15 mai 2025 |

Ecrit par le 15 mai 2025

Une 5e meute de loups détectée en Vaucluse?

Alors que l’OFB (Office français de la biodiversité) annonçait cet été une évaluation de la population de loups gris (Canis lupus) en légère baisse sur un an (906 loups au sortir de l’hiver 2023, contre 921 l’année précédente), la Coordination rurale dénonce pour sa part un décalage « saisissant » par rapport à la réalité. Le syndicat agricole met plutôt en avant la progression des attaques de 19% sur l’année 2022 et de 16% au cours du premier semestre 2023.

Plan d’actions loup 2024-2029
Depuis, le Gouvernement a dévoilé son plan national d’actions loup 2024-2029 qui prévoit notamment la simplification du protocole de tir afin de protéger les troupeaux. Il a aussi revu à la hausse la population de loups qui s’élèverait désormais à 1 104 individus.
En tout, ce plan, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2024, comprend 42 nouvelles mesures comme l’augmentation du taux de prélèvement (de 19% actuellement à 20% ou 21%), la réforme du comptage, une meilleure indemnisation des éleveurs, la mise en place d’une enveloppe de 2,5M€ sur la période pour financer la protection des troupeaux (avec par exemple la création d’un statut du chien dédié à cette mission)…
Le ministère de l’Agriculture étudie par ailleurs le changement de statut du loup pour le faire passer d’espèce ‘extrêmement protégée’ à espèce ‘protégée’. Un éventuel déclassement auquel s’opposent de nombreuses associations pour la sauvegarde des loups qui permettrait d’en abattre encore davantage.

Une mascarade
Peu convaincue, la Coordination rurale assure que « les mesures de protection sont totalement inefficaces, elles ont des coûts importants pour les éleveurs et elles engendrent des problèmes supplémentaires avec notamment la multiplication des chiens de protection ».
« C’est une véritable mascarade, pire, un véritable mépris des éleveurs qui font état de la présence du loup un peu partout dans les territoires et ne cessent d’alerter sur le nombre d’attaques en recrudescence, s’insurge même Serge Jousselme, président de la Coordination des Hautes-Alpes. L’État ne se donne donc pas les moyens nécessaires de répertorier l’intégralité du nombre de spécimens en France. Cette sous-évaluation est totalement inacceptable. »
En effet, le loup semble gagner du terrain d’année en année. Selon l’Office français de la biodiversité, un tiers des loups de France provient de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. L’espèce est d’ailleurs traditionnellement présente maintenant sur l’ensemble des Alpes, le Massif central, les Pyrénées-Orientales et l’Est de la France. Mais on la retrouve aussi désormais en Nouvelle-Aquitaine, en Normandie et en Bretagne.
En 2009, 12 départements étaient concernés par la prédation. Ils sont désormais passés à 40 en 2019, et 44 en 2021. Le nombre d’attaques de loups sur les troupeaux est passé de 984 en 2010 à 3 730 en 2020. Dans le détail, 3 791 animaux ont péri en 2010 à la suite de ces attaques, contre 11 849 en 2020, soit une augmentation de 213%. Enfin, les dépenses pour dédommager les victimes de loups sont passées de 1,09M€ en 2010 à 3,96M€ en 2020. Une augmentation de 263 %.

Présence du loup en France en 2019.

Combien de loups en Vaucluse ?
Si l’espèce, arrivée d’Italie par les Alpes, est signalée ponctuellement dans le Vaucluse depuis le milieu des années 1990, ce n’est qu’à partir de 2009 qu’une meute est officiellement répertoriée dans le Ventoux et que les premières attaques sont avérées. Depuis, une meute a également été observée sur le plateau d’Albion, une sur le Grand Luberon et une meute sur les Monts de Vaucluse Ouest. Enfin depuis l’été 2022, une cinquième meute aurait été détectée dans le secteur du ‘Petit Luberon’, une zone située à l’Ouest du massif comprise dans un triangle entre Cavaillon, Bonnieux et Lourmarin.
Si cette présence reste à confirmer, un habitant d’Apt a filmé en juillet et août 2022 le passage de plusieurs loups dans son jardin.
L’évaluation de la population dans le département reste cependant difficile à réaliser car l’espèce est très mobile et la taille des espaces vitaux des meutes varie au fil des années, s’étendant sur des dizaines de km2. De plus, si une meute est constituée d’au moins 2 individus (un couple d’animaux dominants), elle peut monter jusqu’à 5 à 7 loups qui quittent ensuite la meute lorsqu’ils veulent, eux-aussi, avoir des louveteaux.En tout, au moins une trentaine de loups seraient installés dans le périmètre du parc naturel
régional du Luberon compris entre la montagne de Lure et les Monts de Vaucluse.

30 attaques en Vaucluse dont 20 indemnisées
Si les attaques de troupeaux ont augmenté de près de 20% en un an, les services de l’Etat assurent qu’elles restent du même ordre en Vaucluse qu’en 2021 et 2022. Néanmoins, selon la Fédération départementale ovine (FDO) de Vaucluse le nombre de ces attaques avait quadruplé entre 2019 et 2021.
En 2023, sur les 30 attaques ayant fait l’objet de constats de la part des services de l’OFB du Vaucluse, 20 ont donné lieu à des indemnisations. Plus près de nous, la dernière attaque remonterait à la nuit du 11 au 12 septembre derniers où 7 chèvres ont été égorgées dans l’enclos d’un élevage situé à Saint-Christol d’Albion.
Toutes les attaques ne peuvent cependant pas être attribuées au loup. Elles peuvent aussi être le fait de chien ou de chien-loup hybride comme cela avait le cas en 2017 à Montfavet où près de 40 ovins avaient été perdus.

Les meutes répertoriées par l’OFB en Provence et dans les Alpes.

Entre 2 et 5kg de viande par jour
Pour rappel, chaque individu peut manger entre 2 et 5kg de viande par jour, généralement répartis entre un gros repas après la chasse et quelques jours de jeûne. Ces besoins sont accrus en hiver, ainsi qu’en période de gestation et de lactation pour les femelles. Par ailleurs, les loups ne mangent pas la totalité des carcasses. Ils ne mangent que les parties ‘nobles’ de leurs proies, ce qui explique pourquoi plusieurs animaux peuvent être tués afin d’atteindre le volume de viande nécessaire à leur ration quotidienne.
Toutefois, l’animal s’adapte aux ressources de son environnement et peut, en période de disette, être aussi capable d’être charognard. Et bien que carnivore, il peut diversifier son alimentation en consommant des baies sauvages voir même des insectes si nécessaire.
Ces proies sont de tailles très diverses, allant de la souris au cerf, en passant par le chevreuil, le lièvre, le lapin, la marmotte, le renard, les oiseaux ou même les reptiles et batraciens.
Bien évidemment, si un seul individu peut s’attaquer à une petite proie, c’est en meute que les loups s’attaqueront à un sanglier ou un cerf qui permettront de nourrir un groupe durant plusieurs jours.

Comment lutter pour la centaine d’éleveurs ovins vauclusiens ?
Depuis le début de l’année, un arrêté préfectoral a classé 65 communes du département comme pouvant bénéficier des aides visant à acquérir des clôtures électrifiées (2 communes de plus qu’en 2022). Dans le même temps, 65 communes sont aussi éligibles aux aides pour le gardiennage (voir carte ci-dessous). C’est 41 de plus que l’an dernier. Seule Bédoin, est classé en ‘Cercle 0’, c’est-à-dire dans les zones où les élevages sont fortement soumis à la prédation et bénéficient de mesures de protections spécifiques (parc de pâturage électrifié et visites journalières, gardiennage et parc de nuit, gardiennage et chien…).
Pas sûr que cela suffise à la centaine d’éleveurs vauclusiens, veillant sur un cheptel d’environ 30 000 ovins, qui demande notamment que l’on accorde l’autorisation de tirer avec des lunettes de visée nocturne afin d’être plus efficace qu’avec un projecteur qui fait fuir les animaux.
Une inquiétude que partagent d’ailleurs les élus locaux, que ce soient l’AMV (Association des maires de Vaucluse), les représentants locaux de l’Association des communes pastorales ou bien encore les parlementaires comme le député de la 5e circonscription de Vaucluse Jean-François Lovisolo qui, en janvier dernier, proposait à l’Assemblée nationale de voter une loi pour la création de zones de protection renforcée contre le loup.

La carte des communes vauclusiennes éligibles au dispositif de protection contre la prédation des troupeaux.

Cohabitation ou coexistence ?
« Le loup est un animal sauvage qui doit évoluer dans un environnement sauvage loin des activités humaines » estime Christian Provent, représentant de la Coordination rurale au Groupe national loup (GNL).
Dans cette logique, son organisation entend faire la distinction entre cohabitation et coexistence et demande à la Commission européenne de clairement refuser la cohabitation élevage/loup quel que soit le territoire où l’élevage est présent.
Mettant en avant le risque de disparition d’un pastoralisme présent dans la région depuis 4 000 ans (« les éleveurs s’épuisent et les jeunes sont découragés de s’installer » constate amer la FDO 84), les risques accrus d’incendies des friches abandonnées par les troupeaux et même la perte de la biodiversité des territoires, les éleveurs veulent davantage de mesures fortes Pour cette année en France, le plafond pour les prélèvements vient d’être relevé à 209 loups (dont 37 pour le Vaucluse) alors que 121 loups ont déjà été tués en 2023 dont les 2 derniers il y a quelques semaines dans la Drôme.
Pour les opposants, l’abatage ne constitue cependant pas une bonne solution car en éliminant les individus dominant le risque est de provoquer une dispersion des autres loups qui vont fonder plusieurs autres meutes alentours.


Une 5e meute de loups détectée en Vaucluse?

Le magazine français Yonder, dédié au voyage et à l’art de vivre, a fait son classement des dix meilleures tables du Luberon, et parmi elles, huit sont situées en Vaucluse, dont l’Avelan du domaine de La Coquillade qui est en haut du podium.

Le Sud du Vaucluse est notamment bien représenté dans ce classement élaboré par Yonder, il comptabilise plusieurs pépites gustatives telles que l’auberge La Fenière à Cadenet avec la cuisine de Nadia Sammut, première cheffe étoilée au monde proposant une cuisine exclusivement sans gluten, qui se place en 5ᵉ position du classement. Elle est suivie de La petite Maison de Cucuron, le restaurant étoilé d’Eric Sapet, en 6ᵉ position. À la 7ᵉ place, on trouve Le Moulin de Lourmarin, avec Mathis Larrodé aux fourneaux. II y a également La cuisine d’Amélie au Domaine de Fontenille à Lauris, un restaurant bistronomique avec aux commandes Guillaume Goupil, qui revendique une cuisine classique et gourmande avec des produits de la région, en 9ᵉ position.

Si la commune de Châteauneuf-du-Pape est connue pour ses vignobles et ses vins, un de ses restaurants vient se glisser à la 3ᵉ place du classement de Yonder. Il s’agit de La Mère Germaine, fondé en 1922 par une ancienne cuisinière à l’Élysée, qui compte aujourd’hui une étoile au Guide Michelin.

Le pays d’Apt, lui aussi, regorge de trésors en termes de gastronomie. Il y a notamment Le Phébus de Xavier Mathieu à Joucas, qui fête ses 40 ans cette année, qui se classe à la 8ᵉ place de la liste. C’est le restaurant Un jardin sur le toit, situé dans le village perché de Saignon, qui ferme le classement de Yonder, avec « une expérience culinaire d’exception », selon le magazine. Enfin, le Pays d’Apt se démarque une dernière fois dans cette liste avec le restaurant gastronomique Avelan, du domaine de La Coquillade à Gargas, qui se place tout en haut du podium avec une carte en cinq temps qui décline les arômes de la Provence.


Une 5e meute de loups détectée en Vaucluse?

Alors que l’accès aux massifs forestiers est réglementé en raison du risque incendie lié à la canicule, le Parc naturel régional du Luberon vous propose de découvrir l’exposition ‘À la découverte de nos forêts, du Luberon à la montagne de Lure’ jusqu’au 15 septembre.

De la plaine de la Durance aux pentes de la montagne de Lure, en passant par le massif du Luberon, le territoire Luberon-Lure s’étend sur près de 250 000 hectares. Il abrite principalement des forêts (57%) et des garrigues boisées (10%).

La Maison du Parc, situé à Apt, vous propose de découvrir ces espaces forestiers grâce à l’exposition ‘À la découverte de nos forêts, du Luberon à la montagne de Lure’ composée de huit panneaux pédagogiques, mais aussi de sculptures en bois local de Paul Fournier. Le Parc naturel régional du Luberon a même élaboré un jeu intitulé ‘Hector l’arbre mort’, qui permet d’explorer la diversité de la vie dans l’écosystème forestier et apprendre à protéger la nature et les forêts.

Jusqu’au 15 septembre. Du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h30. Entrée gratuite. Maison du Parc. 60 place Jean-Jaurès. Apt.


Une 5e meute de loups détectée en Vaucluse?

Le sur-tourisme, c’est la nouvelle expression crée pour désigner les situations où trop de touristes se trouvent au même endroit au même moment. Ce phénomène est mondial. Il est également observable sur plusieurs sites du Vaucluse. Faudra-t-il bientôt aussi réguler les flux de visiteurs et limiter l’accès de quelques-unes de nos pépites touristiques ?

« On est plus chez soi », c’est la première réaction des autochtones qui se sentent envahis, comme dépossédés. Ce sont les premières victimes de ces zones sur fréquentées. L’idée de vivre au cœur d’un parc d’attraction et de faire partie intégrante des curiosités à y découvrir n’est pas forcément réjouissant. Reconnaissons que le quotidien de ces indigènes peut vite devenir compliqué et pénible. Ensuite, ces flux de population, pas toujours très disciplinés, que certains n’hésiteront pas à qualifier de hordes touristiques, peuvent provoquer des dégradations des lieux ou de leur environnement. Ça c’est cadeau !

Les « toutouristes » comme les appellent, dans leur jargon les professionnels du tourisme.

Dans le Luberon, Gordes est, en été, dans une situation de sur fréquentation qui n’est pas sans poser beaucoup de difficultés pour un village pas vraiment conçu pour recevoir tous ces visiteurs. Surtout que ces derniers ont la fâcheuse tendance à vouloir tous faire les mêmes choses. Les « toutouristes » comme les appellent, dans leur jargon les professionnels du tourisme. Beaucoup d’entre eux ont fait des milliers de kilomètres pour découvrir ce site remarquable, qu’ils en soient d’abord remercié. C’est aussi une liberté qui leur est offerte de venir et il est essentiel, à mon sens de la préserver.

La mère Poulard viendrait s’installer à Gordes et proposerait des omelettes au pistou.

Mais papatra, le magazine américain Travel + Leisure a élu, en ce début d’été, Gordes « le plus beau village du monde » (lire ici). Pas moins que cela. On imagine les compteurs de la fréquentation qui s’affolent et montent en régime. D’ici que notre village ressemble au Mont Saint-Michel avec ses 2,8 millions de visiteurs annuels, il n’y a pas loin. Mis à part que la mer est assez éloignée de Gordes, les deux sites présentent quelques similitudes intéressantes. Ainsi, la mère Poulard pourrait venir s’y installer et proposer des omelettes au pistou.

Pourquoi toujours contraindre plutôt qu’inciter ?

Bien sûr le tourisme est essentiel à l’activité économique du département. Ce secteur est un pourvoyeur important d’emplois, même si, aujourd’hui l’offre est supérieure à la demande. On ne va quand même pas cracher dans la soupe au pistou. Mais, doit-on pour autant réguler l’accès à certains sites comme le réclame certains professionnels conscients que le sur-tourisme peut nuire au tourisme. De leur côté les élus sont pris entre deux logiques avec d’un côté des retombées économiques indispensables et de l’autre la protection des lieux et de la tranquillité de ceux qui y vivent. Alors plutôt que réguler l’accès ne pourrait-on pas inviter tous ces touristes à venir à d’autres moments de l’année et surtout ne pas se concentrer sur les mêmes lieux (les richesses sont nombreuses) ? Pourquoi toujours contraindre plutôt qu’inciter ?


Une 5e meute de loups détectée en Vaucluse?

Les jeudis 20 et 27 juillet, les géologues du Parc naturel régional du Luberon proposent des visites guidées à Saignon pour explorer les traces de mammifères disparus il y a des milliers d’années.

Les sites à empreintes de pas fossiles de mammifères sont très rares à l’échelle de la planète. Le Luberon en présente plusieurs, dont la dalle de Carlet à Saignon. Le site est exceptionnel pour la diversité, la quantité et la qualité des empreintes de mammifères visibles auxquelles s’ajoutent des traces d’oiseaux. Depuis 1987, il est protégé par la Réserve naturelle géologique du Luberon. Leur étude informe sur les animaux qui peuplaient le Luberon il y a 33 millions d’années, sur l’environnement et sur le climat de l’époque. Un lieu de science et de contemplation des quelques secondes du passage d’animaux aujourd’hui disparus.

Les jeudis 20 et 27 juillet à 10h. Visite gratuite et inscription obligatoire au 04 90 04 42 00 ou sur accueil@parcduluberon.fr (le lieu exact est précisé à l’inscription).


Une 5e meute de loups détectée en Vaucluse?

Le Parc vient de refondre son dépliant « Géotourisme en Luberon ».

Reconnu Géoparc mondial Unesco pour sa richesse géologique et sa volonté de faire comprendre au public l’histoire de la Terre, le Parc naturel régional du Luberon vient de refondre son dépliant « Géotourisme en Luberon », pour rendre son patrimoine accessible à tous les visiteurs : mosaïque de paysages, villages perchés, roches, fossiles et autres curiosités géologiques qui contribuent à la reconnaissance internationale du territoire.

Cette carte met en lumière : 51 géosites ; un réseau de géopartenaires ; des bons plans pour accompagner la découverte du territoire. Gratuite, la carte « Géotourisme en Luberon » est disponible : à la Maison du Parc (04 90 04 42 00) ; dans les offices de tourisme du Luberon ; en téléchargement sur www.parcduluberon.fr/geotourisme.

Les gorges d’Oppedette, géosite du Luberon © Parc naturel régional du Luberon

Une 5e meute de loups détectée en Vaucluse?

À bord de son food truck La Luberonnaise, Emeline Mann vous fait replonger en enfance avec un produit : la madeleine. Sucrée ou salée, au citron confit ou au chorizo, chaque madeleine est faite artisanalement à partir de produits locaux. De quoi ravir les petits, comme les grands.

Mardi matin. Sur le marché de la Tour d’Aigues, impossible de rater la petite carriole noire sur laquelle est inscrit en lettres blanches « La Luberonnaise ». Devant, la file d’attente est longue. Les habitués, mais aussi les curieux, font la queue devant ce food truck. Ils n’y trouveront ni pizza, ni burger, mais un petit gâteau traditionnel français : la madeleine.

Ce concept, c’est Emeline Mann qui le propose, et ce, depuis plus d’un an maintenant. La Luberonnaise est née en février 2022. Malgré le jeune âge de l’entreprise, sa créatrice observe déjà une clientèle récurrente plutôt conséquente. Ce qui semblait être un pari osé porte finalement ses fruits.

Reconversion dans le Luberon

Après avoir grandi en Alsace et à Paris, et avoir parcouru le monde et posé ses valises dans plusieurs continents, c’est dans le Luberon qu’Emeline a décidé de s’installer pour de bon avec son mari et leurs enfants en 2021. « On était de passage et on a eu un véritable coup de cœur pour la région », affirme-t-elle.

C’est donc à la suite de ce changement de vie personnelle qu’Emeline choisit d’entreprendre un changement de vie professionnel. « Ça faisait un moment que je souhaitais faire une reconversion, et j’ai toujours eu envie de faire quelque chose de gourmand », explique-t-elle. Après avoir fait plusieurs métiers dans le milieu du service, c’est tout naturellement que la créatrice de la Luberonnaise se tourne vers la pâtisserie.

L’idée de la madeleine

Si la madeleine est un produit phare du goûter des enfants, il est de plus en plus difficile de trouver la madeleine artisanale. Quelques boulangeries pâtisseries en proposent, mais pas toutes. Pourtant, depuis quelques années, beaucoup de grands chefs pâtissiers la revisite. Une tendance vers laquelle Emeline Mann s’est tournée.

La madeleine, ça parle à tout le monde et on peut la dériver de plein de façons.

Emeline Mann

Pendant un an, Emeline s’est donc lancé dans l’élaboration et la perfection d’une recette au sein de son laboratoire aménagé à domicile. « J’ai toujours fait beaucoup de pâtisserie mais je n’avais jamais fait de madeleine avant de me commencer à travailler sur ce projet, je crois même que je n’avais pas de moule à madeleine », ironise-t-elle. Ainsi, après des nombreux essais plus ou moins fructueux, la recette de la madeleine La Luberonnaise est enfin prête. Est née une madeleine aérienne en forme de coquille Saint-Jacques, pas trop sucrée, et qui surtout ne colle pas au palais, telle était l’ambition d’Emeline.

©La Luberonnaise – Luberon Sud Tourisme

L’importance des produits locaux

Une fois la recette validée par Emeline et par ses proches qui lui ont servi de cobayes, est venue une interrogation : comment trouver de bons produits locaux ? Il était primordiale pour la créatrice de La Luberonnaise de faire travailler le plus de producteurs autour de chez elle possible.

« Utiliser des produits locaux, c’est une grande force que j’affiche fièrement dans mon food truck. »

Emeline Mann

Ainsi, le citron confit vient de la Maison du fruit confit à Apt, les amandes viennent de Cucuron, la farine vient du Var, les œufs de Trets dans les Bouches-du-Rhône. « Je voulais des producteurs encore plus proches mais c’était impossible car j’utilise un sacré volume, et ce n’était pas possible pour tous de me fournir autant qu’il était nécessaire », développe Emeline.

Un engouement immédiat

Une fois la recette perfectionnée et les producteurs trouvés, la machine est lancée. La Luberonnaise est sur le marché de la Tour d’Aigues tous les mardis matins, et devant Marrenon, également à la Tour d’Aigues, tous les vendredis matins. Lors du lancement en février 2022, les premiers curieux se sont avancés vers Emeline. Très vite, la liste des clients récurrents s’est allongée.

« J’hallucine de voir que les habitués du marché font la queue pour acheter leurs madeleines aujourd’hui, et qu’il n’y en ait plus après 10h30 », s’enthousiasme Emeline. La Luberonnaise a donc eu un engouement inattendu pour l’entrepreneuse. Une réussite dont elle est très fière aujourd’hui.

©La Luberonnaise – Luberon Sud Tourisme

Entre marchés et événements

La Luberonnaise a donc ses emplacements habituels à la Tour d’Aigues les mardis et vendredis. Pour une matinée de marché, Emeline prépare entre 600 et 700 madeleines, ce qui requiert environ 2 à 3 heures de préparation, car la pâte doit reposer au frigo, et 5 heures de cuisson en tout lorsque l’entrepreneuse n’est pas aidée par son mari. Ainsi, les madeleines proposées sont toujours fraiches. Six madeleines vous coûtera 4,50€, et vous devrez débourser 13€ pour la boîte de vingt.

Hormis ces deux matinées de la semaine, Emeline déplace également son food truck pour diverses occasions. Ce sont parfois les entreprises qui font appel à elle, afin de proposer le petit-déjeuner à leurs employés. La Luberonnaise se rend également à des événements plus festifs. Les Vauclusiens et touristes pourront notamment se procurer ses madeleines lors des ‘Apéros de Val Jo‘ au Château Val Joanis à Pertuis tous les mercredis du 12 juillet au 23 août de 18h30 à 23h30.

Des nouveautés après un an d’activité

Au vu de l’engouement autour de ses madeleines, Emeline a décidé d’apporter quelques nouveautés après que La Luberonnaise ait soufflé sa première bougie en février dernier. Ainsi est née la boîte en métal La Luberonnaise, dont l’illustration a été réalisée par l’artiste pertuisienne Maguelone du Fou, sur laquelle on aperçoit le Mourre Nègre, le marché, le food truck, mais aussi quelques éléments qui rappellent la Provence. Au prix de 12€, la boîte en métal permet de garder les madeleines fraiches durant une semaine, contre environ trois jours pour une boîte en kraft.

©La Luberonnaise – Luberon Sud Tourisme

Avec la boîte a été créé le ‘Club La Luberonnaise’, comprenez une sorte de carte de fidélité, à l’intérieur du couvercle de la boîte. À chaque fois que quelqu’un se présente au food truck avec sa boîte en métal, il a le droit à un coup de tampon. Au dixième passage, le client repart avec un cadeau.

Les madeleines salées, elles aussi, n’ont fait leur apparition que cette année. Cette nouveauté fait suite aux nombreuses demandes de la part des clients d’Emeline. La fondatrice de La Luberonnaise a alors choisi trois goûts grand public : chorizo, comté, et olive. Plus petites, les madeleines salées peuvent facilement se déguster à l’apéritif. De nouvelles recettes pourraient voir le jour à l’avenir. À La Luberonnaise, il y en a pour tous les goûts !


Une 5e meute de loups détectée en Vaucluse?

Le 23 janvier dernier le tribunal judiciaire de Nanterre condamnait l’office de tourisme de l’agglomération Luberon Monts-de-Vaucluse pour l’utilisation illicite du mot Provence dans sa dénomination « Luberon cœur de Provence ». Derrière tout cela, une histoire d’incompatibilité entre AOC issus d’une même région. Qui l’eut cru ?

Le tribunal a estimé que l’office de tourisme ne pouvait utiliser une dénomination avec le mot Provence, compte tenu que ce dernier était amené à faire la promotion de vins de l’AOP Luberon et Ventoux et que le cahier des charges de ces deux appellations ne leur permettait pas de faire référence à la Provence. En d’autres termes, les requérants, en l’occurrence le syndicat des vins des différentes appellations de côtes de Provence, n’acceptent pas que le nom Provence puisse être associé à d’autres vins que les leurs, même de manière indirecte.

Le tribunal estime qu’il y a une grande proximité entre Cœur de Provence et Côtes-de-Provence. C’est vrai, le cœur est très proche des côtes

Dans ses motifs le tribunal estime qu’il y a une grande proximité entre Cœur de Provence et Côtes-de-Provence. C’est vrai, le cœur est très proche des côtes, tous les médecins vous le confirmerons. Trêve de plaisanterie. On peut comprendre l’importance de protéger son appellation géographique, les champenois en savent quelque chose, mais de-là à mettre l’office de tourisme de l’agglomération de Cavaillon dans le même panier, c’est nous faire boire le vin jusqu’à la lie !

La jurisprudence pourrait bien aboutir sur d’autres affaires du même tonneau. Ainsi, la Communauté de Communes des Pays Réunis d’Orange (CCPRO pour les initiés) a baptisé son office de tourisme « Pays d’Orange en Provence ». Ils pourraient bien eux aussi être inquiétés puisque les vins produits autour d’Orange ne sont pas ceux de l’appellation des Côtes de Provence et que d’une façon ou d’une autre cet office de tourisme est conduit à faire la promotion des Côtes-du-Rhône et dont un certain Châteauneuf-du-Pape.

La dénomination Provence peut-elle devenir une marque et appartenir à une entité qu’elle soit privée ou publique ?

Autre exemple, autre cas intéressant. En 2015, à l’initiative d’un collectif d’une trentaine de partenaires institutionnels du tourisme sous l’égide du Comité Régional du Tourisme de PACA, un label « Provence Enjoy the unexpected » a été créé. Il est particulièrement destiné aux touristes étrangers. Il a été attribué à ce jour à 9 entreprises qui y apposent sur leurs produits cette promesse  « Provence, profitez de l’inattendu » dans la langue de Molière. Mais de manière plus ostentatoire, s’y ajoute dans une typographie spécifique et identique pour tous les produits le mot Provence (biscuit de Provence, pastis de Provence…). La dénomination Provence se transforme ainsi en marque. La région, une zone géographique peuvent-elles devenir une marque et appartenir à une entité qu’elle soit privée ou publique ? La Provence comme la Bretagne ou l’Alsace sont des noms génériques qui appartiennent à tous donc à personne en particulier. Producteurs d’herbes de Provence tenez-vous cependant sur vos gardes, nous ne sommes à l’abri de rien !


Une 5e meute de loups détectée en Vaucluse?

En 2018, Vélo Loisir Provence a lancé un projet ambitieux visant à étudier une nouvelle offre d’itinéraire autour de Gordes venant compléter le maillage existant sur la destination ‘Luberon à vélo’. L’itinéraire ‘Gordes à vélo’ voit enfin le jour, grâce au programme de financement Espaces Valléens.

Porté par la Communauté de Communes Pays d’Apt Luberon, en partenariat avec l’office de tourisme intercommunal Destination Luberon, l’itinéraire ‘Gordes à vélo’ vient s’ajouter aux sept itinéraires structurants de ‘Luberon à vélo’ : ‘Les Ocres à vélo’, ‘Autour de l’Isle sur la Sorgue’, ‘Forcalquier – Lure à vélo’, ‘Le Pays d’Aigues à vélo’, ‘Autour du Luberon à vélo’, la Véloroute du Calavon’, et ‘La Méditerranée à vélo’.

Ce nouvel itinéraire vous emmène sur de petites routes de campagne, entre lavandes et vergers en fleurs à la rencontre de paysages et villages de caractère. Au détour des murs de pierres sèches et des moulins, il permet la découverte du patrimoine provençal.

12 communes

L’itinéraire ‘Gordes à vélo’ permet la traversée et la découverte de 12 communes du Nord-Ouest du Luberon : Saint-Pantaléon, Joucas, Murs, Gordes (par l’Abbaye de Sénanque), Cabrières d’Avignon, Lagnes, Robion, Maubec, Oppède le Vieux, Ménerbes, Les Beaumettes et Goult. ‘Gordes à vélo’ rejoint l’itinéraire ‘Les Ocres à vélo’, qui a fait l’objet d’une refonte récemment, mais aussi la Véloroute du Calavon, ‘La Méditerranée à vélo’ et la Via Venaissia.

L’itinéraire ‘Gordes à vélo’ est balisé dans les deux sens et porte le numéro 33. L’itinéraire propose un parcours entre 14 km et 69 km, à savoir entre 1h15 et 6h30, avec 1100 m de dénivelé.

Cliquez sur le plan pour l’agrandir.

Près de 700 km d’itinéraires

En additionnant tous les itinéraires proposés par Vélo Loisir Provence, ce sont près de 700 km d’itinéraires qui sont balisés, ce qui permet une autonomie totale pour découvrir le Luberon. L’association conseille de choisir un vélo VTC pour les itinéraires sur route.

En plus de l’itinéraire ‘Gordes à vélo’, il y a également ‘Les Ocres à vélo’ qui fait 15 km à 68 km, soit entre 2h et 5h, ‘Autour de l’Isle sur la Sorgue’ qui fait 16 km à 76 km, soit entre 1h30 et 7h, ‘Forcalquier – Lure à vélo’ qui fait 38 km à 94km, soit entre 4h et 8h, ‘Le Pays d’Aigues à vélo’ qui fait 41 km à 91 km, soit entre 3h et 7h, et l’itinéraire ‘Autour du Luberon à vélo’ qui lui fait 240 km, et qui prend 2 à 7 jours.

V.A.

https://www.echodumardi.com/tag/luberon/page/6/   1/1