Nous avons assisté à ‘Johnny libre dans ma tête’ le nouveau spectacle de Didier Gustin sur une mise en scène d’Eric Bouvron. Résultat ? Une salle debout restée à ovationner l’artiste et ses musiciens pendant un long moment. ‘Johnny libre dans ma tête’ a tout d’un grand spectacle : D’abord on apprend des informations inédites et vérifiées sur la vie de Johnny ; Didier Gustin, qui possède à son répertoire plus de 400 voix- en offre bien 50 sur scène ; Les musiciens sont ‘rock’ à souhait et montent sons et vibrations comme en concert. Enfin, la pièce écrite sur une idée de Didier Gustin avec Eric Bouvron est bourrée d’humour, de talent et de rythme. Ensemble, hier soir, ils ont mis le feu au Petit Louvre, et le public a adoré.

L’histoire ? Johnny est mort et s’ennuie au Paradis, alors il s’échappe pour entrer dans la tête de Didier Gustin H 24. Objectif ? Faire le stade de France, une dernière fois, avec tous ses potes chanteurs : entre autres : Eddy Mitchell, Charles Aznavour, Patrick Bruel, Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Maxime Le Forestier… Mais pas Fabrice Luchini.
L’Art de convaincre
Didier Gustin va devoir convaincre l’entourage proche du Taulier depuis l’appel improbable de Jean-Claude Camus, le célèbre producteur de Johnny, qui lui propose de remettre le couvert. C’est ainsi que Didier Gustin et ses musiciens : Hugo Dessauge aux claviers, Jeremy Lainé aux percussions et Elie Gaulin à la guitare embarquent le public dans le road movie de la vie de Johnny. Au programme : des instants de vie du grand crooner, des informations touchantes sur sa vie, beaucoup de musique, et d’imitations. Le tout livre une comédie bien ficelée et surtout toutes les mélodies qui ont marqué nos vies. Un grand moment du Off.

L’interview
«L’idée d’un Johnny qui s’évade du paradis pour entrer dans ma tête et organiser un spectacle au Stade de France est née peu après la mort de Johnny, relate Didier Gustin. Mais je ne savais pas quoi faire de cette idée. J’ai alors contacté Eric Bouvron pour lui demander son avis. Il m’a dit : C’est une super idée, je n’ai pas le temps mais on va le faire. L’écriture et la fabrication du spectacle ont pris 18 mois.»
Vous évoquez beaucoup ce mot ‘Has been’, c’est compliqué pour un artiste, de vieillir ?
«Ça dépend. Si vous avez 60 ans et que vos chansons passent toujours à la radio, tout va bien. Si comme moi vous êtes imitateur et que vous êtes beaucoup passé à la télé et la radio et que l’on vous demande moins parce que vous êtes vieux, ‘passé de mode’, ‘obsolète’ –C’est ce qu’on dit pendant le spectacle- on vous considère comme un ‘has been’ et on vous le dit carrément, dans le métier, sans prendre de gant. J’ai raconté cela à Eric et il m’a dit ok : Ce sera le sujet du spectacle ! Pourquoi ? Parce que ça parle à tout le monde, puisque l’on sera tous confrontés à cela. On sera tous le ‘Has been’ de quelqu’un. C’est vrai dans tous les métiers et au quotidien.»

Est-ce que ce spectacle va vous permettre de rebondir sur la scène nationale ?
«Je ne sais pas. Avec Eric –Bouvron-, On fait ce que l’on aime. On a écrit ce spectacle, on va travailler sur un autre, après, parce qu’on aime bien bosser ensemble. L’important ? C’est de faire l’artiste, c’est-à-dire de créer, d’être fiers de ce que l’on fait et de faire rêver le public. D’ailleurs, ce spectacle est totalement transposable à la télévision. Il pourrait être transformé en émission où les artistes cités pourraient intervenir. Nous sommes d’ailleurs en train d’en faire une adaptation cinématographique. Pour l’heure ? On aimerait faire tourner le spectacle jusqu’à l’anniversaire des 10 ans de la mort de Johnny, en 2027, puis sortir le film.»
Vous étiez fan de Johnny ?
«Non, par particulièrement. On a énormément planché sur l’homme et l’artiste, Eric et moi, cherchant des failles que l’on n’a pas trouvées parce que le personnage était particulièrement gentil, travailleur, et blagueur… Un type délicieux, extrêmement généreux.» Et aussi très sensible… Comme vous ? «Oui, c’est vrai.» Vous partagez beaucoup avec vos musiciens, ils ont une place bien à eux. «Oui, c’est l’école Eric Bouvron. Les gens sur scène jouent, même s’ils ne sont pas comédiens. Tout le monde joue.»

Les p’tites infos
«Avec Eric Bouvron, on se connaît depuis toujours. Lorsqu’il est arrivé d’Afrique du Sud, en France, le premier spectacle qu’il a vu était le mien. Ça date d’il y a 30 ans. J’ai également travaillé avec Sophie forte, son épouse, ce qui a maintenu le lien.» «Jeune, j’ai fait un BEP de compta informatique, puis je suis parti à l’armée, et enfin, directement des Vosges pour tenter ma chance à Paris. Je n’ai jamais pris de cours ni de chant, ni d’impro. Qui m’a aidé à Paris ? Des directeurs de théâtre, des metteurs en scène, des auteurs … Hubert Drac, Jean Fabre et son théâtre le Tourtour, Le très important producteur de spectacles Pascal Guillaume. C’est d’ailleurs ensemble, que nous avions quitté les Vosges, pour la capitale.»
Les infos pratiques
‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, mise en scène d’Eric Bouvron avec Hugo Dessauge aux claviers, Jeremy Lainé aux percussions et Elie Gaulin à la guitare. Pièce musicale d’humour. 21h. Le petit Louvre. Chapelle des Templiers. 3, rue Félix Gras à Avignon. Jusqu’au 26 juillet. Relâches les 13, 16, 18, 20 et 23 juillet 2025. A partir de 7 ans. Durée 1h20. Réservations ici. 04 32 76 02 79.