Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
Avant de céder sa place à Thierry Suquet, son successeur qui devrait prendre ses fonctions le 4 mars prochain, Violaine Démaret, la préfète de Vaucluse a dit ‘au revoir’ à ses nombreux interlocuteurs vauclusiens.
« Qu’il est difficile de quitter le Vaucluse après 18 mois seulement ». Devant des centaines d’invités dans les salons de la rue Viala, la préfète a évoqué la prématurité de son départ à l’occasion de son cocktail d’adieu aux corps constitués, aux élus ainsi qu’aux représentants du monde économique, associatif et culturel du département.
« Quand on aime le Vaucluse comme je l’aime, j’aurais aimé confirmer avec vous. Quel bonheur et quelle émotion de vous voir, de voir tous ces cadeaux que vous m’avez apportés. J’ai la gorge nouée, le cœur serré et un sentiment de frustration, de déchirement de quitter si vite tous ces hommes et toutes ces femmes. Même si certains d’entre vous ont été plus difficiles à apprivoiser, on peut quand même parler de coup de foudre, de liens d’amitié. »
« Je suis arrivée ici le 22 août 2022, merci à votre accueil chaleureux en plein été, je regrette de n’avoir pas pu fouler l’ensemble des 151 communes du département, je n’en ai pas eu le temps. Mais j’ai pu nouer des relations de franchise, de proximité, de convivialité. Avec Cécile Helle, la maire d’Avignon que j’ai vue dès le 1er jour, nous avons échangé pendant plus de 3h sur cette ville d’exception. Et je suis très vite devenue une avignonnaise, une vauclusienne, une mère de famille comblée avec mon mari et mes 3 enfants. A faire des promenades sur la Barthelasse, dans le Colorado provençal ou sur le Ventoux, à visiter la forteresse de Mornas. »
« Il n’y a pas de petit maire. »
Violaine Démaret, préfète de Vaucluse
Violaine Démaret évoque « La cohésion des territoires, le bras de fer contre la délinquance, le narcotrafic Il n’y a pas de petit maire » martèle-t-elle. « Le structurant ne se mesure pas depuis Paris ». Elle rappelle les 2 parcs naturels régionaux (Luberon et Ventoux), les 12 présidents d’EPCI (Etablissements publics de coopération communale) avec qui elle a travaillé dans l’intérêt général, le projet d’irrigation HPR (Hauts de Provence rhodanienne dans le nord Vaucluse et le sud de la Drôme), les excellentes relations avec le Conseil départemental et sa présidente Dominique Santoni.
« Deux femmes qui ont les mêmes convergences de vue, le même pragmatisme, on a même adressé nos vœux à la population ensemble, l’an dernier. C’est un vrai ‘Girl Power’ avec aussi des procureures de la République à Avignon et Carpentras, une Présidente de la Chambre d’Agriculture (Georgia Lambertin), une autre (Sophie Vache) à la tête de la FDSEA (Fédération des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et une autre chez les JA (Audrey Piazza pour les Jeunes agriculteurs) et une vice-présidente du Conseil régional, Bénédicte Martin.
« Je pars le cœur gros après avoir passé 3 ans et demi dans cette région où je suis née, entre les Alpes de Haute-Provence et le Vaucluse, j’ai été d’une disponibilité totale, avec des inaugurations, des assemblées générales, des intronisations dans les Confréries de la truffe, de la fraise, à l’Echansonnerie des Papes, des manifestations week-ends compris. Vous allez me manquer, merci pour tous vos sourires. L’emploi, la pauvreté, le logement, l’agriculture, l’exception culturelle du Vaucluse, le courage des paysans, le dévouement des forces de l’ordre – alors que se déroule en ce moment-même le procès des meurtriers présumés d’Eric Masson – tous ces sujets m’ont occupée avec passion. J’ai tout donné au Vaucluse. Partir pour l’Elysée comme serviteur de l’Etat est un honneur et je vais me confronter au parisianisme après 3 ans et demi de bonheur dans ma région. Je vais priver mes 3 enfants d’un cadre de vie éblouissant, Achille 14 ans, Tristan 11 ans et Morgane 4 ans. »
« Nous les préfets, nous sommes des nomades, pas des robots. »
Notre Préfète sur le départ ajoute « C’est un vrai arrachement de partir. Nous, les préfets, nous sommes des nomades nommés le mercredi en Conseil des Ministres, pas des robots. Et nous avons aussi des racines comme les chênes et les oliviers. En partant, je n’assisterai pas au joyeux bazar qu’est le festival d’Avignon, je ne verrai pas la flamme olympique traverser le département le 19 juin, je ne serai pas là pour l’inauguration de Memento le pôle des patrimoines et des archives départementales à Agroparc. »
L’hommage du préfet de région Et elle remercie toutes les équipes qui participent au bon fonctionnement de la préfecture, donc de l’Etat : les agents, les chauffeurs, les équipes techniques, les assistants, les sous-préfets, tous à la tâche, une équipe de choc robuste qui travaille sans relâche, un vrai service public en action et en mode solution. Venu de Marseille, le préfet de région, Christophe Mirmand souligne « La chaleur de ce moment, l’affection intense qui lie Violaine Démaret aux Vauclusiens depuis 18 mois. Eux qui, à l’unanimité, lui vouent du fond du cœur, reconnaissance et gratitude. « Tu quittes le soleil pour l’ombre comme conseiller. Mais, Chère Violaine, tu resteras toujours dans notre cœur, solaire et rayonnante ».
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
En 2023, le Vaucluse a enregistré une nouvelle année de hausse de la délinquance. Des chiffres en augmentation en raison tout particulièrement du développement des activités liées aux narcotrafiquants. Point positif cependant, cet accroissement est aussi dû à l’intensification et aux renforcements des opérations des forces de l’ordre afin de lutter contre les trafiquants de drogue locaux. Une mobilisation, remarquée en haut lieu, qui semble porter ses fruits puisque la préfète de Vaucluse va rejoindre l’Élysée en tant que conseillère sécurité et Intérieur auprès du président de la République après être seulement restée en poste un 1 an et demi dans le département.
En 2023, le département de Vaucluse a totalisé 35 981 faits de délinquance générale. Un bilan en augmentation 7,06% par rapport à 2022 (33 441 faits). Il s’agit du chiffre le plus élevé sur les 10 dernières années. Cette hausse masque cependant des chiffres très disparates selon les catégories de délits. Ainsi, si la majorité des indicateurs de la délinquance enregistrés dans le Vaucluse par les services de police et de gendarmerie sont à la hausse avec +6,3% pour les violences physiques non crapuleuses, +9,6% pour les menaces et chantages, +8,9% pour les vols liés à l’automobile et +24% pour les cambriolages hors résidences, d’autres types sont à la baisse comme les violences crapuleuses (-6%) et les cambriolages de résidences principales et secondaires (-12,1%). Entre 2022 et 2023, c’est surtout les infractions à la législation sur les stupéfiants dans le Vaucluse qui ont très fortement augmenté. Ainsi, en zone gendarmerie 2 224 infractions ont été relevées, soit +53,5%. Bien que moins importante, l’augmentation (+16,62%) est aussi significative en zone police avec 1 852 infractions relevées.
Violaine Démaret, préfète de Vaucluse (à gauche) en compagnie de Hélène Mourges procureure de la République à Carpentras.
Un taux points de deal équivalent à Marseille Avec 16 points de deal estimés en zone de gendarmerie et 37 estimés en secteur police, le vaucluse affiche des taux de points de deal par habitant proche de ceux de Marseille. « Une nouvelle fois, le trafic de stupéfiants constitue l’enjeu majeur de notre département », constate Violaine Démaret, la préfète de Vaucluse en partance à la fin du mois de février pour l’Élysée en tant que conseillère sécurité et Intérieur auprès du président de la République. C’est donc sur ce point de la lutte contre les narcotrafiquants que les forces de l’ordre se sont montrées particulièrement actives en 2023 dans le département grâce notamment à l’opération Tempête. Ce nouveau mode opératoire, mis en place l’an dernier par le ministère de l’Intérieur, consiste à réunir sur plusieurs jours de très nombreux effectifs de gendarmerie dans un département sensiblement touché par la délinquance et de mener simultanément plusieurs opérations sur le territoire. Dans ce cadre, le Vaucluse a fait partie de la 2e vague de départements bénéficiaires. Ainsi, du 27 novembre au 1er décembre dernier, ce sont 1 500 gendarmes qui ont participé à 13 enquêtes judiciaires ainsi qu’à de très nombreuses opérations de police administrative (lutte contre l’immigration irrégulière, contrôle de zones et de flux ou encore sécurisation des transports publics). Si le dispositif s’attaque à la délinquance générale, Tempête 84 a produit d’importants résultats, dont des saisies de drogues (25,9kg de cannabis et 650g de cocaïne) et de 18 armes, mais également 73 interpellations et 59 gardes à vue. « Grâce à cette opération, les gendarmes ont pu déstabiliser les réseaux, créer de l’insécurité chez les délinquants et surtout rassurer leurs concitoyens par une saturation de l’espace », explique la préfète.
Harceler les narcotrafiquants En complément de ces mobilisations ponctuelles, le Vaucluse a aussi reçu des renforts pour ses effectifs permanents (12 postes nets pour le commissariat d’Avignon, 2 pour celui de Carpentras et 7 pour celui de Cavaillon). A cela s’ajoute une Cellule de renseignements opérationnels sur les stupéfiants (CROSS). Animée par le service de police judiciaire d’Avignon, en présence du groupement de gendarmerie départementale et de la direction départementale de la sécurité publique et des chefs de services d’investigation du département, cette structure d’échanges permet d’optimiser le partage de renseignements inter-services afin de renforcer la coordination en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants dans le département. De quoi accentuer encore davantage la pression sur les différents réseaux et donner des résultats probants.
+41% des saisies de drogues Ce travail de fond a notamment permis la saisie exceptionnelle en juin dernier de 1,9 tonne de cannabis à Remoulins, en lien avec le démantèlement d’un vaste réseau irriguant le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et la Drôme. Dans le même temps, les saisies cumulées de la police et de la gendarmerie se sont élevées à 795,38kg de résine de cannabis en 2023 contre 516,06kg en 2022, à 114 kg d’herbe de cannabis en 2023 (100kg en 2022) et à 33,8kg de cocaïne (36,2 kg l’année précédente). Au total, sans compter la saisie record de 1,9 tonne, la direction interdépartementale de la police nationale, le groupement de gendarmerie départementale et la brigade des douanes d’Avignon ont saisi sur le département près de 960kg de produits stupéfiants en 2023 contre 679kg en 2022, soit une augmentation de 41%.
Plus de 10M€ d’avoir criminels saisis Par ailleurs en 2023 ce sont 5,625M€ (+92 %) d’avoirs criminels qui ont été saisis par la DIPN (Direction interdépartementale de la police nationale – anciennement DDSP) et plus de 5,46M€ par la gendarmerie (+91%). Au cours de l’année, 240 armes à feux ont été aussi saisies par la gendarmerie (+83%) et 90 par la DIPN (+34,3%). Des saisies d’armes (où figure une trentaine d’arme de guerres de type ‘kalachnikov’ ou ‘Uzi’) souvent en lien avec les trafics de stupéfiants, mais également dans d’autres cadres tels que les interventions pour violences intra-familiales.
Le consommateur : « Celui qui est à l’origine de tout »
« La lutte contre les trafics de stupéfiants nécessite également de s’attaquer aux consommateurs, celui qui est à l’origine de tout » insiste la préfète. Depuis le 1er septembre 2020, les infractions à la législation sur les stupéfiants peuvent désormais être relevées vis-à-vis des consommateurs par l’amende forfaitaire délictuelle. Leur nombre a très fortement progressé passant de 1291 en 2022 à 2481 en 2023 (846 en zone police et 1635 en zone gendarmerie), soit une progression de 92%. »
Continuer la lutte contre les ‘cartels’ « Le trafic de stupéfiants reste un fléau à l’échelle du département et à ce titre, la lutte contre le narco-trafic restera la priorité de 2024, » poursuit la représentante de l’Etat dans le département. Un combat contre cette criminalité organisée qui va s’intensifier en matière de lutte contre les consommateurs tout particulièrement, en continuant à démultiplier les amendes forfaitaires délictuelles et en alertant sur les effets sur la santé. « Nous allons également continuer à harceler les dealers sur les points de distribution et restaurer le cadre de vie pour les habitants grâce à des opérations coups de poing coordonnées. Nous allons encore davantage maîtriser les flux en continuant à renforcer la présence des policiers sur le terrain : contrôles des flux de personnes et stupéfiants, contrôles dans les transports… Pour cela, nous disposons notamment de renfort avec la mise en œuvre en zone police d’une brigade de sécurisation des transports en commun d’une dizaine d’agents. Elle est opérationnelle depuis le 4 décembre 2023. La BSTC a déjà effectué deux missions sur la gare SNCF Gare Centre en collaboration avec la sûreté ferroviaire. Enfin nous poursuivre le ciblage de l’organisation et la logistique des stupéfiants, grâce à l’action au long cours de la police judiciaire, et démanteler les cartels. »
Plus de violences, moins de vols Le bilan sécurité annuel du Vaucluse fait apparaître une hausse de +6% des Atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) en 2023. Cela est surtout dû à l’augmentation des violences physiques non crapuleuses (violences gratuites, qui ne sont pas liées à l’atteinte aux biens, +6,3%), les menaces et chantages (+9,6%) ainsi que les violences sexuelles (+3,2%). A l’inverse, les violences physiques crapuleuses (violences qui ont pour but le vol, l’appropriation d’un bien : braquage, vol à main armée, vol avec violences) baissent de -6%.
Détail du nombre et de la répartition des Atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) dans le département.
Les violences contre les femmes continuent malheureusement d’augmenter avec 27 plaintes supplémentaires pour atteindre 2 856 en 2023. Après les 4 féminicides de 2022, le Vaucluse n’en a eu aucun à déplorer l’an dernier, même s’il y a eu 4 tentatives d’homicide. Une grande majorité de ces violences dont sont victimes les Vauclusiennes se déroulent dans un contexte familial. Par ailleurs, si les plaintes pour violences à caractère sexuel sont numériquement moins importantes (-27 plaintes), notamment dans la catégorie des agressions sexuelles, les forces de l’ordre vauclusienne constate une augmentation des viols (+25% en un an). Là encore, dans une très grande majorité des cas, la victime connaît l’auteur des faits.
Les violences faites aux femmes en Vaucluse.
Moins de cambriolages dans les résidences principales Au cours de l’année 2023, police et gendarmerie ont dénombrés : 4 665 vols liés à l’automobile (+8,9%), 5 197 vols sans violences contre des personnes (-0,32%) et 956 autres vols sans violence contre des entreprises ou des établissements (-26,2%). Concernant les cambriolages, où le Vaucluse apparaît en 4e position des départements français les plus touché, le nombre de cambriolage est à la baisse (-5%) et tout particulièrement celui des résidences (-12,1%). Par contre, les cambriolages hors résidence, dans les entreprises ou les locaux commerciaux (du fait souvent de bandes organisées) est en hausse de +24%. Enfin, les escroqueries et infractions économiques et financières sont, elles aussi, en augmentation de 6,2% en 2023.
Intensification des actions contre l’immigration irrégulière Le nombre d’interpellations a progressé, avec 942 interpellations pour vérifications du droit au séjour en 2023, contre 630 en 2022. Concomitamment, le nombre de mesures administratives liées à des décisions d’éloignement est également en hausse, avec 1 328 mesures prises, contre 930 en 2022, soit une augmentation de 42,8%. Ces 1 328 mesures se décomposent en 1 091 décisions d’éloignement proprement dites (obligations de quitter le territoire français ou arrêtés d’expulsion), et 237 mesures administratives complémentaires à des décisions d’éloignement (assignations à résidences, interdictions de retour sur le territoire français). Parmi ces 1 328 mesures, 319 sont liées à des troubles à l’ordre public, soit 24%, contre 28.4% en 2022. Par ailleurs, les étrangers en situation irrégulière sortant de prison font systématiquement l’objet d’un éloignement du territoire national. 44 interpellations concernant des sortants de prisons ont ainsi été effectuées en 2023, comme en 2022.
La lutte contre l’immigration irrégulière implique également des contrôles fréquents au sein des entreprises afin de vérifier les droits au travail des employés de nationalités étrangères. Ainsi, les services de l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) ont procédé en 2023 dans le Vaucluse au contrôle de 393 personnes, dont 213 dans le secteur du BTP, 54 dans le secteur de l’agriculture, 48 dans les hôtels, cafés et restaurants (HCR) et 78 dans d’autres secteurs. 102 procédures ont été diligentées contre des employeurs et 152 personnes interpellées.
Sécurité routière : une année contrastée « 2023 est une année contrastée pour la sécurité routière dans le Vaucluse, observe la préfète de Vaucluse. Si l’année passée poursuit la baisse de la mortalité entamée en 2022 avec 28 morts, soit 9 de moins (-24-%) que l’année précédente (-33% par rapport à la période de référence 2017/2019), les autres indicateurs sont en revanche à la hausse alors même qu’au niveau national la tendance est à la baisse. Ainsi, le nombre d’accident et le nombre de blessés sont tous deux en augmentation : 265 accidents en 2022 contre 332 cette année (+25% par rapport à l’année dernière et +20% par rapport à la période 2017/2019) et augmentation du nombre de blessés de 38% par rapport à l’année dernière (438 blessés en 2023) et de 28% par rapport à la période de référence 2017/2019. »
Piétons et cyclistes en première ligne « La répartition des personnes tuées par catégories d’usagers interpelle : on constate une baisse importante de la mortalité routière pour les deux-roues motorisés (21 % cette année, ce qui est comparable aux chiffres 2017/2021 contre 30 % l’année dernière) et les véhicules de tourisme alors que la mortalité routière augmente pour les piétons et surtout les cyclistes à l’inverse de la tendance nationale (4 cette année contre 3 en 2022 et 2 en 2021). » « On constate également, contrairement à la tendance nationale, une augmentation du nombre de tués de plus de 65 ans en 2023 : 11 contre 8 l’année dernière alors même que la mortalité routière a baissé. Les mois les plus meurtriers en 2023 ont été avril et septembre qui concentrent à eux seuls 46% des tués de l’année. Les accidents mortels ont lieu hors agglomération dans 60% des cas (62% sur la période 2018/2022) et en agglomération dans 35 % des cas (27% sur la période 2018/2022). En revanche, 2023 se démarque aussi par une forte baisse de la mortalité sur l’autoroute avec 1 mort contre 4 l’année dernière. S’agissant des accidents les trois derniers mois de l’année ont été particulièrement accidentogènes puisqu’ils concentrent à eux seuls 43% des accidents et 41% des blessés de l’année alors même que l’année 2022 et la période 2017/2019 étaient très homogènes sur le nombre d’accidents par mois.
1 650 suspensions de permis En 2023, ce sont 1 650 mesures de suspension de permis de conduire qui ont été prises (1 677 en 2022) : dont 628 pour alcoolémie, 632 pour stupéfiants et 363 pour excès de vitesse. Cette situation a motivé un durcissement du barème des règles de suspension du permis de conduire en mai 2023. Ainsi, les suspensions pour usage de stupéfiants sont passées de 6 à 12 mois, celles pour cumul d’infractions de 6 à 8 mois et celles pour usage du téléphone portable concomitant à une infraction de 1 à 2 mois.
« Les délinquants agissent fortement, nous répondons très fortement. »
« Les délinquants agissent fortement, nous répondons très fortement », martèle Violaine Démaret en conclusion de la présentation de ce bilan 2023 de la délinquance en Vaucluse. Et même si les chiffres sont à la hausse elle souligne aussi qu’ils sont en augmentation parce que de nombreux moyens ont été déployés afin de faire la chasse aux Infractions révélées par l’activité des services (IRAS). Des infractions qui ne peuvent pas être constatées autrement que par l’action des policiers et des gendarmes car elles ne font pas de victimes directes. « En 2023, nous avons obtenu des résultats historiques avec une hausse des Iras de +36% en zone police et +44% en zone gendarmerie. »
Thierry Suquet vient d’être nommé au conseil des ministres de ce mercredi 14 février préfet de Vaucluse et ceci à compter du lundi 4 mars. Il succède à Violaine Démaret (promotion Aristide Briand de l’Ena) qui avait pris ses fonctions dans le département en août 2022. Cette dernière quittera son poste à la fin du mois de février pour rejoindre le palais de l’Elysée en tant que conseillère intérieur et sécurité auprès du président de la République où elle prendra le relais de Frédéric Rose, nommé nouveau préfet des Yvelines.
Préfet de Mayotte depuis près de 3 ans Nommé depuis juin 2021, Thierry Suquet est l’actuel préfet de Mayotte où la situation est particulièrement tendue actuellement en raison d’un mouvement social contre l’insécurité et l’immigration clandestine. Né le 10 avril 1960 à Constantine en Algérie, le nouveau préfet de Vaucluse est titulaire du Diplôme d’études supérieures d’administration municipale (DESAM) et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées de gestion des collectivités territoriales. Plus tard, il fera notamment parti de la promotion Valmy de l’Ena entre 1996 et 1998.
Ancien délégué pour la défense et la sécurité Thierry Suquet a notamment été aussi tour à tour secrétaire général de la préfecture de l’Aveyron en 2002, sous-préfet de Lannion de 2004, secrétaire général de la préfecture de l’Eure en 2007, secrétaire général du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie en 2009, secrétaire général de la préfecture du Puy-de-Dôme en 2013 et secrétaire général de la préfecture de la Gironde à partir de 2015. Enfin, avant de prendre ses fonctions à Mayotte, il a été délégué pour la défense et la sécurité auprès du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud-Est, préfet du Rhône à partir de 2020.
Laurent Garcia & David Pellet
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
Bien que son identité n’ait pas été précisée, c’est un homme qui devrait très certainement lui succéder. Sa nomination comme préfet de Vaucluse devrait d’ailleurs être effective mercredi 14 février, lors du prochain conseil des ministres.
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
En poste depuis août 2022, Violaine Démaret, la préfète de Vaucluse, va quitter ses fonctions à la tête des services de l’Etat dans le département. La décision vient d’être prise lors du conseil des ministres de ce matin, mercredi 7 janvier.
« Il est mis fin aux fonctions de préfète de Vaucluse exercées par Mme Violaine Démaret » est-il précisé dans le compte-rendu de la réunion interministérielle.
Première femme à occuper ce poste dans le département, elle a eu la lourde tâche de succéder à Bertand Gaume, préfet particulièrement apprécié par les élus locaux. Un défi qu’elle aura su relever avec succès selon la grande majorité de ses interlocuteurs Vauclusiens.
Si son successeur n’est pas encore connu, selon nos confères du quotidien La Marseillaise, Violaine Démaret rejoindrait l’Élysée en tant que conseillère sécurité et Intérieur auprès du président de la République.
L.G.
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
La liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) en Vaucluse a été actualisée le 1er janvier 2024. Cette mise à jour prend en compte les évolutions socio-démographiques et socio-économiques des territoires concernés depuis 2014, date d’entrée en vigueur de la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, dite ‘loi Lamy’. Au-delà de quelques ajustements marginaux de périmètres menés en concertation avec l’ensemble des maires concernés, le Vaucluse passe de 22 à 23 quartiers prioritaires toujours répartis sur 12 communes. C’est à Avignon que les changements sont les plus significatifs avec l’ancien périmètre Nord-Est qui devient officiellement Reine-Jeanne, Saint-Jean et Grange d’Orel. Apparaissent également les QPV Broquetons-Sainte Catherine ainsi que celui de Pont des Deux Eaux. Dans le même temps, 2 quartiers ont fusionné en un seul : les quartiers Camp Rambaud-Les Mérides et Joffre-Centre ville, sur la commune du Pontet.
70 000 Vauclusiens concernés « Ces quartiers bénéficieront de moyens additionnels aux mesures de droit commun afin de soutenir des actions au profit des publics les plus en difficulté, expliquent les services de la préfecture de Vauclus. Près de 70 000 personnes pourront être spécifiquement accompagnées, notamment en matière d’éducation, de santé, de parentalité ou encore d’emploi. Cette nouvelle géographie est désormais le périmètre pertinent pour le déploiement des nouveaux contrats de ville Engagement Quartiers 2030 qui seront déclinés par les collectivités locales avec l’appui de l’État, au cours du premier semestre 2024. »
Avignon : • Monclar – Champfleury – Rocade Sud – Barbière – Croix des Oiseaux • Reine Jeanne – Saint Jean – Grange d’Orel • Saint Chamand • Pont des Deux Eaux • Broquetons – Sainte Catherine
Le Pontet : • Camp Rambaud – Les Mérides – Joffre – Centre Ville
Carpentras : • Centre ville • Amandiers – Éléphant • Pous-du-Plan • Quintine – Villemarie – Bois de l’Ubac – Le Parc Monteux : • Vieux Moulin – Centre ville – Les Mûriers
Cavaillon : • Docteur Ayme – Condamines – Barillon – Saint Martin – Bon Puits – Saint Gilles – Ratacans • La Clède – Gare – Route de Pertuis – Sainte Anne
Le décret n° 2023-1314 du 28 décembre 2023 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les départements métropolitains est disponible à cette adresse :https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000048707389
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
« Plus vite, plus loin, plus fort, ensemble » : pour ses vœux 2024, la Préfète de Vaucluse fait sienne la formule de Pierre de Coubertin.
« Quel plaisir, quel honneur de pouvoir, pour la première fois depuis 4 ans (à cause du Covid), vous accueillir ici, en cet Hôtel de Forbin-de-Sainte-Croix pour les vœux de l’Etat » martèle Violaine Démaret, devant des centaines d’invités représentant les forces vives du département. Elle poursuit : « Alors que les désordres du monde fracassent le quotidien de tant de pays, sachons savourer avec humilité et en lucidité la chance que nous avons de pouvoir partager ce moment ».
Sécurité et transition écologique La Préfète est revenue sur ses derniers vœux : « Je soulignais alors la nécessité d’être optimistes face au désarroi d’une partie de nos concitoyens, chefs d’entreprises, salariés, associations, agriculteurs en particulier face à l’explosion du coût de l’énergie. Souvenez-vous de comment nous nous sommes démenés pour sauver nos boulangers. Je vous invitais à fuir la morosité, malgré nos problèmes de sécurité, les risques de délestage et le triste reclassement de notre département du 6e au 5e département le plus pauvre de France. Je vous disais que pour 2023, l’Etat s’attacherait 5 priorités : Renforcer notre sécurité publique comme civile, déployer les dispositifs de solidarité envers les plus vulnérables, aménager le territoire tout en le préservant, enfin répondre à l’urgence énergétique, climatique et environnementale en bâtissant un Vaucluse vert. »
Violaine Démaret ajoute : « Trois maîtres-mots pour 2024 : action, solution, passion, avec 2 grandes priorités sécurité et transition écologique et 5 champs prioritaires : soutien à l’agriculture et à la culture qui constituent l’ADN de ce département, plein emploi, lutte contre la paurvreté, politique de la ville et soutien à la ruralité».
JO, Festival, Chorégies… Une année chargée pour les forces de l’ordre « Côté solution, si l’Etat peut beaucoup, mais il ne peut rien seul. Elle ne peut être que collective et locale, au plus près des citoyens. Enfin 2024 sera l’année de la passion, il nous faudra organiser les élections européennes du 9 juin et être à la hauteur de cet évènement planétaire unique que notre pays accueillera : les Jeux Olympiques et Paralympiques. Le paroxysme de ce rendez-vous sera atteint le 19 juin, avec le passage de la flamme à Apt, Rustrel, au Ventoux, à Sorgues, l’Isle-sur la-Sorgue, au Théâtre Antique d’Orange et à Avignon, déjà ville d’exception qui sera alors ville de célébration. Il nous faudra assumer un Festival d’Avignon maintenu qui démarrera le 29 juin et des Chorégies qui débuteront plus tôt ».
C’est alors que la Préfète de Vaucluse est revenue sur les mots de Pierre de Coubertin, dans leur intégralité : « Le plus important aux JO n’est pas de gagner mais de participer, car l’important dans la vie, ce n’est point le triomphe mais le combat, l’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu et je voudrais citer le credo olympique : ‘Citius, Altius, Fortius, Communiter’ ce qui, traduit du latin, donne : Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble. »
Patrick Bruel en invité surprise La cérémonie s’est poursuivie dans les salons de la Rue Viala avec l’ensemble du corps préfectoral, des autorités judiciaire et militaire, du monde économique, agricole, syndical, associatif, culturel, de la santé… Et la Préfète a alors salué la présence de son invité-surprise, Patrick Bruel, chanteur, compositeur, mais aussi vigneron et oléiculteur à l’Isle-sur-la-Sorgue, avec son Domaine de Léos (en honneur à ses 2 fils, Léon et Oscar) qui s’investit depuis 2007 pour valoriser le terroir et conforter l’attractivité du Vaucluse.
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
Avant qu’il soit voté, la présidente a fait un discours introductif dans lequel elle a décoché nombre de flèches contre l’Etat. « Baisse de 30 M€ de recettes liées aux DTMO (Droits de Mutation à Titre Onéreux) qui passent de 140M€ à 110 M€, hausse des dépenses de personnel de +15 M€ et explosion des dépenses sociales d’autant, +15M€ également.
Dominique Santoni a ajouté : « Cet exercice budgétaire 2024 est donc plus tendu et plus compliqué. Contrairement au département de Loire Atlantique qui a dû reporter sine die son vote, nous nous n’en sommes pas là. Mais force est de constater que la principale source d’incertitudes pour aujourd’hui et pour demain, c’est l’Etat. Lui qui a voulu créer le Conseiller Territorial qui devait se substituer à la fois au Conseiller Départemental et au Conseiller Régional et qui a laissé tomber. Lui qui a fait réapparaître la suppression du Département avant de démentir, ce qui ne crée pas, avouons le, un climat de sérénité. Incertitude fiscale ensuite après la suppression de la Taxe Foncière puis de la Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises qui disparaîssent, ce qui totalise une baisse drastique de – 30% de nos recettes ».
La présidente du département a cité quelques chiffres de dépenses très peu compensées par l’Etat : à peine 142 500€ de dotation face aux 3,6M€ de dépenses en personnel du Conseil Départemental pour 2024. Lors du Contrat d’Avenir, à propos du réaménagement du Carrefour de Bonpas, nous avons aussi appris que l’Etat a ramené sa participation à 4,5M€ au lieu des 7,5 annoncés et cela malgré l’aide constante de Madame La Préfète de Vaucluse ». Dominique Santoni conclut fermement : « Stop. L’Etat doit, une fois pour toutes, stabiliser les règles du jeu et s’y tenir. Il faut en finir avec cette vision de la décentralisation à sens unique où il décide de tout et ce sont les collectivités qui payent ».
Place ensuite à Jean-Baptiste Blanc pour le détail du Budget Primitif 2024, power-point à l’appui avec camemberts et graphiques. « On garde le cap » lance-t-il pour résumer la situation. « Après la pandémie, la guerre en Ukraine, le conflit israélo-Palestinine, la raréfaction des deniers publics et une inflation sans commune mesure des dépenses énergétiques malgré tous nos efforts de sobriété, le département fera quand même face à ses engagements. »
Les dépenses de personnel passent des 139,2M€ à 154M€ (+10,6%) sous l’effet du relèvement du SMIC et de la double revalorisation des salaires pour les 2 700 agents du département sans oublier le recrutement progressif d’une centaine d’assistants familiaux. Augmentation aussi des aides sociales, qui évoluent de 218,2M€ à 233,3M€ (+6,9%) pour les allocations personnalisées d’autonomie, de compensation de handicaps, d’hébergement des séniors, des handicapés et d’aide sociale à l’enfance. L’entretien de la voirie mobilise 8,2M€ (+3%) en comptant aussi le transfert au département des 44km de routes nationales qui le traversent.
« Malgré l’accumulation de toutes ces contraintes, nous continuons à investir pour les Vauclusiens, pour répondre à toutes leurs attentes », poursuit Jean-Baptiste Blanc. Il est vrai qu’entre 2013 et 2023, les dotations de l’Etat ont reculé de 276M€, une paille. A titre d’exemple, la charge nette pour le département du RSA (Revenu de solidarité active) est passée de 24,2M€ en 2014 à 41,7M€ en 2023. « Nous investissons quand même, insiste le rapporteur. 121,9M€ en tout, dont 12,1 M€ pour le fonctionnement des collèges, 40,6M€ pour la déviation d’Orange, le réaménagement du carrefour de Bonpas ainsi que les réparations et renforcements des ouvrages d’art, 19,1 M€ pour la culture et le patrimoine (construction de ‘Memento’, les nouvelles archives départementales à Agroparc, la réhabilitation des façades et du toit du Palais des Papes et la mise en sécurité du château de la Tour d’Aigues), 16,1 M€ pour l’aménagement et le développement du territoire (Calavon et Sud Luberon). »
« Si le Vaucluse peut encore lancer des projets ambitieux en 2024, c’est grâce au matelas épargné grâce aux droits de mutation à titre onéreux des deux dernières années. Avec notre gestion rigoureuse, nous n’avons pas subi d’effet ciseaux. Mais si la tendance inflationniste se poursuit avec la remontée des taux d’intérêt, nos capacités d’investissement risquent de se tarir » conclut, lucide, le sénateur LR Jean-Baptiste Blanc.
Finalement, le Budget Primitif 2024 du Vaucluse a été voté à la majorité soit 18 voix pour, 6 voix contre (RN) et 10 abstentions (groupe de la gauche) sur les 34 conseillers départementaux .
Andrée Brunetti
Violaine Démaret : du palais des papes au palais de l’Elysée
« Dès que je suis entré dans cette pièce, j’ai senti des ondes négatives ». Ainsi s’exprime Jean-Louis Grinda, le directeur des Chorégies d’Orange depuis 2016, date de la démission de son prédécesseur, Raymond Duffaut qui y a passé une trentaine d’années.
Il poursuit : « La Chambre Régionale des Comptes s’est penchée sur les Chorégies. Elles sont financées à 80% par la billetterie, ce qui les fragilise et il y a un personnel minimaliste (7 personnes) » relèvent-elles. Je voudrais saluer ici l’engagement de Renaud Muselier, le président de la Région Sud qui les a sauvées en 2018″.
Il faut dire qu’à cette époque, le déficit s’élevait à 1,5M€, qu’on allait mettre la clé sous la porte alors que le plus ancien et le plus populaire des festivals du monde (créé en 1869) celui d’Orange s’apprêtait à fêter ses 150 ans en 2019. Et que ”zorro“ Muselier a tout fait pour les pérenniser. En créant avec l’Etat, la Région et le département une SPL (Société Publique Locale) pour effacer la dette et repartir pendant 3 ans sur de nouvelles bases. Mais il avait prévenu à l’époque, à Avignon, il y a 6 ans, au Conseil Général de Vaucluse en présence du président Maurice Chabert : « Il n’est pas question que les collectivités locales soient le tiroir-caisse des Chorégies » et à l’attention de la Ministre de la Culture d’alors, la patronne d’Actes Sud à Arles, Françoise Nyssen, « II est temps que l’Etat prenne sa part, toute sa part ».
Jean-Louis Grinda poursuit : « Si je suis ici, ce matin, à Orange, devant vous, la presse, les fans, l’Association des Amis des Chorégies, c’est pour vous proposer Les Chorégies du Futur. Pas pour vous enfumer mais pour vous montrer qu’on peut les pérenniser, les renforcer, sinon, je ne serais pas là. Mon rôle n’est pas de programmer des ciné-concerts ». Et il insiste « Désormais, l’Etat veut s’engager, s’impliquer plus fortement. Nous devrions donc bénéficier d’un soutien plein et entier de la Région Sud, c’est déjà le cas et de l’Etat, nous attendons ses propositions ».
A gauche Jean Louis Grinda, directeur des Chorégies d’Orange et à droite Richard Galy, Président de la SPL des Chorégies d’Orange
De son côté; Richard Galy, conseiller régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, président de la SPL ajoute : « La Région Sud a augmenté les subventions de la culture de 51M€ en 2016 à 67M€, soit +33%. Le monde du lyrique traverse une crise, tout est plus cher, les cachets, l’énergie, ici à Orange, les recettes sont dûes à 60% à la billetterie, quand ailleurs c’est 20% maximum. C’est à la fois notre fierté et notre fragilité. »
En 2024, fin de la SPL, entrée en vigueur de l’EPCC (Etablisement Public de Coopération Culturelle), un statut des Chorégies qui évolue, avec un contrat de 3 ans qui permet de faire des programmations, de voir venir de façon apaisée sans se demander de quoi demain sera fait. Avec des tarifs abordables pour la population ». C’est à ce moment là que Richard Galy ajoute : « Du coup, l’édition 2024 des Chorégies sera celle d’une année charnière,prudentielle pour refermer la parenthèse 2018 de la SPL ».
« Un seul opéra au Théâtre Antique, le 22 juillet 2024, Tosca en version concert, c’est démentiel, ce n’est plus un festival d’art lyrique »
Bruits et chuchotements dans la salle où se tenait la conférence de presse. Un journaliste prend la parole : « Un seul opéra au Théâtre Antique, le 22 juillet 2024, Tosca en version concert, c’est démentiel, ce n’est plus un festival d’art lyrique ». Un autre demande : « Quand vous proposez Tosca à minima, en version concert, ça représente combien d’économies? » 500 000€ répond Jean-Louis Grinda.
Il enchaîne sur le reste du programme 2024, puisque c’est le sujet du jour. « Pop The Opera » avec les collégiens vauclusiens le 14 juin, Musiques en Fête en direct du Théâtre Antique sur France TV à l’apporche de la Fête de la Musique, le 21 juin, Mika la pop-star sera là le 23 juin.
A l’affiche et tout le monde s’en félicite, le 29 juin, la pianiste Khatia Buniatichvili qui avait annulé l’été dernier après avoir eu sa petite fille… Baby blues oblige… Mais elle sera bel et bien présente en 2024 et interprètera le célébrissime Concerto pour piano n° 1 de Tchaikowsky. Autres invités ; le chorégraphe Thierry Malandrain et son Ballet de Biarritz, le 12 juillet, « Black Legends » du jazz, de la soul et du gospel le 16 juillet, retour du jeune violoncelliste surdoué Edgar Moreau le 18 juillet, tout seul sur scène pour l’intégrale des 6 Suites de Bäch et enfin, pour clore cette édition de transition : « Tosca » à l’occasion du centenaire de la mort du compositeur Giacomo Puccini, en version allégée, mais en présence du chouchou des Chorégies, Roberto Alagna (malgré son absence en 2013 qui a plombé le budget de 500 000€). N’oublions pas quand même qu’il est venu près de 20 fois à Orange, chapeau bas!
Pendant la conférence de presse, un/e représentant/e de la Ministre de la Culture a appelé pour annoncer que l’Etat apporterait une subvention plus substantielle aux Chorégies d’Orange. Espérons que le geste sera à la hauteur. A titre d’information, le Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence empoche 8,5M€ par an quand les Chorégies d’Orange (en Vaucluse, le 5ème département le plus pauvre de France) reçoivent moins d’un million d’euro de subsides et accueillent gratuitement la population locale lors de la générale). Vous avez dit liberté, égalité, fraternité?