la CCI de Vaucluse, et la nouvelle boutique Orizo de la maison des mobilités. L’autre accueille un parc de stationnement pour les vélos (voir photo en fin d’article). Crédit : AREP/Visualimmo/SNCF Gares & Connexions

« Il faut donner envie de train. »

Eliane Barbosa, directrice Exécutive des Gares régionales et parisiennes chez SNCF gares & Connexions

« Ce n’est qu’une étape car il n’y a pas beaucoup d’agglomérations à l’échelle de la France qui disposent d’une telle densité de voies ferrées existantes, annonce déjà Cécile Helle. Nous sommes donc très attachés à voir se développer le Serm car je reste convaincue que lorsque l’on habite les secteurs de Carpentras-Monteux, Bollène-Orange, l’Isle-sur-la-Sorgue/Le Thor mais aussi le Gard rhodanien avec Bagnols-sur-Cèze et Pont-Saint-Esprit, Beaucaire-Tarascon ou bien encore le Nord des Bouches-du-Rhône cette étoile ferroviaire est un vrai atout en terme de mobilité. »
Pour preuve, même la région Occitanie, pourtant peu enclin à investir dans ses confins orientaux, a joué à fond la carte de la mobilité ferroviaire entre le Gard rhodanien et Avignon en rouvrant une ligne TER vers Pont-Saint-Esprit depuis l’été 2022.

Côté Nord Bouches-du-Rhône, la présence remarquée à cette inauguration de Jean-Christophe Daudet, le maire de Barbentane, fervent partisan de la réouverture de la gare de sa commune montre également l’intérêt pour la revitalisation de cette étoile ferroviaire.
« Il faut que le train et les modes de transport alternatif prennent le pas sur l’automobile, insiste Bénédicte Martin. Avec une facilité de cadencement et une densité, ce n’est qu’à cette condition que l’on pourra atteindre ces objectifs. »
« Il faut donner envie de train », résume Eliane Barbosa, directrice Exécutive des Gares régionales et parisiennes chez SNCF gares & Connexions.

Le pavillon abritant les vélos propose un parc de stationnement d’une capacité de 350 places, des consignes pour les casques et une station de gonflage. Il débouche sur une entrée de ville entièrement requalifiée. Crédit : AREP/Visualimmo/SNCF Gares & Connexions

Etats généraux : la Culture se lève en Avignon

Alors que l’assemblée générale de l’Association des maires de Vaucluse (AMV), et le salon des collectivités qui l’accompagne ont accueilli un millier de visiteurs,  l’absence de Thierry Suquet, préfet de Vaucluse convoqué à Paris par Bruno Retailleau avec l’ensemble de ses homologues de l’Hexagone pour une réunion avec le ministre de l’Intérieur, a été particulièrement mal perçue par les maires.
Beaucoup d’élus locaux et peu d’Etat, beaucoup de questions et peu de réponses, beaucoup de colère et peu d’écoute… tels pourraient être les maître-mots de la vision qu’ont nos maires de leur rapport avec un Etat ‘parisien’ qu’ils considèrent de plus en plus éloigné des territoires.

C’est Cécile Helle, maire d’Avignon qui a pris la parole pour accueillir tous les maires de Vaucluse pour cette première de l’AMV (Association des maires de Vaucluse) au parc des expositions.
« D’habitude, nous nous réunissions à Monteux. C’est nouveau de nous retrouver à Châteaublanc, à quelques jours du Congrès des Maires à Paris. Cette année le thème est ‘Les communes, heureusement!’. C’est une forme de reconnaissance pour la République décentralisée que sont nos villes et villages. Dans ces périodes d’incertitude, de crise, c’est une évidence pour les citoyens, une proximité. Ce que nous voulons, c’est que les communes soient respectées, écoutées. Elles sont le premier des services publics, parfois le seul. Ce sont elles qui maintiennent les écoles, les équipements socio-culturels, le mouvement sportif, on l’a bien vu pour le passage de la flamme Olympique dans le Vaucluse le 19 juin. Elles sont un amortisseur social après la crise sanitaire, l’inflation, la flambée des prix de l’énergie, les citoyens se tournent vers les maires, c’est l’échelon le plus proche de leur protection, du renforcement du lien, du vivre ensemble. »

©AB/l’Echo du Mardi

« Ce que nous voulons, c’est que les communes soient respectées, écoutées. »

Cécile Helle, maire d’Avignon

« On voit bien dans nos territoires que le changement climatique est une réalité, il frappe le monde agricole qui est un des piliers essentiels de l’économie du territoire. Nous avons aussi vu ces derniers jours chez nos voisins espagnols de Valence à quel point la Méditerranée est vulnérable », ajoute Cécile Helle, qui par ailleurs est géographe de formation.
« S’il n’y a pas de respect, de confiance, de soutien de la part de l’Etat, on verra, dans 5 ans, 10 ans, 20 ans à quel point la République sera fragilisée. Or là, nous n’avons aucune visibilité sur les budgets. Quel impact sur nos investissements, notre fonctionnement avec des ponctions de l’Etat de 5M€ sur les collectivités locales? Nous ne pouvons pas travailler sereinement quand on doit éponger le déficit de l’Etat dont nous ne sommes pas responsables. Nous ressentons un sentiment d’injustice alors que tous nos budgets, eux, sont en équilibre à l’euro près. »

Elle poursuit sa diatribe : « Pour Avignon, cela représente 3,6M€ sur les 150M€ de notre budget de fonctionnement. Que faire? Refermer la Médiathèque Renaud-Barrault de la Rocade que nous venons de rouvrir après l’avoir rénovée à grands frais, virer les 18 agents municipaux qui y travaillent avec les conséquences sur l’emploi et sur leurs familles que cela implique? Nous avions baissé le tarif des cantines scolaires, devons-nous y revenir? Tout ce que je demande c’est le respect et le soutien de l’Etat ».

« Ras-le-bol du traitement qui nous est infligé par certains comme si nous étions des délinquants. »

Max Raspail, maire de Blauvac

Après Cécile Helle, c’est un autre maire qui prend la parole, celui de Monteux, Christian Gros, qui d’habitude accueillait jusqu’alors l’assemblée générale des maires de Vaucluse chez lui, au Château d’eau. En l’absence de Max Raspail souffrant, maire de Blauvac et conseiller départemental, il a lu sa lettre : « Ras-le-bol du traitement qui nous est infligé par certains comme si nous étions des délinquants. On demande un peu de respect, sinon on va aller à la pêche ou jouer à la pétanque. Le découragement frappe un maire sur deux. 450 d’entre eux démissionnent chaque année, sans parler des adjoints ou des élus municipaux et 55% des sortants ne comptent pas se représenter en 2026, lors des municipales, c’est dire si le mal et la morosité ambiante sont profonds. Est-ce que l’enjeu en vaut la chandelle ? »

« A travers les maires, c’est la démocratie qui est menacée. »

Christian Gros, maire de Monteux

Christian Gros l’a ensuite martelé, comme chaque année : « A travers les maires, c’est la démocratie qui est menacée, nous portons notre mandat à bout de bras sans compter nos heures, avec passion et détermination. Que l’Etat protège ses élus locaux. Agressions physiques et morales, menaces, diffamation, harcèlement, pressions, il faut aller plus loin dans les sanctions ».
Il évoque ensuite le manque total de visibilité : « Gérer, c’est prévoir. Or aujourd’hui on est en plein brouillard avec les contraintes que nous impose l’Etat. Entre les coups de rabot, le grignotage de la TVA, la baisse des DMTO, la diminution des commandes dans le BTP, les plans sociaux qui vont se succéder avec leur cortège de licenciements, l’angoisse grimpe. La conjoncture géo-politique inquiète. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau parle d’extension de pouvoirs vers les polices municipales, c’est encore un transfert de charges supplémentaires pour nous. »

Christian Gros lors de la minute de silence en hommage aux élus disparus dont Marie-Josee Roig maire d’Avignon pendant 3 mandats, conseillère régionale, présidente du Grand Avignon, députée et ministre de Jacques Chirac. ©AB/l’Echo du Mardi

Christian Gros continue : « Le mieux comme le pire ne sont pas exclus. Bien sûr on sait gérer, on va le faire mais on va jouer sur la prudence, reporter des projets. N’étranglez pas nos communes. Certes il est normal de participer au redressement des finances de la France, mais qu’on arrête de nous tenir pour responsables de son déficit abyssal. On ne doit pas être la vache à lait de tous ».
Il conclut quand même sur une note plus douce : « Etre maire, c’est le plus beau de tous les mandats, mais c’est tout sauf un long fleuve tranquille. C’est une aventure humaine d’une grande richesse avec nombre de contradictions, mais nous avons tous la passion du service public chevillée au corps ».

« La colère gronde dans les campagnes. »

Pierre Gonzalvez, président de l’AMV et maire de l’Isle-sur-la-Sorgue

C’est ensuite au président de l’association représentant 149 des 151 maires de Vaucluse (Orange et Le Pontet ne sont pas adhérents) de s’exprimer. Pierre Gonzalvez qui a salué son ex-complice à la tête de la présidence bicéphale avec Jean-François Lovisolo. « 2024 est une année particulière aussi bien pour le climat international que pour l’ambiance anxiogène. Et la France est une société qui clive au moment où la modération a du mal à se faire entendre. Que feront les maires en 2026, certains vont baisser les bras, ne pas se représenter, mais tous les autres ont une foi indéfectible dans leur mission au service des autres. »

Il continue : « Nous devons faire des économies, mais pour certains il faut que rien ne change côté dotations, subventions. On nous a parlé de simplification administrative, mais nous nageons entre PLU, ZAN, SCOT, SRADDET. Que des sigles et acronymes qui s’ajoutent les uns aux autres dans un jargon insupportable. Comment ré-industriliser sans terre disponible, comment construire des logements sociaux, des crèches, des écoles sans foncier disponible ? C’est une aberration totale : on paie chaque année des pénalités sans fin parce qu’on n’a pas la place d’édifier assez de HLM. Ou alors, certains aménageurs sans vergogne, rasent une maison au milieu d’un pré et construisent un immeuble qui bouche la vue des voisins qui se lancent dans une bataille juridique ».

Le maire de l’Isle-sur-la Sorgue évoque ensuite les problèmes de paysans qui cultivent lavande, cerise, ou vigne. « La colère gronde dans les campagnes. Ils n’ont pas été entendus depuis le Salon de l’Agriculture en mars dernier, ils vont repartir en tracteur vers les ronds-points et les préfectures. »

©AB/l’Echo du Mardi

« Ce que nous voulons, c’est un Etat fort,
qui fasse appliquer la loi. Ce n’est pas notre rôle de nous substituer à lui. »

Pierre Gonzalvez

Autre souci auquel sont confrontés les maires : les déserts médicaux. « Les nouveaux arrivants, dans nos communes, ne comprennent pas qu’ils n’aient pas un médecin traitant, c’est encore à nous de prendre le problème à bras le corps avec des Maisons de Santé que certains salarient, comme le fait la présidente du Conseil départemental à Avignon, Apt, Cadenet et bientôt à Sorgues ».

La liste des soucis des maires, continue avec la sécurité : « Le maire n’est pas l’alpha et l’oméga de la sécurité. Ce que nous voulons, c’est un Etat fort, qui fasse appliquer la loi. Ce n’est pas notre rôle de nous substituer à lui. Certes, nous pouvons agir quand le trafic de drogue se diffuse chez nous à travers de pseudo-épiceries ouvertes toute la nuit qui provoquent embouteillages, bruits intempestifs et nuisances en tous genres pour ceux qui doivent se lever tôt le matin pour aller au travail. Mais on nous prend pour des empêcheurs de ‘dealer en rond’ et souvent des menaces sont proférées vers les policiers ».

Le Département hausse le ton
Place à la présidente du Département de Vaucluse, Dominique Santoni. Elle avait déjà poussé un coup de gueule tonitruant lors de la dernière séance plénière de l’exécutif en disant que « Macron a cramé la caisse ». Cette fois, elle a martelé avec vigueur : « Paris ça suffit ! Nous nous efforçons de tenir la barre et de garder le cap. Depuis notre dernière AG, la dissolution n’a vraiment pas arrangé la situation. Et cela au moment même où les déficits de l’Etat ont explosé. Nous en avons assez d’un Etat central qui demande toujours plus aux collectivités locales en leur laissant toujours moins de moyens. Sans concertation et en ne s’appliquant pas à lui-même ce qu’il exige des autres. C’est une situation difficilement supportable et la liste est longue. Diminution de moitié de la DGF (Dotation globale de fonctionnement), perte partielle pour les communes et totale pour les départements de l’autonomie fiscale, transferts de compétences et de charges sans compensation financière, multiplication des normes et contraintes. Et voici, comme je l’ai déjà dit que l’Etat se retourne vers les collectivités locales pour renflouer ses caisses et son déficit. »

Dominique Santoni continue : « Les départements sont les collectivités locales les plus ponctionnées dans ce projet de loi de finance, 2,2 milliards €, soit 44% de l’effort pour ses dépassements. Mes collègues présidents de conseils départementaux sont remontés et en colère comme jamais. Certains ont plein d’idées pour renflouer les caisses de l’Etat, comme vendre les préfectures ou les tribunaux, propriétés de nos départements. Je vous rassure, madame la secrétaire générale (Sabine Roussely qui représentait le préfet convoqué au ministère de l’Intérieur ce jeudi), nous n’en sommes pas là dans le Vaucluse… Pas encore. »

La Présidente, exprime une fois de plus son attachement aux maires « J’ai été maire comme vous. Je sais combien les exigences et impatiences des citoyens sont de plus en plus fortes, les contraintes et pesanteurs de plus en plus lourdes, les pressions et menaces se multiplient et je vous exprime toute ma reconnaissance et ma gratitude et je reste à vos côtés comme partenaire au quotidien, vous pouvez compter sur ma présence. »

Message reçu à Matignon ?
Venu quelques jours plus tard assister à Angers aux assises des départements de France, Michel Barnier, le Premier ministre a promis de réduire significativement l’effort demandé aux conseils départementaux. Il a ainsi proposé «  de réduire le taux de prélèvement prévu au titre du fonds de réserve », de relever le plafond des droits de mutation à titre onéreux (DMTO à hauteur de 0,5 points sur 3 ans ainsi que de renoncer -à minima- au caractère rétroactif de la baisse du taux de fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA). L’hôte de Matignon propose aussi d’étaler sur 4 ans, au lieu de 3, la hausse de cotisations des employeurs territoriaux à la caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales et de rehausser les concours qui sont versés aux départements par la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie).

Le département sort le chéquier pour les communes
Elle a évoqué ‘Vaucluse Ingénierie’ devenue agence technique du département. « 139 communes ont été accompagnées pour leurs projets. Dans le même esprit, nous proposons une enveloppe de 7M€ pour Vaucluse territoires de demain (2023-2026) et de 28,5M€ pour le contrat Vaucluse Ambition (2023-2025). »
Elle revient sur les efforts à faire pour réduire les investissements : « Il faudra trouver au minimum 15M€ mais je ne sais pas encore comment je vais boucler le budget. J’ai écrit au Premier ministre pour lui demander que le Vaucluse, au même titre que le Gard, l’Aude et l’Hérault soit exempté d’un prélèvement de 2% sur ses recettes mais je n’ai pas de réponse. Quoi qu’il arrive, je compte sanctuariser l’agriculture, l’aide aux communes, recruter des médecins généralistes, conduire nos grands chantiers (déviation d’Orange, Carrefour de Bonpas), valoriser les véloroutes. Et je le répète : le fonctionnement centralisé de notre pays où tout se décide à Paris, ça ne marche plus, il est à bout de souffle. Il est temps d’en changer, de bouger les choses. »

« Paris, ça suffit !
Il faut donner plus de pouvoirs, de responsabilités, de libertés aux communes, aux départements et aux régions. »

Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse

La présidente de l’exécutif vauclusien réclame alors plus de décentralisation. « Nous voyons bien qu’il faut donner plus de pouvoirs, de responsabilités, de libertés aux communes, aux départements et aux régions. Nous l’avons prouvé en luttant contre les déserts médicaux, en faisant revenir des allocataires du RSA dans le monde du travail, en construisant plus vite et davantage de logements sociaux, en installant la fibre et le haut-débit sur tous nos territoires, notamment ruraux grâce à Vaucluse Numérique. Pour cela nous devons jouir d’une véritable autonomie fiscale et financière. Nous attendons donc de l’Etat qu’il assume ses 3 grandes fonctions régaliennes : protéger, instruire et soigner. Mais décentralisation veut aussi dire simplification. Stop aux normes en tous genres, arrêtez ce cercle vicieux qui épuise et décourage toute initiative locale. Cela implique une déconcentration qui donne plus de pouvoir aux préfets et aux services de l’Etat. »

Intercommunalités de France vient de dévoiler une série de données et de cartes interactives inédites, présentant les impacts de l’ensemble des dispositifs prévus dans le projet de loi de finances (PLF 2025) intercommunalité par intercommunalité, et commune par commune.

Pour un acte III de la décentralisation
Dominique Santoni a alors lancé un appel ‘transpartisan’ à tous les élus locaux pour un « Acte III de la Décentralisation » en signant une pétition. « La situation financière de la France agit comme un électrochoc chez beaucoup de Français. Elle doit servir à réaliser des changements majeurs dans l’organisation de notre pays, il y faudra du courage et de la détermination ». Cette pétition sera envoyée au Premier ministre.

« A Bercy, ils nous expliquent qu’ils savent compter et, ce sont leurs mots, ‘Qu’il s’agit d’une petite erreur technique sur les rentrées financières’.
Excusez du peu, une paille, 60 milliards ?
Il n’y aurait pas un problème dans leur logiciel ? » »

Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur

Venu de Marseille, le président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, bien que macroniste, ne mâche pas ses mots : « Paris, ça suffit ! s’insurge-t-il lui aussi en reprenant la formule à Dominique Santoni. Surtout quand on entend qu’entre mars et juin dernier, le déficit s’est aggravé de 60 milliards supplémentaires. A Bercy, les Mozart de la Finance nous expliquent qu’ils savent compter et, ce sont leurs mots, ‘Qu’il s’agit d’une petite erreur technique sur les rentrées financières’. Excusez du peu, une paille, 60 milliards ? Il n’y aurait pas un problème dans leur logiciel ? »
Le président de la Région Sud admet qu’on va tous être impactés, car si le budget n’est pas voté, il n’y a plus de gouvernement, d’Etat. « En Provence-Alpes Côte d’Azur, si l’arbitrage est confirmé cela représentera un plan minceur de -120M€, -10%. C’est colossal. Nous allons devoir faire des choix, supprimer les doublons, mais ne pas toucher à l’aide aux communes, au budget agricole, on ne fermera pas de lycées. On ressent un sentiment ambivalent. D’abord, un abandon de l’Etat, une forme d’abattement, on est exaspérés. Mais en même temps, on veut défendre notre territoire. Notre démocratie doit fonctionner de la meilleure des façons possibles, grâce à vous tous, merci pour votre détermination et votre combat » a-t-il conclu sous des applaudissements nourris.

L’Etat a du mal à être audible
Enfin, c’est la secrétaire générale de la préfecture de Vaucluse qui a longuement pris la parole en dernier, pour faire la liste de l’action de l’Etat depuis novembre 2024 et l’arrivée d’un nouveau préfet qui a succédé à l’énergique Violaine Démaret. « Nous devons partager nos efforts de façon solidaire, il ne s’agit pas d’un désengagement de l’Etat » a-t-elle résumé. Et les maires qui ont demandé le micro pour s’exprimer, on tous déclaré qu’ils avaient demandé un rendez-vous au préfet depuis son arrivée de Mayotte en février dernier et qu’ils ne l’ont toujours pas rencontré.

©AB/l’Echo du Mardi

Etats généraux : la Culture se lève en Avignon

L’Aurav, Agence d’urbanisme Rhône Avignon Vaucluse propose, jeudi 14 novembre 2024 après-midi, une demi-journée de conférences ‘Pour une ville à hauteur d’enfants’ co-organisée avec la ville d’Avignon et l’Adème (Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie).

En 2023, l’Adème, en collaboration avec Equal Saree, a mené une étude sur les ‘Territoires à hauteur d’enfants’. Cette étude, qui propose de tirer des enseignements en matière d’aménagement favorable aux enfants, s’appuie sur l’analyse de 13 projets d’espace public à travers la France sélectionnés et analysés pour leur capacités à impliquer les enfants, et pour la diversité de leur types d’interventions tels que (rues pacifiées, environnements scolaires, places, parcs, projets de signalétique, mobiliers à hauteur d’enfants, etc) et de leurs contextes territoriaux (urbain dense et métropole, villes moyennes, périurbain, rural, etc). 

Cécile Helle, maire d’Avignon depuis 2014, défend l’idée d’une ville à hauteur d’enfants. Il existe depuis 2017 un conseil municipal des enfants, depuis 2024 un conseil local de la jeunesse et la ville d’Avignon porte de nombreux projets en pour améliorer leur expérience urbaine : réaménagement de cours d’école en Fraich’cour, pacification des parvis des écoles, mise en réseau d’équipements structurants…

Cette demi-journée s’inscrit dans le cadre du cycle de réflexion « 3 jours pour un urbanisme favorable aux enfants et à la transition écologique », du 14 au 16 novembre. Elus et professionnels de l’urbanisme, ou de l’enfance peuvent participer à la demi-journée de conférences, à destination du grand public et des enfants, le samedi 16 novembre matin. S’ils sont également intéressés par la journée du vendredi, veuillez vous inscrire via le questionnaire d’inscription ici.

Les infos pratiques
Pour des territoires à hauteur d’enfants. Jeudi 14 novembre après-midi. Demi-journée de conférences thématiques à destination des professionnels et élus. Hôtel de ville d’Avignon.

https://www.echodumardi.com/tag/cecile-helle/   1/1