Les Français n’ont peut-être retenu que l’histoire cachée de la fille de Mitterand : Mazarine. Elle est pourtant le fruit d’une histoire d’amour entretenue pendant plus de 30 ans entre François Mitterrand et Anne Pingeot.
Il ne faut pas s’attendre à des révélations truculentes ou des scoops concernant la vie politique française de l’époque. Ces lettres, écrites entre 1962 et 1995, sont exclusivement centrées sur Anne et les émotions, l’amour ardent d’un homme déjà mûr face à une jeune femme, dans toute la complexité d’une relation amoureuse cachée.
Anne Pingeot, enfin mise en lumière
Celle-ci a choisi de publier 20 ans après sa mort, les lettres que lui a adressées François Mitterand. Par le choix de la mise en scène d’Alice Faure et le jeu extraordinaire et sensible de Cécile Roux, celle que l’on pourrait penser recluse, sous emprise se révèle une femme forte et déterminée. L’actrice est habitée, rayonnante et on vit sa transformation sur scène tout en finesse.
Elle donne la réplique à Samuel Churin qui réussit lui aussi à nous convaincre d’un amour sincère mais qui n’occulte pas la face égoïste, prétentieuse et finalement peu sympathique de homme d’Etat. Le spectacle trouve sa grâce finalement si on oublie le nom des protagonistes et si on s’attache à la poésie de cette correspondance et à la fulgurance tragique de cette histoire.
Jusqu’au 27 juillet. Relâche le 21 juillet. 17h30. 12 à 23€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.