18 mai 2024 |

Ecrit par le 18 mai 2024

Fondation Calvet, l’Esprit qui traversait les siècles

La fondation Calvet a lancé son nouveau site Internet où elle déroule tous ses trésors. Il y a tout d’abord le Musée Calvet, puis le musée Lapidaire, les bibliothèques de la fondation Calvet,  le muséum Requien,  la bibliothèque Requien,  le Musée du Petit Palais, le Médailler Calvet, voilà pour Avignon et, enfin, le musée archéologique de l’Hôtel Dieu et le musée Jouve et juif Comtadin à Cavaillon.

Et, au creux de ces temples du savoir, des œuvres hors du commun, comme, au titre de la peinture, le portrait de Louis XIV (1638-1715) en armure réalisé par Nicolas Mignard et que le roi aurait plébiscité, mandant le peintre à Versailles pour de nouvelles commandes. Moins académique et totalement incroyable, on tombera sous le charme de l’Idiot de Chaïm Soutine (1893-1943) qui témoigne du talent à la fois expressionniste et proche du fauvisme, laissant paraître les démons intérieurs du grand artiste russe, dont on se rappelle l’amitié avec Modigliani.

Au chapitre de l’archéologie,
il y a la Tarasque de Noves mi-loup, mi-lion, ithyphallique, qui englouti un corps humain. En réalité, une sculpture funéraire gauloise découverte à plus de 2,5 m de profondeur derrière l’église de Noves et datant entre 50 avant Jésus-Christ et le 1er siècle. Elle symbolise le rite de passage entre la vie qui prend fin et le renouveau. Et si vous aviez envie de redécouvrir le marché de la Place Pie peinte par Pierre Grivolas en 1868, par celui qui fut élève d’Ingres et de Delacroix, il vous faudra vous rendre, avec bonheur, sur place. Ces œuvres ont été offertes, achetées ou léguées alors que le cercle des 8 –exécuteurs testamentaires et administrateurs- ont étayé et nourri depuis plus de 200 ans, les collections d’Esprit Calvet, homme hors du commun qui souhaitait que le ‘commun’ puissent accéder au savoir et à l’esthétique.  

Comment peut-on faire pour que son patrimoine,
ses collections, les recherches de toute une vie ne disparaissent pas avec soi ? Comment Esprit Calvet a-t-il pu se saisir de cette faille d’éternité pour exister plusieurs siècles après que son corps se soit dissous dans l’infini ?

L’Avignonnais Esprit Calvet (1728-1810),
riche médecin, physiocrate (économiste), archéologue et naturaliste, collectionneur d’œuvres d’art et d’ouvrages, en se penchant sur la question, demeure cet homme libre qui continue de faire battre son âme au gré de la fondation éponyme sur les terres de sa vie, et en cela, c’est déjà prodigieux.

Esprit Calvet

Quant à la solution ?
Elle sera trouvée un peu plus d’un an après sa mort par un certain Napoléon 1er qui lui permettra de faire en sorte que le legs puisse être accepté par le maire d’Avignon au profit de ses administrés. Objectif ? Donner l’accès à sa bibliothèque et à ses collections aux habitants d’Avignon et de ses environs. En cela, Esprit Calvet trouve le moyen post-mortem de créer le premier musée de France !

Pourquoi ?
Au départ, cet homme –il avait à peine 15 ans lorsqu’il en fut convaincu – prit conscience que ce qui manquait le plus ‘à sa patrie’ –entendez par là Avignon et ses environs- était une bibliothèque. A ce même âge, en plus des ouvrages, il entame plusieurs collections dont une de pièces anciennes, et, certaines en or. Alors qu’il sent poindre le crépuscule de sa vie, il a 82 ans, sa bibliothèque comprend 1 400 volumes, une collection d’histoire naturelle, un cabinet d’antiquités, 12 000 pièces anciennes et une importante succession immobilière.

La Fondation Calvet
«Son cabinet de curiosités et sa bibliothèque seront le fondement de sa donation pour la création du Musée Calvet, qui devait permettre au public d’accéder aux Lumières, indique la Fondation Calvet. Dans son testament de 1810, il organise cet accès à la connaissance en y joignant ses biens immobiliers pour en assurer la gestion future et en instituant trois exécuteurs testamentaires – nommés à vie- et de 5 administrateurs nommés pour 10 ans, par le Conseil municipal d’Avignon et chargés de faire respecter ses volontés jusqu’à maintenant.» 

Le Conseil d’administration de la Fondation Calvet
est composé de Cécile Helle, président ; Bernard Gamel-Cazalis, vice-président –choisi pour 5 ans par le Conseil d’administration- et exécuteur testamentaire ; Bertrand Lapeyre et Philippe de Cours de Saint-Gervasy également exécuteurs testamentaires à vie et par cooptation ; Jean-Louis Cros, Marianne Robert, Marie-Christine Liénard, Danielle Blanc et Pierre Provoyeur, administrateurs, choisis par le Conseil municipal d’Avignon.

Parmi le patrimoine de la Fondation Calvet
Le patrimoine de la Fondation Calvet se partage entre Avignon et Cavaillon avec des ensembles classés monuments historiques ou d’intérêt patrimonial. Parmi le parc immobilier considérable de cette fondation hors du commun à Avignon, Carpentras et Cavaillon, l’on compte : l’Hôtel Forbin la Barben dit Hôtel Puech à Avignon ; Le collège Saint-Nicolas d’Annecy et la chapelle Notre Dame de Fours à Avignon ; A Cavaillon, il s’agira de la Chapelle de l’Hôtel Dieu, de l’îlot Jouve, du couvent des dominicains, du Mikvé –qui sont les bains juifs rituels-… 
Pour tout savoir : accès au livret ici.


Fondation Calvet, l’Esprit qui traversait les siècles

Qui a eu l’occasion de plonger son regard dans les détails fascinants de la momie d’Avignon ? Depuis cet été et gratuitement, les badauds peuvent admirer au musée Lapidaire une momie de l’époque des premières découvertes en Egypte !

ll s’agit là d’une double exposition entre les murs des musées Lapidaire et Calvet. Le premier nommé, « Le voyage d’une momie d’enfant » nous invite à la rencontre d’une pièce d’exception : la momie d’une fillette d’environ deux ans et demi, morte des suites d’un traumatisme crânien entre 30 avant Jésus Christ et notre ère. Elle fait partie d’un groupe et il n’en existe que neuf dans le monde, Berlin, Leyde, Liverpool, Londres, Rio. « Elle est exceptionnelle de par le soin et le raffinement de son enveloppe corporelle, par sa rareté et car les momies d’enfant de sexe féminin sont très rares », indique d’ailleurs Odile Cavalier, conservatrice et chargée des collections antiques au musée Calvet.

La momie majestueuse repose au cœur des lieux. Photo: Linda Mansouri

L’exposition comporte des bas-reliefs, des statues, des bibelots antiques, des fresques, des ornements… Au musée Calvet, « Au pays de la musicienne d’Amon-Rê » fait se côtoyer amulettes, momies animales et d’imposants et colorés sarcophages.

Chaque esquisse, chaque gravure en dit long au musée Lapidaire. Photo: Linda Mansouri
Statue colossale de Livie, représentée sous les trais d’une prêtresse à la tête voilée. Photo: Linda Mansouri
Statue de Jupiter en équipement militaire. A sa gauche: un aigle et un serpent. Photo: Linda Mansouri
Les statues sont quelques fois troublantes comme en témoigne la créature de droite… Photo: Linda Mansouri
L’Egypte, éternellement envoûtante. Photo: Linda Mansouri

Musée Calvet, cliquez ici. Musée Lapidaire, cliquez ici.


Fondation Calvet, l’Esprit qui traversait les siècles

Comme chaque année, France culture s’installera dans le jardin du musée Calvet d’Avignon pour dix jours de lectures et spectacles radiophonique en public et en direct, des propositions intégrées à la programmation du festival In qui se tiendra du 5 au 25 juillet prochains. Pour cette nouvelle édition, la radio de service public accueillera Sandrine Bonnaire, Fabrice Luchini et Omar Sy.

« Depuis un an, nous avons pu maintenir, grâce à Blandine Masson et à son équipe, l’activité du service des fictions multipliant captations, appels à projets pour soutenir les auteurs et les comédiens, lectures, enregistrements de podcasts de fictions. Par la présence et avec la confiance d’immenses artistes au Musée Calvet, nous allons cet été encore offrir à notre public et à nos auditeurs le meilleur du spectacle radiophonique. Amitiés et reconnaissance à Sandrine Bonnaire, Fabrice Luchini, Omar Sy », se réjouit Sandrine Treiner, directrice de France Culture

Nietzsche et Baudelaire lus par Fabrice Luchini

Les vendredi 16 et samedi 17 juillet à 20h, place à une création pour France Culture, adaptation de Stanislas Wails et Fabrice Luchini. « Oser lire ce philosophe, Niezstche, m’est arrivé par le biais d’un ami Stanislas Wails qui m’a encouragé et aidé au montage. Nietzsche est certainement le seul philosophe intrinsèquement littéraire. Le fond est  évidemment au-delà de mes capacités. N’étant pas philosophe, je le mets en dialogue imaginaire avec un artiste de génie, Baudelaire » (in Le cas Wagner), Fabrice Luchini

Omar Sy sur un texte de David Diop

Samedi 10 juillet à 20h, Omar Sy lira un texte puissant et émouvant, issu du roman « Frère d’âme » de l’écrivain David Diop, dans lequel il donne vie et voix au destin tragique d’Alfa, jeune paysan d’Afrique enrôlé comme tirailleur  sénégalais et envoyé dans les tranchées de la Grande Guerre. Ce roman a reçu le Prix Goncourt des Lycéens en 2018. Sur une idée de Florence d’Azémar, adaptation et mise en scène de Catherine Schaub, musique originale d’Issam Krimi et réalisation de Christophe Hocké.

Sandrine Bonnaire et Erik Truffas pour une création inédite

Dimanche 18 juillet à 20h : Autour des « Carnets » de Goliarda Sapienza, la musique du trompettiste et la voix de la comédienne parfaitement accordées pour une nouvelle création imaginée pour la radio.

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