La haute couture s’installe de nouveau en Provence. Après Pierre Cardin, Julien Fournié, ou encore Jean-Paul Gaultier, c’est au tour des créations de la maison Dior de s’exposer à SCAD Fash Lacoste. Le public pourra découvrir les créations de différents directeurs artistiques de la marque dès ce jeudi 8 mai.
« Christian Dior Jardin Rêvés », c’est le nom de l’exposition de haute couture qu’accueille SCAD Lacoste cette année et qui est affiché dès l’entrée de SCAD Fash. Derrière le mur orné de ces lettres noires, des robes imaginées et créées par les différents directeurs artistiques qui ont forgé la maison depuis sa création en en 1946, du fondateur Christian Dior à l’actuelle directrice artistique Maria Grazia Chiuri, en passant pas Yves Saint Laurent, John Galliano ou encore Raf Simons.
À l’étage, d’autres pièces remarquables emplies de détails, mais aussi une grande nouveauté cette année : des accessoires. Chaussures, bijoux, parfums sont aussi exposés, ainsi que des croquis de tenues élaborés par Christian Dior lui-même.



La première exposition Dior en Provence
Cette exposition, qui sera en place jusqu’en septembre prochain à SCAD Fash Lacoste, a été créée pour Lacoste avec le Musée Dior en Normandie et Dior Heritage, le service en charge du patrimoine de la maison Dior. « Il n’y a jamais eu d’exposition Dior en Provence jusqu’à aujourd’hui », affirme Cédric Maros, directeur de SCAD Lacoste.
Ces expositions de haute couture présentées par l’école franco-américaine sont une manière de rendre plus accessible un domaine qui, à première vue, semble élitiste. « C’est important et intéressant pour nous de rendre les créations de la maison plus accessibles aux personnes comme en Provence qui n’y ont pas accès sur place et qui sont forcées de se déplacer à la capitale ou dans d’autres grandes villes du monde pour voir de la haute couture, ajoute Hélène Starkman, commissaire des expositions chez Christian Dior Couture. C’est aussi très intéressant pour nous de cibler les étudiants de SCAD Lacoste, notamment ceux qui étudient la mode. »
Deux salles, deux ambiances, un fil conducteur
L’exposition est scindée en deux parties distinctes mais qui forment un parcours artistique. SCAD Fash étant doté d’un étage, les créations de la maison Christian Dior sont donc exposées dans une première salle au rez-de-chaussée qui rappelle un jardin de jour, avec une ambiance assez lumineuse dans les tons blancs qui est notamment accentuée par le plafond de fleurs blanc élaboré par le collectif artistique espagnol Wanda, qui reprend les fleurs préférées de Christian Dior comme le muguet et la rose, mais aussi les fleurs locales comme la glycine.
« C’est l’exposition la plus ambitieuse qu’on n’ait jamais faite en termes de scénographie. »
Cédric Maros
À l’étage, la présentation des créations a été plutôt imaginée comme un jardin du soir, avec des tenues dans des tons plus sombres, toujours avec une pointe de couleur. Les fleurs sont un élément central de l’exposition, tout comme elles sont l’élément qui a le plus inspiré Christian Dior à ses débuts, que ce soit dans leurs couleurs, mais aussi dans leurs formes. En tout, une trentaine de tenues sont exposées sur des plateformes rétro-éclairées.

La conservation et l’exposition de tissu de haute couture
Si l’exposition en Provence est une première pour Dior, c’est surtout parce que tous les lieux ne se prêtent pas à la haute couture dont les tissus requièrent un soin particulier. « Le tissu et le papier sont ce qu’il y a de plus compliqué à préserver et donc à exposer, explique Cédric Maros. Il y a des règles de conservation comme dans les plus grands musées. »
Ainsi, SCAD Fash Lacoste a été créé pour ce type d’exposition. Pas de soleil direct sur les tenues, éclairage à pas plus de 50 lux sur les mannequins pour éviter que les tissus ne se décolorent, un taux d’humidité bien particulier, pas de poussière, ou encore il faut éviter qu’il y ait des papillons et autres insectes qui s’aventurent dans la salle d’exposition et pondent dans les tenues. La liste des critères d’exposition et de conservation est longue.
Pour autant, aucune barrière ne sont apposées, les visiteurs peuvent profiter pleinement des créations qui sont exposées, sans les toucher bien entendu. Les accessoires, qui sont la grande nouveauté cette année, eux, ont nécessité la construction de cabinets qui sont fermés, afin d’éviter les vols.
Une belle vitrine pour le territoire
Cette exposition, qui a mobilisé une soixantaine de personnes entre le déplacement, les installations, et autres, dont des entreprises aptésiennes, SCAD Lacoste a pu l’avoir notamment grâce à sa réputation. Nombre de ses étudiants diplômés travaillent dans les grandes maisons de haute couture aujourd’hui, dont celles en France. « La fréquentation et les retombées presse, qui pour chaque exposition de haute couture sont hallucinantes, font que, maintenant, c’est légitime pour nous d’aller voir une maison comme Dior », développe Cédric Maros.
L’année dernière, l’exposition Jean-Paul Gaultier avait attiré près de 15 000 visiteurs, un chiffre que vise encore l’école franco-américaine cette année, voire davantage car les expositions de la maison Dior sont parmi les plus populaires dans le monde. Cette exposition va s’inscrire dans un parcours de visite au sein-même du village de Lacoste avec l’exposition de mode des étudiants au Studio Bee, l’avenue des artistes, ou encore l’expérience immersive ‘Unfold’ du Studio Drift. Mais l’exposition Dior va aussi s’inscrire dans un parcours plus large. SCAD Lacoste prévoit notamment des billets qui s’allient avec la visite de la Fondation Blachère à Bonnieux.
L’école lacostoise, qui accueille entre 30 000 et 40 000 visiteurs par an entre ses expositions et ses événements, est aujourd’hui perçue comme un lieu culturel incontournable du Pays d’Apt, et plus largement du Vaucluse, qui ainsi, génère de l’emploi et des retombées économiques importantes. « SCAD Lacoste représente des retombées de quasiment 11M€ par an sur le territoire, affirme Cédric Maros. Presque 90% de ces retombées se font dans un rayon de 50 km. »
Informations pratiques
L’exposition ‘Christian Dior – Jardins rêvés’ sera en place du 8 mai au 28 septembre à SCAD Fash Lacoste.
En mai, juin et septembre, le lieu d’exposition sera ouvert du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h. À partir du 16 juin, il sera ouvert tous les jours de 10h à 13h et de 14h à 19h. Ouverture exceptionnelle les week ends du 10 et 11 mai, du 31 mai et 1er Juin, et du 7 et 8 juin de 14h à 18h.
Le tarif d’entrée est fixé à 6€ (tarif réduit : 3€), ce qui inclut l’exposition Dior et le reste du parcours culturel que propose SCAD Lacoste au sein du village.
