29 avril 2024 |

Ecrit par le 29 avril 2024

Premier de la classe

Le ministère de l’éducation nationale a publié le 29 mars dernier ses premiers « indicateurs de valeurs ajoutés » des collèges et des lycées. Traduction : il s’agit de noter les établissements, mais pas de les classer…. Plusieurs critères sont utilisés : le taux de réussite au brevet des collèges, les notes à l’écrit, le pourcentage d’élèves qui vont de la 6e à la 3e…. Surprise, ce ne sont pas forcément les établissements attendus qui ont les meilleurs résultats. Exemple : le collège Paul Gauthier de Cavaillon.

Même si ce baromètre n’a pas pour vocation à faire des classements on ne saurait s’empêcher de comparer. Ainsi, avec un taux de réussite au brevet des collèges de 99 %, le collège Paul Gauthier se classe en première position pour les établissements publics du département de Vaucluse. Le pari n’était pas gagné d’avance pour cet établissement classé en REP +, doté d’une Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté (SEGPA), destiné à recevoir les enfants en difficulté scolaire. Mais cet établissement accueille aussi des élèves qui ont des facilités. Ainsi, plusieurs pôles d’excellences ont été créés : section sportive, classe bilingue allemand, classe théâtre, classe antiquité langues anciennes, classe EURO, classe défense, classe vélo-environnement. Ce collège est aussi équipé pour accueillir les enfants handicapés. C’est cette mixité « à plusieurs étages » qui explique aussi sans aucun doute ces bons résultats.

Un établissement ouvert sur le monde
A la mixité vient s’ajouter aussi l’ouverture. Pour les 54 professeurs de ce collège, l’ouverture sur l’extérieur n’est pas qu’une volonté c’est une réalité. De très nombreux partenariats ont été mis en œuvre avec des collectivités (ville, agglomération, département) avec des institutions comme l’armée, les universités de Marseille et d’Avignon, des associations, ou encore une trentaine d’entreprises du territoire. Cela débouche sur du tutorat, des stages en immersion, beaucoup de rencontres, des échanges, des activités extra scolaires… Pour son principal, Kaci Diha : « il s’agit de donner à tous les élèves les moyens de réussir ». « Pour cela, leur bien-être est notre priorité », précise-t-il.

Une ambition forte
Le secret de cette réussite pourrait être résumé en un mot : l’ambition. L’ambition pour les élèves, pour le projet pédagogique et pour les très nombreuses initiatives portées par ce collège et son équipe pédagogique. Il n’y aurait donc pas de fatalité ou de règles préétablies qui voudraient que les moins favorisés socialement n’aient pas autant de chances que les autres. Les résultats de cet établissement montrent que si la volonté existe et qu’on s’en donne les moyens, c’est possible. Mais la route est encore longue surtout si on regarde ce qui se passe ensuite dans l’enseignement secondaire ou dans le supérieur.
Mais ne boudons pas notre plaisir et réjouissons-nous de cet exemple donné. Pour Kaci Diha, le principal de ce collège, sa plus grande fierté est l’attractivité de l’établissement qu’il dirige. Chaque année il y a toujours plus d’élèves qui s’y inscrivent que d’élèves qui le quittent.
Il y a 6 ans le collège comptait 330 élèves, aujourd’hui il en compte 520. Belle récompense !


Premier de la classe

Dans le Vaucluse, un agriculteur sur trois est … une agricultrice. Et, pour l’inauguration, mardi 28 février, du stand du département au Salon international de l’agriculture à Paris, pas moins de 3 femmes ont pris la parole : Violaine Démaret, préfète de Vaucluse, Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental et Georgia Lambertin, présidente de la Chambre d’agriculture 84.

Cette dernière a commencé par évoquer le thème de cette 59e édition : l’abeille en expliquant que, désormais agriculteurs et apiculteurs travaillaient main dans la main, en bonne intelligence, pour installer des ruches aux abords de leurs champs. « Ils ont besoin des abeilles pour polliniser les fleurs qui donneront des fruits. Sans elles, c’est comme sans eau, pas d’agriculture possible. Il faut que nous cohabitions sereinement. Avec des prairies, comme à Châteauneuf-du-Pape où 42 km de haies vont être plantés, un ‘Marathon de la biodiversité’ avec les jeunes vignerons de l’appellation. »

Le stand du Département de Vaucluse au Salon de l’agriculture 2023. DR

L’eau est au cœur des préoccupations
L’eau est au coeur des préoccupations de tous, après un été torride et un hiver aride : plus d’un mois sans une goutte de pluie. « Il ne doit pas y avoir de guerre de l’eau », poursuit Georgia Lambertin

La préfète embraye dans le même sens. « L’eau est un sujet majeur dans le Vaucluse. L’été 2022 a été un détonateur avec des restrictions drastiques d’arrosage. Nous avons deux projets importants d’irrigation sur le territoire. D’abord, HPR (Hauts de Provence Rhôdanienne), entre le nord du Vaucluse et le sud de la Drôme. Préserver la nappe du miocène et pomper l’eau du Rhône qui est peu sollicité, c’est une façon d’aider les agriculteurs à faire pousser leurs fruits et légumes. HPR, on en parle depuis plus de 20 ans, mon prédécesseur (ndlr : Bertrand Gaume) avait réussi à faire avancer ce projet. Depuis juin dernier, il y a deux comités de pilotage (un pour chaque département) et fin-janvier dernier, à Bollène, les partenaires sont tombés d’accord pour mener des études, définir les besoins et le financement et l’Etat sera le premier à mettre la main à la poche. »

Le plateau de Sault en première ligne du réchauffement climatique
Autre territoire concerné par le manque d’eau : le plateau de Sault où il a fallu envoyer des camions-citernes au secours des habitants cet été. « La lavande, sa distillation, ses huiles essentielles sont une des dominantes du secteur, ajoute Violaine Démaret, Avec le contrat d’avenir Durance-Ventoux, signé la semaine dernière à Carpentras, 7M€ seront déboursés dans un premier temps, 14M€ à terme. »

DR

L’eau évidemment, il en a été question avec le président de la Région Sud, Renaud Muselier qui a évoqué l’aqueduc romain du Pont du Gard, les jets d’eau du Palais Longchamp en haut de la Canebière, Pagnol et sa Manon des Sources, mais aussi le barrage de Serre-Ponçon et la Société du Canal de Provence : « Nous affichons une vraie volonté d’être sobres en eau et solidaires les uns des autres. Pas de guerre des usages entre les paysans et les propriétaires de piscines. En tout, 800M€ vont être injectés dans la région Sud. Il faut également lutter contre les 5 à 10% de fuites et enfin, nous allons expérimenter un système de re-traitement des eaux usées. En Israël le chiffre de récupération est de 80%, en Espagne de 20% et nous, moins de 1%, il y a une réelle marge de progression. » Un Plan d’action de l’eau sera proposé au vote des élus du Conseil régional le 24 mars prochain à Marseille.

La préfète de Vaucluse (à droite) avec un verre de sirop de melon de Carpentras.

Définir une stratégie en matière d’hydraulique agricole
Dominique Santoni, la présidente de l’exécutif est revenue sur les états généraux de l’eau qu’elle a été la première à organiser à Avignon le 1er décembre dernier. « On a rassemblé tous les acteurs concernés et ils ont permis de valider la pertinence de notre stratégie en matière d’hydraulique agricole, c’est un défi majeur, un enjeu vital pour notre souveraineté alimentaire. »

« Après avoir envahi les territoires alpins, les loups s’aventurent désormais dans les espaces urbains. »

Autre préoccupation, celle des éleveurs, traumatisés par les loups qui égorgent leurs troupeaux. « Non seulement, ils envahissent les territoires alpins, mais ils s’aventurent désormais dans les espaces urbains. Nous devons être aux côtés de nos bergers » martèle Renaud Muselier. Nous devons mieux réguler la présence des loups, augmenter le nombre de prélèvements puisque en France, 60% des attaques ont lieu en Provence-Alpes-Côte d’Azur. En accord avec les agents de la louveterie, nous allons créer une ‘brigade loup’ et les équiper de lunettes à visée thermique pour détecter leur présence la nuit. »
Le président Renaud Muselier s’est aussi félicité du coup d’arrêt d’un arrêté « véritable rouleau compresseur européen contre le lavandin et de sa supposée dangerosité neurotoxique au-delà de 8% de camphre. Il est suspendu mais pas définitivement, le combat doit continuer ».

L’épicerie gourmande du Vaucluse.

Préparer la relève en dépit du prix du foncier
Renouveler les générations, aider les jeunes à s’installer est aussi une priorité quand on sait qu’en 10 ans la France a perdu 11% de ses fermes et que 20 000 paysans partent à la retraite chaque année, mais que seulement 14 000 jeunes leur succèdent. Pour 2023-2027, une dotation de 14,6M€ de la Région plus une autre de 9,1M€ du Feader (Fonds européen pour le développement rural) seront allouées pour qu’ils accèdent notamment au foncier dont le prix s’envole chaque année en Provence.

André Bernard, président de la Chambre régionale d’agriculture et ancien président de la Chambre d’agriculture de Vaucluse.

André Bernard, le président de la Chambre régionale d’agriculture était aussi présent lors de la séance d’inauguration de l’espace vaucluse. « Ce magnifique stand donne une image positive du savoir-faire des paysans. Ils s’adaptent en permanence, à la sobriété en énergie, en intrants, en eau. Nous devons renforcer les circuits-courts et les organiser pour qu’ils ne tournent pas en rond. »
Il a salué également les 300 médailles récoltées par le département, dont 284 pour les vins (116 or, 113 argent, 55 bronze), « Un palmarès dont nous sommes fiers ».

Les producteurs ramènent leur fraise
En dehors des élus, une quarantaine de producteurs sont bien sûr présents à Paris, comme Dominique Bégnis, président de la Confrérie de la Fraise de Carpentras. « Ce sont les premières de l’année, elles sont pulpeuses, sucrées, goûteuses, donc appréciés par les visiteurs du salon. On en produit autour de 6 000 tonnes par an, le 12 mars, on les offrira aux députés et aux sénateurs ». Autre amateur de fraise, Serge Clavel, qui s’en sert depuis 25 ans pour ses berlingots, ses confitures, ses sirops, sa pâte de fraise et ses biscuits « C’est un produit sublime, je l’adore sous toutes ses formes ». Pour l’autre Confrérie, celle de Velleron, Robert Rouch dira simplement « Ce diamant rouge, c’est le premier sourire du printemps ».

Le confiseur Serge Clavel fait la promotion de la fraise de Carpentras.

Parmi les caves distinguées ‘La Présidente’ à Sainte-Cécile-Les-Vignes, qui est l’un des plus vieux domaines de Vaucluse, né en 1701. On a connu le grand-père, Max Aubert, puis le fils, René, trop tôt disparu, c’est désormais Céline qui le dirige et qui vient de décrocher 2 médailles d’or au Concours général, en Châteauneuf-du-Pape, Cuvée Simon Alexandre, rouge et blanc, 10 000 bouteilles de chaque couleur « On est ravi, chez nous c’est le goût qui prime avant tout », commente Maéva Nicolleau en charge des ventes.

Maéva Nicolleau de la cave de La Présidente, double médaille d’or pour un blanc et un rouge de Châteauneuf-du-Pape.

Des chiffres qu’il faut rappeler sans cesse pour montrer le dynamisme de l’agriculture vauclusienne : c’est le premier département producteur d’ail, de cerise, de raisin de table, d’essence de lavande, de courges et de potirons. Le deuxième pour les pommes Golden et Granny Smith, les poires Guyot, la figue et les melons sous serre et le troisième pour les vins d’appellation, la fraise et la pastèque.

Agri-bashing : « Cessons de maltraiter ceux qui nous font vivre. »

La présidente Dominique Santoni conclut : « Jusqu’à dimanche, ce salon, c’est une véritable lune de miel entre notre département et nos producteurs. Ils boostent notre attractivité touristique, façonnent nos paysages, améliorent notre qualité de vie. Décidément, ils en ont du talent, les Vauclusiens. »

La présidente du Conseil départemental de Vaucluse. DR

Et pour ceux qui, a contrario, font de l’agri-bashing, dénigrent de longue les paysans, critiquent leur utilisation de pesticides, leur productivisme excessif, les mauvais traitements qu’ils infligeraient aux animaux, un chiffre d’abord : un paysan se suicide tous les deux jours en France d’aprés la MSA (Mutualité sociale agricole). Ensuite, un livre vient de sortir. Nourrir de Sylvie Brunel chez Buchet-Chastel. Un vrai plaidoyer pour les paysans « Cessons de maltraiter ceux qui nous font vivre. Ils assurent notre quotidien et de notre environnement. Que seraient la Camargue sans les marais, le Ventoux sans la lavande? » La géographe qui enseigne à La Sorbonne ajoute : « En France, nous battons le record du nombre de piscines privées et chlorées et on accuse les paysans de gaspiller l’eau, on croit rêver. Ils doivent faire face aux caprices de la météo, à la mondialisation, à la concurrence déloyale, à la prolifération de normes françaises qui se surajoutent à celles de la Communauté européenne. Après le Covid, quand ils ont déferlé des métropoles pour venir vivre à la campagne, ils n’ont eu de cesse de pourrir la vie des paysans, dénoncer le bruit des tracteurs et le chant du coq trop matinal. Il est temps de reconnaître leurs efforts pour notre souveraineté alimentaire et de les rémunérer dignement pour qu’ils vivent de leur labeur ».


Premier de la classe

Le Conseil départemental de Vaucluse vient de poser la première pierre des futures archives départementales. Situé dans la zone d’Agroparc à Avignon ce ‘pôle des patrimoines de Vaucluse’ sera baptisé ‘Memento’. Le bâtiment, qui représente l’un des principaux investissements publics du territoire actuellement, est autant conçu pour être un lieu de conservation que partage et d’accueil du grand public.

Après avoir passé près de 150 ans au palais des papes, les archives départementales de Vaucluse s’apprêtent à déménager en 2025 dans un nouveau bâtiment édifié dans la zone d’Agroparc à Avignon. Situé sur une parcelle de 23 290 m2, entre l’Inrae et le siège social de McCormick-Ducros, la construction de 11 600m2 conçue par le cabinet d’architecture lyonnais Gautier-Conquet regroupera une douzaine de sites actuellement éparpillés sur le bassin de vie d’Avignon : les archives du Département actuellement installées dans la chapelle Benoît XII du palais vieux depuis les années 1880 mais aussi ses annexes de Courtine, le Service départemental d’Archéologie, les réserves des trois musées départementaux ainsi que plusieurs services administratifs liés au patrimoine vauclusien.
A cela s’ajoute le Centre de conservation et d’études de l’État ainsi que les Archives du Grand Avignon. Seul manque à l’appel, les archives de la Ville d’Avignon qui, un temps approchées pour s’associer au projet, resteront finalement dans leur locaux historiques de l’ancien mont de piété de la rue Saluces dans l’intra-muros de la cité des papes.

Situé rue Marcel Demonque dans la zone d’Agroparc, le bâtiment de 80 mètres de long et de 70m de large de ‘Memento’ sera situé entre le siège de McCormick-Ducros et l’Inrae, juste à côté du centre de gestion de la fonction publique territoriale et tout près du campus Jean-Henri Fabre de l’Université d’Avignon.

Plus qu’un lieu de stockage
Plus qu’un lieu de conservation, ce ‘pôle des patrimoines de Vaucluse’ baptisé désormais ‘Memento’ (ndlr : souviens-toi en latin) ambitionne d’être aussi un espace d’étude et de transmission de l’histoire du Vaucluse en étant le plus accessible et le plus ouvert au public.
Bien évidemment le lieu restera un site d’entreposage avec 40km linéaires de stockage aux normes de conservation actuelles contre 26km pour les archives actuelles du palais des papes.
En 2025, l’équipement entend également « constituer un lieu de mémoire et de préservation du passé tourné vers l’avenir en jouant un rôle actif de transmission à travers sa salle de lecture, sa salle d’exposition et sa salle de conférence de 150 places ».
Pour le Conseil départemental sa vocation est donc d’être aussi « un lieu-ressources et de recherche destiné aux scolaires, aux chercheurs, aux professionnels mais aussi au grand public. Un lieu d’animation et de vie en lien constant avec les acteurs locaux et les associations du territoire mais aussi régionales. Des expositions, des conférences, des créations d’œuvres, des animations, des concerts auront lieu. La priorité absolue est de s’ouvrir aux différents publics et de diffuser largement la connaissance. »

Une pierre taillée il y a 700 ans provenant chantier de restauration du palais des papes a été posée lors du lancement officiel du chantier qui doit s’achever courant 2025.

Une fonction autant culturelle que patrimoniale
« Il s’agit d’un équipement autant culturel que patrimonial avec des fonctions pédagogiques d’accueil de tous les publics », explique Dominique Gautier, l’architecte de l’agence à qui l’on doit déjà les archives du Rhône à Lyon et celles de Briançon ainsi que plusieurs médiathèques à Lyon, Chaponost, Oullins ou Montrond-les-Bains.« C’est aussi un outil de travail pour les archéologues, les archivistes, les conservateurs, les chercheurs, les historiens », poursuit le co-fondateur du cabinet Gautier-Conquet qui a aussi réalisé les 18 plateformes du parc d’activité ‘Technicité’ d’Agroparc.
« C’est enfin un outil de conservation avec des ateliers et des magasins où les contraintes imposent que l’on conçoive un bâtiment sans fenêtres pour protéger ce qui y est conservé de la lumière », conclu Dominique Gautier dont les équipes ont conçu un édifice à haute valeur environnemental affichant une performance énergétique de niveau E2C1 du label E+C.

« Il s’agit d’un équipement autant culturel que patrimonial. »

Dominique Gautier de l’agence Gautier-Conquet

L’un des principaux investissements publics du territoire
Memento sera constitué d’un bâtiment à ossature bois en R+3 de 80 mètres de long et de 70m de large imaginé autour de galeries intérieures desservant l’ensemble des blocs fonctionnels et les magasins de conservation.
Devant, un parvis paysagé protégé du vent. Autour, une ‘double peau’ ventilée et habillée de briques de terre cuite extrudée autour des voiles de béton afin de réguler l’inertie et l’hygrométrie du bâtiment. Au-dessus, des toitures en partie végétalisée accueillant également 500m2 de panneaux photovoltaïques. La puissance qui pourra être produite sera de 105kW environ. Celle-ci sera directement utilisée par le bâtiment en autoconsommation et le surplus pourra être revendu. « Il n’a pas été possible d’en installer davantage en raison de contraintes liées à la proximité de l’aéroport », précise l’architecte lyonnais.
Un parking semi-enterré de 36 places complètera l’aménagement.
L’ensemble, qui représente un investissement de près de 31M€, constitue actuellement l’un des principaux investissements publics en Vaucluse. Il est financé par le Département à hauteur de 16,07M€ ainsi que par l’Etat (7M€ via la Drac et le DSID), la Région Sud (6,94M€) et la communauté d’agglomération du Grand Avignon pour un montant de 822 939,42€.

Le Département va lancer une étude sur la réutilisation du palais vieux une fois que les archives en seront définitivement parties. Une certitude, le Conseil départemental a la volonté d’ouvrir l’espace au public le plus large.

Un trait d’union avec le passé
« Nous posons aujourd’hui, tous ensemble, la première pierre, s’est félicitée Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse lors du lancement officiel du chantier. Et cette pierre, symboliquement, est issue du chantier de restauration du Palais vieux, toujours en cours. Elle a été taillée voilà près de 700 ans… Comme un trait d’union entre un chapitre qui se termine et un autre qui commence… mais c’est une seule et même histoire qui continue. »
Pour le palais, dernier bâtiment en France aussi ancien à être occupé par un service d’archives, si les opérations de déménagement se préparent déjà depuis 2019 il s’agit également de savoir ce que le Département veut faire de cet espace constituant la partie la plus ancienne du plus grand palais gothique.

En effet, le reste de l’édifice médiéval est propriété de la Ville d’Avignon et est exploité par Avignon tourisme comme site de visite et d’exposition, comme centre des congrès et comme lieu d’accueil emblématique du festival d’Avignon dans la cour d’honneur.
« Très attaché à ce monument connu dans le monde entier, et d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le Département de Vaucluse va prochainement étudier la mise en place d’un projet global pour le Palais vieux, explique le Conseil départemental. Autrement dit, lui inventer un nouveau destin après le déménagement des Archives. S’il est encore trop tôt pour en esquisser les contours, l’objectif est bien que ces espaces soient à terme accessibles au plus grand nombre. »

Découvrez le projet Memento situé à Agroparc.

Premier de la classe

Malgré son attractivité, le Vaucluse est le département de la Région Sud qui a la plus faible densité de généralistes. Et 85 médecins libéraux pour 100 000 habitants. Phénomène aggravant, la moitié d’entre eux ont ont plus de 55 ans et l’an dernier, 45 sont partis, soit à la retraite, soit ailleurs.

« Il y avait donc urgence à lancer un plan santé, en se basant sur ce qui marche ailleurs, en Saône et Loire, Charente-Maritime, dans le Gers par exemple, pour recruter nous-mêmes, puisque c’est une compétrence que nous accorde la Loi 3DS » explique la Présidente de l’exécutif départemental, Dominique Santoni, en liaison avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’ARS (Agence régionale de santé), la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie), le Conseil de l’Ordre des Médecins et des associations d’élus.

Lire également : “Dominique Santoni : « Ce que je veux, c’est changer la vie des Vauclusiens »“

L’an dernier, une campagne de communication a été lancée dans la presse nationale, à la radio et à la TV pour les attirer en leur promettant un salaire en fonction de leur ancienneté et de la grille indiciaire, plus de souplesse et moins de contraintes administratives dans la pratique de leur métier (paperasse, gestion, prise de rendez-vous par Doctolib). D’autant plus que le médecin de papa qui travaillait jour et nuit, week-end compris, c’est fini. Maintenant les médecins, hommes et femmes, souhaitent avoir une vie plus équilibrée entre le cabinet, la famille et les loisirs.

La campagne de communication réalisée par le Département de Vaucluse

Claudio Tatullo, ce 1er médecin salarié a donc a 40 ans, il est né dans la région des Pouilles, en Italie et a travaillé 5 ans dans une clinique de St-Rémy de Provence, un centre de rééducation fonctionnelle, avant de poser ses valises à Avignon. Il consulte depuis lundi dans le nouveau cabinet installé au n° 19 Place de l’Horloge. « Je voulais changer de vie, ici je ne gère pas les démarches administratives, les appels téléphoniques, je suis accompagné par une assistante. En Italie j’ai travaillé dans le secteur libéral pour l’équivalent de la ‘Guardia médicale’ (équivalent de SOS Médecins) avec des urgences H 24, week-end compris, c’est enrichissant mais usant. »

Il poursuit :  » Ici, je vais pouvoir me concentrer sur le patient, le suivre dans la durée, avec une prise en charge globale comme médecin traitant. Je travaille du lundi au vendredi de 9h à 18h, après je vais gérer ma vie privée comme je l’entends, profiter des paysages, des randonnées, des loisirs, de la vie culturelle, du climat du Vaucluse ».

Inauguration du centre du Réseau Départemental de Santé, nouvellement ouvert place de l’Horloge à Avignon.

Le local de 120m2 inauguré jeudi matin est composé d’une salle d’attente, de 2 cabinets de consultations, d’un salle de soins pour les urgences et le dépistage gynécologique de cancers du col de l’uterus, d’un bureau administratif. C’est Romain Natale, un psycho-motricien de formation, qui coordonne l’ensemble de la structure, le local pour qu’il qu’il soit opérationnel : mobilier, équipement médical, ordinateurs.

La présidente du département insiste : « Nous ne faisons pas de concurrence aux médecins libéraux, nous sommes complémentaires pour répondre aux préoccupations des Vauclusiens, pour lutter contre la désertification médicale. En tout, nous avons déjà recruté 9 médecins qui vont s’installer à Cadenet, Apt, Valréas, la machine est lancée. C’est du cousu main, nous allons là où l’offre de soins est insuffisante et le médecin salarié se consacre entièrement à son patient, c’est cela qui les a séduits! Pas besoin de se préoccuper de la paperasse, des prises de rendez-vous, de tout l’aspect administratif qui est particulièrement chronophage ».

Lire également : “Le Vaucluse capitale régionale de la télémédecine“

Dominique Santoni poursuit : « Notre département est attractif, offre une qualité de vie et ce ‘Plan Santé’ est une fusée à 3 étages. Le 1er, c’est l’installation de ces médecins qui vont mailler le territoire. 2ème acte : un bus itinérant qui va quadriller les zones isolées, notamment sur le Plateau de Sault. Le 3ème, la télé-médecine, puisque grâce à Renaud Muselier, le président de la Région Sud, nous sommes département-pilote. Par exemple, les spécialistes en ophtalmologie de l’Hôpital d’Apt poseront le diagnostic d’un patient de l’Isle sur la Sorgue, il n’aura pas à se déplacer, il ira juste chez son médecin ». Une dernière étape pourrait être franchie avec le déplacement de médecins au domicile de malades très isolés.

Ce dispositif innovant coûtera entre 800 000€ et 1 M€ par an au Conseil Départemental. Selon les besoins, 18 médecins pourront être recrutés l’an prochain, encore plus l’année d’après. « L’important, nous l’avons vécu lors de la crise sanitaire, c’est de renforcer notre de soins. C’est notre choix politique au service de tous les Vauclusiens » a conclu la présidente Santoni.


Premier de la classe

Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse a accordé une interview à l’Echo du mardi pour la sortie de la 7e édition de notre hors-série annuel ‘Le Vaucluse en chiffres 2023’. L’occasion pour la première femme à la tête de l’institution départementale d’évoquer le lancement du plan santé où le Département sort de ses compétences habituelles pour répondre aux besoins quotidiens des Vauclusiens. Une volonté qui s’étend à d’autres domaines comme l’attractivité économique, le soutien aux projets d’aménagement des communes, l’audiovisuel, la sécurité… Autant de thèmes que Dominique Santoni entend prendre à bras le corps.

Pourquoi le Département a-t-il lancé son plan santé alors que ce domaine n’est pas de sa compétence ?
« La santé est l’une des principales préoccupations des Vauclusiens, c’est pour cela que j’ai résolument choisi de sortir des sentiers battus pour apporter des solutions concrètes à nos concitoyens qui ne trouvent plus de médecins. Alors oui, la santé ce n’est peut-être pas l’une des compétences du département mais je crois qu’il faut que l’on soit pragmatiques car ce que je veux c’est changer la vie des Vauclusiens. Le plan santé : c’était aussi l’un de nos engagements de campagne que nous allons respecter dès 2023 avec le recrutement de 8 médecins. »

Comment s’articule ce plan ?
« Dans un premier temps, nous avons travaillé sur les zones touchées par la désertification médicale et les priorités de l’ARS (Agence régionale de santé). Aujourd’hui, ce sont donc 4 territoires qui vont être concernés par la phase 1 de ce plan santé : Valréas, Cadenet, Apt et Avignon-Intramuros. »

Avignon touché par la désertification médicale, cela peut paraître surprenant ?
« C’est vrai qu’Avignon, nous ne l’avions pas forcément identifiée au début. Puis on s’est aperçus en travaillant avec le président de l’Ordre des médecins de Vaucluse qu’il y avait une véritable carence dans la cité des papes et plus particulièrement dans l’intra-muros, notamment en raison de problèmes de déplacement et les difficultés de stationnement. Il y a aussi toute une population, notamment de gens âgés, qui ne trouvait plus de médecin. Très bientôt, deux généralistes seront donc installés au sein de l’ancien espace du département et des pays de Vaucluse qui se situe en haut de la place de l’horloge, à côté de l’ancienne Banque de France. Ce lieu a l’avantage d’être visible, central et équipé en accès pour les PMR (Personnes à mobilité réduite). À termes, il y a également la place pour accueillir un troisième médecin sur ce site en cœur de ville. »

« Le local, les réseaux informatiques, le cabinet équipé, l’assistante… On s’occupe de tout.»

Quel est le profil des médecins retenus ?
« Il y a des médecins préretraités qui auraient pu s’arrêter mais qui finalement se disent ‘vous nous donnez la possibilité de continuer à exercer de manière partielle dans des conditions plus favorables’. Nous avons aussi des jeunes médecins qui viennent tenter cette aventure avec la possibilité d’ouvrir ensuite leur propre cabinet. Et puis on a des médecins qui viennent d’ailleurs, particulièrement du Nord de la France qui sont attirés par la qualité de vie. Dans tous les cas, ce qui leur plaît c’est de pouvoir se consacrer pleinement à leur patientèle. Pour cela, le Département les salarie, met à leur disposition le lieu dans lequel ils vont travailler – cela peut être un Espace de solidarité (Edes) comme à Apt début janvier 2023 ou à Valréas. Ce qu’il faut prendre en compte également c’est que les conditions de travail ont évolué et que les médecins qui vont s’installer sur le territoire veulent travailler comme ils l’entendent. Cela veut dire que, parfois, il y aura besoin de 2 médecins pour faire un poste comme cela va être le cas sur Avignon par exemple avec deux mi-temps. Il y en a qui feront des gardes et d’autres qui n’en feront pas. Il y en a qui feront des visites à domicile et d’autres non. Si l’un veut partir en vacances, un autre peut le remplacer. Ils auront une totale liberté et quand on les rencontre c’est ce qui les séduit. Ce qui est intéressant aussi pour eux, c’est que l’on va mettre en place un vrai réseau de santé. C’est-à-dire qu’ils ne vont pas travailler seuls et que, par exemple, il va y avoir une mise en réseau internet leur permettant d’échanger leurs données et de communiquer. Le local, les réseaux informatiques, le cabinet équipé, l’assistante… On s’occupe de tout. Pas besoin non plus de faire de l’encaissement car nous avons un accord avec la Caf. J’insiste, ils ne font que de la médecine et c’est ça qui leur plaît. »

Ce plan santé répond-il à une demande des maires de Vaucluse ?
« Il y avait de leur part une réelle inquiétude qu’ils faisaient remonter régulièrement. Et comme il n’y a pas de mal à s’inspirer de ce qui fonctionne bien dans les autres territoires, nous avons vu le département de Saône-et-Loire où le Conseil départemental assume et conforte son rôle de garant de l’équité territoriale en contribuant activement à rétablir l’égal accès de tous les citoyens aux soins de proximité. Nous sommes le 1er département de la Région Sud à mettre en place un tel dispositif. »

Est-ce que le fait d’avoir été maire auparavant, maire d’Apt en l’occurrence, une commune touchée par ces difficultés d’accès aux soins, vous a sensibilisée davantage à ces problématiques ?
« Certainement, car lorsque l’on débute avec ce mandat de maire, il y a ce côté ‘pied dans la terre’, proximité, on rencontre plein de gens. Encore faut-il aimer les gens et avoir de l’empathie. Mais c’est vrai que c’est un atout de bien connaître les territoires et les maires sont souvent les mieux placés pour cela. Au-delà de ça, cela fait aussi parti de mon ADN : changer la vie des gens. Les Vauclusiens attendent des solutions. Ma satisfaction en tant que politique c’est quand on m’arrête dans la rue pour me dire que ‘c’est bien ce que vous avez fait’. »

Quelles sont les limites que vous vous êtes fixées avec ce plan santé et qu’elles sont les étapes à attendre à l’avenir ?
« Il y a 3 étapes. La première c’est la mise en place de ces 8 généralistes début 2023. Mais nous allons continuer avec l’arrivée de nouveaux médecins dans le courant de l’année afin de mieux quadriller le territoire. À titre comparatif, la Saône-et-Loire compte maintenant plus d’une centaine de médecins. Ensuite, nous envisageons de  faire aussi appel à des spécialistes, qui nous ont déjà sollicités d’ailleurs, comme des dentistes notamment. Parallèlement nous souhaitons créer un bus itinérant dans les territoires où il n’y a pas assez de population pour avoir un docteur comme dans le secteur de Sault. Ce bus avec un véritable médecin traitant offrira un vrai suivi. Enfin il y a aussi le développement de la télémédecine. »

« Les médecins ne veulent plus œuvrer comme hier, il faut s’adapter. »

Justement en ce qui concerne la télémédecine, le Vaucluse a été choisi par la Région comme département pilote pour ce type de suivi en matière de santé, notamment dans le domaine du télédiagnostic ophtalmologique ?
« Pour cela nous travaillons effectivement avec la Région Sud qui nous a apporté un soutien financier important. Alors, même si on sent une certaine réticence concernant le déploiement du télédiagnostic et de la télémédecine, à un moment il faut accepter que le monde change. Les médecins ne veulent plus œuvrer comme hier, il faut s’adapter. Aujourd’hui, il y en a moins et ils veulent travailler différemment. Donc, si on veut être soignés il faut aller vers de nouvelles technologies. Toutefois, la télémédecine ce n’est pas pour tout non plus et cela ne remplacera pas le médecin. Mais dans les domaines de la vision et de la dermatologie par exemple on sait que la télémédecine fonctionne bien. »

D’un point de vue plus ‘technique’ cette possibilité de développement de la télémédecine a été rendue possible par le déploiement du THD (Très haut débit) par le Département ?
« Si on a été choisis par la Région c’est effectivement parce que nous avons été des précurseurs sur le très haut débit en Provence- Alpes-Côte d’Azur. C’est aussi parce que nous avons su être innovants. »

Outre la santé, y a-t-il d’autres outils collectifs que vous souhaitez mettre en place comme Vaucluse ingénierie par exemple ?
« Il y a effectivement plusieurs projets que nous voulons mettre en place au fur et à mesure dans le courant de la mandature. Vaucluse ingénierie est l’un de ceux que nous allons lancer le plus rapidement. Il s’agit d’un nouvel outil destiné aux maires pour identifier les besoins des communes dans le cadre de leur dossier d’aménagement, d’identifier les leviers et les contraintes de leur projet, de travailler sur l’étude de faisabilité, de trouver un AMO (Assistance à maîtrise d’ouvrage)… L’idée c’est d’accompagner les maires dans leur projet alors que l’on s’aperçoit que tout est compliqué pour faire quoi que ce soit. Surtout pour les petites communes. En effet, nous nous sommes rendu compte que certaines d’entre elles ne consomment pas les crédits qui leur sont alloués alors qu’elles ont parfois du mal à boucler leur budget car elles n’arrivent pas à monter les dossiers. »

Concrètement cela se passera comment pour les communes vauclusiennes faisant appel à cette structure ?
« Les maires devront se tourner vers l’équipe de 4 personnes dirigée par Caroline Leuret dont le rôle sera de faire le relais avec les services du département. Dans ce cadre, Vaucluse ingénierie accompagnera ainsi leurs démarches techniques et financières auprès des 23 différents partenaires du département comme le CAUE, la SPL Territoire 84, VPA, l’Aurav, EPF-Paca, les parcs naturels régionaux du Ventoux et du Luberon, le Sdis… »

« Le principe c’est d’accompagner ces communes en proposant un service qu’elles n’auraient pas les moyens de se payer. »

« L’autre avantage, c’est que nous aurons connaissance du projet dès le départ. Cela nous permettra d’aller chercher des financements croisés notamment auprès de la Région ou bien de l’Europe. Le principe c’est d’accompagner ces communes en proposant un service qu’elles n’auraient pas les moyens de se payer. Cette mutualisation du conseil mis à disposition des maires c’était une vraie attente de leur part. Et pour le Département, quand les maires réalisent des projets, l’ensemble des Vauclusiens s’en rend compte. C’est donc notre intérêt d’aller aider les communes. »

Vous travaillez également à l’élaboration d’un plan cinéma ?
« Il est nécessaire de sortir ce département  d’un certain marasme et de constater qu’il y a des écosystèmes qui marcheraient mieux ici qu’ailleurs en étant parfaitement adaptés à notre territoire. L’audiovisuel en fait partie car nous avons tout ce qu’il faut pour pouvoir développer cette forme d’économie sachant que nous avons déjà la base : on a des écoles d’art, l’université, de nombreux studios d’animation… Nous avons la possibilité de former des gens qui s’engageront dans cette industrie, de créer des métiers intéressants qui correspondent à l’air du temps. Cela veut dire aussi que les professionnels de l’audiovisuel ou du cinéma qui viendront ici pour tourner n’auront pas besoin de venir avec leur équipe car il y aura déjà des techniciens sur place, des studios. »
« Dans cette optique, nous voulons renforcer le rôle de la commission du film avec des studios sur Avignon, le Ventoux et le Luberon. Nous souhaitons aussi faire un état des lieux pour savoir ce que nous avons sur le territoire en termes de formations, de studios, de tournages, de vidéastes, de techniciens, d’acteurs… pour savoir ce qui nous manque et par quoi on commence dès 2023. Le Département va également participer financièrement au plan cinéma de la région. Et grâce à VPA qui travaille à l’implantation de nouveaux acteurs sur notre territoire qui en est déjà  bien pourvu, nous allons être un des tout premiers départements en matière de studio d’animation. »

« Nous avons souhaité fédérer les entreprises et les personnalités qui veulent porter les couleurs du Vaucluse. »

Cette année 2022 a aussi été marquée par le lancement de la ‘Team Vaucluse’ ?
« Oui, nous avons effectivement souhaité fédérer les entreprises et les personnalités qui veulent porter les couleurs du Vaucluse, le faire rayonner en France comme à l’international, afin de susciter des implantations d’entreprises et l’installation de talents sur le territoire. C’est l’ambition de la toute nouvelle ‘Team Vaucluse’ et cette mise en réseau des décideurs qui vont désormais avancer sur des thématiques de réflexion et de travail courant 2023. »

La fusion entre Vallis habitat et Grand delta habitat a constitué un autre dossier important de cette année écoulée ?
« J’ai été interpellé par de nombreux maires de Vaucluse sur les grandes difficultés qu’aurait Vallis habitat à remplir tous ses engagements en matière de logement dans les années à venir que ce soit en termes de réhabilitation d’un parc vieillissant, de construction dans les zones carencées ou de réponse à la nouvelle réglementation thermique d’isolation des logements. Nous avons donc choisi de fusionner notre bailleur départemental avec Grand delta habitat, une coopérative vauclusienne qui depuis des années a fait ses preuves dans la gestion du logement social. C’est le choix de l’efficacité et de la modernisation de notre logement social car nous voulons apporter une réponse rapide aux attentes des locataires. »
« Grand delta habitat s’est ainsi formellement engagé dans le cadre de cette fusion à réhabiliter 4 000 logements en 5 ans sur tout le territoire du Vaucluse. C’est considérable ! Cette rénovation est notre priorité car c’est celle des maires comme celle des locataires. Dans le même temps, cette dynamique va également s’accompagner de la construction de logements neufs à travers un engagement de 500 logements neufs par an dans le Vaucluse. »

Votre leitmotiv c’est donc d’agir tout azimut pour le Département ?
« Je pense tout le temps au Département, même la nuit. Il faut aller parfois là où l’on ne nous attend pas mais où je sais qu’il y a un véritable besoin. C’est très important de faire. Les gens attendent des solutions. Ils ont envie d’entendre des choses qui vont leur faire du bien. Bien sûr qu’il y a des choses qui vont mal mais il y a aussi des choses qui vont bien. Dans cette optique, le rôle des politiques c’est de dire où l’on va. Et l’administration dit comment on y va. C’est un travail commun mais il faut effectivement qu’il y ait quelqu’un qui trace un cap. Et je ne cesse de le dire, le mandat de président du Département est un mandat local. Alors au final, il y a ce que l’on veut être et ce que l’on veut faire. Moi j’ai choisi de faire : au département mais aussi avec les maires de Vaucluse. »

Propos recueillis par Laurent Garcia


Premier de la classe

Pour cette nouvelle année, le Conseil général de Vaucluse et la préfecture avaient décidé de mutualiser leurs vœux par soucis d’économie notamment. Une volonté affichée de montrer également la dynamique commune qui peut aussi exister entre les services de l’Etat et les collectivités locales. Le tout avec le président de la Région Sud en invité surprise et un leitmotiv : l’amour, l’amour, toujours l’amour…

« C’est un plaisir décuplé de faire ces vœux avec le Conseil départemental », s’est réjouie Violaine Démaret, nouvelle préfète de Vaucluse à l’occasion des vœux communs du Département et des services de l’Etat qui viennent de se dérouler à la salle des fêtes de l’Isle-sur-la-Sorgue.

« Cependant, si c’est la première fois que cela se déroule ainsi en Vaucluse, ce n’est pas inédit dans la région où cela s’est déjà pratiqué dans d’autres départements », a tenu à rappeler la représentante de l’Etat qui a prise officiellement ses fonctions en août dernier.

« Un année 2023 placée sous le sceau de coproduction. »

Violaine Démaret, préfète de Vaucluse

Sous les yeux de Christophe Mirmand, préfet de région, invité surprise, en compagnie de Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, de cette cérémonie, Violaine Démaret a souhaité « que cette année 2023, à l’image de ces vœux, soit placée sous le sceau de la coproduction. »
Et devant les nombreuses difficultés liées à la conjoncture actuelle, la préfète de Vaucluse a exhorté « les élus et les responsables locaux à relever tous ces défis afin répondre à ces problématiques. »
« ‘L’Etat répondra d’ailleurs présent également », a-t-elle tenue à insister en rappelant que ses services seraient particulièrement actif dans les domaines du renforcement de la sécurité, du déploiement des dispositifs d’aides, de l’aménagement du territoire tout en le préservant, du renforcement de la citoyenneté ainsi que dans la prise en compte de l’urgence climatique et environnementale. »

Violaine Démaret, préfète de Vaucluse (au centre), Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse (à gauche de la représentante de l’Etat sur la photo) et Renaud Muselier, président de la Région Sud (à droite).

Rationalisation des dépenses publiques
« Avec madame la préfète de Vaucluse, nous avons eu la volonté commune, d’organiser ensemble cette cérémonie de vœux, en cassant quelque peu les codes du monologue de début d’année, confirme Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse. Avec elle nous avons aussi voulu nous adresser à vous conjointement dans un souci partagé de rationalisation des dépenses publiques bien sûr, mais aussi parce que nous sommes toutes deux animées par le désir de travailler en collaboration et en complémentarité, Département et services de l’Etat, en Vaucluse. Comme nous le faisons pareillement avec la Région. Compte tenu des difficultés que nous traversons collectivement, compte tenu des crises qui se succèdent, il est essentiel que les pouvoirs publics additionnent leurs forces localement pour apporter des solutions à nos concitoyens. »

La présidente de l’institution départementale a ensuite égrené les projets majeurs à venir du Département :
« En 2023, jamais le Département de Vaucluse n’aura aussi autant investi, poursuit Dominique Santoni : 133M€ d’investissements au total pour lancer des chantiers de grande envergure comme Memento, le pôle des archives et du patrimoine en Vaucluse, la future Maison des Personnes Handicapées à Avignon, ou bien encore pour démarrer la déviation d’Orange, très attendue et depuis longtemps, ainsi que l’aménagement visant à désengorger le carrefour de Bompas. Cette année, 5,35M€ seront également consacrés aux infrastructures vélo. Cet effort permettra de finaliser les itinéraires de la Via Rhôna (par la réalisation de la liaison entre Sorgues et La Barthelasse) et de la Via Venaissia entre Orange et Velleron. »

Découvrez les voeux du Département en vidéo.

Miser sur un Vaucluse durable qui ne soit pas punitif
« Avec la crise concomitante du coût de l’énergie, un Vaucluse durable n’est plus une option, c’est une obligation, insiste par ailleurs la présidente. Incontestablement, 2022 aura été l’année d’une prise de conscience collective sur le réchauffement climatique et ses conséquences. Et notamment sur la raréfaction de notre ressource en eau. Chacun voit bien désormais qu’on ne peut plus faire comme avant ni comme si, il ne se passait rien. Notre action pour la transition écologique se déploiera donc dans tous les domaines, avec des mesures pragmatiques et incitatives. L’écologie ce n’est pour moi ni une idéologie punitive, ni une morale culpabilisatrice. C’est une somme de solutions pratiques et concrètes pour faire mieux en abimant moins. »
Equipement systématique de photovoltaïque sur les toitures des collèges et des bâtiments du département chaque fois que cela pourra ce faire, plantation de 50 000 arbres, développement d’un réseau d’aires labelisées de covoiturage (objectif : 35 aires et près de 500 places fin 2023), 4M€ par an pour la mise en œuvre de sa stratégie d’irrigation agricole (notamment le projet HPR coté Rhône et celui, au Sud, avec la Durance), mise en place du plan santé et déploiement de la télémédecine, fusion entre Vallis habitat et Grand Delta habitat afin de disposer d’un outil local performant de construction et de gestion du logement social, lancement d’une filière audiovisuel et cinéma, montée en puissance de Vaucluse Ingénierie, une plateforme opérationnelle qui recueille d’ores et déjà l’adhésion de nombreux maires…
C’est après ces nombreuses annonces et avec la chanson ‘l’Amour, l’amour, l’amour’ de Mouloudji en fond sonore que Dominique Santoni a conclu qu’en ce « ce début d’année, je veux être confiante, optimiste et pleine d’espoir pour notre département. Je suis une élue locale, viscéralement attachée à la proximité et aux solutions concrètes de terrain. Loin de la politique partisane. »

Un des plus beaux départements de la Région Sud
Débordant d’amour lui aussi pour le Vaucluse, Renaud Muselier, président de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est enthousiasmé en rappelant aux représentants des corps constitués que « vous vivez dans l’une des plus régions d’Europe et dans l’un des plus beaux départements de cette région ». Et d’enfoncer ensuite le clou en rappelant que le « Vaucluse est un département essentiel à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ».
L’occasion aussi pour le président de la Région Sud, participant surprise à cet événement, de préciser que durant son deuxième mandat la Région va déployer 2,3 milliards d’euros pour le Vaucluse (1,6 milliard d’euros de fonds régionaux et 700M€ de fonds européens).
Avec, par exemple, 21M€ pour les urgences d’Avignon et de Carpentras, 1,3M€ pour l’aide aux polices municipales et aux forces de l’ordre, 30M€ pour les aménagements hydraulique agricole Haute Provence Rhodanienne pour le Nord Vaucluse, 7,5M€ pour l’échangeur de Bonpas, 18M€ pour le passage à 100% de la couverture THD (Très haut débit), 1M€ pour l’aménagement de la zone d’activités Europarc à Bollène, 8 M€ pour le tramway du Grand Avignon ou bien encore 2,8M€ pour les pistes cyclables entre Jonquières et Orange.
« Dès notre premier mandat, la Région a engagé 1 milliard d’euros pour le Vaucluse : 690 M€ de fonds régionaux et 310 M€ de fonds européens, poursuit Renaud Muselier. Depuis, la Région a multiplié ses engagements en Vaucluse avec des dossiers emblématiques comme à Sorgues, 300 000€ pour la société CARI, pour une usine de production, à Apt, les aménagements touristiques du Plan d’Eau pour 700 000€, pour la Plaine d’Avignon, 2M€ pour la modernisation du canal hydraulique, à Carpentras, 2M€ pour l’aménagement de l’Hôtel-Dieu, à l’Isle-sur-la-Sorgue, 1,1M€ pour la réhabilitation de l’îlot Tour d’Argent, à Vaison-la-Romaine, la création d’un dojo pour 200 000€… Partout dans le département, 12 maisons de santé construites dont une à Sorgues. »


Premier de la classe

Avignon. Venue en voisine, Violaine Démaret, préfète en poste depuis le 23 août, a remercié Dominique Santoni, la présidente de l’exécutif départemental : « C’est la première fois que je pénètre dans ce lieu symbole de la République à l’architecture originale et je ne boude pas mon plaisir, après plus de 100 jours passés en Vaucluse. »

Une préfète invitée

Elle ajoute : « C’est une obligation et une tradition pour le (ou la) responsable de l’Etat de présenter le rapport des services. Je suis dans la continuité de mon prédécesseur que je salue. La feuille de route fixe 9 politiques prioritaires et 5 projets structurants spécifiques au Vaucluse. »

Violaine Démaret, préfète de Vaucluse (à gauche) et Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse. ©CD84

222M€ grâce au Plan de Relance France 2030
Et d’égrener les objectifs, à commencer par la mise en œuvre de mesures économiques du Plan de Relance France 2030 : « 222M€ en tout, dont 46,6M€ pour la transition écologique, 100,3M€ pour la compétitivité, 75,1M€ pour la cohésion sociale ». La Préfète précise que cela concerne la rénovation thermique des écoles, crèches, piscines, la modernisation des chaînes de production, la décarbonation des industries, le recyclage foncier des friches.

Côté emploi, il faut absolument développer l’apprentissage. Avec le slogan ‘Un jeune, une solution’ en un an, 6109 contrats d’apprentissage ont été signés (+70%) en Vaucluse, il faut continuer. Le logement aussi est l’une des priorités, notamment pour les plus démunis qui figurent depuis des décennies sur une liste d’attente d’ayant-droit. 342 familles ont pu être relogées cette année. Mais l’offre est toujours insuffisante, peut-être va-t-elle s’améliorer avec la fusion des 2 grands bailleurs sociaux de Vaucluse (Vallis Habitat et Grand Delta Habitat).

Autre axe envisagé : des ZFE (Zones à faible émission) pourront être instaurées, comme aux abords de La Rocade Charles de Gaulle à Avignon où des vignettes Crit’Air 1, 2 et 3 pourraient bientôt être nécessaires pour circuler. Les services publics, patrimoine de ceux qui n’ont rien, pourraient être déployés au sein de l’offre ‘France Services’ dans chaque canton. Il existe déjà 24 espaces labellisés en Vaucluse, 100 000 demandes ont été traitées. Pour être encore plus efficaces, d’autres dispositifs, itinérants ceux-là, sont prévus dans les zones rurales et les quartiers, des bus qui sillonnent le territoire à la rencontre des habitants.

Redoubler d’effort en matière d’éducation mais aussi de sécurité
La préfète continue de détailler sa feuille de route : pour l’éducation, il faut accélérer les efforts, dédoubler les effectifs dans les REP (Réseaux d’éducation prioritaire), pas plus de 24 élèves par classe et aussi offrir une scolarisation inclusive aux enfants handicapés, à ce jour le but de 90 unités d’inclusion est quasiment atteint. Pour lutter contre les déserts médicaux, les structures de soins doivent être démultipliées. Il existe 24 maisons de santé, dans le cadre du Covid, 20 centres de vaccination et de dépistage ont été mis en œuvre.

Les conseillers départementaux attentifs à la parole de la représentante de l’Etat en Vaucluse ©CD84

Avant d’aborder les 5 projets structurants, Violaine Démaret a conclu la liste des politiques prioritaires par la lutte contre toutes les formes d’insécurité, en particulier contre les stupéfiants. « La présence des forces de l’ordre a été renforcée : +57% d’heures de présence sur le terrain pour les gendarmes, la hausse des saisies de cannabis et cocaïne a progressé de + 106%, la justice pénale condamne avec fermeté. »

Lutter contre la pauvreté et le logement insalubre
Pour structurer le territoire, la lutte contre la pauvreté arrive en tête des objectifs à atteindre dans le Vaucluse. « Peu importe qu’il soit classé 6e, 7e ou 8e département le plus pauvre de France, je préfèrerais qu’on parle de son attractivité qui est un marqueur majeur. Améliorer la qualité de vie des habitants, c’est mettre en œuvre les projets de renouvellement urbain à Avignon, Cavaillon ou Orange où les habitants ont droit à un logement décent et pas un taudis dans lequel on les enferme depuis des décennies ».

Dernier chapitre d’intervention de la préfète de Vaucluse : les risques (naturels, industriels, chimiques) auquel est confronté le Vaucluse (feux, inondations, sècheresse, gel, grêle). Et l’aide aux agriculteurs, « secteur économique crucial » pour un montant de 730 000€ permettra de financer des équipements d’irrigation comme l’accompagnement du projet HPR (Hauts de Provence Rhodanienne) ou encore d’installer des filets anti-grêlons ou parasites sur les vergers.

Questions-réponses entre la préfète et les conseillers départementaux
Après ces 45 minutes d’explications sur le travail réalisé par les services de l’Etat pendant l’année écoulée, la Préfète a ensuite donné la parole aux élus pour une série de questions-réponses. C’est Yann Bompard, élu d’Orange qui a évoqué « Les travailleurs pauvres, ceux qui n’ont plus de reste à vivre, mais de reste à survivre au milieu du mois, ceux qui n’ont pas accès aux minima sociaux ». Violaine Démaret réplique que c’est un vrai sujet et qu’il faut identifier tous ceux qui ignorent à quoi ils ont droit. Hervé de Lépineau, élu départemental de Carpentras et député RN s’étonne que la LEO (Liaison Est-Ouest) ne figure pas parmi les grands projets prioritaires, « Je n’ai pas fait d’intervention exhaustive, l’échangeur de Bonpas non plus n’a pas été cité, mais il va de soi qu’il structure aussi notre réseau routier. »

En amont de la séance plénière, les élues du Département ainsi que la préfète de Vaucluse ont joué le jeu du pull de Noël devant le sapin du Conseil départemental.

Un budget 2023 voté à la majorité

Place ensuite  à la séance plénière avec le gros morceau de la matinée : le Budget Primitif 2023 et en amont, une intervention liminaire de la présidente de l’exécutif pour un discours de 6 pages. « 2022 a été une année à bien des égards singulière avec l’explosion du coût des énergies, un été particulièrement chaud et pauvre en précipitations. Ce budget s’inscrit donc dans la continuité de nos actions (attractivité et solidarité) mais marque aussi un tournant vers la transition écologique et le développement d’énergies renouvelables ». Dominique Santoni poursuit : « Ce budget s’articule autour de 3 axes, avec 3 ‘A’ majuscules : Agir et poursuivre l’investissement, Accélérer la transition écologique et Accompagner tous les Vauclusiens et surtout les plus fragiles d’entre eux. »

133M€ d’investissement
Pour ce faire, de l’argent est mis sur la table : 133M€ d’investissement, du jamais vu en Vaucluse, 20 bâtiments au moins seront équipés de panneaux photovoltaïques, 218 M€ consacrés l’action sociale, un budget record, une progression de 20M€ supplémentaires (+10%) par rapport à l’an dernier. En détails, cela donne par exemple : 7,5M€ pour le chantier ‘Memento’, futur pôle des patrimoines de Vaucluse (anciennes archives départementales) sur une facture totale de 29M€, déviation d’Orange (7,1M€ en 2023 sur 38), Maison départementale des personnes handicapées à Avignon (3M€ sur 14), réhabilitation du collège du Vignares à Vedène (2,5M€ sur 15).

D’autres opérations vont se poursuivre : le centre routier d’Apt, la réhabilitation du collège Voltaire à Sorgues, la sécurisation de la départementale 72 entre Orange et Châteauneuf-du-Pape, la sécurisation du passage à niveau n°15 à l’Isle sur la Sorgue, la déviation de Pertuis.

Changement de braquet en matière d’environnement
Pour accélérer la transition écologique, le département va changer de braquet et accélérer son équipement en photovoltaïque pour produire 30% de la consommation globale, soit 3GigaWh. De même, on va passer du plan ‘20 000 arbres en Vaucluse’ à 50 000. Comme nous sommes une ‘Terre de vélo’, les itinéraires de la Via Rhôna (Sorgues-La Barthelasse) et de la Via Venaissia (Orange-Velleron) seront finalisés.

Les points essentiels du Budget primitif 2023 du Département de Vaucluse © direction des finances du Département de Vaucluse

Après les premiers Etats Généraux de l’Eau, début décembre, des groupes de travail se sont constitués pour une mise en œuvre de la stratégie d’irrigation agricole comme pour approvisionner le Plateau de Sault, pénalisé cet été par l’épisode de canicule.

Concernant le Pôle Solidarités envers les plus fragiles des Vauclusiens, un budget historiquement élevé est envisagé : 218,2M€ (+20M€ en 1 an), avec une revalorisation des salaires des agents de l’aide à domicile, l’ouverture d’un nouvel EHPAD à Avignon, un lieu de vie expérimental à Goult pour les personnes atteintes de troubles autistiques. Les 8 premiers médecins salariés par le département arriveront en 2023 pour éviter les déserts médicaux. A signaler la baisse du nombre de bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active), – 1 700 en 1 an, grâce aux contrôles anti-fraude « Mais aussi parce que nombre d’entre eux ont retrouvé le chemin du travail » précise Dominique Santoni.

© direction des finances du Département de Vaucluse

Autre coup de pouce aux pompiers : +1,2% du budget du SDIS (36,6M€ en tout) pour faire face aux risques d’incendie générés par le réchauffement climatique avec la location d’un hélicoptère bombardier d’eau en été. Quant au personnel du département, ses dépenses passent de 132,4 à 139,2M€ (+6,8M€) après revalorisation du point d’indice et augmentation du Smic, donc de leur salaires.

Budget passé au crible
Ce budget 2023 sera ensuite passé au crible avec, au menu, ‘power-point’, camemberts et graphiques par l’élu en charge des finances, le sénateur LR Jean-Baptiste Blanc : « Un budget total de 753,5M€, équilibré, sincère, prudent dans un contexte incertain, avec une progression vertigineuse du coût des matières premières, une explosion exponentielle du coût de l’énergie et la persistance de l’inflation. »

L’élu de la Ligue du Sud Yann Bompard se félicite de la baisse du nombre d’allocataires du RSA, « Les contrôles antifraude contre le détournement de cette aide ne sont pas du luxe », ce à quoi Jean-François Lovisolo, député macroniste répondra « La gauche n’a jamais toléré la fraude, il faut arrêter de surfer sur les peurs’. De son côté Patrick Merle précisera à l’attention de ceux qui s’inquiètent de la possible invasion d’éoliennes en Vaucluse : « Grâce au Laboratoire scientifique souterrain à bas-bruit de Rustrel, sur l’ancien site de missiles du Plateau d’Albion, il est interdit d’en installer dans un rayon de 60km autour, donc une grande partie du Vaucluse sera épargnée ».

Finalement le budget sera adopté avec 19 voix pour, 9 abstentions et 6 contre sur les 34 conseillers départementaux.
(Pour : Dominique Santoni, Elisabeth Amoros, Suzane Bouchet, Pierre Gonzalez, Christelle Jablonsky-Castanier, Thierry Lagneau, Patrick Merle, Christian Mounier, Corinne Testud-Robert, Jean-Baptiste Banc, Marielle Fabre, Christine Lanthelme, Léa louard, Jean-françois Lovisolo, Max Raspail, Myrian Silem, Noëlle Trinquier, Bruno Valle, Anthony Zilio. Abstention : Samir Allel, Valérie Andrès, Yan Bompard, André Castelli, Annick Dubois, Laurence Lefèvre, Fabrice Martinez-Tocabens, Sophie Rigaut, Alexandre Roux. Contre: Florelle Bonnet, Danielle Brun, Hervé De Lépineau, Nicolas Humbert, Jean-claude Ober, Marie Thomas de Malleville)

Une amicale de 30 ans…

Une délibération, la 2022-580, page 385, va passer comme une lettre à la poste. Elle s’intitule ‘Subvention à l’Amicale des membres et anciens membre du Conseil Général’ (ex Conseil Départemental) de Vaucluse, existe depuis le 30 mars 1992 et stipule que le département verse un subvention annuelle de 280 000€. Cette cagnotte qui est légale « Renforce les liens d’amitié et de camaraderie » des anciens conseillers généraux ( ex conseiller départementaux). Depuis 30 ans, tous les anciens élus vauclusiens, de gauche comme de droite, ex-maires d’Apt, Avignon Cavaillon ou Pertuis, anciens députés de Carpentras, sénateurs, voire parlementaire toujours en fonction au Palais du Luxembourg ou apparenté RN au Parlement européen, touchent cette “allocation de solidarité“ en plus de leurs émoluments ou de leurs retraites diverses et variées. Mis bout à bout depuis 30 ans, cela représente un joli magot. Dans le 5ème département le plus pauvre de France, ces fonds ne pourraient-ils pas être reversés à des associations caritatives dont l’enveloppe fond comme neige au soleil ou aux fragiles communes rurales de Vaucluse dont la facture énergétique va flamber en 2023…


Premier de la classe

« Il y a urgence. Depuis Janvier, ne sont tombés que 200 millimètres d’eau de pluie et l’année 2022 est la plus chaude depuis qu’existent les relevés météo, avec cet été 75 nuits à plus de 25°, un record » explique Dominique Santoni pour ouvrir cette rencontre en présence de la Préfète Violaine Démaret, de la vice-présidente de la Région Sud, Bénédicte Martin, d’André Bernard,  Président de la Chambre Régionale d’Agriculture, mais aussi de représentants d’intercommunalités, de villes, de syndicats d’eau potable et de rivières, de parcs naturels, de la Société du Canal de Provence, d’associations d’irrigants.

« Pour appuyer ce constat alarmant » a-t-elle ajouté, « Nous savons que cet été, une centaine de communes en France ont dû être approvisionnées en eau potable par des camions citernes. Chez nous, c’était le cas sur le Plateau de Sault. Nous devons donc jouer collectif pour poser un constat, travailler ensemble à fixer un calendrier et déterminer les pistes concrètes pour répondre à cette raréfaction de l’eau ».

Bénédicte Martin, qui représentait le président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, Renaud Muselier, poursuit : « L’eau, c’est notre ADN, notre source de vie, au cœur de nombre d’activités humaines, l’agriculture, le tourisme. La guerre de l’eau de cet été a accéléré le phénomène, nous devons donc trouver des solutions pour aller plus loin, plus vite. Pour irriguer l’agriculture, la Région Sud mettait 5M€/an dans la balance en 2020, désormais elle en met 10M€. Nous devons nous adapter, avoir recours à moins d’intrants, moins de phytosanitaire, planter des variétés nouvelles, moins gourmandes en arrosage et qui résistent au stress hydrique ».

Violaine Démaret, Préfète de Vaucluse avec Dominique Santoni, Présidente du Conseil départemental de Vaucluse et Bénédicte Martin, Vice-présidente du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur ©CD84

« D’ici 2050, Avignon pourrait subir le même climat que Naples et en 2100, on pourrait se croire en Tunisie, dans le désert »

A son tour, la préfète explique « En 2022, on a dit que la situation était exceptionnelle, mais elle pourrait devenir la norme, la règle. D’ici 2050, Avignon pourrait subir le même climat que Naples et en 2100, on pourrait se croire en Tunisie, dans le désert… » Violaine Démaret poursuit : « L’eau peut se décliner en plusieurs thèmes : l’eau potable pour boire, vivre ; l’irrigation pour l’agriculture pour que poussent les fruits et légumes ; les milieux naturels, lacs, plans d’eau ; les barrages et retenues comme Serre-Ponçon pour l’hydro-électrique ; la sécurité comme l’eau qu’écopent les Canadair pour éteindre les incendies ; les citernes pour apporter aux habitants des communes victimes de sècheresse, l’eau à usage industriel. Mais elle n’est pas une variable d’ajustement, nous devons changer nos pratiques, économiser cette ressource devenue rare, prélever moins dans les nappes phréatiques et les rivières, trouver ensemble des solutions. Cela ne se fera pas en un jour, mais il n’y a pas une minute à perdre. Alors retroussons-nous les manches ! »

Au cours de la conférence de presse qui a suivi, il a été question des « éco-gestes », comme prendre une douche plutôt qu’un bain, ré-utiliser les eaux usées, faire la chasse aux fuites dans les réseaux de canalisations, voir comment ne pas vider totalement l’eau des piscines municipales quand une analyse bactériologique est mauvaise. Certains se demandent même si c’est la fin des golfs, des hippodromes, des pelouses gazonnées. Violaine Démaret explique même qu’il existe « Encore à ce jour, en décembre, une interdiction d’utiliser l’eau du Lez, vu l’état de la nappe phréatique » alors que d’habitude on peut arroser son jardin en septembre.

Partir des solutions qui existent

Le Vaucluse se caractérise par un territoire structuré en 16 bassins versants et donc exposé aux risques d’inondations. Pour protéger les biens et les personnes des « Syndicats de rivières » sont là pour gérer les lits et les berges, préserver le milieu naturel, dégager les troncs, branches et embâcles qui empêchent l’eau de circuler, notamment sous les ponts (comme on l’a vu à Bédarrides, le 22 septembre 1992, lors des inondations historiques, il y a 30 ans).

Le département protège également les « zones humides » et leur biodiversité, comme l’Etang Salé de Courthézon, l’Arboretum de Beauregard, le Lac du Paty à Caromb ou Les Confines à Monteux. Ces marais, prairies, étangs qui représentent plus de 12 000 hectares et abritent castors, loutres, rainettes et libellules.

En partant de solutions qui existent déjà et d’autres qu’il nous faut imaginer, Le Vaucluse se positionne comme un département-pilote dans cette réflexion pour garantir un accès à l’eau pour tous. Et il participera, au printemps prochain, à Marseille, aux « 1ers Etats Généraux Régionaux de l’eau » qu’organisera Renaud Muselier avec le Préfet de Région, Christophe Mirmand et les différents partenaires concernés comme le Canal de Provence, EDF, le responsable du Barrage de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes ou du Lac de Sainte-Croix sur le Verdon, entre le Var et les Alpes de Haute-Provence.

https://youtu.be/f5AVlIrMeS0

Premier de la classe

Le Vaucluse a un incroyable talent et veut le faire rayonner dans le monde entier. C’est au coeur de la magnifique et prestigieuse Bibliothèque Inguimbertine (classée monument historique en 1862) à Carpentras que s’est déroulée mercredi 16 novembre la soirée “ le Vaucluse a du talent «  destinée à mettre en valeur les pépites, génies et savoir-faire des entreprises locales qui portent haut les couleurs du territoires à travers ses filières d’excellence.

C’est l’équipe de « Vaucluse Provence Attractivité » que dirige Cathy Fermanian qui a organisé ce moment de convivialité présenté avec talent et humour par David Bérard. Avec d’abord le maire de Carpentras, Serge Andrieu, ravi d’accueillir cette manifestation économique « Tout le monde a mis le paquet pour promouvoir notre territoire et les entreprises qui le font vivre ».

© Alain Hocquel / VPA

Dominique Santoni, la Présidente du Conseil Départemental est une femme pragmatique qui veut du concret. « Nous avons eu l’idée de créer ce club pour fédérer le privé et le public. 38 chefs d’entreprises nous ont déjà rejoints, mais notre « Team Vaucluse » ne demande qu’à se développer, quelles que soient leur taille et leur activité. Ce n’est qu’un début. Nous avons un vrai potentiel de ressources, de développement économique exogène, nous devons vendre le Vaucluse à l’extérieur. La pertinence de notre démarche c’est de montrer qu’il y a un intérêt réel à travailler ensemble, avec des hommes et des femmes dynamiques, des projets locaux et une volonté politique forte“. Elle ajoute : « L’idée c’est de partager nos forces, nos valeurs, de trouver des axes d’actions. Nous avons créé plusieurs groupes de travail sur des thèmes comme le recrutement, le foncier, la mobilité, la faisabilité, la saisonnalité et nous allons continuer. « Et vous, vous êtes nos meilleurs ambassadeurs » conclura-t-elle à l’adresse du parterre de chefs d’entreprises.

Dominique Santoni, Présidente du Conseil départemental de Vaucluse © Alain Hocquel / VPA

Pierre Gonzalvez, président de « Provence Vaucluse Attractivité » poursuit : « Le Sud ce n’est pas que le soleil, l’environnement paysager, la fête et le tourisme l’été. C’est toute l’année, donc nous avons un fort potentiel de développement, des besoins en main d’oeuvre qualifiée, en talents. Nous devons nous tourner vers des écoles performantes, pas seulement d’ingénieurs, tisser des réseaux avec des dirigeants renommés qui vivent en Vaucluse et qui ont une réelle expérience, un carnet d’adresses, trouver aussi un emploi pour le conjoint (ou la conjointe), valoriser les éco-systèmes d’excellence. L’identité de notre territoire ce sont des marques comme le Ventoux, la viticulture, les festivals et les sites remarquables. »

Pierre Gonzalvez, Président de Vaucluse Provence Attractivité © Alain Hocquel / VPA

A la tribune, également Violaine Démaret, la préfète de Vaucluse. « Cela fait 100 jours ou presque (en fait 86) que je suis arrivée en Vaucluse, en descendant la Durance, des Hautes Alpes vers les Alpes de Haute-Provence, pour arriver à Avignon en août. Ici on mange bien, on boit bien, on a des paysages à couper le souffle et je suis d’accord avec Madame la Présidente Santoni : nous devons faire des choses concrètes, fédérer les entreprises, collectivités locales, associations, bonnes volontés et faire rayonner le Vaucluse. Je peux vous dire que quand je suis à Marseille ou à Paris je le fais, vous pouvez tous compter sur moi comme ambassadrice. »

“Vous pouvez tous compter sur moi comme ambassadrice.“

Violaine Démaret, Préfète de Vaucluse

C’est au tour des représentants des groupes de travail de s’exprimer. A commencer par Sébastien Quiminal, patron d’Enedis en Vaucluse qui s’occupe du secteur ‘Talents – Attractivité’ :  » Nous avons commencé par identifier nos besoins, poser un diagnostic, donner envie de venir chez nous, faire visiter nos entreprises pour montrer nos compétences, notre savoir-faire et attirer de nouveaux talents ». Pour le groupe ‘Eco-systèmes’, c’est Jean-Baptiste Vayson (qui fait du whisky à base de petit épeautre au Barroux) et Alain Etievant ( INRAE Avignon – Montfavet) qui évoquent la campagne : « Ici nous avons des graines, des semences, des producteurs de fruits, de légumes, d’herbes arômatiques, des transformateurs, des entreprises d’agro-alimentaire, des centaines d’ingénieurs et de chercheurs en agronomie, une chambre d’agriculture, une université, des paysans, un pôle de compétitvité Innov’Alliance, nous pouvons mutualiser nos laboratoires et aller bien plus loin« .

Plus de 200 décideurs locaux étaient réunis à l’Inguimbertine © Alain Hocquel / VPA

Frédéric Roels, directeur de l’opéra-théâtre du Grand Avignon, qu’on n’attendait pas forcément sur ce sujet, prendra la parole à son tour : « Nous devons rendre cette terre attractive tout au long de l’année. Certes il y a « Les Hivernales de la danse » et « Fest’Hiver » en dehors de l’été. Les randonnées à pied et à vélo qu’on peut faire toute l’année. On pourrait aussi lier séminaires culturels et gastronomie, sports et oenologie! »

“Nous devons rendre cette terre attractive tout au long de l’année.“

Frédéric Roels, directeur de l’opéra-théâtre du Grand Avignon

Cathy Fermanian qui se bat bec et ongles depuis des décennies pour faire avancer l’attractivité du Vaucluse, insiste : « Nous allons chercher des entrepreneurs partout, lors de salons en France et à l’étranger, nous prospectons, nous convainquons, nous accompagnons environ 300 projets d’installations par an. Nous jouons sur la séduction et la beauté qu’exercent nos paysages pour accroître notre visibilité. Parmi les secteurs en pleine expansion, les jeux video et l’économie créative qui connaissent une croissance à deux chiffres en France. Nous devons attirer de nouveaux studios d’animation chez nous ».

Nina Granucci, Co-fondatrice et Présidente de Green Spot Technologies © Alain Hocquel / VPA

Autre temps fort de la Soirée « Le Vaucluse a du talent », un gros plan sur quelques entreprises qui ont choisi notre département. ‘Selt Biotech France’‘, une entreprise qui utilise des algues pour gélifier et épaissir les chocolats, pâtisseries et sauces. Green Spot Technologies‘, une start-up qui s’est installée sur le Marché-Gare de Carpentras pour lutter contre le gaspillage alimentaire en recyclant la nourriture grâce à la fermentation, avec à sa tête une jeune néo-zélandaise, Nina Granucci. Ensuite, Semaxone‘, une société qui analyse ce qui se passe dans le cerveau d’un pilote avec un capteur et qui passe au crible sa voix pour avoir une idée de son stress ou de sa fatigue. Elle s’est implantée au coeur de la technopole “Pégase“, à côté de l’aéroport. Enfin Circus‘, un studio d’animation audio-visuelle en 3D, de création d’effets spéciaux qui va emménager à Avignon.

“Nous accompagnons environ 300 projets d’installations par an.“

Cathy Fermanian, directrice de Vaucluse Provence Attractivité

Dominique Santoni aura le mot de la fin, avant de laisser les invités monter au 1er étage pour un cocktail dînatoire avec une sélection des meilleures cuvées d’AOC Ventoux de La Bastide du Laval, des truffes de chez Plantin et des douceurs de la Chocolaterie Castelain. “Toutes ces belles choses m’ont galvanisée et donnée une envie farouche de continuer.“

Spot “Le Vaucluse à du Talent“

https://www.echodumardi.com/tag/dominique-santoni/page/3/   1/1